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  #316  
Vieux 23/03/2010, 18h12
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Posté par Remy Lebeau
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Vu qu'on fait connaissance avec le royaume des géants dans le numéro 50 je ne trouves pas inutile d'avoir mis le numéro 51.Bien au contraire...
C'est moins l'épisode qui me semble inutile que de ne pas avoir bouclé cet album au n° 50 : ça faisait un compte rond, une étape franchie, qui aurait été chouette.
Après le n°51 aurait pu ouvrir le tpb suivant.

C'est juste ça qui m'a chiffonné : la qualité de l'épisode n'a rien à voir (il reste sympa, et ne fait pas tâche avec ce qui précède).

De façon plus générale, les épisodes qui accompagnent les arcs de la série sont de toute façon inégaux : on balance entre de vraies perles et d'autres moyens, voire mauvais. Le 51 fait plutôt partie des bons, mais parfois Willingham est nettement moins inspiré.
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  #317  
Vieux 30/03/2010, 16h00
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Cité de verre, de Paul Auster, par David Mazzucchelli et Paul Karasik

Avant Asterios Polyp, l'immense Mazz' signait déjà un chef-d'oeuvre...



Intéressons-nous à un des ouvrages les plus étonnants des années 90 et qui a permis la réunion de grands talents venant à la fois du roman et de la bande dessinée américains. Le résultat est un objet échappant à toute classification, qui peut se lire plusieurs fois en restant à la fois mystérieux et limpide : un livre qui fait incontestablement avancer les choses et transporte ses lecteurs... Ailleurs.




Cité de Verre est un "Graphic Novel", un roman graphique : appellation fourre-tout qui veut tout et rien dire. Plus pragmatiquement, il s'agit ici de l'adaptation en un seul volume d'une histoire publiée par Paul Auster en 1987, saluée par la critique et le public, également intitulée City of Glass.

Ce récit fait à l'origine partie de La Trilogie_new-yorkaise, une suite de trois textes que l'on peut lire indépendamment mais qui sont aussi complémentaires et forme un ensemble complet. En 1994, David Mazzucchelli, alors depuis longtemps éloigné des comics traditionnels qui firent sa renommée (Daredevil : Renaissance et Batman : Year One, que j'ai analysés), et Paul Karasik entreprennent d'en réaliser une adaptation en bande dessinée.

Pour superviser ce projet en dehors des sentiers battus, cette équipe artistique a pu compter sur le soutien et la participation d'un autre mythe du 9ème Art, l'auteur de Maus, Art Spiegelman. La publication de ce comic-book reçut un excellent accueil et a depuis été plusieurs fois réédité, en vo comme en vf (et sous d'autres couvertures que celle que je présente, à savoir celle d'Actes Sud). La critique a été dythirambique, à tel point que l'ouvrage compte parmi les "100 plus importants comics du Siècle" dans divers classements. En 2004, un nouveau tirage a été enrichi par une introduction d'Art Spiegelman où il en parle comme d'un "breakthrough work"...

Difficile de résumer un tel o.l.n.i. (objet littéraire non identifié)...
Daniel Quinn est un écrivain qui a connu un certain succès dans le passé. Mais après la mort de sa femme et de son fils, il s’est retiré du milieu littéraire pour se consacrer à la rédaction de romans policiers sous un nom d’emprunt.
Il est réveillé au milieu de la nuit par un coup de téléphone : son correspondant veut entrer en contact avec un détective du nom de... Paul Auster. Quinn lui signale son erreur et raccroche.
Mais la situation se répète et finalement Quinn décide de se faire passer pour Auster et de rencontrer celui qui veut le rencontrer. Son client est un homme étrange du nom de Peter Stillman : son histoire est aussi insolite qu'à la limite de l’incohérence puisqu'il raconte que son père, un extrémiste religieux, va bientôt sortir de prison et projette de la tuer, après l'avoir longuement torturé dans son enfance.
Bien que sceptique, Quinn se résout cependant à jouer son rôle jusqu’au bout et entame son enquête. Elle va l'entraîner dans un New York labyrinthique, le conduire jusqu'à la clochardisation comme une révèlation de lui-même et l'apprentissage d’un nouveau langage devant résoudre l'incompréhension, l'incommunicabilité des individus dans la société moderne - en rencontrant, au passage, un auteur célèbre…

L'idée même d'adapter Cité de Verre en bande dessinée suscite la perplexité. Pourquoi transposer dans un autre média, aux cadres si différents, une histoire si étrange que seule la forme romanesque semblait pouvoir développer correctement ? L'écriture de Paul Auster présente une telle capacité d'évocation en même temps que ses récits gardent un mystère et une force intacts et durables, que la mettre en images n'avait rien d'évident. Où serait la plus-value dans cette entreprise ?

