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  #361  
Vieux 11/05/2010, 14h48
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Posté par leonidas
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Es tu sur de ne pas faire un volume 3 ??
Il ne faut jamais dire "jamais" bien sûr, mais il y a très peu de chance (ou de risque, c'est selon).
Et puis je veux conclure sur ce chiffre de 100 critiques, avec un beau bouquet final - ne jamais rater sa sortie !
En même temps, Buzz a cet avantage d'être rempli d'excellents critiques (bien plus cultivés et productifs que moi), donc ceux qui voudront continuer à "consulter" ne seront pas abandonnés.

Par contre, je continuerai le topic New Avengers et les critiques des revues vf.
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  #362  
Vieux 13/05/2010, 18h28
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Gotham Central 3/4



Gotham Central : The Quick and the dead est le quatrième receuil de la série rassemblant les épisodes 23 à 25 et 28 à 31, tous écrits par Greg Rucka et illustrés par Michael Lark (pour la dernière fois), Stefano Gaudiano, Kano et Gary Amaro.

*

- Corrigan (Gotham Central 23-24) est écrit par Greg Rucka et dessiné par Michael Lark et Stefano Gaudiano.
Le détective Crispus Allen fait l'objet d'une enquête de la police des polices après que l'agent de la brigade scientifique corrompu Jim Corrigan ait dérobé une preuve sur une scène de crime. La mort du super-vilain Black Spider et l'implication d'une vieille collectionneuse sont les clés de cette affaire que Renee Montoya, la partenaire d'Allen, va aider à résoudre en révèlant sa nature violente (un élément amené à être développé ultérieurement).

- Lights Out (Gotham Central 25) est réalisé par la même équipe (Rucka, Lark & Gaudiano).
Sur ordre du commissaire Akins, le Bat-Signal est enlevé du toit du commissariat central. Le justicier masqué est déclaré hors-la-loi : c'est le point culminant du conflit entre les policiers et le vigilant, après les morts de plusieurs agents (Charlie Fields, Nate Patton et Ron Probson) contre Mr Freeze et le Joker.

- Keystone Kops (Gotham Central 28-31) est écrit par Greg Rucka et dessiné par Stefano Gaudiano, encré par Kano.
Un agent en uniforme est transformé en monstre après une intervention l'ayant conduit dans un laboratoire abandonné par un des ennemis de Flash, le Dr Achemy. Or celui-ci est incarcéré à Keystone et prétend être le seul capable de sauver le policier. Malgré la mise en garde de Batman, conseillant de ne pas négocier avec le criminel, le G.C.P.D. échoue à guérir leur collègue, mais pour Renee Montoya, c'est l'occasion de se rabibocher avec son père, indirectement lié à l'affaire.

*


En l'absence d'Ed Brubaker, bien que la série reste d'un niveau remarquable, elle perd quand même de sa force et cet album est en deçà des deux précédents (In the line of duty et Unresolved targets).

Greg Rucka seul aux commandes, cela révèle la particularité de chacun des deux scénaristes : Brubaker est indéniablement celui qui soigne les intrigues, construit les enquêtes, tandis que son partenaire est plus concentré sur l'étude de caractères, la caractérisation des personnages.

Les trois histoires de ce recueil atteste des préférences de Rucka : négligeant le suspense (sans toutefois bâcler le déroulement des récits), il nous gratifie de grands moments avec ses personnages favoris, en particulier la détective Renee Montoya qui n'hésite pas à faire le coup de poing avec le ripou Jim Corrigan pour innocenter son collègue Crispus Allen, ou le commissaire Akis défiant Batman dans le parking du G.C.PD. après avoir fait retirer le Bat-signal du toit de l'immeuble en affirmant que ses hommes meurent à cause du justicier et de ses ennemis.

Rucka sait aussi écrire avec une admirable subtilité et une étonnante économie narrative le rejet puis le rapprochement du père de Montoya avec sa fille (dont il désapprouve le lesbianisme). Deux scènes lui suffisent pour décrire sobrement mais puissamment ces situations : une vraie leçon de storytelling.

Cela dit, même mineur, The Quick and the Dead démontre que Gotham Central doit surtout être considéré comme un ensemble, une oeuvre globale, qui s'apprécie vraiment au-delà des forces et faiblesses, des pleins et des déliés, des sommets et des creux de chaque arc ou même de chaque épisode.

Il est aussi assez troublant de constater à quel point chacun de ses deux auteurs a marqué son territoire à travers certains des protagonistes : Ed Brubaker s'exprime clairement via Marcus Driver tandis que Greg Rucka a choisi Renee Montoya comme porte-voix. Il a fait d'elle une des héroïnes de comics les plus passionnantes de ces dernières années, en se jouant des clichés (la fliquette déterminée, rongée par une colère intérieure croissante, et homosexuelle) : jamais il ne cède à la facilité en étant complaisant sur l'intimité de la jeune femme ou sur sa caractérisation vis-à-vis des autres personnages.

Mais la contrepartie de ce soin particulier accordé à la détective, c'est qu'on a le net sentiment que cette attention s'effectue un peu au détriment de la série elle-même : Rucka aime tellement "sa" Montoya qu'il néglige le reste du commissariat et le travail de ses agents.

