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Vieux 18/09/2018, 20h04
Avatar de Jorus C'Baoth
Jorus C'Baoth Jorus C'Baoth est déconnecté
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Jorus C'Baoth mange des apéricubes avec DraculaJorus C'Baoth mange des apéricubes avec DraculaJorus C'Baoth mange des apéricubes avec DraculaJorus C'Baoth mange des apéricubes avec DraculaJorus C'Baoth mange des apéricubes avec DraculaJorus C'Baoth mange des apéricubes avec DraculaJorus C'Baoth mange des apéricubes avec DraculaJorus C'Baoth mange des apéricubes avec DraculaJorus C'Baoth mange des apéricubes avec DraculaJorus C'Baoth mange des apéricubes avec DraculaJorus C'Baoth mange des apéricubes avec Dracula
Attention!! y a du lourd!!

Débordé par la vie (sale garce) j'ai pas vraiment posté aussi régulièrement que je voulais.. donc je me retrouve avec un bon plaquas de critiques hors du temps et pas vraiment de moments clefs pour les poster. J'ai donc décidé d'en avoir rien à f***** et de tout balancer... on commence avec la fin de 100 Bullets!

100 Bullets #43 - 49 parus dans le TPB Samurai par Brian Azzarello & Eduardo Risso



Plot*: En prison, le jeune Loop tente de survivre malgré sa grande gueule et l'arrivée du chien fou Lono qui le pousse à faire un choix dans l'échiquier. Pendant ce temps, Jack, un autre électron libre, se dirige vers Atlantic City avec fracas...

Enfin, avec ce volume, nous tenons peut être le maillon faible de la série. Non pas que j'en sois satisfait, mais c'est pour avant tout souligner la qualité qui était plus qu'au rendez-vous jusque là.
Qué passa ici*? 2 histoires centrées sur deux personnages, secondaires jusque là, portés ainsi sous les feux des projecteurs. Plutôt une bonne idée ma foi, habituelle chez 100 bullets mais il manque clairement quelque chose à ses 2 histoires, de la passion, de la folie, quelque chose peut être d'un peu différent de ce que nous avons déjà vu sur 100bullets. En effet, Azza nous envoie en prison dans un premier temps, tout en étant bien moins fun que sur Hellblazer, où nous côtoyons du chef de gang violent, du maton corrompu et où le langage des rues est dans toutes les bouches. Rien de bien extraordinaire donc d'autant plus que le personnage principal, appelé pourtant à un plus grand rôle, reste parfaitement basique et simple. Pourtant il y avait de quoi faire vu la manière dont il est arrivé en prison. Mais il se contente de subir, d'être l'incarnation du lecteur dans cet enfer bien trop long, manquant d'action, et aux dialogues omniprésents plombant le rythme de la lecture. Heureusement, la présence du détonateur Lono vient mettre un peu le feu aux poudres, mais ne peut pas non plus sauver une lecture plutôt ennuyeuse.
La 2ème histoire a certes un cadre bien plus original, mais ce contente là aussi de tirer les mêmes ficelles sans génie. Le perso principal a le même profil que celui de la première histoire, pas méchant foncièrement mais capable de violence et destiné à jouer un rôle plus important. Là aussi, Azza décompresse un peu trop son récit qui se résume rapidement au final, place les sempiternels mecs de la mafia et flic véreux et on attends qu'il se passe quelque chose.
D'autant plus perturbant que la guerre entre le Trust et l'agent Graves monte doucement mais sûrement vers ses vrais débuts. Certes, Loop Huguies pour la première histoire, et Jack pour la deuxième auront leur rôle, mais il semble que ces histoires auraient pu arriver plus tôt dans la série. On reste donc particulièrement sur notre faim avec Samurai ce qui donne d'autant plus envie d'ouvrir le volume suivant, gageons que Azza et Risso ne peuvent pas commencer à se noyer dans leur propre histoire plus longtemps.


