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Vieux 14/01/2007, 17h39
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Ben Wawe Ben Wawe est déconnecté
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Un épisode un peu moins "bon" que les précédents, je crois. J'ai eu un peu de mal à le finir, mais j'espère que ça vous plaira quand même.

Episode #14 : Bons baisers de Hollande, troisième partie.

Il n’aimait pas ça.
Enfoncé dans son fauteuil en cuir confortable, John regardait l’écran de contrôle lié à la caméra de la chambre de Maggie O’Malley, et il n’aimait pas ce qu’il y voyait. Il n’aimait pas ça du tout, même, et un rictus de rage contrôlée passa sur son visage, alors qu’il cherchait dans sa veste noire son paquet de cigarettes…il avait besoin d’une petite pause.

Calmement, donc, Doe sortit une des petites choses en forme de tube qu’il avait dans son paquet, et l’alluma. Il inspira lourdement la première bouffée, gardant au maximum la fumée en lui alors qu’il fermait les yeux. Il relâcha lentement, après quelques secondes, cet épais nuage qui dévorait ses poumons, avant de rouvrir lentement ses paupières et de soupirer d’une façon très lasse, comme si il était extrêmement fatigué par ce qu’il était en train de vivre…ce qui était le cas, d’ailleurs.

En fait, il en avait assez de tout ça.
Ça faisait des heures qu’il observait Maggie dans sa chambre, et ça faisait des heures qu’il ne se passait rien. Il ne comprenait pas vraiment le pourquoi, mais la jeune femme ne faisait aucun mouvement, aucun geste…rien. Rien du tout. A part si on venait lui demander de faire quelque chose ou si on la forçait par des chocs électriques à se mouvoir, aucun de ses muscles ne bougeaient, et elle restait totalement immobile. Et il ne comprenait pas pourquoi.

Il l’avait récupéré depuis environ deux semaines, et elle avait toujours été dans cet état-là. Bien sûr, elle était encore à la hauteur de ce qu’il attendait d’elle : elle pouvait encore tuer sur demande et s’en sortait encore bien. Oui, pour ça, tout allait bien. Même pour les réflexions avec Harrison, ça avait collé, au départ. Mais c’était le reste qui l’inquiétait…c’était le reste qui lui faisait se poser d’affreuses questions sur ce qu’elle avait pu vivre.

Qu’est-ce qui avait bien pu lui arriver, en fait ?
Il n’avait jamais su où elle avait été enfermée…ses patrons n’avaient pas daignés lui donner cette information. John n’avait même pas pu aller la chercher lui-même : c’était un des autres « agents » de ceux qui le dirigeaient qui l’avait fait pour lui, pour lui « rendre service ». Ouais, évidemment…Doe n’était peut-être pas l’être le plus intelligent de la planète, mais il n’était pas le plus stupide non plus. Il avait bien comprit que ceux qui contrôlaient plus ou moins l’ONU ne voulaient pas qu’il sache où avait été O’Malley, et il n’aimait pas ça…il trouvait même ça très inquiétant.

« Qu’est-ce qui a bien pu t’arriver, Maggie ? »

Il se surprit alors à parler tout seul, et même si c’était à voix basse, il n’apprécia pas. Il ne devait pas faire ça…il ne devait jamais faire ça. Même si il avait ce bureau depuis environ dix ans maintenant, John savait très bien que les murs avaient des oreilles, et que celles-ci n’étaient pas les plus rassurantes qu’il connaissait. Ses patrons lui faisaient confiance pour le moment, mais Doe se savait très bien sur la corde raide malgré les bons résultats obtenus par Seth avec Fulo, et il devait donc faire attention à ce qu’il faisait…et surtout à ce qu’il disait.

Il décida donc de se reprendre, et écrasa un peu trop violemment à son goût sa cigarette à peine consumée dans le cendrier à côté de l’écran de contrôle. Il posa à nouveau son regard sur la petite télévision, et soupira à nouveau. Maggie ne bougeait toujours, ne faisant strictement rien…comme si elle n’était qu’un mannequin. Qu’est-ce qui avait bien pu lui arriver ? Qu’est-ce qu’on avait pu lui faire ? Comment une Irlandaise très grande gueule et qui défiait toujours l’autorité avait-elle pu se transformer en…ça ?! Et en à peine quelques mois, en plus…Ca n’était pas normal…Ca n’était pas logique…et ça sentait mauvais, surtout.

John se leva alors de son fauteuil.
Il avait des fourmis dans les jambes à force de rester assis ici, et il ne se sentait pas vraiment bien. Ça faisait trop longtemps qu’il n’avait pas été en mission, et ça lui manquait. L’inaction commençait à le dévorer même si ça faisait plusieurs années qu’il n’avait plus été dans les premières lignes. En fait, c’était l’excitation des briefings et l’observation de ses hommes qui lui manquait. Il n’avait pas été vraiment à la hauteur lors de la préparation pour la mission, et il n’aimait pas ça. Même si ça s’était plutôt bien passé au final, il devrait changer sa manière de faire, et il avait hâte d’apporter ces transformations à ses discours…très hâte, même.

Doe commença donc à marcher dans la petite pièce qu’il occupait à la Haye, siège de plusieurs grandes institutions internationales. C’était le seul endroit que ses patrons considéraient comme réellement sûr, et c’était donc là qu’ils l’avaient installés, ainsi que les différentes chambres réservées à leurs « amis »…ou plutôt à leurs prisonniers.
John n’aimait pas ça, en fait. Il n’avait jamais réellement apprécié le fait de devoir mettre en captivité des êtres qu’il aurait été plus facile de tuer, mais bon…ce n’était pas lui qui décidait. Et il était en trop mauvaise posture avec ses précédents échecs pour pouvoir proposer des changements…du moins, pour le moment.

« Monsieur Doe ? »

Une voix venait de parler à l’interphone, et il la reconnut aussitôt : c’était celle de Laura, l’assistante que ses patrons lui avaient donnés quelques mois plus tôt. Il fronça alors les sourcils, regagnant son siège en traversant la petite pièce avec seulement un bureau et un canapé pour ses nuits solitaires, et appuya sur un bouton pour pouvoir converser avec cette jeune femme blonde qu’il ne connaissait finalement que trop peu pour espérer lui faire confiance un jour.

« Oui ? »

Son ton avait été trop dur et cassant.
Il s’en voulut de suite, mais décida de passer outre. Laura n’était pas quelqu’un qu’il appréciait, il ne l’avait vu qu’une dizaine de fois durant les mois qu’ils avaient passés à « travailler » ensemble. En fait, Doe communiquait surtout avec elle par messages Internet ou téléphoniques, et ne l’avait que très peu rencontré. Il soupira donc légèrement, avant de reprendre d’une voix plus calme mais toujours un peu froide.

« Qu’est-ce qu’il y a ?
- Nous avons un souci, monsieur. »

Il fronça encore plus les sourcils. Laura était souvent avare de ses mots, ce qui était une qualité dans la branche où ils officiaient, et la voir foncer directement ainsi en parlant de suite de « souci » alors qu’elle essayait, en général, de voir les choses sous un point de vue positif…ce n’était pas bon signe. Il posa ses deux coudes sur son bureau en mettant ses mains sous sa gorge, et parla d’une voix très curieuse, pour une fois.

« Comment ça ?
- Le navire est infesté. »

Doe frissonna à ce moment-là.
Ce que la jeune femme venait de dire était simplement un code entre les différents membres de leur « organisation », et quand quelqu’un le disait à un supérieur, ça voulait dire qu’il n’y avait aucun doute possible. La peur commença alors à prendre John, qui venait de comprendre que son pire cauchemar devenait réalité : ils étaient attaqués.

En effet, les quelques mots que venait de prononcer Laura voulaient dire que le bâtiment dans lequel ils se trouvaient était attaqué, ou du moins que quelqu’un venait d’y pénétrer suffisamment en profondeur pour alerter les « gros » système de sécurité. Et donc, ça voulait dire que quelqu’un, ou quelques uns, en savaient assez sur eux pour pouvoir arriver à déconnecter leurs premiers systèmes de surveillance, ce qui était normalement impossible vu tout l’argent qu’ils dépensaient pour leur discrétion.

« Et merde… »

Doe ne put s’empêcher de dire ces deux mots, et soupira après cela. Il devait se dépêcher. Si quelqu’un ou quelques uns avaient eus la folie d’entrer dans le bâtiment, ça voulait dire qu’ils se pensaient assez forts pour ça. Et donc qu’ils connaissaient assez l’organisation pour pouvoir éviter quelques pièges pour trouver ce qu’ils venaient chercher, et ce qui ne devait absolument pas sortir, évidemment.
Même si il ne savait pas la raison de cette intrusion, John se doutait bien que ça concernait les archives ou les objets gardés dans le bâtiment, et il parla alors d’une voix déterminée et forte, espérant pouvoir s’occuper de tout ça le plus rapidement possible.

« Bon…
Je veux un briefing complet sur la situation. Je veux savoir à combien d’hommes nous avons affaire, leur niveau technologique et leurs identités, si possible. Je veux savoir quand ils sont rentrés dans le bâtiment, comment et par quelles manières ils ont évité certains pièges, si c’est le cas. Et je veux aussi deux unités prêtes à l’action et prêtes à la sanction terminale sur mon ordre. »

Un petit silence se fit de l’autre côté de l’interphone, alors que Laura était en train d’écrire, certainement, les ordres donnés sur son patron. Celui-ci se leva lentement de son siège, sentant l’excitation le prendre. Un léger sourire s’afficha sur son visage alors que l’adrénaline parcourait ses veines, mais il fut stoppé dans son petit moment de joie par la voix de sa collaboratrice, qui lui annonçait encore une fois une mauvaise nouvelle.

« Bien, monsieur. Mais je dois vous informer que ces hommes sont déjà à un niveau avancé, et que selon les directives de nos employeurs, vous ne pourrez ordonner la sanction terminale pour ces intrus.
- Pourquoi donc ? A quel niveau se trouvent-ils ? »

Doe fronça les yeux.
Encore une fois, il n’aimait pas ça. Un mauvais pressentiment le prit alors, tandis qu’il sortait de son tiroir son neuf millimètres prêt à l’emploi et qu’il n’avait que trop rarement sortit, ces derniers temps. Peut-être aurait-il la chance aujourd’hui de s’en servir une nouvelle fois, lui qui avait été formé à ça par ce bon vieux Colonel Edwards…

« Ils sont au niveau F, monsieur. »

La stupéfaction et l’incrédulité apparurent alors sur le visage de John. Celui-ci resta quelques secondes stupéfait et immobile, ne comprenant pas ou ne voulant pas comprendre ce qu’il venait d’entendre. Il ne réussit à se reprendre que quand il entendit à nouveau la voix de Laura, se doutant alors qu’il avait dû rester trop longtemps ainsi et qu’il devait maintenant agir.

« Monsieur ? Tout va bien ?
- Oui… »

Mais en fait, non, tout n’allait pas bien.
Doe savait maintenant que ceux qui allait devoir affronter n’étaient pas n’importe qui. Le niveau F était le plus secret et le plus gardé de tout le bâtiment, et de ses prolongements souterrains. Il s’agissait de l’endroit où étaient gardées la majorité des archives secrètes et importantes de l’organisation. En clair, c’était là où étaient toutes les preuves incriminant ses patrons…et l’incriminant lui aussi, bien sûr.
Et donc, si ces types se trouvaient à ce niveau, si ils étaient déjà à ce niveau, ça voulait dire qu’ils étaient très forts et très dangereux. Ils en savaient assez pour passer la majorité des systèmes de surveillance des précédents niveaux, et ils seraient bientôt en possession des documents les plus recherchés de la planète. John eut alors une sueur froide en pensant que c’était lui qui devrait stopper des types comme ça, mais il réussit à se reprendre et parla d’une voix forte et dure, en serrant le plus possible son arme pour se donner confiance.

