Critiques VO janvier 2014

[Fletcher Arrowsmith]

SHADOWMAN #14 (Peter MILLIGAN / Roberto DE LA TORRE / David BARON aux couleurs)



Le bon démarrage du renouveau de Shadowman du mois dernier n'était pas un pétard mouillé. On voit bien ce que souhaite faire Peter MILLIGAN dans son premier arc. La comparaison avec le Green Arrow de Jeff Lemire se confirme car Milligan décide de ré-inventer le mythe du Shadowman à partir des éléments des scénaristes précédents (il ne jette donc pas tout à la poubelle mais travaille dans la continuité ce qui énormément appréciable et rare de nos jours) et approfondie le personnage de Jack Boniface qui n'est désormais plus un réceptacle de plus de la malédiction du Shadowman.
Le bon coup du scénario de Milligan c'est de travailler Shadowman sur tout les fronts temporels. Ainsi il crée un véritable passé à la lignée des Boniface et à Jack lui même (le passé), utilise à juste escient les éléments de la série (les Abettors, Alyssa, Dax) leur donnant un nouvel éclairage (le présent) et incorpore ses créations comme Punk Mambo, The Houngan (le futur). Le tout ne tombe pas dans le gore facile mais baigne bel et bien dans l'environnement du bayou de la Nouvelle Orleans (magnifié graphiquement par DE LA TORRE/BARON) avec un savant mélange d'occulte et d'amour. Car à n'en pas douter ce dernier sera important dans le récit de Milligan.

SHADOWMAN continue à être la série atypique et la moins encrée dans l'univers partagé de VALIANT. Et bien pour l'instant tant mieux car Peter MILLIGAN a un terrain de jeu dégagé devant lui et il compte bien s'en servir avec toute les qualités scénaristique qu'on lui connait pour ce type d'histoire.

[EsseJi]

Peut-être que j'en attendais trop mais j'ai été déçu par All-New X-Factor #1. Je ne reconnais pas la patte de PaD dans cet épisode introductif que plus d'un aurait pu écrire dans le même ton. On a malheureusement deux autres points de comparaison car c'est la troisième fois qu'il arrive sur un titre nommé X-Factor et cette version est de loin la plus mauvaise. Peu de choses m'ont fait réagir à la lecture, d'ordinaire quand je lis du PaD il y a toujours une scène ou une réplique qui reste imprégné dans ma mémoire, mais là rien, un gros sentiment de déception. Sentiment renforcé jusque la fin où le personnage dévoilé ne m'a fait ni chaud ni froid, bien au contraire j'ai du faire des recherches après ma lecture pour me rafraichir la mémoire tant j'avais tout oublié de lui.
Au final un #1 très moyen, on se demande où est la PaD touch et maintenant le plus dur reste à faire : trouver un angle pour intéresser le lecteur car c'est mal parti.

[Fletcher Arrowsmith]

L'échange Lorna-Pietro-Rémy ne t'a marqué ? Je l'ai trouvé là la PaD touch.

[EsseJi]

Non, trop facile, j'ai trouvé ça trop artificiel. J'en suis presque désarçonné d'en être déçu à ce point. Si ce n'était pas pour le nom de PaD ce premier numéro passerait facilement pour un premier numéro de série qui n'a pas vocation à durer sur le long terme.

[Fletcher Arrowsmith]

Je peux comprendre ta déception car ce que j'ai apprécié dans ce numéro c'est que justement PaD ne fasse pas une redite de sa précédente prestation sur X-Factor. Ce que j'ai aimé c'est son traitement des personnages dans une certaine continuité de l'univers X (d'où les multiples allusions et le personnage final). J'ai eu l'impression de lire des X-Men comme il y a 15 ou 20 ans. Mais tout le monde ne cherche peut être pas cela et le manque d'ambition peut du coup être pointé du doigt sans problème.

C'est drôle car j'ai eu la réaction inverse quand PaD a lancé Friendly Neighborhood Spider-Man qui, même si il a été empietré immédiatement dans un cross over, m'a ennuyé au possible alors que PaD essayait de faire quelque chose de nouveau.

En parlant de déception jai le Detective Comics #27. Pour un numéro anniversaire (et quel anniversaire) c'est peu ambitieux (Snyder - Murphy qui tombe dans la caricature, Neal Adam qui mérite sa nomination de l'artiste dont la carrière....., un cliff sur Golhtopia trop prévisible même si l'histoire est très bonne, un Francavilla qui ne raconte rien). Je sauve le récit de Brad Meltzer et de Mike Barr.
Peut être en attendais je trop comme toi sur All New X-Factor

[scarletneedle]

Ah ça Francavilla, je n'ai pas compris le but de l'histoire si ce n'est un vague rapport avec Gordon Jr.
Pour Neal Adams, c'est risible au possible.
Gothtopia ayant été spoilé par les sollicitations, le cliffhanger n'en est pas 1.
Après, graphiquement c'est somptueux.

[Fletcher Arrowsmith]

	Citation:			Posté par scarletneedle
	Ah ça Francavilla, je n'ai pas compris le but de l'histoire si ce n'est un vague rapport avec Gordon Jr.

