Dark Horse United Reviews

[Crisax]

Après le topic consacré aux critiques des titres Image je me permet d'en créer un pour les séries Dark Horse.

Je commence donc avec la mini Resident Alien.



Elle est constitué de Resident Alien #0 sorti dans DHP #4, #5 et #6, et de trois autres numéros singles qui ont suivis. Peter Hogan à l'écriture et Steve Parkhouse pour la partie graphique.

L'intrigue est très sympa puisqu'elle reprend un scénario classique de meurtre dans une petite ville des Etats-Unis, mais en introduisant au milieu de cela un Alien qui s'est écrasé sur Terre il y a quelques années.
Il s'est depuis fait une petite vie paisible en minimisant les contacts avec les humains afin de protéger au mieux son identité (malgré sa capacité à se faire voir par les humains comme l'un des leurs).
Mais lorsque le médecin du village est assassiné les autorités se tourne vers lui pour assurer l' "interim", l'impliquant ainsi dans l'enquête.

J'ai trouvé l'ensemble très bien écris. Tout se lit avec une grande fluidité, que ce soit l'intrigue sur les meurtres, ou celle sur l'identité secrète de l'extraterrestre. Les dialogues sonnent parfaitement, et les dessins collent très bien à l'ambiance (y compris, et même encore plus, pour certains flashback/rêve du perso central où on en apprend plus sur ses origines).

Ce que je pourrais reprocher au titre c'est que on est resté un peu trop sur du classique. Le coté polar (pas noir) a pris le dessus sur le coté SF, qui est ce qui m'attirait le plus. Du coup à la fin je suis un peu rester sur ma faim.
Donc ça manque un peu de fun à mon goût, même si ça en fait une lecture vraiment agréable et différente. On se laisse porter par l'histoire avec plaisir.

Apparemment il devrait avoir un volume 2, qui se concentrera sûrement (et j'espère) sur le coté SF et l'identité caché de l'alien.

Je lirais en tout cas cela avec plaisir. C'est un lecture qui sort du lot par son genre et son ambiance, avec en plus une qualité graphique et d'écriture au rendez-vous, une vraie bonne surprise.

Si je devais mettre une note à l'ensemble :
/ 5

[Crisax]

On change d'ambiance avec Conan The Barbarian (#1-6) de Brian Wood !



Je n'aurai jamais pensé acheter un jour du Conan !
Je connaissais très peu le perso, uniquement par le DA qui passait pendant mon enfance (et encore, le seul souvenir que j'en ai c'est la musique du générique), et les nombreuses illustrations qu'on vois de ci de là.
Mais le coté médiéval-patriarcal de l'univers et du perso me rebutait.

Il a donc fallut associé les noms de Brian Wood et de Becky Cloonan pour que je daigne y jeter un oeil. Et la preview du #1 m'a complètement bluffé.
J'ai donc testé et j'ai été plutôt emballé par ce Conan loin du monstre ultra musclé et violent que j'avais en tête.

Le premier arc (#1-3) nous présente le perso avec finesse voir sensibilité. On y suit ses premières aventures et sa rencontre avec Bêlit.

Pour le second arc (#4-6) c'est James Harren qui remplace Becky Cloonan aux dessins. Style très différent, même si une certaine continuité graphique est assuré dans l'ambiance avec Dave Stewart qui se charge des couleurs depuis le début.
Style différent donc, plus brutale (qui conviens bien à ce second arc) , mais tout autant magnifique et avec aussi un coté "indé" assez marqué.

C'est donc une série gâtée au niveau des dessins, puisque au #7 c'est Becky Cloonan qui reviens et au #8 c'est au tour de Vasilis Lolos de prêter son style, lui aussi bien particulier, au titre.

Malheureusement si graphiquement la série est au top, le récit n'est pas au niveau à mon goût.
Si pour du Conan je suis agréablement surpris, cela reste assez classique et Wood n'a pas réussi à me captiver suffisamment pour continuer après le #6, en tout cas en single. Je verrais peut être pour les TP suivant les retours (est-ce que la série prend un peu plus de profondeur, est-ce que l'histoire s'étoffe un peu?), car chaque preview me fait baver.

Je préfère donc donner deux notes :
Récit :
et demi / 5

Dessin :
/ 5 (en prenant en compte ce que j'ai vu de Lolos. Je vois pas comment faire de meilleur choix sur du Conan)

[Ben Wawe]

Merci pour ces critiques.