« Ok.
Bon, je ne m’attendais pas à ça, mais ce n’est pas grave.
Je veux trois unités au lieu de deux, mais sans sanction terminale. Je veux quand même qu’ils soient lourdement armés et qu’ils soient prêts au combat, même si il faudra bien leur dire que faire feu sans mon ordre personnel sera mortel pour celui qui l’aura fait. Je veux aussi qu’on bloque toute émission de technologie ou tout type d’émission, même, venant vers le bâtiment ou en sortant, et je veux à tout prix qu’on condamne toutes les sorties des niveaux D et E. Et tout de suite. »

Un nouveau petit silence pour laisser le temps à Laura de parler, alors que son patron plaçait son oreillette pour pouvoir entrer en action et parler à la jeune femme. Il n’avait plus de temps à perdre, maintenant, et appuya sur un autre bouton de son bureau d’un geste ample et rapide. Immédiatement, un pan du mur à sa droite coulissa pour faire apparaître un ascenseur secret et privé, tandis que sa collaboratrice reprenait la parole d’une voix toujours neutre et très calme.

« Bien, monsieur. Mais pourquoi les niveaux D et E ?
- Le niveau F est le dernier, et c’est celui le plus enfoncé dans la terre. Il faudra bien que ces types remontent, et vu que vous allez empêcher toute émission d’énergie ou autre, ils ne pourront pas se téléporter. Donc ils seront pris au piège. »

John sourit légèrement à ce moment-là.
En entrant dans l’ascenseur, il se dit que son plan n’était pas si mal que ça. Même si il ne l’avait fait qu’en quelques secondes à peine, il n’y voyait pas d’énormes failles pour le moment. Bien sûr, affronter des types capables de passer cinq niveaux de systèmes de sécurité avant d’arriver au dernier sous sol, et capables aussi d’arriver à entrer dans le bâtiment dès le départ, ça n’allait pas être facile. Mais c’était possible. Il allait y arriver, si la chance se décidait de se mettre de son côté, pour une fois.

« Bien. Autre chose, monsieur ?
- Pas pour le moment. Je descends au niveau E, pour voir comment ils ont pu passer les différents systèmes de sécurité. Envoyez-moi aussi le responsable de tout ça. Je veux comprendre comment c’est possible.
- Bien. Monsieur ?
- Oui ?
- J’ai un des directeurs en attente. »

Doe déglutit alors difficilement. Son doigt, qui allait appuyer sur le bouton du niveau où il voulait se rendre, s’immobilisa immédiatement.
Un directeur…un directeur voulait lui parler. Un des membres du conseil des espions, ce groupe qu’il n’avait jamais réellement rencontré et qu’il ne connaissait que par des vidéos conférences…il voulait lui parler. La sueur froide qu’il avait sentit précédemment revint alors, lui rappelant ses pires moments dans la neige du Nord de la Russie, deux décennies auparavant…Son corps lui-même se prit à trembler, alors que Laura reprenait la parole, d’une voix toujours neutre et morne, ce qui commençait légèrement à l’énerver, d’ailleurs…

« Monsieur ?
- Ou…Oui…
- Vous prenez la communication ? »

John ne savait pas quoi faire.
Devait-il répondre ? Devait-il prendre le risque de répondre ? Après tout, peut-être voulait-il simplement le féliciter, ou bien lui proposer quelque chose, ou…non. Non, ça ne pouvait pas être ça. Les directeurs n’appelaient jamais, ils communiquaient toujours par vidéos conférence. Toujours. Cette façon de faire n’était pas normale, et ne présageait rien de bon. Le souvenir de son prédécesseur assassiné sauvagement en pleine rue pour insubordination lui revint alors en mémoire, tandis que sa collaboratrice semblait se questionner sur son attitude, à l’autre bout du fil.

« Monsieur ?
- Euh… »

Que pouvait-il faire ?
Un des êtres les plus puissants de la planète voulait lui parler, et Doe savait que ça serait une mauvaise nouvelle…voir pire. Sa peur devenait de plus en plus intense en lui, alors que ses mains étaient moites et tremblaient comme des feuilles.
Il ne pouvait pas prendre la communication…pas maintenant. Même si il savait que ça lui coûterait sûrement encore plus cher, il ne pouvait pas la prendre. Le bâtiment était attaqué, et il était le plus expérimenté ici. Ils avaient besoin de lui, et il ne pouvait perdre du temps à parler à un homme qui viendrait sûrement lui annoncer qu’il le démissionnait ou quelque chose du genre…non, il ne pouvait définitivement pas prendre cette communication. Pas dans ce genre de moments, où il avait une faible excuse pour la refuser, mais une excuse quand même.

« Dites-lui que je le rappellerais. »

John soupira alors.
Il savait qu’il venait de faire une connerie.
Personne n’avait jamais refusé de parler à un directeur…ou du moins, personne qui aurait survécu assez longtemps pour s’en vanter. Il savait qu’il avait très certainement hâté sa mise à mort, mais il s’en fichait.
Le bâtiment était attaqué, les secrets de ses patrons et les siens étaient en danger, et c’était tout ce qui importait, à ce moment-là. En plus, ce n’était pas ce refus qui allait foncièrement changer quelque chose à sa réputation chez ses employeurs, et il appuya sans remords sur le bouton pour descendre, pensant alors avec un certain cynisme qu’il y avait au moins un bon côté à ce qui allait sûrement lui arriver : il n’aurait plus mal au cœur en utilisant ce damné ascenseur…






« Il…Il refuse de me répondre…
- Etonnant. Il s’est peut-être enfin rendu compte qu’il a mieux à faire que de vous obéir, après tout ce que vous lui avez fais.
- Qu’est-ce que vous allez me faire ?
- Vous tuer. Tout simplement.
- Mais…Mais pourquoi ?
- Vous savez très bien pourquoi. Pour tout ce que vous avez fais durant vos soixante dix années de présence sur Terre. Pour toutes les horreurs dont vous êtes responsables. Pour toutes les saloperies que vous avez osé ordonner. Pour tout ça, et pour tout ce que je ne sais pas, aussi…mais que j’imagine dans mes pires cauchemars…
- On peut peut-être s’arranger…
- On ne m’achète pas.
- Tout le monde a un prix. J’ai au moins appris ça dans mes soixante dix années de présence, comme vous dites.
- Pas moi. J’en avais un, jadis. Mais c’est terminé, maintenant.
- Je peux tout vous offrir ! Tout ! Il vous suffit de demander !
- Je ne veux qu’une chose. Votre mort, et celle de vos collègues.
- Mais qu’est-ce que nous avons bien pu vous faire pour mériter ça ? Vous êtes jeune, et…
- Vous existez et vous agissez. Vous êtes des monstres. Vous devez mourir.
- Mes gardes aussi étaient des monstres ? C’est pour ça que vous les avez tués ?
- Non. Victimes de guerre, c’est tout.
- C’est donc une guerre ? Vous commencez votre croisade ? Vous voyez cette folie comme un acte de guerre, c’est ça ?
- Non. Je la finis. Cette guerre a commencé il y a des années. Quand vous avez emprisonné des femmes et des hommes dans un village du Nord de la Russie pour les transformer en monstres inhumains chargés de douleur par vos expériences. Quand vous vous êtes pris pour des dieux alors que vous n’êtes que des insectes. Quand vous avez dépassé vos actions passées dans l’horreur le plus inhumain. Quand vous êtes devenu des monstres. C’est là que la guerre a commencé. C’est dans ces esprits rongés par la souffrance que cette croisade a débuté. Et c’est moi qui la finirai.
- Pourquoi ? Vous vous sentez empli d’une mission divine ?
- Non. Et j’en ai assez de tout ça. Vous voulez me forcer à parler pour gagner du temps en espérant que Doe enverra des hommes ici, mais vous n’y croyez pas vous-mêmes. Je vous ai trouvé, je suis entré dans votre maison, j’ai tué vos gardes et je vous tiens en joue. Même votre petit chien-chien a refusé de vous aider, ou du moins de vous parler. Et je vois bien que vous n’en êtes toujours pas revenu. Je vais vous tuer.
- Mais…Attendez, je…
- Non. Plus d’attente. Plus rien. Vous avez participé à la torture de dizaines de femmes et d’hommes qui ne vous avaient rien fais. Vous êtes responsable de leur douleur, de leurs morts. Et il est temps que tout ceci soit payé.
- Mais…
- Pas de mais. Tu vas mourir, ordure. Mais sache que tu ne seras pas le dernier. Tous tes potes vont y passer aussi. Tous ceux qui ont participé vont commencer à payer la note, et elle est salée. Le temps du jugement est venu, vieil homme. Et personne n’y échappera… »

Fernando Nunoz appuya alors sur la gâchette de son arme, faisant exploser le crâne du vieil Anglais devant lui avec un léger sourire sur le visage. Justice était faite, pour celui-ci. Maintenant, il devait s’occuper des autres…






20 février 1983.

A l’attention de M. XXX.


M. XXXX (nom rayé par mesure de sûreté),


Je viens d’arriver à Providenya.
Comme convenu dans notre entretien oral du 16 février, j’ai emmenée avec moi une équipe de six professionnels : deux chercheurs, deux gardes, un cuisinier, un médecin certifié. Durant le voyage, j’ai pu parler avec eux et je puis vous assurer qu’ils sont tous motivés par la perspective de relancer ce projet. Même les gardes semblent intéressés par tout ceci, et si je me demande ce que cela peut leur apporter, je pense que nous ne pouvons pas refuser pareil « cadeau », si je puis dire.

En ce moment même, nous nous trouvons dans l’ancienne salle à manger du complexe. Celui-ci a été entièrement lavé des précédentes…dérives, si je puis dire, par le Colonel Edwards, qui est d’ailleurs à mes côtés. Cet être est un homme charmant et calme, même si son côté militaire ressort régulièrement et peut devenir agaçant, à la longue. Néanmoins, je ne puis qu’apprécier sa présence rassurante et celle de ses hommes, même si je trouve qu’il me regarde d’une façon que je n’apprécie que rarement. Espérons que ceci s’arrêtera le plus rapidement possible, je n’aime guère cela.

Bien, je n’ai plus rien d’autre à dire. Notre voyage s’est très bien déroulé, et nous sommes prêts à commencer les préparatifs pour le retour du projet, que nous appellerons « Projet W » selon vos ordres. Je serais assez intéressée de savoir d’où cela vient, mais je comprendrais de rester dans l’ignorance.
Nous attendons donc votre feu vert pour commencer les premières expériences sur les cobayes, en espérant avoir d’autres collègues pour nous apporter un petit peu d’aide.

Sincèrement et respectueusement, avec mes plus grands remerciements pour me confier ce projet, je vous envoie mes salutations les plus élogieuses.

Docteur Ingrid Schneider.
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Vieux 15/01/2007, 13h15
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Pas si mauvais que ça, ce chapitre... Un Doe un peu vieillissant, fatigué, une attaque qui me rappelle un peu "Alias"... Non, pas mauvais du tout.
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Vieux 15/01/2007, 14h05
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Très souterrain comme ambiance...on dirait que le monde extèrieur n'existe pas.
juste une pitite remarque, l'histoire est très cloisonné, si c'est voulu, c'est parfait...peut être qu'un regard extèrieur à tout cela serait nouveau, genre un journaliste ou enquèteur privé...
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C'est en voyant un moustique se poser sur ses testicules qu'on réalise qu'on ne peut pas régler tout les problèmes par la violence.