J'ai pensé pareil mais comme Francavilla a quand même certains tic graphique j'ai quand même un doute. Tu peux par exemple voir également Gordon dans le Afterlife with Archie#3 (vers la fin) du même Francavilla.

	Citation:			Posté par scarletneedle
	Gothtopia ... graphiquement c'est somptueux.

Oh ça oui. En plus les couleurs sont assez clairs (Tomeu MOREY) pour du Batman et du coup j'ai eu cette très agréable impression de lire un comics pure mainstream comme on en fait plus. Jason FABOK assure un max sur ce coup là. Et le scénario jusqu'à la dernière planche est plus qu'intrigant et assure du plaisir à l'état pur pour des fan boy comme nous le sommes.

[Fletcher Arrowsmith]

BATMAN DETECTIVE COMICS #27 (John LAYMAN / Jason FABOK)



Ce numéro est sensé commémorer le premier Detective Comics 27 sorti en Mai 1939 et voyant la première apparition de Batman. A la lecture du numéro et au vu des posts d'aujourd'hui ou des ces derniers jours (je pense au débat sur les comics indés, sur Image) je me suis poser les questions suivantes : sommes nous blasés ? sommes nous trop exigeants ?
A l'heure où j'écrit je pense être dans la seconde catégorie. En effet j'attendais beaucoup de ce numéro anniversaire et j'ai été assez déçu.

Au niveau des déceptions :
- Le récit de papy Neal ADAMS est risible et inintéressant.

- Scott SNYDER et Sean MURPHY eux décide de faire l'adaptation de The WAKE dans l'univers de Batman. J'y vais fort mais on voit de suite que les 2 complices sont en mode pilotage automatique. Les couleurs de Matt HOLLINGSWORTH auraient pu faire la différence mais c'est encore pire.

- Peter J TOMASI rend lui par contre une copie sympathique (trop ?) avec l'aide de Ian BERTRAM dont le style est à mi chemin entre 2 Frank : Quitely et Miller car on voit bien que cette histoire (un peu vide mais bien raconté) lorgne vers DKR ou Batman INC.

- Francesco FRANCAVILLA assure lui scénario et dessin sur 4 pages peu intéressante (mais très jolies) et on se demande qui est le gamin à la fin tellement son trait est peu nuancé par rapport à d'autres prestations de cet artiste.

au niveau des bons récits :
- Brad MELTZER et Bryan HITCH nous propose une nouvelle lecture d'un évènement marquant de l'histoire de Batman et je dois dire que l'on se prend au jeu (surtout à la lecture de la dernière planche). Oui j'ai aimé l'écriture assez nuancé de Meltzer sur cet exercice et cela fait longtemps que l'on avait pas vu Brian Hitch sur un personnage de l'univers DC. Il rend d'ailleurs une très bonne copie.

- Mike W. BARR et Guillem MARCH présente une variation intéressante sur le passé de Bruce en peu de pages. L'exercice n'est pas aisé mais ils s'en sortent bien et c'est le genre d'histoire que je m'attendais à lire dans ce numéro. En plus c'est bien réalisé.

Et puis vient quand même le temps de laisser un mot sur le récit principal de John LAYMAN / Jason FABOK l'équipe régulière travaillant sur Detective Comics qui nous présente la première partie du cross over GOTHTOPIA. Je ne sais pas si dans leur cahier des charges on leur avait demandé de faire eux aussi un hommage à DC#27 mais en tout cas c'est assez bien ficelé. John Layman nous présente un excellent récit, que tout fan boy de Batman risque d'apprécier. Une histoire qui pourrait s'inscrire comme

un Elseworld ou un comme un AoA de chez Marvel).

. Cela a marché sur moi sauf quand je suis arrivé à la double splash page finale qui fait retomber la tension. Mais attention je ne boude pas mon plaisir devant cette histoire qui est très bien exécutée et intéressante. En plus les dessins de Jason Fabok sont superbes et il est accompagné par une belle mise en couleurs de Tomeu MOREY dont les nuances (clair et sombre) sont en parfaite adéquation avec le ton du récit.

Je ne regrette pas l'achat de ce numéro mais j'aurais aimé plus rêver et m'émerveiller.

[Rant]

J'ai justement trouvé Bryan Hitch assez fatigué avec un trait moins fin, en même temps j'en attendais plus.

Gothopia est sympa et très beau et comme toi arrowsmith je trouve que ça passe assez bien dans le numéro anniversaire.

Par contre moi mon coup de coeur c'est vraiment le duo Mike W. BARR et Guillem MARCH, quelques pages magnifiques on a à peine besoin de dialogues et une certaine essence du personnage y est parfaitement représentée. Du très beau boulot.

