Dernières lectures BD Franco-Belge

[FredGri]

Décidément en ce moment c'est lecture à tout va !!! Peut-être que je veux exorciser ma non présence à Angoulême ))
Je viens de terminer le dernier Blutch que finalement j'ai beaucoup aimé, Lune l'envers. Certes c'est assez obscure pour commencer. On a du mal à d'une part trouver ses repères, à intégrer toutes les infos, d'autant que Blutch trouble vite le propos en jouant avec les allers et venus dans le temps, mais dès que l'on commence à mieux appréhender ou on se trouve, certains éléments prennent du sens, donnant du relief à ce qu'on a lu auparavant ! C'est intéressant même si je suis sur de ne pas avoir tout decrypté quand même. Néanmoins, en refermant l'album j'en suis ressorti assez satisfait, il faut dire qu'on a droit à du beau Blutch, un style que j'adore (bon, je suis plus fan de son style plus gras, mais qu'importe !) et les atmosphères sont vraiment très belles !
Je comprends que beaucoup puissent se sentir déstabilisés par cet album, par son aspect nébuleux, toutefois, il mérite d'aller jusqu'au bout !

La je viens de commencer le magnifique deuxième volume de Adrastée de Mathieu Bablet. je n'en suis qu'au début mais déjà j'adore ce rythme très lent, contemplatif qui prend le temps de se dérouler, servi par des pages absolument sublimes. C'est vrai que ça a pour effet direct que l'on se détache assez facilement du récit, pris dans une sorte de torpeur envahissante. Toutefois, que c'est bon aussi de s'abstraire de cette notion du rythme, du récit dynamique, informatif à tout prix... Bablet mise sur les atmosphères avant tout, sur une sorte de glissement général presque hypnotique et c'est vraiment fascinant, même si en contre partie on peut avoir faussement l'impression qu'il ne se passe pas grand chose, mais l'essentiel n'est clairement pas sur ce plan de toute façon !
En tout cas, ça y est, je suis complètement accro au travail de ce gars !

[Hob]

J'ai lu aussi Adrastée et j'aime bien même si je ne sais pas pourquoi y a toujours un truc qui ne me convainc pas totalement dans les récits de Bablet.
Je ne sais pas quoi exactement, peut être dans le rythme ou le fait qu'il pousse pas totalement les bonnes idées qu'il a, en tout cas pour moi ça ne décolle jamais réellement.
Et c'est dommage car y a clairement un gros potentiel chez cet auteur.

Ceci dit, j'ai préféré Adrastée à la belle mort donc déjà , y a une évolution

[FredGri]

Je suis assez d'accord sur le côté "ne va pas assez loin dans ses idées" de toute façon, ne serait-ce que sur l'aspect mythologique, sur les dieux, le bestiaire etc. Malgré tout, c'est intéressant aussi de ne garder tout ça que pour le background, histoire de juste se concentrer sur l'immortel. Certes le traitement graphique est tellement somptueux qu'on aimerait bien voir Bablet développer davantage cet aspect mythologique, c'est un peu frustrant mais en parallèle tout est au service de son idée, de son ambiance et c'est pas mal comme ça en fin de compte ! La fin m'a fait penser a une superbe histoire de Winsor Smith dans Epic Illustrated d'ailleurs !

[Fletcher Arrowsmith]

	Citation:			Posté par FredGri
	Je viens de dévorer les deux tomes de Lulu femme nue de Davodeau ! Ca commence sans qu'on ne sache vraiment ou l'histoire va nous mener. Lulu est une femme en mal de redéfinition, elle ressent le besoin d'une rupture, mais une rupture avec elle même. Elle sait qu'elle reviendra, mais auparavant elle a une expérience à vivre ! Je ne sais pas si c'est la période, si c'est l'âge ou je ne sais quoi d'autre, toujours est-il qu'en ce moment je suis particulièrement réceptif à la digression, au récits qui n'en sont pas, aux scénarios qui sortent des sentiers battus. Et cette "Lulu, femme nue" entre complètement dans cette définition. C'est extrêmement subtile, avec ce qu'il faut d'éléments qui ne nourrissent pas directement le récit, de petites errances et le sentiment que Davodeau nous entraîne dans une expérience de vie, fine et modeste. Et contrairement à ce qu'on pourrait imaginer c'est passionnant d'un bout à l'autre. Notamment au travers du deuxième volume qui est incroyablement bien construit ! Un très grand moment de BD ! Je craquerais bien pour l'Intégrale qui sort en janvier tiens !