Mes planches originales de comics à vendre.http://xanadu-art.eklablog.com/accueil-c17038922
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Vieux 15/01/2007, 16h43
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Merci beaucoup de vos avis.
J'avais un peu d'appréhension de voir ce que vous pensiez de cet épisode vu que, pour une fois, je n'utilisais pas Seth Harrison comme personnage principal, mais John Doe, qui était finalement peu connu dans ce que j'avais écris. Je suis content de voir que ça vous plaît, et, Gorlab, oui le fait que tout soit en vase clos est voulu. Je vais réfléchir à l'utilisation de quelqu'un de l'extérieur, ça peut donner quelque chose de sympathique, mais il faut que j'arrive à rendre son entrée dans ce monde très fermé crédible...je vais y réfléchir.
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  #95  
Vieux 24/01/2007, 17h29
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Bonne lecture, en espérant que ça vous plaise encore.
J'ai trouvé la fin de la série, et ça devrait arriver sous peu (je pense vers l'épisode 20). Je ne suis pas sûr de la continuer après, je verrais, mais c'était juste pour vous dire que oui, je suis conscient de ce que je fais et que la fin est prévue.^^

Episode #15 : Bons baisers de Hollande, quatrième partie.

Seth était tendu et un peu excité.
Collé contre la porte de la pièce principale du niveau F, le plus enfoncé dans le sol du bâtiment que ses patrons essayaient de tenir secret vu les dossiers qu’il contenait, il entendait les unités de Doe se mettre en mouvement à quelques centimètres à peine de lui. Ça allait être dur de s’en sortir, cette fois-ci…très dur, même. Mais pas infaisable

« On fait quoi ? »

Harrison regarda devant lui, à l’intérieur de la pièce remplie de dossiers, de documents, de cassettes vidéos ou d’autres choses dont il ne connaissait même pas le nom. Arjen Van Den Gall l’observait d’un œil inquiet et fatigué. D’une trentaine d’années, ses longs cheveux blonds étaient gardés par une queue de cheval qu’il avait coincé dans sa combinaison sombre procurée par Van Verhoeven, une heure et demie auparavant, il semblait très inquiet…et il avait raison.
Ils étaient cernés par des types entraînés à tuer et menés par un John qui voudrait très certainement faire ses preuves en étant le plus efficace possible. Ils allaient donc devoir fuir alors qu’il n’y avait qu’une seule sortie, qu’elle était occupée par ces mecs-là et qu’ils n’avaient pas assez d’armes pour s’en débarrasser. Et après, les deux hommes devraient encore passer les différents étages, fuir du bâtiment et faire en sorte que l’Anglais rentre bien à l’hôtel où il devait se trouver. Tout ça en une heure. Ça allait être dur, vraiment.

« On doit partir. Et vite. »

L’agent secret parlait d’une voix lente et basse, essayant d’être le plus discret possible même si il se doutait bien que ceux derrière la porte savaient déjà leur nombre et leurs capacités. Avec toutes les machines dont disposaient leurs patrons et les inventions inconnues du grand public, il était très facile de deviner que leurs meilleurs hommes avaient droit au top du top pour s’occuper des intrus…ce qui n’était franchement pas une bonne nouvelle pour eux, évidemment.

« Et tu veux faire ça comment ? En fonçant dans le tas ? »

Arjen parlait un anglais au vocabulaire parfait, malgré un accent assez monstrueux. C’était un des hommes de Van Verhoeven, qui avait insisté pour faire assister Harrison dans cette tâche. Il avait cru embêter son ancien ami et nouveau partenaire dans cette affaire, mais ça avait été tout le contraire : Seth avait espéré avoir une telle aide dans cette entreprise.
Il aurait eu beaucoup de difficultés à entrer seul dans ce bâtiment, et il n’en ressortirait sûrement pas si Van Den Gall ne l’avait pas accompagné. Sa présence l’arrangeait donc beaucoup, même si il ne le montrait jamais. Toujours caché son jeu, telle avait été la première leçon des services secrets britanniques…et telle était sa devise, maintenant.

« Non.
On va les rendre fous.
On va réussir à fuir sans qu’ils ne s’en aperçoivent, et on va emmener assez de documents avec nous pour que leurs patrons aient la peur de leurs vies. On va faire le casse du siècle, mon vieux. Et je t’assure que ça va être tripant. »

Un léger sourire apparut alors sur son visage.
Seth avait un plan. C’était totalement fou, totalement dingue et totalement en dehors de la raison, mais ça pouvait fonctionner. Il l’avait imaginé quand il avait rencontré Van Verhoeven. Sa rage contre l’arrogance de son ancien ami avait été si grande que cette idée avait rapidement germée dans son esprit, et il avait dû se retenir de ne pas exploser de rire en pensant à cela. Ce plan était parfait. Très dangereux, mais parfait. Et si ça fonctionnait…si ça fonctionnait, le monde serait à lui. Et sa vengeance, aussi. Surtout sa vengeance…

« T’es un malade. »

Le Hollandais se passa lentement sa main sur son visage. Il avait peur, ça se voyait…et ça se comprenait. Entourés de types extrêmement armés et entraînés pour tuer, perdus dans le sous sol de la Haye, avec personne pour venir les chercher, il était logique de penser que la situation était désespérée. En plus, ce Arjen ne devait sûrement pas être vraiment prêt pour ce genre de missions, et n’avait très certainement jamais eut une arme dans les mains. Harrison sourit légèrement en pensant cela, alors qu’il se levait lentement pour se mettre debout, toujours dos à la porte.

« Oui.
Très certainement.
Mais ça n’a jamais été prouvé scientifiquement. »

L’Anglais souriait grandement, ce qui augmentait bien sûr le malaise de son collègue. Ça faisait une heure et demie qu’ils étaient dans ce bâtiment, et Seth n’avait laissé tomber cette expression étrange sur son visage que quand il avait commencé à lire certains documents. Ça n’avait duré que quelques minutes, mais un masque grave et dur était apparut sur son visage, avant qu’il ne reprenne le contrôle et soit à nouveau mystérieux et dérangeant dans son attitude.

« Comment tu veux qu’on parte d’ici ? Y a aucune issue ! »

Van Den Gall s’était aussi relevé.
Tenant fermement son Glock entre ses deux mains, son visage trahissait toute sa crainte et son angoisse. Derrière lui, des dizaines de cartons étaient soigneusement rangés…ou du moins, l’avaient été avant l’arrivée des deux hommes dans la pièce. Désormais, énormément de dossiers et de documents étaient couchés par terre, sans aucun classement ou système de rangement. L’anarchie régnait dans cette pièce où tout avait été parfaitement trié jusque là, et Harrison sourit légèrement en voyant ça. C’était le début, pensa-t-il calmement…Le début et l’avertissement de ce qui allait bientôt arriver à toute l’organisation de ses patrons…

« Il y a toujours une issue. »

Sa voix était grave et calme. Il s’approcha lentement de son collègue, le toisa pendant quelques instants et lui sourit à nouveau. L’Anglais irradiait la confiance, et ça mettait mal à l’aise son compagnon. Celui-ci n’était qu’un voleur très doué, qui avait été acheté par Van Verhoeven pour aider ce type-là à entrer ici.
Bien sûr, ça avait été extrêmement difficile de faire attention à tous les pièges qui avaient été disposés avec un certain génie dans les différents niveaux, mais il y était parvenu. Il avait été amené là pour ça, en fait. Et pour rien d’autre…La partie de tir qui se profilait à l’horizon l’angoissait terriblement, et il sentit ses mains commencer à trembler alors que le regard sombre de l’homme devant lui se posait dans ses yeux bleus…Et qu’une nouvelle et dérangeante sensation apparaissait dans son bas ventre…Sa peur devenait encore plus grande, à ce moment-là…

« Ca va être dur, oui, mais on peut s’en sortir.
Ces types-là savent certainement que nous sommes deux, mais ils n’auront pas le droit de tirer pour tuer…je ne sais même pas si ils auront le droit de tirer tout court, vu les documents qui sont dans cette pièce et l’importance qu’ils ont pour leurs patrons. Alors le danger mortel n’est pas de mise, sauf si on se fait attraper, bien sûr. Donc on peut s’en tirer. »

L’Anglais posa calmement sa main sur l’épaule du Hollandais.
Son sourire était toujours persistent, et toujours aussi étrange. Seth se sentait bien, lui. Il avait apprit quelques instants auparavant des choses qu’il n’osait même pas soupçonner, mais il avait maintenant eu accès aux secrets les plus noirs de ceux qui l’employaient, et il tenait dans sa main gauche une petite mallette remplie de certaines lettres et dossiers qui seraient intéressants à utiliser, plus tard. Si il arrivait à sortir de cet endroit, il pourrait faire tout ce qu’il voudrait…et il adorait cette idée. Pouvoir faire la nique à ses patrons était quelque chose dont il avait toujours rêvé, et il sentait que cette occasion allait bientôt arriver. Oui…très bientôt, même.

« Mais ça va être difficile, tu sais. On risque d’y laisser des plumes. T’es sûr de vouloir faire ça ? Tu pourrais très bien te rendre et dire que tout est de ma faute…Tu te ferais sûrement torturer et arracher un œil, mais tu t’en sortirais vivant. C’est toi qui vois, Arjen. T’es encore jeune, et tu veux peut-être vivre encore un peu au lieu de risquer ta vie comme ça. »

Ce n’était pas un choix, et l’agent secret le savait. Même si Van Den Gall ne connaissait pas l’organisation, ce qui était très certainement le cas, ce qu’il venait de dire et les différents niveaux de sécurités qu’ils avaient dû franchir jusque là lui avaient sûrement fait comprendre qu’il n’avait pas affaire à des enfants de chœur. Il était maintenant dans une merde noire, comme on pouvait le dire, et il n’avait vraiment aucun choix : il ne pouvait que suivre Harrison, avec le secret espoir de s’en tirer…peut-être, avec beaucoup de chance.

Et ça, Seth le savait.
Il savait que Arjen ne pouvait pas lui dire non, et c’était bien pour ça qu’il le lui demandait. Le Hollandais était une partie importante de son plan, et il fallait absolument que son collègue ait une totale confiance en lui, qu’il fasse tout selon ses ordres. Evidemment, ça aurait été certainement le cas si il ne lui avait pas demandé de choisir quelle voie il désirait emprunté, vu la peur qu’il ressentait, mais Harrison ne voulait pas prendre de risque. Son plan était serré, complexe et très dangereux. Un simple détail de changé, et tout serait terminé. Donc il fallait qu’il soit sûr de Van Den Gall, il fallait qu’il sache qu’il était totalement derrière lui. Mais surtout…il fallait faire vite. Le temps passait, et l’Anglais avait un délai serré. Il fallait agir. Et agir dès maintenant.

« Alors ?
Tu as choisi ? »

L’agent secret planta un regard extrêmement dur dans les yeux de l’homme à ses côtés. Celui-ci trembla encore plus qu’auparavant, essayant de fuir le visage de Seth pour éviter son regard mais n’y arrivant pas. Il ne savait pas quoi faire. D’un côté, il n’avait pas envie de risquer sa vie avec ce type qu’il ne connaissait pas et qui semblait complètement fou, mais d’un autre côté…il n’avait pas le choix.
Arjen n’avait aucune envie d’être torturé par ces tarés qui étaient à quelques mètres à peine d’eux, et il se doutait bien que ce que venait de dire l’Anglais était vrai. Il n’aimait pas ça. Il était piégé, et il le sentait. Il ne pouvait que suivre l’idée de ce taré, et ça le terrifiait. Mettre sa vie aux mains d’un homme comme ça…ce n’était vraiment pas rassurant. Mais il n’avait pas le choix. Il n’avait aucun choix, en fait. Il devait lui faire confiance. Pour sa survie…ou du moins, pour essayer de survivre.

« Ouais.
Je te suis. Je te suis dans ton plan. »

Un immense sourire apparut sur le visage de Seth alors qu’il parlait à nouveau d’une voix calme et posée, toujours aussi basse. Son plan se déroulait très bien, jusqu’à maintenant, et tout allait encore bien se passer, il en était certain.

