Critiques de 2022

[Ben Wawe]

The Wrong Earth : Fame & Fortune #1
Bon, et bien je n'aime toujours pas Mark Russell.
L'auteur n'a jamais écrit quelque chose que j'ai aimé, et ce one-shot ne change pas la donne. Oh, ça se lit, hein : ce n'est pas aussi lourd que son Future State : Superman - Imperious Lex. Mais c'est juste... oui, si, quand même, la narration est lourde, et surtout le fond est totalement déconnecté de l'esprit Wrong Earth.
Ici, on suit sur Terre-Alpha et Terre-Omega Dragonflyman et Dragonfly qui, chacun dans leur identité de Richard Fame, décident de construire un stade pour la ville. Chacun avec son style, mais chacun en manipulant, trompant, accélérant les délais... jusqu'à arriver à une catastrophe avec

des dizaines de morts.

Et tous deux y échappent par hypocrisie, mensonges et une absence d'émotion répugnante.
Et si, au fond, ça se lit, c'est "trop" dégueulasse, que ça soit pour le Dragonflyman "sympathique" (même si les mini-séries ont relativisé ça) et même pour Dragonfly, qui a quand même une morale. C'est "trop", et la double narration finit par devenir lourde. D'autant que les planches de Michael Montenat sont un peu faibles, elles me rappellent le style graphique de Brian Michael Bendis sur Torso ; et bon, Bendis le faisait mieux.

Nouveau one-shot décevant, nouvelle déception ; et nouvel échec, à mes yeux, de Mark Russell.

Eternals #11
Oh, belle reprise.
Kieron Gillen m'avait déçu sur les précédents numéros, mais il se reprend très bien ici. Ca fait plaisir !
On voit ainsi les Avengers qui voient l'infiltration dans l'Avengers Mountain. Ajak tente de communier avec l'esprit du Céleste mort, mais doit le "forcer" à lui parler en

s'en prenant physiquement au spectre, qui finit par lui parler, mais elle n'apprécie pas son discours.

Kingo se fait passer pour un super-vilain "nouveau" face aux Avengers, alors que l'attaque de Thanos sur une petite ville innocente pour forcer ses parents à révéler les secrets de sa naissance change la donne. Thena et Ikaris y vont, sont rejoints par Gilgamesh et sauvent la ville d'une manière originale. Certains Avengers viennent, ça part en bagarre pour gagner du temps pour Ajak, alors que Kingo s'en prend plein la tronche par Cap' et Black Panther. Thanos et Druig

pénètrent dans l'esprit d'A'Lars, en brisant toutes ses défenses mentales

et cela n'annonce rien de bon...
Très belle reprise, oui. Kieron Gillen donne du rythme, de l'intensité, du dynamisme et de l'épique dans un récit très efficace. La gestion de la catastrophe est prenante, Kingo est cool, Ajak est crispée et troublante, et l'ensemble se lit avec grand intérêt. Il y a de nouveau cette veine mythologique, cette puissance iconique qui fonctionne très bien avec les Eternels.
Tout ça est très prenant et agréable, et je suis content de revoir du niveau ici. Dommage qu'Esad Ribic soit remplacé par Guiu Villanova, au style bien plus "faible" mais qui fonctionne. Ce n'est pas "beau", mais ça fait le job, et c'est dynamique.

Une très belle reprise, bien épique et intense. Cool !

Black Panther #5
Bien.
John Ridley continue sa bonne saga, en ridirigeant ici l'action et les événements, dans une voie sans grande surprise, mais efficace.
Omolola est arrêtée, T'Challa la croit coupable. Le procès est compliqué, Shuri doute, et tout ça mène à des accusations de tous les côtés. Shuri se demande si la Première Ministre ne dirige pas les assassins, qui ont clairement une technologie wakandaise, afin de surfer sur la vague démocratique et la mise à l'écart du Roi. Le chef des Hatut-Heraze pourrait aussi gérer ça, pour instaurer la loi martiale. T'Challa et ses secrets sont critiqués, et il est arrêté ; mais il s'enfuie, s'échappe grâce à Shuri, qui fait évader Omolola. Et si T'Challa n'a pas d'arme, il est temps qu'on se rappelle qu'il est lui-même une arme...
C'est bien, oui. John Ridley surfe encore sur la veine politique de sa saga, j'admets être parfois "paumé" sur l'identité de chacun, car je n'ai pas suivi les volumes antérieures. Mais les principes sont bons, le mystère est intéressant, les caractérisations sont agréables. T'Challa acculé, ça a été déjà vu mais ça fait bien le job, et l'ensemble est plaisant à suivre.
Juann Cabal est aidé ici, mais l'ensemble graphique est agréable aussi. Ca manque de décors, mais ça fait le job.