Oui, l'idée était curieuse, et même déplacée pour les puristes : quelle justification valable autorisait de transformer un grand roman en roman graphique ? Le texte original était par ailleurs déjà bref (moins de 150 pages) et avec une remarquable concision Auster avait imaginé une fascinante méditation sur ls thèmes de l'identité, du réel et de la fiction, enchâssée dans une intrigue policière, une authentique "detective story". Tout cela n'allait-il pas perdre de sa singulière personnalité une fois passé au filtre de la bande dessinée ?

Hé bien, non ! Mieux même, le charme, l'envoûtement restent aussi saisissants.


Daniel Quinn fut un poète à la carrière prometteuse : sa reconversion en auteur de séries noires est moins décrite comme une déchéance artistique que comme la conséquence de la tragédie qui brisa son existence. Pour rompre avec ce douloureux passé, durant lequel il perdit femme et enfant, mais aussi pour rompre avec lui-même, il a changé de registre et adopté un pseudonyme. Il est devenu un autre pour survivre.

C'est encore en étant pris pour un autre que sa vie bascule lorsqu'il reçoit cet appel téléphonique. Ce n'est pas lui que son correspondant voulait joindre mais un détective, donc quelqu'un qui fait métier de retrouver des gens, et cet enquêteur se nomme... Paul Auster !

En acceptant, comme un jeu, de se prendre pour un personnage semblable à ceux de ses romans mais aussi en endossant une identité qui n'est pas la sienne, Quinn abuse son client mais dans un but louable : l'aider à retrouver celui qui l'a maltraité et voudrait le supprimer. Quinn quitte du même coup son rôle de conteur d'histoire pour devenir l'acteur de l'histoire d'un autre, "son" client, une victime comme lui - fils d'un père violent et illuminé secouru par un veuf.

En suivant les pas de Paul Stillman, Quinn va rencontrer un écrivain qui n'est autre que l'auteur de l'histoire que nous lisons : Paul Auster lui-même. Pourtant, cet Auster-là n'est pas le détective pour lequel on l'a pris et dont il joue le rôle. La construction de Cité de Verre devient dès lors évidente : c'est celle des poupées russes, chacune en contenant une autre, plus petite, jusqu'à la version la plus miniaturisée de la première.

La perdition de Quinn/Auster dans les rues de New York jusqu'à ce qu'il sombre dans la dépression et la folie ressemble à la miniaturisation d'un individu, réduction physique autant que mentale d'un homme dans une ville, une intrigue, ses dédales, identique à celles des poupées russes. Le "héros" de cette histoire s'est égaré dans une quête insensée, ou dont le sens lui a échappé, et en acceptant ce voyage sans retour, on s'interroge sur sa conscience des évènements.

A-t-il volontairement lâché prise parce que sa vie n'avait déjà plus de sens après les malheurs qu'il avait subis (et ceux que lui relata son client) ?
Ou bien a-t-il sombré dans les profondeurs de la cité, de la vie, de la raison, impuissant, incapable d'affronter ce qu'il découvrait, de résoudre l'énigme de cette affaire, de subsister jusqu'à son dénouement ?

En se mettant lui-même en scène, Auster pousse ces interrogations plus loin : ce détective qui porte son nom et dont Quinn accepte de prendre l'identité, est-ce une métaphore du travail même de l'écrivain ? Un romancier serait donc lui aussi une sorte d'enquêteur dont le but serait de trouver des personnes/personnages, de reconstituer des faits, de constituer des histoires, comme on monte un dossier, comme on rédige un rapport.

Mais Auster-personnage de cette histoire, cela signifie sans doute davantage : le récit serait alors celui de la rencontre entre le créateur et ses créatures, entre l'auteur et ses personnages. Un traitement que ses oeuvres ultérieures ont confirmées. Une distanciation s'opère alors entre le lecteur et l'histoire et il est moins question de croire à ce qui est raconté qu'à concevoir le tout comme une réflexion détachée sur les mécanismes de l'écriture : on entre alors dans une sorte de "para-littérature" où les "états" (pour reprendre l'expression de Nathalie Sarrraute), les émotions, la relation de la pensée priment sur les artifices de la fiction. Cette écriture est plus abstraite mais pas moins passionnante, en tout cas elle provoque un trouble qui élève ce livre à un niveau supérieur.

