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ollieno 16/01/2021 22h07

Starman n'est pas du Vertigo

ce que mes copains n'ont pas cité ... (j'aime les trucs abscons, bizarres, nuls, introuvables)

The Last One (DeMatteis/Sweetman)
Skin Graft (Prosser /Pleece)
Enigma (Milligan /Brereton)
Sebastian O (Morrison / Yeowell)
Sloth (G.Hernandez)
Stuck Rubber Baby (Cruse)

et il y en a pleins d'autres ...

Jorus C'Baoth 24/02/2021 19h36

Dernière et ultime partie du bouzin : Après le vieux, le neuf avec un review pas rapide du tout (je sais je sais...mais allez fouiller sur le site de James & Faye, j'ai écris 2-3 trucs bien plus rapides à lire!!) du relaunch de l'univers en 2018.

Autour de The Sandman : Nouvel Univers

Allez y, fire at will :huhu:

gillesC 03/03/2021 12h05

Y'm les faut tous!!! :love:

- ou presque -

Jorus C'Baoth 21/08/2021 12h35

Hey regardez ce que j'ai trouvé dans un coin de mon DD :


Hellblazer #25 -26 : Early warning & How I learned to love the bomb par Grant Morrison & David Lloyd

https://i.postimg.cc/WFRcG0sW/hellblazer25.jpg https://i.postimg.cc/hhcPNqqC/hellblazer26.jpg

John réponds à l'appel d'une amie photographe pour suivre une cérémonie culturelle dans une petite ville quasi abandonnée à son sort dans le nord de l'Angleterre. Non loin, une base de missiles US, seul intérêt dans cette ville sans boulot. Mais un technicien pète un câble et déclenche une machine qui trouble la personnalité des habitants.

Curieux placement de ce petit arc en 2 numéros sortis juste après le prologue à l'arc The Family Man.. obligations éditoriales sans doute...

Oh bordel, Grant Morrison sur du Hellblazer.. la peur nous noue déjà les tripes devant ce nom qui vient se frotter au monde du bastard !! Car ce nom, on le crains, on le vénère, on le déteste, mais on ne reste pas insensible.. alors.. révolutionnaire comme ses X-Men ? Illisibles comme The Invisibles ? Sur-valorisé comme Joe the Barbarian ou Happy ? (je me fais des amis là?).
Et bien rien de tout ça, le temps d'un petit dyptique, le jeune Grant Morrison s'intègre parfaitement dans l'univers de Constantine et livre une chtite histoire qui, sans être révolutionnaire ni parfaitement marquante, fait le job. John se retrouve dans un bled perdu dans le nord de l'Angleterre pour assister à un festoche pagan qui va vite tourner au bordel le plus total. Un phénomène complètement humain ce coup ci va vite faire péter un câble à la population locale qui va se libérer de certaines limites...
Rien de magique donc, rien de bien formidable, si ce n'est une ambiance magnifiquement malsaine, un lourdeur sombre qui ne laisse pas la place au moindre espoir. En cause, les thèmes utilisés par Grant, la pauvreté d'une ville morte, sans travail ni espoir de s'en sortir, une base de l'armée américaine dure et froide, la volonté dramatique de ses habitants de continuer à vivre leur culture et leur patrimoine via leur minable festival... un tableau d'une tristesse absolue, un simple pub, une église, et rien d'autres pour sortir de la morosité ambiante... jusqu'au pétage de câble d'un des techniciens de la base militaire qui déclenche un certain mécanisme. Rien n'est laissé au hasard, en quelques pages seulement, Morrison décrit un monde à l'agonie, un symbole de notre société, oubliant ses campagnes, poussant des hommes simples à des choix dramatiques pour des raisons idiotes de budget ou de ressources humaines.. et tout notre monde vacille et s'écroule ! Le mécanisme fait ressortir les désirs les plus profonds de chacun, et l'orgie commence dans le village, les pulsions à jour, les limites oubliées.
John en sera la victime tout d'abords avant de reprendre conscience et d'essayer de limiter les dégâts. Hélas, les choses sont allées trop loin et la fin, complètement wtf d'ailleurs, ne peut être que noire.
Et que dire de David Lloyd aux crayons et à la couleurs, un magnifique travail d'ambiance, gris, sombre, étouffant, abusant de couleurs pastels irréelles, peignant la ville comme un monde fantômatique, des personnages sans âmes, déjà perdu avant l'arrivée de John.
Il ne payait pas de mine ce petit dyptique, il n'apporte rien à l'Histoire de Hellblazer mais participe par contre à sa mythologie, une anthologie horreur/fiction qui de temps en temps nous sort une petite perle.


Hellblazer #27 : Hold me par Neil Gaiman & Dave McKean

https://i.postimg.cc/4Y9gm8g7/hellblazer27.jpg

Alors que des amis fête la mort de Ray Monde, ami homosexuel de John, alors qu'il est proposé à ce dernier de devenir le père d'un enfant d'un couple de lesbiennes, un clochard décédé seul de froid il y a plusieurs mois hante une résidence de défavorisés, cherchant désespérément de la chaleur.

