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Ah, les voyages en car la nuit jusqu'à la base militaire en écoutant ce disque...
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Je pourrais dire que le dernier Radiohead est une cruelle déception, un recul par rapport aux trésors trouvés au pied de "In Rainbows" mais j'ai peur de me fourvoyer, de rendre un avis trop prématuré alors qu'il me semble confusément que ce "King Of The Limbs" réclame précisément l'inverse, du temps, peut-être beaucoup d'ailleurs, pour se dévoiler et permettre à l'auditeur de passer outre l'absence totale d'hameçons mélodiques pour batifoler tout aise dans ce grand bain glacé où le dubstep règne en maître. Juste constater que Radiohead a beaucoup écouté Burial ou Four Tet à l'évidence et puis c'est tout pour le moment. Cette chronique est donc remise à plus tard.
Dernière modification par HiPs! ; 12/04/2011 à 13h50. |
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Ma première écoute tout juste terminée, j'en retire que rien ne m'a profondément marqué, tout autant que rien ne m'a déçu.
Alors oui, comme le Hips! je vais creuser mon album et en effleurer chaque seconde pour le mieux connaitre.
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Burn the land and boil the sea, but you can't take the sky from me. Mes ventes v.o: http://www.buzzcomics.net/showthread.php?t=27439 |
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Mais si je n'ai pas eu plus l'occasion d'écouter le Radiohead, c'est aussi que mon attention a été totalement vampirisée par le Let England Shake de miss PJ dont je tiens à réaffirmer ici, après une semaine entière d'écoutes, la très haute tenue.
Au fond, il est beaucoup plus difficile de défendre une artiste installée qu'un petit nouveau. Pour plein de raisons. Parce que le rock est le culte de la nouveauté et de la fraîcheur; parce que l'avis du critique vierge de tout passif serait perçu comme plus neutre; et aussi, ne nous voilons pas la face, parce que l'auditeur est un affreux snob qui n'aime rien tant que découvrir de nouvelles têtes pour les faire découvrir à d'autres et qu'il est extrêmement difficile de lui faire prendre un train en marche. Ne niez pas, je suis de cette sale engeance. Cela étant, pour ceux qui ne connaissent la sorcière du Dorset que de loin, ou de nom, ou qui ne prennent de ses nouvelles que de temps en temps, je vous encourage vivement à vous jeter sur son 8è opus. Moi qui la suit depuis ses débuts, je ne suis pas loin de penser que nous avons affaire ici à l'un de ses meilleurs albums. Si ce n'est le meilleur. C'est en tout cas le plus atypique. Le seul dont la pochette ne s'orne pas de la silhouette sylphide de l'artiste. Le seul où elle s'éloigne de son propre nombril pour évoquer un sujet inédit chez elle, la guerre. Et quand PJ harvey évoque la guerre c'est d'une manière très intelligente, distanciée, puisqu'en tant que femme, c'est la seule position d'où elle puisse témoigner. Les guitares sont sourdes comme les échos de déflagrations lointaines. On y entend du saxo, du clairon et les accords étranges d'une autoharpe, tous instruments totalement nouveaux chez elle. Loin de donner de la voix, PJ fredonne ici d'une colère rentrée, celle de la femme qui assiste impuissante au départ de son compagnon pour la grande boucherie. Elle a des mots terribles sur la guerre, sans romantisme aucun, avec cet indispensable brin de morgue du londonien qui ferait un doigt à un V2 en piqué. Elle parle de "soldats qui tombent comme des morceaux de viande, leurs bras et jambes éparpillés dans les arbres" sous l'apparat glaçant d'une comptine folk/rock en mid-tempo totalement entrainante. On est loin de la fureur noire de "Dry", des expérimentations de "To bring you my love" ou du dénuement de "White chalk". On est à un carrefour de toutes ces directions, à un moment de la maturité d'une chanteuse surdouée qui se sent assez sûre d'elle pour empoigner à bras-le-corps un thème aussi universel que la guerre et en faire sa propre chair (à canons). Remuant. |
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il est énorme cet album. j'ai beaucoup de mal à passer à autre chose après White Chalk, qui me hante encore régulièrement et avec beaucoup de force, et pourtant ce Let England Shake y parvient avec son folk et sa simplicité apparente. un grand bonheur en cette fin d'hiver picard et parisien.
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J'en suis à plusieurs écoutes du Radiohead et pour l'instant , j'aime assez.
Pas de bonne surprise ou de déception, pas d'attente particulière, ça doit aider aussi. En générale, après écoute d'un album, j'ai toujours un ou deux morceaux qui se dégage des autres, un truc qui se démarque du tas. Là, non, clairement, ce n'est pas le cas. Par contre, il y a un truc qui reste, un rythme, surement le côté dub de l'album qui fait ça. Un petit côté planant, entêtant. En tout cas, pour l'instant, j'aime. Et sinon, oui, je ne vais pas m'étendre dessus parce que Hips l'a déjà bien fait, mais le nouveau PJ Harvey est miam.
