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#1
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Pour le plaisir...de critiquer
Je vais inaugurer une nouvelle rubrique avec des critiques comics totalement déconnectée de toute actualité. Parfois ancienne, parfois neuve. Parfois VO, parfois VF.
Je vais commencer par une histoire qui m’interpelle depuis longtemps et que j’ai relue pour l’occasion pour toutes les questions qu’elle soulève. SPOILER BLAST SPIDER-MAN : PAST SINS Pourquoi cette histoire a-t-elle laissé une marque aussi négative dans les esprits ? La retcon de trop ? Pourquoi Gwen Stacy elle-elle malgré son statut de personnage secondaire à ce point intouchable ? La mémoire (d’une personne fictive) qu’il ne fait pas salir. Pourtant cet arc est loin d’être torché à la va vite. Non John Michael Straczynski a potassé son sujet. Il a relu le run de Gerry Conway, cale son intrigue parfaitement dans les blancs et redonne un éclairage différents aux situations en allant jusqu’à reprendre les dialogues exactes d’origines. C’est bien fait, redoutable et diabolique. C’est même l’un des trucs fait après coups les plus étudiés que j’ai lu. Le problème, c’est le sujet et sa façon d’être mis en lumière. Peter vient de renouer avec son épouse Mary-Jane, n’a plus de secret pour sa tante et coulent enfin des jours heureux. Jusqu’à ce qu’une lettre viennent faire voler en éclat ce bonheur finalement fragile. Cette lettre, c’est celle que Gwen avant sa mort à renoncer à envoyer. Elle lui avoue avoir un terrible secret qui changera leur relation à jamais…Une ennemi mystérieux donc veut remuer le passé non pas de Spider-Man mais bien Peter Parker. Une personne qui lui en veut pour la mort de Gwen. Le scénariste distille les indices de manière d’abord banal mais entretient d’une manière quasi sadique la tension malsaine qu’on sent poindre en vue de la révélation finale. La souffrance de Peter est palpable et les cicatrices explosent comme des sutures de la veille. Tout lui pète à la gueule. La trahison d’aborde de son amour virginal de jeunesse, puis celle de son épouse et enfin sa propre attitude. Comment en vouloir à quelqu’un de savoir garder des secrets quand on est le plus grand cachotier du monde (enfin après Matt Murdock^^). Oui parce que comble de tout, c’est Mary Jane qui porte l’estocade. Tous les flashbacks prennent une autre tournure et Petr comprend enfin pourquoi cette jeune fille si pure est morte ce soir-là, de cette main-là. Straczynski joue de manière perverse avec la continuité pour salir de manière à la fois perverse mais vraisemblable (on est un comics hein !) l’image que le fan avait de son idole. C’est bien une des seule fois où le lecteur est secoué dans sa routine de lecteur. L’auteur vient même le violer. Et du coup ce n’est plus seulement Peter qui a envie de tout casser, c’est nous, avec lui. L’empathie fonctionne à donf’. Gwen a donc eu des enfants pendant son voyage en Europe et ces derniers reviennent assoiffés de vengeance mais aussi en quête de réponses. A partir de là, le scénario reprend une tournure plus traditionnelle, Peter parvient à dépasser ses démons et redevient cet homme responsable, ce héros qui se dépasse sans cesse. Il porte secours à ces être symboles de tous ses échecs. Il n’y parviendra qu’à moitié. Il parviendra à vaincre d’une manière complétement capillotractée , l’héritage Osborne pour la fille mais le garçon s’entête et s’évanouit dans la nature amnésique, clin d’œil final à la grande Saga des Bouffons entamée par Stan Lee qui aimait laisser la sécurité de son héros à la merci de la mémoire de son ennemi. Cette histoire est un crève-cœur, affreux et ignoble, mais elle n’en a pas pour autant mauvaise. Elle démontre de plus que si le fan en tant que despote jaloux de ses droits, ne peut supporter la moindre contrariété quant à certains personnages figés dans l’ambre pour l’éternité. Ais-je aimé ce changement ? Bien sûr que non, mais la tension et la montée en puissance du malaise partagé entre les protagonistes et le lecteur aussi désemparés les uns que les autres, sur les quatre premiers épisodes de cet arc en 6 parties est un véritable tour de force en même temps que d’être l’œuvre d’un auteur attentif et respectueux des détails. Beaucoup de retcons sont bien plus moisies que celle-ci mêmes si plus inoffensives, mais |
#2
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Merci pour cette critique. En revanche n'était il pas prévu de faire de Parker le père ?
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#3
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Perso, je vois cette tendance à ressasser inlassablement le passé des héros en allant chercher des secrets cachés comme une impuissance à créer de vraies histoires modernes et palpitantes qui projettent les personnages dans le futur.
C'est la raison pour laquelle des histoires comme Past sins ne m'intéressent guère. Les coucheries de Gwen Stacy avant sa mort, je m'en contrefiche. Le comic book de superslip conçu de cette manière tourne en boucle et croule sous le poids de son histoire. Ca pue le cadavre réanimé. Bon, la mode est aux zombies, ça doit être pour ça.