[EsseJi]

RESET
Peter Bagge



Pour être honnête je ne connaissais le travail indé de Peter Bagge que de nom, ou presque si on ne compte pas Strange Tales chez Marvel. Son Hate a de très bonnes critiques mais malheureusement c'est très dur à trouver, ainsi lorsque son nom a été annoncé comme l'un des invités du festival de Lille j'ai profité de l'occasion de la sortie de sa mini Reset pour me faire un avis sur l'auteur. Tout d'abord son style de narration est fortement emprunté au comics strip, comprenez par là qu'il sait amener une idée voire plus par page, ce qu'il veut raconter a une base qui ne demande à s'étoffer et le traitement de ses personnages est en constante évolution, pour faire vite Bagge c'est condensé mais dans le bon sens du terme, ce n'est aucunement trop lourd à la lecture et l'ensemble a une force indéniable !

Reset nous raconte l'histoire d'un acteur sur le déclin, pas trop facile à vivre, à qui on propose une expérience de réalité virtuelle qui a pour but dans un premier temps de revenir sur les moments clefs de la vie d'une personne. Le personnage principal de la mini fait fortement penser à un Bill Murray, son côté star avec à son actif des comédies populaires et d'autres films plus intimistes, son verbe fort et ses répliques cinglantes évoquent fortement l'acteur. Cela dit le reste des personnages n'est pas inintéressant, bien au contraire si ils font tapisserie le temps d'un chapitre on leur découvre plus d'épaisseur par la suite, jusque les rendre attachants.

Le format de la mini en 4 est intriguant, d'une Bagge numérote toutes ses pages sur l'ensemble des quatre épisodes et on ne voit pas vraiment de chapitre entre un épisode et un autre, mais ça ne veut pas dire que les cassures entre les épisodes sont brutes même si artificielles, comme je l'ai dit plus haut le style de narration si riche de Bagge permet de reposer le comics après chaque page comme si une pause pouvait s'y faire, mais en fait les pauses voulues par le format singles s'imposent d'elles-mêmes, ceux qui liront Reset en collection auront du mal à reposer l'album pour le finir plus tard.
Monsieur Bagge, avec Reset vous avez fait de moi un fan, dorénavant je vais surveiller de près votre travail, merci à Dark Horse de nous proposer cette collection où l'auteur a officié aux côtés de Matt Kindt et Gilbert Hernandez.

Note:
/5, ni plus ni moins!

[Crisax]

Merci SJ

Justement hier j'ai faillit me prendre le HC mais ne connaissant l'auteur que par sa plutôt bonne réputation j'ai préféré attendre un retour, que voilà ! Il fera sûrement parti de ma prochaine commande.

[Crisax]

Petite critique de deux one shot de Criminal Macabre.

Criminal Macabre : Die, die my darling (paru en single et dans DHP #4 à #6)



Criminal Macabre : They fight by night (paru dans DHP #10 à #13 et parait en single en novembre)



On à la même équipe sur les deux one-shot : Steve Niles qui écris, Christopher Mitten au dessin, Michelle Madsen à la colo et Nate Piekos au lettrage.

Première fois que je me plonge dans l'univers de Criminal Macabre.
J'ai beau connaître très peu le perso de John Constantine j'ai tout de suite fait le rapprochement avec ici Cal McDonald, sorte de anti-héro, détective du paranormal.

Lors de la preview de "Die, Die My Darling" Dark Horse mettait en avant que c'était un bon point d'entrée dans la série.
Alors c'est vrai qu'on est pas spécialement perdu, on arrive apparemment juste après que Cal est été tué et soit devenu une "ghoul", possédant ainsi plusieurs capacité. Par contre ce qui c'est passé avant reste assez obscur.
Le premier one shot ouvre donc sur une discussion à propos de ce nouveau statut entre Cal et son... assistant? ami? collègue? Bref Mo’Lock, une autre "ghoul" qui lui explique et montre les quelques trucs à savoir.
Suit une enquête avec une "cliente" des plus étrange.
C'est surtout l'occasion pour Cal de tester un peu ses nouveaux pouvoirs.

Le second one shot quant à lui insiste moins sur ce changement d'être de Cal (ce qui doit expliquer le fait que le premier soit un bon "point d'entrée"), même s'il s'agit toujours un peu de "jouer" avec ses capacités nouvellement acquises. Cal enquête sur un meurtre toujours avec Mo'Lock ainsi qu'un policier et c'est notamment lors des dialogues avec celui-ci, à priori étranger des phénomènes paranormaux qui donnent des dialogues piquant et amusant.

Concernant mon avis, déjà c'est très plaisant de lire des one-shot, surtout plutôt bien réalisé.

Je suis rarement fan des anti-héros, alcoolique, je-m'en-foutiste, à moitié dépressif. Mais j'avoue que là j'ai été plutôt convaincu, notamment par la relation entre Cal et Mo'Lock qui est très amusante, surtout dans "Die, Die My Darling".
L'univers à l'air d'être assez riche et ça m'a donné envie de me chopper les omnibus un de ces jours.

