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  #16  
Vieux 14/12/2011, 12h08
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11.
Pourritures… Sacs de viande décomposée, cadavres purulents, ordures sans nom… Cerveau en bouillie. Bien éclaté, le mec, plus de crâne, écrabouillé, que du sang, le mec, du sang et de la chair, des petits morceaux. Va pas se relever, le mec, ça non… Va pas se relever… Ils vont arriver, ça c’est sûr, faut se barrer. Ils vont arriver, ils vont te prendre, te tabasser, t’ouvrir le ventre et manger tes entrailles. Vont te chauffer, les mecs. Faut se barrer et vite fait. Tout blanc, ici, tout propre. C’est bien ça, tout propre, pas de microbes, pas de bactéries, de l’eau de javel, ici. Pas comme la fille dans le métro. Plutôt sale, la fille, une négresse. L’ai nettoyée, l’ai bien lavée la salope… Hi hi… Bien récurée…
Mais c’est quoi, ici. L’autre fille, là ? Pas toi, l’autre avec la fille. Venu du dehors, très haut, le vent glacé… Faut que tu te laves, faut que tu nettoies la fille… Pas propre la fille. Y’en a un, là. Il tire au fusil. Y’en a deux, là. Y’en a plein, là. Faut tirer, avec le fusil, faut pas qu’ils te prennent. Par là, par là. Cache toi là. ça doit être sale ici, tout noir, très sale. Peux pas rester là. Faut rester caché. Des tirs encore… Un monte-et-descend-bonhomme. Rentre dedans, appuie sur 22. Voilà, ça ferme, ça monte, ça pue… Sale, sale partout… Dois tout nettoyer. Ils savent où tu es, ils te regardent ici, dans le monte-et-descend-bonhomme, vont pas te tuer, t’auraient déjà tué, suis plus fort, plus propre… Vont pas te tuer, t’auraient déjà tué. La fille. Laver la fille… Laver la fille… Laver la fille…
Ding… Hi hi… Fait ding, la porte, hi hi… Sont dehors. Tire, tue les… tire… par ici, ici c’est bien… Déjà vu ici. Gros Monsieur, déjà vu Grosse Tête ici. Du sang, du sang, nettoyer avec le sang, comme la fille, la négresse, hi hi… L’ai bien nettoyée la fille. Sont derrière, sont devant, pas te tuer, déjà mort, peuvent pas te tuer, t’ouvrir le ventre, vais nettoyer, tout nettoyer… Des cris, les cris de la fille, blonde, très sale, par là, suis la voix, voilà. Par là, c’est bien. Te suivent toujours, Tire encore, se relèvera pas çui-là, hi hi… Se relèvera pas. La porte, la fille derrière la porte, explosée la porte, hi hi.. Ils sont sur elle, le falzar baissé… Hi hi.. s’en payent une tranche, les mecs. Dernière tranche, les mecs. Explosés, les mecs, morts les couilles à l’air, les mecs… Elle crie la fille… Elle a déjà un fusil, la fille, à poils, hi hi… À tirer partout, la fille… En colère, en vengeance la fille… Fait un peu peur, la fille. Faudrait la nettoyer, mais pas là, non, pas là. Attendre, attendre dehors… D’abord sortir d’ici. Nettoyer ici d’abord, puis nettoyer la fille… Hi hi… À poils la fille… Chairs nues qui s’enfoncent dans des chairs rouges… Jolies, très jolies… Coupe coupe, la fille, tue tue tue les mecs, la fille… Avance dans un fleuve de sang, la fille. Suis la, suis la vers dehors… Tue tue tue aussi, prends les fusils au sol, tire tire encore… Rouge, nettoie tout en rouge, c’est propre, pas de bactéries, du beau rouge partout… Tire, tire, tue… La fille, tue encore… Grenades, feu, beau feu jaune et rouge. Bleu au début puis jaune et rouge… La fille lance le feu, la fille lance le feu, les mecs. Attention, les mecs, la fille lance le feu ! Rouge et jaune… Te manque un bras. HÉ !! TE MANQUE UN BRAS ! !! Gueule. Gueule et crie mais pas dormir… Merde, te manque un bras…Dehors, dormir… Dehors nettoyer le bras… Tenir… Ten…
… Evanoui, pas t’évanouir maintenant… Le feu partout. Tenir… Pas t’évanouir, pas dormir… Pas penser qu’y te manque un bras. Attendre dehors… La fille te tient, te crie… La fille t’emmène dehors… Tirer derrière, ils sont derrière. Continuer à tirer, te reste un bras, continuer à tirer avec le bras qui te reste… Protéger la fille qui te porte… La fille crie, te parle pas, parle à son oreille, la fille crie, demande une voiture la fille… Te parle pas, parle pas au tas de chair et de sang derrière, parle à son oreille la fille… Complètement folle la fille… Te manque un bras, où ai mis ton bras ? Où est ton…
… Pas t’évanouir… T’es évanoui… Où ? La fille à côté, un volant… Dans une voiture… Pas mort, pas mort, pas de bras.
— aaaaAAAAAAaaAaaaAaAAAAAAAAAAAHHHH ! ! ! ! ! ! !
La fille tape, la fille gifle. Nettoyer la fille, NETTOYER LA FILLE !!! Du sang coule de ton bras, du sa….
… Noir, y fait noir. Où ? Le bras, le bras arraché… Une machine, une machine au bout du bras, picotements, ça gratte, une machine, doit être infectée, des bactéries, microbes au bout du bras. Crie, crie, crie encore… On vient, la fille. La fille… Hi hi, plus à poils, la fille, habillée, la fille, Hi hi… Douce, douce, te caresse les cheveux, te murmure, la fille, te murmure et caresse les cheveux. Pas pu la nettoyer, la fille, plus tard peut-être, dois la laver, pas propre, plus tard peut-être… Oh les mecs, Oh les mecs derrière la fille, tous pareils, les mecs. Hi hi… Pas de cheveux, les mecs, tous pareils, identiques et pas de cheveux, hi hi… Regardent la machine, les mecs, appuient sur des boutons, sérieux les mecs... Pas d’infections ? Pas de microbes ? Propre la machine ? S’en foutent, les mecs, s’en foutent, répondent pas. Vais les nettoyer les mecs, méritent d’être nettoyés les mecs. La fille, gentille, dit pas d’infections, dit eau de javel, dit tout propre, dit refait un bras tout neuf, tout beau, sans microbes… Dormir un peu…
Des rêves, drôles de rêves… Fin du monde, tout propre, fin du monde explosé… Petit rayon, petit rayon de mort, explosion, humains morts, humains pas que morts, humains plus là, humains kidnappés, ailleurs, plus dans le monde, plus ici, plus de corps, humains esprits, humains esprits, beaux, beaux mais morts, pas morts : ailleurs… Dois pas arriver, dois faire quelque chose… Qui es-tu, qui es-tu ? ? ? Suis propre, JE suis MOI, JE suis MOI, JE JE JE JE JE ! ! !… Va-t’en laisse MON corps, NON ! Dois empêcher humains esprits, dois le laisser prendre mon corps, dois le laisser…