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" Les ennuis sont des pleutres: ils n'arrivent pas isolément, ils chassent en meute et lancent des assauts groupés." Gaiman |
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Depuis hier, j'ai écouté ceci une dizaine de fois :
Alors pour le trouver, vous pouvez acheter le jeu en question Catherine, dans sa version semi-collector en import, ou vous pouvez farfouiller autre part. Bref, c'est Catherine Sound Disck (et non pas l'OST qui elle se trouve sans problème), l'album est composé de 11 pistes de morceaux classiques (allant de connus à ultra-connus) remixé de façon un peu electro et classe par Shoji Meguro. Je ne vais pas mentir, c'est juste surpuissant, toutes les pistes dégagent une énergie spectaculaire, c'est très bien arrangé, ça s'écoute comme du petit lait, si tu n'agites pas la tête à un moment ou à un autre, c'est que certainement tu es un peu sourd.
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Le nouveau PJ Harvey, il est d'enfer
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Mes critiques à moi Mon blog où je partage mes coups de cœur divers et variés https://cultureetgeekitude.wordpress.com/ |
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"You play in dirt, you get dirty" McNulty |
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Arrêtez-vous deux minutes. Je vais tenter de vous aguicher.
Je vais vous parler du disque d’un joueur de saxophone basse. Oui, je sais, mon entreprise de séduction commence mal. En même temps, dire de Colin Stetson qu’il joue du saxo c’est définir un chasseur de tornades comme quelqu’un qui aime le vent, voyez. C’est absurde. Pour rentrer dans le vif du sujet, je dirais que New History Warfare, Vol. 2: Judges est le disque le plus excitant entendu depuis des lustres. Un vrai OVNI musical. Un objet à la fois familier et inédit, quelque chose dont les contours nous sont connus mais qui nous apparaît néanmoins comme du jamais-vu. De la musique neuve quoi. Pour la petite histoire, tout ou quasi a été enregistré en une seule prise sans boucles ni overdubs. Une vingtaine de micros dispersés autour du monsieur, parfois même sur lui, sur sa gorge ou sur les clés de son instrument, pour saisir l’intégralité de la palette de sons que mr Stetson (à qui je dis chapeau ! comme ça, la blague, c’est fait) est capable de tirer de son instrument. A l’écoute, c’est bluffant et étourdissant. Comment autant de sonorités différentes peuvent-elles être produites en même temps par un seul être humain? S’appuyant sur la colonne vertébrale de son flow minéral, profond et psalmodique rendu possible par une technique de respiration circulaire, il construit ses mélodies par petites touches sonores, harmonies gutturales, déchirements métalliques, cliquetis des touches, pour un résultat au charme dévastateur. Le premier miracle est qu’il n’est nul besoin de connaître le contexte de cette musique pour être saisi par sa force. Exaltante, suffocante, d’un lyrisme organique. C’est le combat d’Achab contre la baleine qui se joue dans ces quatorze morceaux intenses et fiévreux, sans que l’on sache très bien, de l’homme et de l’instrument, qui est l’un et qui est l’autre d’ailleurs. Le deuxième miracle est d’être parvenu à un véritable disque et pas une oeuvre conceptuelle talentueuse autant qu’aride et pénible à écouter. D’inspiration sérielle (la structure), jazz (l’instrument, la liberté), mais surtout rock à mon sens ( sa croix du sud manifeste), cette musique n’est pas difficile. Au contraire. Pour paraphraser une vieille compil de post-rock made in inrocks, ce serait de «la musique facile pour gens difficiles.». J’ai découvert ça voilà plus d’un mois et je l’écoute vraiment très souvent. Systématiquement surpris que ces sonorités brutes et animales charrient une telle puissance émotionnelle et mélodique et trouvent aussi efficacement le chemin permettant de fouailler dans un même élan mon cerveau et mes tripes. Enfin, en plus de se placer à la croisée de territoires musicaux aussi variés que ceux évoqués plus haut, et bien que ses morceaux relèvent de l’analogique le plus pur, Colin Stetson atteint une nudité formelle et ramassée qu’on ne trouve plus guère aujourd’hui que dans l’ électro type Four Tet ou Burial et tout cela est assez fascinant de syncrétisme. Il se trouve en plein d’endroits à acheter, mais là où il est le moins cher, il me semble, c’est sur le site de la maison-mère, Constellation. En plus, il y a plein de formats différents du vinyl, du cd, du flac, du mp3 et on peut y écouter des morceaux. Oui, parce que ce garçon surdoué fréquente les pointures de la scène montréalaise. D’ailleurs l’enregistrement (prodigieux d’acuité) s’est fait sous la tutelle de la tête pensante et très chevelue de Godspeed! Il n’a que deux invités sur son disque mais ce sont deux dames de haute qualité, Laurie Anderson et Shara Worden (My Brightest Diamond). Il a joué pour Arcade Fire, Tom Waits, TV on the Radio, The National et participe à la prochaine galette de Bon Iver. Ceci, s’il fallait décidément user de toutes les bassesses pour vous convaincre de jeter une oreille sur ce skeud, hein. Ed: Ah oui, et peut-être préciser que cet notule a été scribouillée par un gars qui abhorre le saxo plus que tout en général, où que ce soit. Dernière modification par HiPs! ; 08/04/2011 à 18h18. |
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Tu vends tellement bien la chose, mec! Dommage, après écoute sur le site, je m'aperçois que j'ai peu d'affinités avec ce genre de sonorités.
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les Kills bien sur.
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Tourne en boucle depuis ce week-end chez moi :
Bertrand Belin, Hypernuit Une voix superbe, envoutante, des textes particulièrement poétiques, je ne peux que conseiller. (Sinon j'ai un peu écouté de Florent Marchet -avec son Courchevel-, très agréable aussi mais déjà plus rythmé).
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