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  #16  
Vieux 07/06/2008, 12h31
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hop! my turn

L’impossible bonheur du grand sapajou bleu et autres fables des Horizons Dispersés


Les viscères du chimpanzé avaient déserté en partie sa paroi abdominale pour se répandre sur le parquet ciré. Encore tiède, le méli-mélo incarnat et poisseux laissait s’échapper une fumée très légère qu’un shaman aurait interprété comme l’expression d’ultimes lambeaux de l’âme. Au moins ne gigotent-ils pas, pensa l’inspecteur. Cela lui était déjà arrivé de se trouver devant un tas de boyaux fraîchement mis au jour finissant de s’étrangler dans un gargouillis abject et sonore. Et c’était le genre de visions à donner à votre propre estomac des envies de rébellion.

L’inspecteur respirait fort. Manque de souffle, trop de clopes, pas assez de sommeil. Et, par-dessus tout, un palpitant aussi capricieux et gras qu’un gamin obèse devant la devanture d’une confiserie. Détournant son attention du cadavre fumant, il s’efforça de respirer lentement, comme s’il pensait ralentir ainsi sa vitesse d’auto-combustion.
Il se sentit bête.

Le grand salon bourgeois était envahi par un courant d’air glacial. Impossible de refermer la porte-fenêtre avant que la police scientifique n’ait achevé tous ses relevés. L’inspecteur s’ébroua et prit les mesures de la victime. Un costume de bonne coupe, Buroughs from London ou un Aggard tout du moins. Du sur-mesure. Son poil soigné et luisant attestait de l’ascendance noble de l’animal et de sa bonne éducation. Sous la chemise blanche, la musculature de son torse ne laissait aucun doute sur la discipline d’acier qui régissait la vie du grand singe et lui avait permis de sculpter un tel corps.
L’inspecteur tâta machinalement sa bedaine avant de s’agenouiller.

La mort remontait à moins d’une heure. Familière, l’odeur était celle du carnivore éventré, odeur forte et prégnante qui tenait, étrangement, du fruit pourri, de l’argile fraîche et de la moisissure. Alors que, tout aussi curieusement, les tripailles de n’importe quel animal herbivore abandonnaient, elles, le léger fumet âcre de la viande féline. Il avait le nez pour ça.

Pas de chevalière qui aurait pu préciser la lignée ou la confrérie du chimpanzé. Qu’importe, ça ne serait pas le plus dur à retrouver.
— C’est un Pan troglodytes de quelle origine à votre avis, inspecteur?
Ziberlinius, je dirais, s’il faut en croire la proéminence de ses arcades glabres et ses yeux clairs. De la région du Petit Gondawa. Vous connaissez, Conrad ? Non ? Des immenses forêts de bambous où flotte l’odeur sucrée du magnolia, et des matins parmi les plus lumineux qu’il m’ait été donné de voir. Très jolie région. Emmenez-y votre femme un jour. Ça lui plaira.
— Vous savez, nous, les voyages… On n’a pas fait une migration de 9500 km pour repartir. Les fromagers, la savane, on en a soupé de tout ça.
D’un coup sec, Conrad s’arracha de la tempe une écaille qu’il entreprit d’inspecter à la lumière du jour. L’inspecteur avait fait le tour de la pièce et s’était arrêté près du grand piano.

Un livre à couverture noire y était ouvert en deux, échoué tel un oiseau mazouté sur la laque crème du couvercle massif. « L’impossible bonheur du grand sapajou bleu et autres fables des Horizons Dispersés…Vous l’avez lu Conrad ? »
— Euh, non, inspecteur. Avec 18 enfants en bas âge, j’ai vraiment pas le temps de lire. C’est bien ?
— Je l’ai lu voilà très longtemps. C’est un recueil d’histoires ayant pour point commun l’exil, la transhumance, la souffrance d’êtres arrachés à leur habitat naturel.
— De la branlette de névrosés tout ça, si vous voulez mon avis, inspecteur. Moi, plutôt me crever un œil que de retourner dans le marigot d’où je viens.
— La vague de suicides qui sévit actuellement dans nos villes semble pourtant indiquer que tout le monde n’est pas de cet avis, Conrad…
— Vous n’allez quand même pas me dire que vous pensez que notre client du jour s’est suicidé, si?
— La fierté de l’animal déraciné est quelque chose de terrible et d’inaliénable, Conrad. Nous le savons tous. Et certains, plus que d’autres…Il a très bien pu demander l’aide d’un compagnon, d’un membre de son clan. Qui se serait alors chargé de brouiller les pistes afin de dissimuler sa honte de ne pas être parvenu à vivre dans un monde qui n’était pas le sien. Vous avez remarqué sa musculature parfaite, le holster contre sa hanche ? C’était un professionnel aguerri, tueur à gages, membre des services secrets, enfin quelqu’un qui ne se serait jamais laissé surprendre. Et c’était également quelqu’un qui n’était pas parvenu à terminer la lecture de « L’impossible bonheur… ». Notez, il s’est arrêté au milieu du sixième chapitre, précisément celui qui retrace l’exil des hominoïdes vers la mégapole. Le récit de la fuite des siens. Bien sûr, l’autopsie nous en dira plus.
L’inspecteur se dirigea vers la porte-fenêtre et se planta en sa lisière pour allumer une cigarette, le regard tourné vers l’extérieur.