Et bien, Vertigo ne s'était pas foutu de la gueule de ses lecteurs en ce début 1990. Après le très bon dyptique de Morrison/Lloyd, voilà un one shot par Gaiman/McKean !! En 3 numéros, 4 noms prestigieux car ici aussi, le pari est réussit pour l'équipe de Black Orchid.
Comme je disais juste avant, Hellblazer peut parfois être vu comme une anthologie, une suite d'histoires d'horreur alternant avec un fil rouge et la vie de John. Ici on est dans l'anthologie donc, un simple one-shot sans ambition, sans arrogance mais très puissant.
A la base, histoire simple, après une fête de commémoration de Hellblazer, (toujours appréciable), John se retrouve face à face avec le fantôme d'un sans abris mort de froid. Moué jusque là, une histoire de fantôme, rien de bien formidable. Mais c'est là que toute la poésie du créateur de Sandman entre en jeu. Partant de là, il brosse des portraits tristes, humains, pointant du doigt cette société qui oublie les sans abris dans la rue, qui fait vivre un calvaire à des gens juste parce que leur sexualité n'est pas la plus répandue, qui oublie parfois la chaleur que peux apporter le contact avec quelqu'un d'autres. Thème simple donc, nous sommes une espèce qui vit en groupe, en société, en famille, et nous oublions parfois ce que c'est que de prendre un verre pour penser à un ami disparu trop tôt, ou qui oublions de baisser les yeux dans la rue. Parfois, il suffit de discuter, de se toucher, pour retrouver un peu de chaleur.. c'est foutrement dramatique ce que je viens d'écrire mais en quelques pages, Gaiman donne une leçon qui presque 25 ans plus tard, est encore aussi puissante.
Et cette petite claque, on l'a doit à Mc Kean aussi, très lisible par opposition à certains autres de ses travaux, peignant une ville onirique, constamment dans une brume obscure, perça parfois d'un peu de lumière, une réunion entre amis ou celle provenant d'un foyer accueillant la porte ouverte.

Jorus C'Baoth 08/09/2021 21h53

Plus récent, avec une fournée de Sandman Universe :

The Dreaming #7 - 12 : Empty Shells par Simon Spurrier & Bilquis Evely, Abigail Larson

https://i.postimg.cc/477379W8/The-Dreaming-tp2.jpg


Alors que l'entité baptisée Wan tente d'accomplir son nouveau rôle de responsable du Dreaming au mieux, Rose Walker, l'ancien vortex, raconte sa rencontre récente avec Dream. De son côté, Dora part à la recherche de Dream en passant par un ex, Faerie et le Bar à la fin du Monde.

Retour sur le flagship du relaunch de 2018 qui fut, au moins visuellement, une excellente lecture. J’avoue que Si Spurrier est parvenu à me surprendre dés le début de ce second volume. Nous apprenions la départ de Dream dans les premières pages de The Sandman Universe et, au vue du cliff de fin de volume 1, je me suis convaincu qu’il ne serait présent qu’en fond d’histoire. Après tout, Kiernan avait, elle aussi, utilisé les Endless avec parcimonie.
Bref, voilà ma surprise de constater que la première histoire de ce volume 2 est totalement centré sur Dream. Pas le temps de se remettre qu’une révélation tombe. Le personnage féminin, narratrice à la chevelure auburn et la mèche blanche n’est autre que Rose Walker, vortex onirique du volume" La Maison de Poupée/The Doll's House" et petite chouchou de papa Neil. Pas le temps d’encaisser non plus car Lucien fait aussi son apparition ainsi que.. la fille de Rose elle-même.
Spurrier fait mal très vite : focus sur un Endless, retour d’un perso majeur de la mythologie de The Sandman, introduction d’un personnage qui s’annonce important. L'auteur continue sa navigation entre deux eaux, nouvel univers mais liens avec l’ancien. Et quoi de mieux qu’une romance intense qui se finit par mal pour Dream ?
Il brosse le fan dans le sens du poil certes mais apporte à chaque étape sa nouveauté. Si nous recroisons Nuala en Faeries, c’est pour la voir se rebeller enfin contre la reine Titania. Si nous retournons à la taverne de la Fin du Monde, c’est pour la voir brûler. Et si Dream retombe dans une histoire d’amour impossible.. c’est que c’est un piège…Le plan de l’auteur se comprends, mais le lecteur habitué peut aussi rester sur sa faim. Cet univers est si grand, revoir les anciens fait plaisir, mais découvrir de nouveaux territoires aussi.
Revenons à cette première histoire. Exercice difficile, une histoire d’amour qui se veut particulièrement dramatique et forte. Beaucoup d’émotions doivent ainsi quitter la page pour sauter aux yeux du lecteurs. Et si Spurrier y arrive tout juste (la faute à une narration trop verbeuse), Abigail Larson aux crayons rehausse avec brio le travail de son binôme. Son style fantasque, éthérée renforce le côté drama de la love story, y apportant un visuel irréel et féerique. Théâtral même ! L’entremetteuse, le coup de foudre, l’amour fou, la manipulation, la vengeance et la souffrance dans des décors simples, presque sur des planches. Décidément, les dessinatrices du Dreaming de Spurrier sont de vrais atouts !
Seconde partie qui rejoins le fil rouge développé dans le 1er volume, retour dans un Dreaming en ébullition. Spurrier assure totalement niveau narration sur cette partie-là, alternant la quête haute en couleur vers Dream et le nouveau management du Monde des Rêves, plutôt… inhabituel. Les magnifiques cases de Bilquis Evely (qui peut assurément TOUT dessiner) s’enchainent dans une aventure trépidante. Il faut dire qu’on en a pour notre argent : Faerie, l’Enfer, des panthéons massés aux portes de Cornes et d’Ivoire, des histoires sans fins, Dora et son ex, Abel sans son frère,… Peut être trop même… Spurrier continue d’être très verbeux et cette poursuite après Dream n’offre que peu de pauses aux lecteurs. Son récit reste très dense. Il surfe toujours sur l’ancienne vague, déjà riche, en y ajoutant des ingrédients, ce qui au final approche parfois de l’overdose.
Cela dit, le cadre reste très sérieusement travaillé. L’aspect fantastique et étrange du Dreaming reste un point agréablement fort, dans la lignée du premier volume. Spurrier parvient même à rendre le tout cohérent tout en explorant ce monde chimérique. Voir des démons se jeter sur du vomi est très étrange (et dégoutant) mais tout devient logique lorsque l’on apprends qu’il s’agit des « restes » de nourriture venant de Faerie. Cela donne une aventure fabuleuse magnifiée par la magie d’Evely. Nous pourrions peut être regretter d’être aussi éloigné du monde éveillé car le lien entre les deux est un moteur de cet univers. Kiernan en avait fait l’une des caractéristiques de son run avec de bons moments.
De son côté, Spurrier propose donc un volume dense mais dans la lignée du premier. La matière qu’il injecte fait avancer ces multiples fils rouges, ajoutant de l’intensité à son récit. Il confirme qu’il a d’une part le monde bien en main, et d’autre part des dessinatrices qui sont de véritables atouts.

