Critiques Vertigo and friends avril VO (mais pas VF puisque mycroft a viré son post)

[John Keats]

j'aurais pu dire critiques vertigo vu que ce début de mois est exclusivement vertigoesque pour moi, si ce n'était du premier numéro de Madman par Allred chez Image. de ce numéro je ne parlerais pas ici, juste une réintroduction du personnage, qui raconte son histoire passée et se retrouve dans un nouvel univers. bizarre et sexy, en attendant d'en voir plus.

les trois petites lectures des deux dernières semaines dont j'ai envie de causer sont DMZ #17 (Wood&Burchielli), American Virgin #13 (Seagle&Cloonan) et Scalped #4 (Aaron&Guerra).


le DMZ de ce mois est la dernière partie de Public Works, une histoire en cinq parties qui voit notre Matty faire de l'undercover dans une cellule terroriste, sujet brulant dans une ville qui ne l'est pas moins. l'atmosphère est tendue comme un string depuis le premier épisode, et jusque là le détail qui me dérangeait un peu est la trop grande exposition du récit : la lecture en devenait un peu difficile, lourde parfois même.
ce dernier numéro, qui voit Matty devoir prendre des décisions difficiles (euphémisme), et les assumer, ses conséquences et le regard de ces proches, remonte nettement la sauce. c'est le genre de conclusion qui justifie les choix narratifs d'un scénariste et qui fait dire "ouais il avait raison en fin de compte".
notre personnage gagne une fois de plus ses galons de journaliste en se mettant de plus en plus en danger, et j'ai beaucoup les sentiments contradictoires qui accompagnent l'action, il ne met pas tout le monde d'accord sur ce coup. on peut ressentir avec beaucoup d'acuité la violence d'Amina à son égard, et le respect et l'amitié de Zee.
j'ai trouvé cela très bien écrit, dans les touches de gris, démontrant bien que la vie n'est pas binaire, ce qui est une belle parabole sur l'age adulte d'une certaine façon, même si ici des vies sont en jeu.
une vraie belle histoire donc qui creuse plus en avant l'univers du titre, ses personnages secondaires, et donne des fondations solides au personnage principal, qui nous est de plus en plus familier, criant d'humanité dans ses choix et dilemmes.


ensuite American Virgin treizième du nom, avec toujours Ryan Kelly aux abonnés absents à l'encrage, quel dommage il était partie intégrante de l'identité graphique du titre, mais bon Jim Rugg est moins mauvais ici que le précédent encreur qui changeait complètement le style de Becky Cloonan, et pas en bien.
Adam est toujours à la poursuite de son fameux grand amour qu'il est sensé avoir rencontré à l'élection de miss machin, et les filles sur lesquels il tombe sont toujours aussi "exotiques". après la call girl au numéro précédent, ici nous avons la jeune mère célibataire sur le point d'accoucher, toujours pour le mettre en face de ses contradictions, pour mettre sa "foi" devant l'autel du temps et de toutes ces choses qui pourraient fragiliser sa vision du monde.
Cyndi la step sister est toujours mise en avant, son coté white trash étant un parfait contre poids à la sainteté d'Adam. elle est bien evidemment très intéressante, romanesque dans sa rebellion et ses déchainements hormonaux qui l'emmène d'histoire en histoire, du roman porno au polar, de l'absurde au ridicule.
à ce propos je ne vois pas trop à quoi Seagle veut en venir avec l'image de fin, qui m'a laissé un peu dubitatif. alors évidemment, ici, tout est fondé sur l'identité sexuelle des personnages, leur exubérance ou leur "pureté viriginale", mais n'est ce pas aller un peu trop loin gratuitement monsieur Seagle?
quelqun écrivait je ne sais plus où que le concept de la série était étrangement compréhensible pour une ongoing, je rejoins totalement. malgré tout ça fonctionne toujours pas trop mal jusque là après plus d'un an d'histoire.
pas tant que le plot soit intéressant ou bien fait, mais c'est plus un comic book de situations que nous avons ici, ou une bédé de personnages, ce sont les deux vraies forces d'American Virgin à mon sens, plus que de savoir si Adam va surmonter la mort de sa girlfriend et enfin commettre la fornication et jeter aux ordures son magnifique tshirt "Save yourself".