— Ah, ah, ah !, s’exclama Conrad dans son dos. Je crois que votre intuition fait fausse route, cette fois, inspecteur. La victime a quelque chose dans sa main gauche, un bout de tissu blanc, il me semble, peut-être un morceau de vêtement arraché à son assassin. Permission de lui entrouvrir les doigts, monsieur ?
— Procédez Conrad, procédez, dit l’inspecteur dans un souffle de fumée. Si ça vous fait plaisir… En tout cas, il avait un jardin vraiment magnifique. Des arbres exotiques splendides.
Perdu dans sa contemplation, l’inspecteur écoutait à peine son adjoint.

— Ah, voilà, ça y est…j’y suis presque…

(…)

— Ce n’est pas du tissu. N’est-ce pas, Conrad ?
Toujours tourné en direction du jardin, l’inspecteur continuait de fumer, se délectant de chaque bouffée.
— Nnnon, enfin, ce n’est pas ce que je pens…
— Ce que vous découvrez là, Conrad, c’est le rêve le plus fort qui ait jamais habité ce malheureux primate. Remarquez ces grands pétales fuselés et cette odeur si douce qui devait être pour lui insupportable de nostalgie. Il l’a cueilli sur l’arbre là-bas, suivez mon doigt. Oui, Conrad, c’est une fleur de magnolia…

*****
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Vieux 07/06/2008, 15h39
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Bravo à vous tous, les gars!
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Moi aussi, je raconte des histoires.
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  #18  
Vieux 07/06/2008, 17h43
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Vraiment incroyable
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  #19  
Vieux 08/06/2008, 14h20
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Deadpoule change la caisse du Fauve
Je lis ça cette nuit.
On a jusqu'à quand pour rendre les copies ? (je dis ça pour les autres bien sur XD)
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- Bon, fallait s'y attendre, je comprends rien à cette BD ; je ne sais même pas comment la lire ; et en plus c'est écrit très petit et la police est moche :-(
Maman

>> J'écris des trucs ici
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  #20  
Vieux 08/06/2008, 15h03
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Bravo à vous deux.
Pour Deadpoule, je trouve que ton texte est parfois un peu lourd comme l'a dis Steuf! mais les idées sont assez bonnes pour compenser ça. J'ai aussi ce problème d'en faire trop parfois, et ça me gonfle pas mal : j'essaye de plus en plus d'aller vers la simplicité la plus extrême sans jamais être trop simple, mais c'est dur. Ne pas en rajouter est la pire chose au monde pour moi. M'enfin, là, je trouve que ton texte est bien pensé et foutu. Bravo !
Pour HiPs!, c'est encore une réussite en jouant sur l'aspect touchant et fort. C'est beau, pas grand-chose à dire de plus.

Je rendrais sûrement le mien dans la semaine, le temps de me rappeler de mon idée.
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  #21  
Vieux 08/06/2008, 15h22
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Un univers, une ambiance et de l'émotion en 8 paragraphes! Bravo, très touchant.
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  #22  
Vieux 08/06/2008, 18h39
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Bravo Hips! ton texte est vraiment très bon ! (si, si, vraiment !)
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- Bon, fallait s'y attendre, je comprends rien à cette BD ; je ne sais même pas comment la lire ; et en plus c'est écrit très petit et la police est moche :-(
Maman

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  #23  
Vieux 08/06/2008, 19h18
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Ben Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à Galactus
Comme Deadpoole, je ne suis pas très ravi de mon texte : je pense avoir eu une bonne idée, mais j'ai peur de m'être un peu perdu. J'espère au moins faire un peu sourire ceux qui me liront !

