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Internet rend-il (encore plus) bête ?
Lorsque je vais à la Médiathèque, j'en profite pour parcourir ou lire quelques revues, après avoir emprunté quelques livres et disques.
C'est ainsi que je continue de lire la magazine "Télérama", que j'achetai régulièrement quand j'étais étudiant (il y a déjà une quinzaine d'années...). Comme "Les Inrocks" ou "Libé" ou "Le Monde", on a dit tout et son contraire sur cette revue hebdomadaire, élitiste pour les uns, imbuvable pour les autres. Mais c'est une autre histoire, un autre débat... Dans leur dernier numéro, j'ai trouvé cette article, qui m'a paru intéressant, et opportun de proposer à la discussion sur un forum puisque le thème en est : "Internet rend-il (encore plus) bête ?". Je considère le papier bien écrit, équilibré et propice au dialogue. Si cela vous inspire, commentez-le. NOUVELLES TECHNOS - Comment notre cerveau s'adapte-t-il au Net ? Certains craignent l'avènement d'une pensée zapping et la mort de la lecture “à l'ancienne”. Un scénario que d'autres estiment alarmiste. Illustration - Beb-Deum pour Télérama Internet rend-il bête ? | 23 juillet 2009 « Ces dernières années, j'ai eu la désagréable impression que quelqu'un, ou quelque chose, bricolait mon cerveau, en reconnectait les circuits neuronaux, reprogrammait ma mémoire. Je ne pense plus de la même façon qu'avant. C'est quand je lis que ça devient le plus flagrant. Auparavant, me plonger dans un livre ou dans un long article ne me posait aucun problème. [...] Désormais, ma concentration commence à s'effilocher au bout de deux ou trois pages. [...] Mon esprit attend désormais les informations de la façon dont le Net les distribue : comme un flux de particules s'écoulant rapidement. Auparavant, j'étais un plongeur dans une mer de mots. Désormais, je fends la surface comme un pilote de jet-ski. s» En écrivant ces lignes dans un article du magazine The Atlantic de juin 2008, l'essayiste et blogueur américain Nicholas Carr a déclenché un immense débat, qui n'en finit pas de rebondir sur la Toile et à la une des magazines. Son article s'inspirait de son expérience personnelle de lecteur, pourtant averti, à l'ère de la révolution numérique. Peut-on généraliser cette expérience ? Sommes-nous en train de devenir des obèses mentaux, gavés d'informations, au sens où notre cerveau serait en train de subir les mêmes effets que nos corps déformés par la surconsommation et la malbouffe ? On objectera qu'à chaque révolution technologique ressurgissent les mêmes questions : avant Internet, l'invention de l'écriture avait, déjà, soulevé les craintes des penseurs. Ainsi, dans le Phèdre de Platon, le personnage de Socrate se livre à une attaque en règle de l'écriture. Il reconnaît bien sûr que celle-ci présente l'avantage de faciliter la remémoration. Mais il craint que l'on se repose de plus en plus sur les mots écrits, sur la masse de ces informations « stockées » sur le papier comme substitut à la connaissance réelle. C'est ce que Platon appelle un pharmakon : c'est-à-dire à la fois le poison et le remède, le problème et la solution. Le spécialiste des technologies de l'écrit Alain Giffard a justement entrepris d'évaluer, loin des querelles entre pro- et anti-Internet, ce nouveau pharmakon qu'est le Web, et a livré ses conclusions dans un vivifiant chapitre du recueil Pour en finir avec la mécroissance. C'est un fait : lorsque nous sommes connectés au Web, nous lisons. Mais de quelle lecture s'agit-il ? Certainement pas de celle entendue comme exercice spirituel préparant à la méditation, telle que Sénèque la décrit dans la Lettre 84 à Lucillius, où il conseille de recopier sur des tablettes des extraits des textes lus, de les classer, de bien les digérer, afin de les faire passer « dans notre intelligence, non dans notre mémoire ». Il ne s'agit pas non plus d'une simple consultation comme sur un écran de distributeur d'argent pour contrôler des opérations, mais d'une lecture d'un genre nouveau, qu'Alain Giffard nomme « lecture numérique ». Votre lecture se fait alors avec un temps plus long consacré à la navigation, à la lecture « en diagonale », non linéaire, à base de liens hypertextes, plus sélective et parfois en interaction avec d'autres lecteurs. Une lecture qui est aujourd'hui assistée par de nombreux petits logiciels, filtres ou agrégateurs de nouvelles (Netvibes, Google Reader). Une lecture où vous pouvez mettre en commun vos marque-pages et vos notes. Or, chacun d'entre nous en a fait le constat : entre les mails, les alertes et, pour certains, le relevé de nos fils RSS et des messages sur les sites de partages sociaux (Twitter, Facebook...), nous sommes bel et bien entrés dans l'ère de la distraction perpétuelle. La lecture ayant une influence déterminante sur les structures d'activité dans notre cerveau, on ne peut alors s'empêcher de se demander : est-ce grave, docteur ? « Plus que tout autre organe, le cerveau est conçu pour évoluer en fonction de l'expérience - une fonctionnalité appelée la neuroplasticité », rappelle Roland Jouvent, qui dirige le Centre émotion du CNRS, à la Salpêtrière, et qui vient de publier Le Cerveau magicien. De même