« Bien… »

Harrison enleva sa main de l’épaule de l’Hollandais pour la mettre dans la poche droite de son pantalon en kevlar. Il y serra son téléphone portable très spécial, et appuya sur le bouton OK, espérant que le message qu’il avait préparé avant d’entrer dans le bâtiment ne s’était pas effacé. Son sourire devint encore plus grand lorsqu’il sentit le tremblement du vibreur lui disant que le SMS avait été bien envoyé, et il sentit son cœur s’accélérer à ce moment-là. Ça allait bien se passer, oui. Et la suite allait être très drôle…

« On va alors commencer. Mets-toi par là. »

Arjen s’approcha de la porte, dos à son collègue. Celui-ci en profita pour sortir son téléphone et bien vérifier que le message était passé. Bien, c’était le cas. Le petit cadeau offert par Doe pour tromper les vigilances des différents systèmes de sécurité semblait bien fonctionner. Bien sûr, ça trahirait sa présence dans les lieux, mais John devrait attendre quelques heures avant de savoir que le signal venait de son téléphone. Tout juste saurait-il qu’un SMS aura été envoyé de cette pièce, malgré la sécurité enclenchée contre ça. Il se poserait donc des questions, et Harrison aurait tout le temps pour retourner à l’hôtel et commencer les grandes manœuvres…oui, les très grandes manœuvres.
Mais il ne devait pas penser à ça. Il y avait une autre chose à faire, avant, et c’était tout aussi important : sortir de là.

« Qu’est-ce que je dois faire ?
- Ouvrir la porte. »

Van Den Gall se retourna immédiatement vers son collègue, une expression de surprise et d’incompréhension sur le visage. Il parla d’une voix plus haute qu’auparavant, à cause de la stupéfaction qui régnait à ce moment-là dans son cœur, alors que ses yeux se posaient sur l’homme derrière lui.

« Quoi ?! Tu veux que je fasse quoi ?!
- Je veux que tu ouvres la porte. »

Seth parlait d’une voix calme et posée. Tout sourire avait disparu de son visage pour montrer toute sa détermination à son collègue, alors qu’il avait rangé son téléphone portable dans sa poche et tenait toujours fermement la mallette dans sa main gauche.

« Mais…
- Fais-moi confiance. Je sais ce que je fais.
- Mais je vais me faire descendre !
- Fais-moi confiance. »

Harrison plongea un regard extrêmement déterminé dans les yeux du Hollandais. L’affrontement entre quatre yeux ne dura que quelques secondes, et Van Den Gall fut forcé de briser le lien qui les unissait, ne pouvant continuer à regarder cet être qui était sûrement complètement fou, mais qui représentait pour le moment son seul moyen de sortir d’ici. Il devait lui faire confiance. Il devait suivre ses ordres. Même si ils paraissaient fous. Même si ils ne semblaient avoir aucun sens. Il le devait, oui. Il ne pouvait faire que ça.

« Bon…D’accord… »

Arjen soupira doucement.
Lentement, il mit sa main sur la poignée de la porte.
Lentement, il tira vers lui cette grosse chose en métal, alors que son collègue reculait et levait les yeux sur le plafond en métal et en béton de la pièce.
Lentement, le Hollandais vit la lumière du couloir du niveau F entrer peu à peu dans l’endroit où ils se trouvaient, plongés jusque là dans la pénombre.
Lentement, il sentit son cœur s’accélérer en voyant légèrement un début de silhouette d’un type avec des armes étranges et sûrement mortelles levées vers lui.
Lentement, il aperçut la douzaine d’hommes placés juste devant la porte, prêts à faire feu. Et après…après, plus rien ne fut lent pour Arjen Van Den Gall. Plus rien du tout, même.

Alors qu’il plongeait son regard dans les yeux déterminés d’un type en costume militaire, le Hollandais vit une balle filer à ses côtés…une balle venant de derrière lui. Il comprit immédiatement que c’était Harrison qui venait de tirer de l’intérieur de la salle et viser les hommes dans le couloir, et il voulut alors se retourner pour essayer de savoir ce qu’il se passait…mais il n’en eut pas le temps.
A peine les types armés avaient aperçus la balle que leurs instincts avaient pris le dessus, et que les ordres de ne pas tirer de leur patron étaient oubliés. Tous appuyèrent avec une frénésie mortelle sur leurs gâchettes, criblant de balles Van Den Gall qui avait à peine commencé à se retourner.

Les munitions des hommes placés devant la porte continuèrent encore à sortir de leurs armes alors que Arjen était au sol, déjà mort. Enervés par l’attente et l’entrée d’intrus dans le bâtiment, ils avaient ressentis une trop grande pression et ne s’étaient pas comportés en professionnels.
D’eux-mêmes, ils s’arrêtèrent après quelques secondes, mais le mal était fait : l’homme devant eux était mort, et plusieurs documents étaient criblés de balles dans la salle. Celle-ci était un bordel sans nom, avec des feuilles et différents objets placés n’importe comment dans la pièce. Mais ce n’était pas ça le plus troublant.
Quelques secondes avant, une balle était partie de derrière le cadavre qui salissait désormais de son sang le couloir. Ça ne pouvait donc pas être lui qui avait tiré…il avait dû avoir un allié derrière lui, qui l’avait condamné à mort, d’ailleurs. Mais il y avait un souci avec ça…un gros souci, même.
La salle était vide. A part des documents mal rangés et criblés de balles, il n’y avait rien. Strictement rien. La personne qui avait été là avait disparue, et personne ne savait comment ou pourquoi. Elle avait simplement disparue. Et ça augurait de très mauvaises choses pour eux, pensèrent-ils alors que John Doe arrivait, certainement énervé et angoissé par ce qu’il venait de se passer…Oh oui…Ca augurait de très, très mauvaises choses pour eux tous, malheureusement…






« Tuuut…Tuuut…Allo ?
- Pascal Lebrun ?
- Euh…Oui ?
- Mon français n’est pas bon, vous parlez anglais ?
- Oui. Que puis-je pour vous ?
- Vous êtes bien journaliste ?
- Oui. Qui êtes-vous ?
- Vous travaillez bien au New York Times ?
- Ça m’arrive, oui. Mais j’aimerais connaître votre identité, ou je coupe de suite la communication.
- Je ne peux pas vous révéler mon nom. Pas de suite.
- Pourquoi ?
- Une info’, ça vous intéresse ?
- Tout dépend de ce que c’est. Ecoutez, je ne peux pas vous parler, là, je…
- Providenya.
- …
- Providenya.
- Comment connaissez-vous cette ville ?
- Comme vous.
- Vous ne savez rien de ce que je sais.
- Oh si. Je sais que vous essayez de prouver depuis des années maintenant l’existence il y a environ vingt ans d’un centre de recherches internationale et secret dans la ville de Providenya, au Nord Est de la Russie. Mais que vous n’avez pas encore réussis à le faire publier, à cause du manque de preuves et de la peur de vos éditeurs. Je me trompe ?
- Non. Et je n’aime pas ça. Que voulez-vous ?
- Que la vérité soit faite.
- Comment ça ?
- Comme vous, je sais que Providenya a abrité ce centre, mais j’ai en ma possession des informations qui me le prouvent.
- Quoi ?!
- Lettres des différents directeurs, notes de services, missives des équipes d’intervention envoyées là-bas…j’ai tout ça. Et bien plus.
- Mon dieu…
- Je sais tout ce qui y a été fait. J’ai les dossiers des patients, les protocoles de recherches, etc. J’ai tout ça, monsieur Lebrun. Et je pense que ça peut vous intéresser.
- Combien ?
- Combien ?
- Combien pour tout ça ?
- Rien.
- Je ne vous crois pas.
- Vous devriez.
- On ne donne pas gratuitement des informations comme ça. Vous avez sûrement dû mettre votre couverture ou votre vie en danger pour ça, sans même penser aux gens que vous avez dû tuer. Je ne peux pas croire que vous me donniez ça sans rien demander en échange. C’est sûrement un piège.
- Vous êtes un peu paranoïaque.
- Simplement réaliste.
- Vous commencez à me plaire, monsieur Lebrun.
- Ce n’est pas réciproque. Que voulez-vous ? Ma mort ? Ou de l’argent ?
- Je ne veux ni l’un, ni l’autre. Je veux seulement que les gens responsables de tout ça payent. Je veux que tout le monde apprenne leur existence, et qu’ils reçoivent enfin le châtiment qu’ils méritent.
- Et vous voulez que je fasse quoi, dans tout ça ?
- Ecrivez des articles. Montrer à la planète entière ce qu’il s’est passé. Ils tomberont alors de leur piédestal. Je m’occuperai du reste.
- Je n’aime pas ça.
- Je sais. Mais allez-vous passer à côté d’une telle occasion ? Ca n’arrive qu’une fois, monsieur Lebrun…pensez-y.
- C’est peut-être un piège. Vous voulez peut-être m’appâter pour me tuer et me réduire au silence.
- Et j’utiliserais le téléphone pour ça ? Allons…Même si je sais que vous vous doutez que ceux que nous combattons peuvent bloquer des enquêtes, il y a quand même une certaine prudence à avoir, non ? Ils vous auraient contactés par l’intermédiaire d’une rencontre dans une rue sombre avec un type très paranoïaque pour vous faire penser qu’il était sincère. Moi, je sais qu’ils vous écoutent, mais je m’en fiche. Je suis déjà mort, ça ne change plus grand-chose. Et je n’ai pas vraiment envie d’être prudent sur ce coup-là.
- Bon. Je ne vous fais pas confiance, mais vos arguments se tiennent. Je veux voir.
- Bien. Demain. Paris. Gare de l’Est. Huit heures.
- Vous serez comment ?
- Vous verrez sur place.
- Dites-moi au moins votre nom, si vous ne voulez pas vous décrire.
- Pourquoi ?
- Pour chercher des informations sur vous et savoir à qui je me frotte.
- Votre sincérité me plaît.
- Alors, ce nom ?
- Harrison. Seth Harrison. Au revoir, monsieur Lebrun, et à demain. Tuuut…Tuuut… »
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Vieux 24/01/2007, 17h57
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Tout à fait amoral ! A se demander si une personne sympathique ne ferait pas "tâche" dans l'histoire

Mais toujours plaisant, et toujours envie de lire la suite.
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Vieux 25/01/2007, 10h30
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Merci.
J'avoue que c'est assez tripant d'écrire des personnages aussi salauds et dénués de conscience dans certains moments, même si j'essaye quand même de les présenter un peu humains, parfois. L'idée d'un personnage extérieur m'a beaucoup plu à la réflexion et je vous remercie donc de la proposition, ça m'a permit de trouver une bonne fin.^^
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Vieux 27/01/2007, 12h16
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Ouep... trés bien, moi qui pensait naïvement que Seth avait une certaine éthique ou de moins n'était pas aussi salaud que ces employeurs, autant pour moi...
Vivement la suite.
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C'est en voyant un moustique se poser sur ses testicules qu'on réalise qu'on ne peut pas régler tout les problèmes par la violence.

Mes planches originales de comics à vendre.http://xanadu-art.eklablog.com/accueil-c17038922
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Ouep... trés bien, moi qui pensait naïvement que Seth avait une certaine éthique ou de moins n'était pas aussi salaud que ces employeurs, autant pour moi...
Comme on peut se tromper, des fois..
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Vieux 16/02/2007, 18h50
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Ca faisait un bout de temps que je n'avais pas écris mais j'avais moins de motivation et moins de temps aussi. J'espère que ça vous plaira.

Episode #16 : Réactions en chaîne, première partie.

« Docteur Harrison, je présume ? »

Paris.
Gare de l’Est.
Huit heures douze du matin. Le temps était frais, et une bonne quinzaine de passagers attendaient, emmitouflés dans leurs grosses vestes et leurs bonnets, que leur train prenne la peine d’ouvrir ses portes chauffées à leurs corps frigorifiés. Mais avant que la douce chaleur des compartiments ne les entoure, tous s’étaient attroupés autour du petit stand où café et petits pains étaient disponibles avant le départ. La foule était donc amassée au centre de la gare de l’Est, posés sur les quelques choses disposées autour du petit commerce ou bien debout. L’endroit parfait pour un rendez-vous, en somme. Surtout entre deux hommes recherchés par la majorité des gouvernements du monde et avec une bonne demi douzaine de contrats sur leur tête. Oui. Surtout pour eux.