Comme un singe avec un flingue.


« Mike, donne-moi un verre.
- Isaac, c’est pas le moment, là…
- Mike, donne-moi un verre ! Je pourrais pas tenir sans !
- Et les journalistes, alors ?
- Je les emmerde : j’ai fait toute cette campagne sur les nerfs en dormant trois heures par nuit au maximum, et je ne pourrais pas tenir sans un remontant.
- Ecoute, je ne crois pas qu’il serait d’accord et…
- Sans moi, il n’aurait même pas passé les primaires : file-moi un verre. Je te promets de vomir seulement sur les Démocrates. »

Mike Burton soupira et se dirigea vers son bureau, suivit de Isaac Johnson. Il sortit la bouteille de whisky qu’il gardait cachée dans un tiroir, et servit une petite portion à son collaborateur. Sous le regard glacial de celui-ci, il fronça les sourcils et rajouta du volume jusqu’à ce qu’il se radoucisse. Il n’eut même pas le temps de lui dire quelque chose que Isaac avait déjà pris le verre et en descendait en une gorgée la moitié : il avait vraiment soif, et ça faisait du bien.

« Alors, ça va mieux ?
- Ouais. »

Isaac sourit, alors que le liquide chaud glissait le long de sa gorge et qu’il sentait ses muscles se réveiller lentement. Il n’en pouvait plus : depuis le début de cette maudite campagne électorale où il avait été l’homme chargé des relations avec la presse, il s’usait physiquement et psychologiquement. Heureusement, tout cela se finissait ce soir, mais il n’était pas sûr de pouvoir tenir jusqu’au verdict final : toutes les personnes qu’il rencontrait étaient plus que stressées, et il n’arrivait même pas à cacher le tremblement de ses mains. Seul l’alcool pourrait peut-être l’aider.

« Il reste combien de temps ?
- Je ne sais pas. La Louisiane vient de tomber, et c’est…
- Tais-toi : je ne veux rien savoir.
- Ecoute, je sais que tu as demandé à tout le monde de rester silencieux sur le verdict des différents Etats mais ça devient un peu stupide, là : tu n’as vraiment pas envie de savoir comment ça évolue ? Comment on est placés maintenant ?
- Non.
- Mais pourquoi ? »

C’était une très bonne question, et Isaac en avait malheureusement assez de devoir s’expliquer sur ça, et aussi sur le fait qu’il n’avait jamais vraiment voulu s’intéresser au programme de son candidat, Anton Roberts. Il était le nouveau chouchou des Républicains, et en quelques sortes la réponse aux Démocrates. Ceux-ci proposaient une femme de quarante-cinq ans après l’assassinat de Barack Obama la première année de son mandat par un crétin intégriste qui ne supportait pas d’avoir un « nègre » à la présidence. La vice-présidente Clinton avait fait ce qu’elle pouvait pendant deux ans, mais elle avait été forcée à la démission après la procédure d’Impeachment lancée contre elle pour différentes magouilles faites du temps où son propre mari briguait la présidence.
Elle qui avait fait jadis un pacte avec Bill pour qu’ils deviennent à tour de rôle Président et Présidente des Etats-Unis d’Amérique avait atteint son rêve quelques mois, avant de devoir être reléguée au rang de Nixon dans le cœur des américains. Depuis, elle ne sortait plus de chez elle et avait même divorcée. Ça avait été une fin triste pour elle, mais Isaac s’en fichait finalement : ça ne le concernait pas plus que ça.

Lui était un attaché de presse qui n’avait pas son pareil pour complimenter les journalistes et les faire se sentir heureux. Il savait que dans les campagnes, le plus important n’était pas ce qu’on disait mais plutôt comment c’était interprété par les journaux et les professionnels de l’information, et il avait donc concentré toute son activité sur la création d’amitiés avec certains journalistes, la destruction de carrières de ceux qui n’étaient pas favorables à son candidat et en passant le plus de temps possible à rire et manger avec eux. Il était devenu le meilleur ami des reporters, et pouvait ainsi favoriser ce bon vieux Roberts.

C’était ça son boulot, en fait : faire ami-ami avec tout le monde pour que tout le monde se dise que son candidat devait être un type bien si il avait recruté quelqu’un d’aussi cool. Néanmoins, ce travail était difficile car il fallait toujours être de bonne humeur, toujours prêt à découvrir un élément pour planter un couteau dans le dos à un journaliste trop curieux, toujours être attentif et dépenser énormément d’argent pour satisfaire chaque gratte-papier.
Heureusement, tout ça se terminait ce soir, et il aurait bien mérité le salaire monstrueux qu’on lui versait pour ça.

