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A partir du moment où tu acceptes que quelqu'un comme Besson s'empare de ton univers et de tes personnages dans le cadre d'un blockbuster à grand spectacle, à moins d'être très con, tu sais très bien que le résultat sera pour le moins assez éloigné du matériau de base. Vu qu'ils ont accepté le deal, il me parait dès lors légitimement envisageable qu'ils soient satisfaits du résultat final. Ou alors, peut-être qu'ils n'en ont juste rien à foutre. En tant que spectateur lambda, on peut choisir de voir le film de la même manière... mais on n'y est évidemment pas du tout obligé. La position de Christin et Mézières par rapport au film n'a donc au fond pas vraiment d'importance. Bon sinon, perso, je me fiche de savoir ce que vaut le film vu que je sais très bien qu'il n'y a absolument pas la moindre chance que j'éprouve ne fût-ce qu'un frémissement d'envie de le voir un jour. Comme je le dis souvent, il manque un R à Besson pour en faire un cinéaste.
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"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère." Denis Johnson - Arbre de fumée |
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Et faut pas oublier les retombées pour Cristin et Mézière.
Perso, Valérian je ne connais que de nom (et j'ai presque 40 balais) alors imaginez les plus jeunes. Et donc avec le film il y a tout le merchandising, les projecteurs sur la BD et leurs ressorties... |
#108
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pres on adapte, on trahit evidemment mais ce qu'il faudrait c'est savoir l'intention du realisateur. si c'était faire un film de besson avec des audi et Valerian, c'est peut etre uen tres bonne adaptation (ce qui ne joue en rien apres sur la qualité intrinseque du film). si cétait adapter fidelement l'univers , ça l'est peut etre moins. Perso les adapations de bd moi je ne vais pas les voir (marvel et co) parce que ce que j'aime c'est la BD et pas le cinemade super heros. Allez voir uen adapatation s'est deja s'exposer à des attentes qui seront souvent decuES.
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On débarrasse HERE ! nouveau déstockage avril 2022 ! My dead Blog ! Mes critiques après tout le monde ! 600éme !!! TPB Waiter |
#109
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En somme, j'ai le sentiment que, quel qu'ait pu être le résultat, tu as décidé de ne pas aimer le film parce que tu ne peux pas blairer Besson, et là, ça fait un morceau de choix pour te défouler. Par ailleurs, la question, à mon humble avis, n'est pas de servir ou de se servir l'oeuvre originale. Une BD passe forcément dans un filtre, comme du café, quand elle adaptée, le cinéaste se sert autant qu'il sert la BD, avec sa propre sensibilité. Sinon, ce n'est qu'un travail de copiste consciencieux, certes, mais sans personnalité. Bien entendu qu'il s'installe dans le "nid" des auteurs, sinon autant filer le blé, les caméras et les studios à Christin et Mézières (mais pour quel résultat, parce que faire des films, même façon Besson, ça reste un métier, et il en maîtrise au moins la technique, à défaut d'avoir toujours été bien inspiré - mais bon, Besson, c'est pas non plus Max Pecas !). Ou ne pas faire de film (le plus sûr moyen de ne froisser aucun fan !). Moi, ce que je dis, c'est qu'on peut diversement apprécier ce que Besson retire ou ajoute à la BD - de la relation entre les personnages à leur définition même en passant par l'intrigue, l'ambiance, etc - mais, au moins, et c'est ce que j'apprécie, on reconnaît le réalisateur qui a adapté la BD. Ce n'est pas un simple faiseur qui aurait réalisé avec des acteurs et beaucoup d'effets spéciaux une adaptation fidèle mais sans âme. C'est là le même débat qu'avec les adaptations de comics : tu as une frange de spectateurs-lecteurs qui se lamentent des libertés prises (avec la caractérisation, la continuité, ou des détails comme le design des costumes, etc) - ils veulent en fait un comic-book live, ce qui est débile (pourquoi reproduire exactement ce qui existe déjà sur un autre support ?) ; et tu as le reste du public qui, souvent, ignore tout des comics et qui ne demande (légitimement) qu'à apprécier un spectacle compréhensible et divertissant (qui, éventuellement, leur incitera à ensuite lire des comics avec ces héros). Bref, je n'ai pas ce problème avec les libertés prises, même si elles s'apparentent à des trahisons à l'esprit de l'oeuvre, parce que je me mets à la place du spectateur qui ne connaît rien au matériau d'origine. D'une part, ça me permet d'apprécier le film en tant que tel et d'autre part, ça m'empêche d'entrer dans ce piège des comparaisons avec la BD (est-ce fidèle ? aussi bon ? etc.). Ce côté "jeu des 7 erreurs" ou "sacrilège ! Valérian demande Laureline en mariage, c'est pas du tout comme dans les BD où ils se tournent autour sans rien déclarer", bon, faut grandir, là ! C'est une adaptation, pas une retranscription, et il n'y a rien de choquant ni visuellement ni scénaristiquement dans le film.
