regarde-moi

[anteus]

Une foie de veau n'est pas coutume, je ressors un vieux délire de lycée pour le remettre au goût du jour. Premier numéro d'une trilogie d'un ami de Beigbeder et fan de Michel Sardou sous le signe de la punk attitude et de l'amour!

Rock'n roll!

[anteus]

Chapitre 1 : Quand un héros se trouve une quête et se prépare à l’accomplir :

Encore un été que je passe à me gaver de chips en surfant sur des sites de dingues. Je m’ennuie un peu. Je ne sais pas comment me vient cette idée, je suis bourré toute la journée ou défoncé par des cachets dont le nom ne me dit plus rien.
Je végète sur mon canapé devant les feux de l’amour et ma vie se résumait à d’infinies rediffusions si je n’avais décidé de trouver l’amour, moi aussi.
Mon chat qui logeait également chez moi de temps en temps trouva l’idée sympathique. Ensemble nous décidions alors de refaire ma garde robe, adopter une allure de punk gentil m’était favorable. J’ai enfilé mon treillis kaki bien enfoncé dans mes chaussettes elle-mêmes enfoncées dans mes converse en cuir puis j’ai enfile le dernier détail, le t-shirt Michel Sardou du dernier album en date.
Je pouvais enfin partir à la guerre.
Alors que j’ouvrais la porte mon chat se rappela à moi :
« Attends, la coupe de cheveux ! »
C’est vrai que là je tenais plus d’Alan Moore que de Didier Wampas ! A l’aide d’une vieille tondeuse sortie d’on ne sait où il me tailla une crête dans ma tignasse qui m’allait follement bien. Et je suis parti dans le lointain en crachant mes cheveux coupés en écoutant les cowboys fringants à fond (j’ai peut-être chanté aussi, je m’en souviens plus vraiment).
J’habitais dans un endroit un peu perdu, il faut bien le dire, et au sortir de chez moi, ne sachant par où commencer je décidais avant tout de remplir mon estomac. C’est un bon début pour une quête !

[Revanche]

	Citation:			Posté par anteus
	Premier numéro d'une trilogie d'un ami de Beigbeder et fan de Michel Sardou sous le signe de la punk attitude et de l'amour!

ah oui quand même...

[grogramane]

bon debut pour une histoire

[Katina Choovansky]

ouh la la, tu te mets aux jeux de mots pourris toi aussi, on aura tout vu!

ça sent un peu comme une croisade du punk ante-christ, ton truc je sens que ça va pas être triste!!

[anteus]

Chapitre 2 : La Comtesse et les souvenirs :

Il y avait cette petite fille dans mes souvenirs. Une reine que je rêvais de revoir. Elle s’appelait Emilie et je crois bien que si il faut trouver un amour elle jouera le rôle à merveille.
Le temps a passé depuis la dernière fois, j’espère juste qu’elle est encore en vie, belle et seule!
En marchant sur la route de la solitude et de la faim je repensais à notre jeunesse. J’envoyais un mot « regarde-moi » et je faisais le pitre en classe sur ma chaise (j’alignais aussi les heures de colle) c’était ma manière à moi d’attirer l’attention. Passé 16-18 ans je n’avais plus le même impacte malheureusement et j’arrêtais de faire le pitre pour me consacrer à étudier le néant.

