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  #31  
Vieux 04/03/2024, 19h08
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Vieux 04/03/2024, 20h31
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Ben! Viens voir ce que Kael a fait!
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  #33  
Vieux 05/03/2024, 01h06
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Mais dis donc, tu sais que ça se laisse lire?!

Bon, j'avoue, quand j'ai ouvert la page et vu l'ascenseur se réduire, se réduire, et se réduire encore comme peau de chagrin, j'ai commencé par avoir une crise de panique. J'ai scrollé en essayant de me convaincre qu'il y avait surement eu deux douzaines de nouveaux messages depuis la dernière fois… mais non, seulement trois. Ceux de Thorn et Hilarion, courts, sobres, impeccables (Kael, prend exemple bordel!).
Et le tien.
J'ai été tenté de me rouler en boule et de sangloter, puis je me suis dit "non, j'suis un mec, un vrai! J'ai tenu pendant les bouillasses chromatiques en slow motion de Snyder, je peux y arrive aussi!"
Alors, j'ai pris mon courage dans une main, mon dictionnaire des Phrases inutilement trop Longues, Mots Imbitables et Métaphores Scabreuses dans l'autre, j'ai mis mon couteau et ma bite entre mes dents, et je suis monté au front.

Et me voilà, 10 minutes et une attaque de vulve ninja plus tard , tout poisseux, avec encore un petit morceau d'âme en moins…
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  #34  
Vieux 05/03/2024, 11h18
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j'ai mis mon couteau et ma bite entre mes dents
Souplesse et goût du risque. Le combo parfait.

Moi, je suis juste choqué que Dane connaisse l'expression "Camel Toe". Et honteux de la connaitre aussi.

Sinon, en dehors de la partie érotique, j'ai été épaté par le bagage scientifique de l'auteur et fiers d'avoir un Buzzzuki qui bosse au CNRS.

Par contre, elle est où, la salade?
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  #35  
Vieux 05/03/2024, 11h57
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Elle attend Ben. Ca fait longtemps qu'on me le tease, mais y'a rien qui vient... "T'as compris, mec !!?? Je vais déglinguer tous tes petits amis les uns après les autres jusqu'à ce que tu sortes de ton trou, les mains bien en évidence... Moi j'ai tout mon temps, et un réservoir presque intarissable de SJW à ma disposition..."

Et pis décontrastez-vous, les Buzzukis, avec vos airs de pas y toucher... Mon Hilarion, ma Prudeur, mon pt'it sucre... on est entre vieilles croûtes cacochymes par ici, on a roulé nos bosses dans tous les recoins que Dieu puisse imaginer... Bas les max! C'est plus trois mots et un poil de cul qui vont nous faire peur, si ...?

Oui, Jeaph. "Trois mots ou seize millions". Après toutes ces années, je sais parfaitement comment tu résonnes...

T'inquiète mon p'tit tambour, je te fais un poutou magique sur le front pour réparer ton âme toute meurtrie. Un coup de mercurochrome et ça repart. Regarde ! Le bobo il s'envole il s'envole il s'envole... Pouf!, disparu.

En parlant de CNRS, manquerait plus que Hips! se pointe, et la fête serait complète...
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  #36  
Vieux 05/03/2024, 19h30
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Trois mots… ou seize millions!

Trois mots… ou seize millions!

(Damned! T'avais raison, je résonne!)
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  #37  
Vieux 07/03/2024, 13h53
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Pouf pouf :



(Lecteurs avertis, 18+, contenu graphique, violence et salamalecs.)




CHAPITRE 6 :

GRANDS TRAVAUX
(Cohabitazion divizile)





Quelque part dans les méandres du réseau spéluncal de Subterranea, le Chacal et Egghead suivent difficilement les enjambées gigantesques de la Brute. Ils arpentent les enfilades de salles d'un immense complexe sous-terrain, enchâssé dans la roche de cavités naturelles où tout semble en chantier...

Dans cet environnement obscur que se partagent granit, formations calcaires, et parois métalliques en construction, les échos de sons assourdissants interrompent sans cesse l'exposé d'Arnim Zola. Il ménage de longues pauses pendant les CLANG rythmés des marteaux hydrauliques, les longs riiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiinnn des disques diamant, et les PING-PING des riveteuses pneumatiques. Des gerbes d'étincelles jaillissent çà et là comme des buissons ardents, assorties d'une odeur de graisse chaude et de métal brulé.

Les éclats de voix de Crusher Kreel résonnent alors qu'il prend les propriétés de l'acier pour soulever un réacteur de la taille d'un semi-remorque. Éric Josten, sous la forme de Goliath, procède une quinzaine de mètres plus haut à l'arrimage du dispositif sur une structure métallique à l'extrémité de laquelle la forme oblongue pendouille, comme un fruit mur au bout d'une branche mécanique disproportionnée.

Une équipe d'hommes en combinaison néoprène jaune dont les casques évoquent ceux d'apiculteurs futuristes attend à proximité. Ils restent perchés sur une nacelle instable, le temps que Josten ait dégagé la voie pour commencer à souder le réacteur à son emplacement définitif.


Plus loin, le Rhino pousse un bac d'acier renforcé qui souffrirait la comparaison avec une piscine olympique. Il le positionne au millimètre sur son socle de béton dans l'angle d'une salle ouverte, pendant que le Constricteur et Titania commentent, acerbes, le manque de précision des battoires du pachyderme…

Le Rhino se retourne vers le Constricteur qui éprouve soudain de légers problèmes de déglutition, noyé sous l'ombre du corps massif à la peau copieusement plissée... Le colosse à l'épiderme surabondant qui le domine de plus de deux mètres désigne Titania, derrière lui, d'un pouce de la taille d'une cuisse :


— Elle c'est une pote, elle peut déconner. Toi t'es rien... Tu f'rais mieux d'fermer ta gueule avant qu'ça s'complique…

La Brute dépasse la scène, indifférent, et continue sa progression, déterminé. Le trio de scientifiques malhabiles à sa traine enjambe les outils qui jonchent le sol, abandonnés-là par des équipes trop affairées pour nettoyer. Le désordre ambiant transforme leur progression en micro-parcours du combattant. Repoussant du dos de la main un câble qui pend devant lui comme s'il s'agissait d'une liane dans la jungle, le visage d'Arnim Zola affiché sur son torse robotique poursuit imperturbablement son rapport d'une voix teutonique au timbre cuivré, pendant que le Chacal glisse les doigts entre son cou et le collier inhibiteur qui lui irrite la peau :

— …Nous avons prozédé comme vous le zouhaitiez à l'amélioration du clone de Félizia Hardy. Nous avons entièrement infusé zon zguelette de vibranium. Une véritable prouesse, vu qu'elle ne dispose pas d'un facteur auto-guérizeur... Pour qu'elle survive à l'opération, nous avons dû renforzer za zdrugdure musculaire et zon réseau nerveux au moyen d'une copie de la formule du zérum Calypzo.


Ses zens ont été aiguisés à l'extrême. Ses délais de réaction sont imprezionnants, vous le dégouvrirez par vous-même... Elle zera plus forte, plus résistante, et le vibranium de zes os l'aidera à encaisser des chutes vertigineuses, pour peu qu'elle retombe sur zes pattes.

Zola affiche un sourire pectoral radieux, satisfait de sa dernière remarque :

— Comme fous le foyez, nous sommes rezdés dans la thématique…

Nous avons aussi doté les dernières phalanges de zes doigts et de zes orteils de griffes rétractiles d'adamantium. Un caze-dête, avec tout ce vibranium dans zon organisme. Rien de fou, mais de quoi l'aider en matière d'escalade et la rendre terriblement performante en combat rapproché…

Elle a zoif de tuer pour vous…

Nous zommes aussi parvenus à isoler par rétro-ingénierie le facteur probabiliste de la capacité zpéciale qui a jadis été conférée au matériau d'origine… La véritable Felizia Hardy n'a malheureusement pas survécu à zes investigations, Monzieur Richards…

— Tiens-t'en à l'essentiel.