Un bon épisode, pour une bonne série qui se construit doucement mais intelligemment.

[mrcitrouille]

Je n arrive pas à me dire que vu le succès critique du titre Marvel n avait pas mieux que Villanova sous la main.

[ollieno]

orphan and the five beasts par James Stokoe

j'ai fini de lire... (j'ai un peu attendu le 4)

et ... je ne suis pas le client idéal, car on est clairement dans du manga , et des thèmes de japon médiévale

après c'est bien réalisé,

mais ce qui me "gène" est que ce n'est pas fini

Orphan-Mo est sensée se débarrassée des 5 bêtes (ancien étudiant de son mentor) ... mais à la fin du 4me numéro que 2 sont tombées, et la fin.... est en queue de poisson ..

Stokoe à nouveau sort une histoire non complète et qui n'aura pas de fin ?

[Fletcher Arrowsmith]

je ne passe pas souvent. Mais je voulais vous toucher quelques mots pour vous dire le plus grand bien de ma lecture du soir :

ASTRO CITY THAS WAS THEN ...

Lire un épisode d'Astro City c'est se replonger dans un bol d'émotions pures, se rappeler pourquoi on en est venu à aimer lire des comics, une madeleine qui se déguste égoïstement avec un bon disque vintage en fond (Chet Baker pour ma part).

Kurt Busiek n'a jamais été aussi bon sur l'écriture de one shot. Ce numéro spécial ne fait pas exception.

Hommage direct aux Teen Titans, 5 jeunes super héros rendent hommage aux Jayhawks, l'équipe des sidekick du monde d'Astro City, trop tôt disparus. Ce qu'ils représentent, les conflits des générations, les espoirs, rêves et déceptions d'une jeunesse qui se cherche. A l'arrivée Astro City that was then..., est un récit très moderne, reflet d'un époque troublée où un petit fascicule d'une trentaine de page, plein de couleurs semble redonner foi en l'avenir.

Numéro complété avec un long billet de Kurt Busiek qui revient sur le futur et le passé éditorial récent d'Astro City. Brent Anderson de son côté présente 3 pages work in progress du futur Graphic Novel, The gods on sunday morning.

ENJOY

[EsseJi]

Regarding the matter of Oswald's Body #1-5: et si Brubaker écrivait un scénario pour les frères Coen?

La mythe autour de la mort de Kennedy est encore aujourd'hui assez fort qu'il engendre divers fantasmes, de conspirations et d'intrigues à tiroir. C'est cet angle que va choisir Christpoher Cantwell pour son récit, en utilisant une bande de bras cassés qui se retrouveront impliqués dans ce mic-mac politique. La mort de président américain, jusque l'implication de Oswald, et son assassinat par Ruby, c'est une histoire tellement rocambolesque que tout ce que l'on peut imaginer autour sera burlesque à son tour.

En cinq épisodes, on passe de situations WTF à des moments presque gênants pour les protagonistes, qu'on ne sait plus si c'est cynique ou simplement l'expression de la nature humaine. Un récit à lire d'un bloc, le format single ne s'y prête pas trop, à l'exemple de ce premier épisode qui n'est qu'une succession de scénettes présentant les protagonistes.

Luca Casalanguida au dessin est impeccable, surement la grande révélation de ce titre, un talent qui mériterait une plus grand exposition. Au final, encore un bon titre Boom, original et sérieux dans son exécution, on en a pour son argent.

[Ben Wawe]