C'est visible dans une scène dramatique comme celle où Montoya et son partenaire Crispus Allen négocient avec le Dr. Alchemy pour sauver la vie d'un auute officier du G.C.P.D. : en échange de son aide, le vilain réclame (et obtient) des confidences sur l'intimité de la jeune femme, dont il se moque. Allen est réduit alors à un rôle immérité de figurant.
Le favoritisme de Rucka l'empêche de traiter avec la même rigueur le personnage d'Allen comme tous les autres dès qu'ils apparaissent dans la même scène que Montoya. Il n'est donc pas étonnant que le scénariste ait continué à explorer la progression de son héroïne par la suite, une fois Gotham Central annulé, et The quick and the dead peut être considéré comme le vrai point de départ de la mutation du personnage telle que décrite dans Infinite Crisis : 52 (puis la back-up de Detective Comics/Batwoman) où la policière deviendra le successeur de la Question.

*

Malgré ces réserves sur le script, cet album reste indispensable, ne serait-ce que parce qu'il contient les ultimes épisodes dessinés par la paire Michael Lark-Stefano Gaudiano (23 à 25) : ce sont de nouvelles planches superbes, jusqu'à la dernière séquence dans le parking avec Akins et Batman d'une intensité fabuleuse malgré un découpage finalement très simple. Du grand art !

Puis Gaudiano signe un chapitre seul : le résultat n'est pas déshonorant mais un ton en dessous.

Lorsque Kano (puis, pour un épisode, Gary Amaro) vient le seconder à l'encrage, on obtient à nouveau des pages de belle facture, évoquant encore et toujours l'immense Mazzucchelli, dont l'influence graphique hante la série depuis le début.

Dans le recueil suivant (Dead Robin), les rôles s'inverseront avec encore plus de bonheur (Gaudiano encrant Kano).
En tout cas, Gotham Central bénéficie d'une cohérence esthétique notable car rare chez DC, où trop souvent les équipes créatives tournent trop fréquemment.

*

C'est un peu un volume de transition : décevant peut-être, mais on aimerait être déçu comme ça plus souvent car cela reste tout de même au-dessus de la moyenne... Et surtout la suite (et fin) va prouver que la série a encore beaucoup de belles choses à offrir !
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  #363  
Vieux 16/05/2010, 15h55
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Gotham Central 4/4

Et on boucle la série... Avant de bientôt boucler ce topic !



Gotham Central : Dead Robin est le dernier recueil de la série, rassemblant les épisodes 33 à 40, écrits par Ed Brubaker et Greg Rucka, et dessinés par Kano, Stefano Gaudiano et Steve Lieber.

Profitons de l'occasion pour analyser ces ultimes chapitres et dresser un bilan de cette superbe production.


*
- Dead Robin (Gotham Central 33 à 36) est la dernière histoire co-écrite par Ed Brubaker et Greg Rucka. Les dessins sont assurés par Kano et l'encrage par Stefano Gaudiano.
Le corps d'un adolescent vêtu du costum de Robin, le sidekick de Batman et leader des Teen Titans, est trouvé mort dans une ruelle. La Major Crimes Unit doit s'assurer qu'il ne s'agit pas du justicier et, en attendant d'en être sûr, Batman devient l'un des suspects... Jusqu'à ce qu'un autre cadavre, pareillement vêtu, ne soit découvert. Les rapports entre le commissariat et la presse sont au coeur de cette intrigue.



- Sunday Bloody Sunday (Gotham Central 37) est écrit par Greg Rucka et illustraté par Steve Lieber (son dessinateur sur le creator-owned Witheout).
Lié aux évènements du crossover Infinite Crisis, cette histoire raconte comment Renee Montoya et surtout Crispus Allen, au coeur d'un Gotham ravagé, tentent de rentrer auprès de leurs proches. Captain Marvel y fait une apparition, tout comme le Spectre, et on assiste à la mort du vilain The Fisherman.

- Corrigan II (Gotham Central 38 à 40) est la suite et fin de l'arc entamé dans The Quick and the dead mais aussi l'épilogue de la série, écrite par Greg Rucka et dessinée Kano & Stefano Gaudiano.
Crispus Allen, ayant appris comment sa partenaire Renee Montoya avait empêché le flic ripou Jim Corrigan de le couler, entreprend de le pièger. Projet à l'issue dramatique et qui conduira Montoya à quitter le G.C.P.D..


*

L'enseignement majeur à retirer de Gotham Central est la mise en valeur de la dichotomie dans le mythe Batman : d'un côté, il y a ce personnage extravagant et mystérieux à la fois de justicier solitaire, faisant sa loi sans se soucier des forces de police, et de l'autre, il y a ces détectives qui doivent faire règner l'ordre dans une ville où des psychopathes sèment la terreur.

Deux familles se partagent Gotham : la "Bat-family" (Batman, Robin, Alfred, l'ex-commissaire Jim Gordon) et le G.C.P.D. (en particulier la MCU). Batman était supposé être un vigilant sans licence agissant avec l'accord tacite de Gordon. Le commissaire remplacé et quelques officiers morts sur le terrain plus tard, la situation a totalement changé : Batman est progressivement devenu un ennemi pour les flics de Gotham qui le tiennent pour responsable de la mort de leurs collègues, de la recrudescence de la criminalité, et finalement le considèrent comme un délinquant.