— Je comprends que ce pouvoir vous intéresse... Ce jinx-factor est faszinant. C'est une forme archaïque, inconsciente et zpécifique de manipulation des probabilités, et donc de restructuration, ou plutôt dans le cas présent, de pré-structuration de la réalité... Sur le papier, il zemble s'agir d'une variante zymétrique du facteur chance dont sont dotés certains zurhumains. Ici c'est la malchance qui s'abat sur quiconque zouhaite nuire à notre petit clone... Mais il convient de ze méfier, même pour vous... Nous avons fait beaucoup mieux que nos prédézezeurs, le facteur poisse de votre gobaye a au bas mot été multiplié par trente… Comme l'ont démontré nos tests, cela ze termine très mal pour quiconque croise le chemin de notre Jatte Noire. C'est probrement halluzinant. Il s'agirait de déterminer avec précision la nature et l'origine réelles de zette capacidé… ze zerait tellem…

— Crois-moi, je sais parfaitement ce qui est à l'origine de ce que tu dénommes "facteur chance". Tu auras l'occasion de le découvrir, toi aussi, si tu m'accompagnes jusqu'au bout de mes objectifs… Quoi d'autre ?

— Eh bien… il y a aussi ze projet qui me tient à cœur…

— Parle.

— Ecstasy. Renée Deladier. La Vranzaise… Elle a récemment rejoint nos rangs en tant que merzenaire et intégré l'une de vos équipes de terrain. Elle a axepté de ze laisser examiner... Elle a toujours eu des affinités avec les capazités complémentaires des vigilants connus sous le nom de Gape et d'Épée. Elle a réuzi à s'approprier définitivement une version édulcorée des pouvoirs de la Gape zur la "dimension noire". Après analyse, je peux affirmer que si vous nous laissiez capturer Tandy Bowen, je pourrais faire en zorte de transférer à Deladier les capazités de l'Épée aussi. L'Ombre et la Lumière réunies. Cela augmentera notre potenziel. Je pense que ça va dans le zens de votre entreprise…

Le titan bleuté ralentit un instant, ce qui provoque un mini-carambolage dans le groupe. Il fronce les sourcils, et ses yeux semblent s'absorber dans la contemplation d'un phénomène invisible au-dessus de son arcade sourcilière…

— Vous afez vraiment mémorisé l'intégralité des bases de données mondiales ?

— Toutes celles auxquelles j'ai eu accès, oui. Au vu des dossiers de Deladier, Bowen, et Johnson, je vais faire confiance à ton intuition. Envoie une équipe capturer cette "Épée". Tu te débarrasseras d'elle une fois le transfert terminé, ça fera un héros de moins dans les rouages.

— Arh… eh pien chustement… je foulais fous demander…

— Ecourte, je suis pressé !

— J'ai toujours eu… un faible… pour zette petite. Tandy Bowen… une fois le transvert terminé… je pourrai… hm… la garder…?

— Son niveau de menace est inconséquent. Fais-en ce que tu veux, mais que ton jouet ne te détourne pas de ton travail, ou tu paieras le prix.

— Oh non Monzieur Richards ! J'en ferai un factotum totalement dévoué, vous pouvez me faire convianze…!




----



Le Chacal n'a que le temps de s'abaisser pour éviter une plaque d'acier de la taille d'une armoire normande qui vient se ficher à quelques mètres du groupe, s'enfonçant profondément dans une paroi de métal avec un fracas monumental...


— JE SUIS LE PLUS FORT ICI, JEKYLL !! SI JE T'ÉCRASE, PERSONNE POURRA M'EN EMPÊCHER...!



La Brute approche son visage de celui de l'Abomination. Si près que les bouts de leurs nez s'effleurent :

— Eux non. Moi si, Blonski. J'ai encore augmenté tes capacités, mais tu sais que contre moi, ça ne suffira pas…

Les deux monstres ont une carrure à peu près comparable, mais les pupilles rectangulaires de Blonski invitent l'incertitude sur ses globes oculaires jaunâtres, alors que la Brute se détourne vers la petite foule amoncelée pour reprendre :

— Vous avez tous un intérêt capital à travailler pour moi, Messieurs... Mais pour que ça fonctionne, il faut apprendre à cohabiter. Quels que soient vos contentieux, ils s'effacent maintenant, ou vous me verrez à nouveau dans l'obligation d'éliminer l'un d'entre vous.

Quelqu'un souhaite-t-il s'y essayer ? Quelqu'un souhaite-t-il que les prochaines minutes soient ses dernières ?

— Je remettais juste ce taré malsain de Hyde à sa place, Richards. C'est terminé, sois-en assuré.

— Ici, personne ne juge personne sur ses manies personnelles, Blonski. Nous œuvrons tous à la réalisation d'un objectif qui transcende ce genre de considérations. Vous pouvez avancer avec moi, ou être balayés en chemin. J'espère avoir été clair... Hyde ?

— MHRRRF... Comme la Vallée des Diamants, Richards. RHMFR… je retourne au travail.

— Alors tout va pour le mieux. Reprenons la visite…


Où en est notre génie en ingénierie mécanique ? La petite Williams est-elle revenue à de meilleures considérations ?

Egghead s'empresse de répondre, heureux de l'opportunité de faire passer la Brute à autre chose :

— Ce n'est qu'une gamine, Monsieur Richards. Quand on a commencé à parler scalpels et couture, elle s'est pissé dessus… concrètement. Il fallait la voir se tortiller sanglée à la table d'opération en implorant… Dorcas s'en liquéfiait d'envie, elle a bien fait d'obtempérer.

— Il n'est pas exclu qu'elle retourne bientôt sur sa table. Un cerveau nu sert moins mes intérêts qu'un cerveau assorti de capacités surhumaines. J'en discuterai avec lui...

— Vous allez faire un heureux ! Mais pourquoi la doter de pouvoirs ? Il ne suffirait pas…

— …de la laisser remonter dans une armure ? Autant confier une bombe incendiaire à un pyromane, et espérer que tout se passe bien...

— Quoi qu'il en soit, elle fera ce que nous lui demandons. Elle travaille déjà avec le Bricoleur au renforcement des armures de tes unités blindées. Elle est… impressionnante

— Et le Projet Résurrection ? Chacal ?

— Ce sera plus long que prévu, mais rien d'insurmontable. Nous rencontrons un problème inattendu avec le matériau génétique récupéré dans les labos de Sinistre. A ce propos, il faudra m'expliquer comment certains échantillons peuvent être libellés de plusieurs décennies dans le futur...

La brute esquisse un sourire laconique :

— …Sinistre a toujours été… prévoyant. A propos de clones exotiques, je dois rencontrer une chevaucheuse des vents dont vous ferez bientôt connaissance. Je vous retrouve demain à la Plateforme de Recherche.





— D'aggord, d'aggord... A pientôt, Monzieur Richards…


La Brute disparait à un angle laissant le petit groupe à son sort. Le Chacal dévisage Zola, incrédule :

— "A pientôt…??" Non, mais t'es pas un peu cinglé ??? Tu veux tous nous faire massacrer ?? C'est pas notre pote, on est ses putains d'esclaves ! Richards peut éliminer n'importe lequel d'entre nous sur un coup de tête. Il sortait à peine d'une séance de bombardement gamma… J'ai pas envie que tu le trigger avec tes réflexions à la con… Et puis ton délire avec Bowen… Faut vraiment arrêter tes cafouillages libidineux… t'es un robot, t'en feras quoi…?

