Revue de piles 2010 - 2011 - 2012

[Lazy]

Je me suis laissé tenter par Xombi après ces bonnes critiques, et le début est effectivement excellent.
Merci pour la découverte.

[Mr Gumby]

Il en va ainsi des fins d'année scolaire chargée en boulot et en émotion, que les chroniques en prennent un sale coup dans les roudoudous. Si on ajoute à ça : la fuite du listing Dark Horse sur le forum des Trois Suisses, les rumeurs sur la présence de Madman aux primaires PS, les fermetures de classe à Gotham... c'est un peu trop pour un seul homme.

Ce sera donc une fois de plus en mode retardo-survolesque et au pas de charge que je tente de rattraper le train.


Pour les gratos de l'année, j'ai eu deux doublettes :

D'abord Loose ends / ICE FCBD de chez 12 gauge, le premier est un polar sudiste très excitant par Latour et Brunner qui a fini illico presto dans ma liste de précos, le second est un actionner bas-du-front avec des keufs des frontières que je préfère oublié.
Sinon, le vrai bon truc du lot, c'est Criminal Macabre/Baltimore de chez Dark horse avec deux petites merveilles horrifiques tout à fait réjouissantes.


Pour le Dark Horse payant : Witchfinder #3 est toujours aussi sympa avec des vrais morceaux de cowboy zombi et de molosse enragé dedans, le Hellboy : Buster Oakley gets his wish est déconnant à souhait et aussi superbe graphiquement que l'on pouvait s'y attendre, le premier B.P.R.D. : The Dead Remembered et sa Liz en pleine crise d'ado post-traumatique est plutôt agréable sans plus. Sinon, j'ai été un peu déçu par le premier Dark Horse presents Vol 2. Il y a pourtant de bonnes petites choses et plein de retrouvailles assez touchantes mais l'impression globale est un peu mitigée. Peut être que j'en attendais trop tout simplement. Ça ne m'empêchera pas d'acheter la suite en tout cas.



Comme de bien entendu, le Punisher : in the blood #5 se conclue dans le feu et le sang. Le final est à la hauteur du reste et on tient donc une mini-série des plus carrée à se procurer sans hésitation pour les amateurs du perso.
J'avais plus ou moins dit pis que pendre du début de Power man and Iron Fist. Sans atteindre des sommets, les #3 et 4 m'ont plutôt fait une meilleure impression.
Ma petite doublette « affreuse, sale et déviante » : Punisher Max/Deadpool Max continue de faire sa sale besogne avec style et entrain. Aaron bricole un très bon numéro de prison, statique en diable, mais explorant à la tronçonneuse la psychée de Frank Castle. Le duo Lapham/Baker semble définitivement avoir pris feu et empile humour grotesque et pires horreurs avec la délectation et la méthode de gamins sous acide. Je commence à vraiment avoir peur de la façon dont ils font conclure leur arc ?
A côté les Wolverine #7 et 8 d'Aaron/Acuña font étrangement sensés, mais ça y est, j'ai pris le pli et les bagarres crescendo en pleine maison intérieure de Wolvie m'ont assez ravi.
Les pythies du forum m'avait bien prévenu. La fin de l'étrange mini 5 Ronin est tout à fait à la hauteur de son début. Niveau graphique excellent, dialogues ciselés et final à contrepied tout à fait plaisant, si on tout de même loin des chefs-d’œuvre de Milligan, on a du joli ouvrage, surprenant et satisfaisant de bout en bout et ce n'est déjà pas rien.




Tout discrètement dans son petit coin, The Weird World of Jack Staff #6 continue d'être drôle, inventif, plein de péripéties et de rebondissements abracadabrants. Un petit trésor caché, bon de la première à la dernière de couverture, à découvrir absolument
Moins discret pour cause de marketing relou, les Butcher baker The Righteous Maker #1 et 2 m'ont tout de même tout aussi plu. Je m'attendais à un truc foutraque et délirant. C'est en fait linéaire au possible et super facile à suivre. Pourtant l'énergie communicative du dessin, les compos aux couleurs éclatantes et la décontraction générale du machin m'ont assez ravi. Dans le genre démontage de mythe, on a déjà lu mille fois mieux, mais j'aime bien le côté cartoon sous acide très Plymtonien en fait.
Quatre bonnes histoires avec du gommeux plus plus, une galerie de pin-ups de haut vol, le Madman Special est une très bonne surprise.

