La case mémorable

[Oromasès]

Ce Thread semble végéter un brin, alors je soumets à votre appréciation (et comme à l’accoutumée avec désinvolture) trois double cases de Kirby dont la dernière est pour ma part, mémorable …ment cocasse !

Si l’histoire qui les contient plutôt expéditive d’ailleurs (trame simplette, beaucoup de grandes cases et de Splashs du genre « vite torchées » comme ça arrivait de temps à autre au « King »), avait juste été là que pour amener le gag en question, ça m’étonnerait pas outre mesure.
Même en sous régime, “ Jolly ” Jack n’en délaissait pas pour autant sa couronne et pouvait injecter le cas échéant, certaines doses d’humour (pour ceux qui soutiennent le contraire).

Unité d’action, de lieu et de temps : troisième (et dernière) partie du dixième album des Fantastiques “ Maximus ”, été 1976.

1) Page 3 :
Gargarisé par sa bataille victorieuse remportée (au cours de l’épisode précédent) sur son Inhumaine famille - The Black Bolt’s Party - et ses alliés de circonstance - la bande à Richards - le putschiste notoire en perpétuel délire s’offre rien moins qu’un bain à l’antique avec l’assistance d’une phalange de courtisans pittoresques (qu’on avait jamais vus avant, du reste) : Un homme-arbre, un homme-lion, un homme-moins-lourd-que-l’air, un Centaure casqué …et une femme pas caractérisée (inspiration en panne ?).
Ceux-ci (pas fous !), appréhendent néanmoins leur imprévisible leader.

2) Treize pages plus loin :
Maximus en grand apparat comme il se doit, surplombe la plèbe de ses sujets à nature bigarrée (génétiquement parlant) mais pas trop favorable non plus au régime républicain (faut croire) quand l’intéressé s’auto proclame « Empereur éternel ».
Exultation et projets fous de conquêtes - assouvir l’Humanité, l’Univers etc. - qu’il est en passe de concrétiser par le déclenchement d’un Hypno-canon géant (et érectile, peut-être un lointain rapport avec les orgies légendaires de la Rome décadente …Rêvons, le CCA nous absout !).

3) Puis seulement cinq cases derrière :
Les légitimes opposants ont remporté (en deux temps, trois mouvements) la contre-attaque (inévitable) sur l’occupant tenace de leur branche généalogique la plus tordue (devinez de quel coté de la scie, il serait assis !), lequel ayant juste le temps d’assister à la destruction de son bel instrument (Gros négligeant, va ! Même pas pensé à le protéger du charme élémental de ta mignonne petite cousine), se voit déjà contraint de prendre illico presto une poudre d’escampette sans tambour ni trompette, c’est le moins qu’on puisse dire.
Remarquez malgré tous ces déboires, il faut savoir conserver son étiquette surtout vis-à-vis de sa troupe de partisans ...Par conséquent, pas question de ménager sa monture improvisée !

“ History recalls how great the fall can be ” …J’entendrai quelques mois plus tard sur les ondes, un (fameux) morceau de Pop-à-Emphase* qui pourrait bien servir de background sonore au principal protagoniste (autant qu'antagoniste sympathique) de ce péplum revisité.

Pour sa représentation suivante**, Kirby le fera cette fois jouer dans le registre « Napoléon à l’île d’Elbe ».

* Référence (& complete lyrics) ici : http://www.minilps.net/supertramp/even-in-quietest-moments-uicy-93611/inner-sleeve-back-17583#bigpic - Ce genre de musique alors toujours en grande odeur de Sainteté (O tempora ! o mores !) s’accordait au diapason des Comics du Silver Age (et Bronze Age débutant) que je pratiquais de concert même si durant ces mois héroïques, les agités intempestifs du Punk radical sont venus quelque peu troubler mon cher petit confort… Nostalgie insoupçonnée ressentie pour ma part, avec effet rétroactif.

** Bien que pour nous pauvres usagers désorientés de la vf , elle soit parue antérieurement chez Artima (Frankenstein N° 2 du 3ème trimestre 75).

[PSYCHO PIRATE]

Mille chevales !

[zaitchick]

Intéressant le peplum revisité.
(Et merci de ranimer le topic - je manque de temps en ce moment.)

[CYRIL]

Moi,ce qui me manque,c'est un scanner....sniff

Merci,Oro^^

C.

[zaitchick]

Paru en France dans Submariner n°9, éditions Arédit, 3e trimestre 1980, en back-up ("bouche-trou".)


