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Aujourd'hui 2e cas de Virus Sud Africain.
Avec la nouvelle réforme de ce gros connard de Blanquer, les classes n'existent plus puisque les élèves sont mélangés dans leurs spécialités. Bingo ! 1 cas en 1ère générale, 1 cas en 2nde : 100 élèves en cas contact et 18 profs à la maison pour 1 semaine. J'étais dans la gamelle, puisque j'ai des élèves de cette classe... et par chance, elle n'est pas dans ma spécialité ! Ca craint ! |
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Avec ce qui vient d'etre annoncé, normalement tu as plusieurs classes fermées lundi prochain. C'est bien ça ?
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Allez, tout le monde en choeur chante avec moi : "Wolverine est un idiot, c'est Cyclope le plus beau !" |
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Non. Ca ne marche que dans les départements rouges ! Nous on peut crever !
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Quelque chose m'interpelle, Doop, encore plus en lisant cet article de mediapart (je peux l'envoyer légalement à certains s'il vous intéresse) : https://www.mediapart.fr/journal/fra...e-dans-le-deni
Pourquoi les syndicats de l'EN n'appellent-ils pas à la grève, dans ces conditions manifestement idiotes et dangereuses pour les professionnels ? Pour un secteur supposément très friand de grève, je vous trouve très sage. Est-ce le sentiment du Devoir, bien plus répandu que ce que certains croient ? La peur d'être considéré comme des perturbateurs dans ce temps de supposée "guerre"? L'épidémie et les mesures de distanciations, qui cassent les dynamiques collectives ? C'est quoi ton sentiment ? |
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Salut ! Alors ma réponse ne peut malheureusement n'être que très personnelle et très locale. Ce que je vais te raconter n'implique que moi et mon expérience dans un lycée assez particulier quand-même.
Clairement les syndicats n'existent pas chez nous ils n'ont jamais existé (dans notre lycée). Je rappelle qu'il y a 2 ans (et pendant 5 ou 6 ans d'affilée), j'étais premier aux élections des représentants des personnels sur une liste créée par mes propres soins et qui se revendiquait "non syndicale". Devant le SNES, etc... De manière générale, Les syndicats me semblent inaudibles depuis la réforme et sont totalement aux abonnés absents depuis 2 ans. Ils ont laissé passer des trucs mortifères et plus personne ne croit en eux. Après je ne ferai jamais grève personnellement. J'ai du faire grève 4 fois dans ma carrière en 20 ans....dont 3 fois l'année dernière, c'est pour te dire (oui, j'ai fait grève le jour où l'on faisait passer les fameux E3C1 ). Ca ne sert à rien, surtout en lycée où les élèves peuvent rester chez eux. Le but de la grève, c'est d'être entendu, or ne pas faire cours ne sert à rien. Il faudrait bloquer le bac, les notes mais là tout le monde serait contre nous. ON l'a vu il y a 2 ans ("on prenait en otage les élèves" selon le ministre, quel connard, je l'aurai bien envoyé au bataclan pour qu'il réalise ce que c'est une prise d'otages) Le fait d'avoir construit une réforme où les élèves sont systématiquement évalués (contrôle continu, épreuves fixes) empêche de fait tout le monde de prendre du retard. Difficile de manquer des heures alors qu'une épreuve pointe le bout de son nez, parce que les parents te mettent grave la pression. Ca fait 2 ans que je reçois des messages de parents qui sont agressifs, diffamatoires, tout ça parce que leur gamin a des notes basses. C'est une réelle nouveauté. Des parents débiles ou agressifs, c'est pas nouveau, mais là ca s'est nettement amplifié. Avec internet et pronote. Quand tu te prends des messages malpolis, diffamatoires, faux, inexacts à 23h00 sur pronote, tu dors pas bien. Et ne rêvons pas, la deconnexion n'existe pas. Du coup, tu as quand-même une triple pression : - Celle de l'inspection (oui mais M. Doop, quand-même, pensez à vos élèves, vous les stressez inutilement). Je n'inclus pas les chefs d'établissements qui sont globalement dans la même merde que nous mais qui ne peuvent pas bouger. - Celle des parents, qui envoient des messages à la moindre absence, au moindre truc non noté sur pronote, au moindre coefficient qu'ils trouvent trop élevé. - Et surtout celle que tu te mets toi-même, parce que comme tu le dis, le sentiment, non pas du devoir, mais de l'importance de ce que l'on fait, est trop