#1
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LE REVEIL DE LA PLUIE
Je dois avoir 3 ou 4 ans, quand je me réveille sur la petite terrasse de la maison de ma grand-mère maternelle, entouré d’innombrables pots de fleurs. Ma grand-mère surgit au milieu de ses fleurs. Le sourire impérissable, alors que sa vie avait été un enfer. Elle me le racontera bien plus tard, mais elle a fui l’Italie Mussoulinienne avec mon grand-père dans les années 30 pour venir vivre mais travailler à la dure dans les campagnes du sud-ouest de la France. Les couleurs et le soleil de l’époque font chavirer ce souvenir distinct dans l’implacable fantasme d’un rêve lointain, restait à jamais graver dans la mémoire du souvenir impérissable. Une autre fois, je suis sur la terrasse couverte de la maison de mes parents. A l’entrée de la chambre de ma grand-mère paternelle. Je joue certainement à un jeux de rôles avec des personnages invisibles, je ne m’en souviens pas clairement. C’est en relevant la tête, que je vois une forme noire passer à vive allure au loin, au fond de la cour de la ferme entre l’angle du mur de la maison à ma gauche et de l’autre côté celui de l’immense grange à droite. Terrorisé, j’appelle ma grand-mère paternelle qui est en train de faire du rangement dans sa chambre. « - Mémé ! Mémé ! J’ai vu quelque chose de noir traverser la court !!! Vas vite voir ce que c’est !!! J’ai peur Mémé ! » « - Mais c’est rien enfin, Gilles, tu as rêvé ! » Me répond grand-mère, croyant peut-être que j’ai vu une illusion. « - Non, non, Mémé, c’était vraiment horrible, va voir s’il te plait, j’ai peur !!! » Elle va voir plus loin. Je ne me souviens plus si je la suivais. Parce que j’avais vraiment peur que la chose lui fasse du mal. Pour moi, j’étais certain d’avoir vu une sorte de créature qui pourrait être immonde et terrifiante, alors que je n’avais entrevu qu’une ombre passer à vive allure dans la court de la ferme de mes parents. Elle ne vit rien et me dit que j’avais vu une illusion. J’avais rêvé et point c’est tout. Point final. Ces deux souvenirs restent ancrés dans ma mémoire depuis. Je me souviens que j’étais tout petit. Je devais avoir le même âge pour les deux souvenirs. Aujourd’hui, je suis sous un immense pont, dans une immense métropole dont je ne connais pas le nom. Je viens de me réveiller brusquement d’un long rêve qui me paraissait interminable. La pluie tombe à flot dehors. L’orage gronde et envoie ses échos contre les façades illuminés des immeubles environnants surplombant le grand fleuve au large. Des ombres bougent au loin. Je ressens cette même peur que l’enfant ressentait dans le rêve que je viens de faire. C’est très étrange. « - Charlie se réveille enfin ! Sale ivrogne de pourriture, tu as somnolé pendant au moins une semaine putain ! » « Hey, le vieux Charlie, tu délirais comme une bête de scène, mon pauvre vieux ! » Il semblerait que ce soit des amis. Il va me falloir du temps pour retrouver la mémoire de cette situation. Cet univers est-il ma véritable existence ? Où sont passé mes grand-mères que j’aimais par dessus tout ? La ferme ? La campagne ? Le soleil du sud-ouest ? Je ne comprends pas ce qu’il m’arrive. Ces deux sdf, je ne les connais pas. L’un deux fume un mégo de cigarette, et il tousse à chaque taf. « - Lucie est parti faire la manche avec Tod pour acheter un peu de bouffe pour ce midi. Elle va être contente de te retrouver ! » Je comprends rien à ce qui m’arrive. Ce monde me semble réel dans un sens, mais imaginaire dans l’autre sens. La grosse averse de pluie au loin, un vent de fraîcheur transportant un parfum nouveau qui me propulse de nouveau dans le royaume du sommeil et peut-être que je vais me bercer de nouveau dans le royaume des rêves. « -Charlie, Charlie, putain, tu fais chier, reviens !!! » « - Il est retombé dans les pommes, quel con alors, merde ! » Je suis dans la court de la ferme. Le soleil de juillet tape. Je reconnais ma grand-mère maternelle qui vient me dire qu’un grand verre de grenadine fraîche m’attend dans la cuisine. Que du plaisir cette enfance. Vraiment que du plaisir. Je veux y rester le plus longtemps possible. FIN. Dernière modification par georgesdaniel ; 16/03/2007 à 15h23. |
#2
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Nostalgie quand tu nous tiens
j'aime l'ambiance
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L'amour pour épée, l'humour pour bouclier ! (B WERBER) |
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Ambiance ireelle...emprunt de nostalgie..
