#16
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Alex Raymond. Comme je l'ai dit plus haut, Alex Toth n'avait pas pour habitude de ménager qui que ce soit, lui le premier. Certains de ses confrères ont eu droit à quelques réflexions plutôt gratinées de sa part quand leur conception du métier différait de la sienne ou que leurs styles ne le séduisaient pas. Pourtant, je ne crois pas que Toth en voulait personnellement aux autres dessinateurs (alors que ses relations avec les editors furent souvent tendues). Que pensait-il, par exemple, d'Alex Raymond, un des artistes majeurs du "golden age" ?
Flash Gordon en action, par Alex Raymond.
Une toile d'Harold von Schmidt. Les courbes contre les angles dans la représentation de l'action !
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#17
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Savage Combat Tales vol. 2, no. 2 (April 1975) : “Warhawk: ‘Chennault Must Die!!” - Script : Archie Goodwin / Art by Alex Toth. Appréciez particulièrement le fait que Toth s'encre alors lui-même, privilège qu'on lui accorda rarement chez Standard, plus la virtuosité du traitement des scènes de combat d'avion et l'habileté avec laquelle il exploite le "gaufrier". Toth rendait hommage à Goodwin comme étant un des meilleurs scénaristes avec lequel il collabora, soulignant sa connaissance de la narration, du découpage, du dessin.
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#18
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(Une de mes bd préférées de Toth, oeuvre tardive et rare, qu'il a écrite, dessinée, encrée et lettrée.)
(Là encore, une histoire de guerre avec des aviateurs, où l'exécution est extraordinaire, avec un dessin simple et efficace, un découpage prodigieux, des "sound effects" puissants. La suggestion du mouvement avec les appareils en vol est incroyable quand on considère l'économie de traits de Toth.) Greg Sadowski, qui a édité Setting the Standard, explique ceci à propos de Toth :
Dernière modification par wildcard ; 31/03/2013 à 18h16. |
#19
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Toth n'est pas mon artiste favori mais tes chroniques sont très interessantes et bien construites.
Merci!
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"Whatever knows fear burns at the man-thing's touch!" Chroniques VO 01/02/20 : Deadpool the end, la fin des New Defenders, Tarot 2, Epic collection X-cutionner's song, ravencroft 1, Doc Strange et Cap Marvel the end, Cap 18 |
#20
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Merci pour les encouragements.
J'ignore si beaucoup de gens consultent ce topic (ça ne poste pas des masses en tout cas), mais je m'en fous car celui-ci me tient à coeur. Si ça donne envie de lire ou relire Toth, ça sera déjà ça. |
#21
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"Simplify ! Simplify ! Simplify !"
C'était le conseil que répétait sans cesse Sol Harrison, manager de DC, quand Alex Toth y travailla à la fin des années 40. Harrison fut l'autre mentor de l'artiste (avec Shelly Mayer). Sol Harrison Sur le site www.tothfans.com, on trouve ce document :
Toth raconte :
"Gorgeous and groovy art !" |
#22
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Je ne connaissais ce récit de HOUSE OF SECRETS avec Marv Wolfman. Superbe. Je sais qu'il a dessiné de magnifiques planches de BLACK CANARY. Je voudrais bien revoir cette planche où elle est en moto. Elle est formidable. |
#23
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#24
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Une couverture qui aurait déplu au maître car il trouvait aberrant que l'intérieur de la cape de Zorro soit colorisée en rouge... The Complete Classic Adventures of Zorro rassemble 16 épisodes de l'adaptation de la série télévisée produite par Disney, écrits et dessinés par Alex Toth en 1959, réédités en 2001 par Image Comics. * Dans la préface de cet ouvrage, Howard Chaykin résume parfaitement le "cas" Alex Toth : de la même génération que d'autres artistes mythiques, comme Joe Kubert, Carmine Infantino, ou Gil Kane, cet auteur complet était considéré comme le meilleur de tous, aussi bien loué par de fameux prédécesseurs comme Milton Caniff et Noel Sickles que copié par une foule de graphistes postérieurs (de David Mazzucchelli à Chris Samnee en passant par David Aja, Gabriel Hardman, Cliff Chiang, Michael Lark, Darwyn Cooke et j'en