Books of Magic #7 - 13 : Second Quarto par Kat Howard & Tom Fowler, Brian Churilla, Craig Taillefer

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Tim Hunter s'allie presque malgré lui avec l'inquiétante Rose et part à la recherche de son amie Ellie. Après un passage dangereux en Faerie, ils réalisent que la Cold Flamme les talonnent, et qu'ils ont envoyé sa propre mère.

The Sandman Universe continue pour Tim Hunter avec « Second Quarto », numéros #7 -13 US. La team Howard / Fowler continue sur sa lancée avec cet opus tout aussi agréable et qui se déroule efficacement. Tim Hunter continue son voyage dans le monde de la magie et sa destination continue d’être scruter par les forces de tous bords. L’histoire est simple, dans le bon sens du terme, linéaire, avec comme fil rouge le possible passage darkside de Hunter (aka « La fin du Monde »). Autour de cette idée : la progression de l’adolescent sur la voie de la magie et de la maturité. Howard enchaîne donc les étapes sans fausses notes. D’abords avec un Tim accompagné d’un guide, puis qui semble prendre son envol seul, pour le meilleur ou le pire. L’autrice en profite pour agrandir discrètement son cadre avec notamment un petit voyage dans l’inévitable Faerie ou l’apparition de nouveaux personnages intriguants.
Howard n’oublie pas le monde des mortels en y ajoutant une enquête par la police, des articles de presse et des vraies conséquences concrètes aux événement du tome 1. Cela dit, la place dans l’histoire pour cet aspect là se réduit bien vite. Hélas, l’idée prometteuse d’une « double vie » magicien/lycéen s’efface vite au profit de la partie purement magique. Le Tim « jeune adulte » est assez peu usité, là où le passage en parallèle vers un Tim magicien ET adulte aurait ajouté du sel. De même, la police semble abandonner bien vite au profit d’une agence qui ressemble surtout à un Deus Ex Machina pour faire apparaître de nouveaux personnages. L’autrice n’est quand même pas avare en développement personnel même si son rendu est un peu trop facile et peu subtil sur les traumas des personnages. Les perso secondaires notamment sont peu creusés et là juste pour faire avancer le plot. Il reste une excellente surprise avec le #13 où cette fois Howard prends le temps d’un face à face touchant entre Tim et son père.
Dans l’ensemble, ce volume semble vouloir jouer sur tous les fronts sans vraiment y arriver, étant constamment entre plusieurs genres/styles. Le poids lourd du plan d’Howard semble être ce futur où Hunter s’impose en tant que Grand Méchant mais, soyons honnête, il a peu de chances d’arriver. D’autant qu’à l’heure où j’écris ses lignes, nous savons déjà que la série est annulée d’ici 2 tomes. Mais, au vu du très honnête travail de l’équipe, il reste en bouche non pas un goût de « Bah on s’en fout » mais de « Pinaise, dommage ! ».
L’aspect magie reste bien entendu présent et tout autant maîtrisé. Elle est habilement utilisé et mise en place, jouant comme sur le 1er tome sur la symbolique. Une porte permet de passer d’un monde à l’autre, des mots clefs enferment des prisonniers dans un livre, un bouclier magique se barde de trous en faiblissant… certes rien de bien compliqué mais qui facilite immédiatement la compréhension de l’action. Le dessin de Fowler vient par-dessus pour donner un aspect magique, fantastique, surnaturel à cela. Un vrai bon boulot d’équipe entre autrice et artiste qui semblent avoir trouver leur style.
Fowler d’ailleurs a également sa pierre à l’édifice « lecture agréable » par son trait dynamique et expressif. Pas de baisse de régime ou de faiblesses majeures dans un travail homogène et un trait rond très agréable à l’œil. Et pourtant Fowler a eu quelques coups de mains ici ou là sur les finitions. Brian Churilla et Craig Taillefer en l’occurrence, mais qui se glisse dans les crayons de Fowler sans dénaturer le style. Ce dernier glisse sous les yeux, et sans s’en rendre compte, nous voilà à la dernière page d’une histoire qui n’est peut être pas la plus originale ou la plus trépidante, mais plutôt bien maîtrisée.
Marissa Louise, elle aussi, rentre parfaitement dans les chaussures de Jordan Boyd à la colo. Le temps d’un numéro avec les 2 comparses Brian et Craig, elle livre un travail homogène qui donne l’impression qu’une vraie petite équipe se trouve derrière ce Tim Hunter version 2018.

