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Suite aux éloges et tout ça, je me suis lu ceci:
Et autant être franc, je serai moins enthousiaste que beaucoup de monde. L'histoire est celle D'Asterios, éminent professeur d'architecture, reconnu et primé, qui le jour de ses 50 ans voit son appartement partir en fumée. Sa vie va alors complètement basculer et changer du tout au tout. Le scénario est finalement assez classique sur le fond. On a un type de 50 piges, assez acariâtre, disons même connard sur les bords, partagé entre la réussite et la loose, qui voit sa vie complètement bouleversé et se retrouve à devoir changer. C'est une histoire déjà vu un gros paquet de fois (particulièrement au cinéma). Donc du classique sur le fond, mais du classique bien écrit et bien foutu, ce qui fait que ça passe sans problème. Bien foutu, car c'est surtout sur la forme que l'ouvrage de Mazzucchelli va se démarquer. A coup de flashbacks intelligemment parsemés et de réflexions toutes droit sorties de l'esprit du narrateur, l'auteur donne du rythme à son récit tout en développant son personnage dont on découvre à la fois le présent et le passé. Le dessin aussi permet à l'œuvre de se démarquer sur sa forme. Graphiquement, Mazzucchelli va utiliser tout un tas de style pour les différents personnages. Il va même plus loin en modifiant l'aspect des personnages selon leur sentiments (notamment dans la relation entre Asterios et sa femme). Il joue aussi beaucoup sur les formes, après tout, avec un personnage principale architecte, c'est normal. (il n'y a qu'à regarder la façon dont le titre du livre est écrit, c'est très classe). L'auteur va jouer d'un tas de manières avec le dessin et son style pour appuyer visuellement son récit. C'est d'ailleurs le point fort du livre, la façon dont Mazz utilise sans cesse le dessin. Au final, Asterios Polyp est bien, même très bien. L'expérimentation continuelle de l'auteur sur la forme, graphiquement et narrativement, en fait une œuvre très intéressante à lire et à décortiquer. Par contre, en tout franchise, je suis loin de la grosse claque annoncé par beaucoup, l'histoire étant tout de même très très classique sur le fond.
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" Les ennuis sont des pleutres: ils n'arrivent pas isolément, ils chassent en meute et lancent des assauts groupés." Gaiman |
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Encore une fois, la pile de Novembre aura été bien rempli. De trucs biens. Et malheureusement, de pas mal d'accidents aussi.
On commence direct avec la grosse merde du tas: Shrapnel Hubris #3: Merdique. En tout point. Et hop, grosse Bat-tournée ce mois ci, on va essayer de faire dans l'ordre: Batman and Robin #16: Début très confus, je n'ai pas trop pigé ce qui se passait ou à quoi ça faisait référence. Encore une fois, ne pas avoir lu Return of Bruce Wayne m'a posé problème. Sinon, pour le reste, c'est du tout bon. Morrison met un terme à son run sur la série, il conclut ses intrigues et lance l'ère Incorporated. Du bon. Au dessin, c'est un peu le bordel, avec Stewart, Inving et Burnham en renfort. Ça sent un peu le délais tendu tout ça. Mais Stewart livre de meilleures planches que lors de son passage précédent, Irving est toujours excellent (même si la tête de Robin refait des siennes) et Burhman ne s'en sort pas trop mal (ça laisse présager du bon pour son fill in). La fin d'une ère, en beauté. Batman: The return: Bon, j'avais préco ce numéro en pensant que ce serait là que Bruce Wayne reviendrait à son époque, mais non. Là, il reprend ses troupes en mains et Morrison en profite pour lancer des pistes pour le Dark Knight de Finch. One shot ultra dispensable. Déjà parce qu'il ne s'y passe rien de bien intéressant. Surtout que Bruce est un peu caractérisé à la truelle, il passe un peu pour le connard bad ass de service. C'est marrant, Morrison change la caractérisation du perso à chaque fois. Entre son run initial sur Batman, les #701/702, son apparition dans B&R16, Batman Inc et ce return, c'est à chaque fois un personnage différent. De plus, le single vendu à 5$ alors qu'il est à moitié rempli de pubs déguisées (ou non) pour les séries estampillées Batman Inc, ça fait mal au cul. Foutage de gueule. Vraiment déçu d'avoir préco cette connerie. Et Hop, le Batman nouvelle version débarque donc. Batman Inc. #1: Bruce part au Japon avec Selina pour former le prochain Batman local et récupérer quelque chose dans le repère d'un méchant. Ça va très vite, ça se lit assez rapidement, mais c'est ambiance fun, avec un côté pulp, je trouve. Un démarrage très accrocheur bien qu'un peu court. Ça donne vraiment envie de lire la suite. Le Batman de Paquette est bien classe et sa Catwoman a un gros côté Adam Hughes très plaisant. Batman and Robin #17: L'objet du délit. Dur de le juger