The Joker #8
Pas aussi énorme ou intense que d'autres fois, mais efficace.
James Tynion IV et Guillem March lèvent ici le voile sur "She-Bane", la Bane féminine ultra-violente vue jusque-là. Celle-ci s'empare de Gordon après avoir mutilé l'agente d'Interpol, et révèle tout à Jim. Elle indique ainsi que
les généraux de Santa Prisca ont créé le projet Bane, au point que même l'original était leur création, pour détruire Batman et servir leurs intérêts.
L'égocentrisme du premier Bane l'a empêché de le comprendre. Son décès a poussé Santa Prisca à
reprendre les démarches, en créant un bébé-éprouvette entièrement contrôlable, où ils injectent en elle la haine du Joker, par vengeance.
Elle l'a compris à Paris, où ses agents ont voulu brûler les preuves et aussi des fichiers actant d'un trafic de super-pouvoirs. She-Bane refuse alors de céder à "son programme anti-Joker", car elle le ferait pour de mauvaises raisons, et veut ainsi être
la vengeance de Gordon. Jim doit lui expliquer pourquoi il hait le Joker, pour qu'elle le tue pour lui.
Bon, c'est pas mal mais c'est moins bien qu'avant. Je suis peu enthousiaste à l'idée de ce projet Bane : autant la concernant, c'est efficace ; autant le concernant, c'est un peu "trop" et c'est une réécriture un peu grosse, un peu grasse.
L'épisode en lui-même est soit du bourrinage facile, où Guillem March s'amuse à faire mal, soit un long monologue de flashbacks, efficace mais pas entrainant. Ca se laisse lire, ça se lit bien, et March est bon dans son ambiance.
Mais James Tynion IV m'a habitué à mieux, et je ne suis pas emballé. Je reste intéressé, mais c'est un moment plus bas que les autres.
Wonder Woman #780
C'est... beau.
Juste beau. Juste touchant. Juste pleinement réussi.
Michael W. Conrad et Becky Cloonan utilisent un épisode entier pour acter le retour à la vie de Diana, et ça fonctionne complètement. Après une longue mais intense et prenante saga entre les dimensions divines, les deux auteurs ramènent Diana chez elle... et prennent le temps de tout poser, de tout montrer. De tous les montrer.
Un petit tour chez la Justice League. Une réaction hystérique et touchante de Black Canary, après un sourire (!) de Batman et un Oreo de J'Onn. Une discussion là-bas avec Hippolyte. Un coucou au Dr Fate, en crise avec la JLD. Une action héroïque publique en allant à Themyscira. Une diffusion mondiale de son retour, avec de superbes images montrant les réactions de Steve, d'Etta, de Donna & Cassie, d'Artemis, des gens en général, de Yara, mais aussi Dr Psycho qui prépare quelque chose. Un passage à Themyscira pour voir Nubia, récupérer un vieil ami et décider de reprendre la route, malgré l'ombre de Janus.
Pffou. Conrad & Cloonan livrent un épisode dense, mais si juste, si fort. Les deux auteurs saisissent pleinement l'essence de Wonder Woman, et caractérisent idéalement Diana. Le sauvetage en mer est d'une simplicité et d'une pureté absolues, tandis que les réactions des gens, tellement heureux de la revoir, sont touchantes au plus haut point. Les scénaristes règlent les affaires courantes, proposent des dialogues intéressants sur l'usure et la détermination de Diana.
C'est beau, bon sang. C'est bien fichu, c'est prenant, ça fend le coeur dans le meilleur des sens, et c'est fort joliment dessiné, essentiellement par Travis Moore, aux 23 planches superbes et dynamiques, aidé par Steve Pugh pour 7 autres, mais le trait ne gêne pas la cohérence graphique.
Quelle reprise ! Quel kiff, encore !