Lucifer #7 - 13 : The Divine Tragedy par Dan Watters & Sebastian et Max Fiumara, Aaron Campbell, Kelley Jones, Leomacs


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La résurrection de Sycorax ne passe pas auprès de Raguel, archange de la vengeance et chef de l'armée des anges. Mais Dieu lui accorde le même temps de vie que Jésus sur la croix : 3 jours. Malgré les protestations de Sycorax, Lucifer décide de lui trouver un échappatoire et visite tous les underworlds de la création, tissant habilement des liens avec eux.


Après un 1er tome plutôt intimiste, la team Watters/Fiumara bros passe clairement la seconde. La résurrection de Sycorax ne passe pas du tout auprès du Paradis, plutôt à cheval sur les miracles. Lucifer se retrouve face à ses anciens employeurs, affaibli, une famille dysfonctionnelle à gérer, et toujours des ennemis dans l’ombre.
L’histoire est bien plus épique, se rapprochant ainsi de l’œuvre de Mike Carey et Peter Gross. Les amoureux de l’arc de The Sandman « La saison des Brumes/Season of Mist » seront également comblés par de nombreux passages dans les différents panthéons. Au-delà de ce point, je salue l’excellente travail de fond de Dan Watters qui a très bien intégré son plot dans ce Sandman Universe. Sans verser dans l’easter egg ou le fan service, il tapisse son histoire d’évènement ou de personnages connus sans l’alourdir mais pour la servir. Ne nions pas ainsi le plaisir de voir apparaître Thessaly et… peut être même un Endless ou deux…
L’exercice est difficile. Rendre ces personnages mythologique aussi « grands » qu’ils doivent l’être était le piège de cet arc. Mais Watters est donc sérieux. Ces anges, démons, sorcières et autres sont grandioses, dans le verbe, le geste, la prestance ou le combat.
Au milieu donc un Lucifer…difficile à cerner. L’auteur a une idée, une plutôt bonne d’ailleurs. Le Déchu se lance dans une quête qui semble étrangement… désintéressée. Altruiste même, à supposer que son égo lui fasse entendre les complaintes de Sycorax, mère de son fils. Un postulat tellement inhabituel qu’il en est intriguant. Même la Horde du Paradis menée par l’Ange de la Vengeance Raguel n’en croît pas un mot. L’idée est habile. D’un côté, les connaisseurs du run de Carey/Gross ne peuvent qu’être dans l’expectative. Mais le nouveau lecteur également car Watters pointent plusieurs fois via ces personnages à quel point Luci peut être tout sauf altruiste.
Sans dévoiler les derniers moment du TPB, disons que l’idée n’a pas livré toutes ces promesses. A vouloir présenter un Lucifer inhabituel, il semble que Watters n’ait pas pleinement choisi dans quel coin il finirait. La suite pourrait nous aider à conclure mais quelques petites maladresses font chuter cette idée prometteuse de quelques marches. Des choix drastiques de personnages secondaires importants à la fin de l’histoire sont, par exemple, plutôt étonnant. Comme si il nous manquait une pièce ou deux.
Heureusement, l’idée reste plus intrigante et intéressante qu’imparfaite. D’autant qu’il ne faut pas trop pousser ce Lucifer, pourtant affaibli, pour qu’il retrouve vite une malice vicieuse qui le place au centre des storylines et lui permet de sortir de situations… bibliquement compliquées.
Watters livre donc un volume très honnête, une bonne idée de base qu’il émaille d’autres bonnes idées comme la confirmation de Sycorax en personnage majeur, la paranoïa des Anges ou cette pelle qui sème la zizanie (non mais c’est moins naze que ça en a l’air ^^). Il habille même peut être trop en multipliant les personnages, leurs trajectoires, leurs rencontres. A ce titre, le volume est un poil hétérogène. Watters livre son histoire sur sept numéros US, inhabituellement long. Du coup, le remplissage est parfois lourd. Des personnages sont utilisés par obligation, des storylines n’apportent rien et le tout dilue le fil rouge principal. Dans le premier volume, le lecteur entrevoyait cette « famille » compliquée, entre l’égo de Lucifer, la fierté de Sycorax et la souffrance de Caliban. Leur devenir et leurs relations aurait pu suffire ici comme moteur émotionnel, entre amants, père, mère et fils.

Visuellement, les frères Fiumara continuent à livrer un travail impressionnant. Ils y sont pour beaucoup dans la « grandeur » de ces entités et parviennent à donner un aspect crépusculaire à l’histoire de Watters. Les personnages semblent ainsi dans une souffrance sans fin, une agonie très théâtrale qui appuie là aussi l’écriture de l’auteur. Dave MCCaig achève le tout de ses couleurs pastels délavées. La sensation qu’il en ressort m’a fait penser à quelques toiles de l’école Romantique française, Géricaud ou Delacroix. Des paysages mornes, des personnages constamment en mouvement, baignant dans une forme de violence continue.
Petite note finale pour saluer l’intermède de cette Tragédie Divine. Ce petit flashback est l’oeuvre d’un trop rare Kelley Jones dont le trait reconnaissable entre mille envoie Caliban dans une rencontre étrange et surnaturelle à souhait. Manoir sombre, démon, pratique interdite… une horreur gothique s’invite au cœur de ce volume, offrant une pause plus inquiétante que reposante.