Mais à la question inaugurale - pourquoi cette adaptation ? - d'autres réponses sont possibles.

- En premier lieu : pourquoi pas ? En s'inspirant des constructions narratives du vrai roman à énigmes, du polar, il existe une dimension ludique, purement et simplement divertissante, dans ce récit qu'il ne faut pas enfermer dans un exercice intellectuel prétentieux. Cité de Verre peut aussi se "consommer" comme une histoire distrayante, mais en l'appréhendant avec le sens de l'absurde : c'est moins la résolution de l'énigme que le périple vécu par le héros qui compte ici. Tout comme dans les sublimes séries noires de David Goodis où la marque du destin, le jeu des constructions spiraliques, le fatum des personnages importaient plus que l'intrigue elle-même.

- En second lieu, la fiction n'est ici qu'un prétexte pour jouer avec ses codes et nous entraîner sur des chemins de traverse : c'est difficile à suivre, tortueux, sans queue ni tête... Mais ce non-sens, cette complexité, procurent un plaisir inattendu, comparable aux digressions de la discussion. On y apprend des choses -sur le langage, son origine, sa diversité, l'identité, l'éducation, les lubies, les phobies... - au passage, au gré d'une flânerie fantasmagorique, et une fois le livre refermé, même si on se sent d'abord un peu perdu, on se découvre ensuite enrichi de tous ces éléments lus ça et là. C'est, en quelque sorte, parce qu'elle est difficile que cette BD est aussi intéressante : elle ne se donne pas facilement, elle se conquiert. Ce livre ne se livre pas aisèment mais invite à y revenir en espérant en percer son mystère. L'ouvrage fait pesque plus appel aux sens qu'au bon sens, à la logique.

- En troisième lieu, comme l'a expliqué Spiegelman, cette adaptation nous éclaire de façon déterminante sur la spécificité du média-bande dessinée : l'auteur de Maus avait initialement demandé à Auster d'écrire le script du comic-book, mais le romancier déclina l'offre et préféra laisser son oeuvre être transformée par d'autres. C'est ainsi que Spiegelman, impressionné par Batman : Year One de Frank Miller et David Mazzucchelli, suggèra à ce dernier de se pencher sur Cité de Verre.
L'artiste collabora ensuite avec Paul Karasik, chacun échangeant ses idées avec l'autre et les retravaillant pour les améliorer. Cet échange acheva de faire muter le style de Mazzucchelli, qui abandonna son style classique réaliste (dans la représentation des personnages, conservant par contre toute sa méticulosité dans la figuration des décors) et s'investit dans des innovations extraordinaires sur le découpage, les dimensions des vignettes, la mise en pages, les ellipses... Frôlant l'abstraction pour mieux suggérer certains passages.
Ainsi, le roman graphique s'est affranchi du roman, devenant une nouvelle oeuvre à part entière.


Le résultat n'est donc pas un simple supplèment au roman mais bel et bien une oeuvre d'art légitime. La puissance de la prose d'Auster est intacte, mais Karasik et Mazzucchelli ne se sont pas contentés de simplement illustrer ses mots : ils ont utilisé le texte comme une partie d'un ensemble plus complexe.

Des producteurs de cinéma ont tenté à plusieurs reprises d'adapter Cité de Verre, sans succès, mais en vérité il semble improbable qu'un réalisateur ait à la fois le courage et l'imagination pour concevoir un film aussi enventif visuellement que cette bande dessinée.

Les artistes ont été plus loin que de montrer des personnages dans les situations du récit : ils ont mêlé symbôles, cartes et diagrammes et séquences d'action/exposition pures. Les pages sont disposés comme autant de boîtes qui deviennent des chambres, des fenêtres, la grille d'un plan de rue ou les barreaux d'une cellule : le cadrage lui-même devient un dessin qui décrypte l'histoire.

Plusieurs motifs - comme un dessin d'enfant, les lignes sur un carnet de notes - réapparaissent et acquièrent encore plus de force en étant répétés : c'est une démonstration éblouissante des effets que propose le 9ème Art.