— Arh, ne t'inquiète bas Chacal, ch'ai toute une panoplie de…

— MAIS LA FERME, PUTAIN !!! Personne veut savoir…!!

— Arrêtez, tous les deux. On a d'autres problèmes... Richards répète sans arrêt que sa capacité de "contrôle" se limite aux femmes... mais il y a autre chose… Vous avez vu Blonski...?

— Il faut dire que la Brute z'est doté d'une force exponenzielle, comme zelle de Hulk, et sa sauvagerie n'a pas d'équivalent… c'est un peu un mélange entre Bruze Banner et Mizter Hyde…

— Ça n'explique pas tout. L'Abomination, c'est pas du petit calibre... Là-dedans, seul Josten pouvait lui rendre des coups. Et puis il s'est frotté à Hulk un nombre incalculable de fois. Il n'a jamais reculé... Un adversaire notoirement plus fort, ça ne lui fait pas peur… Sans compter qu'il a été augmenté plusieurs fois ces derniers mois par l'équipe du Projet Renforcement… Pourtant, il s'est fait dessus quand la Brute s'est planté devant lui…

— ...Z'est un mélange de Docteur Zdrange et du Juggernaut, aussi, depuis que Richards s'est lui-même soumis au protocole Adamante après zon raid contre Von Doom... Il paraît qu'il veut y faire passer MacPherran, et deux cheunes demoizelles dont je ne me soufiens plus des noms… Je les imagine fort cholies…

— J'ai clairement vu les jambes de Blonski flageoler... Un monstre pareil... Certainement le plus fort des gammas après Hulk. C'est pas cohérent. On retrouve ce genre de hiérarchie innée chez les primates ou les grands fauves... Même entre espèces qui ne se sont jamais rencontrées auparavant. Certains animaux perdent littéralement leur contenance rien qu'à l'odeur d'un prédateur qui les surclasse sans équivoque… Ce qui se passe ici y ressemble à s'y méprendre. La Brute prend invariablement l'ascendant. C'est peut-être un prolongement de sa capacité de… "persuasion féminine"… posons ça comme ça… Il influence aussi les mâles, mais ça se traduit d'une autre manière…

— … et du coup, z'est auzi un mélange entre Von Doom et l'Homme Bourpre...

— …PUTAIN, MAIS TU VAS ARRÊTER TON INVENTAIRE À LA CON !!??? ON PARLE SÉRIEUSEMENT, LÀ…

Le thorax du robot fronce les sourcils en fixant le Chacal d'un air contrarié :


— Pon pon, che ne dis plus rien…

Egghead s'arrête un instant pour essuyer les carreaux de ses culs de bouteille sur la manche de sa blouse :

— …Deux des esprits les plus brillants de la planète… Quand je pense que l'espèce est allée sur la lune…

Le chacal reprend sans prêter attention à la remarque :

— Théoriser des heures ne nous aidera pas de toute façon... Richards a certainement anticipé tout ce qui pourrait nous passer par la tête… Je me suis moi-même toujours trouvé très malin, mais son esprit à lui tutoie le paranormal... Et puis son organisation nous donne accès à une manne à laquelle on n'aurait jamais osé rêver, même en une vie. Les banques de données génétiques de Sinistre… ses laboratoires de cryptogenèse… ceux de Maelstrom… du Maître de l'évolution… On les met à sac et on les dépouille partout dans le monde pour les réimplanter ici… Comment il fait pour connaître les emplacements de ces édifices secrets, aucune idée… Il doit planifier ça depuis des décennies… le mieux c'est encore de jouer le jeu, en espérant qu'il réussisse son coup et qu'il ne soit pas ingrat…


— …Et de croiser les doigts pour survivre jusqu'au bout du voyage… J'en arrive à des conclusions similaires… Inutile de s'appesantir… Retournons à nos affaires respectives, je veux du concret à lui fournir demain…




— D'aggord les amis, à Pientôt…!




…N'empêche que j'afais raizon pour l'Homme Bourpre.





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Dernière modification par kael ; 08/03/2024 à 10h29.
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Vieux 07/03/2024, 19h33
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Vieux 08/03/2024, 00h44
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Pour gérer tous ces personnages...
Kael a commencé par établir une bible, puis il a tapissé les murs de son salon de post-its reliés par des cordelettes rouges. Il connait tous ses personnages sur le bout des doigts.
Teste le!
Il connait les perversions sexuelles de chacun, il sait qui a fait des cochonneries avec qui,… Tout ce qui est important, il le sait! (bon après il y a tout le bullshit scientifico-foireux qu'il met autour à la va comme j'te pousse, mais ça il s'en balec)
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Vieux 08/03/2024, 10h10
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Bah ! Je reconnais bien là la patte d'un esprit bas de plafond qui se contente d'un terrain de jeu en deux dimensions, comme un vulgaire diptère s'use inlassablement les soies à la surface d'une vitre qui jamais n'ouvrira ses battants sur l'extérieur luminifère… Alors qu'on peut déployer son intellect et envoyer ses ramifications sans limite DANS TROIS DIMENSIONS !!

Je ne me cantonne pas aux aplats des murs d'un séjour ridicule, importun microcéphale ! J'ai déployé ces cordelettes partout entre eux, dans le living-room, la salle de bain, ma chambre rouge… jusqu'au frigo de la cuisine… Avec elles, je tisse la trame qui interconnecte les cohortes de personnages bigarrés chers au coeur de notre vaillant Thorn… Un brin après l'autre, je tisse leurs destinés comme les moires la Réalité : Un fil par-ci, je brode une stratégie… un fil par-là, je noue une tragédie… Un autre encore, et c'est une existence toute entière qui bascule dans l'impasse… Je… J…

Euh… les gars ? J'crois que je me suis un peu emmêlé, là… han… haf… J'peux… j'peux plus bouger…

Allez, déconnez pas, merde… Les…? Les gars ?


Quelqu'un, quoi…
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Vieux 09/03/2024, 00h27
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Bla bla bla , je tisse blu blu blu un brin après l'autre, je tisse yada yada yada un fil par-ci, glou glou glou je brode gnouf gnouf gnouf un fil par-là, pouet pouet pouet
Ah? La broderie c'est ton truc? Tu tricotes aussi un peu? Des mitaines? Des petites soquettes? Il y a des fois, t'es tellement girly!
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  #42  
Vieux 09/03/2024, 11h23
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Ouais, girly… C'est bien ce qui me caractérise le mieux. Attends ce qui t'arrive sur la gueule à grands coups de keystrokes, là, le temps que je me relise… Tu vas te recroqueviller pour quelque chose.
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Vieux 10/03/2024, 12h40
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(Lecteurs avertis, 18+, contenu graphique, Hyperviolence, Tartare sauce piquante et Mots-Comptent-Triple.)


CHAPITRE 7 :

PRISE EN PASSANT
(All inclusive)





Ancien emplacement d'Holy Ghost Church, 42ème rue, New York.