Jorus C'Baoth 23/10/2021 19h40

Lucifer #14 - 19 : The Wild Hunt par Dan Watters, Sebastian & Max Fiumara, Fernando Blanco

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Plot : Alors qu'il semble s'emmerder dans un coin de la galaxie, Lucifer entend que l'on parle de lui : dans son Enfer, Cassandre lui livre une prédiction. Il doit protéger le Dieu Chassé lors de la Chasse Sauvage à l'intérieur dans une maison qu'il aura construite sous peine de redevenir régent en Enfer.

Nouveau départ pour Lucifer après avoir « réglé » ses affaires de famille. Écrire sur un être omnipotent et mythologie ne soit pas être une mince affaire. Comment lui trouver des motivations, des raisons d’agir ?
Dan Watters a quand même multiplié les très bonnes idées depuis le début du titre. Heureusement pour nous, il en a une nouvelle : comment pousser Lucifer dans son histoire ? En le forçant à faire quelque chose qu’il déteste : être manipulé.
La pauvre Cassandre, de son propre enfer, énonce une prophétie où apparaît le Déchu. Ces visions se réalisant toujours, Lucifer n’a d’autres choix que de s’y plier, pour mieux les tordre. Et si il en convient sans sourire, force et d’avouer qu’il semble, au fil des pages, prendre çà et là un certain plaisir. Difficile à dire si c’est l’écriture de Watters ou une simple impression, mais le dosage est parfait. D’un Lucifer de mauvais poil, nous passons à un Lucifer.. qui finalement s’ennuyait fermement et qui trouve là l’occasion de revenir dans le Jeu pour y réaliser quelques mauvais coups. Assez loin donc du grandiose des premiers volumes, voilà Luci forcé de participer à une chasse primordiale.
Et voilà la seconde excellente idée de Watters, comment gérer un être aux pouvoirs sans pareil ? En le forçant à se plier à une force primaire. En l’occurrence, la chasse sauvage, The Wild Hunt en vo, bien connue des lecteurs d’Hellboy et connaisseurs du folklore européen.
L’auteur continue d’ailleurs d’étaler son talent pour ce genre d’histoires mythologiques. Certes, nous sommes les témoins d’être ancestraux, d’entités magiques, de Dieux, mais Watters parvient à rendre son histoire compréhensible sans pour autant nous prendre par la main. Ces grandes « lois » qui gèrent l’Univers auraient pu être de faibles McGuffin mais au contraire, elles s’intègrent dans l’histoire et sont le moteur efficace du récit. Il continue de brasser des panthéons et des folklores sans artificialités ni accrocs, présentant un monde cohérent et pourtant très éloignés des simples mortels.
Ainsi, après un diptyque très intense et riche, au multiples camps et personnages, voilà un récit plus « simple » et resserré autour de cette ancestrale chasse au Dieu Chassé, qui d’ailleurs se révèle être bien différent cette fois. La « proie » va se défendre, ce qui ajoute quelques scènes plus légères, accompagnant un Lucifer parfois trop détendu. Mais Watters n’oublie pas que ces forces primales sont également d’une brutalité sans limite et de bons passages plus violents et carnassiers nous rappelle ici et là qu’il ne faut pas trop jouer avec ce genre de légendes.
Une nouvelle fois, les somptueux dessins des frères Fiumara et de Fernando Blanco apporte une ambiance très particulière à cette histoire, entre réalisme et onirisme. Là aussi, pas facile de dessiner Constantine qui pisse après 2 pintes d’une part et le voyage d’Odin en Enfer pour réparer sa corne d’autre part. Mais ces artistes y parviennent avec brio, permettant de profiter visuellement du voyage proposer par Watters. Ils sont complétés par les superbes couleurs de Dave McCaig et Dee Cunniffe, eux aussi parfaitement dans le ton, apportant un côté tableaux de maîtres aux coups de crayons de leurs confrères.
La fin promet un épilogue savoureux à cette histoire et à cette série qui sait jusque là se montrer plus qu’à la hauteur de ces ancêtres.

Nortock Diab 27/10/2021 16h01

La série Lucifer de l'imprint Sandman Universe était de très bonne facture (la meilleure des 4 séries initiales ?) et je me suis régalé jusqu'au #18 (série achetée en single issues).
Malheureusement après cela, la sortie s'est faite directement en TPB. J'ai donc acheté le dernier TPB pour découvrir que le premier épisode qu'il contenait était le... #20 !
Donc pas de #19 pour moi pour le moment et lecture suspendue.
Je l'ai un peu en travers de la gorge...

ollieno 27/10/2021 16h03

DC (et ce sont pas les seuls) ont pas mal merdés avec les singles / tpb en période de confinement....

avec des arrets de séries, des sorties tpb... la galère sur pas mal de titres

la Hellblazer est vraiment superbe, mais a lire d'un bloc... car elle passe très moyen en single (ou alors à coup de 3 4 épisodes à la fois)

Jorus C'Baoth 27/10/2021 17h24

Effectivement, y a eu des bugs (ou des foirages) sur la fin de l'imprint. LA plupart ont finit directement en TPB et l'un d'eux (Books of MAgic il me semble) est d'abords sorti en numérique.. un vrai foutoir pour s'y retrouver.