100 Bullets #50 – 58 parus dans le TPB The hard way par Brian Azzarello & Eduardo Risso



Plot*: Victor Ray est un autre minutemen réveillé qui reprends vite le chemin du carnage autour d'un casse de diamants. Wylies Times lui, n'est pas encore réveillé mais son arrivée dans la chaude et humide Nouvelle Orléans va bousculer les choses lorsque le mot «*Croatoa*» est prononcé

Autant le dire tout de suite, après un volume 7 pas à la hauteur, ce 8 en est l'anti thèse parfaite, remettant le comics sur les rails en corrigeant les défauts du précédents. Gros one shot percutant, pêchu, autosuffisant tout en étant intégré, associé à un arc plus long mais prenant jusqu'à la dernière page et avec suffisamment de matière pour satisfaire le lecteur frustré.
On y trouve plus d'action, notamment une montée en puissance vers l'affrontement entre Graves et le Trust avec deux nouveaux personnages principaux «*réveillés*», voir trois, et alors que Graves se transforme de perso principal en véritable père fouettard dont les apparitions sont rares mais marquantes pour ses ennemis.
Plus d'émotion aussi avec deux histoires d'amour impossibles très différentes mais à la fin quasi-similaires et, bien sûr, dramatiques, notamment l'une d'entre elle avec une ultime scène tout droit tirée de Sin City que l'on voit arriver certes, mais qui pour le coup est très poignante et marche à merveille.
Plus d'ambiance aussi, plus marquée, plus travaillée et originale avec la Nouvelle Orléans mais sans tomber dans le trop, le cliché, agissant surtout en fond de case, décors, bâtiment, parades carnavalesques et bien sûr via l'un des personnages de l'arc, musicien de bar à deux sous mais qui apporte une intensité dramatique au récit indéniable. Le fait d'ailleurs que toute cette ambiance nouvelle-orléanesque ne se trouve qu'en background renforce le réalisme de l'histoire qui se concentre sur l'humain, ancrant l'ambiance dans le drame.
Potentiel up enfin, les auteurs l'utilisant au mieux ici, notamment le principe des Minutemen, ex-hommes de main du Trust, mis en dormance puis réveillés, ce qui apporte 3 niveaux de lecture au récit à 3 périodes différentes, apportant un réel plus à la lecture sans l'alourdir.
Et toujours cette ambiance noire, glauque et parfaite, au milieu d'hommes torturés et violents mais profondément humains au final, avec des amours, des désirs, des familles, des personnalités autres que le basique homme de main vu et revu 100 fois. En fait, là aussi, tout ce que le tome 7 n'était pas*!
De manière plus concrète, entre 2 one-shots donc aussi percutants qu'intéressants se cale un arc long de 7 numéros mais qui passe tout seul. Le rythme est 'achement bon avec une alternance quasi millimétrée de scène de dialogues, d'action, de déplacements dans le temps et de scènes simplement gratuites, uniquement pour le «*décor*». Enfin, une montée en puissance vers un climax explosif ponctuée ça et là par de puissantes scènes autant narrativement que visuellement, une attente mortelle dans un hôtel miteux, un face à face entre deux personnages majeurs qui ne s'étaient pas croisés depuis le 1er volume, un gunfight propre et sans fioriture, la terrible mise à mort d'un pauvre musicien, et sans oublier un cliffhanger de fou avec la mort (?!) d'un personnage de premier plan*!
Risso est au top, certes avec un style habituel de personnages dans l'ombre, de femmes fatales ultra sexy, d'ambiance sombre, mais il reste très très inspiré sur ce TPB avec un découpage hyper efficace et quelques splash pages bien bien senties. Le tout se lit vite mais fait totalement son effet.


100 Bullets #59 - 67 parus dans le TPB Stychnine lives par Brian Azzarello & Eduardo Risso



Plot*: Le microcosme de 100 bullets se croisent, se recroisent, se jaugent, se tentent, s'allient et semblent poursuivre leur course vers l'ultime massacre.

