#1
|
||||
|
||||
Batman : City of Crime
Batman : City of Crime (DC Comics) Scénario : David Lapham. Dessin : David Lapham & Ramon Bachs. Encrage : Nathan Massengill. Couleurs : Jason Wright. Parution originale : in Detective Comics #800 à 808 & 811 à 814. Disponible en tpb (sortie le 6 juillet 2006). En cours de traduction en France (Batman n°10 et suivants) Depuis dix ans environ, David Lapham travaille sur l’une des meilleures séries indés disponibles sur le marché : Stray Bullets. Après des débuts assez anodins chez Valiant, il s’est rapidement imposé comme l’un des maîtres du récit noir (voir également sa mini-série Murder me Dead, récemment traduite chez Delcourt). 2005 a vu Lapham revenir faire un tour du côté des majors. Il a ainsi écrit et dessiné la mini-série Daredevil/Punisher chez Marvel, scénarisé quelques épisodes de Darkness chez Image, et surtout signé dans Detective Comics l’une des toutes meilleures histoires de Batman : City of Crime. D’un point de vue éditorial, cet arc fait un peu figure d’anomalie. Nous sommes au sortir du crossover Wargames, qui marque quelques changements importants pour Batman. Et plutôt que de consacrer les pages de Detective Comics à développer cette nouvelle donne, va y paraître durant plus d’un an cette histoire située bien avant Wargames. Ceci dit, étant donné la qualité du travail qui nous y est proposé, on ne pourra décemment pas regretter ce choix. City of Crime est précédé par une back-up story, écrite et dessinée par Lapham, qui paraît dans Detective Comics #800. Un court récit qui donne le ton de l’arc à venir : noir, violent, graphiquement très impressionnant. Une juxtaposition d’images dressant le portrait d’une ville corrompue jusqu’à la moelle, plongée dans les ténèbres et l’horreur. On retrouvera cette ambiance dès les premières pages de City of Crime. Ramon Bachs y met en scène une Gotham City nocturne, seulement éclairée par quelque incendie ou noyée sous des trombes d’eau. Poisseuse, malade, obscène, c’est elle qui donne vie à une armée de créatures absurdes, caricatures humaines qui vont se répandre entre ses façades comme une gangrène. Dans cette visite guidée des bas-fonds de Gotham City, David Lapham commence par nous faire voir ses horreurs ordinaires, couples prêts à s’entretuer, pervers, paumés. Une multitude de drames du quotidien contre lesquels le Dark Knight ne peut finalement pas grand chose. Deux évènements vont alors focaliser son attention. La mort de Haddie McNeil, pauvre petite fille riche croisée par Bruce Wayne lors d’une soirée mondaine. Puis la découverte dans un immeuble en flammes des corps d’une demi-douzaine de jeunes femmes enceintes. Et Batman d’entamer une plongée dans l’horreur et la folie jusqu’à des profondeurs terrifiantes. La progression du récit est remarquable de maîtrise. Dans un premier temps, David Lapham joue la carte de l’enquête policière classique, faisant intervenir quelques figures emblématiques de l’univers de Batman. Le Penguin est là, Mr. Freeze et le Ventriloque également. Tous vont être rapidement gagnés puis submergés par la folie qui semble régner sur la ville. Entre temps, le scénariste utilise ces personnages à merveille. Entre un Oswald Cobblepot sentant la situation lui échapper inexorablement, un Freeze plus dingue que jamais et un Ventriloque à l’agonie, Lapham nous donne à lire quelques moments particulièrement marquants de la carrière de ces personnages. Mais ces visages familiers vont petit à petit s’effacer pour laisser place à une menace plus sournoise, plus indicible. Progressivement, l’horreur va déborder du cadre de cette affaire de meurtres sordides pour s’immiscer dans toute la ville, à travers son/ses organisme(s). Commissariat, hôpital, la folie se répand partout. Le récit s’engage sur les rives du surnaturel et l’ambiance y gagne encore en noirceur. Gotham City fait figure dans cette histoire de personnage à part entière. La ville a inspiré nombre de scénaristes et de dessinateurs, mais le portrait qu’en font Lapham et Bachs est l’un des plus impressionnants qu’il m’ait été donné de lire. Le dessinateur en particulier réalise ici un travail époustouflant. Je ne connais à peu près rien de ses œuvres précédentes, aux Etats-Unis ou en Espagne, son pays d’origine, mais ce qu’il réalise ici me donne vraiment envie d’en voir davantage. Gotham City, ce sont évidemment aussi ses habitants, auxquels David Lapham consacre une bonne partie de son récit. Il va d’ailleurs pousser son héros à abandonner pour un temps son costume pour mieux se mêler à cette population et, à travers elle, comprendre quelle est véritablement cette menace qu’il doit affronter. On retrouve ici beaucoup des qualités qui font de Stray Bullets une œuvre majeure, ce sens de la caractérisation, du détail jamais futile, cette manière de nous immerger dans le quotidien de ses personnages. Et puis parfois, au milieu de toute cette noirceur, quelques moments de pure beauté, telle cette scène où Batman se retrouve à partager un moment d’intimité en compagnie d’une femme dont la fille a disparu. Qu’on se rassure, City of Crime ne manque pas d’action non plus. Entre les massacres orchestrés par Mr. Freeze et la prise d’assaut d’un hôpital, défendu par les seuls Robin et Gordon, les poussées d’adrénaline sont nombreuses. Et il faut voir Batman lutter au corps à corps contre des centaines d’adversaires, on n’a pas fait mieux dans le genre depuis le Wolverine de Frank Miller. Autant de réussites, tant scénaristiques que graphiques, qui font de City of Crime une lecture indispensable, essentielle même. Si effectivement les aventures de Batman doivent prendre dans les mois qui viennent une tonalité moins noire, alors City of Crime constitue le chant du cygne rêvé d’une période entamée vingt ans plus tôt par le Batman : Year One de Miller et Mazzucchelli. |
#2
|
||||
|
||||
vu l'éloge que tu en fais ,je passe vraiment à coté de quelque chose mais je n'arrive pas à rentrer dans le récit ,je ne sais pas pourquoi
belle critique en tout cas |
#3
|
||||
|
||||
Tu suis en vf ? Ca en est où ?