*


La série Gotham Central, écrite par Greg Rucka et Ed Brubaker à la suite du crossover Officer Down au cours duquel Jim Gordon prit sa retraite, a offert n nouveau point de vue sur le "Batverse" et son héros. Jim Gordon parti, l'union sacrée et implicite entre le justicier et les policiers a rapidement volé en éclats et les membres de la Major Crimes Unit ont alors jugé Batman comme un obstacle, et même un handicap.

Tel que montré du point de vue de la police de Gotham, Batman est un électron libre dangereux plus qu'un allié fiable, et la série nous livre finalement un des meilleurs portraits du genre : pourr de simples mortels, les super-héros finissent par devenir davantage des menaces que des éléments rassurants. Pire : ils semblent plus attirer les problèmes, les alimenter, que les résoudre durablement.


Au cours des 40 épisodes de la série, Rucka et Brubaker ont fourni bien des prétextes à la police de Gotham d'avoir du ressentiment pour Batman. Dans une demi-douzaines de dossiers traités, Batman a été plus efficace que tous les détectives pour stopper Mr. Freeze et Two-Face, il a mis fin aux attentats du Joker et résolu l'affaire des Robin morts (qui ouvre ce volume). Et c'est en mentionnant le justicier que l'officier Josie MacDonald a empêché le détective déchu Harvey Bullock de se suicider dans l'album Unresolved Targets.

Lorsque Batman a failli, les enquêtes se sont terminées tragiquement, comme on l'a vu dans The Quick and the Dead, où l'officier Peak a dû abattre son partenaire, Kelly, changé en monstre.

Et quand le vigilant est carrèment absent, comme dans le récit Corrigan II de ce Dead Robin, un autre détective le paie de sa vie.


*


Les membres du G.C.P.D. ne réagissent pas tous de la même façon vis-à-vis de Batman.

Dans The Quick and the Dead, où le commissaire Michael Atkins décide de couper les ponts avec le justicier et le déclare même hors-la-loi, Allen et Montoya débatent sur le rôle de Batman : Allen, qui vient de Metropolis (la ville de Superman), croit que les méthodes de la Chauve-Souris sont à l'origine du chaos qui règne sur la cité, alors que Montoya, qui a toujours vécu à Gotham, doit sa vocation à Batman.

L'attitude du détective Marcus Driver, un des premiers personnages-vedettes de la série, a beaucoup évolué depuis le début : dans l'histoire In the Line of Duty, Driver reproche à Batman la mort de son partenaire, tué par Mr. Freeze, avant de coomprendre le plan du justicier pour appréhender le criminel.

Et quand la girlfriend de Driver, la détective Romy Chandler, tire sur Batman au cours de l'arc Dead Robin, Marcs lui résume ainsi la situation du justicier : "on our side, in his own way." ("de notre côté, à sa manière").

Driver, encore, obtiendra d'Akins qu'il demande l'aide de Batman pour le dossier Dead Robin, et plus globalement la description de la relation amour/haine de Marcus pour Gotham est la synthèse des sentiments qu'éprouvent tous les policiers de la ville envers leur protecteur.


*



Une des raisons de la défiance de la police de Gotham envers Batman tient justement à son statut d' "agent indépendant". Or, un des thèmes de Gotham Central est l'importance du partenariat, comme celui de Marcus Driver et de feu Charlie Fields, ou lors du sacrifice de Nate Patton pour sauver Romy Chandler, ou encore l'acharnement de Renee Montoya pour réhabiliter Crispus Allen après les manigances du flic corrompu Jim Corrigan.

Batman représente a contrario une entité indépendante et ce motif est au centre de l'intrigue de Dead Robin, quand la police doit le considérer comme un suspect : Allen note alors que "dans n'importe quel autre cas, le complice de la victime serait jugé comme tel".

Pourtant la résolution de cette affaire, tout comme celle de Corrigan II, est moins convaincante et satisfaisante qu'à l'accoutumée : sans doute à cause de l'annulation programmée de la série durant l'écriture de ces deux arcs, Brubaker et Rucka puis Rucka seul expédient le dénouement de ces enquêtes - surtout celle de Corrigan.

La fin de cette production laisse un goût amer d'inachevé, d'abord parce que la série était d'une qualité rare et que ses méventes font enrager, et ensuite parce que son héroïne principale quitte la police sur un constat d'échec (Renee Montoya deviendra détective puis justicière).

En outre l'apparition des Teen Titans avec leurs costumes bariolés (en particulier Starfire) et la liaison avec le crossover Infinite Crisis font un peu tâche dans le tableau d'une série dont le réalisme terre-à-terre et la sobriété visuelle étaient les atouts majeurs.


En revanche, le destin d'Allen et la déchéance de Montoya forment deux séquences très fortes, renouant avec ce que la production a offert de meilleur, de plus poignant, depuis ses gloriex débuts. Gotham Central s'y affirme comme une série animée par de grandes amitiés, puissament évoquées, et des tragédies intimes : elle s'achève sur une note très sombre, désabusée, digne des séries noires classiques.