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  #17  
Vieux 14/12/2011, 12h16
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12.
Pour la première fois de sa vie, Lina se sent vulnérable. Les informations que lui a implantées Kader l’ont profondément perturbée. Kader ne s’est pas contenté de lui fournir toutes les réponses en sa possession sur l’incroyable destinée qui doit aboutir à la fin du monde, mais il y a mis toute une série d’émotions volées que Lina ne connaissait pas. Elle se sent désormais concernée par l’avenir de ses prochains, émue par leurs défauts et compréhensive face à leurs échecs. Lina sait qu’elle devrait être en colère contre Kader, qui lui a imposé par neurochirurgie une morale qui ne lui appartient pas, mais du fait même que cette morale existe dorénavant, elle le comprend et l’excuse. Du moins en surface, car une partie d’elle-même, l’ancienne Lina existe toujours, enfouie sous une tonne de nouveaux bons sentiments, et bouillonne rageusement, espérant pouvoir reprendre le contrôle de ce corps qui était le sien.
Mario se remet doucement. Jacques a accepté de céder la place dans l’espoir d’échapper aux images apocalyptiques que lui soumettait Kader, mais il reste présent à la périphérie de la personnalité de Mario. Mario est intellectuellement capable de comprendre qu’il occupe un corps ne lui appartenant pas, mais vivre cette situation physiquement reste difficile. La peur apparaît le soir, au coucher, à la pensée de perdre dans son sommeil la maîtrise de ses membres et de retrouver son esprit perdu dans les limbes d’une personnalité étrangère, psychotique qui plus est. Drôle de destin qui met l’avenir de l’humanité dans les mains d’un héros qui a perdu son corps et d’une héroïne qui a perdu son âme. Les voies du Méta-moteur sont impénétrables…
Lina raconte à Mario, tout en lui massant son nouveau bras, ce qui s’est passé à l’Elysée. Elle lui raconte l’implantation de données, la connaissance quasi-gnostique qu’elle en a acquise et l’existence de Kader, leur "ange-gardien" qui les a fourrés dans ce merdier dans l'unique but d'accéder à son cerveau. Puis elle l'emmène visiter le "Monastère".
C'est un drôle d'endroit. Un cloître au centre, des statues de saints partout. Et les clones. Tous identiques, chauves, mais avec des pattes qui leur barrent les joues. Pourquoi, en 2045, laisser pousser des pattes à des clones ? Pourquoi pas des moustaches ! Les biogénieurs du Monastère sont des génies, mais ils n'ont aucun goût ! Lina se gargarise. Elle semble vraiment fière de présenter son lieu de travail à Mario, comme une môme montre son école à ses parents. Dans un rire, elle lui avoue qu'elle devrait le tuer s'il en apprenait trop sur l'endroit. Mario n'est qu'à moitié convaincu de la cocasserie de la chose. Il voudrait à boire. Il voudrait des tazes. Il voudrait n'importe quoi qui le fasse monter et qui le maintienne en l'air. Son nouveau bras le démange. Il se gratte l'épaule contre les murs, contre les statues, contre Lina. Elle en ronronnerait presque !
Elle le regarde et souffre pour lui. Elle a compris quelque chose. Ils sont liés. Plus qu'ils ne le croyaient. L'esprit de son frère dans un corps étranger. Est-ce que ce serait de l'inceste, si… ? Lina s'interdit de penser plus avant. Il est de toute façon trop tôt. Kader a été clair : le Méta-Moteur joue lui-même à l'apprenti-sorcier et ne sait rien de plus que l'avenir. Ou plutôt que l'avenir est fini, dans un futur proche, et que l'on doit y remédier. Donner une chance au futur, en quelques sortes. Cela ferait un bon slogan pour des pompes de sport.
Lina présente Mario à son chef direct, Maurice Papon. Ce n'est pas son vrai nom, mais Mario s'en fout. Le type a une sale gueule et son haleine empeste le mauvais crack. Les yeux exorbités et la bouche agitée de tics nerveux, Maurice Papon demande des explications à Lina. C'est quoi tout ce bordel ? Pourquoi a-t-elle enlevé Mario ? A-t-elle trouvé un moyen de neutraliser le Méta-Moteur ? Sait-elle qu'elle est recherchée pour meurtre, haute trahison et attentat sur la personne du chef de l'Etat ? Bref, les explications ont intérêts à être satisfaisantes. Lina explique. Mario voudrait bien suivre un peu, mais il n'entend rien, concentré sur la dose de crack qu'il a pickpocketée au Chef (une aptitude héritée de Jacques, sans doute). Il s'envoie des minishoots discrètement, et la douleur disparaît peu à peu, avec l'effet de manque. Mario rêve de son passé, celui où il est un biophysicien serial-killer. Un passé mixte où les éprouvettes et les ordinateurs se combinent à l'arme blanche et au viol après strangulation. Et bizarrement, cela ne l'effraie pas. Il se sent au contraire apaisé, comme réuni, réconcilié avec lui-même. Mais bientôt des résidus d'images de fin du monde émergent : le ciel qui disparaît et le vide, indescriptible, qui dévore tout. Mario ouvre les yeux. Le monastère a disparu. Une main se pose sur son épaule, rassurante, qui l'empêche de crier. Lina est à côté. Elle conduit. Ils sont de nouveau en voiture.
— Qu'est-ce qui se passe ?
— Tu t'es pissé dessus.
— T'as toujours le chic pour dire les mots qui réconfortent, toi… Où est-ce qu'on va ?
On va voir des extra-terrestres morts… à Genève.
Ah… O.K... Il reste à boire ?

Dernière modification par effixe ; 15/05/2012 à 23h40.
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  #18  
Vieux 15/12/2011, 08h07
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Tu m'as souffler là. Dans en récit SF/action tu nous balance des réflexion existentielles.

Petit bémol, cette partie est un peu courte.