Batman / Superman : World's Finest #2
C'est bien... mais "juste" bien.
Je n'ai pas l'impression de "voir" du Mark Waid. J'ai l'impression de lire une série classique, presque basique. Sympathique, mais sans plus. Cela tient peut-être à une opposition qui me semble inventée, mais qui ne me passionne pas ; mais je pense que c'est plus un ensemble assez "lisse", trop lisse finalement, pour m'emporter.
Ici, Niles Caulder opère Superman, le sauve via Negative Man. La Doom Patrol révèle que tout ceci est lié à un asiatique immortel démoniaque, mauvais, qui semble se réveiller et envoyer des sbires partout. Robin et Supergirl, fâchés ensemble, sont envoyés dans le passé pour enquêter, alors que Batman et Superman vont sauver Billy Batson de Felix Faust, qui les piège en enfer.
Bon... ça se lit, hein. C'est sympathique, bondissant ; mais tellement lisse. Tellement attendu. Quelques effets tombent d'ailleurs à plat, comme le frisson de Caulder devant l'affection de Superman, ou la fâcherie Robin/Supergirl. Même la bagarre d'ego entre Niles et Batman n'est pas ouf, et les scènes d'action sont basiques.
Bon, Dan Mora livre de très belles planches, très joyeuses et colorées, et c'est fort joli à regarder. Mais c'est lisse, terne ; mièvre. Et bon, Batman qui appelle Superman "Kal", ça ne colle tellement pas, pour moi.

Trop lisse pour que j'aime réellement, je doute vraiment d'y revenir.

Trial of the Amazons : Wonder Girl #2
Oh, un bon épisode du crossover !
Bon, ce n'est pas non plus formidable, mais la lecture se révèle agréable pour cette longue exposition, où Cassandra Sandsmark se la joue Hercule Poirot / Sherlock Holmes en réunissant les suspectes du meurtre d'Hippolyta, afin de les innocenter les unes après les autres, jusqu'à la responsable. C'est donc

Artemis

qui a tué, mais qui refuse de donner ses raisons. En parallèle, les concurrentes reviennent de l'éboulement dont elles ont survécu, alors que Diana arrive en creusant son chemin de retour. Le palais de Themyscira s'écroule, car Doom's Doorway en émerge, brillante.
Bon, encore une fois, ce n'est pas la panacée, mais ça se lit ; et bien. Joëlle Jones reprend les gros fils des oeuvres d'Agatha Christie et d'Arthur Conan Doyle pour bien narrer la révélation, et ça fonctionne. Dommage que l'identité de la tueuse ait été spoilée par les sollicitations DC, mais le mystère sur ses raisons demeure. La narration en parallèle du retour des concurrentes est un peu lourde, mais ça mène à un final efficace.
Graphiquement, Joëlle Jones livre des planches superbes, envoûtantes, mais est aidée par une Adriana Melo qui fait ce qu'elle peut ; et elle pâtit de la prestation de sa camarade.

Un bon ressenti de lecture, enfin, même si c'est "gros" et si Cassie demeure quand même mal écrite. M'enfin, un bon épisode du crossover, ça ne se refuse pas !

[Ben Wawe]

Nightwing #91
Comme. C'est. Bien.
Tom Taylor continue sa masterclass sur le titre, avec un numéro magnifique sur le duo Dick / Wally. Tous deux battent KGBeast, gèrent une menace sur Gotham, remontent la piste de la super-tueuse engagée par Blockbuster, la battent, dissertent sur la relation Dick / Babs, puis avancent dans leur amitié. Cela se finit sur Lady Shiva annonçant que

tout le réseau d'assassins a été vaincu par les proches de Nightwing, qui avait récupéré les accès et envoyé tous ces tueurs au casse-pipes ; plus personne ne veut tuer Dick Grayson, Blockbuster doit le faire seul.

C'est juste bien. Tom Taylor est maître dans la caractérisation de ses personnages et leurs dialogues, et tout sonne juste. Que ça soit la rage froide de Wally s'en prenant à KGBeast, qui a fait tant de mal à Dick ; ou Wally qui conseille Dick sur sa relation avec Babs ; ou Dick qui évoque tout simplement sa vie, en voix-off, et ses liens avec Flash. Tout est fluide, tout est juste, tout est beau.
Tout est réjouissant, surtout ! Je sors de la lecture avec le sourire, et ça fait du bien ! Geraldo Borges n'est pas Bruno Redondo, les planches sont moins belles et fluides, mais elles sont de qualité, et font bien le job. Ce n'est pas "joli" mais c'est efficace.

Quel plaisir, quel kiff !