Le récit d'Auster se lisait déjà comme un jeu littéraire (j'insiste sur cet aspect ludique car, en plus de pouvoir séduire de futurs lecteurs, il s'affiche comme une intention réelle de l'auteur), disposant des questions sur la fragilité de l'identité et le pouvoir de la fiction.

Cette configuration a survécu dans le comic-book en étant même enrichie : par exemple, quand Daniel Quinn rend visite à Paul Auster, il découvre que le voisin de l'écrivain s'appelle Menard - une référence probable au personnage du roman de Jorge Luis Borges, Pierre Menard - puis Auster et Quinn discutent de l'essai qu'Auster rédige actuellement - une enquête sur le véritable auteur de Don Quichotte.

Il y a des scènes qui fonctionnent, oserai-je dire, mieux dans la bande dessinée que dans le roman, comme l'intervention occasionnelle d'un narrateur qui n'est ni Quinn ni Auster, et qui trouve tout son sens, toute son efficacité dans le cadre du comic-book.

Dans le roman, l'apparition d'Auster lui-même est clairement une astuce narrative. Dans la BD, le même passage procure un effet encore meilleur car il souligne mieux la réflexion sur la fiction en faisant du romancier un personnage visuellement représenté - mieux encore : il figure avec son fils Daniel et sa femme, Siri Hustvedt (également romancière). Il est tout à fait savoureux de voir ainsi l'auteur, à la fois calme, presque suffisant, devant Quinn qui lui raconte son incroyable histoire, et quand même interloqué, surpris d'être dans les pages de ce comic-book.


Si vous n'avez pas lu Cité de Verre, sans doute serez-vous confronté à un étrange dilemme : quelle version dois-je lire en premier, du roman originel ou de son adaptation en BD ? Vous pourrez de toute façon lire les deux sans crainte : le roman est excellent (et ne vous en contentez pas : poursuivez avec les deux autres récits de La Trilogie New-Yorkaise... Et le reste de l'oeuvre d'Auster) et le comic épatant. Les deux ouvrages sont de merveilleuses lectures, de qualité égale, dont on n'épuise pas les richesses d'un seul coup. Et tous les compliments que suscitera l'un, l'autre les méritera aussi.

Ne vous privez pas d'une telle expérience - d'autant que le roman est maintenant disponible en édition de poche et l'album à un prix très abordable !

Dernière modification par wildcard ; 30/03/2010 à 16h06.
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  #318  
Vieux 04/04/2010, 15h17
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Oui, j'adore Brubaker !

Plus de visites/commentaires dans mon topic ?
On dirait que ça sent la fin...

Bon, ben, je tente ça et p'is on verra bien.



Incognito est une série limitée en 6 épisodes, écrite par Ed Brubaker et illustrée par Sean Phillips, publiée par Marvel Comics au sein du label "adulte" Icon en 2009.

*

Qui est Zack Overkill ? Cet ancien super-criminel agissait autrefois pour le compte de l'empire criminel de The Black Death. Son frère jumeau, Xander, tué lors de leur arrestation, il a négocié sa liberté en dénonçant son employeur, qui croupit désormais dans une prison de haute sécurité au milieu de nulle part. En échange, il a bénéficié du programme de protection des témoins.
Mais cette nouvelle vie lui pèse : ses pouvoirs inhibés par des drogues, il supporte de plus en plus mal un boulot routinier, fantasme sur une collègue de bureau, écoute les délires conspirationnistes de son meilleur ami, et doit composer avec des agents de probation qui ne se privent pas pour le dénigrer.
Quand les drogues le privant de ses pouvoirs ne fonctionnent plus, il décide alors secrètement (pense-t-il...) de s'improviser justicier nocturne. Mais rapidement, ses agissements vont attirer l'attention et c'est sa propre peau que Zack Overkill devra sauver -tout en découvrant la sidérante vérité sur ses origines...

*

Cette mini-série réalisée en "creator-owned" pour la branche "adulte" de Marvel synthétise le meilleur du tandem déjà à l'oeuvre sur la saga policière Criminal : un mix dense et efficace de polar, pulp-fiction et de super-héroïsme, sur la base d'une idée simplissime - à quoi ressemblerait la vie d'un ancien super-criminel devenu un témoin protégé, obligé de vivre ordinaire sous une nouvelle identité ?