Jusqu'à présent, Azza et Risso ont montré une maîtrise impressionnante de leur histoire avec parfois un classicisme dans la manière de raconter qui s'apparente à l'hommage mais qui, dans la globalité de la série, peut la transformer elle même en un classique. Véritable tour de force en cas de succès. Ainsi, après avoir lancé pas mal de personnages dans différentes directions, vers différentes destinées, il était grand temps de passer la 3ème vers le climax de la série et de commencer à faire s'entrechoquer tout ce petit microcosme. Voilà toute l'essence de Strychnine lives qui brille bien plus par ses dialogues, ses faces à faces, ses prises de position que par son action.
Une bonne dizaine de perso se croisent donc dans ce volume, dont la référence pourrait être un mix de Guy Ritchie pour le style abondant et pêchu, et un poil du duo Tarantino/Rodriguez pour le côté glauque et les faces à faces tendus mais... cordiaux. Car il y a bien la guerre qui couve entre tout ce petit monde mais pour l'instant c'est une belle guerre froide qui se passe sous nos yeux, alliances, trahisons, recherches d'info, placements sur l'échiquier... tout le monde sent le sang arriver. Hélas, cette sensation qui devait être le but de l'arc est affaiblit par du too much. Azza en fait trop en terme de contenu et se permets des digressions visiblement inutiles et qui bouffent pour le coup des pages à d'autres événements/personnages qui auraient pu bien plus faire monter la température. Cole Burns et son histoire de tableau, le personnage de Jack qui a un numéro à lui tout seul mais qui n'avance pas d'un pouce et cet étrange «*Spain*» qui se prends du bon temps à droite à gauche avec un employé d'un hotel majestueux. Tout ceci prends pas mal de temps sans pour autant apporter quelque chose au récit et à l'ambiance. Azza n'en est pas à son coup d'essai depuis le début, garnissant ses pages ça et là de sub sub plots inutiles mais permettant de poser une ambiance. On se souvient du jeune couple trouvant des cadavres mais se faisant choper par les flics, ou tout simplement dans ce volume avec un pauvre mec qui tente de reprendre sa copine folle amoureuse d'un des pires minutemen. D'ailleurs, à la lecture de ce premier numéro du volume et devant le personnage féminin s'y trouvant, veule et stupide, on ne peut que regretter dans son ensemble le rôle des femmes au mieux femmes fatales, au pire bombes sexuelles ne servant souvent qu'à être la caution sordide de l'ambiance. Désolé mesdames, mais visiblement 100 bullets est plus une histoire d'hommes*!
Il manque ainsi un petit plus dans ce TPB, une paire de scènes à couper le souffle et qui nous pousse vers le haut. Certes, il y a bien la toute dernière où 3 hommes dangereux se retrouvent devant la non moins dangereuse Dizzy dans une mortelle ambiance de Sergio Leone. Mais, mise à part cela, difficile de se concentrer sur quelque chose tellement il y a trop. Azza est passé prés plusieurs fois de l'overdose, c'est peut être le cas ici. Il manque le coche de faire avancer son récit vers l'explosif climax que nous attendons tous maintenant, et il ne reste «*que*» 4 TPBs*. Heureusement, le plot général avance bien ici et là et les personnages sont devenus un vrai plus dans l'intérêt de la série. De même, la petite trouvaille de lier par les dialogues chaque scènes pourtant indépendantes est plutôt bien trouvée et fait son effet (la dernière ligne de dialogue d'une scène se retrouve dans la première de la suivante dans un sens différent) mais on ferme ce «*Strychnine lives*» avec un sentiment mitigé qu'il manque un petit truc, de la puissance, de la force, un sentiment de danger immédiat et mortel. Fallait pas nous habituer à aussi bon messieurs.
Risso de son côté fait le taff encore, sans génie supplémentaire que celui qui l'habite déjà.. pas mal certes mais il est capable de bien bien mieux, souvenons nous du volume 8 The Hard Way avec Victor Ray dans un gunfight court mais épique, et Wylie Times et ses déboires à la Nouvelle Orléans, Risso avait éclaboussé les pages de son génie dans l'utilisation des noirs, le positionnement des personnages et toute la colère et la haine qu'il est capable de faire dire à ses visages.