oublie). "L'artiste des artistes" en somme, comme il est surnommé. Zorro #1 : "Presenting Zorro" Toth s'est illustré dans tous les genres : il a dessiné des westerns, des récits de guerre, d'horreur, des histoires romantiques.Il n'appréciait guère les super-héros même s'il a touché à des icones DC (Flash, Green Lantern...) ou Marvel (X-Men, première génération, où il finalisa quelques planches de Kirby), et il a dans les années 60-70 activement participé à leurs designs pour les studios d'animation Hanna-Barbera (avec des séries comme Super Friends, Space Ghost...). On lui doit d'ailleurs les graphismes du dessin animé Scooby-Doo. Sa science du design et du storytelling en fait l'égal de toutes ces légendes. Et ses épisodes de Zorro en apportent la preuve. The Complete Classic Adventures of Zorro est l'adaptation en bande dessinée de la sére télévisée produite par Disney à la fin des années 50, avec Guy Williams dans le rôle du "Renard" et de son alter ego Don Diego De La Vega. Cet album rassemble 16 épisodes au format variable (entre une vingtaine et une dizaine de pages, dont une aventure en deux parties - The Ghost Of The Mission). Guy Williams, l'interprète de Don Diego de la Vega alias Zorro, dans la série télé. A l'époque, Alex Toth accepte ce travail alors qu'il s'est installé à Los Angeles : il a donc 30 ans et déjà de nombreuses contributions dans divers registres à son actif. Parfois, il réalise des planches sans même être crédité ! Mais déjà il s'est essayé à des adaptations en comics de productions cinéma et télé et son professionalisme est reconnu : sa technique est plus que parfaite, quand bien même il ne s'entend pas avec les coloristes qu'on lui impose (il préfère d'ailleurs le noir et blanc, et effectuera lui-même, quelquefois, ses colorisations), il est ponctuel et surtout il sait ce qui convient pour passer d'un média à l'autre - ainsi quand il recevra les premiers scripts de Zorro, il impose à l'éditeur des coupes importantes dans les descriptions et les dialogues, qu'il juge trop abondants. Résultat : une narration d'une redoutable efficacité avec un découpage sobre (avec un usage régulier du "gaufrier" - 6 cases d'égale valeur sur trois bandes par planche) mais où chaque plan est à la fois une véritable épure et un modèle de composition. L'adaptation respecte la matériau d'origine : on y retrouve les standards hérités de l'oeuvre de Johnston McCulley, créée en 1919, avec un Zorro plus rusé que batailleur (peu de duels à l'épée en vérité, mais mis en scène avec swing), Don Diego faussement emprunté quand il est accusé par le Capitaine Monastario ou complice avec ce sympathique lourdaud de Sergent Garcia, des señoritas d'une classe folle, le tout situé dans la Californie de la première moitié du XIXème siècle quand les espagnols tenaient la province et que Los Angeles n'était encore qu'un pueblo sous la coupe de riches propriétaires terriens et de militaires. C'est un régal à lire - que dis-je ? A dévorer tant on est pris par ces courts récits où le souffle de l'aventure se marie parfaitement avec l'humour bon enfant de Disney. "Zorro : The King's Emissary" Maître du clair-obscur, il tire les meilleurs effets d'à-plats d'un noir profond qui donnent des contrastes saisissants à ses images, valorisent les valeurs d'un plan aussi bien dans des cadres étroits que des plans larges, et suggèrent le mouvement admirablement (en jouant sur la poussière produite par une chevauchée par exemple ou par l'enchaînement subtil des vignettes avec des entrées et des sorties de personnages d'une fluidité si aboutie qu'elles sont quasiment imperceptibles). Par ailleurs, la réédition par Image Comics bénéficie de l'addition des nuances de gris par Raymond Fehrenbach telles que les avaient indiquées Toth : ce bonus esthétique donne un cachet magnifique aux dessins sans les altérer. Toth gardera toujours une affection pour le personnage en le dessinant jusqu'à la fin de sa vie. Le storytelling selon Toth ressemble à la danse selon Fred Astaire : tout paraît étonnamement simple, évident, mais exprime une réflexion d'une intelligence infaillible sur la manière de raconter/chorégraphier des séquences. Toute sa vie, il ne cessera ainsi d'affuter cette méthode du "less is more", gommant de plus en plus tout ce qui freine la lisibilité et le rythme de la lecture. Lire Alex Toth, c'est à la fois un plaisir car c'est immédiatement accessible, c'est