Au fond, Isaac se fichait même du résultat : la politique ne l’intéressait pas plus que ça. Il était là pour faire son boulot, sans plus. Mike le regarda un peu tristement en attendant sa réponse, quand soudain ils entendirent une clameur venir de l’attroupement de collaborateurs républicains autour de la grande télévision qui donnait peu à peu les résultats. Roberts lui devait déjà connaître le verdict final, comme toujours, mais la plèbe elle devait encore attendre le bal des vérifications bien souvent inutiles pour être fixée.
Burton ne se donna même pas la peine de s’expliquer et fonça directement vers les autres. Lui croyait véritablement dans les idées de son candidat : il était persuadé que c’était lui dont l’Amérique avait besoin. Isaac soupira devant une telle ferveur : il ne comprenait pas vraiment ça. Ca le dépassait qu’on puisse ainsi avoir foi en quelqu’un, a fortiori un homme politique.

Récupérant la bouteille et délaissant son verre qui était beaucoup trop petit pour ce dont il avait besoin, il colla son épaule contre la porte et observa le regroupement devant lui. Ils étaient totalement fous, à crier comme des aliénés juste pour le résultat d’une élection : c’était triste parce qu’au fond, ça ne changerait pas grand-chose. Que le Président soit Démocrate ou Républicain, il y aurait toujours autant de pauvres dans les rues, toujours des crises économiques, toujours des magouilles et toujours des guerres. L’Amérique n’était pas fondée sur la liberté et l’égalité, mais plutôt sur le fric et les moyens de parvenir à en gagner encore plus : ceux qui croyaient autre chose étaient soit des doux rêveurs, soit des imbéciles. Après deux grosses gorgées de whisky, Isaac se sentit plus proche de la deuxième vision.

Il savait qu’il buvait trop, et qu’on lui ferait bientôt la remarque, mais s’en fichait.
Sans lui, jamais le candidat n’aurait pu dépasser ses traits de colère et ses mouvements incessants des bras : lui seul était parvenu à charmer suffisamment les journalistes pour qu’ils n’en parlent pas trop. Il avait ensuite obligé Roberts à suivre des cours pour éviter que les insultes à ses assistantes et des tics mauvais pour son image ne polluent sa campagne. Il avait sauvé l’image médiatique de cet homme, et savait qu’il était intouchable grâce à ça. Même si certains, comme Mike, ne le comprenaient pas, ça ne comptait pas : il était Isaac Johnson, l’homme le plus important et le plus discret de tout ce foutoir. Et il avait bien droit à un petit verre pour ça.

Les gens continuaient à crier, et la bouteille voyait son volume baisser pratiquement à chaque minute. Il sentait le poids de l’alcool et de l’absence de sommeil dans ses muscles, mais Isaac ne pouvait pas dormir : après l’annonce des résultats officiels, quand Roberts aurait gagné, oui. Avant, ça serait vu comme une trahison, et malgré sa position, il ne pourrait pas y survivre. Ses maîtresses et ses dettes l’empêchaient de faire cette erreur, même si pour ça il devait continuer de boire pour espérer rester éveillé.

Une femme éclata de rire à côté de lui, et il posa difficilement ses yeux sur elle : ceux-ci commençaient déjà à se fermer. Elle n’était pas très belle, et il ne savait plus son nom, mais il se rappelait vaguement qu’elle devait être une sorte d’assistante, quelqu’un avec qui il avait dû travailler : elle avait un poste inutile, quelque chose d’inintéressant…ah oui, c’était la chargée des relations avec l’électorat féminin. Roberts n’était apparemment pas le plus ouvert des hommes, et elle avait tenté durant toute la campagne de gérer ça pour gagner quelques voix. Vu la fête qui commençait à se faire autour de lui, elle avait due être assez douée pour sauver l’image d’un type qui n’avait pas hésité à traiter une assistante de « dégénérée incapable de la moindre pensée consciente » : la phrase l’avait marqué, il l’avait gardé en mémoire pour la réutiliser un jour. Avec son ex, peut-être.