« Pascal Lebrun ? »

L’homme qui avait parlé en premier sourit en voyant l’homme au crâne parfaitement rasé approcher de lui. Il était là depuis une demi heure déjà et avait commencé à se demander si le rendez-vous n’avait pas été un piège, finalement, mais l’arrivée de son « contact » le faisait sourire. Il avait cherché des informations sur ce Seth Harrison, et le journaliste avait réussi à dénicher une photographie d’un Anglais aux cheveux longs et sombres, et avec une barbe très fournie. L’être devant lui semblait avoir beaucoup changé ces derniers temps, chose qui le confortait dans son sourire : il aurait été stupide et anormal que Harrison ne change pas de look pour ne pas se faire repérer, et Lebrun se calme légèrement à ce moment-là, même si son angoisse était toujours présente au fond de lui.

« Lui-même. »

Le Français présenta une chaise à l’arrivant, qui acquiesça et s’assit en face de lui. Il sortit immédiatement un paquet de cigarettes et s’en alluma une, avec la grâce de l’expérience nota son interlocuteur. Celui-ci termina son deuxième café avant de croiser les bras sur son pull beige, alors que ses yeux observaient l’homme devant lui derrière ses petites lunettes rondes et…rouge, ce qui choquait toujours en général ceux avec qui il parlait.

« Je suis pas docteur, vous savez.
- Je sais. »

Lebrun sourit légèrement, ne bougeant toujours pas alors que Harrison se mettait à l’aise, enlevant son imperméable marron pour révéler un t-shirt noir vantant les mérites d’un groupe de musique qu’il ne connaissait pas.

« C’était une blague pour détendre l’atmosphère.
- Ah.
- C’était sensé être drôle.
- Ah. Ouais. Ahah. Je suis mort de rire, mais c’est intérieur. »

Le Français se retint de sortir une réplique cinglante à l’arrivant. Il savait que celui-ci était en train de tester ses nerfs et sa détermination, pour savoir si il était digne de recevoir les informations qu’il lui avait promises. C’était la procédure classique des agents secrets, et Pascal avait assez passé de temps dans ce milieu pour en connaître toutes les ficelles. Il sourit donc légèrement, à nouveau, avant de reprendre la parole en fixant toujours l’homme assit juste en face de lui.

« Vous savez qu’il est interdit de fumer ici ?
- Ah ouais ?
- Plus dans les lieux publics.
- Pays de merde. Totalitarisme de facho. Tous des cons.
- Je ne vous le fais pas dire. »

Lebrun fit avancer l’assiette où on lui avait servit un croissant une quinzaine de minutes auparavant vers Seth, qui y écrasa sa cigarette. Le journaliste nota qu’il le fit en étant forcé et en n’appréciant pas cela, mais qu’il le faisait quand même. Apparemment, Harrison ne voulait pas se faire repérer par la police en faisant le débile rebelle de base, et il fut heureux de voir que ce type sur lequel il s’était renseigné avait un cerveau et une certaine intelligence pratique…dans ce milieu, ce n’était que malheureusement très rarement le cas, et il décida donc de noter ça dans son esprit, pour que ça lui serve plus tard.

« Vous avez fais bon voyage ? »

L’Anglais sourit légèrement dès qu’il entendit cela, et afficha sur son visage un air sympathique mais un peu hypocrite. Il ne se sentait pas en sécurité, et il n’aimait pas vraiment l’homme à ses côtés. Ce Pascal Lebrun était un journaliste, un des types qui fouinaient partout pour les empêcher, lui et ses collègues, de faire ce qu’ils avaient à faire. En général, Seth avait toujours évité d’être mêlé à des affaires avec des types comme ça, mais là…il n’avait pas eu le choix. Il ne l’avait toujours pas, d’ailleurs.

Maintenant qu’il avait avec lui une bonne quinzaine de documents prouvant l’implication de ses patrons dans le centre de recherches de Provydenia et qu’il en savait plus sur les Humains Evolués, et surtout sur leurs identités, il se savait très bien en danger. Bien sûr, il avait tout fait pour ne pas être sur les bandes vidéos ou audio du complexe secret de la Haye, mais Harrison n’était pas idiot : il était sûr que Doe avait déjà comprit qu’il était derrière tout ça, et qu’il avait lancé sa meute sur ses pas.
Il n’avait donc plus beaucoup de temps avant d’être coincé par les flics des pays contrôlés par les patrons de Doe, et il devait utiliser ces quelques jours voir semaines au mieux. Peu importait qu’il meure ou qu’il soit enfermé de nouveau après ça. Ce qu’il avait apprit était beaucoup trop gros, beaucoup trop monstrueux pour qu’il ne fasse pas quelque chose…même si ça impliquait le sacrifice ultime. Oui. Même si ça impliquait ça.

« Comme un mec qui fait le voyage la Haye-Paris accroché sous une putain de voiture.
- Ca a dû être drôle.
- Ouais. C’est pour ça que j’ai toujours le fou rire. »

Lebrun sourit encore une fois en entendant ça.
Il commençait à apprécier ce type. Même si ce qu’il avait apprit sur lui l’avait beaucoup refroidit dans son envie de le rencontrer, ce Seth Harrison avait un cynisme et un charisme assez impressionnants. Il semblait être désespéré et un peu mélancolique, mais avait aussi, apparemment, une rage de vaincre et de vivre assez impressionnante. Le journaliste reprit alors la parole en inscrivant tout ça dans son cerveau, se promettant de ne pas se laisser avoir par l’aspect sympathique de l’homme en face de lui…trop de choses comptaient maintenant qu’il était si près du but.

« Vous avez les informations ?
- Vous êtes un peu rapide. »

Pascal sourit encore une fois, mais il n’avait pas vraiment le cœur à ça. Apparemment, Harrison voulait un peu jouer avec lui, mais…mais il n’était pas d’accord pour ça. Même si il n’était pas autant recherché que l’Anglais, le journaliste savait qu’il énervait beaucoup, beaucoup de monde sur la planète, et il savait surtout qu’en venant seul dans un endroit aussi découvert, il risquait sa vie.
Bien sûr, il était presque sûr qu’on ne tenterait rien dans un endroit aussi bondé et avec tant de variables difficilement contrôlables, mais il y avait quand même un risque. Et il n’avait pas vraiment envie de continuer à le prendre trop longtemps, surtout qu’il n’avait toujours aucune garantie que ce Seth Harrison disait la vérité…ça pouvait très bien être un piège, et il décida alors d’être encore plus sur ses gardes. Ça ne pourrait pas faire de mal, pensa-t-il en se penchant en avant pour parler plus discrètement à celui qui était à ses côtés.

« Disons surtout que je n’ai pas envie de tourner autour du pot. Vous m’avez fais venir ici en me promettant certaines choses, monsieur Harrison. J’entends les avoir le plus rapidement possible. Moi aussi, des gens veulent ma mort, voyez-vous. Moi aussi, j’ennuie fortement beaucoup de personnes importantes de par le monde. Et je suis sûr que c’est pour ça que vous m’avez contacté.
Alors arrêtons un peu de jouer aux adolescents avec certaines blagues cyniques qui ne font rire que nous, et passons aux choses sérieuses. Trop d’événements peuvent découler de cette entrevue pour que j’ai véritablement le cœur à rire, voyez-vous. »

Lebrun lui fit un sourire poli, mais Seth comprit de suite le message. Et il était d’accord.
Il avait essayé de détendre l’atmosphère et de tester l’homme devant lui par quelques petites piques, mais il était temps de passer à la vitesse supérieure, maintenant. Il avait risqué sa vie, et l’avait même condamnée d’ailleurs, pour avoir le droit de divulguer les documents qu’il avait dans la poche de son imperméable à des types comme ce journaliste, et il ne devait pas réduire à néant son sacrifice et ce qu’il avait simplement par quelques bons mots utilisés trop longuement.

L’Anglais acquiesça donc aux paroles du Français, posant calmement les mains sur la table en fer entre eux avant de parler d’une voix calme et posée, son regard sombre se posant dans les yeux protégés par des petites lunettes rondes pathétiques et gamines selon lui de celui qui allait très certainement poursuivre sa mission à sa mort…si lui arrivait à survivre, bien sûr.

« Ok.
Si vous voulez la jouer franc jeu, on va le faire comme ça.
J’ai en ma possession une quinzaine de documents prouvant l’intervention de cinq hommes, cinq anciens agents secrets qui ont hérité de la Guerre Froide assez d’argent et de secrets honteux pour pouvoir contrôler le monde en coulisses, dans un projet secret, dit Projet W, dans le Nord Est de la Russie, à Provydenia. A cause de ces cinq hommes, des dizaines d’hommes et de femmes ont été torturé des années durant pour en faire des armes absolues et uniquement programmées à servir ces cinq types. »

Lebrun croisa calmement les bras à ce moment-là. Il resta silencieux quelques instants, réfléchissant à tout ceci, avant de prendre lui aussi la parole, fixant toujours l’Anglais qui faisait de même maintenant.

« Hum. Vous avez des preuves ?
- J’ai toutes les preuves qu’il faut.
- Ces armes…c’étaient des êtres humains ?
- Des Humains Evolués, plutôt.
- Qu’est-ce que c’est ?
- Vous connaissez les X-Men ?
- Des acteurs pornos ?
- Votre sens de l’humour est aussi nul que le mien. Ça fait peur.
- Je sais. Et oui, je connais. Des mutants de BD, c’est ça ?
- C’est ça. Bah c’est pareil.
- Comment ça ?
- Les scientifiques de nos cinq amis ont découvert, il y a une bonne quarantaine d’années, que certaines personnes avaient des codes génétiques différents des autres.
- On a tous un code génétique différent.
- Arrêtez vos conneries, je le sais bien. Mais ces gens-là ont des codes génétiques TRES différents, ce qui leur permet certaines…choses qui ne sont pas à la portée de tout le monde.
- Comme ? »

Le Français était intéressé par tout ça. Même si il avait un peu de mal à croire tout ce que Harrison lui avait dit en quelques secondes à peine, il avait toujours pensé que les histoires de manipulations génétiques étaient vraies…et il s’était rendu compte en devenant journaliste qu’il avait eu raison. Néanmoins, il n’avait jamais eu la possibilité de prouver au monde ce qu’il savait, vu que ses preuves disparaissaient « par hasard » à chaque fois qu’il les rassemblait pour faire ses articles.
Là, donc, Pascal sentait sa curiosité piquée au vif, mais il ne voulait pas trop le montrer. Même si Seth lui disait des choses intéressantes et qu’il commençait à lui plaire, ce type pouvait très bien être un assassin envoyé pour le tuer, et il resta encore sur ses gardes…sa paranoïa lui avait bien des fois sauvée la vie, finalement.

« Comme ? »

L’Anglais sourit à ce moment-là.
Il n’aimait pas ce journaliste, c’était officiel.
Son humour foireux, son angoisse et sa paranoïa beaucoup trop visibles et ses questions fatigantes et creuses…non, il ne l’aimait pas. Mais au fond, c’était une bonne chose. Les rares journalistes qu’il avait quelque peu appréciés avaient été des outres à whisky qui ne faisaient pas bien leur travail, et ceux qu’il détestait étaient en général les types qui faisaient le maximum pour apporter la vérité aux gens.

Harrison inspira donc lourdement, avant de reprendre la parole en faisant apparaître un masque très neutre sur son visage, étant visiblement très concentré par tout ça et par ce qui pouvait découler de cette entrevue.