Sur la longue route que j’avais emprunté se présentait un château. Grande demeure rénovée des années 50 où personne à part le facteur n’osait rentré. Le soleil était déjà haut dans le ciel, et mon estomac voulait à tout prix de la nourriture même humaine.
Je décidai donc de faire ce que tout garçon affamé et perdu ferait, j’ai sonné à la grille.
Fort de mon expérience de ju-jitsu sur cassette vidéo il ne pouvait rien m’arriver de toute façon !
Un majordome s’est présenté à moi, musclé comme un chippendale, nu derrière un tablier de cuisine. Sans sourciller il s’est avancé vers moi et m’a demandé ce que je voulais.
« Je tiens à parler à la maîtresse de ses lieux. »
Me tournant le dos, j’ai suivi ses fesses jusqu’à l’intérieur de l’immense demeure où régnait un bordel pas possible. Avec un peu de chance je réussirai à me faire passer pour son petit-fils !
Les fesses se faufilèrent parmis les statues du rez-de-chaussée puis empruntèrent un escalier rempli de toiles de grands maîtres. Toutes vraies, j’en étais sûr.
Il y avait un Chagall, un Picasso, un Van Gogh, un Klimt, un Boussalia, un Basquiat, un Seurat, et tout ce qui peut finir par A ou at. Des toiles que jamais auparavant je n’avais vu dans des expositions, une véritable perle.
Certaines avait le même sujet, une femme nue sur un canapé à tous les âges de sa vie.
Je reconnus sur les toiles alors la maîtresse de maison. C’était elle le modèle, mais quel âge pouvait-elle avoir ?
Les fesses avaient fini de monter l’escalier, les appartements semblaient normaux, presque semblable aux couloirs d’un hôtel. Les fesses continuèrent sur un autre escalier toujours aussi rempli de toiles, certaines moins connues que d’autres.
J’arrivais enfin dans un grenier rempli de saletés et de vieux meubles, en fait le toit s’était écroulé sur une grande partie laissant le grenier à l’air libre, mais le soleil entrant y laissait toute sa luminosité.
Là une vieille dame à l’allure élégante des années 50 me sourit légèrement. Elle avait une grâce sublime dans tous ses gestes. Son sourire remplit la pièce d’une nouvelle lumière :
« vous désirez ?
_euh… » J’ai balbutié, regardé la toile qu’elle peignait.
« Serait-il possible que vous m’appreniez à peindre ? »
Un cachet tournait dans ma main dans ma poche. J’allais mourir de faim. Je lui ai dit qu’en fait mon but premier était de prendre mon cachet. Une fois à la cuisine elle me demanda si je voulais manger. J’étais sauvé !

[Thorn]

J'aime beaucoup le style

[anteus]

thanks!

[anteus]

Chapitre 3 : l’improbable rencontre entre la comtesse et le héros de l’histoire :

Le majordome qui était toujours présent (ce devait être le seul dans tout le château) s’en alla pour nous préparer à manger sans prendre la peine de se rhabiller. La Comtesse, voulant connaître mes capacités me tendit une toile en poils d’hamster, la meilleure qui soit sur le marché, et de la peinture qu’elle fabriquait elle-même. On avança pour la peine au milieu de la pièce un grand bol de fruit en décomposition en guise de nature morte.
Ainsi paré, j’eût tout le loisir de démontrer mes capacités afin d’être accepté par la vieille dame. Je trouvai un sourire fort charmant sur son visage, cette vieille dame était adorable !
La toile terminée (je peignais vite, la faim aidant) elle examina en jugeant d’un « mmmmh pas mal… ». J’avais bien gagné mon repas.
Lors du repas nous parlions de choses et d’autres. A l’entrée elle me parla de son mari, auquel elle devait son titre, sa fortune et son entrée ultime dans la jet-set mondiale auquelle elle restait de loin attachée. Le majordome nous apporta une vichyssoise, Vichy…ah la belle époque des fêtes de son deuxième homme, un passe-temps dans sa vie qui lui a appris la peinture et l’hédonisme.
Enfin le plat principal, et elle me demanda ce que je faisais dans la vie. Je ne faisais rien évidemment. Elle toisa mon t-shirt en me disant d’en mettre un autre, celui la était de mauvais goût. L’autre toujours à poil, vous devinez qui, m’apporta une chemise d’un de ses anciens locataires afin que je cache cette affront.
Elle devait bien coûter dans les 200 dollars, mais ça m’allait bien.
En quelques heures je connaissais tout de ma nouvelle amie. Même si elle ne voulait toujours pas me dire son nom ni son âge. J’ai mis ça sur le compte d’une de ses nombreuses excentricités.

Au dessert finalement, en voyant qu’elle me passait en revue tous les hommes de sa vie, je lui demanda conseil auprès de ma quête. Le cachet me montait à la tête, je partais dans un bon trip en plus.

« Vous aimez cette fille ?
_Oui je pense.
_Vous voulez la revoir ?
_Oui bien sûr !
_Alors foncez ! »

[anteus]

chapitre 4 : foncez !