Une pleine page d'accroche mensongère - en fait, destinée à détourner le lecteur de la chute finale.

Le "héros" de ce récit est un lâche : Kragg fuit le danger, abandonnant ses hommes lors d'un combat.


Il s'écrase sur une planète lointaine sur laquelle il va devoir se réadapter.


Très vite, Kragg constate que les hommes qui vivent sur cette planète en sont à un stade de développement comparable à notre Moyen-Âge. En surprenant une conversation, il est convaincu de revivre un épisode de l'histoire de la Terre qui annonce les grandes découvertes. Ce serait pour lui l'occasion de devenir un héros en s'appropriant la gloire des explorateurs et découvreurs de ce monde.


Kragg usurpe la place de celui qu'il pense être un futur Christophe Colomb, mais l'équipage refuse de suivre un capitaine inconnu dans un voyage hasardeux. Qu'importe, Kragg partira seul.

Ditko s'inspire des portulans, les cartes rudimentaires qui guidaient les caboteurs en indiquant sommairement la position des ports et les dangers relatifs à la navigation. Ces documents étaient illustrés de créatures fantastiques comme ce dragon qui n'apparaît pas dans l'histoire.

Hélas pour Kragg, le cosmos recèle des surprises et sa lâcheté comme son ambition seront punies.

Rarement le terme de chute n'aura aussi bien mérité son nom.

[PSYCHO PIRATE]

Du Ditko pre-Spiderman !

[CYRIL]

Pour être plus précis,c'est tiré de Namor 9! (Submariner etant le pocket en N/B!)
Je dis ça pour ne pas induire en erreur ceux qui voudraient se procurer cette petite perle^^

Sinon,effectivement,ces mini-récits sont un vrai bonheur^^très bonne pioche!

C.

[Oromasès]

Merci ZAIT ! Je la connaissais pas celle là.

C’est vrai qu’il était bien pratique ce fond quasi infini d’historiettes à chute pour boucher les « trous » (assez fluctuants, d’ailleurs) des publications Artima-Arédit. Déjà à l’époque des Comics Pocket et pas seulement pour les titres qui reprenaient du matériel de chez Marvel, DC ou Tower (Aventures Fiction, Étranges Aventures, Eclipso, Vengeur, L’Inattendu, Spectral etc.).

Y’en avait pas mal aussi à la fin de ceux qui adaptaient en BD les Romans du Fleuve Noir comme Hallucinations, Anticipation, Sidéral, Atomos que j’achetais en général (toujours en solde drastique néanmoins) davantage pour les « compléments à 162 pages » signés Kirby, Ditko, Don Heck (quelques très bons souvenirs) et parfois Gene Colan, que pour les « corps » des dits ouvrages.

Le problème c’est qu’au cours des années 80 à cause de ma trop vilaine manie à toujours vouloir gagner de la place en ne gardant que ce qui me plait vraiment, j’ai compilé tous ces Short Stories ensemble (en les détachant de leurs fascicules d’origine, la honte !) à l’intérieur de chemises en carton coupées à dimension.

Puis je ne sais pas ce qui s’est passé au juste, mais trois ou quatre ans plus tard quand j’ai eu envie de refeuilleter tout ça, plus moyen de les retrouver. Faut dire qu’entre temps, je m’étais mis en ménage et j’avais laissé une partie de ma collection chez mes parents et mon Papa (repose en paix ) qui raffolait lui aussi d’illustrés n’était pas du genre conservateur, c’était même un prêteur prodigue plutôt.

Ô Douce amertume.

[zaitchick]

Un Dikto qu'Oro ne connaissait pas ?!? 0_°
J'ignorais qu'un tel prodige fut possible !

Toujours dans Namor 9 (Arédit, 3e trimestre 1980), l'apparition de ce personnage :


Ou comment Marvel ne recule pas devant les concepts les plus saugrenus.
Un jeune pilote d'essai est intercepté lors d'un vol par les Skrulls.
Il se prénomme Chuck, comme Chuck Yeager, le premier homme à franchir le mur du son.
Nous sommes dans les années 50, au début de l'ère spatiale.
Le jeune astronaute s'échappe et écrase son appareil aux pieds de son frère cadet invalide, Hal.
L'explosion de l'engin le volatilise, laissant l'empreinte de sa silhouette sur les verres de lunettes de sa phratrie. Une silhouette rouge sur la lentille gauche et verte sur la lentille droite.
Lorsque Hal chausse ses lunettes, il sombre dans une transe et Chuck réapparaît avec des capacités physiques décuplées... et un costume bicolore rouge et vert !

