Breaking Bad: meth, mensonges & cancéro

[HiPs!]

C'est tout à fait juste cette analyse. Le problème que je vois, que je ressens plutôt, c'est que l'errance de WW, à la fois dans ses actions propres, mais également dans la manière de Gilligan de les mettre en scène, i.e en laissant le spectateur avoir un coup d'avance sur les évènements, m'ont fait m'éloigner du perso.

On ne peut plus être dans la même position empathiquement tordue quand un personnage en sait moins que celui qui regarde. Enfin, il me semble. J'ai le sentiment que le lien qu'on a vis à vis de WW ne marche que lorsqu'il nous est supérieur et ce, même quand il commet les pires atrocités.

La dernière scène de l'épisode était révélatrice pour cela. J'ai cru, par son regard, une espèce de demi-sourire de Cranston qu'il m'a semblé percevoir, le fait de s'attarder le temps de quelques plans sur des détails, qu'il avait justement une carte dans sa manche comme il nous y avait habitué par le passé. Je ne sais pas si c'est parce que j'ai pris de mauvaises habitudes ou si la mise en scène tentait de nous induire en erreur là dessus.
Or, le joker capable de l'extirper de son pétrin (suspense) est en fait une sorte de deux ex machina sur laquelle il n'a aucune prise ni contrôle.

Le résultat, pour moi, est qu'à l'heure actuelle, l'identification avec Walter par les questionnements qu'il me renvoie en miroir est (définitivement?) morte. Pour continuer dans la métaphore antique après le noeud gordien, non seulement Walter a franchi le rubicon (mais c'est plus un ressenti et une accumulation de faits qu'un fait précis si j'y réfléchis bien) mais ne plus le sentir maître de ses actions m'a fait m'en désintéresser totalement. Et à trois épisodes de la fin, m'étonnerait que j'ai une épiphanie.

Alors, quoi faire? Reporter mon empathie sur Jesse? C'est ce que les scénaristes tentent de faire en montrant le sidekick prendre le large. Mais Jesse reste Jesse, le gosse paumé, destiné à rester l'accessoire des actions d'autres personnages. Avant hier Walter. Hier, Mike. Aujourd'hui Hank.

Au final, je me sens orphelin de l'attachement profond que j'avais pour ces persos.

[mr nix]

Oui c'est marrant, j'avais exactement la meme impression que toi mais sur la premiere moitie de la mi-saison, et sur la saison precedente, que j'ai vraiment regardees pour le cote popcorn machiavelique. Et la justement, bizarrement, le fait d'avoir fait passer, ou redistribue, le capital d'antipathie tres largement sur le reste du cast (Hank, sa femme, Skye, meme Jessie), et en donnant des pistes d'un Walter peut etre plus empathique (OK, c'est peut etre en surface, et il y a definitivement une lutte interieure entre Old Walt et Walt le Survivant), je sais pas, ca m'a fait me reinteresser aux fondamentaux du perso. ET je trouve que ca fonctionne, ce cote du spectateur qui se mord les doigts en devinant ce qui va se passer (et encourage a une sorte de confort de croire savoir ce qui va se passer). Il y a ce cote film d'horreur "n'ouvre pas cette porte! Nooon!" avec le mec qui ouvre quand meme la porte, que je trouve efficace. Et surtout je pense que les vraies surprises, et la vraie roublardise de Walter cont ressortir avant la fin, j'ai confiance.

[HiPs!]

Ah ouais, c'est rigolo, pour toi, Hank, Marie, Skyler et Jesse ont acquis une part d'antipathie? Pourquoi, parce qu'ils contrecarrent Walter?

(Remarque, moi, c'est Junior niaiseux et Saul useless qui m'ont un poil gonflé dans le dernier.)

Et à bien y réfléchir, concernant Hank et sa femme, mes sentiments sont ambivalents. Je suis un peu perdu les concernant. Pour Sky aussi, mais c'est plus ancien. Bon, en même temps l'ambivalence émotionnelle est l'un des principaux ressorts de la série.

[mr nix]

Skye c'est une continuation, et elle franchit un pas de plus maintenant.

Hank et sa femme, c'est plutot evident.

Jesse, c'est surtout l'envie de le claquer.

Et surtout, en l'absence d'un grand vilain fascinant, comme l'a ete Gus (je trouve le gang de rednecks plus fonctionnel que charismatique), ca met plus de saligoterie sur le reste du cast principal.

Junior, quand meme! Il est attachant ce gamin...