Comme un écho. Un long espace blanc sur une page. Des océans dans les plaines et ma main dans ta gueule. De lourds nuages.
Là vous comprennez que je délire. Mon inconscient se brouille dans la drogue que j’avale. Je ne sais même plus qu’est-ce que je fous dans cette vieille baraque avec ces deux illuminés qui cherchent à me ramener d’entre les morts.
« Ca va ça va ! » ai-je réussi à baragouiner entre mes lèvres baveuses.
« Je vais bien » me suis-je rassuré.
Apparemment j’ai fait une frayeur à tout le monde en tombant sur ce carrelage un peu trop ancien mais plus cher que mon propre corps. L’épave se releva petit à petit.
On me donne de l’eau. Je vais bien. Je vais bien.
C’est comme un sketch de Danny Boon qui me reviens en mémoire, je le revois sautant sur la scène en se tenant les oreilles tout en chantant :
« Je vais bien tout va bien…Je vais bien tout va bien…. »
Il va vraiment falloir que je m’en aille sinon je vais continuer à délirer. J’ai répété ma phrase à la Comtesse.
« Il va vraiment falloir que je m’en aille sinon je vais continuer à délirer. » Elle m’a jugé d’un drôle de regard, je savais qu’est-ce que ça voulait dire. Ca voulait dire prend garde.

Il faisait trop chaud. Beaucoup trop chaud.
Je me suis effondré plus loin à la sortie de sa grande demeure. Qu’allait-il m’arriver ?
Assis dans les orties j’essayais de reprendre mes esprits. Il fallait à tout pris que je descende plus bas, vers la ville (elle était à une demi-heure d’ici).
Une voiture s’arrêta devant moi, bleue, blanche et rouge. Un gyrophare, super, je m’étais attiré les flics ! Le premier des trois descendit de voiture pour s’avancer jusqu’à moi : « chef, je crois que celui là est bon ! il est partant ! ».
Un autre, un gros dont l’uniforme ne lui allait plus du tout intervint :
« il est beau…Je veux son pantalon ! »
Là je dois dire que j’étais bien incapable de tenir les deux bouts.
Les chemises m’ont embarqué dans le coffre, s’assurant de n’être vus de personne.
Qu’allais-je devenir ?

[anteus]

Chapitre 5 : des mésaventures qu’il advînt avec des hommes de loi :

Il fait toujours aussi chaud quand j’ouvre l’œil. Je m’étais endormi plié en quatre dans la voiture de la gendarmerie et voilà qu’en ce moment où j’ouvres les yeux je me rend compte qu’on m’a attaché des pieds jusqu’au cou.
Impossible de s’en échapper donc. Il ne me reste qu’a attendre mon destin. Rien dans la pièce, je suis seul. L’ennui c’est d’abord mes yeux, d’un regard distrait je scrute la pièce. Désignant l’endroit comme un entrepôt bien crade plongé dans l’obscurité. Des gamins ont cassés les vitres condamnées par endroits, c’est ce qui me permet de savoir qu’il fait encore jour car le soleil éclair encore un peu, par ces trous, l’ombre environnante.
L’ennui se fait ensuite odorat : ça pue la sueur et la pisse. Sans commentaires.
Je n’ai à peine le temps de changer mon ennui en écoute que déjà je les entends près de moi, au dehors. Les gendarmes arrivent.
Trois mecs que je dévisage de haut en bas.
« Mais qu’est-ce que vous allez me faire putain ? »
Je me demande pourquoi je pose la question, le Gros a décoché un violent coup de pied dans ma tête, de toute façon j’avale tellement de cachets que je ne le sens plus. Je suis complètement HS et c’est plus un médecin qu’il me faut qu’un gendarme.
Un autre, tout maigre, celui-là même qui était assis côté passager, me sourit. Il faut croire que j’ai du lui renvoyé un sourire car le Gros l’a dévisagé furieux en le mettant en garde :
« Les derniers étaient pour vous, mais celui-là c’est le mien ! Le mien !!! »
Pendant ce temps, le troisième me dévisageait toujours, j’étais bien incapable de voir sa tête.
Il ne pipait pas un mot.
Quand les deux autres ont commencé à s’engueuler pour savoir qui m’aura en premier il a enfin ouvert la bouche :
« Vos gueules les filles ! (sa voix était grave, les deux autres s’excusèrent en baissant les yeux) On le partagera en trois, ce n’est pas grave, et le Gros pourra choisir les morceaux, ok ? »
Il hochèrent de la tête.
J’étais mal, si seulement ils auraient pu s’entretuer !
Le chef, celui qui avait parlé en dernier, s’avança vers moi, je pouvais enfin lire sur son visage des cicatrices hideuses et un regard bleu glacial. Qu’étais-je venu chercher moi ?

