#16
|
||||
|
||||
Le cinéma d'auteur peut être aussi celui où le réalisateur engage son propre argent dans une aventure, une histoire qui devient un film.
|
#17
|
||||
|
||||
Ce qui me chiffonne aussi, c'est le sort réservé désormais aux auteurs de ma jeunesse.
Prenons le cas De Palma par exemple. Depuis Mission to Mars, il y a une espèce de désamour de ses films par les critiques (et ses films sortent quasiment dans l'indifférence générale) alors qu'il propose toujours des films couillus, avec toujours la même grammaire et les mêmes obsessions. Son dernier film (Domino) s'est pris une volée de bois vert alors que j'adore me le repasser. Il regorge d'idées de mise en scène qui respirent le travail bien fait et l'amour du cinéma. Il en est de même pour John Woo, dont les derniers efforts ne passionnent pas les foules. Et même Clint Eastwood est maintenant lâché par la critique avec son CRY MACHO. On a l'impression que ces réalisateurs ont dépassé une date de péremption alors que leurs films sont toujours dans la lignée de ce qu'ils ont toujours proposé. Sale temps pour le cinéma d'auteur. |
#18
|
|||||||||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||||||
De Palma, Woo ont 80 piges ou pas loin. Eastwood a dépassé les 90 printemps. Bon, les deux américains sont très loin de faire partie de mon panthéon personnel, mais leurs derniers films sentent un peu beaucoup la naphtaline et le rance. Ce sont de vieux monsieurs, fatigués, sans doute un peu dépassés par leur époque. |
#19
|
|||||||||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||||||
Ils ne sont absolument pas dépassés par leur époque, au contraire ! Ils parlent librement de l'époque actuelle, avec des moyens réduits certes mais frontalement ! A mes yeux, le dernier De Palma parle mieux du terrorisme international que n'importe quel autre film ! |
#20
|
||||
|
||||
Pour Eastwood je pense que la lecture des critiques aujourd'hui doit aussi considérer qu'elles étaient exagérément positives à une certaine époque, vers Gran Torino.
Et il n'a pas du tout des moyens réduits, il fait des films peu spectaculaires mais tu vois le pognon à l'écran quand même. En général ils peuvent continuer à faire les films qui leur plaisent, à peu près distribués correctement, c'est déjà énorme. Et je parlais de Netflix, Scorsese peut y faire un film de 3h30, Fincher un film sur un script de son père qui n'intéressait aucun studio, les Coen un film à sketchs qui a toujours été un genre casse-gueules... Franchement ces auteurs-là sont très peu à plaindre. La critique peut être inégale mais au moins leurs fans peuvent continuer à voir régulièrement leurs films. John Woo a fait quelque chose depuis les 3 Royaumes? J'aimerais bien voir la version longue un jour. |
#21
|
||||
|
||||
Pour moi c est un auteur que tu peux reconnaitre soit sur la forme soit le fond ou les 2..
Alex de la iglesia, Greg Arakki pour parler de gens moins connu que ceux cité et sans aprler de qualité.. j ai trouvé le dernier Jeunet pas terrible mais c est du jeunet.. j ai vu recemment un olivuer marchal totalement carricatural mais du marchal.. Je suis pas fan de Besson mais c est du besson.. en fait qu est ec qui n est pas du cinéma d auteur.. Est ce que même avec Dinsey on e reconnait pas Gunn, Waititi, les Russo, Zaoh ou Brannagh... je trouve que si.. |
#22
|
|||||||||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||||||
|
#23
|
||||
|
||||
Tiens j’ai regardé l’impasse de De Palma hier soir et Sur la route de Madison d’Eastwood y a quelques jours et ce sont 2 immenses films qu’on pourrait largement placer dans une vidéothèque idéale et une forme de cinéma d’auteur «*classique*» que nous ne retrouverons jamais plus …
__________________
King, Springsteen, Guardiola, Brubaker et tous les autres |
#24
|
|||||||||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||||||
Je ne me souviens plus des termes exacts mais ça donnait à peu près ça : "Un auteur, c'est un cinéaste qui a une vision du cinéma et une vision du monde avec toujours au-moins un peu plus de monde que de cinéma." Je ne partage pas ta vision du scénariste réalisateur ni la vision qui associe le terme d'auteur à une liberté créative que n'ont pas d'autres cinéastes. Tous les grands cinéastes de l'âge d'or d'Hollywood étaient des auteurs, et ce n'est pas rien de la part des Cahiers du cinéma canal historique de l'avoir montré (mine de rien, ce changement de paradigme radical de la critique de cinéma a transformé profondément l'histoire du cinéma), et bien peu d'entre-eux écrivaient leurs scénarios et ils étaient tous tributaires de leurs producteurs. Qui oserait prétendre aujourd'hui que les John Ford, Vincente Minnelli, Fritz Lang et tant d'autres n'étaient pas des auteurs ? Des auteurs, dans le cinéma contemporain, il y en a des milliers. Des bons, des moins bons et des nuls. De partout dans le monde et de chez nous. Des obsessionnels et des versatiles. Des jeunes et des vieux. Des longues carrières et des premiers films. Des célèbres et des inconnus. Un auteur, c'est l'association d'un point de vue et d'un style. Un auteur, ce n'est jamais, jamais, un sujet original. Ce n'est pas le sujet qui fait l'auteur, c'est le point de vue et le style.
