Disques préférés de 2009 et 2010

[HiPs!]

Allez, j'ai trouvé quelques minutes à consacrer à mon top.
Je vous préviens, je triche encore plus que Mr Gumby dans mon genre, c'est un scandale.
(ah et c'est quand vous voulez messieurs les modos pour changer le titre du thread en "Disques préférés de 2009-2010". Et merci bien)

J'abats mes cartes:

Gil Scott-Heron «I’m New Here»: revenu de tout, et dans son cas ce n’est pas une formule en l’air. Son premier album après 13 ans d’absence et quelques années de tôle. Je ne sais pas si on peut encore appeler ça des protest-songs. En tout cas, des putains de songs. Dommage qu’il y en ait si peu et que l’album soit si court. A surveiller: fin février la sortie d’un remix par Jamie de XX. Deux morceaux en écoute ici:http://www.werenewhere.com/

Two Door Cinema Club «Tourist History»: le disque de l’année pour mouiller son tee-shirt en buvant plein de red bull. Ce que le deuxième album de Foals aurait du être. Ou le nouveau Klaxons. Ou le nouveau MGMT. Tous trois très décevants à mon sens. En tout cas indignes de l’attente que j’en avais. Heureusement que le club du cinéma à double porte (sic) était là pour épancher ma soif de musique hédoniste et décomplexée

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The Soft Pack/ Cloud Nothings «Turning On» / Wavves «King of the beach»: mon trio de jeunes foufous. The Soft Pack, Mr Gumby en a très bien parlé. Cloud Nothings ne réussit pas tout ce qu’il entreprend mais contient ma slacker song de l’année Hey Cool Kid. En ce qui concerne Wavves, c’est assez stupéfiant la manière dont le leader Nathan Williams a amélioré sa formule noisy en la mâtinant d’éléments pop de la plus belle eau. Son sens mélodique, déjà suffisamment balaise pour parvenir à s’élever au dessus des couches de guitares crades de son premier album Wavvves (oui, avec 3 «v», suivez un peu), en sort encore plus grandi et magnifié. Le meilleur élève de cette bande de ptits durs.

The National «High Violet Expanded version»: s’ils n’avaient pas sorti une version Expanded de leur dernier album en fin d’année, une place dans mon top aurait pu leur échapper. Seulement voilà, en s’amendant en partie et en proposant ici une autre version de Terrible Love moins fade et plus conforme à sa flamboyance live, en nous offrant un inédit wake up your saint vraiment bath, ils emportent le morcif.

Four Tet «There is love in you» / Brian Eno «Small Craft on a milk Sea». Un petit jeune toujours aussi passionnant dans ses propositions électro-ludico-mélodique. Un vieux de la vieille qui ne l’est pas moins et qui s’amuse à tracer des ponts entre la musique d’ascenseur et le krautrock.

Agnes Obel «Philarmonics»/ Emily Jane White «Ode to sentience» / Anna Calvi
N’est-elle pas tentante, sainte agnes avec son air revêche de jeune fille sage élevée au couvent des orphelines et son polo immonde en acrylique qui nous donne envie de lui passer par dessus tête avant de la prendre sauvagement sur son piano à q...pardon, je ne sais pas ce qui m’a pris. En tout cas, un très bel album, des comptines ravissantes. Un peu froides de prime abord. Mais, accordez leur quelques écoutes pour que la température monte.
Pour Emily Jane White, il parait que c’est son troisième album. Je ne savais pas. Totalement passé à côté j’étais. Peut-être souffre-t-elle du syndrome des filles pas suffisamment sexy pour qu’on s’intéresse à elle. C’est un tort. Car derrière des chansons que l’on pourrait juger de prime abord aussi passe-partout que son auteur se cachent de vrais bijoux mélodiques, complexes et riches de mille facettes. J’épuise celui ci et je me jette sur les deux précédents.
Et pour Anna Calvi, ok, là, c’est vraiment de la sale triche qui pue, puisque l’album est sorti voilà quelques jours seulement. Mais, d’une part, je l’attendais avec impatience après avoir découvert quelques morceaux l’année dernière donc bon ça compte un peu quand même. D’autre part, c’est ce que j’écoute en boucle depuis 3 jours. Enfin, il y a de fortes chances que sa date de sortie le pénalise et que je l’oublie dans mon top 2011. La BO idéale pour un David Lynch d’une terre parallèle qui s’appellerait Red Velvet.

Clinic «Bubblegum» /liars «Sisterworld»: Deux groupes de doux-dingues qui se débattent dans la même camisole. Les Liars sont cliniquement malades mais se comportent comme s’ils prenaient des médicaments contre leur Tourette. Et je soupçonne les Clinic d’être de sales menteurs et de cacher leur jeu en nous faisant croire qu’ils sont vraiment sortis de leur garage pour jouer dans les champs avec des guitares en bois. Deux groupes qui se renouvellent à la faveur de deux albums assez différents de leur discographie habituelle et pourtant pas loin d’être leurs meilleurs. Peut-être une petite préférence pour Clinic mais c’est mon côté champêtre.