« tu sais pourquoi tu es là ?
_Non.
_Tu n’as même pas deviné ?
_Non.
_Allez !!! (il insista).
_Non ! (moi aussi).
_J’en suis sûr que tu as quand même ta petite idée…
_Oui. Vous allez me violer ???
_Mais non putain !!! (là il s’énerva) Je hais les pédés ! j’ai même pas une gueule de pédé, hein Bob ? (Bob dit « non » de la tête) Non vraiment, si on est là c’est parce que l’on compte te bouffer ! Réfléchis merde ! »

Il me désigna du doigt le plafond incrusté d’os humains. Merde putain, j’étais trop jeune pour mourir. J’ai tenté ma dernière chance, la fameuse phrase auquel on ne croit jamais, mais pourtant on l’a dit quand même des fois qu’un miracle est possible !

« Prenez ce que vous voulez, mais je vous en prie, laissez-moi tranquille ! »

chapitre 5 bis : La suite des mésaventures :

On m’emmène, on me désape, on m’enlève tout ce à quoi je tiens pour ne laisser aucune trace.
Ce sont des pros du meurtre organisé.
Le chef m’explique ses lois avec un sourire malsain :
« règle numéro un : ne jamais parler aux autres de ce qu’on fait. C’est une loi primordiale.
Règle numéro deux : prendre des clodos pour cible, ils ne manqueront à personne.
Règle numéro trois : avant cuisson, retirer l’animal de sa parure, enlevez-lui ses bijoux afin qu’on ne le reconnaisse pas. C’est facilement revendable, ou aussi : ça se fond !
Ensuite, dernière règle après cuisson : manger tout et faire calciner les os. Reste des os qu’on pend au plafond quelques jours le temps de trouver comment on va s’en débarasser. »

Je vais être bouffé par des gendarmes, je pense que très peu de personnes se méfient de l’état vorace de nos poulets. C’est dur quand même cette loi du plus fort.
Je m’avance nu dans les sous-sols crasseux vers un fourneau. C’est bientôt ma fin ! On me rase les poils, tous. La chaleur devient de plus en plus forte…
Et soudain c’est comme une bénédiction, le Gros s’étonne du fourneau. Il a le visage noir de braises, et la sueur inonde son crâne chauve. Il gueule aux autres :
« arrêtez-tout ! On en a oublié un ! »
Et lentement il sort de la chaudière un chien qui s’est approché un peu trop près de la cheminée et qui a dû tomber dedans.
Tous s’exclament :
« Wow, un chien !
_Ca doit être bon…dit l’un.
_J’en goûterais bien un morceau dit l’autre.
_Il peut attendre ;dit enfin le dernier en me désignant. »
Et me voilà catapulté à leur table en attendant qu’ils engloutissent le pauvre chien. A la fin du repas, le chef commence à raconter sa vie. Je sais qu’il ne l’a déblatère pas pour les autres, non, il me la raconte à moi…
Et j’écoute !

[anteus]

Chapitre 6 : L’histoire du Chef :

J’étais au cœur de la jungle, ma 2cv venait de rendre l’âme, pourtant ces voitures c’est du solide. Je pensais que ça allait passer de partout, quitte à ce que ça casse, d’ailleurs elle n’était plus toute bleue !
En rade j’ai marché pendant deux jours dans la foret équatoriale, j’avais froid, j’avais faim, j’étais même très fatigué. Demandant mon chemin aux aborigènes, l’un d’eux à cru marrant de m’envoyer au village des Castorii, un peuple noir très méchant. Et me voilà faisant des gestes insensés dans la jungle, donnant des coups de couteaux, recevant des pierres ! j’avais été repéré !!!