*
On se rappelle alors les paroles de Jim Gordon dans la toute première histoire, In the Line of Duty, lorsqu'il déclarait : "quoique vous fassiez... Vous devez faire la différence". Cela rassemble à l'exergue parfaite pour cette série et ses héros : un comic-book exemplaire en termes de caractérisation, d'intrigue, de graphisme (Kano et Gaudiano y signent de superbes pages, dans la veine d'un Darwyn Cooke, et le passage de Lieber ne gâche pas la vue non plus).

Malgré son insccés commercial, c'est un regard unique sur la mythologie de Batman et du DCverse. Assurèment une des BD à redécouvrir d'urgence !
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  #364  
Vieux 16/05/2010, 22h13
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Je sais que la série a été traduite en français. En intégralité ?
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  #365  
Vieux 17/05/2010, 06h57
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à priori oui : 2 semics books, 2 dc icons, 1 big book
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  #366  
Vieux 17/05/2010, 07h49
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Le big book fait l'impasse sur trois épisodes, apparemment non essentiels (à faire confirmer néanmoins par ceux qui ont lu la v.o.)
__________________

La boutique de Louis la Brocante : http://www.buzzcomics.net/showthread.php?t=30218
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  #367  
Vieux 21/05/2010, 17h49
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Un espion, un gorille, un robot, un alien, une déesse, une sirène...



Agents of Atlas est une série limitée publiée en 2006-2007 par Marvel Comics.
Le projet a ceci de particulier que le groupe de super-héros qu'il met en scène sont en vérité des personnages apparus dans de vieux comics datant des années 50, à l'époque où Marvel s'appelait encore Atlas Comics. Leurs débuts en tant qu'équipe (quoique dans une composition différente) remontent au numéro 9 de What If (Juin 1978).
C'est à partir de l'idée originellement traitée dans ce fascicule que les actuels Agents of Atlas, ex-Secret Avengers, ont été réinventés par le scénariste Jeff Parker et le dessinateur Leonard Kirk.

*

Comme d'autres éditeurs, Marvel a donc eu l'idée de réintégrer à sa continuité des héros "au placard" depuis des dizaines d'années (même si on avait pu les revoir entrretemps dans Avengers Forever, de Kurt Busiek, Roger Stern et Carlos Pacheco) : ce recueil regroupe les 6 numéros de la mini-série parue fin 2006-début 2007 et ramenant sur le devant de la scène des personnages comme l'espion Jimmy Woo, la déesse Venus, l'atlante Namora, l'extra-terrestre Marvel Boy, l'anthropoïde Gorilla Man et le robot M-11.

Le bon accueil réservé par ce projet déboucha sur deux autres albums (Dark Reign et Turf Wars). Récemment, après avoir multiplié les apparitions dans des productions annexes (X-Men, Avengers) et engendré des projets centrés sur un des membres (Marvel Boy : The Uranian), les Agents of Atlas vont connaître un nouveau départ dans une série baptisée Atlas, toujours écrite par Parker et co-dessinée par Gabriel Hardman et Ramon Rosanas.


*

Le récit démarre lorsque Jimmy Woo, un vétéran du SHIELD, lassé d'être cantonné à un travail de bureaucrate, attaque la base secrète d'une mystérieuse organisation avec un commando. Mais l'assaut aboutit à un massacre et le SHIELD récupère son corps gravement brûlé.
Prévenu de la situation, Ken Hale alias Gorilla Man vient au chevet de son ami et mène un raid imprévu pour récupérer le corps de Woo avec la complicité du robot M-11 et de l'alien Marvel Boy alias Bob Grayson.
Woo redevient grâce à une opération miraculeuse le jeune homme qu'il était dans les années 50 et décide de reprendre ses investigations en recomposant son équipe. C'est ainsi qu'il retrouve Venus puis Namora tout en découvrant les succursales, partout dans le monde, et dans des secteurs d'activité les plus variés, de l'organisation qui a tenté de le tuer.
Ce qu'il ignore, c'est son enquête est connue et suivie par son adversaire, qu'un agent double est présent dans le groupe, et que c'est son destin qui va se jouer dans cette partie d'échecs : il s'agit en effet moins d'un ennemi à abattre que d'une surprenante question de succession...

*

Le premier atout, le plus immédiat en tout cas, de ce comic-book, ce sont ses dessins : signés Leonard Kirk, ils se distinguent par le dynamisme du cadrage, l'expressivité des personnages, et l'efficacité du trait.

Le livre est attirant avec cet esthétisme qui respecte le côté rétro des héros tout en les mettant en scène de manière énergique, tout à fait moderne : Kirk réussit à transformer ce qui aurait pu être un handicap (utiliser des personnages de seconde zone aux looks désuets et décalés) en n avantage (leurs apparences sortent du lot et leurs designs finement retravaillés les distinguent à la fois de ceux des icônes "Marveliennes" de l'univers classique ou de leurs versions plus "réalistes" de la gamme "Ultimate").

