2021 !! Tu critiques ou bien ?

[Ben Wawe]

Wonder Woman #777
A la fin du précédent, je craignais que cette belle saga où Diana et ses potes (Siegfriend, l'écureuil Rat') filent entre les royaumes de la Sphere of Gods allait s'arrêter... mais non ! Becky Cloonan & Michael W. Conrad relocalisent l'action loin des dieux, mais sur Terre - une Terre, en tout cas !
Bienvenue donc sur Terre-11, celle où les genres sont inversés. Cela provoque un quiproquo sympathique avec la Justice Guild, qui ne connaît guère de Wonder Woman et a enfermé le félon Wonder Man, aux méthodes violentes pour faire triompher la cause masculine. Bien sûr, Janus libère Wonder Man, et on part sur une belle grosse bagarre, avec finalement le départ vers un autre monde.
Et c'est cool, encore !
Les deux auteurs m'amusent beaucoup avec ces voyages, cette course-poursuite derrière la menace générique de Janus, mais qui fait le job. La caractérisation est le sel de tout ça, avec une Diana vraiment attachante, mais aussi Siegfried (qui n'est ni un damoiseau en détresse, ni un super-guerrier ; un love interest très sympa' à suivre) et Rat' qui sont vraiment très agréables à découvrir. La Justice Guild est cool, Wonder Man est un bon opposant, et Emanuela Lupacchino livre de très, très belles planches, fort dynamiques et léchées.

Toujours un grand plaisir de lire tout ça !

Hardware Season One #1
Petite déception.
DC relance (enfin) le Dakotaverse de Milestone, après un one-shot général et donc des mini-séries, des "saisons" pour chaque personnage. On a déjà eu Static, avec un début qui m'a laissé froid. J'ai tenté Hardware, car l'idée initiale m'a toujours paru super : un super-génie afro-américain récupéré enfant par un industriel riche et blanc, qui finance ses études et l'embauche, mais sans jamais lui reverser de droits ; et, donc, la légitime colère du super-génie qui, adulte, se forge une armure pour se venger et rétablir la justice. C'est cool ! Mais j'ai aussi toujours trouvé son look complètement naze, avec ces chaînes et cette allure qui me passent à côté.
J'ai survolé quelques aventures, je connais le concept, et... et je n'ai rien de "neuf" ici. Alors c'est sûr, Brandon Thomas permet aux nouveaux lecteurs de bien découvrir le perso', mais on est complètement sur du copié-collé des idées initiales. Zéro apport (sauf erreur), zéro nouveauté. Ce #1 est une énorme intro', très classique et efficace, mais complètement redondante pour quiconque connaît un peu le concept de Hardware. Qui, en plus, a de nouveau son look naze. Super.
Restent les belles planches de Denys Cowan encré par Bill Sienkiewicz, mais... pff, je suis déçu. Je comprends l'idée de revenir aux bases, mais il n'y a pas d'apport et c'est complètement redondant. A ce prix, je préfère encore lire et relire les numéros originaux, qui auront sûrement plus de sel, de force, de rage.

Quel dommage d'être si frileux.

Captain Marvel #31
Après une saga intéressante sur le papier mais foirée sur son final, et une future intrigue qui devrait rappeler tous ceux ayant porté le titre Captain Marvel, Kelly Thompson livre... un bon petit one-shot, et ça fait plaisir !
La scénariste lance ainsi Carol et Rhodey, de nouveau ensemble (après une rupture débile, d'ailleurs) et prêts aux vacances bien méritées, sur Throneworld II. Ils sont sollicités par Lauri, demi-soeur Kree génétique de Carol, car les banques de données ADN des anciens soldats Kree disparaissent, et notamment celle de leur mère ; ça crispe. C'est le prétexte à une aventure dans les bas-fonds, où "évidemment" le super-aspirateur Kree a pris vie et absorbe tout, au point de prendre la forme de ce qu'il absorbe.
Bon, il est clair que tout ça prépare la future saga, mais ce numéro est presque autonome et est fort agréable. Je l'ai souvent dit, Kelly Thompson est formidable pour les dialogues et les caractérisations de ses personnages, qui sonnent "vrai" et "bien". Là, le trio Carol/Rhodey/Lauri est top, attachant, fun et drôle. L'intrigue est bateau, mais l'ensemble donne le sourire et Takeshi Miyazawa illustre ça avec fluidité et un trait rapide qui fonctionne très bien.

C'est vraiment bien, quand Kelly Thompson n'écrit que ses personnages. Mais il lui faudrait quand même un ou une co-scénariste pour bosser les intrigues de fond.

Daredevil #33
Put$in, c'est chiant.
Je suis peut-être de mauvais poil, mais cette lecture m'a un peu soûlé. Oh, Chip Zdarsky ne fait aucune "erreur", grossière ou non. Tout se lit, tout est plutôt cohérent, tout se suit, hein. On n'a pas un truc trop débile ou trop gros pour sortir de la lecture. Quoique découvrir que, pour répondre aux ordres de Wilson Fisk de "contrôler" Bullseye, les savants fous de Ravencroft ont décidé de

cloner Bullseye, d'où les nombreux Bullseyes qui attaquent Elektra à la fin du #32,

c'est quand même un peu too much.
Mais en fait... je ne sais pas, je me suis ennuyé et ça m'a gavé. Chip Zdarsky a de bonnes idées, mais il est en sous-régime depuis plusieurs numéros : rien n'avance, et tout est grandiloquent. Ici, les Bullseyes sont poursuivis dans la ville après avoir failli tuer Elektra, sauvée par Spider-Man et Iron Man, qui devrait lui construire une armure anti-Bullseye ; "trop bien". Tandis que la nouvelle Caïd s'effondre, le fils de Wilson voit ses plans avec Mike Murdock (quelle idée à la c*n, lui) se troubler, alors que Papa Fisk en a marre et va se coucher ; super. Oh, et en prison, Matt devient roi de la taule et fait venir le détective qu'on voit souvent.
Ouais, c'est chiant, et je reviens sur ce que je disais : tous ces trucs me sortent de la lecture.

Cloner

Bullseye, sérieusement ? Je veux bien que ces types soient des savants fous, mais là les fils se touchent, non ? Et la future armure Iron Elektra, génial. Tout comme Matt roi de prison, c'est formidable.
Bon, Marco Checchetto livre de très belles planches - franchement, rien que les cases sur les cheveux d'Elektra valent de regarder. Mais gros goût désagréable après lecture, là.

Pouah.