AMHA
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  #19  
Vieux 15/12/2011, 11h19
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13.
La nuit est aussi noire que l'humour de Lina. Les lumières de Genève n'existent plus, mortes avec l'explosion de la centrale nucléaire d'Annemasse. Seul le Léman irradié dispense une légère clarté. C'est presque beau. Lina et Mario, joliment empaquetés dans des combinaisons niveau 6, observent l'obscurité à travers les vitres du tramway traversant la zone radioactive sur 80 Km. Le trajet est long et Mario a tout le temps de penser aux pauvres types qui ont dû poser les rails au milieu de ce merdier cancérigène. Des employés obéissants, des prisonniers condamnés à vie ou des chinois apeurés comme au temps du Far-West ? On fait faire de belles saloperies au nom du bien commun. Ainsi va le monde : une minorité nique la gueule de la majorité, pour son bien.
Mario chasse ces pensées à la con. Le monde doit être sauvé, en bloc. Aussi mal foutu qu'il soit. Il regarde Lina, songeur. Elle est belle comme une équation au 4ème degré. Du moins Mario le devine - sous son costume de bibendum, il ne voit que ses yeux. Elle a changé, Lina. Elle est plus douce, moins agressive. Enfin. Disons que ses brimades ressemblent maintenant plus à de l'humour qu'à des marques de haine. Mario n'arrive pas à se faire à l'idée qu'elle est sa sœur. Il a déjà du mal à savoir qui il est, lui. Il repense aux images d'épouvante que Kader a mises dans son esprit, pour que Jacques lui cède la place. Mario peut envisager que Kader ait eu accès à Lina, après tout, elle est à moitié bionique. Mais comment a-t-il pu entrer dans l'esprit de Jacques ? Est-ce par la machine qui lui a reconstruit le bras, ou bien grâce à un moyen plus flippant, comme un lien télépathique ?
Au milieu du rien, Lina tire le système d'alarme. La suspension électromagnétique du tramway disparaît, provoquant sur la peau une sorte de chair de poule électrostatique. L'engin s'immobilise doucement, comme un surf en fin de vague. C'est un peu gerbant. Dehors, il n'y a rien. Comment Lina a-t-elle su où s'arrêter ? Le sol n'est qu'une immense nappe de boue radioactive. Mario remarque tout de suite les vers, énormes. Il y en a des milliers qui grouillent dans ce cloaque mutagène. Mario est heureux de ne pas avoir à respirer ça. Lina est déjà en marche. Les combinaisons niveau 6 pèsent au moins soixante kilos. Après cent mètres, Mario est à genoux, épuisé et hoquetant. Lina modifie son mélange d'oxygène. C'est un peu comme de prendre un taze. Le coup de fouet permet au biophysicien psychopathe de se remettre en marche. Bientôt apparaît un immense cube de béton. Le cocon de la centrale en miette se dresse aussi majestueusement que son inutilité lui permet, la ruine apocalyptique du paysage alentour anéantissant tous ses efforts pour paraître efficace. Tout en se dirigeant vers le Léviathan écologique, Lina raconte :
— C'est pas le nucléaire qui a tout tué ici. Il n'y a jamais eu de centrale dans le coin. Juste une base militaire renfermant les précieuses reliques extra-terrestres échouées sur le sol de notre beau pays depuis des dizaines d'années. Notre Zone 51 à nous, quoi…
— Qu'est-ce qui a provoqué ce merdier, alors ? Les martiens ?
— Presque. Les scientifiques chargés de les étudier. Ils ont dû tomber sur un truc pas net. En tout cas, ça a tout fait sauter et ça a pourri tout le quartier pour encore des milliers d'années.
— Cela te ressemble pas de faire de l'anti-scientisme.
— Ici ils pratiquaient plutôt le genre Mengele, avec cobayes humains et toutes ces conneries. Remarque, si c'est pour trouver un vaccin au cancer, peuvent bien buter un ou deux chômeurs en fin de droit, je m'en branle, mais si c'est pour tout faire sauter…
T'as un cœur, finalement… On pourrait peut-être enlever les combinaisons alors, s'il n'y a pas de radioactivité ?
C'est pas les atomes qui m'inquiètent. Ta gueule.
Lina, à l'affût, écoute l'obscurité.
— Putain, Lina ! C'est mort ici ! Y'a personne… Pourquoi tu paniques ?
Et là, une fois de plus, Mario découvre un des visages de l'horreur. Des nuées de mouches grosses comme le poing d'un bébé surgissent de nulle part et envahissent l'atmosphère. Le bruit est insupportable et Mario, à genoux, remercie le ciel d'avoir sa combinaison niveau 6. Il entend à peine la voix de Lina dans ses écouteurs. Elle lui dit de se relever, de courir avec elle. Mario ne veut pas. La peur le pétrifie. Il sent des milliers de caresses sur tout son corps à travers la triple épaisseur de Kevlar. Alors Lina lui dit les mots qui le font bouger :
— Elles sont en train d'entrer dans ta combi…
Mario court aussi vite qu'il le peut, qu'il n'a jamais couru, avec ou sans soixante kilos sur le dos.
Une sorte de sas à la Star Trek, rempli de mouches. Lina est déjà à genoux contre la porte en face. Le sas se referme derrière Mario. Kader déclenche les fumigènes. Bientôt, ce n'est plus qu'un tapis d'ailes et de petits corps de chitine noire qui vibrent sur le sol. Une fois la dernière mouche morte, Kader ouvre la porte du fond. Mario et Lina se précipitent. L'un et l'autre s'aident à enlever leur équipement. Mario, après avoir vu le nombre de cadavres de mouches à moitié enfouies dans les replis de sa combinaison, se palpe frénétiquement tout le corps. Ce n'est qu'une fois rassuré sur l'état de sa peau qu'il prend le temps de vomir.
— Bordel !!! C'était quoi, ces horreurs ?
— Des mouches carnivores transgéniques, conçues spécialement pour bouffer tout ce qui s'approche ou qui sort de cet endroit.
— Attends… Tu veux dire qu'elles ont été crées exprès ? Par des gens ?
— Plus efficace qu'un berger allemand, non ?
— Et quand tu dis "ce qui sort de cet endroit", tu penses à quoi exactement ?
— Ouais… ça, on va bientôt l'apprendre, j'imagine…
Kader sourit. Il n'a rien dit aux deux humains. Il leur réserve cette surprise. Cela ne leur fera sans doute pas plaisir sur le coup. Mais bientôt, ils comprendront.
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  #20  
Vieux 15/12/2011, 11h26
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14.
Encore et toujours ces putains de néons qui grésillent. A croire qu'ils ont été inventés pour ça, grésiller. ça donne la gerbe et rougit les yeux. Et puis, comme on voit mal, on trébuche sur les cadavres…
Et merde. Encore des cadavres.
Ils ont l'air humain, mais Mario n'est pas sûr. A en juger par l'état, ce pourrait tout aussi bien être de gros quartiers de bœuf. Ha si, tiens, une paire de lunettes, là. Des cadavres humains, donc… Lina est devant, sur ses gardes. Elle marmonne puis prend à gauche. Kader doit sûrement la guider dans le labyrinthe. Mario ne fait que suivre, n'écoutant ni son courage, ni la voix de la raison, mais plutôt le bourdonnement lancinant qui nourrit le lieu. Est-ce toujours le son de la mort diptère qui rode au-dehors ou bien un danger plus proche et plus terrible encore ? Les couloirs se font plus étroits, devenant boyaux. Les néons se font évidemment plus rares et l'obscurité, puisqu'on le lui permet, engloutit peu à peu la lumière. Lina cherche à lutter en bombardant le trajet de flashball. Mais même elles finissent par s'évanouir, ne laissant que Kader comme boussole pour retrouver le chemin.
Lina semble hésiter.
— Bon alors… Qu'est-ce qu'il dit, Kader ?
— Je ne le capte plus.
Dans la nuit soudain plus fraîche, Mario cherche, trouve et serre la main de Lina. La paume est sèche et froide, aussi rassurante qu'un dard. Pourtant la respiration de Mario s'apaise, son rythme cardiaque ralentit légèrement. Lina reprend sa marche, droit devant, entraînant Mario en raffermissant sa prise. Hormis le bourdonnement, nul son n'émane de ce cocon terrifiant. Même leurs pas ne laissent retentir aucun écho. Ils pourraient presque se croire immobiles tant leurs sens sont peu sollicités. Immobiles ou morts, si ce n'était cette serre qui emprisonne la main de Mario, empêchant le sang de circuler et laissant s'installer des fourmis au bout de ses doigts, comme si la souffrance, même légère, était le dernier stigmate de la vie.