présente. Je ne fais pas grève parce que je suis fonctionnaire de l'état et qu'en tant que tel je dois rester présent, je ne fais pas grève parce que mes gamins ont juste besoin de moi. Qu'ils ont besoin de faire des cours, d'apprendre des trucs. Sincèrement, on est environ 140 profs, et je compte en tout et pour tout une 15aine de tire-au-cul. Le reste vient alors qu'il est malade, en déprime ou en burn out. - L'absence de médecine du travail et d'écoute joue beaucoup là dessus. Si je te dis que certains ne vont pas chez le toubib parce qu'avec les nouveaux programmes, les spécialités, les heures, les conseils, les formations ils n'ont même pas le temps physique, tu ne me croirais pas. C'est le triste réalité. Depuis un mois, j'ai une collègue qui s'effondre tous les matins en arrivant, en pleurant, parce que la charge de travail est trop intense et les indications inexistantes. On a eu très peur pour elle, on est une dizaine à se relayer pour prendre de ses nouvelles tous les soirs. De fait, y'a aussi ce côté là, faire gaffe aux collègues parce que personne ne s'occupe d'eux. Parce qu'on avance dans le flou le plus total... Mes élèves doivent passer une épreuve de section euro en mai. Nous ne connaissons pas aujourd'hui la nature de cette épreuve. Ca fait 8 mois qu'on les prépare dans le vide ne sachant même pas si c'est un écrit ou un oral. Et ce n'est pas du au COVID. Les inspecteurs ont envoyé une question en Juin 2019 qui n'a toujours pas de réponse !!!! Tout est comme ça. On te dit que les épreuves sont en contrôle continu et il y a 3 semaines, les profs de langue reçoivent un mail de leur inspection pour leur dire que finalement, il y aura une épreuve qu'ils doivent eux même organiser. Dans les semaines qui viennent. Tu penses que le coronavirus, ils s'en foutent en ce moment les collègues, ils sont en train d'essayer de voir comment ils vont faire passer 400 élèves en oral pendant une semaine sans interrompre les cours ! - Il y a un autre facteur : la paye. On a des collègues, les jeunes notamment qui sont dans une dèche noire, va te payer un loyer de 600€ par mois avec une paye de 1400€. N'importe quelle journée de paye virée à cause de la grève les fout dans la merde. J'ai des collègues qui ne peuvent pas s'acheter une BD et qui attendent la fin du mois. Avec le virus, l'incertitude, la réforme du lycée, sincèrement j'ai très peur pour mes collègues un peu fragiles, seuls ou qui débutent. Ils prennent cher. Alors que pourtant, on n'a aucune raison de se plaindre. On a un job, la paye tombe et on n'est pas menacé de chomâge. Mais ce connard de ministre a crée des conditions tellement insoutenables, exacerbées par le corona, que les gens craquent, même les plus costauds. Les mesures de distanciation effectivement n'aident pas à prendre des décisions communes, mais généralement, c'est difficile de mettre tout le monde d'accord. C'est d'ailleurs ce que je reproche aux syndicats de l'EN : du dogme, de la politique, de la posture mais jamais de l'humain. Reprocher et mettre la pression aux collègues qui font des heures sup juste par principe alors que clairement, ils sont dans une dèche financière, je trouve ça aberrant. Je me trouve aussi dans un lycée pourri ou le trun over est important (30% des effectifs chaque année). De fait, on a beaucoup de profs de 23/25 ans, qui ont besoin de thunes et ne se sentent pas toujours en danger face au virus. Et qui n'ont pas construit de vie, donc globalement leur vie c'est le lycée... donc ils souffrent. De fait, je crois que tout le monde a baissé les bras. La majorité de mes collègues a plié, ils mettent des bonnes notes quand ca ne le vaut pas pour avoir la paix, ils ne se battent plus, parce que je pense qu'ils n'en ont plus la force. Parce qu'ils ont vu que les syndicats n'étaient jamais derrière eux, et que ce gouvernement est injoignable. Qu'on a fait passer sans trop d'encombres une réforme qui est terrible.... Et ca n'a rien changé. Je crois que plus un prof chez moi n'attend quoi que ce soit, on est devenus des zombies. Après moi, je suis un "Panzer". Je ne craquerai jamais au boulot (en dehors c'est différent, mais sur le lieu de travail je suis un monstre de solidité, bon , je le paye cher après, mais ce n'est pas important ici). Donc du coup, je ne suis pas le meilleur exemple non plus. Mais c'est usant. |
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Merci pour ton témoignage très intéressant.