Je n'ai pas accroché. je ne suis pas du tout rentré dedans. Je dois manquer d'imagination car mis à part la fuite initiale de Lulu que j'ai très bien comprise la suite m'a paru trop rocambolesque pour être crédible. De même la narration en flashback faite de façon à remonter le fil de l'histoire m'a ennuyée rapidement. Malgré tout cela je vois bien les qualités et la force du récit de Davodeau qui touche avec des petits rien.

A relire assurément ...une autre fois...un autre jour.

[Fletcher Arrowsmith]

	Citation:			Posté par Magda
	Je m'appelle Barbara, Barbie pour mes anciens collègues.J'ai été flic et je pensais n'avoir conservé de cette période que mon surnom,mais le cadavre de Jill me renvoie à mon passé. Jill Savil était un top modèle,elle a défilé sur tout ce que la planète compte de podiums, Jill est aussi mon ex et n'est pas morte devant mon frigo par hasard.Je dois avoir des dizaines de gars derrière les barreaux qui rêvent de se venger, mais aucun d'assez burné pour monter un gâteau dont l'ingrédient principal vaut des millions. Dans mes veines tome 1 L'histoire part d'une base typique du polar, un personnage ce réveil, trouve un cadavre d'une personne qu'il croit connaitre et se doit d'enquêter lui-même car en laissant les autres chercher à sa place, il n'a aucune chance de s'en sortir. Pour autant l'histoire est très bien, ça va à 100 à l'heure et en même temps le scénariste arrive à se poser et à nous présenter le passé du personnage, vital celui-ci pour comprendre qui était en partie l'autre personnage qui se trouve dans son appartement. J'avoue ce qui m'a motivé à la lecture, c'était le fait que l'héroïne soit homosexuelle vu que celles ci ne sont pas assez présente à mon goût dans les comics ou dans la bande dessinée (je ne parle pas des mangas) et j'ai bien aimé le traitement du couple tout en n'aimant pas certains points. La chose que je n'ai pas aimée c'est le fait que l'inspectrice est encore une fois un garçon manqué, je trouve que c'est un cliché qui persiste, pas besoin d'être un garçon manqué ou une psychopathe pour faire partie de la police et être pourtant homosexuelle, ma tante est homosexuelle et pourtant elle n'a rien d'une Renée Montoya ou bien Tori Hunter chez Gerri Hill, certes ce n'est pas non plus trop appuyé mais j'ai envie de dire que le simple fait d'en faire un personnage de ce type qui existe bien entendu je ne dis pas le contraire, est un peu trop récurant dans la maigre production utilisant des personnages lesbiens et donc auquel on s'identifie mieux quand on est soit même homosexuel et c'est bien dommage. Mais bon ça n'enlève rien au personnage qui s'avère vraiment très ambigüe et surtout professionnel, sincèrement elle est l'image même de la femme forte ayant pour autant des faiblesses qu'elle ne laisse que peu exploité et sincèrement j'aime beaucoup ça. Je suis sûr que plus jeune j'aurai découvert cette oeuvre, elle serait devenue en quelque sorte mon modèle et rien que pour ça je pense que l'auteur a réussie la caractérisation de son personnage. Les autres personnages ne sont pas reste, à plusieurs moments, vu le milieu que fréquente l'héroïne je pensais à Showgirl ce qui dans ma critique est un compliment vu que beaucoup n'aiment pas le film. On se retrouve dans le milieu de la mode ce qui n'est pas celui des shows dansant je vous l'accorde et pourtant dans les coulisses c'est exactement la même chose, les rancoeurs, la drogue... sujet du récit ou bien le sexe qui a son importance en bien ou en mal avec ce proxénétisme, fléau qui continue de perdurer et qui dans cette oeuvre se révèle être atroce à mes yeux. Ce que j'aime bien dans le récit outre la caractérisation des personnages, c'est les moments ou on nous explique le passé des personnages, ça renforce autant le récit que le malaise chez nous ou une fois qu'on tente d'assembler les pièces on est aussi perdue que le personnage. C'est un vrai récit policier, un vrai thriller qui est renforcé par les dessins somptueux qui donnent au récit tout son encrage réel et surtout le ton sérieux et abrupt qui fait la force de ce genre de récit, en tout cas je ne suis pas déçue du tout et j'attends la suite avec impatiente vraiment.

