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ambient (& abstract) comics
warren ellis m'a aujourd'hui interessé avec un "bad signal" sur les "ambient comics", une sorte de concept imaginaire.
il dit ça: Imagine there was such a thing as Ambient Fiction. There are very probably lots of examples around. Mind working slightly faster than mind's traps and editing software tonight. Works you can dip into and out of, like treatises and long non-fiction works, and still draw complete little micro-experiences from, as you do in ambient music. A flow, or combination of flows, of word and picture that constitutes an ideational visual soundtrack, if you like. The pure imagining of ambient music was that sound was used as you'd use light. You want constancy from light. You want to be able to ignore it, or drift away from it, but also to be able to focus on it, to study and enjoy it. Throw away the notion of complex plot. Only the simplest of dramatic engines required -- just setting characters, themes and relationships in motion. Creating a string of moments and conversations and sequences that CAN add to a whole, but don't necessarily HAVE to. Great for a cheap 100-page print book, prob. more feasible for the webcomic, which deals in small chunks often by necessity. But it'd be nicer for the print book -- something you drift in and out of, draw inspiration from, savour the evocations it causes. Something you forget you're reading. There. Needed to get that out of my head. I'm sure it makes no sense at all, but it's been bugging me for three days. Now I can use that headspace for more important things, like being pissed off that I'm probably going to have to take my cane with me to Canada next month. The end. Rattle your jewellery. Bed made of vaginas. Drop of the creature. Let's away. -- W et même si je ne vois pas non plus à quoi ça pourrait ressembler, je trouve ça interessant, j'ai un problème de manque d'abstraction quand j'éssaye d'écrire des bd et je suppose que ça ne peut marcher theoriquement que pour un scenariste/dessinateur plus que pour un pauvre scripteur comme moi. l'abstraction en film peut marcher grace à la musique, aux regards, un film comme lost highway peut correspondre vaguement comme fiction, SANS SOLEIL peut être un meilleur exemple d'"ambient film" sur le côté on quitte, on y revient, on le regarde de loin puis de pres, mais ce n'est pas vraiment une fiction.mais bon, moultes flims experimentaux mais fictionnels peuvent marcher je pense. en prose, par le tout pouvoir des mots, ça peut aussi fonctionner même en fiction. mais en bd, créer un interet dans cette direction me parait dur (à part des jolis dessins). mais je n'ai jamais trop réflechi aux webcomics. allez, vous avez trois heures pour disserter là-dessus: qu'est-ce que hein? |
#2
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What huh?
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La liste des comics sur lesquels j'ai bossé chez MARVEL. |
#3
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J'ai l'impression que la Kaballah Quest peut marcher comme ça, que tu peux prendre n'importe quel épisode et l'ouvrir n'importe où et capter complètement toute la combinaison conceptuelle/esthétique/émotionnelle (l'ambiance, quoi) d'une scène isolée, autant qu'en lisant l'épisode dans sa totalité, sans que les pages précédentes ou suivantes te manquent.
Niveau prose, Burroughs rentre pour moi totalement dans cette catégorie. Tu lis une page de Burroughs tous les lundi soir, et l'oeuvre vit normalement, l'ambiance est là à toutes les échelles - les thèmes, le style, la portée sont véhiculés au niveau de la phrase, du paragraphe, du chapitre, du roman. Je lis la trilogie Ticket/Machine/Nova comme ça, et ça passe très bien. Du roman qui se lit comme de la poésie.
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Achète mon âme ! "Today a young man on acid realised that all matter is merely energy condensed to a slow vabration, that we are all one consciousness experiencing itself subjectively, there is no such thing as death, life is only a dream and we are the imagination of ourselves. Here's Tom with the weather!" |
#4
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Ceci dit, je ne vois pas trop en quoi Burroughs est du roman... |
#5
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"je ne vois pas en quoi en quoi burroughs est du roman"?
mais oui, en prose ça marche plus facilement. la question se posait au niveau bd. ouais, la kaballah quest ne me parait pas marcher non plus à ce jeu. mais ça peut être élaboré et sensitif, ça peut être peu palpable mais très sensé dès que tu porte de l'attention -là exactement où tu portes de l'attention - sans que l'ensemble pusse rééllement prendre forme si on part sur l'idée que la bd est le seul medium où fonctionnent obligatoirement les deux hemisphères, c'est plus dur de la sentir inpalpable et d'en sortir là où la prose peut laisser l'hemisphère droit se balader tout seul et la musique le gauche. créer la confusion, l'abstraction, laisser la tête se balader ailleurs tout en lisant. il faudrait un type de connexion mot/image qui zappe les utilisations habituelles, surtout du mot. (si il y a que de l'image c'est de la triche) J'aimerai bien relire Rogan Gosh là tout de suite, ça peut être un peu de ça, la bd ne fait pas sens, c'est toutes les directions à la fois et chaque souvenir de scène passée ou future est complétement autre selon la scène que tu lis maintenant. je pense aussi à mark beyer, un truc comme ça je sais plus son nom il a fait la couverture du "locus solus" de john zorn et une histoire avec Moore dans un Raw, j'avais vu des planches de lui totalement abstraites dans leurs construction, je ne me rappelle plus bien. |
#6
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Après, l'abstraction aussi peut ne pas fonctionner.