Sprint final avec : The Boys #53 et ses super-couillons venant jouer aux petits soldats là où il ne faut pas fonctionne toujours à plein régime. Le RASL #10 et son multivers qui commence à partir en quenouille est également plutôt bon, enfin le Echo #29 nous refait des petits guests qui font plaisir mais ce n'est pas moi qui vais m'en plaindre.


Pour me faire pardonner l'attente, vous aurez droit à non pas un, mais deux bonii cachés :

Finder Library TP 1

Comme l'ami Doop, je suis en plein dedans. Comme lui aussi j'espère, je me régale. C'est un peu maladroit et carrément pas facile à suivre au départ mais plus ça va et plus c'est bon. A typique, intriguant, très varié dans ses ambiances et ses thèmes... Carla Speed McNeil a réussi à créé un truc unique en son genre et totalement rafraichissant. J'en recause quand je serai au bout du monstre.


Outlaw Prince TP 1

Beaucoup plus classique mais tout aussi goutu, cette tragédie médiévale à l'ancienne est un vrai régal. Dessins old school très spectaculaires, intrigue poignante et tendue menée de main de maitre. J'ai très hâte de lire la suite.

La pile revient très vite, sous des atours plus classiques et dans un espace temps un peu plus proche du notre.

[scarletneedle]

Vive les grandes vacances!

[Mr Gumby]

	Citation:			Posté par scarletneedle
	Vive les grandes vacances!

Ne te réjouis pas trop vite. Il me semble que tu avais déjà dit ça l'an dernier et que j'ai du faire une unique pov' chronique de mes deux mois de vacances.


Bon pour la DiÇuite, ça a l'air mieux parti puisque j'ai déjà bien entamé le bla-bla.

[Mr Gumby]

C'est bien joli les rattrapages expéditifs mais ce n'est finalement pas très satisfaisant. J'aurai presque pu faire un tableau avec des plus et des moins en fait. Sauf que ma religion à moi m'interdit ce mode d'évaluation et donc retour à une méthode de chronique plus orthodoxe et plus respectueuse de la ligne du parti. Je ne suis pas certain que ça aura plus de sens mais au moins je me serai plus amusé à le faire.


War of the Green Lanterns #7, 8 et 9

Grâce à ce merveilleux système de précommande, me voilà bien obligé de boire le calice jusqu'à la lie. Pas de miracle sur cette troisième fournée. Manque de rythme, écriture laborieuse et j'ai nettement l'impression que Johns manque foncièrement de conviction depuis le début. Gros combat et mort de perso «majeur», rien n'y fait la sauce ne prend pas. Ça m'apprendra à aller contre ma nature en tentant les Uber-méga-événements-insterstellaires-planifiés-depuis-la-naissance-Michel-Drucker-et-qui-vont-tout-changer-on-vous-jure-sur-la-tête-de-Simone-Weil.


Jonah Hex #68

Allez hop, pour se remettre, voici un très bon petit numéro du chasseur de prime balafré. Une bande de zélés citoyens s'improvise justiciers pour venger l'assassinat par lobotomie au plomb de l'un des leurs. La justice, ce n'est pas si compliquée qu'on veut bien le dire : «Mais qui pendre ?» demande l'un «Est ce qui ya un étranger en ville ? » répond stoïquement un autre. Sauf que bien sur, le nouveau en ville, c'est Jonah. Tout le monde ne ressortira donc pas sur ses deux pieds de la chambre d’hôtel au bout des vingt pages.
Gray et Palmiotti maitrisent à merveille ce genre de ficelles et c'est à nouveau un festival parfaitement huilé de crapulerie et de balle dans le ventre. Le dessin sombre et tortueux de Rafael Garres sert avec bonheur l'ambiance poisseuse et violente de cet excellent huis clos.


Xombi #3

Parmi les dégâts collatéraux du reboot de septembre, plus encore que les six mois d'attente du Batman Inc, c'est l'annulation de cette série qui me chagrine profondément. On n'aura donc droit au final qu'à six petits numéros et l'excellence de ce troisième opus rend la pilule encore plus amère. L'affrontement entre un David Kim dopé aux nanomachines et l'incarnation de la rage et de la destruction tient toutes ses promesses. Ça frite sévère. C'est malicieusement ponctué par d'improbables considérations automobiles. En plus, ça se paye le luxe de nous présenter au passage un peu plus le vrai méchant, dont le CV et les intentions sont plus qu'inquiétants.
Quel gâchis !


