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Vieux 20/08/2007, 17h14
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Niglo change la caisse du Fauve
Bon. Les vacances sont finies, les affaires reprennent.

Sur le même principe que dans cette rubrique les samedis sont consacrés aux parutions Atlas/Seaboard, les lundis seront désormais dédiés aux Elseworlds DC. Ce qui devrait nous occuper un certain nombre de lundis. Et pour commencer, foin d’originalité, penchons-nous sur le récit qui a défini les règles de la collection (bien qu’il n’en porte pas le logo) : Gotham by Gaslight.



Gotham by Gaslight
(DC Comics, février 1989)

Scénario : Brian Augustyn.
Dessin : Mike Mignola.
Encrage : P. Craig Russell.

Traduction : in Appelez-moi Jack, coll. Super Héros n°38, Comics USA, 1990 ; rééd. (en noir & blanc) in Sanctuaire, Rackham, 2ème trimestre 2004 (à noter que cette édition reprend la préface de Robert Bloch qui ne figurait pas dans la version publiée par Comics USA).


Le principe des Elseworlds est de prendre un personnage (voire plusieurs) de l’univers DC et de le placer dans un contexte tout autre que celui où l’on a l’habitude de le voir évoluer. L’idée est simple, et donne aux scénaristes toute latitude pour faire évoluer le personnage de leur choix dans un contexte historique, géographique ou social inédit. C’est ainsi que, dans Gotham by Gaslight, Bryan Augustyn met en scène un Bruce Wayne né dans la seconde moitié du XIXème siècle.

Evidemment, il n’est pas question de donner à voir aux lecteurs un personnage n’ayant plus rien à voir avec celui qu’ils connaissent. Ce Bruce Wayne ci a connu un parcours qui comporte bien des points communs avec ce Bruce Wayne là. Le récit s’ouvre sur un flashback, celui du meurtre de ses parents, abattus par un bandit de grands chemins. Une scène familière à tout lecteur de comics, si ce n’est que le drame n’a pas lieu dans une ruelle de Gotham City mais sur quelque chemin forestier.

Au fil du récit, on rencontrera d’autres figures familières de l’univers de Batman : Alfred, Jim Gordon ou le district attorney Harvey Dent. Même le Joker fera une très brève apparition…


Déplacer son personnage principal à une autre époque offre également (et surtout) au scénariste la possibilité de lui faire faire quelques rencontres inédites. Ainsi, dans la première scène où il apparaît, Bruce Wayne se trouve dans le cabinet de Sigmund Freud, dont il est venu étudier les enseignements. On apprend dans la même scène que Wayne a également été l’élève, quelques temps plus tôt, de Sherlock Holmes. Et surtout, c’est dans cette période historique qu’Augustyn va trouver un adversaire de poids à opposer à Batman : Jack l’Eventreur.

De retour à Gotham City après son long séjour en Europe, Bruce Wayne va bientôt devenir Batman, sillonnant chaque soir les rues de Gotham et semant la panique chez les truands. A la même période, une série de meurtres frappant des prostituées fait la une des journaux, et beaucoup se demandent si ces assassinats et l’apparition de ce mystérieux homme-chauve-souris ne sont pas liés. Le fait que Bruce Wayne se soit trouvé à Londres au moment où Jack l’Eventreur y a commis ses premiers crimes va considérablement lui compliquer la tâche.

Le Bruce Wayne que l’on découvre ici est finalement très proche de celui que l’on connaît. Il n’en est qu’au début de sa carrière super-héroïque, ses méthodes sont parfois assez approximatives, mais Bryan Augustyn donne une version tout à fait traditionnelle du personnage. Bruce Wayne passe aux yeux de tous pour un inoffensif oisif (en tous cas jusqu’à ce qu’une machination dont il est la victime ne vienne ternir quelque peu cette image) et Batman apparaît comme une figure effrayante, silencieuse, agissant dans l’ombre, et dont l’existence semble relever aux yeux du plus grand monde davantage du mythe que de la réalité.


La présence de Jack l’Eventreur accentue encore le côté sombre du récit. Les quelques scènes où on le suit donnent à voir un personnage malade évoluant dans un monde sordide, à la recherche d’une femme qu’il va assassiner, encore et encore. L’identité de Jack l’Eventreur n’est pas vraiment un élément majeur du récit, même si, dans le cours de l’histoire, Bryan Augustyn présente quelques suspects possibles, comme ce jeune membre de la famille royale d’Angleterre et le médecin qui l’accompagne (William Gull ?). Au final cependant, on découvrira que ce Jack-ci n’est pas étranger à l’univers de Bruce Wayne.

L’intrigue de Gotham by Gaslight est bien ficelée, mais c’est bien entendu le travail de Mike Mignola qui en fait une œuvre remarquable. Des toits de Vienne aux sculptures marmoréennes du cimetière où se conclut le récit, en passant longuement par les ruelles lugubres de Gotham City, l’artiste trouve ici le décor idéal pour faire montre de tout son talent. Son dessin sombre, tout en ombres, renforce la noirceur du récit. Mike Mignola n’est déjà plus un débutant lorsqu’il réalise ses planches, mais c’est sans doute la première fois qu’il se voit confier de mettre en scène un univers où il est aussi à l’aise. Et l’encrage de P. Craig Russell est au diapason.


Le succès de Gotham by Gaslight n’est certainement pas étranger au lancement officiel, deux ans plus tard, de la ligne Elseworlds, avec Batman : Holy Terror. En 1991 toujours, Bryan Augustyn donnera une suite à ce récit, Master of the Future, illustré cette fois par José Luis Garcia Lopez. Mais ceci est une autre histoire…

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