L’alcool faisait de plus en plus son effet, et Isaac était bien heureux d’être collé à la porte pour ne pas tomber. Il continuait de boire, les lumières devenant de plus en plus vives et les autres personnes beaucoup plus floues, mais il n’en avait rien à faire. Tout cet enfer se terminait, et il pourrait enfin ne plus revoir toutes ces faces d’imbéciles qui étaient si laids et si monstrueux : jamais il n’avait vu d’êtres aussi horribles. Ce n’était pas le fait qu’ils soient spécialement repoussants qui lui donnait une telle réaction, mais c’était leur façon d’être, leur façon de parler qui le gênait terriblement. Bien souvent, il avait eu l’impression d’être dans un véritable zoo avec tous ces gens qui criaient tout le temps et restaient bien entre eux, dans chaque département sans se mêler aux autres et à faire le travail en espérant avoir une influence, comme les animaux dans leurs cages.
Il en avait été parfois terrifié, mais bien souvent ça lui était passé au-dessus du crâne : il avait eu d’autres choses à faire. Ce soir-là, ça l’amusait beaucoup de faire le parallèle.

Il but encore une grosse gorgée, et se rendit compte que la bouteille qui avait été pleine au début était presque vide : apparemment, sa descente s’était renforcée depuis la dernière fois, mais surtout le monde était clairement différent, maintenant. Il avait beaucoup trop bu et les lumières agressaient ses yeux alors que les gens semblaient être à plusieurs endroits à la fois : Isaac était désormais dans un autre monde, celui où la conscience n’était plus qu’un concept abstrait et où la réalité s’amusait d’elle-même. Au lieu d’en être terrifié, il explosa de rire et se mit à regarder ceux qui l’entouraient : son hilarité ne fit qu’augmenter. Normal : il ne voyait que des animaux habillés en humains autour de lui par rapport à son idée de zoo, et c’était la chose la plus tordante qu’il ait jamais vue.

La femme qui avait ri avant avait un tel cou qu’on aurait dit une girafe : avec son énorme collier, avec ses sourcils beaucoup trop maquillés et ses lèvres retroussées, elle ressemblait parfaitement à l’animal mondialement connu, et il ne put s’empêcher de rire encore plus en la voyant lever encore plus la tête pour voir les résultats à la télévision. Elle ne le remarqua pas, mais lui détourna quand même son attention d’elle : même si il était totalement bourré, ça ne l’empêchait d’avoir encore un petit peu de conscience et l’envie de ne pas être viré avant la fin de tout ça.
Ses yeux furent alors accrochés par la vue d’un agent de sécurité : habillé tout de noir, le crâne rasé, les narines grandes ouvertes parce qu’il avait beaucoup trop soupiré devant l’inattention de tout ce beau monde qui pouvait être en danger à chaque instant, il était une force de la nature. Il ne bougeait pas, mais tout le monde savait qu’il était présent et qu’il était monstrueux ; Isaac y vit immédiatement un gorille, parallèle facile mais ô combien vrai. Evidemment, cet animal n’était pas toujours agressif en temps normal avec les autres, mais si on l’agressait il pouvait devenir destructeur et quasiment invincible. Cet homme lui faisait cet effet : doux pour toutes les personnes présentes habituellement, mais prêt à se déchaîner si quelque chose n’allait pas et si on touchait à ce qui était essentiel pour lui, à savoir la sécurité. Il postillonna de rire à cette idée, et se tourna rapidement pour éviter que le gorille ne se sente offensé et ne s’occupe personnellement de son cas.
Isaac tituba alors à cause de ses gloussements, et faillit tomber par terre quand quelqu’un le rattrapa in extremis. Il se releva pour voir qui lui avait permis d’éviter une humiliation totale quand il fit directement face à une tête de chien : un bon petit toutou bien mignon le tenait encore dans ses bras, la bouteille de whisky désormais vide entre eux. Il ne put s’empêcher de glousser en reconnaissant Mike, ce cher Mike qui tenait en si haute estime Roberts et qui était absolument prêt à tout pour lui. Ca n’était qu’un petit militant en chef, mais le candidat avait vite compris que malgré son manque évident de qualités essentielles à une campagne, il était parfait pour faire tous les petits boulots minables et déshonorants. La représentation canine collait donc à la perfection, et Isaac était tellement occupé à rigoler qu’il n’entendait même pas les paroles de son collègue.

Celui-ci tenta encore quelques instants de communiquer, avant de froncer les sourcils et de le pousser jusqu’à un fauteuil libre. Isaac y tomba lourdement, gémit quelque peu quand Mike-le-chien lui enleva la bouteille, mais rota finalement grossièrement en abandonnant le combat. Mike-le-chien disparut après avoir encore parlé dans le vide, et Isaac continua son petit jeu, toujours le sourire aux lèvres.