The Flash #781
Roh, c'est bon, ça.
Jeremy Adams continue de me plaire beaucoup sur cette série, avec ici le retour de quelques one-shots pour plonger dans l'univers des Speedster. Et c'est bien fait, mais surtout réjouissant, encore !
Ici, Wally vient sortir Kid "Wallace" Flash de cours chez les Titans pour une balade autour du monde, mais aussi un point sur leur relation. Les cousins ont été peu vus ensemble, Jeremy Adams s'amuse à avoir un Wally fun devant un Wallace blasé, surtout crispé par l'absence de Barry, et une grande solitude. Wally revient sur ses années de Kid Flash, évoque la mission des Flash ("les pieds sur terre, à fond, sans frein"), et créé ainsi un beau lien avec Wallace. Tous deux finissent par vaincre un Rogue, et vont enquêter sur Iron Heights.
Et c'est cool ! Tout ça est juste simple, sobre, réjouissant. Jeremy Adams prend un temps nécessaire pour établir la relation Wally / Wallace, évoque intelligemment Barry, et caractérise bien les personnages. Wally demeure "délirant" mais ça s'explique, et Wallace est bien écrit.
Tout ça, surtout, donne aussi le sourire, fait plaisir et demeure léger, sympathique, plaisant. Fernando Pasarin a un style figé, mais j'aime, j'adhère, j'adore, même !

Un gros plaisir de retrouver ça encore et encore. Vivement la suite !

[Norrin]

	Citation:			Posté par ollieno
	orphan and the five beasts par James Stokoe j'ai fini de lire... (j'ai un peu attendu le 4) et ... je ne suis pas le client idéal, car on est clairement dans du manga , et des thèmes de japon médiévale après c'est bien réalisé, mais ce qui me "gène" est que ce n'est pas fini Orphan-Mo est sensée se débarrassée des 5 bêtes (ancien étudiant de son mentor) ... mais à la fin du 4me numéro que 2 sont tombées, et la fin.... est en queue de poisson .. Stokoe à nouveau sort une histoire non complète et qui n'aura pas de fin ?

J'ai lu quelque part qu'il prépare déjà la suite. Pour ma part je suis très client de Stokoe, que ce soit son Godzilla, son Alien ou ici son Orphan Mo, à chaque fois, même si ce n'est pas un univers familier pour moi, il m'embarque.

[scarletneedle]

Que c'est bon, encore une fois!
La preview m'avait tiquer car tout semblait montrer Bruce vu le costume exposé quand la mini-série semblait tourner autour de Thomas : c'est les 2 à la fois, ma petite dame.
Geoff Johns replonge après la conclusion de Doomsday Clock pour Bruce tout en rebondissant sur la fin de Justice League Incarnate comme prévu pour Thomas. Cela permet de développer bien des chose sne peu de pages surtout que ça ne se marche pas dessus vu la construction de ce prologue diablement bien fichu.
L'auteur joue avec l(s)es codes que ce soit le tableau noir, les versions des personnages ou le monde de Flashpoint où il s'amuse à déconstruire ce qu'il avait développé.
Ca permet autant de vite avancer les pions en indiquant ce qui a changé depuis l'event fondateur (déjà 11 ans, ça fille à une vitesse! ). Comme il sait avec qui et quoi il veut faire progresser l'histoire, il ne s’embarrasse pas de détails et tranche parfois méchamment (la "cérémonie" sur le toit notamment) tout en amenant un côté enquête bien savoureux.
Ce côté polar sied à merveille à Eduardo Risso, déjà bien à son aise lors de sa mini-série. A voir si la transition avec le style de Xermanico (que j'adore et, ouf, il ne fera qu'un épisode par mois) plus adapté au style event ne se fera pas a détriment de cette belle amorce.
Pour en revenir à l'argentin (j'ai choisi évidemment sa couverture ^^), son trait est magnifié (encore plus que d'habitude pour moi) par la colorisation de Trish Mulvihill.
Que ça fait du bien de relire du Geoff Johns chez DC, c'est un poisson dans l'eau.

[mrcitrouille]

D accord avec Scarlet. Superbement bien écrit. Johns me manque chez DC

[watchblue]

J ai lu le vampire slayer 1... Bon c était nul et j ai rien compris en plus.. c est la suite de la précédente série ? C est un nouveau relunch ? Un what if ?

[scarletneedle]

Tu te fais du mal, j'ai enterré la franchise comics depuis belle lurette et ça ne me manque même pas.

[Ben Wawe]

Shang-Chi #11
Sympathique mais un peu lourd.
Gene Luen Yang continue sa saga qui "pousse" Shang-Chi vers la mythologie du film du MCU, avec ici une visite de la dimension mystique de Ta Lo, pour récupérer la mère de Shang. Bagarre de Shang et de sa fratrie contre les locaux, notamment le Jade Emperor, une "divinité" qui a... dix anneaux, similaires à ceux du film. Bon, tout le monde est vaincu, enfermé ; Shang se rapproche de sa soeur, voit le fantôme de son père. Le grand-père passe à la suite, se transforme, attaque tout le monde, et Shang suit le spectre paternel, pour

récupérer les dix anneaux, ha-ha !