Graphiquement j'adore le style de Mitten, et je trouve que ça colle parfaitement à l'ambiance et au nouveau statut de ghoul de Cal.

La fin du second one-shot laisse la possibilité de développer dans une direction qui peut être intéressante. J'attends donc avec impatience le prochain épisode dans DHP en espérant confirmer mon avis plutôt positif sur ce titre et cette équipe.

Note commune au deux épisodes :
et demi / 5

[franhimself]

Bonjour merci pour ces critiques(je vais tester reset),

J'ai une petite question: dans DHP il publie des séries complète ou c'est juste des previews?ou des histoires courtes inédite?

Je vais prendre celui du mois prochains pour tester.

Et une petite dernière est ce que ce mag vaux la peine?

[Crisax]

Pour DHP y'a un peu de tout :
- des histoires complètes en plusieurs parties, ça peut être 3, 4 (comme pour Criminal Macabre) voir 10 parties.
- des mini histoires qui se tiennent en 8/9 pages.
- des previews un peu plus longue qu'habituellement (relativement rare et tant mieux car c'est quand même ce qui est le moins intéressant)
- des histoire en quelques parties qui ne forment pas une histoire complète mais formeront le #0 de la série (comme pour Resident Alien)

Bref un peu de tout. Alors je sais que certains se plaignent du coté un peu fourre-tout. C'est pas forcément faux.
Maintenant moi j'y trouve mon compte, ça permet de lire pleins de chose différente, que ce soit dans l'écriture ou le dessin, de se faire un avis avant de préco lorsqu'il s'agit pas d'histoire complète, etc.
Après suivre une série avec à peine 10 pages par mois ça fait pas beaucoup, c'est pas évident de bien se rappeler ce qu'il s'est passé précédemment. Du coup j'y reviens souvent une fois qu'elles sont finies pour les lire ou relire d'un coup.

Donc est-ce que cela vaux la peine ça dépend de ce que tu cherches
J'avoue que si le prix était un peu plus bas ça serait pas un mal, mais malgré tout lorsque j'ai réduit mon budget VO j'ai même pas envisagé d'arrêter ce mag.
En plus ça fait une collection de cover assez sublime je trouve.

[franhimself]

Sa me parait assez intéressant pour découvrir de nouvelles séries.

merci crisax pour tes conseils et avis

[Crisax]

Petite review de Number 13 #0, le single ne sort qu'en novembre mais il est paru dans DHP #2 à #6.



Robert Love (W/A/Cover), David Walker (W), Michelle Davies (C), and Diego Simone (C)

Il se passe pas mal de chose dans ce premier épisode. Episode d'ailleurs découpé lui même en 5 parties, s'adaptant parfaitement à la lecture de DHP.

L'histoire tourne autour d'un jeune garçon, amnésique, cherchant des réponses et surtout son père dans un monde post-apocalyptique peuplé d'ogres et de mutants.

On apprends déjà beaucoup de chose (mais sont-elles véridiques?) dans ces 40 premières pages très prenantes.

Les persos sont... haut en couleur dira-t-on et rien que la toute première scène donne le ton.

Le style graphique possède une vraie identité visuelle (tirant sur le cartoony), que ce soit par le trait ou la colo.
Ce graphisme contraste bien avec l'ambiance assez malsaine de l'univers, et c'est plutôt une bonne chose, ça permet de contre-balancé le coté "gore" de certaines scènes.

40 pages c'est bien sûr trop court pour se prononcer sur cette série, mais cela m'a en tout cas conforté dans mon idée de préco ce titre qui à l'air assez riche.

L'univers, l'ambiance et les premiers mystères sont posés et donnent envie de lire la suite.

Si je devais mettre une note, pour garder la possibilité de l'améliorer
/ 5

[EsseJi]

Merci de la critique, j'attends ce 0 et sa suite avec impatience, d'ailleurs DHP devient un vrai vivier d'expérimentation avec à la clef pour les concepts qui marchent une ongoing.

[Crisax]

Oui, il est assez génial ce mag pour qui veut lire de l'indé ! J'espère qu'il va conserver cet équilibre entre les différents format qui s'y trouve.

[Crisax]

Un petit mot sur The Untold Tales of Dog Mendonça & Pizzaboy qui regroupera je suppose des histoires paru dans DHP #4 à 7



Filipe Melo (W), Juan Cavia (A), and Santiago Villa (C)

Ce single regroupera en gros deux histoires : la première en trois parties raconte les origines de Dog Mendonça, un enfant loup-garou capturé par les nazis pour effectuer diverses recherches. Il se rend alors compte qu'il n'est pas la seule créature "étrange" : des vampires, des hommes invisibles, etc.
La seconde petite histoire, en une partie dans DHP, ne raconte pas grand chose, c'est surtout l'occasion pour les auteurs d'ironiser sur l'industrie des comics (c'était déjà un peu le cas dans la première histoire).