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C'est en voyant un moustique se poser sur ses testicules qu'on réalise qu'on ne peut pas régler tout les problèmes par la violence. Mes planches originales de comics à vendre.http://xanadu-art.eklablog.com/accueil-c17038922 |
#4
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Sympa cette nouvelle
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Mes critiques à moi Mon blog où je partage mes coups de cœur divers et variés https://cultureetgeekitude.wordpress.com/ |
#5
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Ambiance étrange, propos intéressant et mélancolique et le tout avec un style mystérieux mais qui fait mouche. Du bon GD.
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j'ai comme une envie de quatre quart et de verre de lait tout à coup
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"l'homme qui a perdu la faculté de s'émerveiller et d'etre frappé de respect est comme s'il avait cessé de vivre" A.Einstein
Excusez mon humour de chiottes mais c'est parce que j'y mets tous les déchets de mes sentiments. |
#7
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Mais gare au réveille...
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tiens, c'est joli. Ca change des super-héros, tu a un bon style GD je crois que je suis amoureux de ton bic.
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l'ultimatron "Batman n'a pas un physique de jouet Musclor!" Béhès. Voir Bendis sur Mon Petit Poney et puis mourir.Psycho Pirate. |
#9
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UNE OMBRE DANS LA NUIT
Sous une pluie battante, un homme vétu d'une combinaison de cuir noir, se tient debout face à son destin qu'il contemple au loin, dans le ciel chargé de lourds nuages assombrissants et zébrés d'éclairs. La ville sous ses pieds semble lui appartenir. Des lotissements à perte de vue d'un côté et des bidonvilles de l'autre. Ses pieds abrités sous de lourdes bottes en cuir, sont posés sur le sol en béton armé du dernier immeuble encore debout de la ville. "-Qu'est-ce que tu regardes petite ?" Son corps ne fait aucuns gestes. Il reste figé comme une statue sous la tempête violente. Les rafales de vents n'arrivent pas à déloger son corps massif. Une petite fille surgit d'un petit cabanon avalé dans l'ombre d'un pan de mur derrière la stature en cuir. "- Vous sauriez où sont mes parents ?" La fillette a environ une douzaine d'année. Elle est toute trempe. Son corps est tremblotant. Elle ne semble pourtant pas être effrayé par le géant de cuir. "- Tu ne peux pas avoir de parents !" La fillette est inquiètée par les derniers mots du géant. "- Mes parents étaient encore avec moi il y a une heure." Il se tourne vers elle subitement. Elle ne frémit pas et reste sans émotions perceptibles de l'extèrieur en tout cas. "- Tu rêves, petite !" Il s'avance maintenant vers elle. "- Il n'y a plus de vie sur ce monde. L'humanité a été détruite. Il n'y a plus aucuns hommes sur ce monde depuis fort longtemps !" Elle se met en colère. Ses yeux rougissants s'assombrissent. "- Qu'est-ce que vous me racontez là, Monsieur ?" Aprés s'être suffisamment rapproché, il s'agenouille devant elle. Il lui tend la main droite pour essayer de lui caresser la joue gauche. Elle disparait alors avant même qu'il puisse la toucher. "- Tu n'es malheureusement qu'un fantôme, petite. Tu es l'ombre de l'humanité aujourd'hui disparue !" "Ma petite Terre, dors en paix à présent !" Sous la pluie qui redouble d'intensité, le géant de cuir, se relève, pour rediriger son regard vers l'horizon lointain qu'il contemplait tout à l'heure. Cet horizon lointain son destin. Celui du destin qui symbolise pour lui, sa propre disparition demain. FIN Dernière modification par georgesdaniel ; 24/03/2008 à 19h20. Motif: Une Ombre dans la Nuit |
#10
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court mais éfficace, pas mal de tes nouvelles sont accés sur les rêves..
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C'est en voyant un moustique se poser sur ses testicules qu'on réalise qu'on ne peut pas régler tout les problèmes par la violence. Mes planches originales de comics à vendre.http://xanadu-art.eklablog.com/accueil-c17038922 |
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Mes excuses pour les fautes. Je rêve.
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Pas mal du tout en effet.
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Mon Terrifiant Bric-à-Brac... |
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ça me fait un peu penser à ça
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"l'homme qui a perdu la faculté de s'émerveiller et d'etre frappé de respect est comme s'il avait cessé de vivre" A.Einstein
Excusez mon humour de chiottes mais c'est parce que j'y mets tous les déchets de mes sentiments. |
#14
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Oui, très efficace. Un peu court, mais ça fonctionne très bien. Gorlab a raison : tu joues souvent sur les rêves, sur les incompréhensions et les retours brutaux à des réalités qu'on tente de cacher par des utopies ou des fantasmes. C'est toujours intéressant, et là c'est bien fait. Bravo.
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#15
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Que du bonheur
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