Chaque fois qu’il regardait quelqu’un, la magie fonctionnait : il voyait beaucoup de femmes à la tête de poissons qui ne disaient rien et étaient dans leur coin, à simplement regarder sans participer par timidité. Elles étaient quasiment invisibles sauf quand on avait besoin d’elles pour des tâches ingrates, et elles subissaient sans rien dire ; pis encore, elles n’étaient pas vraiment laides et suite à cette idée, elles passèrent de poissons à thons. Isaac explosa de rire en voyant le changement.
De même, tous les hommes qui se disaient fiers de travailler pour Roberts et riaient de manière tendue en attendant les résultats et en espérant être récompensés par le futur Président ressemblaient à des hyènes : prêts à tout pour faire bonne figure et suivre le chef, mais capables de le dépecer vivant dès qu’il ferait le moindre faux pas. Cette fois-ci, Isaac ne rit pas, détestant plus que tout ces êtres qui le révulsaient plus que tout.

Soudain, alors qu’il commençait à tomber dans une déprime d’alcoolique après ce petit regard sur ces hommes qu’il n’avait pu supporter durant la campagne, un brouhaha monstrueux le sortit très légèrement de sa torpeur. Tous les regards convergeaient vers la télévision et le centre de la pièce, mais celle-ci avait été déplacée et une sorte d’estrade avait été mise en place : même saoul, il savait que ça annonçait l’arrivée de Roberts. Il aurait bien voulu se lever pour l’accompagner, mais ses jambes refusaient de suivre son ordre et ça valait peut-être mieux pour lui : ça n’aurait pas fait bonne figure de l’avoir dans cet état lors du discours. Surtout que dès l’arrivée du candidat dans la pièce, Isaac n’avait pu s’empêcher de rire comme jamais : il venait de trouver le parallèle le plus drôle de toute la soirée.

En temps normal, Anton Roberts était un homme anonyme de cinquante ans : les tempes légèrement grisonnantes, le sourire facile, les yeux noirs devenus bleus par des lentilles bienvenues pour intensifier son charme, le costume toujours sobre et bien mis, il était une sorte de vieux dragueur romantique qui plaisait beaucoup aux femmes. Seulement, cette fois-ci, Isaac ne voyait pas ce visage qu’il connaissait si bien dans ce costume noir et blanc, avec une jolie cravate : ce n’était même pas un être humain qu’il apercevait dans son état d’ébriété. C’était un singe.

Oui, un singe : le futur Président des Etats-Unis d’Amérique ressemblait à un chimpanzé pour Isaac Johnson, celui qui avait grandement participé à son élection. Son éclat de rire fut monstrueux, mais heureusement personne ne l’entendait : la fête était beaucoup trop grande et les cris de joie trop puissants pour ça. Néanmoins, l’arrivée massive de plusieurs gorilles vêtus eux aussi de costumes calma légèrement Isaac, qui continuait toujours de sourire. Il n’en revenait pas de s’amuser autant à cette soirée qui avait si mal commencée ! On sous-estimait toujours l’effet du whisky sur les gens : c’était son meilleur ami, et il comptait bien continuer à lui rendre hommage après tout ça.

Pour le moment, il se força quand même à reprendre un peu le contrôle pour écouter ce que Roberts avait à dire : jamais, durant la campagne, il n’avait prêté attention à son programme, préférant se concentrer sur la forme plutôt que le fond. Maintenant qu’il le voyait comme un joli petit chimpanzé dans un beau costume, idée certainement venue de ses tics de bras et de son air un peu niais parfois dans les moments de calme de la campagne, ça allait sûrement valoir son pesant de cacahouètes de l’écouter (cette pensée faillit le faire hurler de rire, mais il se retint).

« Mes chers compatriotes, je suis heureux de vous annoncer que le changement que vous désiriez tous, que le changement que vous demandiez dans vos prières est enfin là. Je viens de recevoir les derniers chiffres, et après d’ultimes vérifications de nos dévoués administrateurs, je suis en mesure de vous dire que ce soir, le monde a changé ! Un bouleversement a lieu, mes chers compatriotes ! Ce que nous demandions est enfin arrivé : je suis le nouveau Président des Etats-Unis d’Amérique ! »

Une énorme explosion de ferveur accueillit cette annonce, et Isaac sourit comme le travailleur qui avait bien fait son labeur. Il était toujours mort de rire en voyant Roberts comme un singe, mais il eut quelques secondes de fierté personnelle suite à cela. Néanmoins, les visions revinrent vite à son grand plaisir.

