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Il s'était même fâché avec Sandrine Bonnaire (même s'ils s'étaient réconciliés ensuite, après plus de dix ans loin de l'autre). Mais c'est vrai que certains ne lui ont jamais pardonné ses exigences sur les plateaux (Guy Marchand, Sophie Marceau) : d'où la comparaison avec Kechiche à l'époque de La vie d'Adèle, sa prise de tête avec Léa Seydoux, les révélations sur les conditions de tournage par les techniciens, etc.
Le problème, c'est que, quand j'ai l'occasion de revoir un de ses films, je trouve justement que c'est soit très daté, soit très "je choque le bourgeois". Il me semble aussi qu'il s'est pris à son propre jeu en voulant concilier une sorte d'humour grinçant, avec des dialogues très enelvés, et une esthétique maniérée, ce qui donne des films curieux et (je trouve) un peu emmerdants, comme Trop belle pour toi (aussi chiant que la musique de Schubert qui l'accompagne), Merci la vie (bien barré, jubilatoire la première fois qu'on le voit, mais indigeste ensuite)... C'est évident qu'il a pu faire ça parce qu'il a eu "la carte" à une époque - il avait le fric, les acteurs (dont Grinberg, qui a été sa muse, sa compagne), un public fidèle et consistant. Difficile de se priver quand c'est (si j'ose dire) buffet à volonté. Mais comme d'autres cinéastes dans la même situation, je pense qu'il lui a manqué quelqu'un (un producteur) pour lui rappeler que délirer, c'est sympa, mais en faisant attention à ne pas perdre le spectateur en route. Aujourd'hui, il n'arrive plus à financer ses projets, sauf si une superstar a envie de s'encanailler en ajoutant son nom à sa filmo (ce qui s'est passé avec Dujardin pour Le bruit des glaçons). Je suis convaincu que c'est ce qui pend au nez de Jacques Audiard : aujourd'hui, il est au top (même si je n'aime pas non plus ce qu'il fait, à part Regarde les hommes tomber et Un héros très discret), tout le monde est à genoux devant lui, il a décroché une Palme d'or... Va falloir qu'il garde la tête froide ! (En même temps, je dois avouer être curieux de savoir ce qu'il va tirer des Frères Sisters, le roman western de Patrick De Witt qu'il va tourner avec John C. Reilly : c'est couillu.) |
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Plein de gens pourront trouver, en fonction de leur référentiel à eux, l'immense majorité des films de ta liste datés et vieillis... Qu'est-ce que c'est un film daté, un film qui vieillit mal ? Pour moi, ce serait un film qui raconte son époque mais en n'en extrayant que le superficiel, ce qui fait que, sorti de l'époque, ils n'ont plus rien à dire. Personnellement, je ne pense pas que l'on puisse ranger le cinéma de Bertrand Blier dans cette catégorie. Ces films sont beaucoup plus riches que cela, parce qu'ils mettent en jeu une pâte humaine qui transcende l'époque où ils ont été tournés. Et pourtant, dieu sait que je ne suis pas un aficionado de Bertrand Blier. Un film daté, c'est aussi souvent un film qui vise à prendre le pouls de son époque et qui se fait prendre à son propre jeu par d'autres films qui l'éclipsent en le faisant mieux et de manière plus authentique. Easy Rider par exemple est pour moi un exemple de film très daté. Ou bien des trucs comme Et dieu créa la femme complètement ringardisé par la Nouvelle Vague. Un film daté, ça peut aussi être un film qui convoque des tics visuels qui deviennent rapidement ringards. Subway de Besson, c'était peut-être bien en 1985 mais aujourd'hui, c'est juste abominablement laid.
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"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère." Denis Johnson - Arbre de fumée |
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ouiiiii, booon... .
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Il est impossible de faire comprendre quelque chose à quelqu'un
si son niveau de vie dépend directement du fait qu'il ne la comprenne pas. |
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Est-ce que vous êtes sur Senscritique?