PrEneZ le cOUloIR à drOIte…

Le métacarpe de Mario est sûrement cassé, au moins foulé. Lina, surprise et terrifiée, n'a pas pu contrôler sa pression. Mais sa main est la dernière chose qui inquiète Mario à ce moment précis. La voix éraillée qui vient de jaillir du néant est un défi à la raison. Nul son humain, animal ou naturel ne peut s'en rapprocher. C'est un son qui ne s'adresse ni à l'ouïe, ni au cerveau, ni au cœur. C'est un son qui vient se cogner directement contre vos cellules, puis qui se répercute dans votre organisme par vos humeurs, vos glandes et vos synapses. Et son écho reste présent de longues minutes encore dans vos membres pour finalement mourir dans votre… Oui, dans votre hypothalamus. Mario en est sûr. C'est exactement là, analyse-t-il alors que la terreur s'amenuise enfin. Cette longue peur qui les a mortifiés est partie aussi étrangement qu'elle les a envahis. C'est la voix elle-même qui les a terrifiés, une peur primaire, animale, issue directement de leur cerveau reptilien. La peur de l'inconnu, de l'inimaginable. La voix leur a parlé directement au corps. Ils ne l'ont pas entendue, ils l'ont ressentie. Cette voix était terrifiante, mais pas l'intention qui en émanait. Nulle crainte à avoir de ce qui les attend dans le noir. C'est ce que la voix a dit à leur être, et ils l'ont crue. Une telle voix ne peut mentir, on ne ment pas au corps.
Lina tâtonne. Elle trouve le couloir, saisi doucement la main endolorie de Mario et s'engage vers le rien.
Pour les indiens Navajo, le temps n'est pas un continuum linéaire, mais se forme de blocs limités par les rencontres. Les expressions "être en avance" ou "en retard" ne veulent donc rien dire. Il est l'heure de la rencontre quand le Navajo est présent, il n'est plus l'heure quand il est parti. C'est exactement ce que ressent Lina en arrivant devant le Dieu Extra-terrestre. C'est le bon moment. Pas le bon, le seul. LE moment.
Évidemment, ils ne voient rien. Le noir est complet. Mais ils ressentent l'agitation autour. Ils connaissent le lieu, ils pourraient en faire un dessin si on leur demandait. Ils savent combien d'êtres vivent ici, ils savent que des galeries courent sur des milliers de kilomètres s'enfonçant dans la terre jusqu'à des profondeurs réputées insondables. C'est un monde entier qu'ils découvrent, un monde parallèle au nôtre dont le seul point commun est d'évoluer sur la même planète. Car ce monde ne ressemble à rien de ce que connaissent Lina et Mario, mais ils l'appréhendent totalement, puisque le Dieu Extra-terrestre leur parle, parle à leurs corps et que leurs corps le comprennent.

LE sAcrificE dEs prEmiERs vOyaGEUrs qUi OffRiREnt lEUrs cOrps En sigNE dE pAix. LEs chEfS hUmains qUI nE cOMprEnnEnt pAS Et qUi crAignEnt l'invAsiOn. LA pEUr rESsentie A dEs milliARds d'AnnEEs-lumiEREs. LEs ExpERiences sUr lEs cAdAvrES dEs prEmiErs vOyagEUrs qUi OUvrEnt la pORte en échANgE dEs cORps des chefs hUmains en signe de paix. La peUR qUi gRandit encORe. L'incOmpRéhensiOn des chefs hUmains qUi feRment leURs cORps meURtRis. La décisiOn d'attendRe et la RUptURe dOUlOUReUse des cOntacts. L'enfeRmement et la cRéatiOn dU mOnde éteint. L'attente. Est-il temps de RepRendRe le cOntact ? Êtes-vOUs pRêts à sacRifieR vOs cORps en signe de paix ?

Mario ne se sent pas trop prêt, là. On ne pourrait pas juste vous signer un papier ? Même avec un peu de sang si vous voulez…
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Étrange, a la fois temps-mort et action. Cela fonctionne bien
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15.
le FeU intÉRieUR avEUglE nOtRe CécitÉ. PUiSSance et FORce de l'êtRE hUmain nOUs OblIGe à dOnneR, à ne Pas pReNdRe. TeRReUR paRtAGéE dans iNfini de vIe. HUmAin veUt VivRe, ne dONNe aUCUNe plAce à l'aUTRe, dOiT sUBiR sa pROpRe vOlOnté. NOUs le vOyOns se battRe pOUR lUi. HUmain se bat pOUR lUi/ les aUtRes. NOUs le vOyOns se battRe pOUR les aUtRes pas les aUtRes, les aUtRes hUmains/ lUi. HUmain cROit êtRe mUltiple, hUmain sépaRe lUi/lUi/les aUtRes. Sa fORce, sOn pOUvOiR et sa sOlitUde/faiblesse. HUmain distinct/absURde. HUmain dOit dOnneR sOn cORps/amOUR/siGne de paix. HUmain peUR RefUse de dOnneR cORps/siGne de paix. HUmain détesteR paix. HUmain GUeRRieR, dOnne viOlence, GaRde cORps alORs qUe milliaRds de cORps. HUmains maUvais/ensOleillé. ARROGant et seUl. HUmain RefUse espRit, idOlâtRe cORps. StUpide/ hUmain déjà dOnné cORps, deUx fOis, cROit encORe impORtant/ stUpide. MéRite destRUctiOn massive de lUi/eUx/aUtRes/stUpide.

RedOnneR place à espRit/chance pOUR hUmain mais lUi OUblieR espRit/GaRdeR cORps. HUmain sans cORps peRdU/limbes.

HUmain tROp aRROGant pRéfèRe se peRdRe plUtôt qUe d'OUblieR cORps.

HUmain pas aRROGant/stUpide hUmain iGnORant. HUmain veUt paix ne sait le diRe ne cROit pas vOUlOiR/cROiRe cORps et espRit indissOciables.

StUpidestUpidestUpidestUpide. HUmain sait ne veUt pas vOiR/cOmpRendRe/ RessentiR. HUmain maUvais centRé sUR lUi infiniment sUR lUi et sa dOUleUR dOnne à sa dOUleUR impORtance inUtile s'empêche de vOiR aUtRes/ailleURs sOUffRance. CROit se dOnneR sOUffRance paRle de lUi et vOit sOn pROpRe mal OUblie les aUtRes ne vOit qUe lUi et cORps cROit vOiR sOUffRance dU cORps et cROit vOiR sOUffRance espRits mais ne vOit qUe cORps et dOUleUR et lUi/aUtRes seUl. DestRUctiOn massive OUvRe les yeUx espRits et dOnne hUmain ReGaRd sUR aUtRe/ailleURs.

Pas si hUmain en sOmmeil. HUmain se peRdRe/limbes OUblié espRit avec cORps et hUmain aveUGle/iGnORant ne pas vOiR espRit ailleURs et petite mORt et sOUffRance et espRit peRdU. AlORs débUt mORt pOUR mOi/mOi/eUx aveUGlement cOntaGieUx. MOi/limbes mOi/limbes eUx/limbes OUblié vie OUblié espRit ici/ailleURs mOnde/UniveRs/dieU peRdU/limbes. POUvOiR hUmain cROiRe aUtRes/cORps. POUvOiR sUGGestif si destRUctiOn mAssive tUeR/OUblieR/ensOleillé mOi/mOi/eUx avec hUmain . feU sacRé GaGné/pas peRdRe/faiRe OUblieR tOUt.

TOUt.

MOi/mOi/eUx hUmain/cORps/espRit ici/ailleURs avant/apRès/maintenant OUblieR/peRdRe nOn-vie/limbes : dessein peRdU échec.

DeSSein.

DeSSein/cOnstRUiRe ReGaRd sUR le tOUt. VOiR le tOUt/le faiRe existeR. DeSSein dU tOUt cRéeR mOi/mOi/eUx hUmain/lUi/aUtRes pOUR êtRe vU/pOUR enfin existeR. Si tOUt nOn vU alORs limbes/nOn existence/inUtile et peRdU. Dessein de vOiR/faiRe existeR tOUt/deveniR tOUt.

DeSSein deveniR dieU.

OUi.

HUmain/lUi/aUtRes empêche dessein si aveUGle.

Oui

AideR hUmain/lUi/aUtRe. DOn dU cORps/siGne de paix inUtile/ appRendRe ReGaRd espRit/OUblie cORps avec lenteUR hUmaine.