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"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère." Denis Johnson - Arbre de fumée |
#4
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Mais alors tout le reste du mainstream c'est de la m...? Y a pas UNE bonne série de nos jours? Donc les X-Factor de PaD on les jette? La WW d'Azzarello on s'en cogne? Aaron sur Wolverine & the X-Men ou Thor pareil? On jette JiM par Gillen aux ordures? Johns ne ferait donc que de la daube chez DC entre JSA/Flash/Green Lantern/JLA? (Bon ok lui il retconne pas mal, j'avoue!), X-Force par Remender non plus? Parce que oui bien sûr y a pas plein de merdouilles mal branlées, resucées plus ou moins récrites de gloires passées, mais merde il en reste des bonnes histoires suffisamment originales!
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Si ça continue faudra que ça cesse! |
#5
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My bad. Je ne rejette pas le comic super-slip dans son ensemble, juste ceux qui participent de cette tendance à aller inventer des secrets dans le passé pour masquer une incapacité à produire quelque chose de neuf et d'intéressant dans le présent des personnages. Ceci dit, je fais ici un mauvais procès à Straczynski parce que justement, lui, avant Past Sins, avait réussi à proposer une vision moderne intéressante de Spider-Man.
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"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère." Denis Johnson - Arbre de fumée |
#6
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Zen, pour moi aussi, le coté comics sous respiration artificielle, c'est acquis.
celui-là m'a interpellé parce que parmi tous les ret-con plus ou moins bienvenues, j'avais été frappé par l'aspect "près du texte d'origine". j'avais les originaux bien en tête et je me suis "Putain, le batard il sait de quoi il parle en plus!^^" Depuis on a l'habitude de voir cette saga comme l'une des pires jamais écrite et j'ai voulu en donner une autre facette pour une fois. JB, oui au départ c'était Peter le père... mais le boulot du scénariste c'est de livrer un boulot final cohérent et là c'est le cas. |
#7
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Cohérent?
Faire de Gwen, celle qui a couché avec Osborn? Houlà... Si ce truc est démoli, ce n'est pas pour rien. Comme un apéritif de One More Day...
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Alan Moore : "I should just keep me mouth shut, I just upset people." Ma galerie sur Comic Art Fans
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#8
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il me semble que c'est l'arc préféré de Halnawulf ... à vérifier
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#9
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Spider-Man s’arrête avec Romita Jr. Le reste n'existe pas. |
#10
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Il y des arcs qui marquent les lecteurs et l'histoire du médium, mais pas toujours de la façon dont les auteurs l'auraient voulu. Past Sins est un monument de cette catégorie.
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#11
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Spider-Man me semble emblématique d'un certain aspect du comics qui ne veut pas assumer de vieillir: on annule son mariage, Tante May ne peut pas mourir alors qu'elle avait l'air d'avoir plus de 80 ans dans les années 60, et au ciné il ne peut plus être un adulte (et à peine un lycéen).
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#12
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Évidemment, c'est un viol à sec du fan...
Mais on peut pas nier que c'est très bien écrit... Le malaise est vraiment degueu et communicatif... Et j'insiste, le fait de réinterpréter les cases originales et de leur donner çe sens là. C'est ignoble mais bien fichu et ingénieux même... |
#13
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Intéressante première critique (et premier débat)
Je partage votre lassitudes des pitchs à base de "un secret bien caché du passé de notre héros refait surface et va changer sa vie à jââââmais" Mais Eddy vend bien son point de vue, ça me donne presque envie de le relire (sauf que j'ai revendu mes mags depuis longtemps, peut-être quand j'aurai le deuxième Icons de Stracz) C'est vrai que ça questionne pas mal sur la façon dont nous, lecteurs, nous approprions ces personnages, ce que nous projetons en eux. C'est vrai que l'exercice est plutôt bien mené, on est en plein dans l'exploitation de la BD comme art séquentiel : il ajoute des cases entre les cases et l'histoire n'est plus la même. Après, dans mon souvenir, le gros problème de cette histoire une fois passé le choc des révélations c'est que ça n'aboutit pas à grand chose, si ce n'est à ajouter deux personnages un peu encombrants dans l'univers de Spidey (des quasi-clones qui seront vite oubliés en fait dans un spider-verse qui en comporte déjà beaucoup trop) donc c'est plus un problème de l'intrigue présente elle-même. J'y pense, plutôt que cette histoire de croissance rapide, ça aurait pu être encore plus rude avec des enfants encore jeunes (mais transformés en machines à tuer, un peu WTF mais pas tant que ça dans un comic-book) et ils auraient été plus faciles à réutiliser par la suite je pense... My2cent En bonus : la discussion d'il y a 11 ans !
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Je pense donc je signe. |
#14
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En même temps, le côté Spider totem est lui-même un retcon. Qu'est-ce qui fait que l'un est accepté et pas l'autre ?
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#15
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C'est bien vu de la part de JMS que la plupart des ennemis de Spidey sont inspirés d'animaux (pieuvre, vautour, rhinocéros, tarentule... )par exemple, et qu'un des plus anciens est un chasseur! Et ça n'altère pas ses aventures précédentes. |
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