Pour rappel, Mézières a (avec Moebius, notamment) collaboré au Cinquième Elément et est devenu ami avec Besson depuis. Lorsque le cinéaste avait essayé de monter le projet la première fois (sous le titre "Zaltman Bleros" et "La planète noire", puisqu'il s'agissait d'un diptyque), Besson avait eu l'idée que le héros (qui ne s'appelait pas encore Corben Dallas) conduisait un taxi volant. Faute de financement, Besson abandonne et tourne Léon (qui le fera connaître aux states) et Mézières récupère le taxi volant pour l'inclure dans l'album Les Cercles du pouvoir. Plus tard quand Le cinquième élément est entré en production, Besson rappelle Mézières en lui disant "les américains t'ont assez pillé" (et Moebius, Druillet, Caza comme lui) et l'engage pour qu'il designe la ville au début de l'histoire. Mézières a toujours dit que ça avait un rêve de travailler sur le film et qu'il avait ensuite convaincu Christin de négocier les droits d'adaptation de Valérian avec Besson. Tout ça a quand pris du temps (notamment parce que Besson pensait que les FX n'étaient pas encore assez performants, jusqu'à Avatar), mais le réalisateur a continué à payer Mézières et Christin jusqu'à ce que le film puisse se faire ("une vraie retraite dorée", dixit Mézières). Mézières et Christin (comme cela a fait l'objet d'articles dans "Première" et "Studio Ciné Live") ont été invités sur le tournage, Christin a laissé carte blanche à Besson pour le scénario en lui suggérant quelques idées mais sans savoir s'il les garderait (et en le laissant libre de ne pas le faire). Aujourd'hui, Christin et Mézières ont 79 ans, leur carrière est faite, et ils ont aimé le film. Si ça n'avait pas été le cas, qu'est-ce qui les aurait empêchés de le dire franchement ? Ce ne sont pas deux vieillards grabataires et corrompus par Besson, qui s'est comporté respectueusement avec eux, tout comme avec Tardi pour Adèle Blanc-Sec (qui n'a également eu que des compliments pour le cinéaste - et on ne peut guère le suspecter de langue de bois lui non plus). Je ne travaille pas pour Europacorp et je n'aime pas tout ce qui s'y produit, mais j'ai bien aimé Valérian, je trouve que c'est vraiment du très bon taf, un vrai bon entertainment estival. Si je devais comparer, je le préfère même nettement aux Gardiens de la Galaxie, vol. 2 (pour le côté space opera et compagnie). Quant à Besson, je me contrefous de sa personnalité. Moins j'en sais sur le caractère d'un cinéaste, ou auteur (de romans, BD, musique, etc), mieux je me porte : je ne vais pas au cinéma (ou dans une médiathèque) pour juger un bonhomme mais pour découvrir son travail et en juger la qualité, savoir si ça va me plaire. Le mec peut être de Droite ou de Gauche ou du Centre, porter des chaînes en or, être marié avec une gonzesse qui a l'âge de sa fille (tant qu'elle est majeure), s'en mettre plein les fouilles s'il cartonne ou donner à des bonnes oeuvres, ce sont ses affaires, pas les miennes, et surtout ça n'a rien à voir avec le film. Dernière modification par wildcard ; 01/08/2017 à 16h25. |
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Je ne vais pas comparer le film avec la BD, je n'ai lu qu'un tome (le premier je crois), et je n'ai pas aimé.