On voit bien les effets d'une certaine politique qui est menée depuis plusieurs décennies, par les différents partis passés au pouvoir. Voir même, ce message qui est martelé depuis 84, que l'engagement collectif ne sert à rien (d'ailleurs c'est vrai, en dehors du CPE, pas de victoire de mouvements collectifs depuis des lustres avec des pouvoirs qui rejettent désormais toute expression de ce type), qu'il est has been de faire des choses ensemble. On vous sent, dans ton récit, totalement atomisés, mis sous pression individuelle et donc totalement anesthésiés par la situation (aucun reproche hein, juste au cas où. Je ne me juge pas énormément différent). Et sans perspectives d'espoir d'amélioration. Vous ne devez pas être très différents de beaucoup de monde. Combien de temps un tel système peut-il encore tenir globalement sans s'effondrer ? (oui, je sais, il n'y a plus de topic politique, mais bon... ^^) |
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À mon sens, il s'est déjà effondré.
Quand tu vois des gamins incapables de te placer la méditerranée, incapables de faire le moindre calcul, qui ne savent pas te dire si un texte est comique ou tragique, mais qui ont 12 ou 13 de moyenne et qu'on envoie à l'abattoir dans le supérieur. Et attention, je te parle de gars de 15-19-18-19 ans ! On se bat en fait pour la moitié des gamins qu'on peut encore sauver. Faut se battre contre les collègues démagos, les collègues "méchants" (il y en a), une administration qui ne pense qu'à son image et un ministère incompétent depuis des années. On a infiltré avec des collègues le compte instragram créé par les élèves du lycée , quand tu vois des messages du style "- on m'a donné un avis défavorable pour 1STMG" - lloooooll PTDR, mais comment c'est possible ? tu sais pas écrire ? - tkt ils te le donneront après..." Ca veut tout dire... Les élèves en sont bien conscients, mais globalement, ben ils vont là où c'est facile et prennent les excuses qu'on leur donne. Les parents, c'est autre chose. Si tu veux t'en sortir en tant que prof, faut considérer les parents comme les malades du Dr House, ils mentent tout le temps, n'y comprennent rien et sont de mauvaise foi. Après, on a quand-même parfois des petits moments, des trucs cool. Moi j'ai toujours voulu faire ça et ça continue à m'éclater. Tu vois, j'ai pris un groupe de 1ère spécialité maths cette année (puisque les maths n'existent plus en 1ère et Term) et c'était terrible... Des gamins qui n'avaient rien foutu depuis 6 mois parce que confinement, des gamins souvent surnotés par des collègues. etc.... Premier devoir : 6.9 de moyenne.... Je te dis pas ce que j'ai pris dans le gueule, des parents, des élèves.... Et pourtant mon discours a toujours été clair : "écoutez les gars, on va y arriver, va juste falloir bosser plus, serrer les dents et ca va le faire". Les gamins ils ont mangé 1 devoir maison de 4 pages quasiment chaque semaine. J'ai 12 notes ua 1e trimestre et 14 au deuxième. J'ai passé des nuits à corriger leurs trucs. J'ai jamais rien lâché. Et quasiment les 3/4 des gamins ont joué le jeu. Maintenant on fait un devoir commun et ils mettent 4 points à toutes les classes. Je suis à 12 de moyenne. Mais un vrai 12. Ils sont prêts, ils ont compris, ils sont sauvés. Ca c'est mon boulot, ils en ont chié, moi aussi, mais on l'a fait. Mais pour une classe et 20 gamins comme ça, combien de gens qui s'arrêtent à "M. Doop il note trop sévère, il est méchant, du coup je suis démotivé et je ne fais rien". C'est vraiment compliqué. J'ai une collègue qui à 15.5 de moyenne de classe... PLus basse note 12. Comment tu veux rivaliser avec ça ? Bon, elle n'a pas voulu faire le devoir commun, parce qu'elle est en retard... Et ses élèves vont au devant de graves déconvenues... Mais ce sera la faute du prof de l'année prochaine. De fait, on ment aux gamins, les parents nous mentent, l'institution se fout de nous, on est considérés comme des faignasses... Le seul salut, vraiment, c'est quand tu sens qu'un gamin t'a fait confiance. |
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Vous trouverez peut-être le parallèle hasardeux, mais si je peux en parler c'est bien avec vous.
