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c'est pas vraiment de la vulgarisation scientifique, la théorie du chaos et à la base de tout et des procédés mathématiques sont utilisés comme outils narratifs, mais tout ça pour faire une histoire, un comicbook, ce que moore sait faire mieux que quiconque avec une marge tellement impressionnante que ah. c'est utilisé formellement mais n'est pas un thème de l'histoire (c'est le truc le moins sf de moore dans l'absolu). Et oui, on ne sait pas ce que ça aurait fait mais il y a des scènes hallucinantes (la scène d'intro, en rythme et évolution, est parfaite), des procédés narratifs incroyables (les scènes enchainant sur un même backgrounds sont certes devenu un cliché 80's avec watchmen, mais là c'est porté à un niveau jamais vu -peut-être pour un strip oubabesque ou un truc comme ça mais pas dans le cadre d'une fiction aussi fluide et réaliste - jusqu'à la planche de 12 avec la contre-plongée sur la table, frimeur mais ravageur) dans le peu existant et pourtant, plus que pour autre chose, "l'histoire" n'est là rien sans la suite. la nature du truc est que tout est là pour une raison précise, tout se rejoint, et sur ce point c'est évidemment impossible de dire si ça marche mais bon, je reste de toutes façon là avec ma bite à la main.
c'est quoi ton miracle thermodynamique de sinistre mémoire exactement? le talent de créateur de fiction utilisant de la weird-science n'est pas en vrai de tenir debout dans la réalité, c'est un travail d'imagination et d'écriture et son usage de la science a toujours été adapté à chaque histoire de moore lue (tom strong, jack B.Quick et watchmen utilisent trois approches très différentes, à chaque fois celle qui convient), du moins pour moi qui ne croit pas à l'éléctricité et à la gravité. |
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Pour les incultes comme moi: c'est quoi un strip oubabesque? Une bd du Marsupilami?
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Ben a priori ca n'existe pas (he he he), car on dit "Oubapesque" ça vient d'Oubapo.
L'Oubapo c'est une sorte d'atelier d'experimentation sur la BD, créé par Trondheim et sa bande. C'est souvent tres rigolo, peut etre pas mal cerebral mais j'aime bien. A la base il faut appliquer un certain nombre de contraintes formelles à la BD... Style commencer et finir une planche par la meme case, concevoir un album qui puisse se lire dans les deux sens etc. Mais bon, Moore n'est pas Oubapien, il se contente d'appliquer lui aussi des contraintes pour renforcer soit une cohésion d'ensemble soit une thématique, le meilleur exemple reste encore a mes yeux Watchmen, hallucinant de construction formelle !
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Je comprend mieux.
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Mais globalement, même si ils doivent s'amuser (enfin, j'utilise le présent, mais je n'ai pas vu de truc de l'oubapo depuis des années), le resultat n'est pas terrible en tant que tel, on a un bon procédé, utilisé pour une situation, la situation étant en général sans interet, au mieux une blague facile.
Utiliser ça dans le cadre de fiction en restant adapté à la fluidité des scènes, à la réalité des personnages et à l'ambiance précise de la scène (et à la logique narrative et formelle de la série dans son ensemble, sans nul doute) est une gageure et big numbers est constamment ça, vu qu'on a le Moore 80's, qui était à fond dans cette approche formelle technique extreme. Il voulait dépasser watchmen et c'est ce perfectionnisme extreme, cette ambition démesurée -ajouté à l'attente que leurs deux noms peut susciter vers 89- qui a fait lacher Sienkiewicz, qui a rendu fou tout le monde. |
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L'oulipo a quand meme produit des oeuvres géniales car alliant justement la forme et le fond, je pense à "Si par une nuit d'hiver un voyageur" de Calvino ou encore "La vie mode d'emploi" de Perec ! L'Oubapo n'en est encore qu'à ses début, il y a bien eu des travaux très intéressants mais ne frolant qu'a peine les multiples possibilités que cet ouvroir ouvre justement ! (les deux albums "Les trois chemins" de Trondheim et Garcia sont malgré tout une bonne ouverture vers ce qu'il est possible de faire !)
Quant à Moore, je suis un fan et je me vois mal aller le dénigrer, il s'avere simplement qu'avant d'aller parler de structure globale dans Big Numbers il aurait encore fallu attendre que ca soit fini ! Et malgré toutes les raisons avancées, l'arrêt de ce projet ne nous permet juste que d'imaginer ce qu'il aurait éventuellement pu devenir, des hypothèses, rien de plus. Bien sur c'est Moore donc forcement ca n'aurait pu qu'être génial, je suis bien d'accord la dessus, d'autant qu'il y a mis beaucoup de lui meme, d'espoir et de travail formel. Quand j'ai relu le "Cages" de Mc Kean, il n'a pris un sens profond qu'une fois fini, pas forcément avant ! Moi ce qui me fait chier justement c'est que Sienkiewicz semblait avoir complètement canalisé cette énergie hallucinante du temps de Stray Toaster, et du coup je découvrait un aspect de son travail qui rassemblait ce que j'aime de son style, cela laissait deviner des planches a venir sublimes. Ce que j'ai lu de l'histoire, par contre, ne me parlait pas forcément assez pour émettre un quelconque jugement, peut-être devrais-je m'y replonger, sait on jamais, peut-être y verrais je aussi la face de Dieu !
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(hé les mecs vous avez vu le niveau de ce topic là héhéhé).
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oï fred, je parlaus évidemment de l'oubapo quand j'étais si critique. en terme de résultat il n'y a pas photo entre l'oubapo et l'oulipo (le duo image/mot devrait pourtant permettre une multiplication des approche de jeu et d'experimentation).
Ce qui estr sur pour big Numbers, c'est que c'est le truc où la structure globale est la plus pensée à l'avance. aussi dingue que ça nous paraisse, la structure globale de watchmen et de from hell, aussi carrée qu'elle nous semble, s'est imposée au fur et à mesure, est écrit numéro après numéro, de façon improvisé. ce n'est pas le cas dans big numbers (il y a cette fameuse grille avec les 20 personnages principaux de BN et les 12 numéros, montrant l'evolution des personnage de numéro en numéro sur la base de formules mathematiques influençant chacune les autres) où il prenait une avance d'écriture. Je veux bien imaginer à la rigueur que big numbers aurait échoué en devenant un truc boursouflé de pretention et illisible, mais pas sur le but du truc, qui était donc un extreme technique et formel. (par exemple, oui, l'apparition de la couleur, on n'en a qu'un exemple, parait complétement gratuit et random, on sait bien qu'à la fin tout aurait pri un sens.) j'ai justement une forte envie de relire CAGES mais je me rappelle justement que la fin m'avait moins convaincu. |
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