Leonard Kirk n'est pas un débutant - il a travaillé auparavant chez DC, avec Peter David sur la série Supergirl, ou Geoff Johns sur la JSA - mais son style a une vraie fraicheur et affiche une belle maîtrise comme le prouve sa faculté à représenter un grande variété de décors, d'ambiance et d'émotions.

Il est dommage qu'il ne soit resté que 6 épisodes sur le titre auquel il a donné une identité séduisante, mais plus encore cet artiste mériterait d'être placé sur une série exposée pour être reconnu du plus grand nombre.

*


Une fois accroché par l'aspect purement visuel, ce qui finit d'embarquer le lecteur dans cette entreprise, ce sont la force du scénario et l'habilité de son auteur.

Jeff Parker a su préserver le meilleur des deux époques réunies pour son intrigue : l'aura "naïve", presque primitive, propre à ses héros (re)surgissant des années 50, sans jamais les traiter comme des pantins dépassés, et un récit à la fois haletant, mystérieux et étonnant, dont les éléments sont parfaitement disposés pour que jamais le lecteur ne décroche.

Ce qu'on appelle la dynamique de groupe est en particulier magnifiquement conçu : chaque membre a un fort caractère, et leurs origines, parfaitement intégrés au déroulement de l'histoire, alimente l'ensemble avec une fluidité et un impact exemplaire.

Si brillants que soient de nombreux auteurs actuels, le souci qu'ils ont de donner un certain réalisme (bien qu'il faille employer ce terme avec du recul quand on parle de super-héros) se fait quelquefois au détriment d'un bon emploi de leurs pouvoirs.

Jeff Parker combine avec une facilité dignes des classiques le soin de la caractérisation et une utilisation ingénieuse des pouvoirs de ses Agents, en réservant à chacun son morceau de bravoure. Le cas de Venus est éloquent : capable d'influencer totalement les individus par sa voix et dôté d'un physique à la mesure de la Déesse dont elle a pris le nom, elle pourrait n'êtrre qu'un cliché ambulant. Mais ce personnage a gagné en relief et en ambiguïté, révélés lors d'une scène épique où ses camarades sont affectés par son pouvoir altéré par son état émotionnel.

Des figures aussi éculées et facilement sujettes à la parodie comme le singe intelligent ou l'homme robot profitent également de l'inventivité avec laquelle Parker les réécrit en jouant sur le tempérament "rentre-dedans" de l'un et impénétrable de l'autre.

Autres héros délicats à manier, l'extra-terrestre (en fait originaire de la Terre) comme Bob Grayson ou la princesse atlante Namora se révèlent passionnants : le premier possède une fêlure qui le rend attachant, la seconde une fougue altière digne de son prestigieux cousin (qu'on aimerait revoir aussi bien traité...).

Quant à Jimmy Woo, son déphasage profite pleinement à l'énigme qui sert de colonne vertébrale au récit : une autre idée lumineuse !

*

Cet album est idéalement élaboré puisqu'en plus d'un arc complet et auto-suffisant, il contient deux autres parties exemplaires : d'abord, on a droit à une galerie de sketches magnifique, agrémentée de commentaires de l'éditeur et du scénariste (recueillis par www.comicbookresources.com), et ensuite la réédition des épisodes originaux où sont apparus pour la première fois les personnages principaux (datant de 1947 à 1956 avec des dessins, entre autres, de Bill Everett et John Romita Sr), plus le fameux What If #9 de 1978.


*

Avec ces postfaces à la fin de chaque épisode et ses clins d'oeil cinématographiques (comme celui savoureux au Village des damnés) , Agents of Atlas ressemble à une version cool des Watchmen d'Alan Moore et Dave Gibbons : une sacrée référence pour uun livre qui s'impose comme un des projets les plus récréatifs de Marvel.
Longue vie à ces héros qu'on adopte dès qu'on les a (re)découverts !

Dernière modification par wildcard ; 21/05/2010 à 17h54.
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Vieux 22/05/2010, 11h23
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Je confirme ton enthousiasme pour Agents Of Atlas. C'est vraiment bien réalisé pour un projet qui aurait pu être très casse-gueule en tombant dans la nostalgie stérile ou en jouant sur le décalage loufoque. C'est au contraire très moderne et original tout en donnant une profondeur inattendue aux personnages. De plus c'est plein de rebondissements surprenants avec des dialogues très drôles.

Ce qui ne gâche rien est la superbe réalisation du TP avec des bonus intéressants et pertinents comme tu l'as souligné Wildcard.
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  #369  
Vieux 26/05/2010, 15h50
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This is the end...

Pour cette ultime critique, j'ai décidé de traiter de deux BD d'un même auteur sur le même thème - un thème particulièrement festif et enjoué : la guerre !



Shockrockets est une série originale co-créée par Kurt Busiek, qui signe le scénario, et Stuart Immonen, qui réalise les dessins, publiée par Image Comics puis Dark Horse Comics.
Prévue pour connaître une suite, elle s'est arrêtée au bout des six épisodes contenus dans ce recueil : les carrières de Busiek et Immonen (sans parler de l'évolution stylistique du dessin de ce dernier) ne laissent guère d'espoir à un volume 2.