enfin Scalped #4, premier numéro d'une histoire intitulée Hoka Key, toujours par les créateurs Jason Aaron (Other Side) et RM Guera (une newbie pour moi en tout cas).
les personnages, Dashiell (quel prénom évocateur pour les adorateurs de noir) Bad Horse, agent FBI undercover, Red Crow, chef de la réserve, Gina Bad Horse la mère de Dash et Carol la fille de Red Crow, pour les plus importants.
le lieu, comme je le dis plus haut, est une réserve indienne typique, dans ce qu'elle a de plus pauvre et de plus misérable.
ce numéro est littéralement le cri d'une mère pour retrouver son fils, et ils ne cessent de se croiser durant tout le numéro, physiquement et spirituellement, chaque lieu évoquant des souvenirs et flash backs permettant de mieux les connaitre et les apréhender dans leur complexité.
car complexité il y a pour comprendre les rapports compliqués qui unissent les personnages, leurs histoires ne sont pas simples et sont tragiques, c'est un des éléments qui fait qu'on compare déjà la série aux Sopranos à la sauce amérindienne. c'est en effet une histoire de famille, qui se déchire et se fait du mal, sous fond de controle du territoire, d'argent (avec l'ouverture du casino auquel s'oppose Gina) et de pouvoir naturellement.
à coté de cela on suit Dash qui ne fait qu'une chose tout du long de ce numéro : suivre tel un voyeur Carol, son amour d'enfance, vendant ses charmes à des clients réguliers de la réserve.
la dernière page est d'une tristesse et d'un affect assez intense, je n'en dévoilerais pas plus car le numéro est construit pour aboutir sur ces quelques planches très réussies et qui valent pour elles seules la lecture du numéro.
le dessin de Guera est toujours particulièrement adéquat, sombre et précis à la fois pour raconter cette histoire qui est tout sauf drole, mais dont il émane une poésie très bien écrite.
si ce n'était déjà fait je recommande la lecture de ces quatre premiers numéros de Scalped, pour découvrir un auteur qui semble ma foi assez prometteur.

[john_constantine]

Hé bien, que de longues critiques venant de ta part !
De mon côté, tout sera là au début de Mai, alors l'avalanche indée sera pour ce moment là. En attendant, je rongerai mon frein.
En tout cas, je regrette d'être passé à côté dee Scalped, il faudra que je choppe le tp.

[mr nix]

Tres bonnes critiques, John, ca fait plaisir de te revoir actif. Je sais pas comment tu fais pour American Virgin, j'ai decroche de cette serie, l'impression de relire le meme truc a chaque nouveau numero.

Scalped, d'accord avec toi, c'est tres bon. Le scenar me laisse relativement froid, c'est bien mais pas specialement transcendant (ca ferait surement un bon pitch pour une serie TV a la The Shield, sans plus, de toute maniere j'en demande pas beaucoup plus), mais le storytelling graphique et le dessin me decalquent la tete a chauqe fois.

[Ivan Rebroff]

Concernant le dernier DMZ, je me suis dit, à la lecture de l'épilogue de ce story-arc, que le titre pourrait s'arrêter: Matty est accepté, reconnu, possède un réseau, des soutiens, des amis, a une épaisseur nouvelle, même s'il reste en construction permanente; la situation dans la DMZ semble s'être stabilisée les deux derniers mois, avec un retrait partiel des FSA et un retour voyant de l'ONU. Le conflit n'est pas terminé, certes, mais New York a retrouvé un rythme de vie plus calme, moins d'incidents, moins d'explosions, moins de morts, la communauté a retrouvé ses habitudes, son organisation, loin des manipulations politiciennes ou des luttes de pouvoir - internes comme externes - pour le contrôle vital de la DMZ. On se dit qu'à moins d'un changement radical et violent dans la narration, Wood pourrait continuer à présenter NY et l'Amérique du Nord en temps de guerre à travers les yeux et l'empathie de Matty Roth pendant des dizaines de numéros, et ça resterait toujours très bon.
Personnellement, ça fait dix-sept numéros, et je prends toujours un pied monstre à lire ce titre, qui évite soigneusement de me prendre pour un con chaque mois. Merci m'sieur Wood.

