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Blankets
Blankets Manteau de Neige Par Craig Thompson (Casterman Ecritures) Craig Thompson est un jeune artiste américain né en 1975. Blankets est son deuxième graphic novel, après Adieu, Chunky Rice, paru en France aux éditions Delcourt. Il a par ailleurs publié dans diverses revues, et travaillé occasionnellement pour les gros éditeurs U.S. (il signait par exemple chez Marvel trois planches dans le Ultimate Spider-Man Super Special, ou les couvertures de la mini-série Unstable Molecules). N’ayant pas lu Adieu, Chunky Rice, c’est avec ce livre que je découvre véritablement Thompson. De prime abord, le bouquin est impressionnant, imposant avec ses 600 pages et ses citations le comparant à Maus ou Jimmy Corrigan. Par rapport à la production américaine ordinaire, on est effectivement loin du format comics classique, et beaucoup plus proches d’un certain type de BD française. A l’origine de Blankets, il y a l’envie de son auteur, en réaction aux comics traditionnels, d’écrire une très longue histoire dans laquelle il ne se passe rien. Un récit autobiographique, dont la majeure partie est consacrée à sa découverte de l’amour auprès d’une jeune fille prénommée Raina. J’avoue avoir eu un peu de mal à entrer dans l’histoire. La première partie du récit est consacrée à l’enfance de l’auteur et de son frère cadet. Conditions de vie précaires, père autoritaire voire violent, camarades de classe qui font du narrateur leur souffre-douleur favori, professeurs sinistres, autant d’éléments que l’on retrouve dans un million d’autres récits d’adolescents mal dans leur peau. A cela s’ajoute l’omniprésence de la religion, tant dans le milieu familial et social, qui m’ont empêché d’entrer vraiment dans le récit. Et puis, petit à petit, la voix singulière de Craig Thompson se fait entendre. Sa rencontre avec Raina est le catalyseur qui enfin rend cette histoire attachante, de plus en plus au fil des pages. En racontant en détail le quotidien de cette relation, Thompson donne à la fois un récit très touchant et une description particulièrement pertinente des premiers émois amoureux. Un amour qui va naître sans qu’on sache vraiment comment, et qui au final s’éteindra de la même manière. Blankets décortique à posteriori cet état de grâce éphémère avec une belle justesse. La relation du narrateur et de Raina est symbolisée par le dessus de lit en patchwork que la jeune fille lui offre lorsqu’il vient passer quelques semaines chez ses parents. Un patchwork qui va inspirer à Craig Thompson la construction de son récit, mais aussi toute une partie de l’iconographie de ce graphic novel. L’autre influence majeure de Thompson ici étant l’imagerie catholique, qui fait régulièrement irruption dans le récit, de façon parfois fort inattendue et réussie, même pour quelqu’un comme moi que ce genre de métaphores à priori touche peu. Blankets n’est pas exclusivement consacré à ce premier amour, d’autres personnages y occupent une place importante, le frère du narrateur, ses parents, la famille de Raina, etc. Thompson met en scène d’autres moments forts de son enfance, certains dont la violence contraste de manière frappante avec le ton paisible du récit. C’est ce qui m’a sans doute le plus touché dans cette œuvre : la façon dont l’auteur se refuse à porter le moindre jugement sur ses personnages. La communauté dans laquelle a grandi Thompson est composée en majorité de bigots, d’hypocrites et de rednecks, qui vont tenter de le modeler à leur image et se moquer de ce qu’il est. Pourtant Thompson ne semble éprouver ni haine ni mépris pour eux, tout juste une indifférence polie. Malgré eux, malgré tout, Craig Thompson avance, trouve sa voie, et donne à voir dans ce récit le portrait d’un homme en accord avec lui-même. Je ne sais pas si Blankets mérite de figurer au panthéon de la BD américaine. A vrai dire je m’en fous. C’est une œuvre qui m’a vraiment touché, par son ton et par son propos, et par la sincérité avec laquelle Craig Thompson se dévoile au lecteur. Très émouvant. P.S. Pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur l'auteur, je conseille ce très joli site qui lui est consacré, ici. |
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il coute combien ?
ça m'intéresse pas mal en tous cas... j'en ai en plus entendu bcp de bien par ailleurs... |
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24.75 Euro
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Intéressante critique pour un excellent bouquin.
Contrairement à toi, la présence de la religion, et l'imagerie qui en est tirée, ne m'a pas gênée, bien au contraire. J'ai trouvé que Thompson a réussi à présenter ses personnages confis dans la religion de façon très humaine. Quant à l'imagerie, elle rend compte de ce qui a fait partie de l'univers mental du personnage. J'aime aussi beaucoup sa narration graphique, qui est manifestement très pensée sans faire de tape-à-l'oeil. Thompson doit bientôt venir en France, d'ailleurs, mais je ne sais pas où il ira. |
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Argh, pas eu le temps de le lire avant de le vendre..
Bon, c'est pas si cher en VO... hum... again.
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Il est impossible de faire comprendre quelque chose à quelqu'un
si son niveau de vie dépend directement du fait qu'il ne la comprenne pas. |
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J'ai encore le coeur serré de la première séquence, très limite abus d'enfants. pas sexuel mais tout aussi préjudiciable. Est-ce que le père de Craig Thompson est tel qu'il est dépeint dans le livre ? gasp si c'est le cas. Les libraires de TOulouse qui accueillerait la dédicace semblait optimiste sur la venue de l'auteur. tant mieux. Le traducteur aux cotés de l'auteur serait quelqu'un de "grand, foncé et lystérieux" j'espère pouvoir y aller Gouvy |
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Hey Niglo,
merci pour le lien vers le site sur Craig Thompson Gourvy |
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Hein oui qu'il est joli ?
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Et Chunky rice, c'est du même (bon) tonneau ? Gourvy |
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