« Maintenant, les véritables transformations peuvent intervenir : vous m’avez élu, chers américains, pour mes idées, et je compte les mettre en œuvre. Le monde, ce monde dans lequel nous vivons, n’est plus celui qu’il fut jadis : cela n’est pas acceptable. Vous avez peur, nous avons peur continuellement par la faute d’attentats venant de monstres sans cœur et sans foi, et cela ne peut demeurer ainsi. Nos voisins se moquent de nous parce que nous avons La Vérité, et qu’ils restent dans l’ignorance : cela ne peut être toléré. Vous m’avez demandé en me confiant ce mandat d’être fort, direct et sans concession : c’est ainsi que je me présente devant vous. Je ne suis pas de ces politiciens qui vous troubleront avec de grands discours inutiles : je suis pour l’action, pure et simple. C’est pour cela que je vous annonce dès maintenant que ce monde doit changer ! Et il le fera car nous le voulons !
- Qu…quoi ? »

Isaac avait du mal à penser correctement à cause de l’alcool, mais ce qu’il entendait lui faisait peur : ce type parlait bien d’attaquer des gens juste parce qu’ils ne pensaient pas comme lui ? Il ne le disait pas directement, évidemment, mais même saoul il savait encore déchiffrer les messages cachés. Il se gratta violemment le visage en fronçant les sourcils, se maudissant d’avoir trop bu pour être incapable de savoir si il avait bien entendu ça ou non. Il avait peur, et tentait de retrouver sa conscience dissolue.

« La Terre doit être rendue aux Justes, et nous sommes ces Justes ! Nous sommes l’Amérique, cette terre forte de liberté et d’indépendance, et il est plus que temps que le monde s’en rappelle ! Nous sommes le Rêve Américain, nous sommes ce peuple qui a toujours aidé les autres et montrer la Lumière à ceux qui en avaient besoin ! En tant que Président des Etats-Unis d’Amérique, je m’engage formellement à continuer dans cette voie-là, et gare à nos adversaires : ceux qui luttent contre ces idées, ceux qui sont dans l’erreur, ceux qui ont la folie d’oser s’opposer à notre mode de vie verront notre puissance et celle de Dieu ! Dieu aime l’Amérique, et nous devons le lui rendre ! Que Dieu bénisse l’Amérique et les américains ! Que Dieu bénisse l’Amérique ! »

Il n’était presque plus saoul : la surprise et la peur l’avaient pratiquement guéri. Il tenait globalement sur ses jambes et s’était levé, incapable de rester assis face à cela. Est-ce que c’était vrai ? Est-ce qu’il entendait vraiment tout ça ? Il aurait été prêt à tout pour être en train de rêver tout ça, mais il savait au fond de lui que c’était la réalité : Anton Roberts disait et pensait bien tout ça.
Isaac était blême : il se sentait mal. Il avait contribué à élire un intégriste religieux qui serait encore pire que George W. Bush. Bien sûr, il avait su dès le départ en signant chez les Républicains qu’ils ne seraient pas tendres, mais jamais il n’aurait imaginé que Roberts puisse être ainsi. Néanmoins, pour cela, il ne pouvait s’en vouloir qu’à lui-même : il n’avait jamais prêté attention à son programme, il n’avait même jamais lu la moindre ligne ou écouté le moindre de ses discours. Il avait traité cet homme comme un produit à vendre aux journalistes, et comme d’habitude il avait réussi…mais pour quel résultat ? En face de lui, l’être le plus puissant de la planète était un dingue qui n’hésiterait sûrement pas à tirer sur tout ce qui bougeait et qui n’était pas comme lui.

Seigneur, pensa-t-il, qu’avait-il fait ? Anton Roberts devait avoir un esprit totalement ravagé par la religion ou des concepts monstrueux : il ne devait plus y avoir beaucoup de réflexion ou d’intelligence à l’intérieur de son crâne pour annoncer de telles choses. On aurait dit qu’il avait un QI d’animal vu l’absence d’indépendance de sa pensée…un QI de singe, pensa-t-il immédiatement. Même si le chimpanzé était presque aussi intelligent que l’homme, il n’avait pas la réflexion interne à l’Humanité, ou du moins pas autant évoluée que celle-ci. Oui, Anton Roberts ressemblait vraiment à un singe : son délire d’alcoolique était devenu réalité. C’était le chimpanzé le plus puissant de la Terre, et il avait les plus grandes armes à la disposition de ses idées.