*

Les ShockRockets sont des engins volants élaborés à partir d'une technologie extra-terrestres, celle des Fermeki, qui tentèrent d'envahir la Terre quelques années avant le début de l'histoire.
La victoire fut possible en grande partie grâce au Colonel (devenu Général) Emilio Korda, mais celui-ci estimant qu'on l'avait mal récompensé est depuis devenu le nouvel ennemi du gouvernement mondial et a formé sa propre armée pour se venger et conquérir la planète.
Lorsque Kiel Buchheim, l'un des pilotes des ShockRockets, périt en mission, le jeune Alejandro Cruz, un civil présent sur les lieux, décide de piloter son appareil et, contre toute attente, y accomplit des prouesses.
La technologie des ShockRockets lie le pilote à l'engin et Alejandro est enrôlé d'office à l'escadron. Il doit alors se faire accepter des autres membres de l'équipe, de leur hiérarchie et s'imposer lors de batailles de plus en plus périlleuses, sans compter la désapprobation de sa famille.
Son intégration se heurte aussi à l'hostilité du sous-lieutenant Althea Wilde, qui aurait dû succèder à Buchheim, et à celle du lieutenant Melina Zahos, la fiancée du pilote défunt, qui le tient pour responsable de sa mort.
D'autre part, dubitatif sur ses tests de pilotage médiocres, Alejandro pense que les ShockRockets conservent une empreinte psychique de chaque personne les ayant manouevrés.
Lorsqu'il démontre son hypothèse à Melina, la base de Terr-Sec est attaquée et coulée. A l'évidence, un traître a permis cette offensive de Korda. Mais qui est-ce ? Et qui est ce mystérieux Sable, si bien informé sur l'ennemi et qui détient peut-être la clé de la revanche pour les Shockrockets ?


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Shockrockets est une production à l'image de Kurt Busiek et Stuart Immonen : un récit très efficace, aussi habilement écrit que superbement illustré, totalement dépaysant et dont les références (à Buck Danny, Dan Dare...) réjouiront le fan sans égarer le néophyte.
C'est un mini "space opera" qui a le rythme endiablé d'un cartoon et le piment d'une critique sur la guerre, l'armée, et la politique à l'oeuvre dans ce genre de situation. Comme souvent dans les comics les plus personnels de Busiek, l'histoire possède une dimension à la fois divertissante irrésistible et une autre qui réfléchit sur les codes, les archétypes du genre abordé (un mix qui a trouvé son aboutissement dans son chef d'oeuvre, Astro City).
Le récit démarre selon le point de vue d'Alejandro, un jeune feu follet aspirant à sortir de sa condition et qui profitera de la première occasion qui se présente pour s'engager dans une existence plus excitante même si plus dangereuse. Busiek retranscrit parfaitement l'exaltation de son héros, mais ne s'arrête pas là.
En effet, chaque épisode est narré par un protagoniste différent et souvent suprenant, offrant au lecteur l'opportunité de vivre l'histoire sous des angles divers et toujours passionnants, sans jamais céder sur le spectacle ni le suspense.
Arrivée à son terme, l'intrigue offre même une surprise de taille lorsqu'avec Alejandro nous découvrons les magouilles des dirigeants du monde libre.

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Pour ceux qui ont découvert récemment le travail de Stuart Immonen, la lecture de Shockrockets constituera un choc esthétique : moins pour la virtuosité avec laquelle ce prodigieux dessinateur illustre ce récit que pour le style qui était alors le sien, d'une facture plus classique et réaliste qu'aujourd'hui.
Pour élaborer les vaisseaux, Immonen a utilisé l'informatique et inséré parfois directement les images numériques sur ses planches, quasiment sans retouches. Il a depuis renouvelé ce procédé mais en l'améliorant au point qu'on ne le distingue plus et surtout en l'adaptant à un graphisme plus audacieux (comme sur l'hilarant Nextwave). Quoiqu'il en soit, hier comme aujourd'hui, le résultat reste sidérant d'inventivité, d'énergie et d'efficacité.

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Shockrockets manie les clichés avec tant de brio que ses six épisodes forment un tout indémodable, imparable. Il semble impossible de ne pas être conquis par cette BD qui se dévore plus qu'elle ne se lit et a la forme d'un mini-classique.
(Re)découvrez cette pure merveille : plaisir garanti !



Arrowsmith est une série en six épisodes écrite par Kurt Busiek et illustrée par Carlos Pacheco, publié par Wildstorm, une filiale de DC Comics, en 2003.

Elle a été traduite en français par les Editions USA en 2004.



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L'histoire se déroule dans une réalité alternative : les Etats-Unis d'amérique s'y appellent les Etats-Unis de Columbia, la magie y a largement cours, et la première guerre mondiale voit s'affronter des soldats mais aussi des dragons, des sorciers, des vampires et tout un tas de créatures fantastiques.
Nous suivons l'initiation de Fletcher Arrowsmith, jeune homme idéaliste qui prend part à l'effort de guerre du côté des alliés, apprend les rudiments de la sorcellerie, découvre l'amour et combat l'ennemi Prussien.