J'ai bien aimé. Pas forcément ce à quoi je m'attendais mais c'est une bonne histoire, cohérente et intrigante. Le récit est moins sulfureux que l'on a bien voulu le faire croire. Néanmoins il y a une véritable tension sexuelle qui se dégage à la lecture (moins que dans Le Bleu est une Couleur Chaude si je devais comparer). Barbara est un personnage bien écrit. Le fait qu'elle soit lesbienne apporte beaucoup car pas de caricature dans cette histoire. Je lirais le second tome avec plaisir quand il sortira car il y a clairement encore à raconter sur la vie de Barbie.
Pour le reste je vous laisse avec la critique de Magda qui a très bien raconté cet album.

[aegnor]

	Citation:			Posté par Halnawulf
	Selon Wiki, sont en préparation : Martha (Frank Giroud / ?) Calvin Wax (Fred Duval / ?) Felicity Brown (Matz / ?) Alan Smith (Daniel Pecqueur / ?) Lequel tu as lu?

Dans le lot en terme de dessinateurs, Christian Rossi doit en faire l'album avec Matz (Pour le coup, celui-là je le prend direct!), Collin Wilson sur Martha ave Franck Giroud , Rouge est sur le Calvin Wax ( avec Duval) et Sylvain Vallée sur Bethy Banosky avec Callède au scénar (prévu pour juin!)

A noter que Van Hamme revient également sur cette franchisse sur le perso de Judith Warner


Source: https://www.facebook.com/sylvainvalleeBD

[FredGri]

Grand fan de Berthet j'ai dévoré ce dernier album avec beaucoup de plaisir. Pour l'occasion Berthet retrouve les joie d'une collection qui lui est désormais réservée "Ligne Noire". Je n'ai jamais réellement attendu de lui beaucoup d'originalité car il s'inscrit davantage dans une approche très classique graphiquement, malgré tout cela fonctionne très bien sur moi. C'est beau, très clair, et les couleurs de Dominique David sont parfaites.
Alors le scénario d'Hautière lui aussi va dans la même direction, pas d'esbroufe, pas d'intrigue surprenante, on reste dans un récit efficace mais relativement convenu. Bon, moi ça m'a suffit, amplement, d'autant que c'est rondement mené. On a tendance à voir arriver le moindre rebondissement de loin et la suite semble s'écrire d'elle même... Dans ce sens Hautière rend certainement une copie bien trop sage et trop fidèle aux modèles du genre. On verra si les prochains collaborateurs de Berthet sauront miser sur des choses plus borderline !
A surveiller

[FredGri]

Je continue mes petites lectures du moment
Alors je viens de découvrir la nouvelle édition de U-29 chez Akileos, une adaptation d'une nouvelle de Lovecraft et franchement, c'est con à dire mais ça ne donne pas envie de lire d'autres trucs de lui (ce qui est dommage étant donné que je n'ai jamais rien lu de cet auteur !!!). Bon, il s'agit de sa première nouvelle publiée, du coup je me dis que ca doit s'affiner ensuite ! (je dois préciser que j'ai lu, pour l'occasion la dite nouvelle, histoire de voir un peu si l'adaptation était fidèle etc.)
En attendant le récit est particulièrement froid, limite vide de toute émotion, c'est un compte rendu clinique des évènements. Le scénario de l'album suit la même logique, et c'est renforcé par une approche graphique vide relief, aucune recherche de cadrage, d'une mise en scène plus tendue, on a l'impression de suivre des pantins qui miment devant nous l'histoire !
Bref, oui je suis déçu, car le texte original joue habilement avec l'aspect énigmatique de l'atmosphère, sans rien approfondir, mais il accumule sans cesse des pistes absolument pas exploitées, des questions qui se succèdent les unes aux autres sans la moindre once de sens, du coup la tension tombe progressivement comme un mauvais soufflet.
J'ai refermé l'album et je suis passé a la suite sans me poser de question...

Et la suite justement c'est South Central Stories de Neyef chez Ankama. C'est un one shot Doggybag présente !
Et la tout de suite c'est autre chose, beaucoup de personnalité, beaucoup d'implication, on entre dans cette histoire de gang de la rue, d'initiation, de meurtres sans en lâcher une miette. L'écriture est prodigieuse, très vivante et le rythme va à toute allure, sans compter sur le dessin qui m'a automatiquement accroché (petit bémol sur les perso qui mériteraient d'être un peu plus fouillés !).
Pourtant je ne suis pas super à fond dans ces histoires de gangs ricains, mais tout de même Ankama, avec Mutafukaz, Doggybag, the Grocery démontre que cette nouvelle vague d'auteur est à suivre sans se poser de question.
C'est exceptionnel ! Récupérez vous sans plus attendre ce très bon album !

[Hob]

Achetez le South central stories.
pas encore lu mais je plussoie entièrement tout ce que tu dis sur le label 619 d'Ankama.