Les gens vont et viennent entre les stands et se croisent indifférents, isolés dans leurs vies parallèles qui refusent de se mélanger. Des enfants pleins d'espoir désignent des sucreries du doigt, perchés sur des épaules paternelles. Un couple en marge se dispute à propos du contenu de messages affichés sur l'écran d'un téléphone. Une vieille dame pressée imprime la marque du pneu de son fauteuil motorisé sur le dessus de la basket immaculée d'un ado indigné. La plupart passent devant les étals sans s'y arrêter, ni daigner un regard à ce qu'on y expose. Ils slaloment rapidement, indifférents aux poulets empalés qui tournent lentement en grésillant sur leurs broches, devant l'aluminium rougi des rôtissoires. D'autres musardent à longueur, hommes ou femmes, jeunes ou vieux... Ils s'arrêtent un instant, soupèsent des melons, en tripotent la queue et en reniflent le cul, à proximité d'un porche ignoré par la foule, dont les marches calcaires affichent les entailles cabalistiques d'initiales additionnées de signes arithmétiques, symboles oubliés d'intensités révolues…

Des colonnes s'élancent de part et d'autre de la large porte en bois qui trône lourdement au centre du porche. Elles escaladent la construction séculaire de briques au mortier pulvérulent, pour remonter jusqu'à un portique au cartouche fêlé, que surplombent d'autres colonnes encore...

Étage après étage, la brique succède au mortier qui succède à la brique, jusqu'à des acrotères de tôle sous lesquels se détachent des gargouilles verdies, éclaboussées de lichen jaune. Les sentinelles de pierre montent la garde au-dessus du marché ouvert, sans s'occuper du phénomène étrange qui s'amorce au-dessus de leurs têtes.

Près de l'endroit où le chéneau de plomb martelé rejoint les ardoises pleines de mousse, un point d'une noirceur insondable et de la taille d'une noix vient de faire son apparition. Il flotte mollement dans les airs, puis la sphère sombre s'étale, comme une goutte d'aquarelle sur du vélin. Elle s'allonge verticalement, jusqu'à donner l'impression d'une fissure par laquelle s'échapperaient dans l'air des volutes de fumée noire à l'épaisseur et au comportement inattendus. Elles ne se répandent pas comme un gaz, mais plutôt comme un liquide qui se dilue dans un autre liquide. Comme une tâche d'encre se diffuse dans l'eau limpide, elles se déploient dans toutes les directions, jusqu'à prendre les proportions d'un nuage opaque de plusieurs mètres de diamètres, en suspension au-dessus du chéneau.

Au centre du nuage, de légères vaguelettes rayonnent et prennent la configuration d'un test de rorschach sans témoin, quand une forme caractéristique se dessine... Tout d'abord le bout d'un nez, un front et des lèvres… puis le menton, les pommettes, et les orbites. Un visage afro-américains aux traits anguleux se détache de l'ombre, accompagné plus bas d'une forme oblongue et fuselée qui grandit et contraste infiniment par l'intensité de sa blancheur et la lueur qu'elle irradie… Les contours se précisent : la tâche de lumière oblongue s'adjoint une copie symétrique d'elle-même, surmontée de courbes harmonieuses évoquant un bassin étroit, une poitrine menue, et un second visage, très pale, orné d'une chevelure lisse et dorée qui ondule comme la soie dans la brise. Une jeune femme gracile, serrée dans sa combinaison luminifère vient d'émerger des ténèbres, aux côtés du faciès sombre qui flotte seul, à sa droite.

Les ténèbres se dissipent pour prendre la forme d'un capuchon et d'une cape rayés, tandis que la lumière qu'exsude la jeune femme se tarit, laissant apparaitre une découpe en forme d'épée qui fend sa combinaison aluminisée du dessous du nombril jusqu'à l'encolure, et dont la garde stylisée s'ouvre généreusement en travers de la poitrine, pour laisser apparaitre deux rebonds de chair fermes et clairs. La texture rétroréfléchissante de l'uniforme blanc renvoie des éclats chatoyants quand la jeune femme fait un pas gracieux sur l'avancée de plomb.

Au centre du capuchon, le visage noyé dans les ténèbres se tourne vers celui de la jeune femme, dont les longues mèches platine balaient doucement les joues rose tendre. Deux mains noires émergent lentement de l'encre et se posent sur ses épaules délicates :


— Je ne me sens pas en forme ce soir... Pourquoi revenir ici ?



— C'est là que tout a commencé, Tyrone... Juste encore un peu…



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De l'autre côté de la rue, plusieurs dizaines de mètres plus haut, sur la terrasse d'un immeuble art déco à la façade surchargée, quatre silhouettes massives et une autre excessivement féminine guettent les nouveaux arrivants dans l'ombre intense d'une tour qui les dépasse... L'un d'entre eux écrase le pied sur le parapet devant lui, pose sa barre à mine sur son épaule, et se tourne vers la femme qui l'accompagne, en se grattant la tête au travers de son passe-montagne :

— Tu m'impressionnes, frenchie ! Comment t'as su qu'ils seraient là ?

— ça fait près d'une heure qu'ils sillonnent le quartier. Je le sens, lui. Et j'ai soif d'elle. Je n'ai qu'à suivre cette soif…

— J'kiffe vraiment ton accent... Il a les mêmes pouvoirs que toi, Renée. Tu sauras prendre le contrôle ?

— Les ténèbres m'obéiront. C'est pas la première fois... Je serai bien plus puissante une fois sa part récupérée.

Un grand gaillard blond aux paluches démesurées et à la musculature roulante s'approche à son tour du bord de la terrasse, pour contempler la foule qui grouille au-dessous :

— L'odeur du poulet, ça donne faim… Ce quartier… Y'avait pas une église, ici ?

Renée Deladier se tourne vers l'homme en justaucorps blanc et rouge. Des volutes de ténèbres identiques à celles de la Cape s'enroulent autour du corps nu de la femme pour en voiler les zones de pudeur, et tournoient au plus près de ses membres fuselés :

— Si. Elle leur a servi de base d'opérations pendant un temps. Aujourd'hui c'est un Coffee Bean. Il en faut pour tous les goûts.

— Franchiser une église... Putains de démocrates… Ça donne envie de péter des dents !

La barre à mine du Démolisseur s'anime d'un reflet vif quand il jette un regard interloqué au Compresseur :

— Pas sûr que ça vienne des démocrates, cette fois… Mais pour ce qui est de péter des dents, tu vas être servi... On prend la fille, mais la Brute veut qu'on rectifie le black.

— ça va m'détendre… j'veux dire… manquer de respect à l'Eglise, y'a plus d'valeurs… C'est la faute à ces putains de gauchos et leurs potes négros... On a trop laissé faire, maintenant on paie la facture…


Brian Calusky penche la tête vers Eliot Franklin, comme s'il réalisait soudain ce qu'impliquent ses mots :

— J'dis pas ça pour toi Boulet, j'suis cool avec toi... Toi c'est pas pareil, t'es un pote. Et pis t'es un scientifique. T'es malin. Pas comme ces macaques de quartiers qui s'accrochent aux balcons comme leurs putains d'ancêtres s'accrochaient aux branches !

Surpris lui-même de la profondeur de son analyse, le Compresseur pose à son tour un pied sur le parapet et souffle un mollard en direction de la foule, en fixant la Cape et l’Épée, plus bas de l'autre côté de la rue, absorbés par le va-et-vient des passants du haut de leur margelle :

— J'espère que ça va pas prendre la soirée… ça fait trois missions qu'on se coltine à la suite, et maintenant on nous détourne ici… Ça casse les couilles… à cause du singe et d'sa morue, on s'ra pas de l'escouade qui part cette nuit se faire ces bâtards d'Inhumains… J'voulais vraiment y aller, y'a trop d'races louches... On r'connait plus l'Amérique.

Eliot Franklin soulève son boulet du sol, et s'approche aussi du rebord :

— ça fait un bail qu'Attilan n'est plus en Amérique. Je connais pas de ville qui ait plus la bougeotte…

— Ça r'vient au même. C'est l'Amérique qui commande le monde. Après tout c'qu'on a fait pour les autres, c'est la moindre des choses...