A le suivre en mensuel, j'avais eu un pas de mal à peu près à mi-parcours, quand Lapham fait dévier son récit et part dans une nouvelle direction. A relire tout à la file ça fonctionne impeccablement. |
#4
|
||||
|
||||
pour le moment c'est la 3 eme partie :en derniere page ,le penthouse du pinguin explose (pour te situer )
il y a franchement rien a dire ,Bachs fournit un excellent boulot (bien meilleurs que ses Gen M) et il y a une bonne characterisation des persos tout ça et effectivement Gotham est representée sale ,impure ,mais je n'y arrive pas ,je me détache ,je ne rentre pas ds le recit ... ça me fait chier car ça a l'air pas mal ! et vu ta critique ,je passe vraiment à coté d'un truc Dernière modification par cytrash ; 02/07/2006 à 20h57. |
#5
|
||||
|
||||
Je sais pas, peut-être la faute à la voix off qui tend à créer une certaine distance avec l'action en cours pour la situer dans un contexte plus vaste. Moi ça ne m'a pas gêné, au contraire, mais c'est assez subjectif là.
Je ne sais pas non plus ce que vaut la traduction. |
#6
|
||||
|
||||
Je suis en VF, et j'adore actuellement. Ca me plaît énormément, et ça me rappelle un peu Cité Brisée de Azzarello/Risso sur Batman (que j'avais énormément aimé), mais en beaucoup, beaucoup mieux.
|
#7
|
||||
|
||||
bon ... faut vraiment que je les relise .
|
#8
|
||||
|
||||
A une époque, j'avais émis l'idée, dans des cercles totalement informels, de faire une critique de ce story-arc, qui est une des meilleures histoires de Batman et de Gotham qu'il m'ait été donnée de lire. Sans flagornerie éhontée (ou si peu), c'est heureux que ce soit toi qui l'ait faite, ta prose est un délice de tous les instants (j'exagère à peine)...
|
#9
|
||||
|
||||
Je suis en VF comme Ben et tpur l'instant oui cette histoire est géniale. Du Batman de haut vol!
Niglo, tes critiques sont trop rares. |
#10
|
||||
|
||||
trés bonne critique Niglo
Perso j'ai bien aimé l'#1 en vf et globalement, comme a mon habitude, je vais attendre la fin de l'arc pour le lire d'une seule traite!!!
__________________
Miguel&Diego! Mes ventes Mon blog à môa https://fr.ulule.com/arelate-t9-et-valerius-proculus/ |
#11
|
||||
|
||||
Cet arc est enfin complètement paru en VF ( Batman #11 à #23).
J'avais vite laché la lecture en mensuel donc j'ai lu l'arc en entier hier soir. Et c'est vraiment un arc pour être lu comme cela d'une traite. Je suis tellement d'accord avec l'excellente critique de Niglo que je ne sais pas quoi rajouter. City of Crime recèle tant de qualités : une voix off obsédante, des personnages magnifiques, une ambiance prenante tour à tour polar et horrifique et une Gotham jamais aussi bien décrite. Lapham et Bachs signe une des meilleurs histoires de Batman et de sa ville. |
#12
|
||||
|
||||
laché y a un bail..
On voit ec que veut faire lapham avec la ville mais ca manque largment de rhytme et ca devie trop... un arc en 6 aurait ete tres bon... en 12 je m en cogne |
#13
|
||||
|
||||
Non, non, non Mallrat. Je te conseille de relire l'arc d'une traite, ça change tout.
|
#14
|
||||
|
||||
pas le temps: j ai Nextwave, filth, sandman 6, silent war 4, rough stuff 4, MOKF 100 à 103, wintermen 1 à 4, gargoyles (dematteis/wagner) 1 à4, tomb of dracula (MS) 1 à 4, un 20 aine de comics à Mjolnirthor et l alterego 20 a finir...
Alors les histoires chiantes comem la mort en singles (format d origine et donc comme cela doit etre concu) qui sont "superbe" en trade: NON Les gars ils doivent savoir pour quoi ils ecrivent... ils veulent un GN ils l ecrivent ils ecrivent dans l ongoing, ils ecrivent dan l ongoing!!! A mon avis c est meme pas le format qui peche: c est juste que son histoire, elle marche sur 2 fois de moins de pages... et encore c etait mensuel.. ca aurait été en trade, ja urai fait comme Jinx: abandon.. Ca m est pas arrivé depuis un bail... (des trucs d image, les xmen d austen ou revolution... bon ok Moonshadow..) |
#15
|
||||
|
||||
Cette histoire n'est pas du tout "chiante comme la mort" en single. C'est plus que moi j'avais du mal à me replonger dans le récit chaque mois : je confondais un peu les persos. J'ai abandonné la lecture mensuelle sachant très bien que j'allai lire tout l'arc avec plaisir en une fois et non pas parce que je trouvais ça soporifique.
Après c'est sur si vraiment le comics te tombe des mains en mensuel c'est pas en lecture trade que ça va changer. |
|
|