[Fletcher Arrowsmith]

FBP (Federal Bureau of Physics) #7 (Simon OLIVER / Robbi RODRIGUEZ)



Le scénariste a t'il encore quelque chose à raconter ou bien est il si limité dans sa vision de la série qui part pourtant sur un très bon concept. C'est ce que l'on est en droit de se demander à la lecture de ce numéro qui boucle l'arc attaqué le mois dernier : There's something about Rosa.. On s'ennuie ferme et ce n'est pas les quelques éléments à propos du passé (forcément mystérieux) de l'agent Reyes ou bien des flashbacks sur Adam qui vont y changer grand chose. Nous n'avons plus le droit à des missions tournant autour de phénomènes inexplicables à base de composantes scientifiques et même si ces derniers sont présents dans ce numéros le lecteur passe outre tellement c'est mal utilisé. Le pire c'est que le cliff de fin n'incite pas à croire que cela va s'arranger dans les mois qui viennent.

FBP à pris un virage à 180 degré vis à vis de son concept d’origine et cela n’arrange personne. La série est en train de devenir une série anonyme comme tant d’autre car elle ne possède plus l’originalité qui lui permettait d’émerger de la masse.

[scarletneedle]

Pour cela que je m'arrête là soit l'équivalent du tpb, je poursuivrai sous cette forme si les échos sont bons.

[Fletcher Arrowsmith]

	Citation:			Posté par scarletneedle
	Pour cela que je m'arrête là soit l'équivalent du tpb, je poursuivrai sous cette forme si les échos sont bons.

Je pense que je vais faire de même.

[EsseJi]

Comme tu es méchant, d'accord cet arc en 2 est plus axé sur les personnages que leurs missions et heureusement que le rythme est changé, sinon ce que tu appelles originalité se transformerai en routine. De mon côté j'ai apprécié ce dernier épisode au même titre que les précédents, on ne peut pas demander à une série de toujours respecter le même schéma, et au final le moment de distraction à la lecture est atteint, toujours plus que sur X-Factor.

[Fletcher Arrowsmith]

Méchant je ne crois pas

Mais même si cette épisode se lit bien (trop bien j'ai même envie de dire) je n'y ai pas retrouvé la folie et l'originalité qui faisait le ton si particulier du début. J'ai beaucoup apprécié le premier arc, l'épisode #5 que j'ai défendu me semblait une bonne pause pause salutaire pour mieux repartir et là ces 2 numéros en donnent trop peu à mon avis alors que le sujet reste en or. Mais oui c'est lisible et agréable mais pas transcendant.

Mais comme je l'ai indiqué pour Detective Comics #27 (et ton avis sur All New X-Factor m'a également fait réfléchir) je suis surement devenu assez exigeant en ce moment. C'est surement une qualité mais je me rends aussi compte que cela peut devenir un frein (pas un défaut quand même).

Pour revenir à FBP j'espère (c'est ce que j'ai écrit le mois dernier à propos du #6) que ces 2 numéros seront par n'importe quels biais utilisés plus tard pas le scénariste. C'est là que l'on les jugera à leur juste valeur.

D'ailleurs je vais même essayer de prendre un peu de récul car le temps passé sur mes diverses critiques commencent à empièter sur mon plaisir de lecture. Il faut que je prenne plus le temps de digérer, que cela murisse (sauf si c'est très bon bien sur).

[EsseJi]

	Citation:			Posté par arrowsmith
	SHELTERED #6 (Ed BRISSON / Johnnie CHRISTMAS) Premiers faux pas pour cette série ? On est en droit de se le demander à la lecture de ce numéro qui commence un nouvel arc. Pourtant la dernière planche du #5 était prometteuse et faisait revenir une catégorie de personnage que l'on n'avait pas revu depuis le premier numéro. Au final, mis à part les dernières pages, c'est une fausse bonne idée à laquelle nous convie le scénariste Ed BRISSON. Il se focalise sur les évènements d'un groupe d'adultes qui conduisent à Safe Haven. Le problème c'est que cela occupe les deux tiers de l'épisode et que ce n'est pas très passionnant. Peut être que nous jugerons différemment cet épisode par la suite en fonction de l'évolution de la situation et des personnages. Et puis cette narration ne nous ait pas rendu intéressante non plus au vu de la prestation du dessinateur Johnnie CHRISTMAS. C'est figé, anatomiquement déformé (ouh la la les adultes) et sans dynamisme. D'ailleurs on le sent de suite plus à l'aise sur la fin de l'épisode quand cela s'existe un peu plus (et puis la neige l'aide l'aide alors à masquer ces lacunes). Le premier numéro qui me déçoit depuis le début. L'histoire ne semble pas apporter grand chose à la trame et les dessins sont décevants.

C'est déroutant comment on a des avis aux antipodes sur ce début 2014. Même si je t'accorde que la première partie du single est un peu longue on a au moins un aperçu de ce monde extérieur qui continue de tourner. D'ailleurs la vie professionnelle et familiale du personnage que l'on suit jure avec ce que l'on a eu jusqu'ici, et ça jure dans le bon sens du terme.
J'ai bien aimé l'ellipse qui nous renvoie à la fin de l'épisode précédent, la course poursuite qui s'engage à la fin a fini de me convaincre que j'ai lu un bon single.
Je ne vois pas de baisse de régime mais simplement un développement de l'univers, on sort à peine des limites du camp mais ça fait du bien d'avoir un peu de recul sur le sort en autarcie des personnages principaux.