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Vieux 15/01/2018, 15h52
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Nous y voilà : c'est la "mid-season finale", comme disent les américains pour désigner le terme de la première partie d'une saison pour une série télé - et ici appliqué au sixième épisode sur les douze au total que compteront la série Mister Miracle par Tom King et Mitch Gerads. Sachant que le titre va faire une pause au mois de Février, est-ce que cette étape décisive va nous laisser aussi pantelant que les fois précédentes ?


On retiendra d'abord, même si c'est anecdotique, que Mister Miracle #6 contient le premier texte rédigé par Brian Michael Bendis pour une publication de son nouvel éditeur : le scénariste, qui a annoncé son départ de Marvel après dix-sept ans fin 2017, signe en quelques lignes un éloge éloquent sur les qualités de la série de Tom King en expliquant que chaque année, une série se distingue, sort du lot, en mettant d'accord aussi bien les critiques que le public. Et cette année, cette série est indéniablement celle-ci.

Les faits, les chiffres, l'ont prouvé : en effet, les six premiers épisodes ont été un carton éditorial, salué par la presse, confirmé par des ventes telles que chaque numéro a dû être réimprimé à plusieurs reprises. Pour retrouver un phénomène équivalent, même si ses scores étaient moins élevés et sa parution plus inégale, sans doute faut-il remonter au Hawkeye de Matt Fraction et David Aja.

A la lecture de ce nouveau chapitre, avant la reprise en Mars (les auteurs ont bien mérité un break et stratégiquement, ce bref arrêt ne peut qu'attiser la curiosité et l'impatience du lectorat), ce qui frappera surtout, c'est ce sentiment jouissif que vous avez sans doute connu au moins une fois dans votre vie de fan : cette espèce de frisson de plaisir, cette électricité jubilatoire qui vous parcourt l'échine à mesure que vous tournez les pages de votre fascicule parce que ce que vous lisez vous donne un sourire pleinement satisfait, vous procure un bonheur intense, cette impression de perfection, de mécanique parfaitement huilée, quasiment musicale.

Il y a en effet une comparaison à établir avec une chanson dans cet épisode : dès les premières notes de l'intro, on pressent ce mouvement irrésistible qui va vous emporter telle une vague et ne redescendre qu'à la dernière page. Entre temps, vous aurez traversé une vingtaine de planches si merveilleusement écrites et dessinées qu'elles auront la puissance rythmique et la saveur harmonique d'un morceau imparable.

Ce numéro est comme un cadeau offert par Tom King à son dessinateur Mitch Gerads : jusqu'à présent on avait pu admirer la fidélité rigoureuse de l'artiste à traduire visuellement les scripts de son partenaire, mais Mister Miracle manquait peut-être de ce qui définit un comic-book super-héroïque dans ses fondations mêmes, un épisode d'action pure rehaussée de dialogues décalés où les héros accomplissaient leurs exploits (braver mille pièges, vaincre toute résistance) avec une attitude so cool.

Si on avait entrevu dans le #2 les capacités spectaculaires de combattant d'un néo-dieu comme Mister Miracle face aux Paradémons d'Apokolips, voir ici Scott Free et Big Barda dézinguer des gardes de New Genesis avec une efficacité insolente, survivre à des dragons, braver le vide ténébreux sur un fil, neutraliser Lightray après avoir échappé à une antichambre au mécanisme mortel, tout cela est absolument grisant.

Et ça l'est d'autant plus que les échanges entre Barda et Miracle sont savoureux : en franchissant des obstacles insensés, ils discutent aménagement, ameublement, gestion de l'espace commun. Cette manière de se moquer du danger en conversant des aspects les plus commodes de la vie à deux rompt avec la gravité et la réalité altérée dans sa perception des précédents épisodes. Nous sommes dans une aventure pure, un morceau de bravoure destiné à nous montrer les qualités physiques exceptionnelles des personnages parce que capables de communiquer ainsi en se sortant de difficultés incroyables.

L'exploit est aussi admirable parce que Gerads continue de l'animer en respectant ce découpage en "gaufrier" de neuf cases immuable. On a eu le temps de constater auparavant combien ce cadre formel ne l'embarrassait pas - au contraire, il en jouait en virtuose. Mais était-il possible qu'il en repousse encore les potentialités ? La réponse est affirmative : il s'amuse même avec ! Ici, il exploite l'effet de la continuité séquentielle (la bataille contre les deux gardes après le bain avec les dragons), là, il utilise l'espace négatif (à mesure que l'antichambre qui menace de les écraser se comprime, l'image rétrécit jusqu'à ne plus montrer qu'une fente lorsque Barda suite en rampant Miracle hors du piège). Chaque scène est une sorte de défi graphique dont Gerads trouve, à l'instar de son héros, la clé, la solution, mais de manière ludique : le regard du lecteur est stimulé par l'inventivité du dessinateur pour déjouer la monotonie du découpage et la répétition des menaces que doivent vaincre Barda et Miracle.

Tout cela est donc si bien fait que lorsque nous sommes à la dernière page, l'insouciance nous a (re)gagnés comme Mister Miracle alors que le plus dur (l'impossible ?) reste à faire : pénétrer dans les quartiers privés d'Orion pour qu'il annule sa condamnation à mort. Entre temps, Scott Free aura appris, de façon étonnamment désinvolte de la part de Barda, qu'il va être père et nous le quittons alors qu'il va affronter celui qui a décrété sa mort.

Tom King et Mitch Gerads sont devenus maîtres dans l'art du grand huit émotionnel, mais à mi-chemin de leur aventure exceptionnelle sur ce titre, on peut dire encore une fois qu'ils nous épatent par leur génie de l'imprévisibilité et leur exigence intacte à divertir sans abêtir. Phénoménal. Exemplaire. Magique.
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