Ed Brubaker a brodé sur ce canevas une intrigue où passé et présent alternent tout comme se conjuguent différents genres populaires, à la façon, mais sur un ton différent, de ce que fait Quentin Tarantino au cinéma. Ce mélange de série noire, de roman de gare et de comics super-héroïque, avec son lot de savants fous, de méchants repentis et d'effrayantes crapules, d'organisations secrètes gouvernementales ou terroristes, aboutit à une production parfaitement maîtrisée, divertissante et plus (dé)culottée que les bandes mainstream.

Scénariste affirmé, conteur hors pair, narrateur intelligent, Brubaker exploite son concept de telle manière qu'il nous est immédiatement familier. Ces six épisodes peuvent se suffire à eux-même et contiennent pourtant assez de potentiel pour être développés plus largement (l'auteur n'exclut pas d'y revenir... Si son emploi du temps déjà chargé le lui permet !).

Les fans du Brubaker de Captain America ou Daredevil retrouveront intacte la formidable capacité de l'écrivain à jouer avec la temporalité ou l'emploi de la voix-off : ces deux éléments lui permettent d'exposer rapidement les origines des protagonistes, leurs relations, leurs états d'âme en leur donnant une vraie épaisseur mais sans jamais être pesant. Le rythme est admirablement géré, les scènes d'action ponctuant l'histoire sans la phagocyter, les plages plus intimistes éclairant toujours le lecteur sur la situation du héros et la progression dramatique.

Zack Overkill n'a pas de capacités surhumaines particulièrement originales, pas plus que ses semblables. Mais ce n'est pas le propos : il ne s'agit pas de créér un concept inédit mais de jongler avec des codes déjà existants. Et cela, Brubaker s'en acquitte avec une aisance unique. Incognito est d'abord l'histoire d'un homme qui en récupérant ce qui fait de lui un être exceptionnel découvre aussi qu'il a changé : il redevient le surhomme qu'il fut mais désormais, comme il le déclare in fine, il ne s'en prendra plus qu'à ceux qui le méritent vraiment.

J'ai beaucoup aimé comment Brubaker montre cet aspect du personnage, son inaptitude à être comme n'importe qui. Il a été un "bad guy", il va devenir un héros (d'abord par la force des choses puis par choix) - et il le devient d'abord parce qu'il préfére cela à l'inaction ou à la possibilité de replonger dans la délinquance (possibilité qu'en fait il n'a plus puisqu'il a trahi sa "famille").

Cette révèlation trouble Zack et ce trouble, Brubaker nous le fait sentir d'une manière à la fois indirecte et néanmoins sensible.

*

Sean Phillips réalise des planches fabuleuses, au niveau du script : on a du mal à imaginer qu'un autre artiste puisse illustrer ce récit de façon aussi adéquate.
Le style expressionniste de Phillips sied à la perfection à l'idée originelle du projet : le trait vif, les lumières tranchées, le découpage économe, sont un modèle du genre. Le résultat peut sembler parfois frustre, voire sommaire, mais il est le pendant exemplaire aux références du concept, et la technique impressionnante du dessinateur, sous cette apparence brute, révèle une authentique réflexion pour traduire au mieux les émotions des héros et la tension du récit.

*

Comme une cerise sur le gâteau, Jess Nevins (qui a annoté La Ligue des Gentlemen Extraordinaires d'Alan Moore, autre bel exercice de style référentiel sur les motifs littéraires populaires) a rédigé une savoureuse et érudite postface.

Il intègre aux figures historiques de la pulp-fiction les protagonistes d'Incognito, résume les codes du genre et glisse quelques clins d'oeil croustillants (évoquant le bassiste de Led Zeppelin, John Paul Jones, au coeur d'une bibliographie imaginaire), ajoutant à la fois de la confusion et du plaisir à cette entreprise jubilatoire.