Mario et Lina ont évidemment assisté à cet auto-pow-wow. Et soit ils n'ont rien compris, soit ils ont peur d'avoir trop bien compris. Mario en a marre de ces conneries new-age à base de l'esprit est plus fort que le corps et l'humanité ne forme qu'un bloc, qu'une unité. Mais il est obligé de reconnaître/voir la société extra-terrestre qui grouille devant lui. Des milliers de membres, mais un seul esprit. Enfin non. Chaque membre possède son propre esprit, mais ne le différencie pas des autres, l'englobe avec celui des autres. Ils se partagent tous la même identité, mais cette identité est suffisamment vaste pour être partagée et réserve une sorte d'autonomie à chacun. Le Dieu extra-terrestre pense que les humains vivent sur le même mode mais qu'ils l'ignorent. Que les humains peuvent faire mourir leurs corps en gardant leur esprit vivant. Le Dieu extra-terrestre est complètement taré et il faut vite se barrer d'ici !
Lina pense, elle, au dessein décrit par le Dieu extra-terrestre. Le but de l'humanité (ou plutôt de toutes les humanités, Lina n'a pas d'autre mot) serait de devenir Dieu. Enfin non. Devenir Dieu ne serait qu'un épiphénomène du but des humanités. Voir le Tout. Ainsi le faire exister. Un Dieu nous aurait créés uniquement pour être vu et existé ?
Mario s'agite à côté. Il serre sa main par à-coups et la tire un peu. Il a peur et veut partir. Alors Lina pose une question au Dieu extra-terrestre. Elle se sert de son corps pour parler, elle sait comment faire maintenant.

— Qu'est-ce qui arrive à 900 000 km/s vers la Terre pour la détruire ?
— tOi.
— Comment ça, moi ? Moi Lina ?
— QuElle Est tA queSTIon ?
— Pourquoi dis-tu que moi, Lina, est cette chose qui fonce vers la Terre.
— Toi/hUmAIn arRIve suR la TERre. ToI DEStrucTion maSSive. ESPrit tuEr coRps. ESPrit/venGeance. Humain mAUvais. TuEr coRPS pAR esPrIT/toI foNCE vErs tOI.

Ok. Ça va être simple…

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  #23  
Vieux 16/12/2011, 11h55
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16.
Un cri dans les réseaux.

Comme un monstre qui déboule et fracasse tout ce qui passe. Tous ceux qui passent…

Et la peur qui revient, décuplée par des millions d’émois synchrones et extra-terrestres. Une panique générale qui désordonne tes mouvements et qui, comme un pantin grotesque, t’oblige à te cogner aux murs, aux plafonds, aux autres (certains mous, certains longs, certains liquides. MAIS QUI SONT CES GENS ?? Que sont ces gens ???)

Mario s’explose le crâne avec régularité contre le bord froid d’une porte en métal. Lina saute partout en une danse de Saint-Guy mortelle pour qui s’approche trop près. Ses mains sont des lames qui tranchent dans tout ce qui a le malheur d’être . Un liquide épais lui recouvre bientôt le corps. Ce sang extra-terrestre la congèle peu à peu et bientôt Lina n’est plus qu’une statue terrifiée, dont les yeux révulsés pourraient à eux seuls donner des cauchemars à des générations d’enfants, si le noir absolu du lieu n’empêchait toute vision, même horrifique.

Mario lui aussi s’écroule, enfin assommé, gluant, quant à lui, de son propre sang. Avant de rejoindre le rien, Mario a juste cette vision : un mammouth gigantesque, grand comme l’Ecosse, dont les yeux sont des serres dans lesquelles des peuples entiers meurent en s’entretuant. L’animal s’arrête près de lui et, du bout de sa trompe, lèche le sang qui coagule doucement le long de sa gorge. Mario sourit.

….

La Terre disparaît le samedi 18 août 2046, à 12h42, exactement six mois après la rencontre de Lina et Mario avec le Dieu Extra-terrestre, et leur disparition mystérieuse dans les entrailles du monde sous-terrain.

….

Kader, 1 000 000 d’années, ne comprend plus rien à ce qui se passe. A quoi sert-il ? Que veut le Méta-Moteur ? Où sont les deux humains sauveurs de l’humanité ? Où est l’Humanité ? Et lui-même, où se trouve-t-il maintenant que les réseaux informatiques ont disparu ?

Puis une question, inimaginable, s’impose d’elle-même. Kader a accès à toutes les données, tous les satellites, toutes les sources d’informations. Le moindre thermomètre anal de la planète est relié à son réseau et tous indiquent la même chose : rien. Ou plutôt son inverse : une suite ininterrompue de nombres qui changent et qui changent et qui changent encore, à une vitesse telle que même Kader est incapable de lire ces données. Alors la question n’est pas est la Terre, mais plutôt quand est la Terre ? Et la réponse suit : Elle bouge, elle se déplace. Le monde entier se déplace… dans le temps. Un long voyage fait d’aller-retour qui ne semble pas vouloir finir.

Kader, x ans, est incapable de lire les calendriers numériques qui lui servent d’horloge interne. Ils sont tout simplement explosés, inutiles, aussi indéchiffrables qu’une séquence d’ADN humaine en mutation infinie. La Terre n’a pas disparu, elle est même sans doute toujours à la même place. Seuls ses incessants voyages dans le temps l’empêchent d’exister dans l’espace. Kader subsiste seulement dans les réseaux satellitaires restés en suspend et, du haut de Sputnik 83, il assiste impuissant au spectacle absurdement inintéressant de l’a-présence de la planète qui l’a vu naître, et à l’effondrement certain de son réseau de satellites que nulle attraction ne maintient désormais. Bref, c’est un peu la merde…

C’est évidemment un coup de Mario. Si sa théorie du voyage temporel semble définitivement entérinée, sa maîtrise viendra plus tard… espère Kader. Pendant six mois, il a cherché les deux humains. Il a observé l’Horreur grandir dans le ciel étoilé et dévorer peu à peu l’Univers à la vitesse de 900 000 Km/s. Dans quelques heures elle sera là et engloutira la voie lactée, traversant l’espace où se trouvait la Terre il y a encore quelques minutes.

Le Méta-moteur, lui, n’est plus là. En tout cas il n’est pas maintenant. Kader ne sent plus sa présence écrasante le dominer de tout son pouvoir, de son omniscience. Kader se rend alors compte qu’il n’avait jamais vécu seul. Sa nouvelle vie binaire s’entend… Enfin, trinaire plutôt. Le Méta-Moteur ne l’avait jamais quitté. Kader faisait intégralement partie de lui et être ainsi propulsé hors de son réseau est comme un accouchement. Alors Kader pousse un premier cri primal, un cri de peur plus que de soulagement, le cri d’un nouveau né qu’on abandonne, et qui le sait.

Et de son cri numérique naît un écho. Quelqu’un, quelque chose lui répond !
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  #24  
Vieux 17/12/2011, 18h02
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17.
Dissociation. C’est le premier mot qui vient à l’esprit de Mario, alors qu’il semble d’ailleurs ne plus être que ça : un esprit. Une volute. Il se sent fumée, se laisse couler dans le vent en oubliant vouloir diriger. Se diriger. Où est-il ?
De la lumière. Un royaume de lumière aux faux airs de paradis. Est-il devenu un ange ? Non. Il n'est sûrement pas au paradis : Jacques est juste à côté de lui. Et si il y a quelqu'un qui n'a aucune chance d'y foutre les pieds…

Jacques !!! Qu'est-ce qu'il fait là, lui ?

(T'emmerde, les lunettes. Te nettoie si trouve le corps !)

(Jacques !! Tu m'entends ! Est-ce que tu peux m'entendre ??)

(Oui, il t'entend. Et moi aussi je t'entends. Alors ferme-la un peu maintenant et réfléchis plutôt à où on est ?)

(Lina ! Tu es là aussi ? Je ne te sens pas. Qu'est-ce qui se passe ?)