Les origines sont vraiment très sympa à lire, on est bien dedans, et le tout est entre-coupé par des dialogues entre Dog (qui raconte l'histoire) et Pizzaboy. Les deux se placent comme les auteurs vendant leur histoire à Dark Horse, ce qui donne un touche humoristique et ironique et permet un bon découpage des parties pour DHP.

La seconde histoire est plus étrange vu qu'on retrouve Dog, Pizzaboy et Pazuul à une convention comics en pleine séance de dédicace. Comme dis plus haut c'est surtout l'occaz de faire un peu d'humour et de cynisme sur l'industrie du comics. Dog raconte un petite histoire (à des enfants de passage à la conv) mais qui n'a pas d’intérêt en soi, mais c'est justement là l'intérêt .
C'est sympa mais beaucoup plus dispensable à mon goût.

La partie graphique (encore une fois assez cartoony) j'aime beaucoup, notamment la colo différente suivant les périodes et le contexte.

Une petite note :
/ 5
(J'aurais bien mis un demi point de plus tant la partie graphique m'a convaincu, mais la dernière partie m'en empêche)

Après une petite recherche rapide sur internet j'ai vu qu'était déjà sorti chez Dark Horse The Incredible Adventures of Dog Mendonça and Pizzaboy par la même équipe (sorti en juin 2012 en TP de 112 pages).
Apparemment cela se passe chronologiquement après ces "Untold Tales" puisqu'il s'agit du combat de Dog et de ses compagnons "monstres" contre des forces du mal durant la seconde guerre mondiale.
Pas impossible que je me le prenne un de ces jours, j'ai bien envie de voir ce qui arrive à Dog et sa bande, surtout dans un contexte de fantasy urbaine.
Donc peut être bientôt la review ici

Prochainement : quelques mots sur Rotten Apple, un autre one-shot paru dans DHP qui sort en single en décembre.

[EsseJi]

Oui continues avec ces advance reviews des one-shots à venir!

[Crisax]

Merci La review de Rotten Apple arrive bientôt, mais avant un petit mot sur Grendel: Devil by The Deed.

C'est la première partie du superbe Omnibus Grendel sorti chez Dark Horse il y a peu de temps. Au lieu de faire un review général pour l'omnibus, je vais plutôt le faire par "série".



Cette histoire est écrite et dessinée par Matt Wagner. La colo (tout est en noir/blanc/gris/rouge) est de Chris Pitzer.

Elle est sorti en back up d'une autre série (Mage je crois) entre 1984 et 1986. Ce n'est pas tout à fait son premier taff sur cet univers puisqu'il avait déjà écrit et sorti en 1982 (dans Comico Primer) l'histoire de Hunter Rose, mais il a rapidement considéré ces premiers numéros comme un "brouillon".

Devil by The Deed est donc une très bonne introduction pour ceux qui, comme moi, ne connaisse pas du tout Grendel puisque Wagner raconte à nouveau la vie de Eddie, une enfant surdoué qui va rapidement prendre la double identité de Hunter Rose, un écrivain à succès, et de Grendel un assassin qui se créer un véritable empire criminel.

C'est très sombre, assez tordu, voir glauque mais ça ne deviens jamais malsain je trouve, sûrement grâce aux dessins trop "classe" pour cela.

La narration est assez original, puisqu'on lit en fait le roman d'une écrivain (je ne vais pas vous dire qui pour ne pas trop vous en dire) qui raconte la vie de ce premier Grendel.

Le style peut donc paraître assez lourd, mais les illustrations et le découpage sont tellement magnifiques que ça passe très bien. Sans parler de l'histoire assez fascinante.

C'est donc une parfaite porte d'entrée pour qui voudrait se mettre à Grendel, ça donne très envie d'en lire plus sur Hunter Rose et l'univers Grendel en général.

Note :
/ 5

J'ai hésité à ne mettre que 4,5 car la narration en prose peut en effrayer certains (c'était un peu mon cas avant de commencer vu mon niveau d'anglais encore assez faible) mais c'est tellement bien fait et ça fait tellement plaisir de voir une utilisation différente de l'art séquentiel que je trouve que ça mérite la note max.
Et je précise pour ceux qui ne serait malgré tout pas rassuré que le reste de l'omnibus ne reprends pas cette forme de narration. Il s'agit là que d'une quarantaine de page sur 600 (pour 25$ !).
A l'inverse ce titre est aussi trouvable tout seul en TP ou HC.