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Arrowsmith est un merveilleux comic book, ce genre de bande dessinée où les auteurs sont au meilleur d'eux-mêmes en évoluant en dehors du registre des super-héros.
Les comics peuvent être un fabuleux médium pour ce type d'histoires fantastiques pour peu qu'on ait à faire à des créateurs de talent, à l'aise avec cet univers, ses codes, tout en étant capables de faire preuve d'originalité. C'est aussi l'occasion de se changer les idées tout en restant dans le domaine de l'extraordinaire.
La réussite d'Arrowsmith ne doit rien au hasard puisqu'il s'agit d'une oeuvre produite par deux grands artistes, d'un côté Kurt Busiek (qui a déjà exploré, quoique différemment, ce répertoire avec ses Conan) et de l'autre Carlos Pacheco : ce tandem a aussi signé une des meilleures histoires des Vengeurs, le classique Avengers Forever.

Arrowsmith joue sur un habile décalage avec l'Histoire que nous connaissons : la première guerre mondiale sert de contexte mais la magie y est couramment pratiquée et change donc la physionomie du conflit.
De la même manière, le monde décrit par Busiek et Pacheco détourne à peine la géographie du nôtre : l'Albion remplace l'Angleterre, la Gallia la France, la Lotharingia la Belgique et la Hollande et la Muscovy la Russie, unies contre la Prussia (Allemagne), Tyrolia-Hungary (Autriche-Hongrie) et l'Empire Ottoman.
Au centre de l'intrigue se trouve un héros auquel on peut facilement s'identifier en partageant ses rêves de justice puis ses doutes, un jeune "américain" du nom de Fletcher Arrowsmith qui s'engage comme volontaire dans cette unité d'élite aèrienne qui utilise des dragons pour les combats dans le ciel de l'Europe.


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Ces six épisodes doivent beaucoup au fabuleux dessin de l'espagnol Carlos Pacheco, qui produit des planches somptueuses quand il s'agit d'en mettre plein la vue, mais qui est également capable de la même excellence dans des scènes plus intimistes où son sens des expressions et de la gestuelle fait merveille.
Il y a là des séquences à couper le souffle, où on prend plaisir à s'arrêter, comme lorsque les trolls prussiens attaquent les lignes alliées dans les premières pages, jusqu'à la destruction de ce village ennemi par de gigantesques salamandres enflammées.
Mais, comme je l'ai dit plus haut, Pacheco est aussi bon lorsqu'il illustre des plages plus calmes, dessinant merveilleusement les émotions qui saisissent Fletcher, Grace, Rocky le colossal troll de pierre, et tous les seconds rôles.
La partie graphique justifie à elle seule l'achat de ces albums.


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Busiek emploie tous les clichés de l'histoire de guerre, et c'est peut-être la seule faiblesse de la série si on veut se montrer difficile.
Avec, par exemple, un film comme Il faut sauver le soldat Ryan de Spielberg, notre vision de ce genre de récit a considérablement évolué car nous avons compris qu'il n'y a aucune beauté dans la représentation de la guerre.
Dans un monde où la magie fait partie du tableau, il est donc encore plus délicat pour Busiek de nous convaincre de l'horreur de la guerre car la magie, le merveilleux qu'elle suggère, joue en quelque sorte contre le postulat anti-guerre du projet. Le lecteur est plus ébloui par les prodiges de la sorcellerie que dégoûté par ses ravages.
Lorsque dans le 5ème épisode, les salamandres sont jetées sur le village prussien, c'est à la fois une référence explicite au bombardement de Dresde durant la guerre de 39-45, mais c'est surtout une séquence époustouflante, d'une beauté qui dépasse l'horreur qu'elle raconte.
Bien que Busiek nous dise (et comment ne pas être d'accord ?) que la guerre, c'est l'enfer sur terre, il se piège en écrivant des scènes où nous sommes plus éblouis qu'accablés à cause de ces créatures magiques.


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Néanmoins, ce qui confère à ce livre un intérêt supérieur à celui d'un divertissement esthétiquement épatant, c'est la manière dont Busiek emploie le genre fantastique comme métaphore.
La première guerre mondiale est la période où le "monde moderne" fut créé. C'est aussi un conflit où la notion de "combat noble" a disparu, avec les tranchées, les attaques chimiques, le bombardements.
Ce que fait Busiek fait via l'angle magique de son histoire, c'est mettre en évidence la tension entre l'ancienne génération de soldats et la nouvelle. Fletcher "s'en-va-t-en-guerre" avec l'insouciance de sa jeunesse mais il est formé par des hommes qui ont déjà connu l'horreur des batailles (en premier lieu, le troll Rocky qui lui raconte comment il a dû quitter son pays et qu'il retrouvera plus tard), tout comme Grace Hilliard qui devient infirmière sans se douter que cette expérience va profondèment la bouleverser.
Ces jeunes gens ne douteront de la justesse de leur engagement et de leur lutte qu'après avoir fait l'expérience physique de la guerre. Mais c'est un voyage dont on ne revient pas indemne psychologiquement.
La boîte de Pandore est ouverte, ceux qui auront fait face aux démons des champs de bataille resteront marqués à vie : c'est la fin de l'innocence. Le monde merveilleusement redessiné par la magie est en vérité dominé par l'horreur, la barbarie, la désillusion. Dans le feu de l'action, Fletcher voit (ou croit voir) les dieux se détourner des hommes à cause de leur folie.

