Les livres que vous aimez

[john_constantine]

Je conseille toujours les mêmes (de toute façon il a fait peu de "romans"), Un Beau Ténébreux, et Un Balcon en forêt. Avec ma préférence pour le second, le premier contient quelques pages sur Rimbaud d'une beauté absolue.
Mais ah le balcon, c'est un des livres que je prends sur une île (avec un autre Gracq), à l'intérieur, la femme de laquelle n'importe quel homme sera amoureux, ah Mona.

Gracq est un auteur qui se mérite, il joue avec la syntaxe, la latinise, il fait de la langue son objet, et l'objet gracquien c'est le lexique. Les départs peuvent être difficiles (et les finances malmenées puisque tous ses livres sont édités chez Corti, soit une vingtaine d'euros par livre, ce qui veut dire -et c'est rare- que la pléiade est moins onéreuse si tu aimes l'auteur-) mais ô combien gratifiant est le résultat.
En plus son oeuvre est coupée de tout engagement, un vrai travail sur la langue, c'est merveilleux. J'ai lu les oeuvres de façon chronologique -et je dois avouer qu'il me semble que c'est une excellente méthode pour apprécier pleinement le génie de l'homme-, mais je conseille les deux du dessus.
Gracq par exemple, au contraire de Cl. Simon possède le sens en plus du style, il est moins formaliste (dans un sens nouveau roman comme Simon donc) mais expérimental, toujours en recherche de lui-même et de la littérature.

[FredGri]

Et le rivage des Syrthes ???

[john_constantine]

Ah mince je voulais éviter le sujet, en toute franchise j'y suis assez allergique, ce fut une torture lors de ma première lecture, j'ai retenté l'expérience la semaine dernière, et un chapitre m'a achevé, je ne m'explique pas trop le pourquoi du comment, surtout que le texte est assez onirique (là où donc le balcon est le pendant réaliste du traitement d'un même épisode), mais le livre ne fonctionne pas sur moi.
Et il faut avouer que le Goncours obtenu pour le roman est un coup médiatique visant à déstabiliser Gracq... (je mets des petits points pour introduire du suspense, je te ferai le topo sur l'affaire Goncours vendredi ).

[FredGri]

Oui mais enfin bon il l'a refusé ce prix, donc voilà, il garde toute son intégrité et ça n'enlève en rien la qualité de l'œuvre. Moi c'est le parallèle que l'on fait avec des textes comme le désert des Tartare de Buzzatti qui me font envie, la lenteur etc. Bref, je crois que je vais le rajouter aux deux autres et voir si je peux me les trouver quand même

[FredGri]

Sinon, je fais une petite pause pendant la maison des feuilles pour attaquer Mon Nom Est Rouge de Orhan Pamuk... Et je pense que ca va bien me plaire tiens !

[john_constantine]

Oh oui oui le Goncours n'a rien à voir avec les qualités de l'oeuvre. Gracq dans son écriture est plus proche de Junger (et des falaises de marbre) que de Buzatti par contre ; et donc le rivage et le balcon sont deux facettes d'une même réflexion -une guerre qui n'arrive/n'existe pas, et la recherche de sa place au sein du conflit/monde-, mais je dois avouer que le chef-d'oeuvre de Gracq c'est le balcon, pour faire une caricature grossière, je dirai que ce livre est au rivage ce que Yukigunishô (Pays de neige miniature) est à Pays de neige : )

[FredGri]

Bon, voilà, je viens enfin d'entamer "Mon nom est rouge" de Pamuk, c'est réellement très prenant. le soucis ensuite c'est que je viens de recevoir le "Sartor Resartus" de Carlyle, que je n'ai pas fini le Danielewski... Donc j'ai le sentiment d'avoir retrouvé mes envies de lecture, mais je ne me facilite pas les choses )))
Donc chaque chose en son temps...

[mr nix]

Excellent bouquin, thriller passionnant.

[Auteurroriste Zeph]

Lu Librairy Wars d'Hiro Arikawa.
C'est vraiment dommage de faire ça avec un background pareil.
Mais là, ça se résume à un gros épisode de shonen, avec son héroïne têtu et fonceuse qui fait toujours des conneries mais que c'est pas grave parce qu'après tout, elle veut bien faire.
Sans compter l'histoire d'amour très mal écrite (aussi bien que le perso au dessus).
D'ailleurs, quand l'auteure commence sa postface avec "Concept: comme une série télé mais en roman", ça renforce encore l'impression d'avoir lu un épisode d'un quelconque shonen de base sans originalité.
Il y avait pourtant un concept de basse intéressant, mais l'auteure préfère s'en foutre, c'est dommage, à la fin, on fait pareil avec le bouquin.