— …Tu veux parler des Bombes et du pétrole qu'on a volé ? Des guerres par proxy ? Ou on remonte à l'esclavage et la ségrégation ?

— Tu vois, c'est exactement c'que j'disais... C'est l'nègre qui cause, là maintenant...

— Tu devrais te rapprocher de Master Man et Warrior Woman. La Brute a dû créer une section spéciale rien que pour leurs homologues tellement ils se mélangent bien avec les autres. Je suis sûr que vous aurez plein de choses à vous dire…

— Tu rigoles ? Cette putain a pas voulu boire un verre… trop p'tit poisson qu'elle me sort…

— T'as essayé de l'inviter ?? T'as pas froid aux yeux quand même… Même avec ta gueule d'aryen, son escouade, c'est pas des rigolos...

— Et nous, tu crois qu'on est qui ?? Y'a personne qui m'fait peur.

Le Bulldozer vient se positionner derrière le quatuor. Sa carrure les dissimule presque entièrement et il dépasse tous les autres de plusieurs têtes. Il fait craquer ses cervicales en un mouvement latéral du crâne qui cogne lourdement contre l'intérieur en ogive de son casque blindé, et fait claquer le renfort d'acier riveté qui entoure son poing gigantesque dans le creux de l'autre main :

— C'est pour aujourd'hui ou pour demain ?



— T'as raison, Gros. On y va.



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Tyrone Johnson et Tandy Bowen sont sur le point de changer de spot quand leur vision périphérique capte une tache verdâtre en mouvement, accompagnée d'un claquement d'étoffe dans le vent, dont l'effet Doppler accélère la fréquence à mesure que le Démolisseur et le Compresseur chutent lourdement sur leurs cibles. Leurs gros pieds bottés s'écrasent sur la margelle de part et d'autres des vigilants désaturés, et l'avancée de pierre se désagrège sous le choc, emportant le chéneau et une bonne partie de son mur de soudainement dont les moellons pleuvent en direction de la foule, trente mètres plus bas…

La réponse de Johnson est aussi rapide qu'instinctive. Tandy Bowen est aspirée en arrière à l'intérieur de sa cape qui reprend sa consistance d'encre. Brian Calusky essaie in extremis de porter un coup à la mâchoire du jeune black, mais son poing hypertrophié n'entraine avec lui qu'une langue de ténèbres presque immatérielles, avant que la gravité ne le rappelle à elle, et que ses pieds sans support physique ne s'enfoncent dans le vide, accompagnés d'un cortège d'éclats de briques et de béton de toutes tailles…

Le Démolisseur le suit dans sa chute en regardant le trottoir au-dessous se rapprocher de ses semelles… Les deux coéquipiers s'enfoncent simultanément dans le macadam au milieu des hurlements, alors que la Cape et l'épée réapparaissent plus loin dans la rue, entre les étals bondés du marché…

Deux nouveaux impacts se succèdent avant que personne n'ait le temps de réagir : Le premier ne porte pas vraiment à conséquence, mais le second est monstrueux, quand le Bulldozer se réceptionne sur les marches calcaires à l'issue d'une courbe en demi-cloche, au pied de la façade du bâtiment sur lequel se tenaient encore Bowen et Johnson cinq secondes auparavant, renfonçant de plusieurs mètres dans le sol la bande de fondation de l'immeuble...

La façade toute entière se disloque, et les briques se séparent les unes des autres, donnant un instant l'impression de flotter dans les airs, avant de retomber toutes ensemble dans un mouvement cataclysmique. Les blocs s'écrasent en soulevant un nuage de poussière faramineux qui s'élève à des dizaines de mètres au-dessus du sol, et se déploie dans toutes les directions, glissant sur les murs et escaladant les obstacles sur son chemin... Les cascades de volutes épaisses jouent à saute moutons, et rampent en une avalanche beige qui emprunte chaque ruelle qui s'ouvre devant elle, obsédées par un besoin viscéral de trouver une sortie à ce labyrinthe urbain...

Dans le brouillard étouffant où on ne distingue presque rien, quatre silhouettes robustes et dégoulinante de sable se redressent en émergeant des décombres :



— Les Démolisseurs reprennent du service !


Des gémissements étouffés s'échappent des interstices entre les milliers de tonnes de gravats :

— SORS-LES DE LÀ TYRONE, JE LES OCCUPE !!

Tandy Bowen s'élance en apnée dans une foulée rythmée, esquivant dans une chorégraphie irréelle des dizaines de badauds en panique. Elle bondit les jambes tendues au-dessus d'un troupeau de têtes hébétées, se réceptionne sur le sol de l'autre côté avec une souplesse qui rendrait envieuse n'importe quelle gymnaste olympique, et lance les mains en avant en croisant les bras aussi loin que possible, pour projeter deux éventails de cinq lames de lumière condensée... Les traits lumineux fendent la fumée comme des missiles à tête chercheuse, révélant sur leur passage des dizaines de silhouettes aveugles qui se détachent sur le fond gris, se bousculant dans tous les sens les mains tendues dans la poussière. Les lames fondent sur le quatuor rassemblé, et pourfendent en un feu d'artifice d'éclaboussures albinos la carcasse blindée du Bulldozer.

Le colosse se penche en avant les mains sur le ventre. Ses joues gonflées sont incapables de réprimer un jet de vomi qui vient se répandre sur son uniforme de voirie orangé, et sur ses gigantesques bottes métalliques. Il contemple estomaqué le contenu de son bol alimentaire répandu sur le goudron devant lui, qui s'étale en sphéroïdes mous qui refusent de se mélanger à la poussière :

La vache ! C'est fort… Qu'est-c…

— C'est ta noirceur qui ressort. Ma lumière est un révélateur, affronte ta vérité en face...

Le Bulldozer lève un regard décontenancé sur la jeune femme luminescente pour encaisser dix nouvelles lames…Tyrone Johnson profite de la diversion pour étendre ses bandes de ténèbres jusque sous les ruines, où elles fouillent pour avaler les corps des victimes mortes ou vives qui se contorsionnent en hurlant une fois recrachées à l'air libre, libérées de l'encre noire et de la pile de gravats...

— TY !! Y'A TROP DE MONDE ! FAUT VIRER CES TYPES DE LÀ… LE CHANTIER… DERRIÈRE LE BLOC !!!

La phrase n'est pas terminée qu'un Dirk Garthwaite ahuri s'enfoncent dans le sol, les bras en l'air, agitant sa barre à mine, comme happé par le trou d'une bouche d'égout... L'ombre de la Cape s'étend depuis ses propres pieds jusqu'à l'emplacement où se tenaient ceux du Démolisseur un instant plus tôt, et termine de l'avaler quand Eliot Franklin décoche son boulet avec l'énergie d'un TGV à fond de cale...

Une barrière de ténèbres se dresse devant le projectile comme une cascade qui s'écoulerait à rebours au mépris des lois fondamentales, et absorbe la sphère de métal avant de s'abattre sur son physicien de propriétaire, comme le tube d'un rouleau se referme sur un surfer... Emporté par la marée noire, l'afro-américain lutte un moment, charrié par les flots, avant de se s'y noyer définitivement, une main implorante qui s'enfonce progressivement...

Le Bulldozer n'a toujours pas digéré sa deuxième tournée de traits lumineux que la vague noire infléchit sa course pour s'abattre sur lui… Elle rebondit, s'étale, et remonte en spiralant autour de ses énormes cuissots, pour engloutir le corps massif tout entier, avant de pleuvoir sur le sol sans laisser de trace du béhémoth, et de s'y rétracter pour rejoindre les pieds de la Cape...