« Comme être télékinésique, télépathe, savoir lire les émotions par les mouvements et attitudes gens, cicatriser plus rapidement, dépasser les ennuis de la gravité et même se téléporter. Entre autres. Il doit y avoir beaucoup plus de capacités que ça chez certains Humains Evolués, mais ça…c’est ce que j’ai vu en vrai. Ce sont des pouvoirs dont j’ai vu les démonstrations. »

Seth croisa lentement les bras en voyant la bouche du journaliste s’ouvrir en grand. Il comprenait. Il commençait à comprendre. Il était en train d’entrevoir que l’Anglais lui disait la vérité, et il voyait tout ce qui pouvait découler de ces informations, et surtout des preuves des agissements des cinq anciens agents secrets que lui apportait l’homme en face de lui.
Harrison sourit donc doucement en voyant que Lebrun était choqué et impressionné par tout ça, assez content de son petit effet sur cet homme qu’il n’appréciait pas vraiment, mais qui allait lui être d’un très grand secours dans les jours à venir.

« Je… »

Pascal n’en croyait pas ses oreilles.
Autour de lui, le monde disparaissait. La gare de l’Est, ses voyageurs, Paris, le monde même…tout disparaissait. Seuls Seth Harrison et ce qu’il venait de dire avaient de l’importance pour lui. Seuls Seth et ses informations comptaient désormais. Et ce qu’il pourrait en faire, aussi. Surtout ce qu’il pourrait en faire, d’ailleurs.

« Mon dieu… »

Un sourire apparut lentement sur le visage du journaliste alors qu’il comprenait tout ce qui venait d’être dit. Il avait toujours pensé, et avait même découvert dans son propre pays, que les manipulations génétiques existaient, mais il n’avait jamais réussit à le prouver ou même à trouver des êtres survivants à ça. Et là, maintenant, alors qu’il était en train de s’exiler définitivement aux Etats-Unis pour éviter d’être prit sous les balles de plusieurs agences secrètes européennes…voila qu’on lui apportait sur un plateau les informations qu’il avait toujours voulues. Voila qu’on lui donnait comme un cadeau de Noël les documents et les preuves pour réussir ce qu’il avait toujours désiré : stopper définitivement les cinq hommes qui contrôlaient plus ou moins le monde en douce, chose qu’il avait apprise plusieurs années auparavant mais qu’il n’avait jamais pu dénoncer, malheureusement.

Oui.
Il n’y était jamais arrivé, jusque là.
Mais ça allait changer, maintenant. Si Harrison disait vrai, et il en était certain maintenant, il pourrait enfin proclamer au monde entier l’existence de ces êtres. En plus, avec ce que venait de dire l’Anglais sur ces Humains Evolués, il y avait la possibilité d’une prise de conscience internationale sur les manipulations génétiques…il y avait la possibilité de changer bien de choses, oui. Pour le moment, les peuples ne savaient rien ou ne voulaient rien savoir, mais si il arrivait à leur expliquer tout ça, à les forcer à regarder vraiment leurs gouvernements…la Terre pourrait changée. Elle pourrait devenir meilleure. Elle pourrait devenir enfin un endroit où il fait bon vivre.

Un énorme sourire apparut sur son visage alors qu’il imaginait ça, mais Lebrun décida de se calmer. Même si tout ça lui plaisait, même si l’idée de changer le monde et de faire du bien grâce à ses actes lui faisait envie, il ne devait pas trop s’enflammer. Trop souvent, certaines pistes semblaient parfaites et sans aucun danger pour finalement se transformer en vastes fumisteries où il avait risqué sa vie pour rien.
Il décida donc de se reprendre, fit disparaître son sourire et soupira légèrement pour redevenir lui-même. Pascal se racla lentement la gorge avant de reprendre la parole d’une voix qui se voulait calme et posée, mais où on pouvait encore sentir un peu de l’excitation qui avait régnée sur son cœur quelques instants auparavant.

« Vous avez vu tout ça ? Vous êtes sûr ?
- Oui.
- Vous comprenez bien que je ne peux pas vous croire sur parole. Il va falloir m’apporter certaines preuves, et m’expliquer un peu comment vous avez pu être le témoin de tels phénomènes. Aux dernières nouvelles, vous n’étiez pas vraiment dans le secret des dieux…Je dirais même que vous étiez plutôt sur la liste noire de la Grande Bretagne, non ? »

Le journaliste sourit à ce moment-là, mais Seth avait une énorme envie de lui exploser son nez avec ses lunettes rouge pour le même prix. Il ne l’aimait vraiment pas. Tout en lui puait le journaliste, et il ne supportait pas ça. Bien sûr, l’Anglais savait qu’il devait le supporter pour le bien de son plan, et qu’il devait sacrifier son temps avec lui pour ça…mais quand même. Ce type ne lui revenait vraiment pas, et il avait énormément de mal à ne pas se lever pour lui en mettre une.

Néanmoins, Harrison réussit à reprendre le contrôle de lui-même.
Il prit une grande inspiration en fixant d’un air méchant Lebrun, se calmant peu à peu. Il devait rester zen. Il avait trop sacrifié pour ça : sa vie, sa carrière, sa possibilité d’être à nouveau libre, et…et son honneur, oui. Même si il n’avait pas eu le choix, il regrettait toujours d’avoir dû laisser Arjen Van Den Gall se faire tuer pour pouvoir s’enfuir de la Haye et du complexe secret de ses patrons.
Normalement, il faisait toujours tout pour que les innocents s’en sortent, et là…là, c’était lui qui avait tué un innocent. Seth porterait ce fardeaud, cette culpabilité jusqu’à la fin, mais il sourit intérieurement en pensant que ça ne durerait plus très longtemps, maintenant…

Néanmoins, l’Anglais chassa ces pensées de son esprit pour parler d’une voix dure et froide, fixant toujours d’un air très violent et agressif le journaliste, qui s’était légèrement reculé à cause de ça…la peur pouvait prendre n’importe qui à n’importe quel moment.

« Les preuves, je les ai là. »

Il sortit de la poche intérieure de son imperméable la quinzaine de documents écrits qu’il avait volés à la Haye. Diverses lettres de service ou autres entre les cinq anciens agents secrets et ceux qui avaient été envoyés à Provydenia constituaient les preuves qui allaient permettre à Lebrun de dénoncer ces agissements, et il continua à parler alors qu’il faisait avancer ces papiers vers le Français aux yeux brillants en face de lui.

« Et pour les phénomènes…disons que j’ai décidé de faire quelque chose de ma vie. Sans entrer dans les détails, je peux dire que j’ai été en contact avec un de ces Humains Evolués, et que son discours m’a plu. J’ai été touché par son envie de vivre après tout ce qu’on lui avait fait et surtout de se venger de tout ça, et j’ai alors décidé de les aider…même si cet homme a eu un destin tragique. J’ai réussis à entrer en contact avec les autres Humains Evolués, et nous avons décidés d’intervenir après une rencontre secrète…qui s’est faite dans mon esprit. Je sais, ça peut paraître fou, mais c’est vrai. Ils savent très bien que ceux qui les ont torturés sont à leur recherche, et ils savent aussi qu’un assaut frontal ne servirait à rien. Si ils les attaquaient, soit ils se feraient descendre et ça n’aura servit à rien, soit ils passeront pour des monstres aux yeux du monde entier et ça serait encore pire.
Nous avons donc pensés qu’il serait mieux de faire publier tout ça. Vu que vous êtes un des seuls journalistes à avoir enquêter sur nos ennemis, vous êtes la meilleure personne pour ça. Nous voulons donc que vous publiez tout ça, et nous voulons que la vérité soit faite sur cette histoire, que ce genre de choses n’arrivent plus jamais…et que les coupables payent, aussi. »

Seth se tut alors.
Il attendait la réaction de Lebrun.
Il savait que ce qu’il venait de dire était difficilement croyable, mais c’était vrai. L’Anglais avait eu beaucoup de mal à tuer Fulo, mais il avait été conquit par son discours. Il avait été ensuite contacté par un télépathe de la bande des Humains Evolués, et il avait ainsi pu « dialoguer » avec eux et mettre au point ce plan. Il était dangereux, certes, mais il lui plaisait. Faire découvrir au monde entier l’existence des cinq anciens agents secrets était quelque chose qui lui tenait à cœur, surtout si il pouvait en même temps faire accepter ces êtres à pouvoirs.

Mais malheureusement, ce n’était pas encore gagné. Maintenant, tout dépendait de la réaction du journaliste, et Harrison sentit la tension naître peu à peu en lui. Il attendait la réponse de cet homme à ses côtés, espérant vraiment qu’elle serait positive…Oui…Il l’espérait vraiment…Parce que si ce n’était pas le cas, tout serait fini…Tout ce qu’il aurait fait n’aurait servit à rien…Tout ce qu’il avait été obligé de faire n’aurait eu aucune importance…Et ça…Ca, il ne pouvait l’accepter…Il ne pourrait l’accepter…Il n’en aurait pas la force…Pas la force, non…








« Il est mort.
- Je sais.
- C’est impossible, normalement.
- Je sais. Mais c’est le cas.
- Il a été tué chez lui ?
- Oui.
- Et ses gardes du corps ?
- Assassinés aussi.
- Mon dieu.
- Oui.
- Nous ne sommes plus à l’abri.
- Nous ne l’avons jamais été.
- Oui mais là…
- Je sais. C’est pire.
- Que peut-on faire ? Nous n’allons pas nous cacher au fond d’un trou…
- Ça serait le meilleur moyen pour se faire tuer. Nous devons trouver autre chose.
- Quoi ?
- Nous devons répliquer.
- Mais contre qui ? Nous ne savons même pas qui l’a tué !
- Nous devons chercher. Et nous devons aussi nous occuper des cibles que nous connaissons. Celles que nous avons identifiées.
- Harrison ?
- Harrison.
- Celui qui nous a volé des documents.
- Exact.
- Nous devons le tuer, oui.
- J’envoie tout ce que nous avons en réserve.
- Tout ?
- Tout. Cet homme nous a volé et va vouloir nous faire du mal. Nous ne devons pas l’accepter.
- Oui. Tu as raison. Qu’il meure.
- Et tous ceux qui l’auront rencontré.
- Et tous ceux qui l’auront rencontré, oui… »
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  #101  
Vieux 16/02/2007, 20h04
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Rassure moi..c'est pas la fin ? on va assister à la naissance des Vengeurs ?
Bien, style décontracté. On ne peut que attendre la suite avec impatience..!
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C'est en voyant un moustique se poser sur ses testicules qu'on réalise qu'on ne peut pas régler tout les problèmes par la violence.

Mes planches originales de comics à vendre.http://xanadu-art.eklablog.com/accueil-c17038922
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  #102  
Vieux 17/02/2007, 21h55
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La fin n'arrivera que vers le #20 donc y a encore quelques numéros. Pour les Vengeurs, tout est possible, mais je suis pas certain que les collants soient conseillés pour eux.
Merci de me lire.
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  #103  
Vieux 18/02/2007, 10h36
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Toujours intéressant, toujours envie de lire la suite. Les regrets de Seth concernant Arjen sont bien.

Par contre, le journaliste n'a pas assez de consistance à mon goût.
Un peu amalgame des journalistes de thriller, je le trouve trop facilement crédule aux propos de Seth. S'il est considéré comme dangereux par des "puissants", c'est qu'il est enquêteur de fond et acharné. Il va pas s'embarquer sur de simples propos et quelques photos.

Mais bon, faut bien une faiblesse (légère) de temps à autre...
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  #104  
Vieux 18/02/2007, 15h09
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Hum oui, tu as raison. Il aurait peut-être dû être moins touché par l'annonce de Harrison, même si il n'a pas encore donné sa réponse et peut donc encore douter, et demander des preuves.
Enfin, merci de me suivre et de me conseiller, ça m'aide beaucoup.
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  #105  
Vieux 23/03/2007, 19h30
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Salut à tous. Ca faisait plus d'un mois que je n'avais plus écris pour Projet W, la faute aux examens blancs, révisions et autres sorties qui rythment la vie de tout étudiant. Je vous livre donc avec un certain plaisir la suite de mon histoire. Je m'avoue assez content de ce chapitre, et j'espère qu'il vous donnera autant de plaisir à la lecture que j'en ai eu à l'écriture. Bonne lecture, donc.

