La nuit du 12 de Dominik Moll est une petite tuerie de polar. Enfin, “polar“... Dès le carton d’ouverture, il est indiqué que le film est basé sur un fait divers qui n’a jamais été résolu. Donc, on sait d’emblée où on met les pieds: suivre des flics dans une enquête qu’ils ne résoudront pas...
Ça n’en reste pas moins passionnant de suivre ces deux policiers paumés (Bastien Bouillon et Bouli Lanners, tous deux excellents) évoluer dans un monde qui n’est plus le leur, qui appartient à des jeunes ayant des codes de vie différents. Mais avec toujours cette même constante de haine des femmes. Le film est ouvertement féministe. Ce n’est pas forcément d’une finesse incroyable (peut-être aurait-il fallu qu’une femme apporte sa touche à un film écrit par deux hommes-le réalisateur et un ancien flic). Mais il est d’une retenue et d’une sincérité particulièrement touchantes. Et, des quelques autres Dominik Moll que j’ai vu, c’est clairement moins froid, moins cérébral que ce qu’il fit par le passé. En revanche, la réalisation, le choix des cadres, des ambiances lumineuses sont, comme d’habitude chez lui, tirées au cordeau.
Je regrette de ne pas l’avoir vu au cinoche.
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