[doop]

	Citation:			Posté par mr nix
	Tres bonnes critiques, John, ca fait plaisir de te revoir actif. Je sais pas comment tu fais pour American Virgin, j'ai decroche de cette serie, l'impression de relire le meme truc a chaque nouveau numero. .

Me revoila encore à plussoyer NIX
J'ai vite décroche

[Fix]

	Citation:			Posté par Ivan Rebroff
	Concernant le dernier DMZ, je me suis dit, à la lecture de l'épilogue de ce story-arc, que le titre pourrait s'arrêter

ha ben justement, c'est mon dernier.

[evilgreen]

Pour ceux qui aurait oublié: Madman atomics comics #1 est sorti et c'est une pure bombe.

[Ivan Rebroff]

Ah bon? C'est très joliment dessiné, mais ce petit cheminement philosophico-surréaliste sur les chemins de la mémoire qui finit en scénario "tout ce que tu sais est faux! Tu dois découvrir ta véritable identité!", mouais.
Bon, évidemment, les Allred se débrouillent comme des petits dieux morporkiens en termes artistiques, et ce n'est qu'un numéro un, qui introduit le personnage pour les néophytes comme moi.

[gillesC]

	Citation:			Posté par mr nix
	Scalped, d'accord avec toi, c'est tres bon. Le scenar me laisse relativement froid, c'est bien mais pas specialement transcendant (ca ferait surement un bon pitch pour une serie TV a la The Shield, sans plus, de toute maniere j'en demande pas beaucoup plus), mais le storytelling graphique et le dessin me decalquent la tete a chauqe fois.

C'est bien vrai, mon bon Mr!

(en plus atténué).

[C'étaitSaSecrétaire]

Ouais. J'en parlais récemment avec un ami rentier. Je veux des acteurs, pour Scalped.

Ca m'ennuie un peu tout ça, parce que ça commence à faire un nombre assez préoccupant de nouvelles ongoings Vertigo que je vois démarrer avec intérêt avant de lâcher l'affaire au bout d'une poignée d'épisodes.
Je sais pas si c'est ma tumeur qui travaille, mais je me demande si le label est pas devenu une voie de garage pour pitches HBO. Bon, y a pas que ça, comme problème.
Mais, hey.

[evilgreen]

	Citation:			Posté par Ivan Rebroff
	Ah bon? C'est très joliment dessiné, mais ce petit cheminement philosophico-surréaliste sur les chemins de la mémoire qui finit en scénario "tout ce que tu sais est faux! Tu dois découvrir ta véritable identité!", mouais.

Justement tu pense pas que le "gnagnagna tout ce que tu sais est faux" permet un trés bon nouveau départ pour les néophytes (dont je fais partis) .
Enfin franchement beaucoup aimé se premier numéros de cet univers clairement barjo.

	Citation:			Posté par Ivan Rebroff
	Bon, évidemment, les Allred se débrouillent comme des petits dieux morporkiens en termes artistiques, et ce n'est qu'un numéro un, qui introduit le personnage pour les néophytes comme moi.

edit: j'avais lu une poignées d'episode anciennement.

[XXL]

Houla que de critiques peu encourageantes sur American Virgin....une des dernières séries vertigo que je dois essayer (avec son premier paperback).

Scalped, ça ne me fait pas du tout envie à vue d'oeil du pitch et de ta critique....

[Preacher 59]

Non non Xavier, pour Scalped tu peux le prendre les yeux fermés !!

[gillesC]

Oui enfiiiiinnnnn....

[Preacher 59]

	Citation:			Posté par gillesC
	Oui enfiiiiinnnnn....

Obsédé va !!!