*

Ne passez pas à côté de cette pépite confectionnée par deux virtuoses et qui comblera aussi bien le profane que l'amateur de curiosités trans-genres.
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  #319  
Vieux 04/04/2010, 15h31
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J'aime bien le duo donc je prendrais surement cette mini vu qu'elle paraît dans quelques jours chez Delcourt...
Je donnerais donc un avis détaillé après lecture...
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  #320  
Vieux 04/04/2010, 15h49
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La couv' de la vf chez Delcourt est zarbi car elle suggère avec son "Tome 1" que d'autres suivront - ce qui semble compromis, ou en tout cas pas d'actualité :

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  #321  
Vieux 04/04/2010, 16h01
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Bah vaut mieux mettre un numéro 1 quelque fois que le duo sortirait une suite plutôt que de ne pas en mettre et être embêté pour la numérotation si la série reprend...
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  #322  
Vieux 04/04/2010, 16h26
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Donc cette édition en VF comporte l'histoire complète car il n'y a pas eu (encore) de suite annoncée ?
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  #323  
Vieux 04/04/2010, 17h01
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vu qu'on aura un album d'environ 140 pages je penses que la mini(?) doit être complète...
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  #324  
Vieux 04/04/2010, 18h11
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Incognito est une série limitée en 6 épisodes, écrite par Ed Brubaker et illustrée par Sean Phillips, publiée par Marvel Comics au sein du label "adulte" Icon en 2009.
Au sein de ce déluge de superlatifs que je trouve pour ma part largement exagérés, dommage de ne pas réserver ne fût-ce qu'une toute petite place au travail somptueux du coloriste Val Staples.

Le duo Phillips - Staples, c'est là que réside le meilleur atout d'Incognito.
__________________
"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère."
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  #325  
Vieux 04/04/2010, 18h41
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Bah vaut mieux mettre un numéro 1 quelque fois que le duo sortirait une suite plutôt que de ne pas en mettre et être embêté pour la numérotation si la série reprend...
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Donc cette édition en VF comporte l'histoire complète car il n'y a pas eu (encore) de suite annoncée ?
Avec l'emploi du temps de Brubaker, honnêtement, une suite à Incognito ne me semble guère probable - en tout cas pas avant très longtemps.
Et même s'il pose les bases d'un univers qui pourraient être développées sans problème, la question se pose aussi de la nécessité d'une suite.

Par exemple, je rêverai qu'un jour Ellis et Immonen fassent une suite à Nextwave (même si c'est un pur fantasme...). Mais d'un autre côté, les 12 épisodes de la série forment un ensemble tellement bon que ça suffit.

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Au sein de ce déluge de superlatifs que je trouve pour ma part largement exagérés, dommage de ne pas réserver ne fût-ce qu'une toute petite place au travail somptueux du coloriste Val Staples.

Le duo Phillips - Staples, c'est là que réside le meilleur atout d'Incognito.
Si j'avais complimenté Val Staples, déjà que tu me trouves trop élogieux, ç'aurait été vraiment trop pour le coup...

Cela dit, plus sérieusement, c'est un oubli, pas une volonté de dévaluer le travail de colorisation.
On néglige toujours quelque chose dans une critique - dans le dernier Comic Box, Dennis Calero se plaint qu'on ne parle jamais assez des dessins dans les critiques. J'essaie vraiment de traiter aussi bien le scénario que le dessin, mais j'omets quand même de parler de la colo, du lettrage, de l'édition elle-même...

Dernière modification par wildcard ; 04/04/2010 à 18h46.
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  #326  
Vieux 08/04/2010, 18h40
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Warren Ellis + Chris Sprouse : une dream team pour OCEAN



Ocean est une série limitée en six épisodes publiée en 2004 par DC Comics sous la bannière Wildstorm, écrite par Warren Ellis et illustrée par Chris Sprouse.

Bien qu'il s'agisse d'un récit complet, détaché d'autres oeuvres de l'éditeur ou de l'auteur, cette production fait implicitement partie d'une sorte de trilogie de l'espace imaginée par Ellis et qui regroupe Ocean, Ministry of Space (dessiné par Chris Weston) et Orbiter (dessiné par Colleen Doran). Plus largement, on peut lier Ocean à la thématique développée par le scénariste depuis Planetary.

L'autre influence évidente de cette histoire est le roman Solaris de Stanislas Lem, adapté au cinéma par Andreï Tarkovski puis Steven Soderbergh.

*

Cent ans dans le futur, l'inspecteur en charge des armements pour les Nations Unies Nathan Kane est envoyé en mission sur Europe, une des lunes de Jupiter.
Là-bas se trouve une base, elle aussi affiliée aux Nations Unies, Cold Harbor, dont les quatre membres enquêtent sur les océans d'Europe où ils ont découvert les vestiges d'une ancienne civilisation - des cercueils et des armes capables de détruire une planète entière.
Le problème est que cela a été également localisé par une compagnie privée, Doors, qui convoitent ces reliques à des fins autres que scientifiques.
Kane devra donc pacifier la situation et faire en sorte que ces armes de destruction massive ne tombent pas entre de mauvaises mains, ce qui ne va pas, bien entendu, aller de soi...

