The last Starfighter : Et s'il n'en reste qu'un...

[zaitchick]

Couv' de L'Ecran fantastique, juin 1985.

Une production Universal/Lorimar (la firme qui produisit Dallas - AIE !), sortie en 1984 aux Etats-Unis et réalisée par Nick Castle - qui jouait le tueur fou d'Halloween et fut le scénariste de New-York 1997 - et donc, aussi, de Banlieue 13.

The Last Starfighter (en français... Starfighter) nous conte les aventures d'Alex qui est très fort au jeu vidéo... Il arrive même à battre le record du jeu The Last Starfighter au grand émoi de toute la petite communauté de redneck au milieu de laquelle il vit, dans un trou perdu des Etats-Unis.


Le héros et sa fiancée - c'est vrai qu'il a une belle tête de vainqueur.

Seulement voilà, ce qu'Alex ignore, c'est que la console a été placée par l'agent recruteur d'un empire galactique menacé par l'envahisseur Kodan. Le jeu reproduit les conditions de combat dans l'espace à l'identique. Ni une, ni deux, voilà Alex embarqué par l'équivoque Centauri pour rejoindre l'élite des pilotes de l'Empire, laissant derrière lui sa fiancée... Et un double de lui même pour camoufler son absence.


Centauri, sous son apparence humaine. Il va mourir, mais après il ira beaucoup mieux !

Hélas, la trahison rôde et s'infiltre tel un poison parmi les défenseurs de l'Empire. Les pilotes sont tous exterminés - à l'exception de deux, Alex et Grig, son co-pilote reptilien - side-kick modèle "bourru mais bon cœur". Les voilà seuls contre les Kodans et le traître qui veut prendre le pouvoir.


Engagez-vous, rengagez-vous qu'ils disaient...

Entretemps, les Kodans, qui ignorent l'identité du dernier Starfighter, envoient des tueurs sur Terre pour disposer d'Alex...

Les producteurs semblent avoir misé beaucoup sur ce film, au point d'avoir embauché Ron Cobb, le designer de Blade Runner pour les vaisseaux. Par ailleurs, ce film utilise les CGI plutôt que les traditionnelles maquettes. En ce sens, il représente un étape importante dans ce domaine, après le Tron des studio Disney.


Effectivement, les effets spéciaux sont convaincants. Grâce à ces avancées techniques, des projets comme le Babylone 5 de J.M. Straczinski pourront devenir viables quelques années plus tard.


Des CGI en pagaille pour animer les vaisseaux, c'est vraiment la foire du Tron !

Par contre, les maquillages des extra-terrestres sont réalisés de façon traditionnelle, avec recours aux prothèses couvertes de latex et à l'animatronique.

A sa sortie, l'émission Temps X a présenté un reportage sur les effets spéciaux du film, très novateurs pour l'époque...

Présenté comme une parodie (un argument utilisé quand on n'assume pas le film de genre !), le récit surfe sur la fascination exercée par le rapport des ados aux ordinateurs dans les années 80. Ici, l'ado surdoué ne pénètre pas les codes de la défense, comme Matthew Broderick dans Wargames , mais il réussit un tel score au jeu qu'il est recruté par une puissance extra-terrestre ! Cette idée pourrait faire sourire aujourd'hui si l'armée des Etats-Unis n'utilisait pas des tests similaires !

L'informatique est à la fois présent dans le récit (le jeu électronique évalue les pilotes potentiels - on n'est pas loin de La stratégie Ender ! ) et dans les effets spéciaux !

Hélas, l'ensemble manque de souffle : le héros sorti de sa cambrousse pour sauver le monde, on a déjà vu ça. Alex manque de charisme et le récit accumule les clichés sur les ados... Quant aux méchants, ils ne sont guère convaincants : beaucoup trop propres sur eux !

En haut, les vaisseaux de l'armada Kodan. Les barbares !

Bien qu'il se laissât regarder sans ennui, le film ne rencontra pas le succès escompté et il n'y eut pas de suite en dépit d'une fin ouverte. The Last Starfighter fut bien le dernier...