Et du coup, question subsidiaire : Est-ce que ça vous embête que je reprenne vos listes pour les créer sous senscritique? Comme ça, Zen, tu peux éditer ton premier post avec les liens, et ça permettra d'avoir les listes directement. Après je comprends parfaitement si ça gène! |
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Oui, moi j'y suis depuis peu, j'ai tout basculé de Allociné à chez eux, c'est plus convivial
Et ma liste y figure, mais en privé
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- Oh, là mon pote je t'arrête, tu déconnes. Être complétiste et aimer les variantes, ça fait deux. - Qui a dit le contraire ! Je te dis que c'est du même ordre ! |
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Par exemple, certaines comédies sont marrantes quand tu les vois la première fois. Tu les revois quelques années après et tu ne comprends même plus ce que tu y trouvais de drôle. Est-ce que c'est toi qui as (mal) vieilli (en devenant un type sinistre qui ne rit plus que quand il se brûle) ? Ou est-ce que tu as surestimé le pouvoir comique du film ? C'est difficile à estimer, mais le résultat est le même : ça ne te fait plus rire. Blier est un cinéaste qui est très attaché, à mon sens, à l'époque où il est apparu - la France de Giscard, qui est aussi celle de ma naissance - et qui, en quelques films, l'a bousculée. Ensuite, dans les années 80, le succès se confirmant, disposant d'une liberté artistique totale (grâce justement à ses résultats au box office, à la présence d'acteurs populaires dans ses films, à l'air du temps aussi - Blier était apprécié parce qu'il avait cette gouaille à la Michel Audiard associé à des sujets décalés, c'était de la comédie dramatique "auteuriste"), son cinéma est devenu plus stylé, plus classe, des films de "tombola" comme dirait Marielle, taillés pour être récompensés aux "César" ou Cannes. Une forme de consécration, certainement méritée. Sauf que plus il avançait là-dedans, moins ce qu'il racontait me touchait et plus j'ai trouvé qu'il se prenait au sérieux. Il n'y avait plus ce côté brut, voyou, ça sentait de plus en plus le calcul. Quand je revois, par exemple, Tenue de soirée, un de ses hits, peut-être plus célèbre pour sa fameuse affiche avec l'accroche "Putain de film !" que pour son histoire (dont on retient surtout qu'à la fin Michel Blanc est devenu un acteur "digne d'intérêt" parce qu'il est vachement émouvant et troublant habillé et maquillé en femme - le syndrome déprimant de la "performance" d'acteur, provenant des States), j'ai surtout l'impression que Blier fait le malin, se la joue gros rebelle qui choque le bourgeois avec des situations scabreuses, le numéro d'ogre de Depardieu, le "contre emploi" de Blanc, et Miou-Miou qui minaude (alors qu'elle vaut tellement mieux que ça). Il répète le procédé, sur un mode plus grave, encore plus cinéaste respectable, dans Trop belle pour toi avec Carole Bouquet qui en guise d'interprétation bouleversante tire la tronche et Josiane Balasko qui a droit à son tour à un rôle à "César" (même si elle ne l'aura pas). Merci la vie est limite pathétique, en plus d'être visuellement fatiguant (Blier veut désormais montrer qu'il est aussi capables d'audaces formelles en filmant en noir et blanc, en couleurs, en sépia) : l'histoire part dans tous les sens pour encore faire "genre : je suis inclassable, transgressif à fond les ballons, je fais dire des gros mots aux acteurs en faisant comme si c'étaient des mots d'auteur digne d'un Guitry sous acide", et en prime j'offre ce fantastique "ofni" à ma chérie Anouk Grinberg qui est tellement émouvante avec sa voix de fillette écorchée vive. Tout ça a mal vieilli, est très daté parce qu'à chaque fois Blier veut épater la galerie, veut marquer son temps : y a pas pire pour rendre un film sinon ringard, du moins pénible. Toujours la même recette, avec juste des modulations pour le registre (un coup comique, un coup sérieux) : performances d'acteurs, dialogues truculents (là