100 Bullets #68 - 75 parus dans le TPB Decayed par Brian Azzarello & Eduardo Risso



Plot*: Alors que les Familles du Trust semblent s'organiser et tentent de s'allier pour contrer les mouvements de l'agent Graves, ce dernier réveille un nouveau agent dormant à Cleveland, lançant un nouvel acteur dans la tempête à venir.

Aaaaah on remonte la pente les mecs*! Aprés un volume 9 acceptable mais dans son ensemble curieusement peu marquant, Azza et Risso se rattrapent avec Decayed qui est pourtant une suite directe du dernier opus. Le microcosme de 100 Bullets continue à se tourner autour, les familles se ressoudent, les camps de Lono et Graves recrutent et de nouveaux personnages font leur apparition.. encore.
Oui mais les auteurs parviennent dans ce volume à gommer les petits trucs embêtant du TPB 9. Exit donc la surenchère de contenu gratuite et souvent inutile. Certes il y a toujours des sub sub histoires mais courtes et toujours en fond, alors que les dialogues se concentrent sur le plot principal en simultané. Technique déjà utilisée souvent ici mais qui fait toujours son petit effet, permettant de meubler efficacement les pages en illustrant souvent le propos par une histoire ultra secondaire vite oubliée. Bon moyen aussi d'ajouter une couche d'ambiance au récit, d'autant plus important que l'ambiance c'est 50% du comics ^^
Bref, Azza revient à ses très bons moments, efficace et percutant avec deux histoire de fratries en parallèle, la première entre un frère et une sœur qui doivent succéder à la tête de leur famille, l'autre entre deux frères loin de là, Cleveland dans un décor original pour le comics et qui se retrouvent au milieu d'un sordide trafic de viande. Les deux histoires atteignent leur sanglant climax en simultané, apportant pour le coup une montée d'émotion d'autant plus puissante que le père Risso nous ressort quelques pages hallucinantes de percussion, violentes à souhait, tout simplement horribles. Exactement ce qui pouvait manquer, encore une fois, au volume 9. Nous avons là tout le potentiel de 100 Bullets, avec de la matière issu à la fois du fil rouge (succession familiale) et de l'origine de la série (une mallette et 100 bastos). L’histoire des frère à Cleveland est d'ailleurs un petit bijou de noir à l'américaine comme les frères Cohen excellent à réaliser. Un petit air de Fargo pour les frangins dans la neige de Cleveland, naviguant entre préteur sur gage, l’anniversaire de leur mère, des jobs pourris, la bonnasse du coin... niveau ambiance et sales trognes, on est servis. Cela en est presque dommage de n'avoir pas eu uniquement cette histoire.
Car au delà des deux histoires, Azza comble encore les petits espaces avec son fil rouge. D'ailleurs l'overdose n'est pas loin du tout en début du volume avec pourtant ce qui est une vraie bonne idée, un flashback d'une vingtaine d'année au sein du Trust et des familles. Le temps de voir des visages plus jeunes, d'autres amenés à disparaître, de vieilles alliances, de nouvelles rancœurs. Explorer ainsi le passé de certains personnages majeurs est tout simplement bluffant mais la lecture passe tout juste car nous sommes assaillis par bon nombre de nouveaux noms/personnages alors qu'Azzarello continue de couper son récit avec des histoires du présent. Pas facile facile à suivre donc mais le principe s'apprécie, d'autant plus que le reste du TPB est, comme dit plus, haut bien meilleur. Là aussi quelques scènes puissantes viennent nous frapper en pleine face, avec le pinceau parfait de Risso, une bagarre épique, une réunion des Maisons, deux personnages pourtant différents se laissant aller à une scène de sexe à peine effleurée visuellement et pourtant que l'on devine à la fois sensuelle et vigoureuse.
En parfait duettiste, Risso retrouve son niveau génial, mettant en image ce drame de la meilleure manière possible, frappant là où cela fait mal, là où Azza nous ponds des scènes d'une intensité émotionnelle hallucinante. Plus que 3 TPB, les acteurs semblent en place, je ne peux que finir cette critique là et aller ouvrir le 11*!!