C'est sympathique, oui. Gene Luen Yang gère bien sa série, le sel vient des bonnes interactions dans la fratrie. C'est dynamique, il se passe plein de choses, il y a des rebondissements ; cool. Mais oui, quand même, c'est "lourd" d'intégrer un rapprochement aussi brutal entre Shang-Chi et le film. Ca ne me gêne pas, sur le fond, mais l'approche est maladroite, et trop visible.
Bon, Marcus To livre de bonnes planches, moins fines que celles de Dike Ruan, mais ça fait le job.

C'est bien. Mais un peu lourd sur la façon de faire, quand même.

Captain America #0
Mais c'est sympa', ça !
Tochi Onyebuchi, Jackson Lanzing et Collin Kelly, bientôt chargés des deux séries sur les deux Captains America, lancent cette nouvelle ère via #0, très sympathique, oui.
Ici, Arnim Zola incarne une menace générique, avec un projet en plein New York, pour "tout changer" et tout dominer. Mais Steve et Sam, en Cap', interviennent, pour stopper la fusée ; évidemment. Bon, il n'y a pas grand-chose à raconter, à résumer, on imagine bien ce qui arrive - et ce n'est pas sur le suspense que le numéro fonctionne.
Non, j'ai surtout apprécié ici les caractérisations de chacun, très classiques mais réussies. La narration, divisée entre chaque front, puis réunie via une union bienvenue et sympathique, est simple mais efficace. Chaque personnage est respecté, bien amené, bien écrit. L'ensemble a un côté "détendu", sympathique, mais prenant, qui est très agréable. Les dernières pages lancent quelques pistes,

le White Wolf du Wakanda

pour Sam et

un mystère sur le bouclier

pour Steve. Simple, encore, mais efficace.
Mattia De Iulis est moins figé qu'ailleurs, ses planches sont fort jolies bien que, oui, ça manque de dynamisme. La palette de couleurs est aussi parfois trop pâle, mais ça reste quand même de belle qualité.

Une relance très sobre, presque passe-partout, mais qui rappelle les fondamentaux et montre que les auteurs savent qui ils écrivent. Ca me donne envie de lire la suite !

Avengers #55
Ca se lit bien.
Jason Aaron me donne l'impression de s'approprier "encore" (voire même "enfin") la série, et la composition. En intégrant Valkyrie, en multipliant les changements sur Thor, et ici en changeant un perso' principal pour l'une de ses créations, avec une mise en retrait des personnages phares (Cap', Iron Man, Carol), pour continuer de travailler les membres annexes et surprenants (Blade, Starbrand, Namor dans le contexte). C'est cool ; mais ça vient tard, quand même.
Ici, Jason Aaron revient, retrouve le Nighthawk du Squadron Supreme of America. Conscient d'être une création de Coulson, piloté par Mephisto, Nighthawk erre, suivant la nuit en Amérique, pour essayer de bien agir, le temps qui lui reste. Black Panther l'interpelle, lui propose de s'allier contre Mephisto. Plus tard, la Serpent Society cesse un plan d'infiltration pour partir dans un massacre général, au nom d'une divinité serpent. Les Avengers changent leur organisation car

Black Panther a démissionné de son rôle de président et de l'équipe, du fait de ses difficultés dans sa série, et la direction est désormais "tournante".

Ils attaquent, mais Nighthawk a déjà tout géré et il est révélé que la divinité est

"un" Mephisto, en lien avec les Mephistos variants vus précédemment.

Les Avengers intègrent finalement Nighthawk, et se préparent pour la suite.
Ca se lit bien, oui. L'échange Nighthawk / Black Panther est bon, la Serpent Society est une menace "facile", le Mephisto a du sens, et l'ensemble est agréable. Mais... mais. Mais je trouve que cette idée de variants Mephistos, c'est naze ; je n'y adhère pas, et ça me gave. Je suis aussi circonspect sur l'évacuation d'un Avenger car, bon, il était d'une part énormément mis en avant jusque-là, mais aussi parce que bien d'autres devraient partir, si on tenait compte de leurs séries personnelles (Iron Man devenu divin, peut-être ?). M'enfin, le remplacement fonctionne bien, même si là aussi... franchement, ça ne coûterait rien à Aaron d'évoquer les autres Nighthawks, le "vrai" Kyle Richmond. Ne pas le faire, c'est dommage.
Javier Garron propose de bonnes planches : ni brillantes, ni révolutionnaires, mais efficaces, solides. Bien.

