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the sad skinhead
Apart from all the bad times you gave me I always felt good with you Going places, smashing faces what else could we do? Apart from all the good times I gave you you always felt bad with me Going places, smashing faces what else could have happened to us? The Sad Skinhead (Faust) Lire en chaîne les Shade the changing de Milligan/Bacchalo a un défaut : on finit par être persuadé que la BD est un art fondamentalement capable d'inventivité, de profondeur et d'émotion. Alors forcément quand on lit notre pitance mensuelle ordinaire, on est vite rappelé à la réalité. On lit des comics qui peuvent être habiles, astucieux et divertissants mais finalement peu qui utilisent vraiment le potentiel du médium. Et puis quand on ne s'y attend pas et plus rapidement qu'on l'espérait, on tombe sur une merveille J'ai toppé Skin de Peter Milligan (scénario) et Brendan McCarthy (dessins) en m'en informant le moins possible dessus (et parce que c'est une BD qui fait pleurer Paulie). Le premier contact a été un peu décevant. C'est un mince volume d'une cinquantaine de pages en grand format doté d'une couverture étrange avec son skinhead désemparé au bras bien trop court pour être honnête. La lecture du long prologue m'informe que Mc Carthy n'a pas foiré ses proportions mais que le personnage est un bébé thalidomide. Ce produit inventé en Allemagne dans les années 50 fut diffusés comme calmant dans les années 60 en Allemagne et en Grande Bretagne. Sans qu'aucun test n'ait été fait sérieusement il fut prescris au femme enceinte (certains résultats furent même truqués). La conséquence fut une série de bébés aux difformités aussi atroces que variées. Le personnage principal de Skin est Martin Atchinson, dit Martin Atchet , bébé thalidomide aux bras trop courts et skinhead. Ce comics est son histoire. Ce mélange entre peinture du mouvement skinhead et récit du destin d'un freaks est la grande idée de Milligan. Par cet artifice, il nous évite le récit édifiant de la pauvre victime qui sera sauvée par la religion ou l'art. Donc Martin n'aura pas droit à une rédemption et la conclusion sera la plus bouleversante possible. Ce refus de la facilité se retrouve dans les relations de Martin avec Ruby une skinette au strabisme prononcé. Il se retrouve dans leur différence mais le fossé entre deux restera énorme. La brièveté du récit participe également à l'intensité de la chose. La narration de Mc Carthy dans de superbes planches sans case est d'une fluidité exemplaire. Les couleurs violentes mais subtiles de Carol Swain renforcent encore l'impact des images. Ce qui est estomaquant dans ce récit c'est l'incroyable humanité rageuse qui se dégage de cette atroce histoire. A ce niveau là ce n'est plus de la bonne BD, c'est de l'essentielle. Quand Milligan et Mc Carthy apportèrent ce récit en 1990 à Fleetway, leurs avocats flippèrent et la BD fut enterrée sous prétexte d'une violence et d'une grossièreté excessives. En même temps ce sont des skins qui parlent, je vois pas trop comment il pourraient parler autrement ! C'est finalement en 1992 chez Tundra que ça sortira. ça coûte 8,95 $. ça fait peu cher du chef d'oeuvre.
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L'opportuniste reboot de la revue de pile : février Dark Horse, Menu des chroniques Les aventures spacialo-copocléphiliques du Captain Zenzible : Ep 7
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#2
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Putain jamais réussi à mettre la main dessus, je t'envie et te déteste à la fois.
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Ça resitue les merguez dans un contexte littéraire et intellectuel qui est le bienvenu. Viens découvrir la saison des animes qui fleurissent. |
#3
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A défaut de topper ça chez des gens qui méritent tes sous, tu peux le trouver sur Amazon il me semble.
Je l'ai acheté à un belge sur E-bay. J'ai un peu honte mais pas trop.
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#4
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Ha oui tout juste, la dernière fois que j'avais jetté un oeil, il n'y avait qu'un exemplaire à plus de 110 euros, là ça me semble plus abordable, sinon je me ferai un belge aussi.
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#5
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yop,moi des Belgiens j'en ai pleins pas loin,je vais aller les detrousser!!!
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je fais mon gougoune et je reviens uneviedestar.free.fr |
#6
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SKIN est pour moi le chef d'oeuvre du duo Milligan/McCarthy, mais ne joue pas du tout sur leurs habitudes; là où leurs références habituelles sont dans le psychedelisme le plus over-the-top, Skin est violent de pure vérité et s'inspire de leur jeunesse au sein de la classe ouvrière anglaise, là où Milligan est connu pour une prose brillante et littéraire, il use dans Skin un style brut, simpliste, bourrin, là où McCarthy est dans l'exubérance et la grace habituellement il s'essaye là à une forme brute et vaguement enfantine de quasi-laideur. L'usage qu'ils font de la bd est déja habituellement unique mais montre quelques références au genre, là ils mixent les mots et les images comme si la bd n'existait pas, comme s'ils inventaient l'idée, en dehors de toutes les habitudes du medium mais sans aucune logique conceptuelle intellectualisée. en 32 pages, ils m'ont retourné, emu, fait m'agenouiller d'admiration. la seule bd si courte à arriver à m'émouvoir et m'épater à la fois à ce point est du même duo, leur fantastique 8-pager "The Hollow Circus". |
#7
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Houla, j'me la pète genre je possède Skin.
Enfoiré.
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Achète mon âme ! "Today a young man on acid realised that all matter is merely energy condensed to a slow vabration, that we are all one consciousness experiencing itself subjectively, there is no such thing as death, life is only a dream and we are the imagination of ourselves. Here's Tom with the weather!" |
#8
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Si je mets la main dessus, je te préviens. Bon sinon, oui oui, Skin, c'est typiquement le genre de trucs qui te donne envie de croire en la bande dessinée.
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"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère." Denis Johnson - Arbre de fumée |
#9
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Si t'en vois deux...
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#10
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Voire trois...
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