100 Bullets #76 – 83 parus dans le TPB Once upon a crime par Brian Azzarello & Eduardo Risso

Plot*: Les pions bougent de plus en plus vite autour de Graves et des 13 familles du Trust qui encaissent les coups.. les morts commencent à tomber et une affaire vénéneuse autour d'un tableau de Maître envoit un minutemen à terre définitivement.



Et bien les amis, après les caresses et les mamours que se font nos petits personnages dans les précédents volumes, voilà que le ton monte d'un coup. TPB – 3 avant la fin, place à la violence, la traque, les coups de feux et les morts. Fini les magouilles, les longs dialogues, les camps qui se montent, cette fois-ci la course est lancée autour de l'agent Graves et de son groupe*!
Les 2/3 du volume est effectivement une chasse à l'homme où se tourne autour une bonne dizaine de personnages parmi les plus dangereux du comics. C'est l'ambiance générale qui ressort de la lecture, tendue comme une arbalète, peu de mots, peu de dialogues, souvent juste de simples phrases, des regards, des positions mais cela suffit amplement pour poser un cadre lourd au milieu d'hommes qui se dirigent volontairement et consciemment vers un bain de sang, certains l'embrassant peut être plus que les autres.
Au milieu de ce tableau, la jeune Dizzy fait office de plaque tournante, enfin, enfin, car depuis le premier volume, la pauvre jeune femme fut presque mise de côté alors qu'elle semblait promise à quelque chose de bien plus central. Erreur corrigée ici, Dizzy attise les convoitises, les envies sans pour autant que les auteurs n'aient tout dit sur elle, nous laissant dans l'attente de révélations peut être fracassantes. Azza n'a pas grand chose à faire au final, cela fait 10 volumes qu'il trace le chemin de ces gunmen de retour au milieu d'une guerre de familles mafieuses, il «*suffisait*» juste de les faire se croiser une première fois, gentiment et presque de les laisser faire, de les laisser apporter chaos et mort dans les pages du comics.
Certes pas aussi simple bien sûr, mais le premier sang entre eux reste tout à fait dans le ton du reste de la série, pas de fausses notes, pas de too much et avec suffisamment de violence pour contenter le lecteur qui, la bave aux lèvres, attendait cela depuis plusieurs numéros. Cela reste sobre et dramatiquement simple, chaos il doit y avoir, chaos il y aura. Cela paraît à la fois inéluctable et obligatoire. Point (très) fort de ces 2 premiers tiers donc, dialogues, postures, échanges en personnages, loin des diatribes des grandes familles, ces hommes là parlent peu et agissent beaucoup. C'est serré, polar noir comme jamais, règlement de compte au clair d'une petite lune où chacun y va de son agenda ou de ses alliances plus ou moins promises. Azza ne se rate pas, déroulant ça et là des scènes particulièrement puissante, une spectaculaire mort du haut d'un immeuble, une paire de coups de téléphones déterminant en quelques cases, un face à face de western entre deux des plus terribles minutemen, une mise au point peu avenante dans un sexshop ou encore une superbe scène autour d'une table où 3 des protagonistes réalisent sans que rien ne soit dit que le 4ème est sans doute là pour les tuer...
Bref c'est du tout bon, et heureusement car le dernier tiers perd un peu de la puissance dégagée par le premier récit. La faute à un rythme bien moins efficace, une alternance entre une histoire de tableau (encore) à Rome et de longs dialogues assez faibles entre deux personnages majeurs, et qui n'apportent pas grand chose. D'autant plus que l'histoire du tableau, avec encore différents acteurs qui lui tournent autour ne vaut que pour le cadre original de l'Italie car son déroulement est à la fois classique et même presque trop complexe pour être percutant. On y retrouve cela dit deux personnages connus, dont une qui risque de prendre de l'ampleur par la suite. Heureusement donc que ce mini arc se trouve intégré à l'univers de 100 bullets, sinon, ses défauts le rendrait vite oubliable.
Azza semble donc nous offrir un premier pas avec un climax où il ne faudra pas se rater, on nous promets du massacre, il vient de commencer*!