Je suis à un #1 de finir le Hellblazer, de très très bonne facture en effet, avec effectivement une lecture d'une traite car il y a un beau fil rouge.

Pluessoiment aussi sur Lucifer. Je ne sais pas si elle est la meilleure car j'ai bien apprécié The Dreaming aussi mais sans aucun doute celle que je n'attendais pas à un tel niveau d'écriture !

Nortock Diab 28/10/2021 12h00

J'ai trouvé la série Hellblazer vraiment nickel avec de superbes moments d'horreur sur fond de questions sociales (les pêcheurs de la Manche post-brexit). Très jolie série qui fait honneur à sa grande sœur de 300 numéros.
Je suis plus mitigé sur le one-shot introductif qui essayait un peu trop à mon goût de réconcilier la continuité entre la série historique et cette nouvelle mouture.

C'est House of Whispers qui m'est le plus tombé des mains. S'il y avait quelque chose à en tirer, je suis passé complètement à côté.
Et là encore le TPB final m'en a bien éloigné car en plus des 2 derniers numéros inédits en single (#21-22) il reprend les 8 numéros précédents que j'ai déjà. Le ratio inédit/réédition est vraiment trop faible pour justifier l'achat...

Pour Lucifer comme pour House of Whispers, j'étais à 2 doigts de m'auto-imprimer les singles manquants mais cela n'est malheureusement pas très abordable.

ollieno 28/10/2021 14h27

Citation:

Envoyé par Nortock Diab (Message 1880872)
[COLOR="Green"]J'ai trouvé la série Hellblazer vraiment nickel avec de superbes moments d'horreur sur fond de questions sociales (les pêcheurs de la Manche post-brexit). Très jolie série qui fait honneur à sa grande sœur de 300 numéros.
Je suis plus mitigé sur le one-shot introductif qui essayait un peu trop à mon goût de réconcilier la continuité entre la série historique et cette nouvelle mouture.

Le Hellblazer Rebirth faisait déjà ça (Simon Oliver et Moritat)

il me semble que le special par Spurrier était plutôt pour effacer définitivement le run New52, et les épisodes de Seely et Kadrey (qui ont suivie Olivier / Moritat)

Jorus C'Baoth 17/11/2021 18h33

En parlant d'Hellblazer :

Chtite review de Rise & Fall chez James & Faye

Oué c'est pas Sandman Universe mais pas loin... oh et puis zut c’est mon topic...

Ben Wawe 17/11/2021 18h51

Hey, c'est cool !

Jorus C'Baoth 18/11/2021 10h02

Moultes mercis :love2:

Ben Wawe 18/11/2021 10h25

Mais de rien, merci à toi !
Je me retrouve assez dans ta critique.

J'aime bien Tom Taylor, mais j'ai senti ici le défaut de ses qualités. Dans le sens où, ce que j'apprécie beaucoup chez lui, c'est son grand respect, son amour des personnages. DCeased m'a énormément plu moins pour le délire zombie que pour la très grande caractérisation des héros face au phénomène zombie, avec de très beaux moments d'interaction.

Ici, je sens que Tom Taylor aime et connaît John Constantine... mais il le "respecte" trop.
C'est trop sage. C'est trop attendu.
C'est trop "doux", et ça ne fonctionne pas avec ce personnage-là.

Si on rajoute, oui, un carcan imposé sur le nombre de numéros, et une intrigue ni originale, ni forcément prenante, ça créé une déception.
Mais ça reste un essai plutôt joli et divertissant.

Jorus C'Baoth 13/12/2021 21h27

Et za continue ancore und ancore...

The Dreaming #13 - 20 : One magical moment par Simon Spurrier & Bilquis Evely, Matias Bergara, Dani, Marguerite Sauvage

https://i.postimg.cc/D8FjKJDH/The-Dreaming-tp3.jpg

Plot : Révélations en cascade sur le rôle de l'IA Wan, le dessein de ses créateurs, le devenir de Dream avec au milieu du maelström les habitants de Dreaming qui, plus que jamais, se battent pour leur foyer.

