Ready Player One
 

Bonjour à toutes et à tous,

J’ouvre ce topic a priori il n’existe pas, pour parler de ce nouveau film de Spielberg Ready Player One. Avant de rentrer un peu dans les détails (un tout petit peu) pour moi ce film est en quelque sorte un film des années 80 avec ces qualités et ces défauts qui bénéficie de la maitrise actuelle des effets spéciaux. Ainsi je l’aurais adoré ado et là il me laisse un peu dubitatif. Je ne me permettrai de jauger la manière de filmer, je ne suis pas expert pour ça. Quant aux clins d’œil, il y en a beaucoup, mais ma culture en pop culture n’est pas assez vaste et mon œil a ses limites J.

Bref, je vais parler dans un premier temps de tous les moments ou ben ça colle pas trop, alors ce n’est absolument pas exhaustif et tout est en spoiler. Pour le pitch du film j’avoue j’ai la flemme de le mettre.

Le futur

La vision d’un futur proche ou éloignée est toujours assez marrante de par les possibilités technologiques, les comportements des personnes et sa propre imagination. Cette vision ne fait pas exception, l’histoire se passe en 2045 soit dans 27 ans. Quand on compare 2018 à 1991, difficile d’anticiper véritablement entre autre l’explosion du web, de la téléphonie mobile et de tous les comportements associés.
Ici nous sommes dans un futur au final pas si éloigné en terme de comportements. D’ailleurs la livraison par drone de pizza semble plutôt dans l’air du temps.
Les vêtements n’ont pas l’air si futuriste, la mode en général ne semble pas avoir évoluée.
Je vais modérer mon propos car on ne voit qu’une infime parcelle du monde. C’est d’ailleurs un des reproches que je ferai tout se passe au même endroit, on ne raccourcit pas les distances grâce à la technologie car tout le monde semble vivre au même endroit. Une vision USAcentrique dérangeante à l’heure actuelle surtout vu le contexte du film.
Très peu de vision de l’intérieur des « maisons », mais le salon de la tante Alice est déco année 70, le petit canapé, la télévision !! et la machine à laver produit qui ne doit jamais évoluer…
Des drones, mais pas de caméra dans les villes hum hum
A noter que La poste qui semble toujours exister mais pour quel usage ?
Pas de publicité à l’exception de la combinaison noire qui vous fera sentir la douleur
Les gens continuent à manger des légumes, puisque l’on peut acheter des carottes. En revanche, aucun animal…
Je me demande comment Wade fait fonctionner son matos au fin fond des cadavres de voitures (électricité, flux informatique…)

VR ou not

C’est le point du film qui m’a le plus troublé, autant le concept de réalité virtuelle OK, les personnes sont plongées dans l’oasis, sauf que parfois ils entendent et voient ce qui les entoure dans le réel ?? L’immersion est totale ou partielle ? Faut-il se déplacer sur un tapis roulant ou pas. Le héros le fait ce qui montre aussi que la VR est drôlement physique contrairement à ce que l’on pourrait penser des jeux vidéo. Sauf que Nolan est dans un siège il fait comment pour se déplacer ?
Une combinaison qui permet de ressentir tout au plus réaliste y compris les impacts de balles :- / Faut aimer avoir mal. Et ça se pose sur les vêtements et non sur la peau ?
Pour les véhicules ils font comment ? Si Wade veut faire du vélo par exemple ?
Dans le film on voit Aech le pote du héros éviter un coup en distordant son ventre normal puisque c’est une sorte de cyborg mais dans la réalité…il fait comment ?

Jeux vidéo et programmation

L’histoire se passe dans l’Oasis, terrain de jeux virtuel sans aucune limite si ce n’est l’imagination et les développements. Comment Halliday a-t-il fait pour construire les épreuves tout seul… cela parait tellement improbable. Sans être expert, un jeux nécessite énormément de temps et sollicite des équipes d’informaticiens. Halliday aurait donc réussi à programmer toutes les épreuves plus une IA de lui-même seul. Là c’est bien de la SF:beu:.

Perso je n’ai pas l’impression que Steven soit un gamer, les scènes d’action étant filmés comme des scènes d’action et non comme des jeux vidéo cela m’a particulièrement marqué dans la scène de la course ou une vue en première personne aurait été plus logique et plus cool. La scène est très bien mais cela ne fait pas JV.