J'ai trouvé le film plutôt divertissant, pas très beau, et très mal écrit. Ca en est même complètement navrant. Mais c'est donc déjà un net progrès après l'ignoble Lucy. A noter que je suis sortit complètement épuisé de ma séance. Peut-être parce qu'à un moment, j'ai essayé de trouver du sens dans ce bordel.
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mes ventes comics et TPBs |
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Bon, franchement cela aurait pu être pire. C’est distrayant, y a des moments sympa et de zolies images. Mais pour le reste je dois dire que je suis assez d’accord avec la critique de HiPs. J’ai surtout eu l’impression d’un assemblage d’inspirations diverses ratissant large pour plaire à des publics très différents (américain, européen). Un public très jeune aussi, vu le traitement de fond plutôt lisse. Dernière modification par Marie_ ; 13/08/2017 à 08h59. Motif: faute |
#112
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Par ailleurs, Valérian et Laureline est une série qui fonctionne sur deux niveaux puisqu'il y a ce qu'on appelle le "Cycle Temporel" (des intrigues où, donc, les héros remontent ou avancent dans le temps, souvent de manière ludique même si les missions restent à risques pour eux et la réalité) et le "Cycle Spatial" (où là on voyage sur des planètes, à la rencontre d'aliens, tout à fait ahurissants - et il faut bien alors se rappeler que Mézières inventait tout parce qu'il a une sainte horreur des décors modernes réalistes et son imaginaire visuel a inspiré à peu près tout ce que la BD et le ciné sur l'espace ont montré depuis, avec les vaisseaux, les costumes, les E.T., les décors, etc.). Mine de rien, Valérian et Laureline est aussi marquant pour le space opera que Blueberry, par exemple, pour le western (d'ailleurs Mézières a eu Jean Giraud/Moebius comme camarade à l'école de dessin). |
#113
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... Ah non, tu m'as lu... Bon, j'avais espéré qu'en étant transparent et en avertissant que je ne pouvais pas être objectif, ça m'éviterait ce genre de truismes. Caramba, loupé, c'était sans compter sur toi. Ah tiens, je retourne le procédé, je fais comme toi, du procès d'intention: "En somme, j'ai le sentiment que quel qu'ait pu être le résultat, tu as décidé d'aimer le film parce que tu aimes bien les oeuvres du gars en général." Ca marche aussi, non? Tu es plus objectif que moi sur le coup? Non, je ne pense pas.
Ah et deux mots sur Besson et la création en général: je ne connais Besson qu'à travers ses réal et prods. Mais ça fait trente ans qu'il nous impose ses oeuvres sottes et vulgaires. Je peux estimer qu'elles sont sans doute à son image. Peut-être suis-je totalement dans le faux et c'est un être raffiné bourré d'idées novatrices et sensibles, et sûrement beaucoup trop timide pour nous les dévoiler parce que depuis 3 décennies qu'il grenouille dans le cinoche, je ne vois que du mauvais cinéma pompé à droite à gauche. D'autre part, évidemment (beware point godwin ahead) qu'on peut apprécier un auteur sans en savoir plus sur lui. On peut lire Céline en se foutant de sa personnalité et en occultant qu'il était antisémite. Le savoir ajoute juste une dimension essentielle à la lecture de son oeuvre...