Dans la palanquée de mini-séries en trois épisodes liées au bordel alternatif de flashpoint, il n'y avait pas grand chose à m'emballer.

Flashpoint : Frankenstein and the creatures of the Unknown #1

Ce premier numéro ne m'a pas vraiment convaincu. Pourtant, Frankenstein, des monstres, des nazis en puzzle... il devrait y avoir de quoi me contenter. Hélas, ça bagarre mou, c'est globalement très convenu et la dynamique du groupe est vraiment trop bateau pour fonctionner. Comme les dessins d'Ibraim Roberson ne sont pas folichons (arg le design du soldat robot), ça donne une ensemble pas glorieux et je passerai donc mon tour pour l'ongoing de septembre. Si jamais Ponticelli fait des merveilles et que les buzzukis dansent la gigue de la joie, on verra en TPB.


Flashpoint : Secret Seven #1

Le seul machin qui m'excitait vraiment dans la liste, c’était celui là. Shade, Milligan, Pérez... je dis banco. Je suis donc ravi d'avoir trouver ce premier épisode très réussi. On y retrouve avec un grand plaisir un Rac Shade en pleine confusion, se débattant avec sa culpabilité et ses compatriotes d'origine. Le garçon a en plus aux trousses une enchanteresse déchainée, flippante et sexy. Compos psychédéliques à souhait, dialogues malicieux, Milligan s'amuse à retrouver un Shade plus proche de l'original de Ditko et j'ai amplement partagé son visible plaisir.
La bonne nouvelle, c'est aussi que l'ensemble est plutôt cohérent graphiquement malgré le renfort de Blanco/Koblish. C'est assez rassurant pour le dernier numéro où Pérez aura disparu de l'affiche.


Batman : Gates of Gotham #1

Elle démarre aussi fort bien cette mini de Scott Snyder. J'ai pourtant laissé tomber American Vampire depuis longtemps mais là, je la sentais bien. J'ai bien fait.
Un spectaculaire triple attentat à la bombe plonge Gotham dans la terreur. L’enquête du justicier Chiroptèrophile l'amène rapidement à penser que ces actes sont étrangement liés au passé de la ville et à sa propre famille.
Une bonne ouverture d'intrigue, menée avec rythme et ménageant temps forts et moments plus calmes sans faille, ça fait plaisir. Du bon Batman, simple, efficace et joliment illustré par un Trevor McCarthy inspiré et dynamique. Seul les étranges tarins qu'il colle à tout le casting viennent légèrement assombrir le tableau. Pourvu que la suite se maintienne à ce niveau (enfin sauf pour les blaires).


Strange Adventures

Je dois avoir un problème avec les anthologies en ce moment parce que j'ai vraiment du mal à m'en satisfaire. Il y a des bons trucs pourtant dans celle-là. La petite preview du Spaceboy d'Azarello/ Risso est très bien (même si je n'ai rien compris à ce qui se passe avec l'hélico à la fin ?). Le bizarroïde duo de copains de Milligan est tordu à souhait. Enfin, le cauchemardesque et bien dégueu Refuse de Ross Campbell m'a bien fait frissonner....
Le reste m'a par contre laisser de marbre. Ce qui fait quand même six histoires sur neuf allant du prévisible au purement anecdotique. Du coup, l'ensemble m'a paru bien fade par rapport à ce que j'en espérais.


Hellblazer #279

Tiens je vais râler un peu sur le père Milligan pour changer. Il est sympa cet arc avec la petite Gemma qui part en vrille et l'affreux beau papa de service mais il traîne quand même sévèrement des savates. Un numéro qui m'a un peu gonflé avec la confrontation avec les voleurs de pouce qui tombe à plat et une invocation de sale bestiole qui n'en finit pas.
Encore deux numéros qui, je l'espère, vont remonter un peu une intrigue mollassonne et après c'est Bisley qui dessine l’infâme Julian en prison. Ça devrait me réconcilier avec la série.