Absent totalement du film, les champions de JV, on a cette organisation IOI qui recrute je ne sais pas qui mais aujourd’hui esport se développe beaucoup et là en 2045 il n’y a pas de champion. Etrange. Juste une espèce de mercenaire pas vraiment extraordinaire IRock.

Absents du film également les hackers, il faut croire qu’Halliday était vraiment hyper hyper fort puisque personne ne doit tricher, personne n’est exclu, personne ne peut être débusqué par le code plutôt que par le fait de donner son identité. Ha ce futur sans souci. Vu les enjeux économiques…c’est plus qu’improbable:ouf:.

Alors les personnes utilisent un peu des termes de gamer comme respawn, mais c’est léger.

Les épreuves séquentielles pour avoir les clés sont bien dans l’idée des mondes ouverts:siffle:.

L’artefact de protection tellement fort que l’on se demande comment IROCK a fait pour le trouver et comment on peut raisonnablement le contrer.

Easter egg

Beaucoup de easter egg me sont passés au-dessus, je n’étais pas vraiment en mode décryptage alors j’ai vu des trucs, mais j’ai en plus que probablement raté la majorité. De plus, cela dure à des rares exceptions vraiment une seconde et en arrière fond. Après est-ce que cela change quelque chose au film.. peut-être en vision méta et sur ce que voulait caché Steven. Si le film ne doit parler qu’aux initiés…
On se rend compte aussi de la limite de la transcription d’un livre en film, les droits les autorisations doivent être tels que le film ne peut être que moins riche. Assez peu de pop culture asiatique ou alors je les ai raté mais Akira OK, Gundam OK bien trouvé et plutôt cool, mais le reste dragon ball par exemple, astro boy, goldorak. Encore que ceci reste ma vision européenne d’une partie de la culture asiatique. Franchement j’aurais kiffé un avatar Jet li d’il était une fois en chine:bave:, mais bon…
Dommage, de toute façon il n’était pas possible de tout mettre (même pas un jedi).

Comics

Principalement du DC, avec Batman dès la présentation de l’Oasis. Nolan dont l’avatar sauf erreur complète de ma part qui est superman. Pas de Marvel. Et Spawn alors là je pense que les droits étaient faibles car en 2045, spawn déjà en 2018, il n’y a que les « anciens » qui connaissent.
Ce pan de culture pop américaine est trop sous-exploité, c’est assez dommage. Réponse à l’omniprésence des films de super héros marvel ?

Clichés et 80’s

Les asiatiques sont des ninjas ou des samouraïs et font des arts martiaux IRL. :roll:
L’amour au premier regard virtuel, ici les codes auraient pu être cassés si Artémis n’ était pas une femme ou même une ado, mais une femme plus âgée (enfin derrière il aurait fallu gérer la polémique voire un jeune homme. C’est dit dans le film qu’un avatar n’est pas la vraie personne mais au final cela ne concerne pas Artémis. Pas d’homme ou de femme de 150 kg d’ailleurs, ni dans l’oasis ni IRL.

Les méchants sont vraiment très méchants, bouh, mais pas très efficaces, ni très malins (le coup du post-it). A croire que le pouvoir et l’argent ne sont globalement entre les mains que de débiles ultra manichéens. Pour un peu on se croirait dans Avatar avec le colonel qui n’est là que pour faire la guerre et détruire.

Aucune nuance dans les personnages, sauf Halliday mais trop peu développé.

Le virtuel raccourcit vraiment les distances, ha si un membre du gang était dans une autre ville

Les multinationales sont pourries enfin une seule semble intéressée par le magot, le reste du monde…

Nolan qui va pas jusqu’au bout parce que l’œuf brille quand même !

Le personnage de Sho qui est un enfant de 11 ans, malheureusement des jeunes qui jouent à call of ou autre FPS interdit au moins de 16 voire 18 ans ça existe aujourd’hui donc vraiment pas très original en 2045, mais tellement frais dans les 80s. Quitte à jouer sur la différence d’âge un « vieux » aurait été AMHA plus judicieux.

