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Sing "Yesterday" for me, 12 ans de publication VF!
Avec la parution mercredi 17 février 2016 du onzième et dernier tome de ce manga de Toume Kei, c’est la fin d’une longue aventure dont on ne pensait pas voir le bout un jour !
Il faut dire que le tome 1 est quand même paru en VF en septembre 2003, cela nous fait plus de 12 ans de publication. Pire, au Japon, le manga a débuté en décembre 1997 et s’est achevé en juin 2015…Plus de 17 ans de publication, excusez du peu ! Cette situation assez ubuesque est due à la fois au rythme de travail relativement lent de Toume et au fait qu’elle a souvent publié plusieurs séries en même temps (on peut penser aux très bon Mystères de Taisho ou au plus ancien Les lamentations de l’agneau qui a quelques thèmes communs avec Sing "Yesterday"…). Pour les gens qui, comme moi, suivent le manga depuis la parution du premier tome, la fin de cette série fait un pincement au cœur. C’est un manga qui me tient très à cœur car j’ai vu évoluer ses personnages en entrant moi-même dans la vie active et la lenteur de la publication ne me les as rendus que plus attachants, ayant grandi en les « côtoyant ». L’absence de rebondissements mélodramatiques ou d’actions d’éclat amplifiait ce sentiment que l’histoire se passait à Tokyo mais qu’elle avait une portée universelle. Sing "Yesterday" for me ne fait pas allusion à la célèbre chanson des Beatles mais au titre éponyme bien plus confidentiel du groupe nippon RC succession : Nous suivons Rikuo, un étudiant fraichement émoulu de la fac, qui vivote de petits boulots et se cherche. Débutant un nouveau travail dans un convini, il voit débarquer un jour Haru, une jeune femme positive et pleine d’énergie, toujours accompagnée d’un corbeau. Plus jeune et pleine de mystère, elle semble en savoir beaucoup sur lui et fait tout pour lui faire comprendre qu’elle est amoureuse de lui. Rikuo retrouve peu après Shinako, son amour de fac perdue de vue. Il aimerait bien la séduire mais celle-ci, devenue prof, est hantée par le souvenir de son amant, mort de maladie. Devenue mélancolique, elle se laisse elle aussi couler peu à peu et ne le voit que comme un ami, incapable de répondre à ses attentes. Pour corser le tout, Rou, le jeune frère du défunt compagnon de Shinako a grandi et est bien décidé à mettre le grappin sur celle qui le voit encore comme un enfant. Dois-je ajouter que Haru a un succès fou auprès de la gent masculine et que Rikuo n’aime pas voir trainer ses représentants autour d’elle ? Mais comment allons-nous nous en tirer avec tous ces personnages qui ne sont jamais amoureux de la « bonne » personne ? Difficile d’évoquer ce manga sans parler de son rythme et de son style narratif particulier : chaque chapitre est appelé « scène » comme au théâtre, ce qui correspond bien à notre expression de « théâtre de la vie » ou encore de « comédie des sentiments ». Nos personnages se côtoient, se parlent mais sans se comprendre. Rikuo et Shinako réfléchissent à leur avenir mais hésitent sans cesse à s’engager, ayant peur de faire le mauvais choix. Au contraire Haru et Rou déploient des trésors de patience et d’énergie pour se faire aimer mais le seul résultat de leurs efforts est un mur d’obstination ou d’incompréhension… Toume excelle à dépeindre la ville qui les entoure et à la rendre authentique. Son trait qui rappelle un peu le fusain est caractéristique de ce qui fait son style visuel unique. Le café de la belle patronne d’Haru, le parc dans lequel Rikuo la prend en photo, la fac de Shinako…Tout est remarquable de détails et de réalisme. L’auteure est également très forte pour décrire les hésitations de ses personnages, qui ne sont jamais unidimensionnels. En cela, ils parleront au plus grand nombre, traduisant des insécurités et des réflexions à la vois variées et crédibles. Personnellement, je ne connais pas d’autre manga mettant aussi bien en scène des gens qui courent avec autant d’assiduité et de manque de succès que celui-ci. Rares également sont ceux qui montrent aussi bien le poids que fait peser la vie quotidienne et ses besoins sur les rêves et aspirations de ses personnages. Le cas de Shinako, piégée dans le souvenir de son compagnon qui l’empêche d’avancer est particulièrement symptomatique : elle est l’une des plus lentes à évoluer dans le manga et n’attendez pas qu’elle soit miraculeusement guérie de sa mélancolie : personnage très lent, elle progresse avec une infinie précaution, que ce soit en ce qui concerne son deuil ou ses sentiments. Tout le contraire de la trop franche Haru, qui est pourtant loin d’être insensible. Rikuo, notre taciturne protagoniste qui a bien du mal à se faire comprendre avec le flegme qui le caractérise, se met tout seul des barrières dans la tête et avance par coups de cœur. C’est ainsi qu’il reprendra peu à peu la photographie, sa seule passion, presque malgré lui. Son incapacité à mettre de l’ordre dans ses sentiments est également très loin de la timidité qui caractérise les protagonistes de nombre de mangas romantiques. Lui est juste taciturne et trop compliqué à suivre, y compris pour lui-même ! Mais c’est surtout le personnage lumineux de Haru qui reste en tête. Toujours positive et pleine de bonnes intentions, elle bénéficie du panel d’expressions le plus varié de la série et son design particulier comme ses minauderies la rendent immédiatement attachante, étant