correctement. Bon, McDaniel, c'est moche, Batman a l'air d'un nain la moitié du temps, il fait des croches pieds à Robin, Jim Gordon a les cheveux blancs mais pas une ride, les vues du dessus sont lamentables (la scène chez le légiste)... McDaniel quoi. Les espoirs reposaient sur le scénario de Cornell. C'est sympa sans plus. Ça se laisse lire mais ça n'a rien de vraiment bandant, il y a des moments où on se demande juste ce qu'il se passe (genre la visite du labo, euh.. oui mais ça sort d'où??), sans compter l'énorme WTF finale, juste hallucinant de nawak. Detective Comics #871: Je ne comptais pas le faire (peut être en TPB), mais les previews m'avaient bien accroché. Résultat, j'ai bien fait de prendre. Une histoire très intrigante et bien foutue, avec une bonne intrigue et une bonne caractérisation (le dialogue Dick/Gordon est excellent). Au dessin Jock livre un Batman très classe (ceux qui ont vu les planches au LCF savent), quand à la back up de Francavilla, elle ne démérite pas, loin de là. Un numéro très très plaisant, je vais continuer ce titre encore un bout. Je crois que c'est un peu mon chouchou du tas. Et pour finir la Bat-mania: Batman 80-page giant 2010: 6$, pas de pub, plus de 70pages de BD, ça semblait alléchant. (mis à part ce S à page bizarrement disparu) Mais en fait, non, pas vraiment. C'est au mieux sympathique, au pire ennuyeux. En quelques pages, la plupart des auteurs livrent des histoires totalement anecdotiques, rien de vraiment mémorables ou même de bien intéressants. Pareil pour les dessinateurs. Si certains tirent leur épingle du jeu, les autres proposent des pages pas jolies jolies quand même (sans toutefois être McDanielesque). Bref, très décevant, le meilleur étant la couv'. Strange Tales V2 #2: Encore une fois, avec les différentes histoires, on trouve différents niveaux de qualité. On retiendra surtout le passage des Hernandez, Sheldon, Malbury et Dalrymple. Et surtout pour la graphisme, les histoires restant pour la plupart dans une veine humoristique. C'est d'ailleurs un peu le côté dommage de cette anthologie, que la plupart des histoires se limite à l'humour. Chew #15: Le voilà enfin, ce numéro tant attendu, annoncé comme plein de révélations. Bon, alors le truc souffre un peu de l'effet objet survendu. C'est un très bon épisode, mais comme d'hab quoi, sans plus. Il y a effectivement deux révélations, la première est particulièrement étonnante. La deuxième tombe à l'eau (celle de fin), heureusement que Layman nous dit ce que c'est dans le courrier des lecteurs, sinon, ça serait passer bien au dessus. Et pour ceux qui se plaignaient de ne pas en savoir plus sur la vie privée et la famille du héros, et bien ils vont être servis. Et hop, la pile du fidèle: Sweet Tooth #15: Lemire continue sa mise en place, qui dure depuis 3 numéros. On a le droit à une scène touchante entre hybrides, une fausse révélation (rien que l'on ne savait déjà) et de la mise en place encore. Et je dois avouer que je commence un peu à en avoir plus rien à foutre. Quand la lassitude s'installe, ce n'est jamais bon signe. The Unwritten #19: Où Tommy et sa bande partent sur les traces d'Herman Melville pour trouver des indices pendant que ses ennemis tentent de débaucher un nouvel allié. Carey continue sa ballade dans la littérature et son histoire, et c'est toujours aussi bien foutu et plaisant. Il fait avancer son récit et ses personnages dans le même temps. C'est du tout bon. Hellblazer: City of demons #3 et 4: John commence à piger ce qui se passe et décide de prendre le taureau par les cornes, mais il aurait aussi besoin d'un peu d'aide. La contre attaque de Constatine en gros, avec quelques bons petits moment au passage. Même si parfois, on se demande où ça veut aller. Mais surtout, Sean Murphy, toujours au top (j'adore son encrage!). Scénar sympa, dessins sublimes, cool. Hellblazer #273: Epiphany veut rentrer mais John ne semble pas être très pressé de la renvoyer, tandis que, toujours ,John doit gérer la succube assise sur lui avant qu'un autre emmerdeur, et pas des moindres, ne vienne lui causer des problèmes, tandis que Nergal se fâche tout rouge. Milligan continue son histoire, introduit de nouveaux joueurs, nous montre quelle petit saloperie était le old bastard dans sa jeunesse, que du bon. Camuncoli livre de belles planches, mais ce n'est rien en comparaison de Bisley, un vrai régal que son Epiphany. Et comme à tout seigneur, tout honneur, on finit avec une rééd de Milligan: The Extremist #1 à 4: Où Milligan nous parle de sexe, de mort, de désir, de limites, de tabous, du couple, de l'interdit, de la fascination, de manipulation et de plein d'autres choses du genre. C'est très bien écrit, jamais putassier ou grossier. Milligan, dans une forme éblouissante, prouvant qu'il est l'un des meilleurs du médium. Mille merci à Vertigo pour cette réédition.