100 Bullets #84 - 88 parus dans le TPB Dirty par Brian Azzarello & Eduardo Risso



Plot*: Les 13 familles du Trust sont décimées et de grandes têtes tombent les unes après les autres sous les balles des minutemen de Graves, laissant la place libre au survivants pour prendre le pouvoir total... ce qui est encore plus dangereux pour la vendetta de Graves.

Petit volume ce coup ci avec «*uniquement*» 5 numéros dans la lancée du volume suivant où le bodycount ne cesse d'augmenter à mesure que l'agent Graves et son équipe presse ses ennemis. C'est d'ailleurs le point faible de ce volume, c'est un peu trop facile, un peu trop expédié. Cela fait maintenant un nombre conséquent de numéros que les familles mafieuses du Trust savent que Graves est sur leur traces et pourtant les mesures que ce si puissant groupe pourrait prendre pour se protéger sont inexistantes. Certes, il y a eu cette scène où l'un des leaders appelait à l'union des familles, mais après qu'un tiers d'entre se soient faîtes décapiter, on trouve encore 2 conna**** pour aller faire du shopping bêtement.. et bam.. 2 de moins... C'est assez étrange de voir l'absence presque totale de réaction d'un groupuscule aux moyens illimités. Seul le groupe de Lono semble être en mesure de s'occuper de Graves mais ils ont à leur actif quelques pages bien en dehors du fil rouge. Sensation étrange donc de facilité après 12 volumes à mettre en place ça et là, pions, fous, rois et reines. Autre point négatif qui est déjà apparu ça et là, du contenu complètement hors plot, du remplissage avec du sub sub plot qui n'apporte rien au tout. Azza utilise souvent cette technique qui a eu porté ces fruits lorsqu'elle est bien utilisé, aidant a planter un décor ou une ambiance, mais sur la fin de ce volume, nous avons une histoire de jeune tué sans raison qui, pour l'instant, semble totalement hors propos.
Sentiment donc mitigé qui sera confirmé ou non à la lecture de l'ultime volume de la série. Néanmoins, il y a bien des choses à sauver dans ce TPB. A commencer par un 1er numéro extraordinaire de violence et de dramaturgie, où le groupe de Graves redouble de cruauté pour se débarrasser de l'une des têtes de la famille, n'hésitant pas à exécuter sa femme et ses 3 jeunes enfants devant lui. Non seulement c'est osé, mais c'est magnifiquement mis en image. Partant du père de famille et business man (presque) parfait, le numéro dérape vite sur les activités moins légale de l'homme ainsi que sur son goût pour l'adultère, enchaînant directement avec l’exécution sommaire de sa famille tout en suggestion, alternant gros plans, plans larges et angles impossibles pour appuyer l'horreur de la scène. Sur fond rouge, dans l'ombre, tout en noir, les deux exécuteurs sont deux anges de la mort vengeurs qui s'abattent sur les faibles et les vulnérables.. un vrai choc*!!
D'autres points intéressants viennent sauver la lecture, un nouvel assassin qui semble posséder d'ores et déjà un lien avec plusieurs personnages principaux, une des têtes de famille qui semble enfin s'inquiéter de son sort et qui semble plus entreprenante que les autres, et Benito le fils du leader du Trust qui semble développer son propre agenda.. ça fait beaucoup de «*semble*» ça non*? Point positif aussi, on a peut être enfin une idée du ton de la fin de l'histoire. Ce n'est pas la longue et douloureuse guerre annoncée, mais une blitzkrieg qui va se dérouler à vitesse de balles. Vu la rapidité avec laquelle les cadavres s'empilent, l'histoire fonce droit vers un climax de quelques pages, explosif, définitif et sanglant. On ne demande que cela*!
Le chaud et le froid donc sur ce volume, Azza retombe dans ces travers lors de certaines histoires (contenus hors sujet, perso «*oubliés*», scènes manquant de percussion) mais sauve la mise avec un excellent numéro et avec son univers si riche et prometteur. L'ultime TPB fera donc toute la lumière sur 100 bullets, série géniale ou bonne série qui n'est pas passé loin de la postérité.
Risso pour le coup assure le taff, énorme sur ce fameux numéro et le massacre de la famille, très efficace par ailleurs. Si Azza se perds un peu dans la montée en puissance vers la fin de sa série, Risso assure un max depuis 3 volumes maintenant et nous tient en haleine par son style glauque, sale parfois qui donne son identité à la série.