Sweet Tooth #22

Par contre, je l'aime bien cet arc des aventures post-apo-mélancoliques de Gus. Ce n'est ni trépidant, ni clinquant, mais Lemire amène quelques éléments nouveaux assez intéressants et plutôt intrigants sur où tout ça va nous mener. Parallèlement, l'histoire du barrage se déploie de manière classique mais solide. Pas époustouflant donc (surtout en comparaison de ce qui suit) mais je continue de me plaire en compagnie de ces personnages.


Scalped #49

La conclusion de l'arc «You gotta sin to get saved» s'annonçait intense avec en climax la confrontation attendue depuis de nombreux numéros entre Dash et l'assassin de sa mère. S'il y a bien un truc que Jason Aaron sait faire, c'est placer un conflit entre deux personnages et l'étirer jusqu'à ce que l'on en puisse plus, avant de nous le faire exploser à la tronche. La confrontation dans la voiture risque bien de vous marquer au fer rouge tant elle atteint un niveau de tension et de violence désespérée quasi insoutenable. Surtout que tout ça est mis en image par un Guéra en apesanteur. En gros roublard, Aaron joue le contraste à mort avec en parallèle un autre duel : celui de Red Crow et un de ses ennemis. L'hallucinante disparité entre les deux récits laisse pantois et renforce l'un et l'autre d'une très belle manière. Je ne vous parle même pas de la dernière partie qui réussit l'exploit de faire monter encore la pression alors que nous croyions déjà avoir crever le plafond depuis longtemps. Du grand art quoi.
Prochain numéro, c'est la fête avec un numéro 50 qui a l'air bourré jusqu'aux agrafes de miamoumiam.


On termine la visite avec classe par un spectaculaire duo de DC presents qui continue de proposer de fort belles choses pour pô trop cher.

Batman Dark Knight, Dark City

On a affaire ici à une compilation de deux récits du Batbonhomme, écrits par Peter Milligan. D'abord l'arc du titre, en trois épisodes, dessinés par Kieron Dwyer et Dennis Janke. Ensuite un stand alone joliment hallucinatoire par le beau Tom Mandrake.
La première histoire flirte habilement avec des ambiances fantastiques. Un riddler déchainé et étonnamment sadique joue à un macabre jeu du chat et de la souris avec Batmecton. C'est gothique à souhait et rondement mené. Côté dessins, c'est classique mais solide et à part l'homme de main du Riddler qui ressemble à Duke Nukem rien de rédhibitoire.
Le bonus final est de haut vol. L'histoire s'ouvre sur un Bruce Wayne échappant de peu à la noyade avant de s'apercevoir de troublants manques dans son univers. Construction classique pour des vertiges what-the-fuckiens qui se termine sur une pirouette finale bien troussée. Le tout est très joliment servi par Mandrake.
De la bonne cape bien comme il faut.


Green lantern : Willworld

On va faire simple : j'ai adoré ce bouquin. On parle ici d'une étonnante mini en quatre épisodes de J.M. DeMatteis et du regretté Seth Fisher. On reste en mode WTF avec un Hal Jordan amnésique paumé en plein Land of odd délirant et peuplé des créatures les plus étranges.
Ce qui frappe d'abord, c'est le show Seth Fisher. Son dessin est foisonnant, surréaliste, virevoltant, sous pleine influence Moebius période Major Fatal mais tout en gardant une personnalité folle. Les cadrages et le découpage sont à l'aune de la bête et ça pétille de tout feux à chaque page. Ce qui est vraiment fort, c'est qu'en disqualifiant le héros Hal par ses absences, les autres personnages réussissent à exister et à être franchement touchants dans ce maelstrom total. Fan du niveau de la mer, rassurez-vous le récit finira par retomber sur ses pattes mais avec la grâce d'un félin en tutu.
Un ouvrage plein de poésie, d'humour et de fantaisie, très bien écrit et surtout illuminé par un illustrateur en état de grâce.

[scarletneedle]

	Citation:			Posté par Mr Gumby
	War of the Green Lanterns #7, 8 et 9 Grâce à ce merveilleux système de précommande, me voilà bien obligé de boire le calice jusqu'à la lie. Pas de miracle sur cette troisième fournée. Manque de rythme, écriture laborieuse et j'ai nettement l'impression que Johns manque foncièrement de conviction depuis le début. Gros combat et mort de perso «majeur», rien n'y fait la sauce ne prend pas. Ça m'apprendra à aller contre ma nature en tentant les Uber-méga-événements-insterstellaires-planifiés-depuis-la-naissance-Michel-Drucker-et-qui-vont-tout-changer-on-vous-jure-sur-la-tête-de-Simone-Weil.

