BONE, One Volume Edition : la critique qui tue !

[Blackie]

'Faut qu'j'arrete de faire des titres aussi ringards que ça
J'en vois déjà certains se dire "tiens, le One volume Edition n'est qu'un pretexte pour faire une critique" et je leur repondrais sans hésiter "ben ouais et alors ?". En fait (attention passage passionant...), je n'avais jamais lu Bone à ce jour et claquer je ne sais combien dans l'édition Delcourt (honéreuse au possible) ne me tentais pas plus que ça. Jusqu'au jour où je découvris Amazon.com qui m'offrait ces 1300 pages pour 20$, alors j'ai craqué .

Si vous voulez des extraits de Bone, c'est ICI



Commençons par le commencement, qu'est ce que ça raconte grosso modo Bone ?
Un résumé ultra succint : 3 Bone (Fone, Phoney et Smiley), veulent rentrer à Boneville, ils cherchent leurs chemins quand soudain il se retrouvent brutalement séparés par une nuée d'insectes et perdus dans une foret peuplée de créatures en tout genre. Ils essayent de se retrouver mais rencontrent sur leurs chemins de nombreux personnages, ils vont apprendre que quelque chose se trame dans cette foret, et là c'est le début d'une grande aventure. Pour faire simple, j'ai résumé les 30 premières pages du bouquin et comme je n'ai pas vraiment envie de reveler cette histoire inoubliable, je vous laisse le plaisir de la découvrir !

Qu'est ce qu'il se passe une fois que l'on referme ce petit parpaing de 1300 pages ?

On est aux anges, enfin du moins JE suis aux anges. Ce qui m'a le plus plu dans ce comics, ce sont en premier lieu, les personnages. Les 3 bones sont excellents et possèdent chacuns des caractéristiques unique. Smiley le comique, Fone le gars sympa et Phoney le vénal. Les autres perso' qui forment le clan des "gentils" sont très travaillés eux aussi. Thorn la femme valeureuse (pour une fois qu'une gonzesse ne tient pas le rôle d'une potiche on ne va pas s'en plaindre), Gran'ma Ben la vieille un peu sage et forte comme un boeuf, Lucius le vieux baraqué. Coté méchant c'est pareil, on a Briar la méchante de base, Kingdok le sbire de service et ses serviteurs les Rats creatures débiles mais terrifiants... Bref tout les personnages possedent un certain charisme et montrent que Jeff Smith soignent ses protagonistes. De plus le mélange du tout est pretexte à des confrontations de personnalités exceptionnelles (Lucius/Phoney par exemple, poilant !). En gros c'est maitrisé.
Mais que seraient ces personnages sans cette incroyable histoire qui leur donne tant de relief. Et là moi je dis attention, pluie d'éloges à 12h !
L'histoire... que dire dessus si ce n'est que l'on est sans cesse transporté et charmé par cet univers unique. Les 434 premières pages (ça c'est de la précision !) mettent le lecteur dans le bain. On nous présente les différents personnages (gentils comme méchants) par le biais de différentes situations toutes plus réussies les unes que les autres. Le passage du bar avec Phoney et smiley embauchés par Lucius ou la course de vache sont tout simplement exceptionnels. On rigole et on s'emerveille. Une fois que le père Smith a planté le décors, il décide de passer à une chose totalement différente, la grande aventure.
Les 900 pages restantes relatent cette fameuse aventure. Et là, je m'incline. L'auteur a une imagination débordante. On passe d'une histoire qui se limitait à de petites situations cocasses, à une aventure épique. Encore une fois les péripéties sont variées (oscillant entre recherches et actions), les rencontres sont encore plus nombreuses (arf celle avec Rrrrroque Ja, pouffante à souhait !). Cette aventure parlons en. Une terrible bataille se prépare entre les Rats creatures et les humains. Au cours de cette préparation, l'auteur parfait son le monde qu'il a créé à coup de légende (Dragons, enfant sauveur, ville nouvelle). La découverte de la cité d'Athea en témoigne. Il a passé près de 995 pages à nous présenter son univers (Barrelhaven, sa foret, ses reliefs) qu'il passe à une autre ville et donc à d'autres coutumes, sans problème. Impressionant, voilà ce que je me suis exclamé lorsque j'ai lu cette dernière partie de Bone. Le comics se clos avec la fameuse bataille, sorte de guerre épique à la Seigneur de anneaux, donc réussie quoi. Et la fin, qui ne fait pas trop dans le Happy End, est tout aussi réussie et travaillée que le reste. J'ai enquillé ces 1300 pages où ça jacte pas mal (et en VO s'il vous plait) en l'espace d'une semaine tant le récit m'a captivé.