Une bonne lecture, malgré quelques bémols.

[Ben Wawe]

The Joker #14
Il me semblait que la série, et la prestation de James Tynion IV ici, s'achevait sur ce #14... mais non ! Un #15 a été rajouté, et ce numéro sert de grosse préparation, de rangement des jouets avant le final.
Ca se lit bien.
Ici, donc, on a Gordon auprès de la police, après le massacre du Texas. A rebours, on voit que

Bane empêche Vengeance, sa clone / fille, de tuer le Joker

qu'on apprend les dessous de l'affaire :

Cressida est liée à un ancien personnage créé par Tynion dans la série Talon, qui a voulu contrôler la Cour des Hiboux mais a échoué. Cressida a voulu détruire la Cour et le Network, et s'est alliée à Bane (comme son père, jadis), qui voulait se libérer et se venger des généraux de Santa Prisca, qui avaient utilisé la technologie de clonage du père de Cressida (lancée pour les Ergots), pour créer Vengeance.

Gordon assiste à tout ça, et

met en joue le Joker, dans le passé, en se rappelant les mots de ce vieux collègue de Chicago, lui disant de ne pas hésiter deux fois devant le Mal.

Au présent, Gordon erre dans Gotham, fait un bilan sur les événements et est interrogé par Batman, qui veut savoir ce qu'il s'est passé.
Ca se lit bien, oui. James Tynion IV range les jouets, le fait de manière propre et professionnelle ; sans rien révolutionner, mais avec sérieux. J'apprécie que Gordon jette un regard blasé sur les événements récents, actant que la Joker War ou même Fear State soient déjà oubliés ; il y a clairement un discours méta ici, de Tynion sur sa propre importance.
Bon, ça reste quand même très "prévisible", même si j'admets que le fin mot du plan fonctionne en soi, bien que Cressida tienne beaucoup sur ses épaules. A voir maintenant le "vrai" final, même si l'on sait très bien que Jim ne pourra pleinement aller au bout.
Graphiquement, Giuseppe Camuncoli livre de belles planches, dans un style plus calme et sobre que d'habitude. J'apprécie, c'est joli et fluide.

Un final annoncé qui n'en est pas. C'est bien, mais la sauce est quand même délayée, là.

Action Comics #1042
La longue saga Warworld continue... mais mon plaisir aussi !
Phillip Kennedy Johnson livre un épisode sur deux plans, qui étonnamment finissent par se relier, avec de bons passages épiques sur Superman. Miam.
Sur Warworld, donc, Clark re-boosté, mais quand même plus faible qu'avant, mène une révolte avec les Phaelosians, ces Kryptoniens échoués ici. La bagarre est totale, Midnighter aide Clark, mais tous deux affrontent OMAC, qui a "trahi" pour ressusciter Lightray (ex-Flash de Tangent, dans l'idée). Superman livre un discours fort pour apaiser OMAC, prouve que la volonté domine sur le pouvoir, et fait douter l'ennemi... au point que Mongul finisse par venir ! Superman vole son Orphan Box, et tout change.
Sur Terre, la Phaelosian réfugiée va mal, Lois et Jon s'inquiètent. Lois file chercher la fameuse énergie Genesis, cachée par Clark chez

John Henry Irons. Mais alors qu'ils en discutent, pour que l'énergie soigne la fille, ils "entendent" les mots de Clark au loin, actant un lien entre Warworld et la Terre !

C'est bon, oui. Bon, clairement, à résumer, tout ça semble bateau et attendu - et ça l'est, en un sens. Mais c'est du "bon", car Phillip Kennedy Johnson enrobe ça de moments simples et épiques, et surtout de discours attendus mais forts de Superman. Seul ce dernier pourrait avoir de tels mots, et ne pas être ridicule.
Le scénariste gère en outre très bien le décorum de Warworld, même si j'ai deux bémols. En premier, le sbire en chef de Mongul, qui sonne comme un Desaad bis un peu grossier. En second, le retournement "facile" des Phaelosians, qui le suivent alors qu'ils le rejetaient il y a peu.
Mais bon, on peut aussi se dire qu'on ne voit que des "moments", sur plusieurs mois, et les pensées cheminent. Ricardo Federicci livre des planches superbes, peu dynamiques mais épiques, puissantes, intenses.