	Citation:			Posté par HiPs!
	Ah ouais, c'est rigolo, pour toi, Hank, Marie, Skyler et Jesse ont acquis une part d'antipathie? Pourquoi, parce qu'ils contrecarrent Walter? (Remarque, moi, c'est Junior niaiseux et Saul useless qui m'ont un poil gonflé dans le dernier.) Et à bien y réfléchir, concernant Hank et sa femme, mes sentiments sont ambivalents. Je suis un peu perdu les concernant. Pour Sky aussi, mais c'est plus ancien. Bon, en même temps l'ambivalence émotionnelle est l'un des principaux ressorts de la série.

[HiPs!]

	Citation:			Posté par mr nix
	Hank et sa femme, c'est plutot evident.

Ben non, pas si évident, en tout cas très subjectif. Dans mon esprit, Hank a vraiment suivi une courbe de sympathie inverse à celui de Walter. Du Vic Mackey de banlieue un peu lourdos qu'il était au tout début, il est devenu un perso super attachant. J'aime son côté pitbull neurasthénique, l'amour qu'il a pour sa femme, son rapport avec Jr, certes un peu passé à la trappe dans les dernières saisons.

[mr nix]

Oui, on n'a pas le meme ressenti sur leur comportement sur cette demi saison...

[anteus]

better can Saul, le spin-off dédié à Saul Goodman verra bien le jour!
(oui bon une source un peu nulle, mais une source quand même!)

http://www.telerama.fr/series-tv/le-...our,102189.php

[mr nix]

Ozymandiass-kicked. Jamais vu un episode de la serie passer a une vitesse aussi fulgurante.

[Bootman]

C'est vrai que j'ai pas vu le temps passer en le regardant... je suis encore sous le choc punaise

[anteus]

Finalement j'apprécie bien Hank

[HiPs!]

Que dire?

[mr nix]

Il y a vraiment une scene enorme (tu devineras sans peine laquelle) ou le truc dont on discutait l'autre jour, la predictabilite de Walter, prend tout son sens, et ou il y a un vrai plaisir a deviner ses intentions, comme avec un vieux pote qui va sortir une connerie a des gens, et ou des la premiere phrase tu SAIS exactement comment il va les embrouiller, meme si franchement tu n'y aurais pas forcement pense toi-meme a l'origine. Rien que pour cette scene, ce build-up de complicite passive valait le coup a mon sens. On passe quasiment en premiere personne et la charge emotionnelle a mon avis passe de maniere bien plus efficace. Non pas que Walt ne m'ait pas surpris du tout dans cet episode, mais on va pas spoiler.

[belcantan]

	Citation:			Posté par mr nix
	Il y a vraiment une scene enorme (tu devineras sans peine laquelle) ou le truc dont on discutait l'autre jour, la predictabilite de Walter, prend tout son sens, et ou il y a un vrai plaisir a deviner ses intentions, comme avec un vieux pote qui va sortir une connerie a des gens, et ou des la premiere phrase tu SAIS exactement comment il va les embrouiller, meme si franchement tu n'y aurais pas forcement pense toi-meme a l'origine. Rien que pour cette scene, ce build-up de complicite passive valait le coup a mon sens. On passe quasiment en premiere personne et la charge emotionnelle a mon avis passe de maniere bien plus efficace. Non pas que Walt ne m'ait pas surpris du tout dans cet episode, mais on va pas spoiler.

Je trouve surtout (aprés 24 h de recul sur l'épisode) que finalement, il n'y a pas vraiment de surprises dans le comportement de Walt. Je me suis surtout posé la question de savoir jusqu'où il était prêt à aller.

Et n'oublions pas qu'il reste deux épisodes, m^me si celui-ci avait des allures de Final

[HiPs!]

	Citation:			Posté par mr nix
	Il y a vraiment une scene enorme (tu devineras sans peine laquelle) ou le truc dont on discutait l'autre jour, la predictabilite de Walter, prend tout son sens, et ou il y a un vrai plaisir a deviner ses intentions, comme avec un vieux pote qui va sortir une connerie a des gens, et ou des la premiere phrase tu SAIS exactement comment il va les embrouiller, meme si franchement tu n'y aurais pas forcement pense toi-meme a l'origine. Rien que pour cette scene, ce build-up de complicite passive valait le coup a mon sens. On passe quasiment en premiere personne et la charge emotionnelle a mon avis passe de maniere bien plus efficace. Non pas que Walt ne m'ait pas surpris du tout dans cet episode, mais on va pas spoiler.

Là où l'épisode est fort, effectivement, c'est que Walt y balance entre la sale pourriture qu'il est devenu (ou qu'il a toujours été) et son attachement viscéral à la notion de famille, pour laquelle il est prêt à tout et qui a toujours été ce qui a contribué à légitimer ses actions ou à les excuser en partie aux yeux du spectateur.

[axlreznor]

Tain, j'ai hate d'etre a ce soir ... Bad Walt? Good Walt ? ... Suspens !