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Vieux 21/08/2021, 12h35
Avatar de Jorus C'Baoth
Jorus C'Baoth Jorus C'Baoth est déconnecté
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Jorus C'Baoth mange des apéricubes avec DraculaJorus C'Baoth mange des apéricubes avec DraculaJorus C'Baoth mange des apéricubes avec DraculaJorus C'Baoth mange des apéricubes avec DraculaJorus C'Baoth mange des apéricubes avec DraculaJorus C'Baoth mange des apéricubes avec DraculaJorus C'Baoth mange des apéricubes avec DraculaJorus C'Baoth mange des apéricubes avec DraculaJorus C'Baoth mange des apéricubes avec DraculaJorus C'Baoth mange des apéricubes avec DraculaJorus C'Baoth mange des apéricubes avec Dracula
Hey regardez ce que j'ai trouvé dans un coin de mon DD :


Hellblazer #25 -26 : Early warning & How I learned to love the bomb par Grant Morrison & David Lloyd



John réponds à l'appel d'une amie photographe pour suivre une cérémonie culturelle dans une petite ville quasi abandonnée à son sort dans le nord de l'Angleterre. Non loin, une base de missiles US, seul intérêt dans cette ville sans boulot. Mais un technicien pète un câble et déclenche une machine qui trouble la personnalité des habitants.

Curieux placement de ce petit arc en 2 numéros sortis juste après le prologue à l'arc The Family Man.. obligations éditoriales sans doute...

Oh bordel, Grant Morrison sur du Hellblazer.. la peur nous noue déjà les tripes devant ce nom qui vient se frotter au monde du bastard !! Car ce nom, on le crains, on le vénère, on le déteste, mais on ne reste pas insensible.. alors.. révolutionnaire comme ses X-Men ? Illisibles comme The Invisibles ? Sur-valorisé comme Joe the Barbarian ou Happy ? (je me fais des amis là?).
Et bien rien de tout ça, le temps d'un petit dyptique, le jeune Grant Morrison s'intègre parfaitement dans l'univers de Constantine et livre une chtite histoire qui, sans être révolutionnaire ni parfaitement marquante, fait le job. John se retrouve dans un bled perdu dans le nord de l'Angleterre pour assister à un festoche pagan qui va vite tourner au bordel le plus total. Un phénomène complètement humain ce coup ci va vite faire péter un câble à la population locale qui va se libérer de certaines limites...
Rien de magique donc, rien de bien formidable, si ce n'est une ambiance magnifiquement malsaine, un lourdeur sombre qui ne laisse pas la place au moindre espoir. En cause, les thèmes utilisés par Grant, la pauvreté d'une ville morte, sans travail ni espoir de s'en sortir, une base de l'armée américaine dure et froide, la volonté dramatique de ses habitants de continuer à vivre leur culture et leur patrimoine via leur minable festival... un tableau d'une tristesse absolue, un simple pub, une église, et rien d'autres pour sortir de la morosité ambiante... jusqu'au pétage de câble d'un des techniciens de la base militaire qui déclenche un certain mécanisme. Rien n'est laissé au hasard, en quelques pages seulement, Morrison décrit un monde à l'agonie, un symbole de notre société, oubliant ses campagnes, poussant des hommes simples à des choix dramatiques pour des raisons idiotes de budget ou de ressources humaines.. et tout notre monde vacille et s'écroule ! Le mécanisme fait ressortir les désirs les plus profonds de chacun, et l'orgie commence dans le village, les pulsions à jour, les limites oubliées.
John en sera la victime tout d'abords avant de reprendre conscience et d'essayer de limiter les dégâts. Hélas, les choses sont allées trop loin et la fin, complètement wtf d'ailleurs, ne peut être que noire.
Et que dire de David Lloyd aux crayons et à la couleurs, un magnifique travail d'ambiance, gris, sombre, étouffant, abusant de couleurs pastels irréelles, peignant la ville comme un monde fantômatique, des personnages sans âmes, déjà perdu avant l'arrivée de John.
Il ne payait pas de mine ce petit dyptique, il n'apporte rien à l'Histoire de Hellblazer mais participe par contre à sa mythologie, une anthologie horreur/fiction qui de temps en temps nous sort une petite perle.


Hellblazer #27 : Hold me par Neil Gaiman & Dave McKean



Alors que des amis fête la mort de Ray Monde, ami homosexuel de John, alors qu'il est proposé à ce dernier de devenir le père d'un enfant d'un couple de lesbiennes, un clochard décédé seul de froid il y a plusieurs mois hante une résidence de défavorisés, cherchant désespérément de la chaleur.

Et bien, Vertigo ne s'était pas foutu de la gueule de ses lecteurs en ce début 1990. Après le très bon dyptique de Morrison/Lloyd, voilà un one shot par Gaiman/McKean !! En 3 numéros, 4 noms prestigieux car ici aussi, le pari est réussit pour l'équipe de Black Orchid.
Comme je disais juste avant, Hellblazer peut parfois être vu comme une anthologie, une suite d'histoires d'horreur alternant avec un fil rouge et la vie de John. Ici on est dans l'anthologie donc, un simple one-shot sans ambition, sans arrogance mais très puissant.
A la base, histoire simple, après une fête de commémoration de Hellblazer, (toujours appréciable), John se retrouve face à face avec le fantôme d'un sans abris mort de froid. Moué jusque là, une histoire de fantôme, rien de bien formidable. Mais c'est là que toute la poésie du créateur de Sandman entre en jeu. Partant de là, il brosse des portraits tristes, humains, pointant du doigt cette société qui oublie les sans abris dans la rue, qui fait vivre un calvaire à des gens juste parce que leur sexualité n'est pas la plus répandue, qui oublie parfois la chaleur que peux apporter le contact avec quelqu'un d'autres. Thème simple donc, nous sommes une espèce qui vit en groupe, en société, en famille, et nous oublions parfois ce que c'est que de prendre un verre pour penser à un ami disparu trop tôt, ou qui oublions de baisser les yeux dans la rue. Parfois, il suffit de discuter, de se toucher, pour retrouver un peu de chaleur.. c'est foutrement dramatique ce que je viens d'écrire mais en quelques pages, Gaiman donne une leçon qui presque 25 ans plus tard, est encore aussi puissante.
Et cette petite claque, on l'a doit à Mc Kean aussi, très lisible par opposition à certains autres de ses travaux, peignant une ville onirique, constamment dans une brume obscure, perça parfois d'un peu de lumière, une réunion entre amis ou celle provenant d'un foyer accueillant la porte ouverte.
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