encore, c'est digne du "faut que ça trucule" de Marielle dans Les Grands Ducs de Patrice Leconte), mise en scène sans spontanéité. Je préfère mille fois à Blier l'humilité d'un Leconte (même si, à un moment, il a voulu le copier, comme pour lui rendre hommage), parce que chez Leconte, il n'y a pas d'ego. C'est faiseur, il le sait, il le revendique même, il réalise chaque film en réaction au précédent, avec modestie. Sa filmo est faite de très bons titres (les bronzés font du ski qui est plus drôle que Les bronzés, Tandem, M. Hire, Le mari de la coiffeuse, La fille sur le pont) et de trucs pas possibles (certainement acceptés pour le chèque ou faute d'inspiration). Il est instructif d'ailleurs de lire son bouquin, plein d'esprit et de lucidité, J'arrête le cinéma, où il revient sur sa carrière, sans se faire de cadeau. Mais c'est un cinéaste qui ne triche pas, qui n'a jamais cherché à épater la galerie, même s'il s'est engagé dans des projets parfois complètement improbables (qui lui ont valu une reconnaissance critique ponctuelle). Blier, c'est quand il laisse son ceinturon à l'entrée qu'il fait ses plus beaux films : Préparez vos mouchoirs et surtout le magnifique Beau-père. D'une certaine manière, en préférant Depardieu à Dewaere, il a montré son jeu : il a préféré l'effet à l'émotion, la sensation à la sensibilité. Dewaere est un acteur qui, encore aujourd'hui, est sidérant (sa mort tragique renforce évidemment cela), alors que Depardieu, comme Blier, a sombré, ne brillant plus que par intermittence. Je suis un peu virulent avec Blier, mais on n'est virulent qu'à la mesure de sa déception [Darkythib;1672646]Est-ce que vous êtes sur Senscritique? Et du coup, question subsidiaire : Est-ce que ça vous embête que je reprenne vos listes pour les créer sous senscritique? Comme ça, Zen, tu peux éditer ton premier post avec les liens, et ça permettra d'avoir les listes directement. Après je comprends parfaitement si ça gène![/QUOTE] Pour ma part, ça ne m'embête pas. Dernière modification par wildcard ; 22/07/2016 à 18h33. |
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Je ne sais pas ce qu'est Senscritique, donc je ne désire pas y voir ma liste.
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"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère." Denis Johnson - Arbre de fumée |
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Mais pas de soucis du coup! |
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Pour les BD, je suis sur BDGest et pour les séries Betaseries
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je post plus trop mais je suis motivé pour faire une liste.
Vous m'avez motivé. |
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Tu penses que t'es motivé ?
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Mes ventes de Comics VO ! |
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c'est motivant d'être motivé donc oui.
et toi? sens tu la motivation? |
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J'ai un peu la flemme de faire mon top 100 de la bagarre.
Surtout que je me sens pas qualifié, y'a encore plein de jackie chan et de HK que j'ai pas maté dans ma vie.
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Mes ventes de Comics VO ! |
#569
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En fait, j'aurais dû attendre d'avoir vu tous les films du monde avant de faire ma sélection. Rien qu'aujourd'hui, j'ai eu l'occasion de voir Macadam à deux voies (Two lane black top) de Monte Hellman. C'est un film que je voulais voir depuis très longtemps mais que je n'avais pas encore vu. Eh bien, verdict, c'est un film qui aurait pu faire partie de ma liste. Mais il n'y est pas. C'est comme ça, ça fait partie du jeu.
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Il manque encore plein de listes : Papich, Fredeur, Hannah, toi et quiconque désire en faire une. C'est pas le moment de se dégonfler.
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