Je me suis toujours demandé ce qui avait bien pu passer par la tête de Roy Thomas quand il a pondu ce concept...

[CYRIL]

C'est pas la reprise d'un perso du golden age?...je sais plus....
En tous cas,plus jeune,j'adorais ce perso^^

C.

[Oromasès]

	Citation:			Posté par zaitchick
	(...) Je me suis toujours demandé ce qui avait bien pu passer par la tête de Roy Thomas quand il a pondu ce concept...

Vu les thèmes évoqués (retour sur la période de son adolescence, absence/présence d’un frère…), y’a comme de l’autobiographie sous-jacente la dedans.
Peut-être qu’en ce temps là, Roy voyait son Psy plus souvent qu’à son tour (pour un Américain moyen, s’entend), ce qui ne serait guère surprenant quand on connaît un peu le Bonhomme (que j’aime beaucoup).

Et ce personnage que je connaissais pas (non plus ), il aura promené ses Étoffes (bicolores) de Héros longtemps chez Marvel (pas de parachute pour les braves !) ?

[Diablowagner]

En tout cas, il est revenu très récemment combattre les méchants Skrull dans le crossover Secret Invasion.

[Oromasès]

Tiens, Roy Thomas en passe de nostalgie a évoqué le « petit Dragon » et l’autre jour, j’ai parlé de Kirby pas tout à fait parfois à son Top-niveau.

Voila qui incite le mémorialiste en mal de scrupules à rendre justice (n’est-ce pas Docteur ?) au Maître tout en faisant resurgir en lui d’agréables stimuli (bien modestes au regard de l’offre actuelle).

Ceux d’un ado en goguette chaque dimanche matin car surtout en quête assidue de Comics Pocket et assimilés (I Went To The Market…), également abonné fidèle d’une salle obscurément populaire fréquentée souvent le dimanche après-midi (La Dernière Séance, on y pensait pas !).
Des films en provenance de Hong kong post-synchronisés avec soin* y passaient (et repassaient) encore même si à mi-chemin des tandems Scaramenga/Tric-Trac et Stromberg/Requin (pour les amateurs de jalons),la vague reculait déjà.
Le cas échéant, une digestion télévisuelle (Ah ! tut tut tut …) avec Petit-Scarabée-au-long-flûtiau faisait douce transition (Ô vertus du ralenti « artistique ») entre ces deux temps forts pour lesquels en guise d’échauffement, je me tapais quand même en tout 18 km à pinces. Les derniers souvent au pas de course d’ailleurs, vu qu’on voulait être rentré à 19 heures pétantes pour (entre autres) pas rater un générique au thème allégrement éléphantesque avec son mâle organe qui déclamait : « Quinn Martin présente ..! William Conrad** dans ..! Cannon ! » (J’avais une vie de dingue …).

Excitations alors d’ordre analogue donc, que la cinématique chorégraphiée (de septième dan) sur grand écran des Bruce Lee, Wang Yu ou autre David Chiang avec les incroyables séquences de pugilat mises en scène (via l’Art Neuf) par le Créateur reconnu de « la planche animée ».

Et c’est sans doute lorsqu’il reprend en main dans les sixties son Super Combattant « fétiche », qu’il se sera lâché au maximum.

Pour prêcher les convaincus que vous êtes, pas besoin de VO, ni de couleurs, ni de 3-D , quelques Eclipso(s) plus que trentenaires suffiront (y’a juste que le papier qui a vieilli).

Difficile de faire une démonstration pertinente en une ou deux cases, ce sera par conséquent d’« enchaînements mémorables » dont il sera davantage question ici (je prends un Joker ! ).

Le Champion élu mis à part, celui qui tape au N° 1 est peut-être un descendant (Ah, les belles bacchantes !) de l’Inspecteur Pujol - …ou plutôt son collègue Terrasson (vu la corpulence) -*** bien que le supposé rejeton ait préféré lui, bondir hors les limites du bon droit.

Le mercenaire donc - ici vacataire bientôt déçu d’une Hydre en cours de reconstitution (« Coupez un bras …etc. ») - se voit contraint pour ce(s) coup(s) là à jouer façon « Histoire sans Paroles » bien qu’en aval et en amont de ce trop bref intermède, le Roi de la Savate soit intarissable - il lui en faudrait bien plus pour ça ! - de ses sempiternelles gasconnades auto louangeuses.