Brian Calusky se rue sur le jeune black, son poing monstrueux serré à s'en blanchir les jointures, les yeux injectés de haine :

— Qu'est-ce que tu leur as fait, fils de pute…?? Ramène-les...! RAMÈNE-LES !!!!

Une nouvelle fois, son poing n'agite que du vide, alors que la cape démesurée pivote sur elle-même dans un mouvement de matador, puis retombe sur le géant qui disparait comme l'assistante d'un prestidigitateur sous une nappe de satin noir.

Le visage tendu de Johnson trahit la concentration :

— Rejoins-moi, Tandy… Je peine à les retenir…

La cape se referme en un trait vertical, dont les extrémité haute et basse s'attirent l'une l'autre pour se contracter en un point, qui donne l'impression de s'auto-digérer avant de disparaître complétement...



L'Épée fait un tour d'horizon dans la poussière qui retombe. Elle relève un enfant agité d'une toux violente qui s'étale aux pieds de sa mère, avant de s'élancer en direction du chantier, se frayant un chemin impossible, comme un saumon qui remonte le flot paniqué cent fois trop dense de la foule qui converge sur elle...



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Beaucoup trop loin de la jeune femme, une ombre gigantesque se déploie, et la Cape expulse ses passagers involontaires au-dessus de la terre battue du chantier désert, à proximité d'un talus griffé par les mâchoires des pelleteuses. Les Démolisseurs apparaissent tous ensemble, à un mètre du sol, puis finissent leur chute en travers des chevrons profonds des empreintes laissées par les roues d'engins énormes…

Quand Dirk Garthwaite étend les coudes, les plis de ses manches craquent, raidis par le gel, comme la peau d'un lapin aplati par un pneu, après une nuit d'hiver étalé sur de la route. Il tente de se relever, mais reste à quatre pattes, une buée épaisse qui s'échappe de sa bouche. Sa barre d'acier est tombée plus loin, couverte d'une copieuse couche de givre. Ses compagnons n'ont pas meilleure mine, et gisent dans la poussière, recroquevillés en position fœtale, le souffle court. La plupart se tiennent les cotes en grelottant.

Une main sur le visage, les yeux arrondis, Eliot Franklin s'accroche à la chaine se son boulet irisé de cristaux comme si sa vie en dépendait. Elle scintille quand il la tire à lui :

— Ce froid-là… c'est pas naturel… C'est pas que du gel… c'est à l'intérieur de moi…

— Ça après la lumière, j'en peux plus les gars… j'ai les guibolles qui tremblent, j'arrive pas à les arrêter…

— J'supporterai pas un deuxième tour !! Il est pas humain c'baltringue… C'est un démon, y'a rien sur quoi taper… M'approche pas négro… T'entends ??? M'APPROCHE PAS !!!!

— Faut s'ressaisir, les gars !! Deladier !!! ECSTASY !!!! Tu fous quoi bordel de merde !!! Bouge-toi, salope...!!!!



— …Arrête de chier dans ton froc, Dirk… Ta salope est là, juste derrière toi…

Tyrone Johnson, qui flotte à quelques mètres au-dessus du groupe déconfit, tourne brusquement la tête en direction de la voix suave et familière :

— Salut Tyrone. Ça fait un bail toi et moi… Mais oui, tu te souviens… Tu sais ce qui s'est passé la dernière fois…?

Tyrone écarte les bras pour déployer ses ténèbres, mais rien ne se passe... Il tente de se téléporter, sans succès… En chute libre autant qu'en panique, ses pieds heurtent le sol brutalement…

— Ça sert à rien… question d'affinité. On dirait que mon âme est plus noire que la tienne…

Deladier ouvre lentement les mains. Elle écarte les doigts et tend les paumes comme pour réclamer un dû…

Pendant un instant, il ne se passe rien. Et puis des filaments de ténèbres s'évadent de l'intérieur de la cape de l'afro-américain sous son regard impuissant... Les volutes s'étirent et gagnent les doigts de la femme dénudée, qui y enfonce la french de ses ongles soigneusement manucurés pour les guider vers ses poignets. Elles s'y enroulent et se mêlent aux langues tournoyantes qui se meuvent déjà dans un péristaltisme hélicoïdal autour des bras pales de la française. Les ténèbres affluent. La masse noire dont affleurent ses épaules sensuelles s'étoffe et semble devenir encore plus noire...

A mesure, la cape de Johnson s'effiloche et s'étiole. Le jeune vigilant, éreinté par la lutte, tente sans succès de retenir l'obscurité en l'agrippant, comme un soldat éventré qui essaierait de maintenir désespérément ses tripes à l'intérieur de son péritoine béant… Le processus s'intensifie jusqu'à le laisser nu, exténué, à genoux dans la terre retournée...

Le Compresseur, toujours à quatre pattes, affiche un rictus de soulagement et replie la langue pour produire un sifflement d'admiration :

— Eh beh l'enculé… t'es monté comme ça aussi, Eliot ?

Le Démolisseur se dresse devant Johnson, place une main en coupe derrière sa tête, et le fait sèchement basculer en avant. Le visage du jeune homme s'écrase dans la poussière qui dévoile un radier de béton en s'envolant de part et d'autre de son menton fracturé.

— C'est fini, fiston.

Le Compresseur se relève à son tour et se dirige vers l'homme sans défense au moment où Tandy Bowen fait irruption en dérapant à une cinquantaine de mètres, à l'angle d'un immeuble. A la vue de la scène, elle hurle et entame un sprint fulgurant entre les machines stationnées, entrainant un nuage ocre dans son sillage. Brian Calusky la considère un instant, puis active le pas. Il rejoint Johnson en trois enjambées.

— T… Tan…Tand…

— Beuh beuh beuh… Putain d'handicapé !

La botte énorme se soulève à quelques centimètres du visage du jeune homme qui essaie inutilement d'interposer les mains.

…Et la semelle crantée s'abat.



NOOOOON !!!!


Une lame de lumière d'une intensité et d'un calibre phénoménaux jaillit des mains jointes de l'Epée… Le projectile surpuissant fend l'air en une seconde pour éclater en gerbes lumineuses, quand le Bulldozer, le visage presque gêné, l'intercepte dans un flash qui baigne le dos de sa main d'une ombre intense, et transforme la pulpe de ses doigts en masses orangées dont on devine les os par transluminescence…

— …Désolé p'tite, j'peux pas te laisser faire...


L'épée s'écroule et finit sa course sur des genoux en sang, après avoir glissé plusieurs mètres sur le radier de béton pour s'arrêter à un jet de pierre de son compagnon, quand la botte monstrueuse heurte la dalle au travers du crâne exposé. Elle ressent dans les os de ses jambes la vibration de l'impact… puis un autre… un autre… et encore un autre… Le Compresseur, plus loin, est comme fou…

— Qu'est-ce que tu m'as fait voir là-dedans, hein sale négre !? QU'EST-CE QUE TU M'AS FAIT VOIR ??? Chuis pas un pédé, t'as compris ??? CHUIS PAS UN PUTAIN DE PÉDÉ !!!!

Le pied s'abat encore, comme s'il ne pouvait plus s'arrêter, avant que l'homme en sueur, les traits déformés, ne semble finalement comprendre que l'affaire est réglée…

Ses coéquipiers le dévisagent, les mains et les bouches ouvertes.

Le costume de Calusky est constellé d'un essaim de micro-taches du sang de sa victime. Il en a jusque sur les lèvres et dans ses épais sourcils blonds…

— Y t'prend quoi Grand ? C'est bon, job terminé… Pas besoin de s'acharner comme ça… Ou tu préfères remettre deux-trois coups pour être sûr ?