[john_constantine]

Bon je pense que Hipsou ou Gillou on doit le lire ou y jeter un oeil, mais donc une de mes nombreuses lectures du moment est la suivante :
Rising Tide de John M. Barry.
Le livre traite de la crue de 1927 du Mississippi.

Lis le ! C'est bien écrit, passionnant (et je pèse mes mots, franchement), et puis moi ça me rappelle l'épisode de la jeunesse de Picsou sur le Mississippi justement, et du coup c'est encore mieux.
En plus ça coûte rien, sérieux, j'ai eu le mien pour le prix d'une baguette.

Sinon j'ai lu le premier Faulkner, Soldier's Pay/Monnaie de singe. C'est superbe, avec une fin simple et magnifique. (Oui cette année, je fais mon intégrale Faulkner, merci la Library of America pour tes si belles éditions).

Et j'ai commencé à lire les nouvelles de Carver, (idem même collection), c'est plein de force et de forces, proche d'un Kawabata désabusé, ayant perdu la faculté de rêver, cherchant la vie dans le reflet de celles des autres, je te recommande.

Bon je pourrais te parler d'autres lectures, françaises cette fois, allez hop ce sera pour plus tard si je m'en souviens.

[HiPs!]

Après avoir enchaîné deux pavés de plage obèses La trilogie berlinoise de P.Kerr et Les piliers de la terre de K.Follett qui ne m'ont pas fait passer un si bon moment que ça, je suis dans le livre posthume de Tristan Egolf, Kornwolf, déjà bien plus intéressant. Ne serait-ce qu'au niveau du style et de l'attention qu'il vous demande (Dieu que le Follett est pénible à vous mâcher le travail neuronal en vous disant exactement quoi penser de la situation en cours et à vous faire des résumés de trucs évoqués à peine 50p plus haut).

Après je pense m'attaquer au Jonathan Safran Foer Faut-il manger les animaux?
Ou pas.
Parce qu'à en croire la collègue qui va me le prêter, ça pourrait bien me dégoûter à vie de la viande et du poisson. Et je ne ne me sens pas forcément prêt à un tel sacrifice.

[john_constantine]

Ah en lisant trilogie berlionoise, j'ai cru que tu parlais de Céline ! ^^

Faut-il manger des animaux, je pense me l'acheter demain en même temps que le dernier Piquier Poche, je te dirai

Ah tiens tu as lu le livre de Lethem "Alice est montée sur la table" ? Je pense que ça te plaira (comme celui que j'ai cité au dessus ).

[HiPs!]

Pauvre Céline, privé de commémoration au moment où Christophe Maé est fait chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres, pfff

Non, La Trilogie Berlinoise, ce sont trois romans policiers se déroulant avant la seconde guerre (36 et 38) et après (47) , à Berlin donc. Pas des mauvais polars. Pas franchement passionnants non plus même si le contexte est très bien intégré aux intrigues et que l'on y croise de forts jolis salopards.

Non, pas lu le Lethem. Je le note. Tout comme le Barry.

[Thorn]

L'honneur de Sartine est le dernier paru de la saga de Nicolas Le Floch, Commissaire à Paris sous Louix XV et Louis XVI.

Cette création de Jean François Parot est une pure merveille de reconstitution historique, de finesses dans les situations, de profondeur dans les personnages. S'y ajoute des descriptions culinaires à faire réveiller un troupeau de gastronomes décédés, et un langage châtié que n'est plus que de peu d'actualité de nos jours.

Un régal pour l'esprit et pour les amoureux du Français tel que l'on devrait le parler, et surtout l'écrire, cette saga devrait être remboursée pour les qualités enthousiasmantes de ses phrasés sur le moral des esthètes.

[Nopoman]

Pour ceux que ca intéresse, Jean François Parot sera demain à La Cloche de Dijon pour une rencontre.
Ce sera rempli de bobo et de petits fours, moi j'y serais ^^