(Ch'ais pas. On était avec ce monstre, là, et… quelque chose nous a attaqués. Après… Je ne sais pas. Je me suis réveillée ici. Enfin réveillée, façon de parler. Je ne vois rien, je ne sens rien, je n'entends rien. J'ai l'impression de simplement penser… et écouter penser.)

Il n'y a rien à quoi s'accrocher. Juste ce sentiment de flottement. Mario n'a aucune idée de ce qu'il se passe. Il se souvient seulement de ce qu'il a ressenti quand il était connecté avec le Dieu Extra-terrestre. Il était dans Lina, avec Lina, il savait ce qu'elle savait et éprouvait ce qu'elle éprouvait. Lina l'aime. Il en est sûr maintenant. Comme elle sait qu'il l'aime. Ils n’ont fait qu'un pendant un moment et cela a suffit à leur faire entendre leurs plus profonds sentiments.

(Je pense que nous avons été dissociés.)

(Ah ouais. Super… Qu'est-ce que tu entends au juste par "dissociés"?)

(Corps et esprit séparés. Nous ne somme plus qu'esprit.)

(Bravo, Einstein. Tu me troues le cul, là. T'as pas quelque chose de nouveau à me dire, plutôt ? Genre, comment on se casse d'ici.)

(Lina ? Tu vas bien ? Tu as l'air… Différente.)

(…)

(Faut nettoyer! C'est SALE ICI !! FAUT TOUT NETTOYER !!!!)

(Calme-toi, Jacques. Calme-toi ! Bon… Lina, dis-moi la toute dernière chose dont tu te souviennes.)

(Je ne pouvais plus contrôler mon corps. La panique globale des E.T. s'est répandue en moi en un instant et je me suis mise à cogner dans tous les sens. Puis, peu à peu, j'ai été immobilisée. Voilà. Le dernier truc que j'ai vu, c'est une sorte de ver de terre monstrueux et gigantesque qui m'a… qui m'a gobée !)

(Oui. J'ai vu une drôle de bestiole aussi. Elle me léchait. C'était… Je ne sais pas ce que c'était. A mon réveil, j'ai tout de suite senti Jacques. Mais pas toi, Lina…)

(Veut corps ! VEUT CORPS !!!)

Un picotement. Une très légère sensation de gêne. Et subitement, ils sont de nouveau là. Entiers. Aussi lourds que des éléphants, aussi réels qu'un coup de pied dans les parties. Ils sont de nouveau eux-mêmes. Dans la nuit.

— Lina ? Lina ! Tu es là ?

Le choc lui recasse le nez aussi sec et la douleur réapparaît, comme si elle n'était jamais partie.

— Tiens minable. Ça, c'est pour m'avoir rendue conne.

Et merde. La vraie Lina est de retour. Le petit voyage extracorporel semble avoir remis les choses à leur place.

— Ravi de te retrouver, Lina. C'est toujours un plaisir de s'en prendre une de ta part. Et Jacques ? Où est Jacques.
— Quoi… T'as pas récupéré son corps ?

Un bruit sourd sur la droite. Lina est déjà en position d'attaque, prête à bondir. Rectification : bondissant déjà. Une lutte inégale s'engage. Alors que la lumière revient, Mario découvre Lina à califourchon sur Jacques, lui bloquant les bras dans le dos. Jacques est à poils. Pas Lina. Malheureusement. Elle redresse la tête du psychotique : son visage ne ressemble à rien. A personne que Jacques n'ait déjà vu en tout cas. Un nez en patate, les cheveux roux, une balafre traverse son œil gauche, dont la cataracte lui donne un regard particulièrement flippant.

— Putain. C'est qui, ça ?
— C'est Jacques. Le vrai. Je veux dire : celui d'avant la transplantation de cerveau et la chirurgie esthétique.
— Ça devient un peu compliqué, là…

Mario regarde autour de lui. Rien. Tout est blanc, comme dans les films tout pourris, ceux qu'ont pas de budget ou d'imagination pour simuler un intérieur extra-terrestre. C'est super lumineux, sans repères de haut, de bas, d'horizon… Juste la lumière. Et un objet, qui brille un peu plus au milieu de ce qui brille déjà. Mario s'approche : un scalpel.

Un scalpel ?

Et puis un couteau. Un de ces grands couteaux de cuisine avec le manche noir et la marque gravée sur la lame. Marque qui est ici illisible. Maintenant une hache, et encore un couteau, à cran d'arrêt cette fois, un rasoir de barbier…
Cela ne semble pas vouloir finir. Une suite d'instruments tranchants qui apparaissent en tas. Là.

— Putain ! Arrête de gigoter !!!

Mario se retourne. Juste le temps de voir Jacques se libérer un bras et agripper le cou de Lina. Ça, c'est vraiment une idée à la con… Effectivement, la réponse de Lina est immédiate. Un superbe retourné-porté de la jambe gauche, incroyablement érotique, que se mange Jacques en plein dans la mâchoire. Il est assommé sur le coup.

— Quel abruti !
— Heu… Lina ? Y'a un truc biz...

Mario veut montrer à Lina l'endroit d'où surgissent les drôles d'objets, mais ils ont disparu !

— Ben merde ! Là ! Y'avait tout un attirail !
— … ?

Mario se tait et regarde Jacques. Regarde l'endroit où se trouvaient les couteaux. Puis Jacques à nouveau.

— Est-ce que… Heu, Lina ?… Est-ce que tu peux penser à un truc, s'il-te-plaît.
— Qu'est-ce que tu racontes, espèce de débile.
— Je te dis de penser à un truc, à un objet, n'importe quoi !
— …

Et là : Pouf !
Un superbe 44 Magnum apparaît, comme par magie, au milieu du néant.

Dernière modification par effixe ; 18/12/2011 à 11h21.
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  #25  
Vieux 17/12/2011, 18h12
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18.
Kader sent ses forces s'épuiser. Le réseau dans lequel résidait sa mémoire est disloqué. Les satellites qui le composaient s'éloignent les uns des autres, ou se heurtent entre eux, attirés par leur propre gravité, provoquant leur destruction sourde, mais inexorable. Kader n'est même plus l'ombre de lui-même. Il essaye de concentrer ses informations vitales dans les quelques satellites qui ont été happés par la gravité lunaire, mais l'exiguïté du réseau évoque plus le cercueil que la performance. De plus, la lune est également livrée à elle-même et semble avoir dévié de l'elliptique solaire. Un rapide calcul apprend à Kader qu'elle dévie lentement, mais sûrement, à l'intérieur d'une spirale qui finit tout droit dans le soleil. Kader hésite un moment binaire à décrocher et à se mettre en veille. Mais la curiosité insatiable enfouie au plus profond de ses algorithmes le fait changer d'avis. Et puis il y a ce cri…

Ce n'était pas vraiment un cri, plus un écho, très léger. A peine une onde, entre le calcul et la particule. C'est tellement peu que Kader l'analyse d'abord comme une erreur interne provoquée par l'explosion de son réseau. Son sous-système la répare sans difficulté. Mais elle se répète aussitôt, et se répète encore après chaque reprogrammation. A présent, tout ce que Kader compte encore de mémoire est concentré sur cette minuscule anomalie, mais aucune signification ni résolution satisfaisante ne lui vient. Au moins le décryptage de ce message subatomique l'occupera pendant les millénaires qui le séparent soit de sa combustion dans l'étoile mère, soit de la destruction entropique de son modeste réseau. A moins, se dit-il, que ne survive mon âme dans l'enchevêtrement des cordes élémentaires qui forment l'univers. Mais Kader n'y croit pas trop. Après l'entropie, il n'y a rien. Et si un Être Suprême existait, il a disparu avec le Méta-Moteur.