Ultime tome du run de Simon Spurrier sur The Dreaming version 2018 et autant le dire de suite, le britannique est parvenu à hisser son récit vers des sommets insoupçonnés. Tous les fils rouges se réunissent habilement vers le climax de son histoire, Dora et sa quête d’identité, l’absence de Daniel, le deuil de Rose Walker, la quête d’Abel, la mort de Lucien…
Les révélations se font pas à pas, s’intégrant dans une narration plus que parfaitement maîtrisée par Spurrier. Les pièces de ce puzzle, proposé aux lecteurs dés la toute première page, finissent de glisser l’une vers l’autre lentement mais habilement jusqu’à l’image finale. Et quelle image ! L’auteur a, pour moi, totalement compris et su utiliser les jouets de Neil Gaiman tout en se les appropriant. Il persiste ainsi à doser parfaitement son récit, entre références connues et parfaites nouveautés, se faisant plaisir, et à nous avec, en glissant une ou deux petites ficelles tirées par quelques Endless. Il embrasse les grandes thématiques du Dreaming, pouvoir de l’imagination, libre arbitre, ce qui définit les individus, tout en y ajoutant des pincées de messages positifs : tolérance, courage, abnégation, famille… le tout baignant dans un style fantastique, onirique, mythologique, et pourtant cohérent. L’exercice est toujours difficile et pourtant, ici, Spurrier parvient à rendre son histoire à la fois magique et compréhensible, permettant un nouveau et très agréable voyage du lecteur vers les contrées d’Oneiros.
Ma foi, à la lecture de cet arc, je trouve qu’il aurait sa place comme épilogue de la saga de Papa Gaiman lui-même, renvoyant directement au spoiler de spoiler du spoiler. C’est à la fois une qualité assez notable, mais aussi son plus gros (seul ?) défaut peut être. Spurrier se glisse tellement dans les chaussures de Neil que je regrette un peu qu’il n’ait pas livré « autre chose ». Ce petit petit sentiment est renforcé par une narration trop homogène et uniforme. Spurrier abuse ça et là de textes en voix off, qui pose souvent un cadre plus ou moins cryptique. L’utilisation de cette méthode reste souvent mécanique : présente en début de numéro, puis laissant la place à l'action, aux récit qui avance, avec un final en écho.
Mais, attention, ceci reste le tatillonnage (ça n’existe pas, m’en fout NDR : ah ben si!) ultime. L’histoire est exceptionnelle, grandiose, épique, lorgnant vers un mysticisme dont Moore lui-même avait inondé les pages de sa Promethea… rien que cela.
Je n’ai, par contre, pas de mots pour décrire le travail visuel de Bilquis Evely, épaulée non moins superbement par Marguerite Sauvage, Dani, Matias Bergara et Mat Lopes à la colo. La narration un peu mécanique de Spurrier est peut être notable mais tellement magnifiquement mis en image que je me demande même si je ne l’ai pas notifié par principe. Un immense bravo à ses magiciens des crayons, avec une chtite mention plus Bilquis Evely qui est juste exceptionnelle.

Jorus C'Baoth 30/12/2021 18h33

Non, ne pars pas déjà :meurmf:

EDIT : ok, j'ai même pas posté la critique du premier volume.. que j'ai lu, écrite et.... effacé :pfff:

John Constantine : Hellblazer #7 - 12 : The best version of you par Simon Spurrier, Aaron Campbell, Matias Bergara


https://i.postimg.cc/PLmhQsXQ/John-C...ellblazer2.jpg

Plot : Alors que la magie semble dérayer autour d'un mystérieux point précis, le viel homme s'avance, prêt à abattre sa dernière carte sur Constantine.

Dernier (déjà) volume du britannique Simon Spurrier sur Hellblazer.. et du brit’, il y en aura un max dans ces derniers numéros.
Si l’auteur avait injecté une belle dose de fraîcheur dans le début de son run (même si ça faisait chi** pour Chas), il finit ici dans du John Constantine old School. Pas de revirements bas du front, pas de fan service ou de nostalgie facile, pas d’excuses aux fans (coucou L’Ascension de Skywalker) mais un retour aux sources efficace, avec style, et qui sert le récit.
Nous commençons avec une dose immédiatement violente, en plongée dans le monde ouvrier de Londres. L’occasion pour l’auteur d’ajouter du réalisme son titre, avec notamment une opposition des pêcheurs rosbeefs contre froggies, des hommes à cran, robustes, issus d’une couche populaire qui alterne entre métier difficile et escapades au pub. L’un d’eux se trouve être le seul à ramener des prises intéressantes, ce qui se terminera dans un drama sanglant. Suivant ce fil rouge (des pulses de magie apparaissent ça et là), John se retrouvera à préparer une mise bas étrange dans les écuries de la reine, fera un sale trip nocturne et finira au Parlement lui-même où l’innommable prends place. Un ancrage dans les rues de Londres, le routinier jusqu’aux cercles de pouvoirs très « humains » où John croise une magie de terrain qui sent le sang, le sexe et le souffre.
En parallèle, Spurrier fait monter sa wortheshire sauce par étape mais gère avec talent narration et rythme. Le récit glisse donc tout seul, proposant des récits secondaires en forme de pièce de puzzle qui s’assemble à la toute fin. Il saupoudre son plat de quelques checkpoints explicatifs, de la vulgarisation magique bien tournées, dans le bon tempo et au dosage parcimonieux et efficace. Bref, on ne se perds pas dans cette course contre cet ennemi invisible qui semble avoir toujours un coup d’avance.
L’ambiance continue d’être délicieusement sale, gritty, oppressante…une couche de pollution (humaine) qui colle à la peau durant toute la lecture et qui partira difficilement après la dernière page. Pourtant Spurrier ne se facilite pas la tâche en multipliant les lieux et les personnages mais le talent graphique de la team d’artiste est impressionnant. Aaron Campbell salit tout avec son trait et son encrage sombre. Matias Bergara semble moins trash mais délivre des cases particulièrement marquantes. Jordie Bellaire finit d’enrober les dessins par des couleurs parfaitement dans le ton, se payant le luxe de les adapter à chaque dessineux.
Un final en fanfare qui conclu cette histoire. Visiblement, Spurrier et ses acolytes en avaient encore dans la manche car cette « non reconduction » du titre fut un coup dur pour eux. Et pour les nous aussi, car ce fut foutrement bon de retrouver this ol’ mate, surtout après son inclusion soft dans l’univers DC mainstream. Comme retrouver un vieux pote et se rappeler dès la fin de la première pinte quel conn*** il était en fait. Il reste néanmoins un run qui se suffit à lui-même, un addendum plus qu’honnête à la série mère Vertigo. Peut être même dans le top 5 …
Pas de happy ending, c’est pour les autres. La leçon finale…n’est pas à retenir. Y a eu du sang innocent dans les rues de Londres, d’autres ont survécu mais vont faire des cauchemars pendant longtemps, des choses étranges se sont produites à la périphérie du regard des gens, une odeur de merde a flotté en ville pendant quelques jours, et John repart avec encore moins d’amis qu’au début… c’était bon de te revoir, vieux salopard !