Morale

La fin du film m’a laissé un gout un peu amer dans la bouche, moins que celui pour la guerre des mondes du même real (l’homme a mérité sa place sur Terre, peut-être vrai quand HG Welles l’a écrit et encore, mais au XXIème après avoir tués ses semblables, dévasté la nature et ses habitants…), le virtuel c’est bien, mais la réalité c’est mieux:burp:. Bah franchement je sais pas si on peut faire pire.

Après il existe de bons moments dans le film et j’ai pris du plaisir à le voir (je suis bon public), mais en 2018 il y a des ressorts scénaristiques qui devraient être bannis:siffle:.

J'ai vu ce film et je ne partage pas ton avis et surtout ton sentiment global.

Les défauts que tu sites n'en sont pas forcément si on considère le matériel d'origine qui me semble peut être assez faible. Je n'ai pas lu le livre (j'ai failli mais non en terme de priorité) pour l'affirmer complétement mais il semble que le roman est plus une accumulation assez bien mise en forme de références geek qu'une oeuvre de SF marquante et faisant référence.

Spielberg adapte sans souhaiter dénaturer le roman. Ce que j'ai apprécié dans cette adaptation c'est qu'il met de côté les références geek ou pop dans le sens où l'objectif n'est pas dans leur placement et draguer le quadra nostalgique. En fait si on ne connait pas les références ou si on les rate cela n’empêche pas d'apprécier le film. J'y ai surtout vu les Goonies modernisés c'est à dire Goonies 2018 (une casse au trésor modernisé). Oui Ready Plyer One est un film moderne, bien de son époque. Il a peut être été vendu comme un film pour geek nostalgique mais je pense que c'est une erreur.

Au niveau des références tout n'a pas pu être casé et certaines n'ont surtout pas pu être mise question de droit (Disney a refuser toutes références à Marvel et Star Wars). Spielberg lui même a supprimé celles concernant ces propres films ce qui montre un travail réfléchi sur ce qu'il souhaitait mettre à l'écran au delà du déballage au quel on assiste dans le revival des années 80.

Spielberg ce sert de la culture geek mais surtout des fondements de cette dernière pour construire son film. C'est un bâtisseur et pas un copieur, là est la différence. Et quand il va dans la référence appuyée il le fait de manière cohérente (l'incursion dans un film d'un autre réalisateur est évidente quand on connait le parcours de Spielberg et sa filmographie)

Et puis côté réalisation, le "vieux" tient bien la route. C'est fluide, très fluide , bien plus que beaucoup d'autre film d'action ou de SF actuel que j'ai, personnellement, beaucoup de mal à regarder (la bataille final ou bien la course de voiture sont impressionnants).

Ce que l'on peut reprocher à ce film c'est de ne pas l'avoir rendu plus adulte, ne pas rendre plus mature le matériel d'origine. J'aurais aimé voir Ready Player One traité comme Minority Report mais cela aurait été un autre film également, plus du tout un goonies moderne. Spielberg avait la place d'en mettre un peu plus (comment est organisé le travail, plus sur les bidonvilles que l'on ne voit qu'au début, que le héros pleure sur ses proches ...). Tout cela pour dire que je pense que les ressorts scénaristiques dont tu parles ont leur place en 2018 surtout avec un bon réalisateur. Après est ce que l'on a envie de voir ? De suivre ? C'est plutôt là le débat.

A choisir entre ce Ready Payer One et Stranger Things sur Netflix (je me suis infligé les 2 saisons la semaine dernière) mon choix penche très largement vers le premier.

Bonjour à toutes et à tous,

Citation:

Envoyé par arrowsmith (Message 1748847) J'ai vu ce film et je ne partage pas ton avis et surtout ton sentiment global.

Hum, alors je n’ai pas lu le roman dont je ne peux pas non plus juger de la qualité d’adaptation et si des « incohérences » existent. Toutefois le fait qu’il y ait des faiblesses dans le matériau de base implique-t-il que ces faiblesses soient présentes lors de l’adaptation ?

Citation:

Envoyé par arrowsmith (Message 1748847) Spielberg adapte sans souhaiter dénaturer le roman. Ce que j'ai apprécié dans cette adaptation c'est qu'il met de côté les références geek ou pop dans le sens où l'objectif n'est pas dans leur placement et draguer le quadra nostalgique. En fait si on ne connait pas les références ou si on les rate cela n’empêche pas d'apprécier le film. J'y ai surtout vu les Goonies modernisés c'est à dire Goonies 2018 (une casse au trésor modernisé). Oui Ready Plyer One est un film moderne, bien de son époque. Il a peut être été vendu comme un film pour geek nostalgique mais je pense que c'est une erreur.