L'autre point sur lequel j'aimerais insister, c'est concernant la construction de l'histoire. Smith aime bien séparer les chemins de ses héros, et là encore force est de constater que c'est un génie. Le fait de suivre plusieurs "histoires" en même temps permet à l'auteur de sans cesse renouveler le plaisir de lecture. Quand on croit avoir une réponse avec un perso', Jeff "le vicieux" passe à un autre et c'est cet enchevetrement perpetuel de cliffhanger qui fait la force de ce comics.

Cartoon vous avez dit Cartoon ?

Après s'être pris une grosse baffe par son histoire, Smith nous en remet une avec son dessin. Fan du style Cartoon en général, je ne peux être que comblé par le travail accomplit par l'auteur. Les personnages, aussi simplistes soient ils, sont vivants. Voilà c'est le terme, Bone c'est vivant. Les animaux sont superbes, les décors sont à pleurer, les humains sont détaillés... Smith en met plein la vue. De plus le coté noir et blanc, qui joue parfois en défaveur de certains auteurs, embellit le tout. Simplement je dirais que Bone c'est super beau !

Et l'édition, c'est de la merde ?

Pas vraiment merdique, c'est une édition à 20$ quoi. 1300 pages, la reliure est costaude (très très souple). Seuls le papier (un peu trop fin à mon gout, limite transparent) et le manque d'illustrations gache un peu le tout. Enfin pour 20$ c'est déja très bien !

Le mot de la fin

Pour finir (car c'est l'heure...), pas vraiment de point concrètement négatif. Seule certaines longueures dans les dialogues sont à signaler de ci de là et c'est ce qui empeche la série d'atteindre le seuil de perfection. Quand je vois le 4ème de couvertures avec le lot de récompenses obtenues par l'auteur, je ne peut m'empecher de me dire que c'est amplement merité. Bone est une série passionante, impressionante et drôle. Un chef d'oeuvre que je hisse juste devant Powers (qui était premier) dans ma comicthèque idéale. Assurément inoubliable !

[Ben Wawe]

super critique.

[Monsieur Mehdi (expert en connerie)]

Comment je te hais toi la bas derriere tes mangas.A chaque fois que tu fais une critique,j'ai envie d'acheter le bouquin dont tu parles. Tu m'enerveeeeeeeesssssss

[John Keats]

Moi je dis prends en de la graine Rebroff! Y en a qui sont capables de faire de belles critiques sur un truc qu'ils ont lu et aimé!

[max.faraday]

ha ben ça, il faut le prendre ce one volume, j'ai mis 2 mois à le lire mais qu'est-ce que c'téait bon !

[Monsieur Mehdi (expert en connerie)]

ca se trouve encore cette edition a 20 dollars la????

[gillesC]

Heu, c'est bien plus de 20$ cover price...

[Monsieur Mehdi (expert en connerie)]

oh la,c'est combien????

[gillesC]

Genre 2 fois plus.
Enfin, le petit format passe assez bien... mais les belles forêts manquent un peu..

[Monsieur Mehdi (expert en connerie)]

dis,tu vois sur les murs,le truc qui coule???C'est ma cervelle qui vient d'imploser....

[gillesC]

Ben, 40 au lieu de ... hum... à vue de nez, plus de 100...

[manou]

Des photos du bouquin:

http://buzzcomics.net/showthread.php...6&page=2&pp=18


Un chef d'oeuvre, tout simplement.

[Ivan Rebroff]

Pas mieux. Si ce n'est que tu ne parles pas de Bartleby, l'âme vive de ce comic-book (bon, apparu à la moitié de ces 1314 pages).
Bon, en ce qui me concerne, vacances dans la campagne périgourdine obligent, j'ai dévoré ce pavé en 5 jours. Je commençais, affalé sur un transat face au soleil, en me disant que j'allais en lire un ou deux chapitres. Trois heures plus tard, je reposais ce livre, repu, le sourire aux lèvres. Je ne veux pas être redondant avec les propos de Blackie, il a tout dit, les personnages sont attachants, l'histoire apparemment anecdotique prend toute son ampleur sans qu'on s'en rende compte (alors que des indices sont distillés dès le début), le trait, même simple, est efficace, et le storytelling de Jeff Smith est impeccable (pas sans rappeler un certain JRR Tolkien, surtout sur la troisième partie). Quand on referme pour la dernière fois ce comic-book, c'est avec un sourire amer: content d'être allé jusqu'au bout de l'aventure avec tous ces personnages attachants (Luciuuuus), mais triste de devoir les quitter comme ça.

[gillesC]

Tout cela est si vrai..

(A part peut-être le lieu péri-gourdin. 8))


Bon, bientôt le Cerebus One Volume.

[Monsieur Mehdi (expert en connerie)]

bon,Rebroff s'y met,je vais devoir l'acquerir... Pauvre porte monaie.Gilleeeeeeeeeesssssss!!!!!T'en as pas cher j'espere???