Mais par sa galanterie naturelle envers la seule « Mam’zelle » de l’histoire (qu’on retrouvera tout à l’heure), il honorera néanmoins la réputation des Mangeurs de Grenouilles.

Le second challenger de Cap est l'opposé de Batroc car aussi bavard qu’une tombe et d’une toute autre trempe, brevetée …euh ? (…eux ?) « I.A.M. ».

Il est pas humain et ça se sent. OUCH !! Nettement plus exsudant semble-t-il, pour la peau et la pilosité soumises au contact des justaucorps taillés dans la bannière pailletée d’étoiles (ça existait les tissus microfibres en ce temps là ?).

Autre détail piquant, cette violence se déroule dans l’espace confiné du salon de coiffure favori (‘tention, les yeux !) du poteau Nick Fury mais je vous rassure déjà, le Vengeur au bouclier règlera avec force brio (trois cases plus loin) le compte définitif de l’assassin programmé aux Idées Avancées de Mécanique (et livré par camion-benne !).

Dans l’épisode juste derrière, troisième exploit fort apprécié en son temps.

Le justicier fleur bleu (blanc rouge du rivage opposé) n’hésite pas à mouiller encore plus son slip pour Sharon.****

Faut dire qu’elle a toujours le chic (Savoir Faire !) pour se mettre dans des situations embarrassantes (ou en bas rasantes):
Sa couverture dans le sous-marin amiral du sus cité organisme mal intentionné (inspiration...) où elle s’était infiltrée pendant que son insaisissable prétendant en décousait là-haut avec l’éphémère sparring-partner expédié par les occupants du dit bathyscaphe affublés de leur accoutrement caractéristique avec une poubelle de bureau renversée sur la tête (...expirez !) n’ayant pas fait long feu non plus, notre bon samaritain (presque) désintéressé se laisse attraper sans résistance avec l’équipement de plongée high-Tech gracieusement fourni par le Boss de la belle.*****

Mauvais choix ensuite ...pour ses ravisseurs trop imbus de leur propre maîtrise technologique qui en préliminaire de son exécution imminente (ben voyons) collent leur prise glorieuse (j’ai pris un Super Héros à écailles bleues …grand comme ça !) contre une plaque magnétique.
Sharon survient et sous prétexte de lui accorder l’ultime étreinte, s’approche suffisamment pour laisser agir le « survêtement anti-polaire spécial » qu’elle porte depuis le début de sa mission. Le bon gadget, au bon moment ! Ils sont devins au S.H.I.E.L.D. ou quoi ? (Bof, allez …à mettre au crédit de leur section P.E.S.).

La suite : no comment ! Lisons juste l’unique commentaire de Captain America qui en rajoute une couche sur ses capacités …à moins qu’il dise ça juste que pour mieux emballer la petite Madame.

Ah ! Qu’est-ce qu’elles nous auront pas fait faire !

* Un exemple ? : « … Chiens de Japonais …Espèces de mal jaunis ! » (salle archi bondée qui ) dans « La Main de Fer ».

** Ou « Quand les mecs de 110 kg disent certaines choses, ceux de 60 les écoutent » ( avec ta permission, ZAIT)… même David « Hutch-en-devenir » Soul en fit les frais ! (If I remember).

*** Il a d’ailleurs monté sa propre Brigade.

**** Mais non, pas celle que vous croyez, petits polissons ! C’est pour Miss Carter, sa copine agent du M.I.E.S.L. (cf. les Mystères de Lille-Est) qu’il s’agite, bien sûr !

***** Comme la splash (Plouff !!) d’intro de l’épisode justifiant à elle seule l’investissement (sans lendemain) du matos.

[Baboussa]

Très jolie encrage de larry mahlsteat sur steve lightle , avec une colorisation de l'un des meilleurs des années 80 carl gafford .

Légion des super héros 10 (05/1985)

[zaitchick]

	Citation:			Posté par Oromases
	notre bon samaritain (presque) désintéressé se laisse attraper sans résistance avec l’équipement de plongée high-Tech gracieusement fourni par le Boss de la belle.

La splash (!) page représentant Cap avec l'équipement de plongée du Shield est aussi une belle case mémorable.

Merci pour cette évocation de nos lointaines 70's Oro.
(Cannon ! Vraiment un détective atypique.)

Bon choix Baboussa.
C'est une belle case.