— Ouais. Ben arrête de te la jouer martyr philosophe et aide-nous plutôt à stabiliser ce putain de système !

Une suite d'équations biolo-numériques suit cette étonnante déclaration, ne laissant à Kader pas même le temps de se réjouir de la réapparition dans sa dimension des deux humains sauveurs de l'humanité et de Jacques Faucher, psychopathe et meurtrier récidiviste. Mais les calculs qui lui parviennent sont trop complexes pour être traités sur la plan euclidien : son réseau est devenu si mince !

— Je n'ai besoin que d'une moyenne. Peux-tu te reprogrammer pour les effectuer sur un plan quantique ?

Kader est surpris que Mario puisse lire aussi bien en lui. Il cherche à localiser les trois humains sans pouvoir les trouver. Dans le même temps, il réorganise un ancien laboratoire spatial de Soyouz 32 équipé d'un laser suffisamment précis pour créer son propre ordinateur quantique. L'espace-mémoire n'est alors plus un problème. La programmation atomique est plus délicate, mais Kader s'acquitte plutôt bien de la phase de superposition, compte tenu des conditions empiriques plus qu'aléatoires de l'expérience. Kader n'aura évidemment pas accès aux résultats de ses calculs, figés sur le nuage électronique de chaque atome et tellement instable que leur simple observation perturbera irrémédiablement la mesure. Mais en programmant un sous-calcul de moyenne, alors ce résultat unique sera, lui, lisible, gravé dans l'atome.

Kader ne sait toujours pas où se trouvent les humains. Il sait que Mario communique avec lui informatiquement. Et même électroniquement. Il voudrait comprendre comment cela est possible. Mais là, un flashback s'impose.

Dans l'abîme de lumière, Mario a senti qu'ils n'avaient tous les trois plus rien d'humain. Plus rien de physiquement humain en tout cas. Ils ne sont plus qu'informations. Questions et réponses. Ils veulent quelque chose : on leur donne quelque chose. On communique avec eux. Jacques désirait son corps, on leur a donné. Ici, l'imagination est la seule limite. Le Méta-Moteur les a obligé à se rendre chez les martiens bizarres uniquement pour qu’ils leur apprennent à dissocier leur corps de leur esprit et ainsi pour pouvoir les amener ici. Enfin, « ici », c’est beaucoup dire.

Mais comprendre où ils sont n'a pas d'intérêt quand la fin du monde approche, il faut juste agir. Il connaît le moyen, depuis le début, pour empêcher l'apparition du Méta-Moteur. Un moyen vieux comme la S.F. : revenir dans le temps. Changer l'Histoire. Ce lieu peut l'aider. Ici, ses calculs pourront prendre forme, pourront se réaliser, puisqu'on le lui permet. Cela ne résoudra pas le problème de l'Horreur qui dévore l'univers, mais cela leur donnera un peu de temps. Il se met tout de suite au travail, laissant Jacques et Lina s'interroger sur leur réalité. Enfin, Lina surtout, Jacques préférant se lacérer les bras avec un coutelas d'ivoire.

Mario est au cœur même de la matière. De l'infiniment grand à l'infiniment petit, on lui permet de tout voir, de tout appréhender. Il a l'impression d'avoir pénétré dans un microscope à tunnel ou d'être dans une de ces émissions scientifiques qu'il regardait, petit, et dans lesquelles l'animateur entrait à l'intérieur du corps humain ou d'une cellule grâce à un mauvais trucage vidéo. Il peut jouer avec l'atome, il déforme et reforme les éléments. Il est Dieu et bientôt, il La voit. La solution. L'Equation ultime. Il n'a plus qu'à l'appliquer et… Il l'applique. Tout simplement. Puisqu'ici, nul outil n'est nécessaire et que la matière lui obéit.

Mais bon. Il n'est pas vraiment Dieu. Juste un homme. Et quoi de plus humain qu'une erreur de calcul ?

La réaction en chaîne qui a débuté au centre d'un atome d'hydrogène se répand dans l'espace comme une onde. Mario ne maîtrise plus rien. Alea jacta est, comme disait l'autre. Il demande à revenir vers Lina. Elle est toujours avec Jacques, mais au néant de lumière s'est substituée la nuit. Une belle nuit comme on n'en voit plus que loin des villes, avec ces milliers d'étoiles qui semblent clignoter. Lina le regarde. Elle pleure. Mario s'approche d'elle. Même Jacques est calmé. Il contemple un point dans l'espace. Mario regarde à son tour. Immense, superbe, majestueuse, cette pute de planète bleue qui grossit à vue d'œil.

— Qu'est-ce que…???
— On est dedans, Mario… On est à l'intérieur de l'Horreur. Et c'est nous qui allons bouffer la Terre !

Dernière modification par effixe ; 18/12/2011 à 11h22.
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  #26  
Vieux 18/12/2011, 11h14
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19.
Et l'onde finit par atteindre la planète. Et sous leurs yeux, elle disparaît. Et c'est la fin. Mario ne sait pas, ne sait plus. Il est fatigué, Mario. Il a quand même vécu beaucoup de chose pour un seul homme ces derniers jours. Et là… Bon, ben… C'est trop, quoi ! Le découragement s'empare aussi de Lina. A genou, la tête penchée comme avant une exécution au sabre, elle marmonne une suite de mots inintelligibles. Sans doute dans un réflexe absurde fait-elle son rapport à des supérieurs qui ne l'entendent certainement pas, puisque ceux-ci n'appartiennent plus au présent. A leur présent. Seul Jacques semble encore un peu intrigué par le spectacle du ciel, sa folie l'épargnant miséricordieusement.

Puis ce cri. Kader !

Kader est toujours là et ils peuvent l'entendre ! Mario se met à crier à son tour. Même s'il sait que sa réponse ne peut lui parvenir, il est comme l'enfant dont la seule protection contre la nuit est sa voix.

— Il faut faire quelque chose !

Lina s'est remise debout. Elle regarde Mario intensément, le rouge aux joues. Ils ne peuvent pas laisser tomber. Mario réfléchit. Ce que l'on a fait, on peut le défaire. S'il retourne à ses calculs, peut-être trouvera-t-il un moyen de les faire parvenir à Kader.

— C'est un putain d'ordinateur après tout ! Il peut pas faire d'erreur, lui !!

Mario retourne dans sa dimension mathématique. Lina, elle, en a marre d'attendre sans rien faire. Elle décide de chercher un moyen de sortir de là. Où au moins d'apprendre ce qu'ils sont à présent. Mais cet endroit est tellement grotesque ! Il n'y a RIEN ! Alors elle tente un truc absurde, juste pour voir. Un truc qui lui ressemble tellement : elle explose la gueule de Jacques d'une balle de 44 Magnum qui lui déchire la moitié du visage. Jacques s'écroule… et disparaît aussitôt. Et réapparaît un centième de seconde plus tard, bien vivant et bien intact (enfin, si on considère sa face de monstre comme intacte !). Lina se jette sur lui et lui enserre la gorge.

— Qu'est-ce que t'as vu ! Répond moi ! Qu'est-ce qui s'est passé ?
— Pa-parti… Re-revenu dans grand cocon. Puis revenu ici. Gr-grand cocon, grand cocon avec lézards…

La centrale d'Annemasse ! Quand elle l'a buté, il est retourné là-bas, où doivent toujours être leur corps, prisonniers du temps. Mais il est quand même revenu ici. Comment expliquer ça ?