Tout dépends du réflexe du lecteur: essaye-t-il que sa lecture fasse sens? OU veut-il juste faire une expérience? Moi, j'ai envie de sens quand je lis et de trip quand j'écoute de la musique.. Une chanson qui raconte une histoire par une narration dans ses paroles loupe son but à mon avis. Je crois que la lecture mensuelle d'une sempiternelle série archétypale avec des persos comme Superman, Batman ou Spider-man peut devenir une sorte d'ambient comics (pas tout à fait dans le sens où l'entends Ellis, mais pas loin). On lit ça en n'étant jamais surpris, on connaît trés trés bien les persos et on l'oublie aussitôt. POurtant on aime ça... Ouais, y'a un truc là. |
#7
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l'envie de sens est différente, un trip est une histoire qui nous emmene d'un bout à l'autre mais dont l'impression compte plus que la compréhension (après, oui, en musique l'"histoire" est difficlement raconté avec les mots, plus par la construction musicale des sons- quoique tom waits raconte des histoires, clairement, dans ses paroles et ça marche). ce qui se passe comme logique dans la conception est très différent de ce qu'on en tire dans l'appreciation.
je veux un sens, c'est pas automatiquement une ligne droite et n'empèche pas l'aspect "experience" (promethea, bon) de l'appreciation. ton lien avec les comics pop iconique peut marcher, ouais, dans l'absolu. mais les modes de lectures, les raisons pour lesquels "on aime ça" ne sont pas du tout ça. le dernier arc d'invisibles, avec ses schémas répétitifs qui s'accélèrent (refletant les schémas répétitifs depuis le début de la série) me parait avoir ce fonctionement transe à sa façon; du moins tel que c'est conçu, pas le résultat. allez, j'offre mon cerveau à l'obsession autour de cette idée aujourd'hui, c'est pas comme si il avait mieux à faire. |
#8
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Effectivement, en y pensant bien, en terme de comics conçus pour l'hémisphère droit seulement, les prermiers trucs à me venir à l'idée sont des Milligan/MacCarthy. Peut-être Rogan Gosh, mais surtout Freakwave.
Quoi que non, merde. Si l'hémisphère gauche est aux mots et le droit aux images (Moore simplifie ça comme ça dans Promethea 32), le déséquilibrage total par le medium bd me semble difficile à atteindre. Chais po. Je vais retourner à des gens qui se tapent, je suis sûr que je réussirai à greffer une problématique brillante et vertigineuse dessus.
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#9
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Ca me ferait penser a du Chris Ware mais en moins chiant.
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When I'm good, I'm good. When I'm bad, I'm better. |
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En même temps je me dirais non, Ware est trop conceptuel, trop uniquement intellectualisant (enfin, "que", non, je parle formellement) que ça ne correspond pas.
Et en même temps, oui, il y a un truc comme ça dans la lecture de genre un "Book of Jokes": personne ne prend ça et lit de cover à cover, ça se feuillette, ça se tourne, tu pars sur un strip ou un texte ou une mention legale ou sur un délire, là, et tu te perds. ça tient plus de la richesse du truc, de tout ce qu'il y a à la fois que d'une approche 'ambient" mais ça donne cette lecture qui ne peut être que fragmentaire, tu sais qu'il y a un truc global, ça doit fonctionner comme un tout mais c'est trop gros pour qu'à un moment ta tête en fasse le tour, tu te balade dedans, tu te perds mais chaque élément indépendant fonctionne tout seul. les "jimmy corrigan", les premier, avant que "l'histoire" se mttre à dominer, ont un peu ce côté là, chaque page fonctionne comme un strip indépendant, il y a un truc, il n'y a rien, il y a les "bonus" un peu partout. |
#11
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En reflechissant a vos couenneries, la, je me dis que la BD ambiante, ca devrait forcement etre lie a une immersion complete du sujet dans le medium, tout en gardant pied dans la realite physique, suffisamment pour qu'il puisse changer son focus inconsciemment, un peu comme la musique ou la tele, ou tu peux passer d'ecouter (ou regarder)regarder a ne pas ecouter, a ecouter un truc en particulier, a juste regarder distraitement les images etc...Peut etre de la bd projetee physiquement autour du lecteur, un peu comme de la realite virtuelle, pourrait approcher du concept. Enfin toi qui as l'avantage sur nous mortels de manger des omelettes aux champignons en lisant Promethea, et qui donc tu as une tete d'avance sur ce que j'essaie d'approcher, la, tu pourras me dire si je suis en train de nager la brasse dans les plantes vertes, ou si...
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#12
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je ne sais pas, dog, on se branle juste le crane gratuitement par plaisir.
dans l'absolu je n'y crois pas: la bd est le seul medium que je peux pas consommer sans y etre. je peux lire de la prose sans me renbdre compte que je lis, voir un flim en laissant mon esprit vaguer, entendre de la musique sans l'écouter (enfin pas comme si je zappai completement le truc, j'absorbe mais sans être immergé, le plaisir peut être dans ce détachement, et pas que pour la musique), en bd je ne peux pas. peut-être que ouais tes projections de mots et d'images marchent mais ce serait techniquement du cinéma experimental ou une performance. le principe de la bd implique que c'est mon esprit qui créé la sequentiallisation donc on tricherait (mais donc, s'il faut que mon esprit créé la sequentialisation je reviens sur le "tout ça n'est pas possible", mon crane doit être actif pour que ce soit une bd) sinon, tu veux pas faire une statue de moi ? |
#13
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Je suis a court de moules.
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Peut-on lire un bd et, en même temps, faire une autre chose qui exige une forme quelconque de concentration, de la même façon qu'on peut écouter de la musique en dessinant, écrivant, parlant ?
A partir du moment où la bd exige d'être tenue devant nos yeux pour exister, et où l'information qu'elle véhicule ne peut qu'être analysée (je regarde ma page) ou ignorée (je la regarde pas) sans position intermédiaire, je ne sais pas si la question est pertinente.
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#15
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Yes, mais j'ai pour ma part du mal a considerer ambiant un truc en papier de 8X15 cm.
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