100 Bullets #89 – 100 parus dans le TPB Wilt par Brian Azzarello & Eduardo Risso



Plot*: Alors que les plans et les alliances secrètes de chacun éclatent au grand jour, le bain de sang ne peut être éviter entre les familles du Trust et les minutemen de Graves. Mais les allégeances et les choix de chacun changent vite alors que les corps s'empilent rapidement.

Le voilà donc l'ultime volume de la série, celui qui doit faire passer 100 Bullets à la postérité ou pousser le comics vers la cohorte des œuvres dispensables et oubliables*! Yeah, ça c'est de l'intro give or take*! Ça envoie du pâté*!

Bref, après donc 88 # ou le très très bon a côtoyé parfois de petites baisses de rythmes, de petits idées mal utilisées ou hors plot, Azza et Risso abattent leurs dernières cartes avec Wilt*! Dans le dernier volume, nous avions eu une piste sur la manière dont pourrait se finir 100 Bullets, non pas une guerre longue et dure mais une Blitzkrieg dans ta face dans un bain de sang et armes aux poings, pour un final aussi épique que violent. Voilà une attente qui fait envie mais le problème avec les attentes est que si elles sont déçues, elles pèsent lourd et elles font mal... et bien ici.... merde... bien joué les gars car cette attente là est pleinement satisfaite*!

Mais avant d'en arriver à cet enfer, le chemin est pavé de cadavres et de drames. Chaque personnages possède autant de place que les autres durant cette montée vers le climax ce qui aurait pu alourdir la lecture au point de nous faire sortir du récit. Heureusement Azza n'y va pas dans la dentelle, après tant de numéros les personnages sont connus et en place, pas de longs dialogues, de courts échanges, voir pas du tout, de simples regards parfois, de l'action, et de la tension. Cela suffit amplement a faire bouger ce petit monde qui se rapprochent petit à petit après un premier arc où les auteurs ajoutent même l'une de ces histoires hors plot dont ils ont parfois abusés par le passé. Certes le principe est plutôt génial, mettre en parallèle le fil rouge avec ce qu'il se passe en Amérique, décentré le récit qui aurait pu paraître trop irréel en y ajoutant des touches de concret de tous les jours. Cela n'a pas toujours fonctionné, souvent à cause d'un surdosage de ces histoires voir au contraire un sous-dosage (pas facile non plus hein..) mais ici, cette histoire d'enfants tueurs est très prenante, hélas parfaitement crédible. Un gamin né dans les quartiers où il ne faut pas a déjà sa vie tracée à 10 ans, gang, violence, drogue.. aussi triste et inéluctable que la fin que nous prépare Azza pour ses personnages. Peut être un écho du massacre à venir.