Décevant effectivement par rapport au potentiel.
Reste à espérer une belle conclusion (qui ne pourra pas tout rattraper).

	Citation:
	Green lantern : Willworld On va faire simple : j'ai adoré ce bouquin. On parle ici d'une étonnante mini en quatre épisodes de J.M. DeMatteis et du regretté Seth Fisher. On reste en mode WTF avec un Hal Jordan amnésique paumé en plein Land of odd délirant et peuplé des créatures les plus étranges. Ce qui frappe d'abord, c'est le show Seth Fisher. Son dessin est foisonnant, surréaliste, virevoltant, sous pleine influence Moebius période Major Fatal mais tout en gardant une personnalité folle. Les cadrages et le découpage sont à l'aune de la bête et ça pétille de tout feux à chaque page. Ce qui est vraiment fort, c'est qu'en disqualifiant le héros Hal par ses absences, les autres personnages réussissent à exister et à être franchement touchants dans ce maelstrom total. Fan du niveau de la mer, rassurez-vous le récit finira par retomber sur ses pattes mais avec la grâce d'un félin en tutu. Un ouvrage plein de poésie, d'humour et de fantaisie, très bien écrit et surtout illuminé par un illustrateur en état de grâce.

Artiste parti trop tôt...

[Virgule]

oui mais xombi y a aussi 22 numéros géniaux qui précédent (y compris le supreme n°6 et un one shot avec le sopectre dans ze barve and ze bold. )

[Auteurroriste Zeph]

L'arc du pouce chez Constatine ne sera pas le meilleur truc de Milligan sur la série, bien au contraire.
Ça se laisse lire, quelques bons passages, mais bon, ça manque de folie.
Et la résolution de l'intrigue du pouce, très décevante par rapport à la sauce que faisait monter Milligan depuis quelques épisodes.

[Mr Gumby]

Amen to that my dear Zeph.
Bon comme tu dis, il y a quand même eu le SMS hanté et ça lui a permis de placer le magnifique "John Thumb" comme titre d'épisode. Ce n'est pas lourd, c'est sur, mais c'est déjà mieux que la moyenne.
N'empêche que j'ai trouvé le tout frais #280 plutôt mieux et que je reste assez confiant pour la suite. Le one shot de Bisley va tomber à point et l'arc sur le trenchcoat maudit me parait prometteur. Wait and see.

Attention mini pile DC style déjà à l'horizon :

If we took a holiday
Took some time to celebrate
Just one day out of life
It would be, it would be so nice

[Mr Gumby]

«Summer of the pile» continue sur sa belle lancée. Aujourd'hui nous danserons sur un sextet DC aux harmonies baroques posées sur un rythmique afro-post-hardcore-jazz pas piquée des hannetons.


Batman Inc #7

J'aurais mis un certain à me décider mais j'aime beaucoup ce nouveau numéro. Morrison prend un joli risque : injecter une dose de réalité sociale dans son rollercoaster mondialo-fantaisiste. Envoyer Batman chez les pauvres, ça paraît une bonne idée mais c'est assez casse-gueule. Pourtant le beau Grant réussit plutôt son coup. D'abord, il ne va pas chercher la misère bien loin puisque c'est dans une réserve indienne que se déroule le numéro. On y retrouve la version locale du justicier : Man of the bat, aux prises avec la triste réalité quotidienne de la misère, se débattant aussi bien avec son Batpick-up tout pourri qu'avec un fiston de sidekick en pleine crise de doute.
Qu'est ce que viennent foutre des justiciers masqués dans un épisode de Scalped me direz-vous ?
C'est un peu ce qui m'a gêné au départ. C'est bien gentil de faire un clin d’œil à l'extraordinaire série de Jason Aaron (Ne cherchez pas. Il n'y a pas mieux sur le marché actuellement.) mais comment rendre cet étonnant mélange digeste ?
D'abord, pour faire plaisir à Doop, Morrison simplifie sa narration de manière drastique. Ensuite, il met gentiment sur la touche les deux Batmen en en faisant deux espèces de neuneus bornés planant à vingt milles, ne se justifiant que par rapport à l'aussi affreux qu'irréel Léviathan. Le seul qui garde les pieds sur terre, c'est le fils du «héros» : Little Raven. Il clôture l'épisode en rembarrant fermement un Bruce ne semblant même pas entendre ce qu'il lui raconte vraiment. J'ai trouvé ça très habile de la part du bonhomme qui livre un numéro à la fois totalement intégré et parfaitement contradictoire avec l'ensemble.
Sinon Chris Burnham, à part sa couv pas dynamique pour un sou, nous fait à nouveau une grandiose démonstration de talent.