Cette crise sanitaire et sa gestion me fait penser à Zenn-La. Un monde qui se croyait à l'abris, où ses habitants pensaient avoir atteint un niveau de confort qui les rendaient confiants en leur sécurité, rien ne pouvait leur arriver selon eux. Le roi de Zenn-La en avait oublié le nécessaire pour régner, se pensant bon gestionnaire il se reposait sur ce qu'il croyait être l'essentiel: entretenir un système qui n'avançait plus, sans être prévoyant. Et Galactus est arrivé, les habitants de Zenn-La se sont retrouvés littéralement désarmés, incapable de réagir, par manque d'anticipation. Je ne dis pas que la solution viendra d'une figure messianique à la Norrin Radd pour nous sortir de ce pétrin, mais qu'on aurait peut-être dû plus écouter ceux qui nous rappelait à plus d'humilité et qui avaient un regard critique sur la société que nous avons construit. |
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Je te rejoint dans l'analyse, même si je n'irais pas défendre Zenn-La ^^ mais, je vais me retourner sur mon message d'hier ou avant hier.. toutes le voix dissonantes sont effacés et couvertes, "on" ne montre et "on" ne veux voir qu'une seule image, une image idyllique qui ne ressemble à rien, et surtout qui ne tiens pas debout ^^ Il suffit de voir les discours girouettes que l'on nous sort chaque semaine... on ne peut pas avancer , ni batire du solide, ni du concret sur des fondations aussi friables
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Sans surprise, classe fermée pour ma fille aînée depuis vendredi dernier (CE1).
Heureusement que je suis en inter-contrat, ça me laisse le temps de jouer à l'instituteur. Si la petite qui est en maternelle retourne aussi à la maison, je vais devoir appeler Mme Box en renfort. Tout, sauf le retour du marathon Peppa Pig ! Sinon, j'ai vu hier en faisant mes courses qu'il y a de nouveau pénurie de papier toilette : Manu a beau bouder, il va être obligé de confiner.
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(il y avait un article hier dans la dépêche ^^ ) Achetes le parisien, il te servira (on n'est plus en période de chauffe, donc il ne sert plus dans la cheminée) Sinon les herbes c'est bien, mais évite les fougères
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Ah oui, j'ai vu ça aussi. Les matières premières pour le PQ étaient bloquées dans les bouchons du Canal de Suez.
Petit coup de flip hier en recevant un mail du directeur de l'école intitulé "Covid", l'espace d'une seconde, je me suis vu en train d'essayer de télétravailler tout en devant forcer les enfants à faire les devoirs envoyés par leurs maîtres. Et puis finalement, c'était juste pour rappeler la nouvelle règle du 1 cas = fermeture de classe. Ouf. |
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A priori, y'a aussi des matières premières qui viennent du Brésil et qui ont du mal à trouver des bateaux qui seraient limités aux ressources plus périssables, du fait de la pandémie...
Autrement dit, la mondialisation néolibérale a du plomb dans l'air en ce moment ... ^^ |
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Bon, c'est Manu qui nous parle ce soir et la tendance serait à la fermeture des écoles.
Ce serait quand même un bon constat d'échec. |
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