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Busiek est un auteur dont les oeuvres sont toujours empreintes de nostalgie et ici, cette affection pour le passé est encore plus manifeste dans la mesure où son propos est que ce qui a disparu avec le passage du monde à la modernité a cessé d'être pour toujours, en premier lieu un certain esprit chevaleresque.
Pourtant, cette nostalgie n'est pas du passéisme dans la mesure où l'auteur ne nous dit pas qu' "avant c'était forcèment mieux" mais plutôt que le progrès n'améliore pas toujours la condition humaine. D'ailleurs, même après avoir beaucoup perdu en combattant, Fletcher n'a pas envie de rentrer chez lui. Il a compris qu'il devait dépasser sa douleur, ses regrets, ses remords. La magie et la guerre ont refaçonné le monde et Fletcher veut faire de ce monde un monde meilleur.

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Busiek et Pacheco ont créé un univers où de grands évènements sont décrits du point de vue d'un homme ordinaire : c'est une histoire enchanteresse et touchante, pleine de dynamisme sur un thème pourtant dramatique (la nostalgie de l'innoncence perdue), un récit initiatique en forme de fable, un livre d'images mémorables.
Mais au-delà de l'aventure, il y a surtout une réflexion élégante sur la guerre, le passé sur lequel elle naît et le futur qu'elle engendre.
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  #370  
Vieux 26/05/2010, 16h04
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Voilà, "les critiques de Wildcard" ont vécu, c'est fini.
Dire que j'ai commencé cette aventure presque comme une blague, en dilettante... Et finalement, 100 critiques plus tard, je n'en reviens pas moi-même d'avoir écrit tout ça.
Mais c'est parce que j'ai écrit 100 critiques et que cela m'a pris de plus en plus de temps, que je m'y suis investi bien plus que prévu, que je décide d'arrêter.
Il est temps de faire d'autres choses. Et de ne le faire avant de perdre l'envie, la motivation.

Je remercie ceux qui m'ont lu, et spécialement ceux qui ont laissé des commentaires ou m'ont offert des points de réputation. Si mes articles ont pu aider, donner envie, je suis comblé.

C'étaient les critiques de Wildcard. A vous les studios !
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  #371  
Vieux 26/05/2010, 16h04
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Shockrockets manie les clichés avec tant de brio que ses six épisodes forment un tout indémodable, imparable. Il semble impossible de ne pas être conquis par cette BD qui se dévore plus qu'elle ne se lit et a la forme d'un mini-classique.
Mouais bon, pourquoi pas...
Shockrockets est une bande dessinée sympathique mais bon, ça casse quand même pas trois pattes à un canard.
__________________
"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère."
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  #372  
Vieux 26/05/2010, 16h07
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Merci Wikipédia.

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  #373  
Vieux 27/05/2010, 12h30
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Drix change la caisse du Fauve
Shockrockets, je l'ai jamais lu, mais bon, c'est vrai que j'ai énormement de mal avec Immonen...

Par contre Arrowsmith, tu m'a donné bien envie, d'autant que j'adore Pacheco!
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  #374  
Vieux 27/05/2010, 12h47
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cyclopebox est intelligent comme Mister Fantasticcyclopebox est intelligent comme Mister Fantasticcyclopebox est intelligent comme Mister Fantasticcyclopebox est intelligent comme Mister Fantasticcyclopebox est intelligent comme Mister Fantasticcyclopebox est intelligent comme Mister Fantasticcyclopebox est intelligent comme Mister Fantasticcyclopebox est intelligent comme Mister Fantasticcyclopebox est intelligent comme Mister Fantasticcyclopebox est intelligent comme Mister Fantasticcyclopebox est intelligent comme Mister Fantastic
Shockrockets, c'est du très Immonem, celui de l'époque où il s'appliquait et nous faisait des trucs malades.

Visuellement, c'est au moins aussi bon que Superman - Secret Identity.
__________________
Allez, tout le monde en choeur chante avec moi :

"Wolverine est un idiot, c'est Cyclope le plus beau !"
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  #375  
Vieux 27/05/2010, 19h26
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doop sait diviser par 0doop sait diviser par 0doop sait diviser par 0doop sait diviser par 0doop sait diviser par 0doop sait diviser par 0doop sait diviser par 0doop sait diviser par 0doop sait diviser par 0doop sait diviser par 0doop sait diviser par 0
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Posté par Drix
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Shockrockets, je l'ai jamais lu, mais bon, c'est vrai que j'ai énormement de mal avec Immonen...

Par contre Arrowsmith, tu m'a donné bien envie, d'autant que j'adore Pacheco!
Attention, si tu n'as lu que du IMMONEN MARVEL , genre NEXTWAWE ou SPIDER MAN ou AVENGERS, tu risques de passer à côté d'un très grand dessinateur, comme dans secret identity ou shckrockets ou ses superman qui étaient excellents et qui n'avaient strictement rien à voir avec ce qu'il produit actuellement !
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