Eliott Franklin frotte son boulet de la main pour en évacuer le givre :


— On dirait qu'il y a un truc que t'as du mal à digérer…

Le grand blond se recoiffe en contemplant le fond du cratère de béton disloqué à ses pieds :

— Dis pas d'la merde, Eliott. Eh… Vous avez vu ? J'ai tapé tellement fort qu'ses putains d'chicots sont incrustés dans l'béton…



Non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non


La voix est à peine audible. Tandy Bowen est toujours à genoux, les bras ballants, les mains en désordre sur le béton... Les dénégations abasourdies sont expulsées par à-coups rythmiques du diaphragme qui produisent de petits halètements inefficaces et agitent sa poitrine de micro-sursauts gélatineux… Dans ses yeux fixes exorbités, on ne lit qu'incrédulité et prostration…



Vous avez éteint… …ma Lumière…


Calusky se penche en direction de la jeune femme, un doigt derrière le pavillon de l'oreille, comme pour s'assurer qu'il a bien entendu…

— Ta lumière ? C'est une blague ?? Ton mec était plus noir qu'le charbon !

Au moment où le Compresseur se redresse, une semelle de corde vient s'abattre sur sa mâchoire dans un flash jaune rayé de noir. Elle s'enfonce profondément dans les chairs de son visage, avant que ses pieds ne se soulèvent du sol, envoyant le reste du corps massif se fracasser une dizaine de mètres plus loin contre un muret de béton armé…




— NE T'APPROCHE PAS D'ELLE…!


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Le Bulldozer fait mine d'intervenir, mais le Démolisseur interpose sa barre à mine.

— Mais c'est Shang-Chi, boss… Il fait partie des Vengeurs…

— Je sais très bien qui c'est, Henry. Y'a personne d'autre avec lui, et la gamine est hors-jeu… Laissez Brian se démerder. Ça lui f'ra pas de mal, y pète complétement les plombs...


Calusky se relève et époussette son justaucorps :

— Allez… un jaune, maintenant. Manque plus qu'une tafiole, on aura toutes les couleurs de l'arc en ciel… Après c'est moi qui vois le mal partout… Vous m'le laissez, Dirk, c'est ça ?

Le Démolisseur repose sa barre sur son épaule, le sourire retrouvé :

— Fais-toi plaisir, Grand… Mais gaffe quand même, c'est une pointure dans son domaine.

Le Compresseur ouvre ses mains gigantesques en signe d'incompréhension :

— Tu t'fous d'ma gueule ? Le niak est galbé comme une épinoche… Hein, Bruce Lee…? T'es pas censé trimballer des bracelets, maintenant ? Ça t'aurait laissé une chance...

Calusky regarde l'asiatique en combinaison jaune s'accroupir pour frotter les mains sur le sol et se relever lentement en désignant son adversaire de l'index, avant de fermer brusquement les poings. Il enchaine plusieurs coups dans le vide en direction du colosse avant de revenir en position d'attente, les jambes fléchies et les mains à hauteur du visage...

— Mec, ton costard balance tellement d'poussière quand tu fais tes katas, ça doit faire un bail qu't'as pas vu l'pressing… Les poings, c'est mieux quand ça touche la cible…

Calusky joint le geste à la parole et charge précédé de ses paluches surépaisses, quand les yeux de l'asiatique se posent sur corps mutilé de la Cape. Il se fige et une ombre passe sur son visage. Il stoppe le grand blond d'un seul signe de la main.

Pour une raison étrange, le géant s'immobilise, les yeux ronds... Shang-Chi dézippe le haut de sa combinaison et en extirpe les bras des manches. Il noue celles-ci très serrées autour de sa taille dans un geste sec, puis prend une profonde inspiration avant de bander sa fibre pectorale.

— Su-per. Impressionnant...

L'asiatique balaie les alentours du regard et s'arrête sur une chaine assez grosse pour amarrer un tanker, qui pend de chaque côté du bras hydraulique d'une excavatrice à godet... Il se dirige lentement vers elle, tournant le dos à son adversaire impatient :

— Eh, Japan Expo…!! Tu t'barres pas comme ça… tu m'lances un défi, tu morfles, fils de pute…

Shang s'empare de la chaine et la tire par un bout pour la déloger de son emplacement. Une fois tombée par terre, il la traine avec effort dans la poussière, et la fait filer maillon après maillon dans ses mains jusqu'à son milieu, avant de se la passer autour du cou, comme une écharpe… il ploie légèrement sous sa masse, mais redresse lentement la nuque pour plonger les yeux dans ceux de Calusky…

Il attrape l'un des maillons dans sa main, et soulève l'extrémité de la chaine terminée par une manille imposante. Son biceps se contracte sous l'effort quand il imprime un mouvement de pendule à la partie lestée… Son bras propulse l'ensemble d'avant en arrière, jusqu'à ce que le balancier se mue en tour complet. L'avant-bras fibreux s'élève à mesure que la chaine gagne en vitesse, et la rotation s'amplifie pour se stabiliser presque à l'horizontale, au-dessus de sa tête...

— 1500… 2500…

La chaine pivote de plus en plus vite, et ses maillons commencent à perdre en définition…

— 5000… 7500…

Les maillons moulinent comme les moteurs d'une forteresse volante...

— 12000… 15000… 18… mon salaud…

Le Démolisseur regarde son collègue égrainer les nombres sans comprendre :

— Tu comptes quoi, Franklin ??

— Les Joules. Energie potentielle + énergie cinétique.

— …Tu m'parles chinois…

— La chaine ! Elle doit faire dans les 3 mètres... T'as vu ses maillons, ils sont aussi gros que mon poing. Avec la densité moyenne de l'acier elle doit aller chercher dans les 200 kg. La manille, au bout… à elle toute seule, elle doit bien peser 40 kg. Il a soulevé tout ça comme un collier de fleurs, pour se le passer autour du cou. Il déconne pas. Il doit être complètement saturé de chi. Il fait tourner la moitié de la longueur dans sa main. Ça fait une grosse centaine de kilos lancés à une cadence de malade. Et l'énergie s'accumule à chaque tour de poignet.

— Comment tu sais ?

— Avec mon boulet, quantifier ça à la volée, j'ai l'habitude... Je sais pas combien de chi il a injecté là-dedans, mais il devrait pas être capable de faire tourner ça si rapidement. Quand j'ai arrêté de compter, on était proche des 20 kilojoules. Tout ça au ras du pif de ce gros nœud qui réalise pas… BRIAN, FAIS GAFFE…! ÇA DEVIENT DANGEREUX, MÊME POUR TOI !!

Le Compresseur tourne la tête en direction de Franklin, l'air bovin :

— Y rentrerait dans l'string de ma meuf, de quoi tu veux qu'j'me méf…?

L'extrémité de la manille s'écrase vingt-sept fois en travers de la gueule du grand blond, comme les pales d'un hélicoptère de combat transformé en machine à claques… le visage épais se déforme effroyablement à chaque collision, raboté par la masse d'acier qui commence à peler des lambeaux de chair et les essaime comme des pétales de roses. Le sang gicle en gerbes écarlates quand ses os se fracturent et que ses pommettes s'émiettent… Le géant fait un pas en arrière, les yeux serrés, tétanisé par la douleur, battant maladroitement de mains anarchiques pour intercepter le cortège contondant.

Shang accompagne le dernier tour d'un enroulement de tête qui passe sous la chaine au moment où elle quitte ses épaules pour aller se fracasser derrière leur manille, comme derrière une locomotive emballée rejointe par son carambolage de wagons hystériques, qui s'écrasent l'un après l'autre, pressés de transférer l'énergie accumulée à la tronche mutilée du lourdaud.