Episode #17 : Réactions en chaîne, deuxième partie.

« A terre ! »

Seth poussa Lebrun dans le dos, qui tomba alors violemment au sol. Il se blessa la paume des mains, mais il sentit les balles voler au-dessus de lui et entrer dans le mur juste à sa droite. Le journaliste déglutit lentement quand ses genoux touchèrent aussi le sol dur et froid de Paris. Les balles continuaient à siffler autour de lui, et un frisson le prit quand il entendit l’homme juste au-dessus de lui enlever la sécurité de son arme…ça commençait vraiment mal, pensa-t-il à ce moment-là.

« Enfoiré… »

Harrison se mit à tirer.
Pascal était toujours au sol et avait mis ses mains autour de sa tête pour se protéger, même si il savait au fond que ça ne servirait pas à grand-chose. Son acolyte faisait tomber plusieurs douilles sur le sol, mais aucun cri de victoire ou de contentement ne se faisait pour l’instant entendre.

Ils étaient dans la merde, vraiment. Même si l’Anglais savait tirer et tuer, et le Français le savait par ce qu’il avait appris sur lui, ils étaient en train de se faire canarder par un sniper en plein milieu de Paris, à quelques rues à peine de la gare de l’Est. Ils étaient parfaitement à découvert, et son nouvel allié n’avait certainement pas les munitions pour tenir le combat très longtemps.
Oui. Ils étaient dans une belle merde. Et Lebrun ne pouvait s’en vouloir qu’à lui-même d’être là-dedans.

« Fils de pute ! »

Il vit Seth rouler sur le sol et éviter une balle du sniper. Seules quelques secondes s’étaient écoulées depuis le début de la fusillade, mais le journaliste avait l’impression que ça durait depuis déjà une heure. L’Anglais essayait de tirer sur celui ou ceux qui avaient l’envie de les tuer, mais il avait du mal. Le soleil était contre lui, et le ou les personnes qui constituaient désormais ses cibles avaient pris le soin de se mettre sur un immeuble assez haut pour pouvoir leur ôter la vie.
Harrison n’avait pas une chance d’atteindre sa cible. A moins d’un miracle, c’était impossible. Et c’était bien pour ça que sa colère était si grande…il ne pouvait rien faire, à part attendre qu’une balle ne vienne le faucher. Il était piégé, et il le savait.

« Lebrun ! »

Mais même si il le savait, même si il en avait conscience, il ne voulait pas abandonner. Son visage montrait parfaitement qu’il n’avait pas envie de se laisser tuer sans avoir au moins fait quelques dégâts ou donner du fil à retordre à ses adversaires, et l’appel de son nom et surtout le ton employé confirmèrent cela à Pascal. Celui-ci leva légèrement ses yeux, alors que les balles continuaient à être tirées vers eux.

« On se casse ! »

L’Anglais ne croisa le regard du Français que quelques millièmes de secondes, mais le journaliste comprit qu’il ne fallait pas traîner. Il se releva extrêmement rapidement alors que les balles fusaient toujours autour de lui, et il commença à courir devant lui. Il avait lâché sa mallette d’ordinateur portable, il avait lâché sa veste qu’il avait eu sur son bras avant lui, il avait tout lâché.
Oui. Tout. Sauf une chose. Les documents apportés par Harrison. Il les avait toujours. Il les avait toujours sur lui, dans la poche de son pantalon, pliés. Il les avait toujours. Et c’était bien ça le plus important.

Pour lui, nul doute qu’on voulait ces quelques papiers.
Même si Seth était une enflure que beaucoup voulaient certainement voir mort, il était logique de penser que c’était pour ces quelques documents qu’on tentait de les tuer, ici et maintenant. Bien sûr, le contraire était possible, mais les coïncidences…il n’y croyait pas.
Pas dans son boulot, pas dans sa vie. Il était Pascal Lebrun, un journaliste plus ou moins indépendant dont le nom était posé sur beaucoup, beaucoup de listes noires de gouvernements du monde. Et il entrait en possession de documents qui pouvaient l’amener à régler enfin leur compte aux enfoirés qui transformaient la planète en charnier et en gigantesque manne à fric. Normal qu’on veuille le tuer…surtout maintenant…

Oui. Maintenant, il était encore plus dangereux qu’auparavant. Maintenant, il était capable d’enfin réussir ce qu’il avait toujours voulu faire. Maintenant, il pouvait enfin parvenir à ses fins. Enfin…normalement. Si tout se passait bien, il réussirait à faire tomber les cinq anciens agents secrets qui contrôlaient plus ou moins le monde en coulisses. Normalement, oui…Parce que rien n’était sûr encore, malheureusement…

« Plus vite ! »

Alors que l’Anglais se faisait toucher à l’épaule et qu’il commençait à le suivre en courant, essayant toujours de tirer sur leurs adversaires en hauteur, le cerveau du journaliste fonctionnait à cent à l’heure. Etrangement, alors qu’il était en train de risquer sa vie et qu’il avait finalement peu de chance de s’en sortir cette fois-ci, son esprit était en train d’analyser tout ce qu’il s’était passé dans les minutes précédentes, et commençait à avoir des doutes sur les documents donnés par Seth…de sérieux doutes, même.

Evidemment, Pascal était prêt à croire l’agent secret.
Evidemment, il était prêt à sauter sur cette occasion offerte d’enfin faire savoir la vérité.
Evidemment, il était heureux d’avoir enfin un vrai allié dans la guerre secrète qu’il menait contre ces fous. Et évidemment, il voulait faire confiance à Harrison. Mais le pouvait-il ? En avait-il vraiment la possibilité ? L’homme qui était en train de courir derrière lui était un inconnu. Et le peu qu’il avait réussi à apprendre sur lui ne lui avait pas plu…pas plu du tout, même.

Seth Harrison était un ancien agent de Grande Bretagne qui en avait trop vu et trop fait. Il avait été considéré au bout de quelques années comme une gêne, et son gouvernement avait décidé de le torturer et de l’oublier au fond d’une cage en Afrique parce qu’il avait trop ouvert sa gueule. Ce type était plein de haine, de colère et d’envie de vengeance, et il était donc extrêmement dangereux et incontrôlable. Mais Harrison était aussi une enflure de première, un type capable de vendre père et mère pour arriver à ses fins. Et si Lebrun appréciait la première partie de son profil, la seconde lui faisait un peu peur…

Après tout, qui pouvait dire qu’on ne le piégeait pas, là ?
L’homme chauve qui le forçait à aller plus vite alors que les balles se faisaient moins régulières, il ne le connaissait pas. Il pouvait très bien avoir été sortit de sa cage pour le piéger et attirer sa sympathie, ou bien tout ce qu’il avait trouvé sur lui pouvait avoir été créé de toutes pièces quelques jours auparavant…malgré ses sources fiables, il y avait toujours des gens qui pouvaient faire ce qu’ils voulaient, et c’étaient toujours ceux contre qui il se battait.

Lebrun avait donc de sérieux doutes sur l’honnêteté et les buts de l’Anglais, même si il n’avait pas le choix. Comme à ce moment-là, comme lorsqu’il devait courir comme maintenant pour s’en tirer, il n’avait pas d’option. Bientôt, si il continuait ainsi, il allait être assassiné, du moins si il s’en sortait maintenant. Et de toutes façons, sans documents ou sans preuves, son combat n’était rien d’autre que symbolique.
Oui. Il n’avait rien pour réussir à prouver ce qu’il avançait, et il allait être bientôt réduit au silence parce qu’il énervait des gens trop puissants. Le journaliste n’avait pas le choix. Il devait faire confiance à l’agent secret derrière lui. Pour le meilleur…et certainement pour le pire, aussi.

« Ici ! »

Seth le poussa dans une rue qui s’ouvrait sur sa gauche, et le Français vit du coin de l’œil une balle exploser un bout du coin de mur à ses côtés. Il fut collé par son acolyte contre l’immeuble qui était derrière lui, et il sentit alors que ses poumons le brûlaient et que ses jambes avaient du mal à le porter. Etrange. Il n’avait rien eu jusque là, mais c’était certainement parce que son cerveau avait préféré se focaliser sur ses doutes.
Il sourit légèrement à ce moment-là. Au fond, ce n’était pas plus mal. Sans ses pensées, il aurait certainement eut trop mal et n’aurait pas pu courir autant et aussi vite. Néanmoins, son sourire disparut rapidement quand il vit que Harrison n’allait pas bien, et quand il entendit que les tirs continuaient. Ils étaient toujours dans une belle merde. Et peut-être encore plus qu’auparavant, vu le sang qui coulait de l’épaule gauche de son nouveau compagnon.

« Ca va ? »

Sa voix était faible.
Son endurance n’était plus vraiment ce qu’elle était, et Pascal avait du mal à parler, surtout en anglais, qui n’était pas sa langue maternelle. La tête lui tournait alors qu’il essayait de se relever, et que ses jambes lui faisaient bien comprendre qu’elles avaient envie d’une petite pause. Il retomba donc lourdement au sol alors que sa respiration sifflait…il n’était pas dans le meilleur des états, et l’Anglais non plus apparemment.

« Mouais…j’ai vu mieux. »

Mais si l’agent secret était blessé et avait aussi un peu de mal à reprendre son souffle, certainement à cause de la fatigue, lui ne se laissait pas aller…il agissait. Il avait récupéré son mouchoir dans la poche de son pantalon et épongeait la blessure à son épaule, qui était plus superficielle et embêtante que réellement grave.
En fait, la balle avait frôlée la chair, et avait emmenée quelques bouts de peau avec elle. Ça saignait abondamment, ça faisait mal, mais ce n’était pas dangereux ou mortel. Néanmoins, Harrison allait maintenant devoir trouver quelque chose pour ne pas saigner partout, et donc ne pas se faire repérer par leurs ennemis qui approchaient très certainement pour finir le travail. Pas facile.

« On…on fait quoi ? »

Lebrun commençait à aller mieux.
L’asthme qu’il avait eu dans son enfance et dans son adolescence avait été plus ou moins guérit par les années, et les nombreux moments de souffrance devenaient moins intenses et moins longs avec l’expérience et l’âge. Il soupira donc lourdement avant de se relever lentement, ses jambes tremblant toujours un peu même si ça commençait aussi à aller un peu mieux. Mais un peu mieux seulement, malheureusement…

« On va essayer de se casser. Mais ça va être dur.
- Tu penses qu’ils vont nous suivre ?
- Non. »

Seth finit de recharger son arme dans un CLAC sonore. Son regard croisa alors celui du journaliste, et le Français sentit un frisson lui parcourir le bas du dos. Ce type faisait peur…ce type faisait vraiment peur.

« Je pense qu’ils sont déjà là. »

Il leva son arme et tira derrière Pascal.
La balle passa à quelques centimètres à peine du journaliste, qui se baissa instinctivement alors que la fusillade reprenait. Harrison appuya trois fois sur la gâchette, et un petit cri étouffé fit sourire son acolyte qui était désormais accroupit à ses pieds. Il en avait eu un…il en avait eu un ! Il en avait touché un !

« Connard ! »

Quelques balles fusèrent encore autour d’eux, puis ça se stoppa. L’Anglais avait aussi arrêté de tirer avec son arme, et il aida Lebrun à se relever rapidement. Celui-ci vit encore ses yeux et y lut une détermination sans faille…ainsi qu’une grande haine. Il ne savait pas pourquoi il était ainsi, il ne savait pas pourquoi ce type avait une telle rage au fond de son cœur et comment il pouvait être aussi calme et précis avec ce sentiment en lui, mais le journaliste fut alors heureux d’être de son côté.
Oui. Même si il était sûr que le type touché n’était pas seul, même si il était sûr que la situation était toujours très dure et même si il était sûr qu’ils étaient toujours dans une belle merde…il était heureux d’être avec lui, et pas contre lui.