Un gros plaisir de lecture, un gros plaisir de revoir Superman ainsi.

[Ben Wawe]

Dark Knights of Steel #6
Roh, quel petit bijou, encore !
Tom Taylor continue de me passionner pour cette belle saga dérivée, qui ne révolutionne rien mais s'amuse de ses petits mystères, et surtout s'éclate à faire quelques changements bienvenus.
Tim Drake, l'un des Robins de Batman (en fuite, après son altercation avec Kal, son demi-frère, qui vit très mal l'adultère de Jor-El), est un espion à la cour de feu le Roi Jefferson. Il va trouver John Constantine,

amoureux de Jefferson

et qui a tenté de stopper sa propre prophétie. Tim est identifié, torturé mais peut repartir. Il fait son rapport à la cour des El, révèle les accusations sur le meurtre du fils du Roi par Zala, qui réfute l'événement. Lara doit réfléchir, mais sa générale Waller confirme que

les Amazones suivront le Royaume ennemi... même si Diana resterait en couple avec Zala, si Hippolyta venait à mourir...

Kal décide d'agir, alors que John convoque Etrigan mais surtout son hôte :

Ra's al Ghul, capable de ramener le fils du Roi, mais pas Jefferson ; hélas, il exige les enfants, les Titans en contrepartie.

Kal arrive à Themyscira, ça se passe mal, il est interrogé par Lois qui prend acte de sa sincérité, mais

les Amazones partent déjà en guerre.

C'est bien, oui. Une fois de plus, je le répète : Tom Taylor ne révolutionne rien, mais s'amuse et m'amuse énormément, dans ce bon petit récit, habile et fluide. Les réutilisations sont bonnes, les rebondissements sont pertinents, et les petits changements, comme ici sur Etrigan, sont funs et riches de potentiels ! Je reste curieux des résolutions, et j'attends avec hâte le retour de Batman.
Yasmine Putri livre des planches superbes, extrêmement poétiques, intenses et belles. Une réussite graphique totale.

Vivement la suite !

Justice League #75
On y est : la mort de la Justice League.
La couverture l'annonce, la promotion l'annonce, les auteurs l'annoncent. Et donc ?
Et donc... oui.
Oui, la Justice League "meurt" ici (même si...). Et oui, c'est prévisible, attendu, sans réelle surprise - mais c'est bien fait, et efficace.
On a donc les membres étendus de la Justice League (Black Adam, Batman, Wonder Woman, John Stewart [amélioré récemment], Hawkgirl, Superman, Zatanna, Aquaman, Martian Manhunter, Black Canary et Green Arrow qui s'invite) enlevés par... la Justice League Incarnate, suite aux événements dramatiques de la mini-série éponyme. The Great Darkness arrive, la House of Heroes a pris cher, et il faut agir. Ils partent tous sur le champ de bataille, un Multivers en ruines (et ouais). Ils y retrouvent Pariah, comme à la fin de la mini-série Infinite Frontier, et Pariah confirme qu'il veut tout réécrire, pour ne plus souffrir. Il lance pour cela sa Dark Army, composée... ben des plus terribles menaces DC : Darkseid, Eclipso, Doomsday, Black Hand, et bien d'autres. Grosse bagarre, donc, et même

le Spectre

qui vient mettre une rouste au John Stewart surpuissant. Green Arrow tire une flèche qui

détruit la machine de Pariah

mais il est immédiatement

écrasé par un ennemi, salement.

Pariah attaque, et libère une énergie qui

"supprime" les deux Justice Leagues, semblant littéralement anéantir chacun d'entre eux.

Black Canary survit, hélas

au-dessus du corps d'Oliver

alors qu'un seul survivant retourne à la Watchtower, sur Terre :

Black Adam

qui annonce la mort de la Justice League...
Bon, c'est efficace. Il n'y a clairement aucune surprise ici, Joshua Williamson livre littéralement ce qui est annoncé, et attendu. Même la fameuse Dark Army a été révélée dans la promotion, mais... mais malgré ça, ça se lit bien ! La réunion est précipitée mais fluide, les interactions sont bonnes et justes. Les quelques dialogues sont pertinents, la bagarre est bonne, la résolution est classique et laisse envisager clairement une "solution"

(je parie que les deux JL sont envoyées dans le "monde parfait" où est déjà Barry Allen ; seul Oliver Queen sera réellement tué / blessé).