Batman : Gates of Gotham #2

Beaucoup plus classique mais pas déplaisant pour autant, la mini de Snyder et Higgins continue sur sa belle lancée. La dynamique du double récit : histoire de la construction de Gotham/course poursuite avec le poseur de bombes, fonctionne à nouveau à merveille. Pas de temps mort donc, avec en plus, une belle tension s'installant progressivement dans le récit en flashback. C'est délicieusement pimenté à base de chamaillerie interne de la batfamily et toujours bien servi par un Trevor Mc Carthy en forme.
Ça a l'air bien parti pour être une des mini-séries les plus recommandables de l'année.


Green Lantern : Emerald warriors #11

On redescend sur le plancher des vaches avec un numéro commandé par erreur sur ma lancée de la guerre des lanternes. Ce stand alone de Tomasi et Chang, avec un Guy Gardner en mode «Démerde toi tout seul», chargé d'escorter une charmante ambassadrice schtroumfette, est un peu téléphoné mais pas indigne et assez bien mené. Dommage que ce soit plombé par des dessins un peu trop standards et surtout alourdis par une mise en couleur aux effets cache misère envahissants.


Xombi #4

Le formidable duo Rozum/Irving n'en finit pas de nous épater et de nous filer des regrets. Sachant que les heures ont comptées, on savoure chacune de ses pages avec une délectation un peu morbide. Ici la traitresse Annie palmer dévoile sa triste et édifiante histoire. Mais peut-on réellement lui faire confiance ? C'est à nouveau parfaitement mené. Il y a des forteresses volantes immortelles, des recettes végétariennes martiennes et un golem qui amène des bagels. Et avec tout ça vous avez un Frazer Irving en pleine osmose avec la tendre mais parfois inquiétante dinguerie du truc. Qu'est ce qu'il vous faut de plus ?
Pour se faire pardonner de sabrer une série aussi parfaite, il ne pourrait pas nous bricoler un bel omnibus de celle de 1994 chez DC ?


Hellblazer #280

Ça a été publié au Bulletin Officiel du 8 juillet 2011 : je commence un peu à me faire suer sur cet arc. C'est l'avant dernier épisode de l'arc du pouce (et tirer à l'arc sans pouce, c'est pas facile). On a toujours la nette impression que Milligan gagne du temps mais il le fait avec un peu plus d'inspiration ici. L'épisode est essentiellement centré sur Gemma et les tourments et la folie de la jeune fille sonnent assez justes. Le guest du numéro Gaël Bertrand s'en sort plutôt pas mal en doublure de Camuncoli. Il peine un peu sur son John qui rajeunit d'un coup de 20 ans, et son démon ressemble un peu trop à un pokemon, mais ses personnages féminins ont tout de même une belle intensité et l'ensemble m'a bien plu.
Bon, vivement que ça se termine tout ça par ce qu'on a quand même un peu du mal à frémir pour John.


On finit par cinquante bougies plantées dans un crane à vif :