l’une des seules à ne pas se casser la tête sans fin, malgré la difficulté qu’elle a à communiquer avec Rikuo. Sing "Yesterday" for me est clairement un manga qui ne plaira pas aux plus impatients, ses personnages se laissant souvent porter par le vent ou se perdant dans leurs rêveries. Les discussions y sont nombreuses et parlent souvent de choses anodines et ne faisant pas avancer l’intrigue. Et pourtant, c’est ce qui fait le caractère unique de ce seinen de haute volée, une tranche de vie amoureuse parmi les plus réalistes qui soient. Le 11ème imposant et dernier tome, qui fait près de 300 pages, nous offre une fin certes classique mais qui ne souffre d’aucun écart pour ce qui concerne le respect du caractère des personnages. Une fin « not with a bang but a whimper » qui leur convient absolument parfaitement. Chacun d’entre eux agit fidèlement à son caractère et il n’y a pas que des heureux… Et maintenant, je vais pouvoir relire depuis le début ce manga d’où émane un puissant parfum de nostalgie en me replongeant dans mes premiers volumes au papier jauni, au temps où Akata n’était pas un éditeur mais une collection de Delcourt… Histoire : 14/20 Une histoire simple et universelle Dialogues : 17/20 Parmi les plus réalistes et réussis que j'ai pu lire dans un manga Personnages : 18/20 Tous attachants et je vous raconte pas quand on les côtoie depuis 12 ans! Dessins : 17/20 Le trait de Toume fait un peu penser à celui de Samura et son habitant de l'infini Fun : 16/20 Relatif mais si vous aimez les histoires d'amour difficiles, vous allez être bottés Note finale: 18/20 Une grande série atypique Le vrai titre de la série : Sing "Yesterday" for me, un titre parfaitement bien choisi! Si vous aimez : les amours douces amères, les mangas réalistes, le calme Taux de moe : 0% De beaux personnages mais pas une once de moe ou de sexy Taux de harem : 40% Plusieurs triangles amoureux entrecroisés
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"Whatever knows fear burns at the man-thing's touch!" Chroniques VO 01/02/20 : Deadpool the end, la fin des New Defenders, Tarot 2, Epic collection X-cutionner's song, ravencroft 1, Doc Strange et Cap Marvel the end, Cap 18 |
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Je crois que j'ai dû m'arrêter au 5 ou au 6 à l'époque de leur parution, mais j'aimais vraiment beaucoup ce manga et son atmosphère.
Et puis, je suis très fan des dessins de Kei Toume. La parution du dernier volume me donne bien envie de m'y relancer.
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"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère." Denis Johnson - Arbre de fumée Dernière modification par Zen arcade ; 18/02/2016 à 20h16. |
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Tes chroniques m'ont donné envie de m'y mettre mais incapable à l'époque de mettre la main dessus en boutique.
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Je ne sais pas il est encore régulièrement édité. Les premiers tomes sont si vieux. Il me semble que le site de Delcourt indique la date du 01/01/2009 pour la réédition la plus récente.
Il parait que Toume voulait s'arrêter à la fin du volume 3, qui offrait une conclusion possible mais qu'elle a continué, poussée par ses fans. Bien lui en a pris. J'ai tout ce qu'elle fait en VF. Je l'ai découverte via le tome 1 de "Sing Yesterday"
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"Whatever knows fear burns at the man-thing's touch!" Chroniques VO 01/02/20 : Deadpool the end, la fin des New Defenders, Tarot 2, Epic collection X-cutionner's song, ravencroft 1, Doc Strange et Cap Marvel the end, Cap 18 |
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Tu as aussi les Kurogane sortis partiellement chez Glénat?
J'ai longtemps espéré la reprise de la série mais rien n'est jamais venu. Pour Sing Yesterday for me, tous les tomes sont disponibles sur Amazon.
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"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère." Denis Johnson - Arbre de fumée |
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j'ai préféré orienter mes recherches sur des boutiques moins virtuelles mais il semble que je n'aurais pas le choix...
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Si tous les volumes sont disponibles sur Amazon, ils le sont également n'importe où ailleurs (de stock ou sur commande).
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"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère." Denis Johnson - Arbre de fumée |
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Oui, Arrow, tu peux commander à n'importe quel bon libraire les volumes si ils sont disponibles et récemment édités.
Zen, effectivement seuls ces deux tomes ne sont pas dans ma bibli mais je les ai lus à l'époque. Ils font partie de cette collection pleine de titres jamais conclus qui avait dû faire un flop à l'époque. Tant qu'on y'est, un petit film monté et dessiné par Ilya Kuvshinov, un des plus grands fans du manga, à l'occasion de la sortie du volume 11 japonais l'année dernière :
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"Whatever knows fear burns at the man-thing's touch!" Chroniques VO 01/02/20 : Deadpool the end, la fin des New Defenders, Tarot 2, Epic collection X-cutionner's song, ravencroft 1, Doc Strange et Cap Marvel the end, Cap 18 |
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