D'ailleurs le 3eme volume de The Grocery est aussi très très bon

[Al Pennyworth]

Je viens de dévorer le premier tome de Carlisle écrit par Chevais-Deighton et dessiné par Laurent Seigneuret, chez Bamboo Grand Angle.

Inspirée d'une histoire vraie et relativement méconnue, Carlisle est une école américaine qui a accueilli des enfants indiens au tournant des XIX et XXe siècles. Les deux artistes y décrivent le quotidien de ces enfants, pour lesquels l'école devait "Tuer l'indien, sauver l'homme", à travers les yeux effarés d'un jeune enseignant idéaliste. Une BD idéale pour découvrir cette sombre page de l'histoire américaine, marquée par l'acculturation forcée de tribus indiennes

J'ai pu rencontré aujourd'hui Laurent Seigneuret lors d'un festival de BD orléanais. Un moment très agréable, avec un artiste qui prend le temps de parler de son métier tout en réalisant de très complètes et réussies dédicaces. Par ailleurs, il m'a annoncé que le second tome de Carlisle, prévu pour mai-juin, ne sortira probablement qu'en septembre, la phase de recherche documentaire a été en effet très longue.

[zenita]

Tiens je viens de lire ou sont passés les grands jours? De Jim.

Je n'ai pas vu de chronique sur cette BD... Personne ne l'a lue?

[aegnor]

Si plutôt sympathique ce nouveau Jim même si j'ai peut être moins accroché que sa nuit à Rome!

[Fletcher Arrowsmith]

Bonne surprise que le lecture du singe de Hartlepol de Wilfrid LUPANO et Jerémie MOREAU



La haine que peuvent se porter les anglais et les Français est traité avec humour mais aussi cruauté. La bêtise de l'homme n'a pas d'égal dans ce complexe de supériorité. On a beau se mettre dans le contexte Napoleonien c'est quand même très féroce et les clichés ont beau dos. La parodie de justice n'est pas en reste. Pauvre singe.
Deux point s essentiel à mettre en avant sur le scénario de Wilfrid Lupano inspiré d'une histoire vraie (voir légende urbaine) : l'humour omni présent mais parfaitement dosé et le twist final sur un des personnages.
Je ne connaissait pas Jerémie Moreau aux dessins mais je sois dire que j'ai été conquis. Les palettes de couleurs qu'il emploie sont magnifiques : souvent pale, morose et triste mais aussi dans des tons ocre et rouge pour le procès. Les personnages sont tous très bine caricaturés en exagérant les traits là où il faut.

[Al Pennyworth]

	Citation:			Posté par arrowsmith
	Bonne surprise que le lecture du singe de Hartlepol de Wilfrid LUPANO et Jerémie MOREAU La haine que peuvent se porter les anglais et les Français est traité avec humour mais aussi cruauté. La bêtise de l'homme n'a pas d'égal dans ce complexe de supériorité. On a beau se mettre dans le contexte Napoleonien c'est quand même très féroce et les clichés ont beau dos. La parodie de justice n'est pas en reste. Pauvre singe. Deux point s essentiel à mettre en avant sur le scénario de Wilfrid Lupano inspiré d'une histoire vraie (voir légende urbaine) : l'humour omni présent mais parfaitement dosé et le twist final sur un des personnages. Je ne connaissait pas Jerémie Moreau aux dessins mais je sois dire que j'ai été conquis. Les palettes de couleurs qu'il emploie sont magnifiques : souvent pale, morose et triste mais aussi dans des tons ocre et rouge pour le procès. Les personnages sont tous très bine caricaturés en exagérant les traits là où il faut.

J'ai eu la même bonne surprise que toi sur ce titre. Les deux artistes arrivent à mettre des éléments aussi opposés que cruauté, humour et tristesse dans ces quelques pages. Un vrai coup de coeur de lecture

[FredGri]

Je viens de lire le deuxième Papier et en fin de compte j'ai pas mal aimé, même Bagieu, ce qui était loin d'être évident avec moi ! Le fait que l'ensemble des récit s'attache à des trames assez anecdotiques, m'a bien plu, c'est assumé, c'est bien foutu, très bien !
Un bon numéro qui rattrape largement le premier !

Sinon, j'ai redécouvert Styx de Foester et Andreas, et comme c'est beau. Le côté extrêmement subtile du graphisme jure parfois avec le ton du scénario de Foester, c'est vrai mais le mélange de style fonctionne vraiment à merveille !
Comme quoi c'est pas mal parfois de ranger ses étagères