Joss Whedon?s Fray

[Niglo]

Joss Whedon’s Fray
(Dark Horse Comics)


Parue entre 2001 et 2002, la mini-série Fray est désormais disponible en TPB. Fray, ce sont les débuts en tant que scénariste de comics de Joss Whedon, le créateur de Buffy & Co.

Que Whedon soit fan de comics n’a rien de surprenant. Buffy the Vampire Slayer est une série nourrie aux comics super-héroïques, et peut-être bien la plus convaincante transposition de ce type de récits sur pellicule. Dans l’introduction à ce volume, Whedon confirme si besoin est son amour pour les comics.

Fray est plus ou moins un spin-off de Buffy. Nous sommes bien dans le même univers, mais l’action se situe plusieurs siècles dans le futur. Un futur plutôt caricatural, à base de décors urbains en ruine, de mutants victimes des radiations et de voitures volantes. Rien d’original, mais là n’est pas le propos de Whedon.

Melaka Fray est une jeune voleuse particulièrement douée, qui va voir sa vie basculer le jour où Urkonn, un démon, vient à sa rencontre et lui révèle sa véritable nature : elle est une Tueuse (‘Slayer’ en vo), la première apparue depuis des siècles, depuis le XXIème plus précisément, date à laquelle la dernière Tueuse a expulsé hors de cette dimension démons et magie. Aujourd’hui, les démons s’apprêtent à revenir sur Terre, et les vampires sont de plus en plus nombreux à roder dans les rues.

Comme c’est à peu près toujours le cas avec Whedon, l’intrigue de base est des plus simples, mais elle va gagner en densité au fur et à mesure que l’on découvre de nouveaux personnages, ainsi que leur rôle dans cette histoire. On découvre donc au fil des pages l’univers dans lequel vit Melaka Fray, ses amis, ses ennemis, et sa famille, dont l’importance va rapidement se révéler capitale. Melaka a une sœur, agent des forces de police, qui ne voit évidemment pas d’un bon œil les activités illégales auxquelles elle se livre. Elle avait également un frère, disparu dans des circonstances dramatiques, et dont l’ombre va se faire de plus en plus palpable.

Joss Whedon fait preuve d’une efficacité redoutable dans le développement de son intrigue. Il parvient très rapidement à susciter la curiosité du lecteur, et ne relâchera pas la pression avant la dernière page. Aucun temps mort, les scènes d’action et les moments plus calmes s’enchaînent parfaitement, et Whedon a le chic pour faire intervenir ses héros juste un poil trop tard pour éviter le pire.

Aux crayons, Karl Moline est au diapason. Son trait est des plus agréables, m’évoquant celui de Rick Mays, d’apparence simple mais très expressif. Et surtout, il a parfaitement su saisir l’archétype de l’héroïne Whedonienne. Sans mensurations hors-normes, poses suggestives ni tenues provocantes, Fray est, à l’instar de Buffy ou Faith, naturellement sexy. Le personnage possède une beauté et une grâce qui font souvent défaut aux héroïnes de comics depuis quelques années.

Au final, Fray n’est évidemment pas le comic-book le plus novateur de la décennie, mais dans le genre, c’est une lecture des plus jouissives. Ne reste plus qu’à espérer en voir une suite un jour.

[john_constantine]

c'était pas dans ce comics où l'héroine avait un sèche cheveux comme arme ?

[Niglo]

Sisi.

[Kal_El]

Ca a été publié quand pour la premiére fois ? (parce que là elle tient la superarme de la fin de la derniére saison donc ca voudrait dire que whedon avait en tête le final de buffy depuis un moment...

[Guillemard]

c'est sorti en 2000, je crois.

[Niglo]

Le #1 date de juin 2001.

L'arme dont tu parles (je n'ai pas encore vu la saison 7 de Buffy, mais je suppose que tu ne parles pas du sèche-cheveux...) apparaît dans le #6, sorti début 2002. Donc si je ne me trompe Buffy était encore dans sa sixième saison.