« Non… »

Seth marchait.
Et il rechargeait son arme.
A pas calmes et lents, il s’approchait du corps étendu au fond de la rue sombre de Paris, alors qu’il était encore très tôt et que les gens étaient seulement en train d’appeler la police…faire son devoir de citoyen, oui, mais seulement quand on a les yeux en face des trous, comme toujours. Pascal le suivit à ce moment-là, se mettant un peu derrière lui, plus par réflexe qu’autre chose. Après tout, c’était lui qui avait le flingue, pas le Français…et il n’avait pas vraiment envie de jouer à l’intrépide suicidaire à ce moment-là. Il avait bien d’autres choses à faire avant de mourir bêtement…oh oui, bien d’autres choses plus importantes que ça.

« Pas toi… »

Lebrun regarda alors Harrison. Il avait changé. La haine avait été visible dans ses yeux jusque là, mais c’était différent maintenant. On pouvait plus y voir de la peine, de la tristesse, une certaine colère mais pas la même qu’auparavant et…et de la déception ?! Le Français avait toujours été fort pour voir et sentir les sentiments des gens, mais il ne comprenait pas un tel revirement.
Qu’est-ce qu’il se passait ? Qu’est-ce qu’il s’était bien passé pour que le type prêt à tout pour se venger quelques secondes auparavant devienne plus humain qu’il ne l’avait été ces dix dernières années selon ce qu’il savait de lui ?

« Maggie… »

Maggie ?
Pascal ne comprit pas tout de suite ce qu’il voulait dire en prononçant ce nom, mais quand il regarda le corps qui était au fond de la rue, il sut le pourquoi de ce mot. Le tireur qui avait tenté de les tuer quelques instants auparavant était…il était elle, en fait. C’était une femme, rousse, assez jolie même si une plaie au milieu du torse la rendait irréelle et étrange…dangereusement étrange, même.

« Maggie…non… »

Seth était juste devant le corps étendu devant lui. La jeune femme avait les cheveux coupés très courts et portait un simple t-shirt blanc moulant assez bien sa poitrine généreuse, un jeans informe, des baskets bon marché et une longue veste verte. Le sang coulait lentement sur le vêtement immaculé, et le journaliste put apercevoir une larme naître dans l’œil de son acolyte. Mais celui-ci passa rapidement la main sur son visage pour la faire partir, ainsi que les sentiments qui commençaient à naître en lui à cause de ça.

Silencieusement, il commença donc à agir.
Lui qui était sûrement encore très touché par ce qui venait de se passer, et qui était toujours incompréhensible pour le Français à ses côtés, donna un gros coup de pied dans la main droite de la jeune femme rousse, faisant glisser au loin le flingue qui était serré jusque là par ses doigts abîmés. Il s’agenouilla ensuite devant elle et la fouilla avec une infinie douceur, cherchant si elle n’avait pas de micros, de bombes ou d’autres armes.
Il faisait ça avec un sérieux énorme, même si Lebrun pouvait bien voir qu’il était encore fragilisé par cette vision, chose qu’il n’arrivait toujours pas à saisir et qui ne lui plaisait pas vraiment…après tout, que pouvait bien encore cacher cette apparente brute de Seth Harrison, qui devient tout mièvre dès qu’il tire sur une femme ? Il ne savait pas, et il n’aimait pas vraiment ça…

« Maggie… »

Après quelques secondes, l’Anglais avait arrêté et prononcé ce nom dans un long soupir. Il tenait dans ses mains un micro qui avait été caché dans sa veste, et il le jeta au loin dans la ruelle, celui-ci atterrissant à quelques centimètres d’une grosse poubelle débordant de détritus. Pascal resta quelques secondes à regarder ce spectacle, avant de reporter son attention sur son acolyte et la jeune femme qui était en train de mourir.

« Maggie… »

Seth posa son arme.
Il mit ensuite ses mains dans les rares cheveux roux de la jeune femme. Ses yeux étaient fermés mais son torse se soulevait encore un tout petit peu. La vie était lentement en train de la quitter, et Pascal voyait que ça faisait beaucoup de mal à son acolyte. Apparemment, les deux étaient liés, et très liés même. Même si il ne savait pas comment Harrison pouvait avoir autant de chagrin pour quelqu’un qui avait tenté de le tuer, il respectait ça et s’était mis quelques mètres en arrière, pour ne pas gêner son nouvel allié et surtout pour essayer de comprendre ce qui était en train de se passer juste sous ses yeux.

« Merde…
Pourquoi t’as fait ça ?
Pourquoi tu t’es laissée dominer par ces connards ? »

La respiration de la jeune femme était presque nulle. Elle n’entendait certainement plus les paroles de Seth, qui avait sûrement bien pris son temps pour qu’elle ne puisse pas lui répondre. Lebrun était sûr que l’homme qui lui avait sauvé la vie avait fait exprès de la fouiller avant, pour pouvoir éviter d’entendre des réponses qui lui feraient plus que mal qu’autre chose.
Bien sûr, c’était une attitude de lâche et ce que cette Maggie aurait pu leur dire aurait très certainement pu grandement les aider dans leur mission à venir, mais…mais Pascal pouvait comprendre ça. Ils étaient liés, très liés même. Ils étaient peut-être amants, qui pouvait savoir ? Et il avait été trop souvent blessé et trahi dans sa vie pour savoir que si il avait le choix, lui non plus ne voudrait pas entendre de la bouche de la personne qu’on aime des mots qui vous feraient du mal et vous hanteraient de longues, très longues nuits durant…

« Maggie…
Je suis désolé… »

Même si il avait voulu chasser ces sentiments avant, le journaliste voyait bien que l’Anglais n’y arrivait pas. Sa voix était faible, basse, difficile et remplie d’une émotion certaine. Il avait une grande envie de s’approcher, de lui mettre une main sur l’épaule pour lui faire comprendre qu’il était là, qu’il pouvait l’aider, mais il savait qu’il ne devait pas faire ça. Harrison s’était condamné à mort en lui donnant les documents qu’il avait dans la poche, et il renonçait à tout pour que la vérité éclate grâce à lui. Lebrun devait respecter ça. Il devait respecter ce sacrifice. Et il devait le laisser en paix avec les fantômes qui le hantaient…mais plus pour très longtemps encore, malheureusement.

« Je suis vraiment…
- Elle ne t’entend plus, tu sais. »

Un accent chantant venant de se faire entendre.
Seth, dont les larmes recommençaient à naître dans ses yeux depuis que la poitrine de la jeune femme devant lui avait arrêtée de se soulever quelques secondes auparavant, leva des yeux rougis. En un instant, il reprit son arme qui traînait sur le sol et la pointa sur le fond de la ruelle, serrant fortement la crosse contre sa paume alors que sa voix froide et dure s’élevait pour parler à celui qui avait osé briser ce moment d’émotion entre lui et celle qui comptait apparemment beaucoup pour lui.

« Qui…
- Salut, Seth. »

Harrison se releva en quelques secondes à peine. Son arme était toujours levée devant lui, et même si il ne le voyait que de dos, Lebrun était sûr que toute trace de fragilité et de douleur avait disparue de son visage. Seul devait rester le professionnalisme et le côté haineux qu’il avait dans les yeux avant qu’il ne se rende compte sur qui il avait tiré, et il sut que rien n’était encore fini…ça ne faisait que commencer, lui cria son instinct alors que Pascal commençait lentement à reculer, plus par réflexe que pour autre chose.

« Qui… »

L’homme approchait.
Ses pas claquaient sur le sol alors que sa silhouette commençait à apparaître. C’était un homme de taille moyenne, avec la peau légèrement sombre…plus bronzée que sombre, finalement. Ses cheveux étaient entièrement rasés, comme ceux de Seth, et seuls ses sourcils très sombres et abondants montraient qu’il n’était pas totalement imberbe. Il portait une veste blanche très simple mais qui lui donnait un côté sûr de lui et fort, ainsi qu’un pantalon et des chaussures de la même couleur. Seul le noir de son t-shirt lui moulant les muscles dénotait avec le côté immaculé de son habit.

« Content de te revoir.
- Oh merde… »

Seth frissonna. Pascal l’aperçut très bien, et il était sûr qu’à nouveau, son acolyte était très troublé. Il connaissait encore ce type qui venait d’arriver, et comme pour la dénommée Maggie, ça n’avait pas l’air de lui plaire ou de le rassurer de voir cet homme ici. Il trembla même pendant quelques secondes, avant de se reprendre.
Lebrun était certain qu’il soupira avant de parler d’une voix froide et dure. Il voulait certainement montrer que malgré la surprise, il n’était pas largué ou perdu, mais au fond le journaliste savait bien que c’était sûrement le cas…et ça continuait à ne pas le rassurer sur cet agent secret qu’il ne connaissait pas, et à qui il faisait le moins en moins confiance…

« Salut. »

Harrison leva encore plus son arme et enleva la sécurité avant de prononcer quelques mots qui firent frissonner le Français, qui recula encore plus à ce moment-là, la peur lui dictant totalement ses gestes.

« Content aussi de te revoir, Fernando. Et content de pouvoir te tuer. »

BANG.








« J’ai peur, vous savez.
- Nous avons tous peurs.
- Nous ne sommes plus que quatre maintenant.
- Pour combien de temps encore ?
- Fernando Nunoz veut notre mort.
- Seth Harrison veut notre mort.
- Seth Harrison est mort.
- Nous n’en savons rien.
- Maggie ne peut échouer. Et son acolyte non plus.
- Son acolyte est trop incontrôlable. Je ne lui fais pas confiance.
- Je sais. Mais il réussira quand même. Malgré vos protestations.
- Calmez-vous, vous deux. Notre ami va bientôt arriver.
- Youri ?
- Oui. Mais ne prononcez pas son nom, je vous prie. Ni le mien.
- Allons…Nous sommes en sécurité, non ?
- Non.
- Il dit vrai. Nous ne sommes pas certains que ce bâtiment soit entièrement sous notre contrôle.
- Allons…Depuis le temps…
- Depuis le temps, ton instinct fatigue, mon ami. Il y a vingt ans, tu aurais été aussi vigilant que nous.
- Il y a vingt ans, nous étions plus jeunes. Nous sommes vieux maintenant…
- Et alors ?
- Et alors ? Peut-être serait-il temps de laisser la main…
- Tu plaisantes j’espère.
- Non. Et vous le savez bien. Nous sommes vieux, nous sommes faibles. Mieux vaut partir en pleine gloire et vivants que continuer ce simulacre. Nous nous sommes laissés contrôler par les Etats-Unis, voyons !
- C’est faux.
- C’est vrai. Il dit vrai.
- Ah !
- Nous sommes vieux. Nous sommes faibles. Nous nous faisons dominer par l’Amérique et la Chine, et nous n’y pouvons rien.
- Mais…
- Pas de mais. Nous devons passer la main. Mais pas maintenant. Harrison et Nunoz nous défient. Nos créatures nous défient. Je n’accepte pas cela.
- Moi non plus.
- Idem.
- Ceci est notre chant du cygne, messieurs. Nous sommes vieux, cette affaire le prouve. Nous nous sommes reposés sur nos lauriers et nous ne sommes plus autant réactifs qu’avant. Mais je ne veux pas partir ainsi. Je veux partir sur une action glorieuse. Sur un dernier coup de poing sur la table.
- Tuons Harrison.
- Tuons Nunoz.
- Et tuons nos créatures, oui. Montrons au monde qui commande…et qui est son véritable Maître. Montrons qui nous sommes. Et montrons-le avec le sang de nos ennemis. »
Réponse avec citation
Réponse


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