Alors qu’il disait ceci, ses yeux exorbités revoyaient un détail de son passé dans un coin de la pièce qu’il était le seul à voir.
Une fièvre soudaine l’avait gagné, je me suis fait petit sur ma chaise.

Les Castorii m’avaient à présent dans leurs filets, je savais que j’allais mourir. Je me doutais quand même un peu aux dents en pointe que je leur ai reconnu que je finirais plutôt dans leur estomac que dans une cage !
L’un d’eux durant le voyage jusqu’au village s’épris de moi. Il s’appelait Yéké. Il m’apprit les us et coutumes de son village avec un plaisir cruel de bourreau torturant sa victime d’abord avec des mots pour l’achever émotionnellement. Je me savais déjà mort, mais un miracle s’offrit à moi.
Par amitié envers Yéké, on me proposa de me relâcher si j’acceptais la nourriture qu’ils me donneraient. Cette nourriture était sacrée, c’est pourquoi je me devais de l’accepter ou de mourir. Le chef du village, un gros homme noir, me tendît alors un morceau de viande un peu faisandé que j’avalais gloutonnement.
Le gros chef rigola de moi. Je venais de manger de l’être humain pour la première fois !
Immédiatement on me relâcha loin du village les yeux bandés comme à l’allée (j’ai oublié de le préciser) afin que plus jamais je ne revienne au village Castorii. Yéké m’a donné un dernier sourire en m’appelant Oumbo, sûrement un mot fraternel.
J’ai ensuite erré dans la jungle pendant trois jours, mais la faim de nouveau me tiraillait et je repensais de plus en plus à cette nourriture si bonne qu’elle me semblait être meilleure que le caviard. Je voulais en remanger !
On me trouva finalement inanimé au milieu de plantes médicinales qui m’avaient sauvées la vie grâce à leur eau et leur oxygène, mais même sauvé je ne repensais qu’à cette faim dévorante au creux de mon estomac !

Maintenant c’est à mon tour de passer à table.

[anteus]

Chapitre 7 : le temps des possibles :

Je me suis évanoui à la vue du four et des broches, désormais tout me paraissait bien loin de moi et cette histoire touchait à sa fin. J’allais finir manger par des gendarmes cannibales un peu trop obsédés sur les bords.
Je ne me rappelle pas du rêve que j’ai fait à ce moment-là tant le moment ne se prêtait pas à ce genre d’exercice. Seulement, à mon réveil, tout était fini. Non je n’avais pas rendu l’âme, non je n’avais été mangé nulle part…La comtesse intima l’ordre à son majordome de m’aider à me relever. Je ne comprenais plus rien, « qu’est-ce que c’es que ce délire ? »
Elle me sourit :
« Encore une chance pour vous que je viens cueillir des champignons dans le coin, sans cela vous y passez et nous n’aurions jamais eu la chance de nous revoir, mon ami. »
Mon œil me faisait mal, j’avais l’arcade sourcilière en sang et une troisième personne me la réparait. La comtesse voyant que je me posais la question des courtoisies rattrapa sa faute :
« Voici mon médecin, le docteur Elisabeth Ross qui nous vient tout droit des Etats Unis d’ Amérique, elle se promène souvent avec moi au cas où il me viendrait l’idée folle de faire un malaise. Ne bougez pas trop car elle est déjà assez âgée et coudre à même la chair est une opération à risque. »
Et voyant qu’elle me faisait peur j’ai cherché un point de vue dans les reflets de la vitre. Le plus surprenant n’était pas le syndrome de la Tourette qui l’agitait, c’était les corps de deux gendarmes qui baignaient dans une flaque de sang. Je n’avais jamais vu de sang de ma vie, du moins pas en telle quantité. Je n’ai même pas attendu que la doctoresse ait fini pour m’en aller regarder les corps.
Elle lâcha le fil contrainte, et moi de dire :
« Ils étaient trois, ils manquent le chef.
_On l’aura, dit le majordome.
_Est-ce qu’ils sont…morts ? »
Pendant un instant j’ai eu peur de la réponse. Finalement l’un d’eux bougea, et la comtesse fit non de la tête. Je respirai.