Perso, les meilleurs Valérian sont ceux du début: L'empire des mille planètes, Le Pays sans étoile, Bienvenue sur Alflolol, les oiseaux du Maître, Sur les terres truquées. Les héros de l'équinoxe sera le dernier vraiment intéressant (et en plus il parle aux fans de super-héros). Après ça, Métro Chatelet, Brooklyn Station et consorts, je trouve ça bien en dessous. Dernière modification par HiPs! ; 17/08/2017 à 14h37. |
#114
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Voilà ce que je peux, néanmoins, rajouter/préciser :
J'ai, depuis le début de la production du film, été partagé sur mon envie d'aller le voir, émettant des réserves diverses (Besson, le casting, l'ambition du projet...). Lorsque j'ai choisi d'aller le voir, je ne suis pas entré dans la salle conquis d'avance, ni intensément méfiant, mais curieux. Et cette curiosité s'est prolongé en enthousiasme à mesure que le film se déroulait car j'ai pris plaisir à suivre l'histoire, j'ai apprécié les acteurs, été épaté par la réalisation. D'autres choses m'ont moins convaincu, mais pas assez pour l'emporter sur les points positifs. Je ne vais pas m'en excuser tout de même, alors que beaucoup de commentaires que j'ai lus (pas particulièrement ici, mais en général) présentaient le film au mieux comme un plaisir coupable, au pire comme un machin indigne. Il y a, apparemment, comme une honte à aller voir Valérian, et plus encore à l'avoir aimé (même en restant nuancé, mesuré). L'attitude de Christin et Mézières est suspecte (vendus à Besson pour un bon plan-retraite... Ben tiens, il faut bien que ces vénérables messieurs de 80 balais soient vénaux, limite séniles pour avoir laissé faire ça !). Cachez ce film que je ne saurai voir ! C'est vachement mesuré, ça, en effet ! Par ailleurs, je n'ai pas plus raison que toi. Et tu n'as pas plus raison que moi. On n'est simplement pas d'accord. Sur un film. Pas de quoi se donner rendez-vous à l'aube derrière l'église pour un duel. Nous avons chacun nos raisons d'aimer ou pas le film. Mais un film (pas plus qu'un livre ou un morceau de musique) n'est pas unanimement nul ou excellent parce qu'untel le décrète. On peut en parler avec plus ou moins de virulence, essayer de convaincre des faiblesses diverses (qui l'emporteraient sur les qualités), déplorer (tous des cons, des aveugles pour aimer ça - niveau cours d'école) ou se féliciter (c'est moi le plus fort, la preuve : les autres détestent comme moi - niveau... Cours d'école aussi !) que beaucoup soit de l'avis de l'un ou l'autre, mais tout autre discours a des relents professoraux franchement désagréables, à la limite de la condescendance.
C'est une question qui m'a longtemps travaillé cependant, et évidemment le cas de Céline est le plus emblématique. Quand j'ai lu Voyage au bout de la nuit, je méconnaissais beaucoup d'éléments biographiques sulfureux, mais la force du texte m'a quand même saisi. Juger les auteurs (de romans, de films, de musique...) selon leurs opinions (philosophique, politique...) parasite plus qu'elle n'enrichit mon analyse. J'ai fini par me ficher si ceux que j'appréciai étaient de droite, de gauche, honorables ou méprisables. J'aime bien apprendre d'où vient un auteur, les expériences qu'il a traversées, etc. Mais je préfère davantage quand "l'oeuvre parle d'elle-même", sans commentaire d'expert ou de l'auteur lui-même. C'est même quand tout est suffisamment clair, sans avant-propos, que ça s'annonce bien. Perso, je ne lis jamais de critique avant de voir un film, et je lis des (auto)biographies ou essais souvent après avoir lu/vu/entendu beaucoup d'oeuvres : j'aborde le plus possible les oeuvres en étant "vierge", pas influencé. J'aime recevoir de plein fouet, pas en fonction de. J'aime même bien quand le doute concerne le sexe d'un artiste, parce que je déteste cette distinction entre des oeuvres de femmes et celles des hommes. Idéalement, il faudrait, comme un enfant, découvrir une oeuvre sans rien en savoir - la date de sa création, le sexe de son auteur, son pays d'origine, ses références, etc. Rien qui influence, qui s'interpose, pour juger à l'état brut. Je me répète mais ce point m'a longtemps préoccupé (j'en avais même fait un des points de mon Mémoire de philosophie générale quand j'étais étudiant), pour conclure que l'art est d'abord une évidence. Sa qualité, l'émotion qu'elle produit sur nous, s'impose, mais il ne faut jamais se forcer à aimer ou être forcé à aimer quoi que ce soit en art. Et ignorer ce qui entoure l'oeuvre permet, selon moi, de l'apprécier (au sens de la jauger) sans être "corrompu", perturbé. Dernière modification par wildcard ; 17/08/2017 à 16h22. |
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