Au delà de ces scénettes rapides où les perso continuent leur chemin, le duo d'auteurs nous offrent des passages d'anthologie, hautement bien placé dans cette poussée vers l'Enfer pour mieux nous préparer. Un minuteman qui se fait couper les mains et qui se suicide en silence du haut d'un hôpital, la «*source*» des malettes de Graves dont la vie est violemment interrompue, des flashbacks instructifs qui trouvent leurs échos dans une rencontre tendue comme une arbalète entre les 3 forces en activité, l'épilogue de l'histoire sur le gamin tueur, un Lono plus unleashed et imprévisible que jamais et de multiples faces à faces entre alliés... ou pas … qui font baigner le récit dans une ambiance de mort imminente, de fin d'une ère.

Parfait travail préparatoire donc de M. Azzarello & Risso qui nous amène donc vers une fin, cette fin qui tient ses promesses. Sadiques voyeurs que nous sommes de continuer à tourner les pages, de continuer à lire les échanges et de voir ces personnages évoluer sous nos yeux sachant que sans doute, un nombre non négligeable d'entre eux ne seront plus bien avant la dernière page. L'inéluctabilité de la fin la rends profondément dramatique et violente. Attention, ce n'est pas aussi mécanique que cela en a l'air, c'est au contraire fluide, facile, le récit glisse vers cet abîme comme si il ne pouvait en être autrement ce qui lui apporte une force et une puissance considérable. Et arriver à convaincre les lecteurs que la fin serait telle sans nous décevoir, voilà peut être le meilleur tour de force de tout le comics*!
Tout comme Luke Skywalker doit affronter son père, tout comme les Avengers doivent s'allier contre les Chitauris, tout comme Christian Bale doit raccrocher le costume aprés Bane, Minutemen et Trust se rencontrent, faisant exploser à la fois un plan vieux de 20 ans et des agendas personnels au milieu d'un chaos sanglant, une ultime réunion qui tourne au massacre.
Ce dernier est comme il doit être, dans le ton de 100 numéros de 100 Bullets, dur, rapide, mortel et violent. C'est expédié à une vitesse ahurissante, les morts pleuvent, les personnages que nous connaissons depuis des mois et des mois perdent la vie à une ou deux cases mais encore une fois.. c'est comme cela que cela doit se passer, c'est comme ça qu'est le monde de 100 bullets*!

Définitivement ce volume assoit donc la série comme une bombe*! Certes, quelques ombres au tableau, une Dizzy Cordoba peu utilisée et valorisée et pourtant centrale, un Trust surpuissant et pourtant étonnamment vulnérable, et tout simplement, une simple question, pourquoi Graves utilise t'il ses fameuses mallettes et ses balles intracables*? Pur hobbie*? Moyen de garder ces hommes endormis entraînés*? Au final, la qualité exceptionnelle de certains numéros et arcs, son style glauque, sombre, violent (merci à Risso et à son travail au pire très acceptable, au mieux surpuissant), sa qualité assez uniforme dans la durée et cette fin (presque) parfaite rattrape bien ces peccadilles*! On ferme la dernière page avec un sentiment de devoir accompli, de soif satisfaite... même si...on aimerait bien savoir ce que la suite pourrait donner. Idée que l'on balaye vite de crainte de lire un ajout inutile et creux, surfant sur le succès du reste... non c'est bien mieux comme cela. Tiens je vais même terminer par un jeu de mot craignos qu'on a déjà du faire 100 fois avant moi... aprés 13 volumes, vraiment, 100 Bullets, c'est de la balle*! Merci*!
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Bad to ze Bone!

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