qu'il s'est adapté à l'arrivée de la radio, du cinéma, de la télévision, il se modifie sous l'effet de nos pratiques de lecture en ligne. On sait généralement que les capacités d'apprentissage sont spectaculaires chez l'enfant, mais elles peuvent l'être tout autant chez l'adulte. Une étude récente réalisée chez des chauffeurs de taxis londoniens a montré que les zones de leur cerveau qui contrôlent la représentation de l'espace sont particulièrement développées. C'est que, pour obtenir leur licence, ces chauffeurs doivent passer un examen très sévère afin d'évaluer leur connaissance des milliers de rues de la ville. En ce qui concerne Internet, nous disposons déjà d'une étude pilotée en 2008 par Gary Small, de l'université de Californie. Selon le centre de recherche sur la mémoire et l'âge, la lecture et la navigation sur le Web utilisent le même mode de mémorisation et stimulent les mêmes centres d'activité du cerveau. Mais la recherche sur Internet stimule également des secteurs liés à la prise de décision et au raisonnement complexe. Ce qui constitue à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle : avec l'âge, surfer sur la Toile vous aidera à entretenir et à aiguiser vos capacités cognitives, un peu comme les mots croisés. D'un autre côté, les multiples prises de décision que ce surf implique consommeront une partie de votre énergie mentale... Un épuisement qui peut être renforcé par la dimension potentiellement addictive du Net : on le décrit souvent comme une « boîte de Skinner », conçue dans les années 30 par le psychologue du même nom pour mettre au jour les mécanismes de la dépendance. Ce dispositif montrait que les plus irrésistibles des récompenses ne sont pas celles qui reviennent invariablement, mais celles qui arrivent au hasard. Les sollicitations par le biais du Web - une information par e-mail ici, une vidéo sur YouTube là, un twitt ailleurs - nous permettent donc de cliquer toute la journée à la poursuite des meilleures récompenses... Katherine Hayles, professeure de littérature à la Duke University, en Caroline du Nord, a constaté, il y a quelques années, qu'elle ne parvenait plus à faire lire un livre de Faulkner à ses étudiants. Elle en a fait un article - longuement commenté par le philosophe Bernard Stiegler dans son livre Prendre soin de la jeunesse et des générations -, dans lequel elle distinguait l'attention approfondie de « l'hyperattention », caractérisée par des changements soudains d'objectifs et de tâches, une préférence pour les flux multiples d'informations, la nécessité d'un haut niveau de stimulation et une faible tolérance de l'ennui. Elle préconisait de construire un pont entre l'hyperattention et l'attention approfondie, et tente depuis de l'expérimenter en s'appuyant sur certains jeux vidéo, qui nécessitent de faire cohabiter ces deux types d'attention. A tous les Cassandre du Net annonçant l'effondrement total de l'attention et l'avènement de la pensée morcelée, il suffirait donc de rappeler la nécessité d'apprendre à bien diriger et à moduler son attention. Mais en sommes-nous vraiment les maîtres ? Une nouvelle donnée est venue bouleverser le paysage ces dernières années : vous n'en avez peut-être pas pris conscience, mais la lecture est devenue une industrie. Et c'est avec ce nouvel environnement, « l'espace des lectures industrielles », qu'il faut aujourd'hui compter, explique Alain Giffard. Un espace régi par le modèle économique de Google, lequel repose ni plus ni moins sur la commercialisation des actes de lecture et permet le financement du Web par la publicité. « Le moteur de recherche est une machine de lecture automatique, quasi universelle, qui pratique une double lecture : lecture des textes et lecture des lectures. » Grâce aux cookies implantés sur les ordinateurs des internautes, il peut enregistrer les parcours de lecture et constituer automatiquement des profils individualisés qu'il peut revendre aux annonceurs. Ainsi, son service de publicité contextuelle AdSense se caractérise par sa proximité non seulement avec le texte, mais aussi avec le type de concentration spécifique à l'activité de lecture. On se souvient de la célèbre expression de Patrick Le Lay : « Nous vendons du temps de cerveau disponible. » Aujourd'hui, la lecture commercialisée devient elle aussi le support d'orientation du temps de cerveau disponible. Mieux : elle vend du temps de cerveau actif. Sur le Net, ce qui vaut de l'or, ce n'est pas votre disponibilité, mais votre attention. A partir d'informations sur vos lectures, Google tire des informations sur vous, lecteurs, qu'il échange contre de la publicité. Dans cette logique, chaque acte de lecture est considéré comme un « hit » : c'est la quantité qui produit la qualité. De la sorte, une majeure partie de la concurrence entre les grandes entreprises présentes sur le marché Internet a pour enjeu la rapidité du flux d'informations, nous amenant à cliquer plus pour penser moins. Il se trouve que la lecture de consommation est compatible avec la lecture d'information, cette lecture non linéaire, fragmentée. La lecture d'étude chère à Sénèque, par contre, présente peu d'intérêt commercial. N'est-elle pas de ce