__________________
"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère." Denis Johnson - Arbre de fumée |
#25
|
||||
|
||||
Tu aurais quelques exemples récents stp ?
Je pense qu'à de très rares exceptions, c'est bien à une œuvre qu'on reconnait un auteur. Comme contre-exemple, je peux citer Charles Laughton (une seule réalisation à son compteur) ou peut-être les réalisateurs de la Nouvelle Vague ou de Dogme95 (mais eux faisaient partie d'un mouvement). Ah ! Si ! Un cinéaste récent dont j'aime suivre la filmo, c'est Robert Eggers ! Ses deux premiers films m'ont scotché et j'ai hâte de voir THE NORTHMAN. |
#26
|
|||||||||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||||||
Pour reprendre les deux exemples français cités par Hips, à savoir Bonello et Kechiche, on peut aujourd'hui évaluer leurs parcours d'auteur mais pour chacun des deux, dès leurs débuts, on savait qu'on avait affaire à des auteurs. Deux exemples très récents pour illustrer mon propos : Quand Arthur Hariri réalise Onoda, on peut à mon sens difficilement prétendre qu'on n'a pas affaire à un auteur. C'est son deuxième film. Quand Merawi Gerima réalise Residue (sorti il y a quelques semaines en France), on voit dans son travail sur la gentrification d'un quartier noir de Washington un réel point de vue et un attachement à trouver un style. C'est son premier film. C'est un auteur. Après, on peut trouver ça encore inabouti, on peut trouver au film des défauts, des maladresses,... Pas de problème. Mais ça n'en reste pas moins pour autant un auteur. On associe souvent le statut d'auteur avec la création d'un corpus d'oeuvres cohérent. Ca fonctionne bien avec les auteurs qui travaillent leurs thématiques de manière obsessionnelle ou tout au-moins récurrente mais ça peine à prendre en compte des auteurs qui abordent le cinéma de manière plus versatile sans pour autant renoncer au point de vue et au style. Il y a des auteurs qui prospèrent dans le ressassement et la variation. Mais d'autres pas. Todd Haynes, par exemple. Je suis certain qu'on peut analyser son oeuvre et dégager sans trop de difficultés des lignes de force mais le point de vue qu'il adopte et surtout ses parti-pris formels sont tellement divers de film en film que ça brouille la perception que certains peuvent avoir de lui en tant qu'auteur. Il est pour moi un bon exemple d'auteur versatile.
__________________
"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère." Denis Johnson - Arbre de fumée |
#27
|
||||
|
||||
Merci pour les exemples !
Je te crois sur parole pour certains d'entre eux puisque je ne les verrai...jamais ! Hélas. Ma cinéphilie a cette limite, le handicap, qui ne me permet pas d'aller voir ce que je veux dans des salles d'art et essai... |
|
|
Discussions similaires | ||||
Discussion | Auteur | Forum | Réponses | Dernier message |
The Auteur TPB, vol. #1 | Dhargo | Singles | 1 | 09/08/2014 09h10 |
The Auteur #5 | Dhargo | Singles | 0 | 12/07/2014 07h45 |
The Auteur #4 | Dhargo | Singles | 0 | 13/06/2014 21h06 |
The Auteur #3 | Dhargo | Singles | 1 | 12/05/2014 18h45 |
The Auteur #2 | EsseJi | Singles | 8 | 21/03/2014 08h17 |