Scalped #50

Cela fait maintenant plus de quatre ans que ça dure. Quatre ans durant lesquels Jason Aaron a tranquillement monté en puissance en tant qu'auteur et a récupéré les plus grosses licences Marvel. Heureusement, le gars a aussi continué ce qui reste pour moi la meilleure série mainstream actuelle. Maintenir Scalped à ce niveau d'intensité sur 50 numéros est un exploit quasi surnaturel. Je me relisais récemment l'ensemble et, si l'on met un peu de de côté les stand alone qui malgré quelques belles réussites restent un cran en dessous, on a un exemple édifiant d'une série atypique, couillue, dense, à la fois profondément personnelle et tétanisante de beauté et de fureur. Aaron sait visiblement ce qu'il veut faire fait et où il veut aller. Ce sera probablement en enfer pour l'immense majorité du casting, mais je les suivrais sans hésiter.
Qu'est ce qui fait que cette série une telle réussite ?
L'osmose ébouriffante entre Aaron et un Rajko Milošević-Gera époustouflant de classe quelle que soit les ambiances et les situations à retranscrire ? Le discret mais très solide travail de recherche ? L'écriture puissante et sophistiquée ne faisant qu'un minimum de concession aux effets de manche narratifs habituels ? La remarquable façon de décortiquer une communauté sans perdre de vue l'ensemble des éléments sociaux et historiques ?
Il y a surement de tout ça.
Mais il y a surtout pour moi, l'incroyable capacité de deux artistes à garder une profonde humanité à un ensemble de personnages pourtant propulsés dans les situations les plus extrêmes. Dash, Red Crow, Gina, Caroll, Shunka, Catcher, Falls Down, Dino, Granny Poor Bear, Belcourt, Wade et même Diesel, Brass, Karnow ou Nitz... sont profondément humains. Ils existent. Ils sont de chair et de sang. On souffre, tremble, exulte, baise et tue avec eux sans jamais s'en éloigner vraiment. Ce genre de chose est rare et précieux. Merci aux auteurs pour tout ça.
Aaron avait présenté ce numéro 50 comme un historique de la trophéisation du cuir chevelu. C'est un peu plus compliqué que ça. A partir d'une mise en perspective de l'histoire familiale des Bad Horse, il narre surtout l'histoire du génocide des indiens. Rien que ça.
C'est évident parfaitement exécuté, avec une élégante intégration au récit des pin-ups d'invités prestigieux et un final à l'optimisme acerbe coutumier de l'auteur. L'histoire passe des dessins de R.M. Guéra à ceux d'Igor Kordey sans heurt et les guest assurent sévère. Regards acérés pour les Red Crow et Shunka de Steve Dillon, volutes et fusil à double canon pour la Granny de Jill Thompson, fantome psychédélique pour le catcher de Brendan Mc Carthy... que du bon et du fort. Mention spéciale à la Carol de l'immense Jordi Bernet dont la sensualité volcanique ne vous fera pas oublier le regard de braise.
Un très beau numéro anniversaire donc, étonnamment modeste avec son format ordinaire et ses 2,99$ qui célèbre avec classe un série exceptionnelle.

[scarletneedle]

De saines lectures, une fois de plus!

Gates Of Gotham prouve une fois de plus tout le bien que je pense de Snyder et Higgins s'il est aussi inspiré en solo sur Nightwing est à surveiller.

Sinon, Batman Inc, c'est le bien

[Mr Gumby]

Merci Scarlet. Maintenant à tes TPB de Scalped et que ça saute !

Pour ceux qui ne sont pas encore rassasié de cette merveille, une jolie analyse en cinq parties du rôle de Red Crow dans la série.

[scarletneedle]

Comment tu dénonces!

[Mr Gumby]

C'est pour ton bien, je te jure.

[Mr Gumby]

Pour célébrer dignement la nouvelle année qui s'amorce, je m'offre un petit reboot personnel, ALL NEW, ALL EXCITING et garanti accessible aux nouveaux lecteurs ! Je vous propose donc à nouveau une revue de pile, nouvelle formule neuve, avec son équipe créative entièrement pas remaniée et une façon totalement non inédite d'utiliser adverbes et adjectifs.
Malgré mes demandes insistantes et répétées au Père Noël, je n'ai point encore acquis le pouvoir d'insomnie, je laisse par conséquent tomber le côté exhaustif des précédentes piles qui se révèle légèrement ingérable actuellement. La nouvelle pile 2012 sera donc : modeste, sélect et politique.
En année de présidentielle même ce que vous mangez en cachette au bureau est politique.

Le décès brutal de Legends aura, en plus d'autres conséquences plus graves, foutu un beau foutoir dans mes lectures DC. Je me retrouve à ce jour avec un beau tas de séries, auxquelles il manque aléatoirement un ou deux numéros parmi les quatre ou cinq premiers. Holy Gourvy va heureusement remédier à cet état de fait mais ça va prendre un peu de temps.
En attendant, on relance la petite entreprise avec les trois trucs qui tiennent debout tout seul dans ce joli merdier.