*
Le casting de cette histoire est son premier atout et il est traité avec un soin remarquable, Ellis donnant à chacun de ses personnages une vraie voix. Chaque protagoniste a son moment sans que cela soit déconnecté du récit : au contraire le récit affine la personnalité de chacun et se déroule en allant crescendo, culminant, comme dans un western, dans un réglement de comptes cloturant l'intrigue de manière spectaculaire.

Un des éléments les plus originaux est que le héros, Kane, nourrit une aversion pour les armes (son père a été tué à la veille de l'application d'une loi en interdisant l'usage) : mais ce sentiment l'aide pour mener à bien sa mission, avec intransigeance, et ce n'est qu'en dernier recours qu'il emploiera à son tour un arsenal et fera preuve de violence, sans plaisir - mais sans hésitation non plus. Le personnage n'est pas sans évoquer la création la plus mémorable d'Ellis, Elijah Snow, le leader de Planetary, un homme capable à la fois de prendre du recul et d'agir au meilleur moment, qui choisit rapidement son camp et ne s'en laisse pas compter, et qui aime les interlocuteurs ayant du répondant.

Les dialogues du scénariste ne décevront pas ses fans (et séduiront les autres) tant ils sont comme d'habitude ciselés. Le meilleur de cette partie se situe sans doute dans les échanges entre Kane et Fadia Aziz, qui commande la station de Cold Harbor, une femme au caractère affirmée comme la technicienne Siobhan Casey : Fadia est le contrepoint de l'ombrageux Kane, embarrassée par la tournure qu'a prise la situation depuis la découverte des reliques mais déterminée à tenir la compagnie Doors à distance. Par contre, la relation qui se noue entre Siobhan et Kane se joue sur un mode ludique, ironique, et même souvent sarcastique, la mécanicienne prenant un malin plaisir à défier l'autorité du visiteur.

En comparaison, les personnages d'Anna Li, l'analyste de la station, et de John Wells, le scientifique de la bande, sont plus effacés, mais cela ne signifie pas qu'ils sont sous-traités par Ellis, avant tout soucieux de diversifier les caractères. Anna incarne le détachement et orientera l'aventure de façon décisive dans sa dernière ligne droite. Quant à John, sa situation sera à l'origine d'un suspense final lorsque Kane et son adversaire devront s'affronter.

Le méchant de l'histoire est une figure trouble, immédiatement et durablement inquiètante : c'est un manager schizophrène résolu à se débarrasser de ceux qui l'entraveront, dont les intérêts de sa firme correspondent avec ses aspirations intimes. Son face-à-face avec Kane est voué à se terminer dramatiqement pour l'un d'eux, sans qu'on soit sûr du nom du vainqueur. Là encore, cette figure tourmenté et diabolique n'est pas sans rappeler le chef des Quatre dans Planetary, ce qui à défaut d'être original démontre la constance de l'oeuvre d'Ellis.

Le point qui pourra le plus prêter à discussion est l'allusion sans fard que fait Ellis au logiciel Windows - auquel le nom de la compagnie Doors fait indéniablement référence. La domination de son système informatique est l'objet d'une critique évidente, par opposition au souvenir idéalisé de la conquête spatiale qui passionne Kane (et Ellis, comme en témoignent d'autres titres de sa bibliographie - cf. Orbiter, Ministry of Space, Planetary).

Ellis dépeint le rapport à la technologie et à la science avec une touche unique, à la fois fasciné et prudent : il est incontestable que l'auteur est inspiré par cet aspect, vu la récurrence de ce thème dans son oeuvre, mais aussi lorsqu'on observe avec quelle minutie il représente cet univers en le rendant le plus crédible possible dans le cade historique de son récit. Ellis n'hésite pas à consacrer des pages entières pour montrer l'arrimage d'un véhicule spatial à une station ou pour explorer les abysses d'Europe.

La confrontation orchestrée par l'auteur entre les machineries complexes de l'homme et la puissance de la civilisation endormie flottant dans l'océan de cette lune lointaine aboutit à un discours équivoque : Ellis suggère que tous les instruments du progrés humain ne pèsent finalement pas lourd face aux pouvoirs d'un peuple provenant de la nuit des temps. Mais c'est surtout le détournement de ces puissances antiques par les hommes qui fait peur.