ollieno 30/12/2021 18h45

Citation:

Envoyé par Jorus C'Baoth (Message 1885534)
Non, ne pars pas déjà :meurmf:

EDIT : ok, j'ai même pas posté la critique du premier volume.. que j'ai lu, écrite et.... effacé :pfff:

John Constantine : Hellblazer #7 - 12 : The best version of you par Simon Spurrier, Aaron Campbell, Matias Bergara


https://i.postimg.cc/PLmhQsXQ/John-C...ellblazer2.jpg

Plot : Alors que la magie semble dérayer autour d'un mystérieux point précis, le viel homme s'avance, prêt à abattre sa dernière carte sur Constantine.

tu oublies de noter que Spurrier a été obligé de raccourcir son run pour le terminer bien plus tôt que prévu (méventes)

Jorus C'Baoth 31/12/2021 09h00

Citation:

Envoyé par ollieno (Message 1885536)
tu oublies de noter que Spurrier a été obligé de raccourcir son run pour le terminer bien plus tôt que prévu (méventes)

Ah j'étais pas sûr de l'info. J'avais lu quelque part que c'était effectivement plus tôt que prévu mais pas qu'il avait du raccourcir concrètement son histoire. Ben, ça ne se voit pas tant que ça pour le coup :flex:

Jorus C'Baoth 05/11/2022 15h18

Hikx!! Presque 1 an sans message... si si j'ai bossé je vous promets

The Dreaming : Waking Hours par G. Willow Wilson & Nick Robles

https://i.postimg.cc/F1hBqSMg/The-Dr...king-hours.jpg

Plot : Débarquant avec fracas dans le monde éveillé, un cauchemar fait équipe avec un Ange et la descendante Burgess pour trouver son âme sœur.

Insérer des messages dans les comics, c’est bien entendu très classique. Par ce moyen, les auteurs glissent leurs idées, pensées, propositions, et habillent leurs récits. Mais quand le message est tellement prédominant qu’il occulte tout le reste, c’est la lecture entière qui est négativement impactée.
En l’occurrence, c’est la sensation que j’ai eu à la lecture de ce Waking Hours et qui me fit lâcher le livre au #5 sur les #12 que composent la maxi série.
Répondant à des thématiques très actuelles, l’autrice se base sur une histoire d’amour pour brosser plusieurs personnages hélas vides de toute substance.

La faute d’une part à une caractérisation maladroite : ils sont parfaits. Certes, ils hésitent, font des erreurs, se trompent, mais au final, ils prennent les bonnes décisions, ne font jamais rien avec de lourdes conséquences et parviennent à réaliser des exploits impossibles en théorie. Par exemple, cette étudiante en PhD piégé dans un rêve où elle va s’y noyer et s’oublier.. mais non, pas elle ! Dans une scène téléphonée au possible, elle parvient inexplicablement à ressortir le nom de son enfant sans raisons particulières. Elle est juste trop forte. Difficile de s’attacher à des personnages aussi lisses et qui n’existent pas, d’autant qu’ils sont justement censés incarner dans le titre ces êtres mortels fragiles et ballotés dans un monde plus grand qu’ils ne le pensent.

Autre écueil, une multitude de raccourcis scénaristiques pour permettre à ses personnages et à l’autrice de présenter le message au cœur du récit (tolérance, amour, ouverture d’esprit…). De la même manière, c’est bien trop artificiel pour fonctionner. Ainsi, un cauchemar magnifique et « hot » (sic) défectueux à sa création mais laisser juste comme çà par Dream sans raisons, la capacité inexpliquée et impossible de ce dernier à tomber amoureux (du 1er humain qu’il voit), ce dernier connaît d'ailleurs un ange qui n’habite pas loin qui connaît une sorcière qui n'habite pas loin, la trahison bête, non expliquée et hors perso de Dora, l’étudiante en thèse sur Shakespeare qui se trouve enfermée dans un rêve en rapport direct avec sa thèse… et j’en passe. C’est tout simplement trop. L’histoire principale frise ainsi le cliché moderne, basiquement mis en scène et sans aucunes attaches émotionnelles, alors que c’est, semble t’il, le cœur de la proposition ici.

Les bases trop faciles du récit et des personnages trop artificiels et clichés ne m’ont pas permis de rentrer dans l’histoire. Cette dernière servant, visiblement, avant tout d’excuses pour de jolies messages, ces personnages n’évoluent donc quasiment pas pages après pages et filent vers leur final qui semble tracé et attendu. L’utilisation du Dreaming et de l’univers crée par Gaiman est du même acabit, avec facilité et parfois sans réellement respecter les briques du lore. Difficile donc d’accrocher à cet ultime voyage au sein du monde onirique, même si Nick Robles et Mateus Lopes livrent un travail admirable aux dessins. Encore que là aussi, malgré leur indéniables qualités, leur rendu est presque trop parfait et lisse. Non, décidément, je ne suis pas rentré dans Waking Hours.


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