Le nouveau Président des Etats-Unis d’Amérique était comme un singe armé d’un flingue, prêt à tirer sur ceux qui osaient être différents, et c’était grâce à lui. Si il avait pensé boire auparavant pour continuer la fête, il allait encore faire cela mais plus pour la même raison : maintenant, il allait se mettre minable pour oublier et essayer de trouver un peu de réconfort dans les paradis virtuels. Mais même là-bas, il était sûr de retrouver des singes qui lui rappelleraient ça et qui auraient aussi des flingues : avec un tel être à la présidence, nulle doute que la diversité allait devenir assez mal vue. C’était bête, il s’était toujours épilé : il allait peut-être devoir arrêter, maintenant.
Que Dieu maudisse l’Amérique, pensa-t-il en retombant sur son siège, prêt à tout pour boire et ne plus jamais se réveiller. Que Dieu maudisse l’Amérique…et lui-même.
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  #24  
Vieux 09/06/2008, 07h50
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Deadpoule change la caisse du Fauve
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Posté par Ben Wawe
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Comme Deadpoole, je ne suis pas très ravi de mon texte [...]
Deadpoule mon petit ben, Deadpoule ^^

Je te review dès mercredi (je pense)
__________________
- Bon, fallait s'y attendre, je comprends rien à cette BD ; je ne sais même pas comment la lire ; et en plus c'est écrit très petit et la police est moche :-(
Maman

>> J'écris des trucs ici
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  #25  
Vieux 09/06/2008, 08h06
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Steuf ! change la caisse du Fauve
J'ai déjà fait ma distribution de petits points verts, mais je mets (de façon succinte) mon avis sur ces deux textes...

Hips ! : Comme dit plus haut, on rentre très rapidement dans ton univers, l'émotion est là et, très important, il y a un message et celui-ci est très bien passé. Bravo !

Ben Wawe : Très bon récit de politique fiction(?), une vision pessimiste mais malheureusement réaliste de ce qu'il se passe chez nos puissants. Bien joué pour l'utilisation du thème imposé et le point de vue d'un spin doctor qui prend conscience de son acte est très interessante (même si j'ose croire que ces gars-là ont encore une infime part de conscience politique).

Bravo à tout les deux !

C'est la première fois que je m'interesse à cette section et je pense que je reviendrais
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  #26  
Vieux 09/06/2008, 10h23
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HiPs! se prélasse sur ThanagarHiPs! se prélasse sur ThanagarHiPs! se prélasse sur ThanagarHiPs! se prélasse sur ThanagarHiPs! se prélasse sur ThanagarHiPs! se prélasse sur ThanagarHiPs! se prélasse sur ThanagarHiPs! se prélasse sur ThanagarHiPs! se prélasse sur ThanagarHiPs! se prélasse sur ThanagarHiPs! se prélasse sur Thanagar
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Posté par Steuf !
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C'est la première fois que je m'interesse à cette section et je pense que je reviendrais

C'est toujours cool d'avoir de nouveaux lecteurs. Surtout de cette qualité. Et participer Steuf!, ça te tenterait?

Sinon, j'ai toujours beaucoup de mal avec les remerciements mais merci à tous les gens d'avoir lu mon "Citizen Kong" (totalement fortuit d'ailleurs. Je ne me suis aperçu de l'analogie avec le film de welles qu'à la fin )
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  #27  
Vieux 09/06/2008, 11h07
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Brother Ray Brother Ray est déconnecté
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Brother Ray change la caisse du Fauve
Encore une excellente cuvée. Deux manières bien singulières pour aborder le thème. Toutes aussi séduisantes, ces deux déclinaisons prouvent une fois de plus tout le talent des intervenants de cette section.

Un grand bravo.

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  #28  
Vieux 11/06/2008, 19h38
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Nopoman change la caisse du Fauve
J'en suis qu'à la moitié de la lecture de Ben Wave depuis 2 jours, c'est vous dire si je n'ai pas le temps !!!
Mais j'ai mon idée derrière la tête et elle n'est pour l'instant pas sortie...
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  #29  
Vieux 11/06/2008, 19h56
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J'ai l'idée, la trame... plus qu'une petite soirée de calme et c'est dans la poche!
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  #30  
Vieux 12/06/2008, 08h07
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Thoor change la caisse du Fauve
Toujours sur le feu.....

Dés que j'ai finit je plonge dans vos récits
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