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Cette critique était sponsorisée par Scott McDaniel...
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Alan Moore : "I should just keep me mouth shut, I just upset people." Ma galerie sur Comic Art Fans
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oui, et grâce à la magie des précos, je peux déjà vous annoncer son retour pour les deux prochaines piles!!
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tu me fais presque regretter d'avoir arrêter détective comics la....
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Moi, j'en ai au contraire profité pour reprendre. Bien m'en a pris.
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Strange Embrace par David Hine.
L'histoire: Alex, un homme très étrange doté de pouvoir télépathique, nous raconte sa vie et surtout celle d'un autre homme, qu'il a poursuivi pendant longtemps, cherchant à percer le mystère qui se cachait derrière l'apparence d'un vendeur d'œuvres d'art. Il nous livrera les secrets les plus sombres et surprenants de cet individu. Le scénario: Difficile d'en dire plus sans vraiment spoiler le bouquin. On a un jeu du chat et de la souris entre deux hommes, dont l'un souhaitant découvrir quel mystère cache l'autre. Et Dieu sait qu'il en cache. Et des vraiment pas beaux. Hine nous livre une histoire très prenante, doté d'une ambiance très forte et particulièrement malsaine. Une histoire fantastique où les limites sont celles de la folie humaine. Hine construit son récit en flashback, à travers le destin croisé de plusieurs personnages. D'abord ce vendeur d'art sur lequel il semble faire une étrange fixation, puis sur son entourage, le père et pour finir la femme. D'ailleurs, contre toute attente, c'est elle qui devient le personnage principale du récit. C'est à travers elle que l'on découvrira l'horreur obscène et malsaine qui s'évertue à cacher les personnages. Hine fait très fort, car en plus de cette construction croisée, il développe un sens aiguë du détails, parsemant le récit d'indice d'apparence anodine, mais qui prennent tout leur sens au final. Rien n'est laissé au hasard. Un récit sombre, prenant, très bien construit, intriguant, malsain, fascinant, fou... je pourrais continuer comme ça un bout, mais vous aurez compris, Hine signe là un récit très fort, à mettre dans le haut des œuvres du monsieur. Le dessin est assuré par Hine lui même, dans un style peu conventionnel mais qui sied parfaitement au récit et à l'ambiance. En prenant lui même en main la partie graphique, Hine s'est assuré d'une parfaite adéquation entre l'histoire et les dessins. Tout est très bien rendu, que ce soit le vieux Londres, les statues ou les scènes les plus sombres. En bonus dans ce hardcover, une interview de Hine par Starking (Elephantmen) sur la genèse du projet, ainsi que plusieurs courts récits signés pour des magasines anglais (Crisis, Deadline..). Des petits bonus non négligeables, qui permettent de prolonger le plaisir de lecture. Au final, une excellente lecture, vraiment. A placer dans le top des œuvres du monsieur. Un récit fantastique captivant, fleurtant avec le malsain, l'horreur et l'obscène. Un dessin en totale adéquation. Et une édition pleine de bonus très sympathique. J'oserais presque le mot indispensable.
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C'est chez qui ?
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On débarrasse HERE ! nouveau déstockage avril 2022 ! My dead Blog ! Mes critiques après tout le monde ! 600éme !!! TPB Waiter |
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Cette version est chez Image.
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Ah enfin quelqu'un d'autre que miss SJ à lu cette mini!
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Je l'ai lue. Joe Quesada aussi.
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La liste des comics sur lesquels j'ai bossé chez MARVEL. |
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Elle a bon gout la miss!
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Malheureusement, JQ connaissait aussi Loeb qui connaissait un gars qui avait besoin de taf.
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Ho ben j'en avais parlé quelques fois dans mes critiques à l'époque, mais genre personne n'écoute personne ici, et puis le mignon Chirac Hernandez en avait dit beaucoup de bien, et c'est vrai que c'est une grande lecture que cela. (Qui me rend un peu tristoune quand je vois certaines productions que fait Hine de nos jours, même si la mini avec Shaky Kane est trèèèès sympathique).
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Ça resitue les merguez dans un contexte littéraire et intellectuel qui est le bienvenu. Viens découvrir la saison des animes qui fleurissent. |
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Ah, l'époque où Chirac faisait encore des critiques...
Sinon, en parlant de tes critiques, tu sais que l'intégrale des scènes de pleurs de Raki t'attend?
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critiques, zeph |
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