beau et c'est instructif : on a souvent le sentiment en tournant les pages d'apprendre comment faire une bonne bande dessinée sans aucune esbrouffe, en restant dans un classicisme chic, intemporel, indémodable. L'interprète favori de Toth pour jouer Zorro était Tyrone Power (il détestait Douglas Fairbanks qu'il trouvait trop "poseur"), mais on il s'est inspiré d'Erroll Flynn pour le dessiner. Si Eisner a fait exploser les barrières de l'art séquentiel, alors Toth a certainement été celui qui a su le mieux en exploiter les contraintes académiques, en acceptant les limites pour mieux en exposer les charmes. Une des cartes que dessinait Toth et qu'il envoyait à ses (chanceux) amis. Dernière modification par wildcard ; 03/04/2013 à 18h31. |
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Je crois que c'est le premier des taf de Toth que j'ai vus et remarques (je sais plus dans quoi par contre). Faut dire que le perso se prete tres bien a des explorations graphiques en noir et blanc, mais il y a aussi une maitrise de l'espace et de l'action bluffante. Et il y a deja cette solidite, ce sens de l'espace, le jeu sur la profondeur en n'utilisant que la gestion des valeurs, cette fluidite incroyable. Et c'est surtout vrai que quand il a revisite son perso plus tard, avec son style beaucoup plus epure par son passage dans le dessin anime (il a aussi fait une jolie deuxieme carriere la dedans, comme Kirby), la on peut VRAIMENT parler de "pas une ligne en trop, ou approchant, et ca tue carrement.
Un lien sur un episode complete de son Zorro de 1959, en couleurs. Plusieurs autres episodes completes de la meme periode. Je sais pas si ca ete ete deja linke, mais, donc, oui, un gros blog avec plein d'episodes complets par Toth, couvrant plus de 30 ans de sa carriere.
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When I'm good, I'm good. When I'm bad, I'm better. Dernière modification par mr nix ; 03/04/2013 à 19h10. |
#26
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Tiens d'ailleurs c'est bizarre, les planches plus haut comme celle-ci...
...semblent avoir un traitement en tramage qui n'existe pas dans la version comic originale (les ombres sont differentes). Remasterisation par Toth lui-meme?
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When I'm good, I'm good. When I'm bad, I'm better. |
#27
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Traduit par Glénat en 2011.
Pour MrNix, soit Le Journal de Mickey vers 1965, soit le Futuropolis en 1990 (qui ne reprends que la moitié des épisodes, faillite avant le tome 2 annoncé). |
#28
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Mickey probablement.
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When I'm good, I'm good. When I'm bad, I'm better. |
#29
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Merci pour les liens, Nix.
Et l'échange Toth-Rude est un grand moment : le "Dude" a toujours été un admirateur de Toth et quand il lui a soumis ses dessins, Toth, fidèle à lui-même et son "éducation" à la dure, a pointé toutes ses erreurs (enchaînements dans le découpage notamment). Il faut comprendre que pour Toth, c'était la méthode avec laquelle ses premiers mentors (Mayer et Harrison chez DC) le traitait : ça ne rigolait pas, quand ça n'allait pas, les pages étaient déchirées devant l'artiste ! Je crois que Rude a été vexé sur le coup, mais qu'ensuite il a admis que les remarques de Toth, sa sévérité, lui ont été profitables. Les planches de Zorro dans l'édition Image (Glénat en vf) sont telles que voulues par Toth (qui détestait la colorisation imposée à l'époque, et qui, d'une manière générale, dès le début de sa carrière, annotait ses planches pour l'encrage - quand il ne le faisait pas lui-même - , le lettrage, les couleurs - il préférait aussi le noir et blanc car il avait un problème de vue qui l'empêchait de distinguer certaines nuances). Quand il a travaillé dans l'animation comme storyboarder-designer chez Hanna-Barbera, il était consterné par le niveau des dessinateurs :
(Pour la petite histoire, Rude a aussi subi des remarques très acerbes de John Byrne quand celui-ci a décortiqué des planches de The Moth, où il pointait des bizarreries d'un plan à l'autre...) Dernière modification par wildcard ; 04/04/2013 à 17h39. |
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alex toth |
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