Batman Incorporated : Leviathan strikes One-shot

Vu le plébiscite local, j'abordais ce généreux one-shot avec confiance. Pour un numéro de raccroc, histoire de se faire pardonner un des plus beaux sabordages de 2011, ça a effectivement de la gueule. La compilation des deux récits est un peu artificielle mais s'avère sans douleur. D'autant plus que l'enchainement Cameron Stewart/Chris Burnham est très plaisant pour les pupilles. Côté histoire, la première partie me convaincrait presque de partir enseigner dans le privé et le labyrinthe psychédélique du second chapitre est un vrai délice. Je me contrefous totalement de la découverte de l'identité de Léviathan mais j'apprécie la fantaisie et le rythme que réussit à maintenir Morrison depuis le début de la série.
Reste la frustration d'attendre une date indéterminée (?) pour avoir la suite.


Action Comics #1 à 5

Pour la seule des 52 «nouvelles» séries DC dont je puisse actuellement lire plus de deux numéros, j'aurais pu plus mal tomber. J'ai en effet trouvé ça fort sympathique. Morrisson réussit à insuffler une belle vivacité et, plus étonnant, une certaine fraicheur à une trame mainte fois rabattue. Son superman ado est joliment survolté. Son Clark Kent bravache et dépenaillé est particulièrement réussi. Lex Luthor est odieux à souhait. Lois Lane est pugnace et maline. Le seul bémol dans le casting est Jimmy Olsen qui me semble peiner à trouver une autre place que la simple fonction de liaison. Les quatre numéros de Morales m'ont beaucoup plu graphiquement. La dynamique de ses postures et son beau sens de l'expression sont un vrai bonheur. Le petit passage par Krypton du n°3, signé Gene Ha, est lui aussi très classe. On retombe donc un peu de notre nuage avec un 5ème numéro dont les dessins d'Andy Kubert/Delperdang sont beaucoup plus ordinaires et statiques. Un numéro moins dense aussi et dont je n'ai pas pané grand chose à la fin ? Reste la petite ouverture pour que l'on revoit Krypto et une première apparition assez touchante des Kent. Beaucoup plus émouvante en tout cas que la vilaine back-up redondante.


Spaceman #1 à 3

Malgré une mise en bouche dans la compilation Strange adventures, jolie mais pas très compréhensible, j'attendais la bave aux lèvres la nouvelle collaboration entre Brian Azzarello et Eduardo Risso. Passer la déception de découvrir que ce ne sera «qu'une» maxi-série en neuf épisodes, je suis assez emballé par cette entame.
On y suit les mésaventures d'Orson, loser simiesque ayant été conçu en laboratoire pour explorer Mars et que l'on retrouve vivotant de ramassage de ferraille sur une Terre crapoteuse et noyée sous des eaux furieuses. Le récit alterne les péripéties du bonhomme avec des flashbaks de ce qui semble être sa mission sur la planète rouge.
Graphiquement, c'est splendide. Risso est très l'aise dans les ambiances de futur décrépi et son sens du design, pour les décors comme pour les personnages, reste très puissant. Les couleurs du duo Brusco/Mulvihill excellent dans les ambiances crépusculaires, malgré un léger abus de dégradés à mon goût.
La narration m'a paru plus «simple» à suivre qu'à l'habitude, même si Azzarello récidive avec une de ses marottes : triturer le langage. C'est à nouveau un festival : insinuation, vannage, dialogue à double fond et surtout néologismes futuristes, tour à tour hilarants et terrifiants. C'est certes un peu laborieux mais j'adore lire et relire ses dialogues en y découvrant à chaque fois de nouvelles inventions.
Très bon début donc, pour une très excitante nouvelle collaboration du duo. Le troisième numéro est peut être un poil moins tendu que ses deux prédécesseurs, mais rien de grave au point d'entamer mon enthousiasme pour un récit plein de belles et sombres promesses.


Voilà. C'est tout pour aujourd’hui. Je vous ai prévenu, les doses de pile seront désormais plus homéopathiques. La suite au prochain Gourvy colis, avec le reste de ma sélection dans les new 52 en rattrapage et des comics hors DC.