On en apprend tous les jours. Je me pensais définitivement perdu pour le funk. Je fouillais simplement dans la mauvaise strate géologique. Merci à toi ô ami qui m’aura exhumé en cette année 2010 ces quelques fossiles magnifiques issus des seventies. Impossible de retenir un artiste en particulier, la plupart faisaient un 45 et par ici la sortie, retourne servir des mousses ou goudronner la route. Difficile également de distinguer un album en particulier. Il faut vraiment fouiller et, après tout, ça fait partie du plaisir de l’archéologie musicale que d’exhumer tout seul ces trésors d’un autre temps, non? Disons, puisque je vous vois tirer la langue, que les trois compils du DJ anglais Keb Darge Legendary Deep Funk constituent d’excellents terrains de fouille pour débutants. Mais après, démerden zi sich.

Gonjasufi: je ne vais pas en faire des tartines sur ce gourou de génie, j’ai déjà bien donné l’année dernière. Il suffit. Ha ha. NB: abstenez-vous en revanche d’investir dans le très moche et très opportuniste disque de remix sorti par warp «The Caliphs Tea Party»

Mulatu Astatke «Ethiopiques, vol.4»: c’est devenu un rituel. Chaque année, je fais l’acquisition d’au moins deux disques de la collection Ethiopiques. Je connaissais déjà Mulatu Astatke au travers de quelques morceaux disséminés sur d’autres albums de la collection. Mais, sur la longueur d’un LP, ce musicien éthiopien des 70’s, au confluent du jazz, du funk et du rock, se révèle tout bonnement extraordinaire. Une collection d’instrumentaux à tomber par terre et qui vous donnent le sentiment très fort d’être de nature à pouvoir vous accompagner pour le temps qu'il vous reste sur cette Terre.

[john_constantine]

Wouhou je connais le number 1 de Hips!, j'ai même l'album et je l'adore !

Bon en tout cas là, je vais pouvoir écouter plein de jolies choses avec mes deux héros musicaux et leurs tops !

[john_constantine]

C'est normal que je n'arrive pas à trouver le disque de Balaclavas sur l'amazone msieur Gumbyby ?

[Ivan Rebroff]

Y a-t-il un modo dans la salle pour ajouter une année de plus au titre ou allons-nous continuer à prêcher dans le désert?

Quelques instants de musique en 2010, mais loin d'être un classement, votre serviteur étant bien trop versatile pour conserver une hiérarchie auriculaire.

Caribou - Swim: Dan Snaith nous dit qu'il a tenté de faire de la dance music liquide. Et il y est arrivé plus que bien, le bougre. Envoûtant de profondeur et d'intimité.



Sleigh Bells - Treats: un album pop méchant, sale, fiévreux, excitant. Du plaisir pour vos oreilles, qui vous remercieront en saignant de bonheur.



Robyn - Body Talk: l'éminence de l'Europop livre avec cette version finale du projet narcissique Body Talk une suite de hits ridiculement dansants, mettant en garde contre l'amour alors qu'on ne cesse de tomber en pâmoison devant l'interprète suédoise.



Kanye West - My Beautiful Dark Twisted Fantasy: laborieux, monomaniaque, complexe, un album à l'image de son interprète et de son année très orageuse et très publique.



Prince of Assyria - Missing Note: Ninos Dankha, né à Bagdad, élevé en Suède, chante le spleen nordique, le déchirement de l'exil, la violence avec sa chaude voix de baladin d'où exsude une palpable émotion.



Sitra Ahra - Therion: groupe de métal symphonique suédois, Therion revient en 2010 avec cette pépite d'opéra métal, portée par les canons des chœurs des deux sexes et le souffle dantesque qui s'insinue dans certains titres.

[HiPs!]

Un commentaire: il est gouteux votre top Mr Gumby. Décalé, en dehors des sentis rebattus. Ca fait du bien. Sinon, les garçons, je n'arrive pas trop à comprendre votre engouement pour Caribou. Le premier morceau Odessa est très bien, un petit côté Röyksopp pas dégueu. Mais le reste, ça sonne un peu eurodance non?

Comme je ne poste pas que pour me plaindre, à part de la porosité de mon pauvre cortex, j'ai oublié un figurant dans mon top. Honte à moi, parce que c'est peut-être bien le disque pop de l'année à mes oreilles. Celui d'une année où Grizzly Bear n'aura pas été là pour lui disputer la récompense. C'est Halcyon Digest de Deerhunter. Je vous mets un de mes titres favoris, Desire Lines.
Ah, et je lui donne un classement fellinien, un bon 8.5.

[Mr Gumby]

Merci pour la pommade et pour le top, Mr Hips. Il y a deux trois trucs qui me font de l'œil dans ta sélection.

	Citation:			Posté par john_constantine;
	C'est normal que je n'arrive pas à trouver le disque de Balaclavas sur l'amazone msieur Gumbyby ?

Tafait. C'est un disque qui se mérite.
Le mien, je l'ai eu par Insound mais faut pas être pressé.

[HiPs!]

Je vais investir dans Ventura, moi. Me tente bien ct'affaire. Mais bon pareil, c'est la proie et la tanière pour lui mettre la main dessus.

[Mr Gumby]

Le plus simple c'est que tu commandes direct chez African tape.
C'est pas cher et pas trop long (posté de Suisse).

[HiPs!]

J'ai vu oui. Mais je vais la jouer modern style. Ils font aussi du MP3.