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La Légende de Cowboy Wally
La Légende de Cowboy Wally Par Kyle Baker. (Rackham, septembre 2004, 15 Euro) Si je ne m’abuse, La Légende de Cowboy Wally est seulement le deuxième album de Kyle Baker publié en France, après Pourquoi je déteste Saturne paru il y a quelques années chez Delcourt. C’est une œuvre assez ancienne (1988), dans un style graphique très différent de celui pour lequel a opté Baker aujourd’hui (Plastic Man, The Truth, etc.) Scénaristiquement, c’est, comme tout ce que j’ai pu lire de Baker jusqu’à présent, un ovni. La biographie d’un acteur/producteur navrant, cumulant tous les défauts imaginables (stupide, alcoolique, malhonnête, etc.) Le récit est divisé en quatre chapitres. Le premier est une succession de courtes séquences présentant des extraits des différents shows TV auxquels Cowboy Wally a participé. C’est la partie la plus rythmée de l’album, un feu d’artifice de scènes très courtes plus absurdes les unes que les autres. Le deuxième chapitre nous donne à voir le deuxième film réalisé par Cowboy Wally (après Ed Smith, le Lézard destructeur, sisi) : Sable de sang, l’histoire d’un régiment de la légion étrangère dont tous les membres se sont engagés suite à une déception sentimentale et qui dissertent entre deux fusillades sur la vie, la mort, et évidemment les femmes. L’humour est toujours aussi absurde et non-sensique que dans la première partie. On continue par un remake de Hamlet, ou plus exactement son making-of, tourné en prison et avec les moyens du bord, lesquels sont on ne peut plus limités. Si le fond ne change pas, Baker joue sur la forme pour éviter toute impression de lassitude ou de redite, et ça fonctionne parfaitement. Le dernier chapitre quant à lui est consacré à un talk-show animé par Cowboy Wally qui va accumuler en quelques minutes un nombre de catastrophes et de coups de théâtre assez hallucinant. La Légende de Cowboy Wally n’est pas vraiment une satire du milieu du showbiz, le propos est trop outrancier pour être pertinent. Il s’agit plutôt d’un vaste délire assez jubilatoire, superbement mis en image par Baker. Cet ouvrage n’a qu’un défaut : sa traduction. Outre quelques anglicismes maladroits, on a droit à plusieurs monstruosités grammaticales (« Pourquoi vous ne leur demandé pas », « vous ai présenté par… », j’en passe et d’aussi laids). Et le traducteur ne connaît visiblement pas la différence entre futur et conditionnel. Ajoutez à cela un nombre assez conséquent de coquilles, et on se dit que l’éditeur n’a pas fait faire le travail de relecture qui s’imposait. Dommage. |
#2
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Très bonne critique.
A noter que par rapport à l' oeuvre originale, le format est fortement réduit. |
#3
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Merci.
Je ne connais pas la vo. D'après ce que j'ai trouvé sur le net, ce graphic novel est paru en 1988 dans l'indifférence générale, et il aura fallu attendre sa réédition en 1996 pour qu'il trouve son public. |
#4
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Le format d' origine est un format magazine, ou ce que l' on appellait avant un format Graphic Novel.
C' est vrai qu' il s' est apparemment mieux vendu dans les années 90 et 2000 que lors de sa sortie. Il a d' ailleurs connu plusieurs rééditions (au moins 2) depuis 1996. |
#5
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J'ai acheté l'original plusieurs fois ces 15 dernières années (car souvent, par pure bonté d'ame, je l'ai revendu à un ami nécéssiteux
C'est énorme. Il n'y a quasiment aucun défaut (à part peut-être, justement, le trop grand talent de Baker, qui peut peut-être, quelque part, nuire (je ne sais pas si vous voyez ce que je veux dire..) Cela mérite un 18/20 bien tassé, alors que Why i hate Saturn ne vaut que 17,50, Hoooouuuuhh!!!
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Il est impossible de faire comprendre quelque chose à quelqu'un
si son niveau de vie dépend directement du fait qu'il ne la comprenne pas. |
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