fait menacée ? Pour Alain Giffard, les lecteurs numériques confirmés continuent d'aimer la lecture « à l'ancienne », tout en aimant la singularité de cette expérience nouvelle, individuelle et collective, où des sociétés de lecteurs se constituent autour de la publication et de l'échange de lectures : « Ils ont appris à suspendre la navigation et à clôturer un texte pour se concentrer. Ils savent imposer des détournements de la technique permettant de reconstituer la lecture d'étude. » Mais la situation est bien différente pour le lecteur débutant, même si l'on manque de recul pour mesurer les conséquences de ce phénomène. Les plus jeunes, qui ont grandi devant un ordinateur, risquent de prendre la lecture industrielle comme lecture de référence, ce qui devrait entrer directement en conflit avec les exigences de l'école. Pour prévenir ce danger, Alain Giffart, Bernard Stiegler et toute la communauté qui s'est formée autour de l'association Ars Industrialis - une « association internationale pour une politique industrielle des technologies de l'esprit » - en appellent à l'intervention de la puissance publique. Pour l'instant, les politiques se sont limitées à favoriser l'accès à Internet et à offrir des débits de connexion toujours plus importants. Mais pour quoi faire ? Sophie Lherm Télérama n° 3106 |
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Waaah, c'est trop long ton truc, la flemme de lire
Non plus sérieusement j'ai pas spécialement l'impression d'être victime de ce phénomène, à part sur le net (ou plutôt sur l'ordi en général). J'ai du mal à lire des textes longs sur un écran, mais sur papier ça ne me gêne pas. Je lis encore des bouquins sans problème. |
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Donc, Internet rend paresseux.
Au suivant ! |
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lu ce matin c'est rigolo.
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On débarrasse HERE ! nouveau déstockage avril 2022 ! My dead Blog ! Mes critiques après tout le monde ! 600éme !!! TPB Waiter |
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En gros, surfer sur Buzz c'est fatiguant c'est ça??
Bobf, si les gens avec quelques neurones ont réussis à survivre à la télé, ils réussiront à survivre au net. C'est surtout une affaire de façon de faire. Si tu te laisse gaver par tout ce qui passe comme tu le ferais avec la télé, t'es mal barré.
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" Les ennuis sont des pleutres: ils n'arrivent pas isolément, ils chassent en meute et lancent des assauts groupés." Gaiman |
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The Firestarter en vente sur Thebookedition ! Farsighted The Firestarter Saison 1 partie 1 : L'intégrale. Les Colos de Steuf ! L'ultra-libéralisme c'est l'anarchisme des cons. |
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ça par contre , c'est certain
Pour le reste je suis du même avis que Zeph
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Mon blog http://morpheusmutant.blogspot.com/ Ma page Facebook https://www.facebook.com/stephanehobgallais Motstordusetbullescarrés Chronique littérature jeunesse Le Blog |
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SaigneurZeph a tout dit ou presque...
Bon, ben, j'm'en va pioncer, c'est fatiguant d'ecrire sur le web... |
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Que pour le sujet je suis pas trop dans le humeur de détailler ma pensee je suis trop pogner de ma journée mais que j' ai une autre question: que je crois bien que le net ça rends branleux parlure
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Pour la rime je préfère :Il faut vivre avec son temps...que feignant
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l'amour rechauffe plus que le soleil |
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Je vois pas le probleme, Telerama me faisait deja ch... avant l'internet.
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When I'm good, I'm good. When I'm bad, I'm better. |
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Ouais. D'ailleurs, s'il existait des technologies nocives pour l'être humain, ça se saurait, non?
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Voilà, je suis moins présent sur buzz, et on lance des topics à partir d'article parus...; dans Telerama ?
Mon dieu. C'est la fin des temps.
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Mes ventes de Comics VO ! |
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Marrant, je n'associe pas ça au net mais à la société. On est dans un société ou tout est superficiel et le net n'en est qu'une image, pas la raison.
Quand je pense que c'est la première fois que je lis du Telerama depuis que j'en entend parlé
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Les filles sexy ont du mordant! |
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Marrant... Je parie que si j'avais dit que cet article sortait d'un autre journal, il n'y aurait pas ce préjugé défavorable parce que c'est du "Télérama"...
Résultat : on a davantage réagi au fait que ça provenait de cet hebdo qu'au problème posé. |
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