Ne sommes nous pas d’accord la nature du film ? Entre Goonies 2018 et film des années 80 avec technique d’aujourd’hui j’ai quand même l’impression que c’est proche voire la même chose. La promo du film, pas vu de bandes annonces et j’y suis allé parce que Spielberg et titre qui faisait penser à de l’entertainement => un bon moment (ce qui c’est confirmé malgré mes critiques).

Citation:

Envoyé par arrowsmith (Message 1748847) Au niveau des références tout n'a pas pu être casé et certaines n'ont surtout pas pu être mise question de droit (Disney a refuser toutes références à Marvel et Star Wars). Spielberg lui même a supprimé celles concernant ces propres films ce qui montre un travail réfléchi sur ce qu'il souhaitait mettre à l'écran au delà du déballage au quel on assiste dans le revival des années 80.

Tu as raison, il n’était pas possible de tout mettre. L’auto hommage,un peu difficile à faire. Je ne peux que saluer l’homme pour s’être « retiré » des références.

Citation:

Envoyé par arrowsmith (Message 1748847) Et puis côté réalisation, le "vieux" tient bien la route. C'est fluide, très fluide , bien plus que beaucoup d'autre film d'action ou de SF actuel que j'ai, personnellement, beaucoup de mal à regarder (la bataille final ou bien la course de voiture sont impressionnants).

Coté réalisation, c’est « propre » c’est sur. La course représente pour moi la meilleure scéne d’action, la bataille finale je suis plus mitigé car à l’exception des perso principaux le reste ne m’a pas semblé aussi épique que je pouvais l’attendre. Je chipote.

Citation:

Envoyé par arrowsmith (Message 1748847) Ce que l'on peut reprocher à ce film c'est de ne pas l'avoir rendu plus adulte, ne pas rendre plus mature le matériel d'origine. J'aurais aimé voir Ready Player One traité comme Minority Report mais cela aurait été un autre film également, plus du tout un goonies moderne. Spielberg avait la place d'en mettre un peu plus (comment est organisé le travail, plus sur les bidonvilles que l'on ne voit qu'au début, que le héros pleure sur ses proches ...). Tout cela pour dire que je pense que les ressorts scénaristiques dont tu parles ont leur place en 2018 surtout avec un bon réalisateur. Après est ce que l'on a envie de voir ? De suivre ? C'est plutôt là le débat.

Que le film se cantonne à un public enfant/ado why not sauf que quand tu t’appelle Spielberg est-ce qu’il ne faut pas être plus ambitieux ? Après le fait que ce soit pour ce type de public doit-il conduire aux clichés ? Pour un bon réal on doit pardonner les clichés et autres maladresses ?

Citation:

Envoyé par arrowsmith (Message 1748847) A choisir entre ce Ready Payer One et Stranger Things sur Netflix (je me suis infligé les 2 saisons la semaine dernière) mon choix penche très largement vers le premier.

Pour Stranger thing pas vu donc…

Une fois le film terminé, une seule envie: retourner à la chasse aux easter eggs.
Le spectateur, si il est dans le cœur de cible, est comme le héros à la chasse aux œufs dans cet univers riche et sans limite qu'est la culture geek. Bourrée de détails, cette richesse n'est pas écœurante, bien au contraire, elle sait tenir en haleine et garanti un divertissement sans temps mort.
On est dans du Spielberg, pour sûr. Preuve en est cette fin à la Last Crusade, où tout ce qui brille n'est pas forcément ce qu'on cœur pur recherche. Qu'on soit geek, nerd ou fanboy, on ne le décide pas, c'est ancré dans l'enfance, nos jeux, nos lectures et nos films ont fait ce que nous sommes.
Il faut bien aussi se donner du temps pour vivre au delà de sa passion, en s'accordant des jours de vie réelle, les mardis et les jeudis, mais en gardant le mercredi (jour de sortie des films et des comics), comme une petite oasis, un havre où la passion peut se vivre comme un moteur.