Ces descriptions d'engins spectaculaires fournissent néanmoins et surtout à Ellis les jouets pour des mises en scène comme il les affectione, dignes des blockbusters hollywoodiens. Et ce n'est pas le dénouement qui démentira cette préférence. Mais cela procure aussi au lecteur un enchaînement de scènes grandioses et jouissives après un récit tendu et incertain.

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Tout cela est (plus que) parfaitement traduit par le fantastique graphisme de Chris Sprouse. Son trait élégant et épuré, très "ligne claire", rend totalement justice a script d'Ellis et on peut apprécier dans cet album le travail méticuleux avec lequel l'artiste a conçu personnages, décors et équipements, aboutissant à une oeuvre d'une qualité rare.

Sprouse a été le collaborateur d'Alan Moore sur la série Tom Strong, une école exigeante dont profite cette mini-série. Son art du découpage est un modèle du genre, d'une fabuleuse lisibilité, et dont est absent toute fioriture.

Ce dessinateur méconnu mérite vraiment qu'on découvre son immense talent - tout comme le tandem exemplaire qu'il forme avec l'encreur Karl Story, un des meilleurs à ce poste.

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Ocean est un excellent comic-book, aussi bien écrit que dessiné, par deux pointures. Quiconque a apprécié Planetary ou Authority ne pourra qu'être conquis par ce divertissement haut de gamme, haletant et dépaysant, hors des codes des bandes dessinées super-héroïques.

Bonus :




Dernière modification par wildcard ; 08/04/2010 à 18h49.
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  #327  
Vieux 08/04/2010, 18h47
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aegnor aegnor est déconnecté
quikavumagom?
 
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aegnor est presque aussi beau que Revancheaegnor est presque aussi beau que Revancheaegnor est presque aussi beau que Revancheaegnor est presque aussi beau que Revancheaegnor est presque aussi beau que Revancheaegnor est presque aussi beau que Revancheaegnor est presque aussi beau que Revancheaegnor est presque aussi beau que Revancheaegnor est presque aussi beau que Revancheaegnor est presque aussi beau que Revancheaegnor est presque aussi beau que Revanche
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La couv' de la vf chez Delcourt est zarbi car elle suggère avec son "Tome 1" que d'autres suivront - ce qui semble compromis, ou en tout cas pas d'actualité :
Brubaker a pourtant annoncé une suite à cette série, si j'ai bonne mémoire, pour cet été, une fois que Phillips aura fini son travail sur la tour sombre!
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  #328  
Vieux 08/04/2010, 20h09
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leonidas leonidas est déconnecté
Jérôme de Bruges
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leonidas change la caisse du Fauve
alors la tu me poses un dilemme, j hésite entre ces deux la...
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  #329  
Vieux 08/04/2010, 20h51
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Remy Lebeau Remy Lebeau est déconnecté
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Remy Lebeau change la caisse du Fauve
Pour moi,vu que les 2 ne paraissent pas le même mois en vf,je me laisserais ptet tenter aussi par Ocean.Incognito je le prends ce week end,mon dealer avait déjà tout vendu son stock...
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  #330  
Vieux 08/04/2010, 20h56
Avatar de Zen arcade
Zen arcade Zen arcade est déconnecté
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Zen arcade part en virée avec John ConstantineZen arcade part en virée avec John ConstantineZen arcade part en virée avec John ConstantineZen arcade part en virée avec John ConstantineZen arcade part en virée avec John ConstantineZen arcade part en virée avec John ConstantineZen arcade part en virée avec John ConstantineZen arcade part en virée avec John ConstantineZen arcade part en virée avec John ConstantineZen arcade part en virée avec John ConstantineZen arcade part en virée avec John Constantine
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L'autre influence évidente de cette histoire est le roman Solaris de Stanislas Lem, adapté au cinéma par Andreï Tarkovski puis Steven Soderbergh.
Je n'ai pas lu Ocean mais à la lecture de ta chronique, il n'y a pas un seul élément qui me fasse penser à une "influence évidente" de Solaris, que ce soit dans la version de Lem, Tarkovski ou Soderbergh.
__________________
"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère."
Denis Johnson - Arbre de fumée
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