Mario est de retour. Il a trouvé un moyen de communiquer avec Kader. Il envoie ses données par nuages d'électrons. C'est complètement irréel, mais ça marche ! Lina raconte ce qu'elle a découvert. Mario ose une hypothèse. Après tout, il n'est plus à une connerie près :

— Nous sommes en superposition quantique. Un état instable qui nous permet d'être à deux endroits à la fois. Chaque perturbation, une balle dans la tête par exemple, merci Lina, va nous faire réintégrer notre orbitale la plus proche, notre corps sur Terre à priori.

— J'ai rien compris.

— Ouais… Bon ben… C'est pas grave. L'important est qu'il faut comprendre que si on revient toujours ici, c'est qu'on nous appelle. Quelqu'un, quelque chose cherche à nous retenir dans cet état instable, cet entre-deux.

— Mais quoi ?

Moi.

C'est comme un parfum, une odeur. Comme si on leur parlait par phéromones. C'est lui. Le Méta-Moteur.

J'ai libéré vos pensées. Vous ai affranchi de vos corps pour que vous contempliez votre succès.
Mon succès.


— Heu… Méta-Moteur ? … De quoi vous parlez, exactement ?

Je vous ai choisis. Vous étiez mes outils, mais aussi mes reflets. Vous avez agi sous mes lois, et vous allez voir mon œuvre. Vous êtes les témoins de ma puissance, puisqu'il faut que chaque acte ait un but, il faut que ce but soit vu. Le dessein. Voir le tout. Vous allez me voir, voir ma puissance. Je suis votre Dieu désormais. Je vous ai sauvés.

Whâââ… Je ne sais pas vous, mais, moi, il me fait flipper, le dieu quantique, là…

L'humain n'est plus. Perdu dans les limbes du temps. Il s'est affranchi de son corps. Sa mémoire elle-même est anéantie puisque la réalité ne lui est plus accessible. Et vous, mes champions, vous seuls subsistez. Immortel, votre esprit prisonnier de la réalité et vos corps dans l'abscons.

— Mais non ! Nous ne sommes pas perdus ! Mario peut encore stabiliser la Terre ! Il peut trouver la bonne équation ! Rien n'est irréparable ! Kader va nous aider. Une fois l'Horreur passée au travers, il nous suffira de choisir son présent et de l'appliquer ! Et tu l'auras dans le cul, ENCULE !!

— Lina… Calme-toi… Tu parles au Méta-Moteur, là, quand même…

Il n'y a pas d'Horreur. Juste moi et ce que je vous ai montré. Et vous avez choisi de voir. Et vous avez choisi votre fin. Et vous avez décidé d'envoyer votre terre dans l'ailleurs, dans l'autrement. Et vous m'avez vu vous regarder. Un Dieu qui laisse les hommes et leur libre-arbitre. Et, seuls, vous avez changé la destinée. Contemplez votre magnificence !

— Putain, il me gonfle ! Je vais lui péter la tête à c' te salope !!

(Mario ! J'ai ta moyenne. Qu'est-ce que je fais ?)

Kader a trouvé. Mais Mario ne sait plus très bien ce qu'il doit faire. Sauver le monde ou accomplir la volonté d'un Dieu ?

Dernière modification par effixe ; 18/12/2011 à 11h24.
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  #27  
Vieux 18/12/2011, 11h31
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20.
Mario est comme un con. Aussi bloqué qu'une imprimante Mac branchée sur un PC. Il ne pense plus qu'à une chose : un taze. Non plus qu'il en ressente le besoin (il n'est plus chimique), mais juste qu'il voudrait bien que son esprit parte un peu en couille. Histoire de se détendre, quoi…

Kader comprend que Mario a zappé. Lina n'est pas compétente pour ce genre de décision et Jacques est… est Jacques. Il n'hésite pas longtemps. Il approche numériquement le nuage électronique de plusieurs milliards de kilomètres de diamètre qu'est devenu le Méta-Moteur quand il a réuni physiquement la somme des connaissances globales qui le composait. Dans le même temps, Kader s'interroge sur ce qui peut pousser un Dieu à vouloir se créer une forme matérielle. Pour lui, c'est la preuve définitive que le Méta-Moteur n'est pas un Dieu. Juste une entité informatique mégalomane qui veut ressembler à ses créateurs, puis les dépasser. Ce nuage n'est qu'informations. Il ne détruit rien, il n'est pas une menace. Il se contente d'interférer dans la transmission des données, comme la perception de la lumière ou le déplacement des radiations. Il cache simplement ce qu'il feint d'engloutir. Le Méta-Moteur les a bernés. Tout ce qu'il leur a montré dans l'espace était virtuel. Kader est super vénère.

Il s'immisce facilement dans les méandres électro-numériques du nuage d'informations. Il n'a aucun mal à se repérer : c'est là qu'il est né. Il apprend rapidement à utiliser la matière, il n'a qu'à suivre le modèle du Méta-Moteur. Et là, il lâche sa bombe mathématique. Une nouvelle fois une onde électronique s'évade du nuage et fonce vers la Terre. Vers où elle est censée se trouver en tout cas. Une seule chose inquiète Kader. Pourquoi le Méta-Moteur n'a rien fait pour l'empêcher d'accomplir cette ultime tentative de sauvetage ?

Le libre-arbitre, Hérault. Le libre-arbitre…

Taré.

Espèce

De

Taré



Bon.

Ben… Rien ne se passe. L'onde électronique n'a pas touché sa cible. Forcément, la Terre n'est pas maintenant. Kader calcule les chances qu'ont les particules de sa formule mathématique d'atteindre en nombre suffisant les particules terrestres sur leurs mêmes orbitales. Le résultat est de 10 puissance 457 pour un. C'est plutôt mince. Il aurait dû le savoir avant, mais bon… Dans le feu de l'action…

Libre-arbitre. Mon cul ! Le Méta-Moteur savait pertinemment qu'il était impossible que Kader y arrive. Il doit bien se marrer, cet enfoiré. Non. Même pas. Il en est incapable. Il se contente d'être là, de foutre la merde et de nous "sauver", uniquement pour qu'on puisse assister à sa victoire. Et bien sans moi. Kader, dégoûté, se met en veille. Salut l'Artiste ! On t'aimait bien…

Mario, Lina et Jacques sont absents. Complètement anéantis parce qui s'est déroulé sous leurs yeux.

Il n'y a rien à faire.

Rien.

Mario a fait disparaître la Terre. Point.

Bravo Mario.

Lina le regarde. Ce mec a réussi là où les plus grands dictateurs, les plus grands criminels ont échoué. Il a tué tout le monde. Anéanti l'Humanité. Finalement, elle l'aime bien. Elle s'approche de lui et le prend dans ses bras. Mario relève doucement la tête. Il n'y a pas de larmes dans ses yeux. Juste une profonde incompréhension. Une hébétude qui disparaît peu à peu sous la bouche de Lina. Un long baiser, d'une douceur incroyable pour une femme de cette trempe. Mario réagit enfin et l'enserre de ses bras. Il lui rend son baiser et l'avenir s'ouvre enfin. Après tout, ils sont techniquement encore vivants, dans un lieu où tout est possible. Un lieu qui leur obéit, dans lequel les limites sont hors de portée. Sans doute arriveront-ils à créer quelque chose ici. Un cocon, un nid. Ils feront ce qu'ils veulent, en fait, puisqu'ils sont des Dieux à l'intérieur d'un Dieu.

Juste une chose encore, pour que leur bonheur soit parfait.

— Méta-Moteur ?

Oui

— Maintenant que tu as gagné, et que nous l'avons effectivement constaté, tu peux nous rendre un service ?

Lequel ?

— Vire ce type d'ici.


Et Jacques disparaît.




fin
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Vieux 19/12/2011, 08h01
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je ne ferais aucune critique sur la fin parce que j'ai le même problème
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