Mais... mais oui, ça se lit bien ! Ce n'est pas autant épique que j'espérais, mais ça fait le job, les moments sont bons, l'émotion est là.
D'autant que Rafa Sandoval livre des planches superbes, avec des portraits magnifiques, des bagarres intenses et une fluidité totale dans la narration. Graphiquement, c'est une leçon, et ça aide énormément à la lecture.

Pas de surprise, mais une efficacité totale et, surtout, une annonce choc assumée.
Bien joué !

Deathstroke Inc. #8
Le crossover Shadow War m'amène ici, avec donc ce premier contact avec la série Deathstroke Inc., qui provoque des critiques qui peuvent être assez fortes sur cette orientation du personnage.
Et... bon. Ce n'est pas brillant, hein, après la lecture.
Joshua Williamson, lanceur du titre et gestionnaire du crossover, scénarise un épisode poussif, un peu lourd. Raptor, agent de la Secret Society de Deathstroke, "Roi des Super-Vilains", est appréhendé par Angel Breaker, au look tellement 90s et meneuse de la Demon Shadow. Elle l'amène chez Talia, qui a embrassé Batman, dans un moment de faiblesse. Talia et Angel Breaker veulent torturer Raptor, Batman refuse. Deathstroke, le vrai, emmène son "fils", Respawn, dans un QG secret à San Francisco, et tous deux se rapprochent. Batman aide Raptor à s'enfuir, et Talia envoie des sbires suivre les deux. Deathstroke prend conscience des soucis, mais lui et Respawn sont attaqués par

Rose Wilson et Robin.

Oui, c'est poussif et lourd. Le lien Deathstroke / Respawn se veut sympathique et touchant, et l'est ; un peu. Un tout petit peu. Mais ça reste surtout maladroit et poussif. Idem pour le lien Talia / Batman, avec notamment un Chevalier Noir qui semble ne rien savoir, et passe pour un neuneu. L'ensemble se lit, mais sans plaisir, et j'ai même interrompu la lecture, tellement ça m'ennuyait.
Surtout, Paolo Pantalena dessine ça sans grande réussite. J'ai l'impression d'un sous Howard Porter, ce qui n'est pas en soi un compliment. C'est maladroit, survolé, et franchement pas réussi, non.

Un épisode à oublier, et surtout à laisser de côté.

Robin #13
Ah, pas mal. Mieux, en tout cas, que Deathstroke Inc. #8, véritable purge à côté de cet épisode sympathique, efficace ; mais sans plus.
On a donc ici la suite du crossover Shadow War, avec d'abord Rose Wilson & Damian VS Deathstroke & Respawn. Ca se bagarre, ça se bagarre sèchement. Slade fait exploser son QG, Robin découvre que Respawn est

le fils génétique de Talia et de Slade, créé par Ra's al Ghul, a priori aussi avec du matériel génétique de Damian.

Damian est touché, ému de ce lien, mais Respawn s'en prend à lui, par jalousie, et ça se bagarre. Batman vient les interrompre, est choqué de la situation. Ils assistent tous à une communication de membres de l'armée de Talia, qui fait du chantage à Slade et

tue le Dr Moon.

Deathstroke menace des civils, Batman & Robin les sauvent puis Damian accepte l'offre de collaborer avec son père, après avoir confirmé que Damian "croit" Respawn, qui avance que Deathstroke n'a rien fait. Ils partent à la poursuite des autres, alors que Batman a organisé la protection de la Secret Society de Slade :

"Deathstroke Inc." est protégée par... Batman Inc. de Ghost-Maker !

Bon, ça se lit ; presque bien. Joshua Williamson a un bon rythme, et ça permet de bien faire passer des rebondissements attendus, prévisibles, mais efficaces. La réaction de Damian aux révélations de Respawn est un peu précipitée, mais touchante, et l'ensemble demeure fluide. Ici aussi, Batman est tourné un peu en dérision, et la réconciliation avec Robin est trop facile, trop rapide ; c'est maladroit, encore. Mais bon, ça se lit, et le cliffhanger fait sourire.
Roger Cruz, éternel caméléon, adopte ici un style plus strict, moins proche de Gleb Melnikov, et se rapproche d'un Ken Lashley, presque. M'enfin, c'est propre et pro', c'est bien.

Une suite moins nulle du crossover, qui relance un peu, même si les ficelles sont bien connues.