— …Voilà. C'est exactement ce que je voulais dire…

La chaine retombe au sol et s'entortille en un monticule de fer, sa manille méconnaissable rougie par la chaleur et déformée par les coups. Le Compresseur désorienté fait deux pas en arrière en se tenant le visage. Shang-Chi est déjà sur lui, les mains jointes, et lui assène ses paumes si puissamment qu'elle génère un flash quand elles s'enfoncent en un CRAC! dans le plexus du géant. Le Compresseur s'effondre un genou au sol, éructant un geyser de sang, en détresse respiratoire, ses yeux blancs et sa bouche noire grands ouverts au milieu d'un visage entièrement rouge, dans l'incapacité absolue de faire un geste, alors que l'asiatique se tourne vers ce qui reste de l'équipe de démolition…

— Oh… C'est pas une bonne idée, Zheng… J'suis un grand fan, j'aimerais pas t'amocher...

On veut juste la gamine… Brian a morflé comme il faut et on n'a pas de contrat pour toi… Tu peux encore dormir dans ton lit ce soir…

L'asiatique déterminé avance en direction du Démolisseur qui ferme les yeux et souffle des narines en signe de résignation…

— Mauvais choix de cavalier, en plus. A l'exception du Bulldozer, je suis le membre le plus lourd et le plus fort de l'équipe. Et lui, n'a pas ma barre à mine…

En réponse, le pied de biche énorme crépite et s'illumine sous l'afflux de magons dans le poing de Garthwaite, au moment où le Maître du Kung-Fu se ramasse et se détend brutalement, les deux pieds en direction du torse massif du Démolisseur. Le monstre ne recule pas d'un pouce sous l'impact, et sa barre s'abat sur les deux chevilles de l'asiatique, qui se disloquent instantanément sans avoir laissé la moindre trace sur les montagnes pectorales moulées dans leur combinaison verdâtre...

— Il devait se passer quelque chose ? J'suis mort et j'le sais pas encore ? Fallait s'y attendre, Goku... T'as cramé tout l'ultra instinct contre Brian. Reste plus que l'inertie… C'est gênant pour tout le monde, tu pensais faire quoi contre mes deux tonnes ?

Shang-Chi s'écroule dans un gémissement aux pieds du colosse. Il se retourne sur les coudes, et rampe dans la poussière, le front veiné de douleur, pour s'éloigner du Démolisseur…

— T'as eu les yeux plus gros que le ventre, non ? T'as dû oublier qu'une fois, j'ai dégommé Thor… Mais tu cherches encore des solutions, pas vrai ? Les mecs comme toi s'arrêtent jamais... R'marque, ça force le respect...

Le colosse lève sa barre, qui s'abat sur les reins de l'asiatique dans un craquement sinistre. Chi réprime un hurlement et continue à ramper, beaucoup plus lentement, pour sortir ses jambes et son bassin inertes de l'ombre du Démolisseur...

— C'est toi qui a amené ça sur toi… Tu peux t'en prendre qu'à toi-même... T'as d'la chance que je t'ai à la bonne, je vais en rester là… J'pense pas que tu remarcheras, mais tu pourr…

Calusky vient de passer devant Garthwaite interdit, et bondit sur le vengeur pour lui abattre le talon sur l'occipital. Le grand blond relève le pied qui entraine un filet de bouillie organique... Avec une grimace de dégout, il frotte ses crampons dans la terre pour se débarrasser des morceaux d'os et de cervelle qui y adhérent.

Il pose son godillot sur la pointe et se retourne pour regarder sa semelle par-dessus son épaule, afin de s'assurer que rien n'y est resté accroché, pendant que la main et les doigts de l'asiatique s'agitent comme les ailes d'un oiseau agonisant sur le dos, puis s'immobilisent, définitivement.


— …MAIS T'AS VRAIMENT UN PROBLÈME AVEC ÇA…!!!

Calusky désigne son visage du pouce :

— Tu croyais vraiment qu'j'allais l'laisser partir après ça !? La Brute a dit : "pas de prisonniers."

— C'était pas un prisonnier !! Tout ce qu'il pouvait faire c'est se trainer chez lui dans la poudre…

— …Ou ramener ses potes nous faire chier… Au tour de la gonzesse, maintenant…

Le Compresseur défiguré rejoint la jeune femme qui n'a pas changé de position, ni quitté des yeux le corps mutilé de son partenaire depuis son arrivée... Il plonge ses doigts épais dans la chevelure souple, et l'enroule sans ménagement autour de sa grosse main calleuse pour lever le visage vide à quelques centimètres de sa gueule cassée…

— Nan mais r'gardez moi cette poupée… putain, c'est vrai qu'elle est belle… on dirait un ange... Les gars, j'crois qu'j'suis amoureux… tout est parfait bordel… ses mollets, son cul, ses nibards… même les ongles... et pis ses lèvres… Mon Dieu cette bouche… vous imaginez tout c'qu'elle peut faire avec ça…? C'est quoi ton p'tit nom, déjà...? Tory…? Tally …? Dis à papa…

Le Démolisseur visiblement excédé, les muscles des mâchoires comprimés à exploser, fixe la bosse gonflée qui déforme l'entrejambe de son coéquipier. Les mots sifflent entre ses lèvres, proches du zéro absolu :

— Brian, t'as vraiment toutes les qualités, mais maintenant tu vas la lâcher. Ça fait deux fois aujourd'hui que tu passes outre mes décisions. J'te jure qu'y'aura pas d'trois.

La main monstrueuse du Bulldozer se pose sur l'avant-bras de Calusky :

— Lâche-la, Brian. C'est mieux pour tout l'monde. La p'tite a assez morflé aujourd'hui. Elle a compris, elle va se laisser faire… Pas vrai Tandy ? Tu te débats pas, hein… s'il te plait…

Le Bulldozer se penche du haut de ses trois mètres, et ramasse Tandy Bowen avec une douceur irréelle. L'une de ses mains s'étend du creux poplité jusqu'à la naissance de ses fesses, et déborde largement de sous ses cuisses… l'autre lui maintient le dos et la nuque, avec la délicatesse infinie d'une mère attentive qui porterait son bébé…

— Elle est plus légère qu'une plume… Faut vraiment la livrer à Zola ? Il va lui faire quoi, Boss ? J'suis sûr que c'est un sale type…

— Ça c'est pas nos oignons, Gros… On prend notre compensation, et on se mêle de nos histoires.

Renée Deladier tourne le dos au reste de l'équipe et lève les mains pour déployer un mur imposant de ténèbres dans les ondulations duquel les Démolisseurs pénètrent l'un après l'autre. Le Compresseur balance un dernier glaviot sur le corps de Johnson avant de s'y aventurer.

Quand vient le moment de disparaître à son tour, le Bulldozer chagriné pince les lèvres, et avec d'infinies précautions, bascule d'un doigt le visage inexpressif de l'héroïne catatonique contre son épaule d'acier renforcé. Les cheveux dorés bruissent quand ils glissent contre l'épaisse combinaison de chantier. Le rideau noir avance vers la montagne de muscles…



— Quand même… J'veux pas qu'on lui fasse du mal…





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Dernière modification par kael ; 10/03/2024 à 13h21.
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  #44  
Vieux 10/03/2024, 17h07
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J'aime décidément beaucoup ta façon très imagée de faire les descriptions. Je crois que je penserai à toi cet été en choisissant mes melons.
Sinon, question totalement innocente et qui n'a rien à voir avec le physique / costume de la personne : vas tu ramener Night?

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  #45  
Vieux 10/03/2024, 18h43
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Posté par kael
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soupèsent des melons, en tripotent la queue et en reniflent le cul
Quelle obscénité !
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