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  #31  
Vieux 21/12/2011, 08h07
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Vieux 21/12/2011, 21h59
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Donc voila, c'était Le Bouffe-univers.
Je remercie les forumers pour les encouragements, notamment Thoor et Grogramane.
ça fait maintenant quelques temps que je n'écris plus rien, je ne sais pas trop pourquoi...
Pourtant je me dis que ce récit mériterait quand même qu'on le retravaille, étayer largement les chapitres pour renforcer l'univers et les personnages, écrire une vraie fin qui pue pas la merde, bref la transformer en petit roman à la place d'une grosse nouvelle. Mais moi j'y arrive plus trop en ce moment, donc mon idée un peu folle est que si cela branche quelqu'un, qu'il la retravaille dans son coin ou en collaboration avec moi et ensuite on l'envoie à un éditeur sous nos deux noms.
je sais que ça paraît compliquer à mettre en place, que le style de la nouvelle est particulier et que cela peut être casse-gueule, mais bon, pourquoi pas ?
j'ai une autre nouvelle, plus courte, qui dans mon esprit ce passe dans le même univers, ça peut donner des idées...
voila, faites moi signe si le projet vous intéresse.
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  #33  
Vieux 22/12/2011, 08h08
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Bien rendu, cette tuerie sans nom, a la limite du supportable
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Vieux 01/01/2012, 20h17
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allez hop, je mets en ligne l'autre nouvelle qui se passe (dans ma tête en tout cas) dans le même univers. elle s'appelle :

D' Land

1.
Cela fait 300 jours qu’il pleut sans discontinuer une petite bruine bien moche et bien compacte, comme la neige des télés cassées. À force, on s’habitue à voir tout en flou, à oublier les détails. La vie au-dehors n’est plus qu’une approximation, mais les gens s’en foutent. De toute façon, qui sort encore de chez lui ? Ceux qui ne travaillent pas devant un micro sont Absents ou en passe de le devenir, les autres restent chez eux et attendent d'avoir les yeux morts pour se suicider. Pour passer le temps, quand les yeux sont trop rouges ou trop piquants pour continuer, on peut toujours regarder les voisins sur la vidcom, mais ce n’est pas vraiment passionnant. Personnellement, pour ce que cela veut encore dire, je préfère me défoncer au spin. Enfin, me défoncer… C’est plutôt une façon de partir en vacances, voir du soleil quoi !
Avant, je travaillais comme programmateur de niveau de vie. Je décidais si tel consultant avait le droit à la nouvelle BMW, quel quartier le responsable réseau était en droit d'habiter, ce genre de chose… Un poste de pouvoir quoi ! Et puis, le jour de mes dix-sept ans, un connard de créatif de champs m’a fait goûter au spin. J’ai vu le soleil, j’ai compris. J’ai tout plaqué du jour au lendemain (après avoir quand même négocié mon départ à 70 KE, clause de non-concurrence incluse) et j’ai découvert les joies du junky.
Avec le spin, t’as l’impression d'avoir Let Stay Together d'Al green en boucle dans ta tête. Le monde est beau et tu es son maître. Ta vie ressemble à une sitcom. Bon, c’est vrai qu’avec la vidcom, ta vie est de toute façon une sitcom. Sauf qu’avec le spin, il se passe vraiment quelque chose. La voisine qui devient belle, l’appartement qui se transforme en palais saharien, avec oasis et danseuses du ventre. Et du sexe. Beaucoup de sexe. Avec plusieurs femmes, avec des hommes, avec des objets, enfin… Avec tout ce qui te passe par la tête. C’est que, sinon, il n’y a pas de sexe à Déprime Land. Juste un appendice pendouillant ou un orifice desséché. L’excitation n’est plus jamais ressentie. Elle est simplement vécue, par l’intermédiaire des réseaux. Et le plus souvent grâce à des jeux de guerre plutôt qu’à des fantasmes hardcores bon marché. Le spin permet de croire à l’amour et d’en ressentir les effets. Ce serait génial s’il n’y avait un drôle d'inconvénient : avec le spin, tu perds la boule. Je veux dire : vraiment. C’est Alzheimer garanti. Et être un vieillard à vingt ans… Merci, mais non. Alors il faut que j’arrête. Mais là, ça coince. La dépendance n’est pas chimique, comme avec l’héro ou le crack, mais vous quitteriez, vous, votre copine que vous aimez depuis des mois et qui vous aime autant, comme ça, du jour au lendemain, pour rien ? C’est dur de décrocher de l’amour. Surtout quand on vit à Déprime Land. Même si cela doit vous coûter votre raison…
Bref, j’en suis là. Arrêtant, replongeant, ré-arrêtant, re-replongeant… Une spirale de merde, de vertiges amoureux en déprimes carabinées. Un cercle absurde, ponctué d'oublis de plus en plus fréquents, une rapide décrépitude mémorielle qui me fait flipper plus que tout.
Puis une lueur d'espoir : un voisin, Monsieur Xi, est sous spin depuis quatre mois. Je le regarde souvent, sur la vidcom, avachi dans son salon et regardant sa propre vidcom (peut-être me regardant le regarder), avec le sourire béat et les yeux morts du junky qui vient de s’enfiler son shoot. Mais depuis hier, plus de shoot. Il a trouvé un truc. Un nouveau truc pour se sevrer. Maintenant, Monsieur Xi n’est plus avachi sur le canapé de son salon. Il tourne en rond en se morfondant, tout sourire ayant déserté son visage. Il est malheureux, Monsieur Xi, mais il n’oublie plus rien. Et j’envie son malheur. Il signifie liberté. Liberté de quitter Déprime Land. De se barrer pour voir le soleil, le vrai cette fois, celui qu’on aperçoit encore au nord, là où l’ozone a disparu. Mais pour ça, pour pouvoir vivre dans les bulles de lumière qui vous protègent des U.V., il faut du pognon. Beaucoup. Alors d'abord se sevrer, puis gagner suffisamment de pognon et enfin tirer sa révérence à Déprime Land. Ciao salope !
Je sais bien que tous les spin-addict de Déprime Land font ce même rêve, racontent ce même genre de conneries. Qu’ils sont tous persuadés avoir assez de couilles pour décrocher, se mettre sur un coup fumeux, empocher le jackpot et hit the road, Jack ! Mais bien sûr, aucun n’y est jamais parvenu. Pour qui ils se prennent, ces loques. Moi, c’est différent. Je suis un ancien programmateur de niveau de vie, moi ! J’ai toutes les cartes en main, moi ! Et surtout, Caliméro m’a appelé lundi. Il a un boulot pour moi. Un boulot à 6 ME. La chance de ma putain de petite vie pourrie. Faut que je décroche.
Il faut juste que je décroche.


2.
L’immeuble est vert-de-gris. Vérolé par les champignons et les moisissures jusqu’aux tréfonds de ses caves les plus noires. J’habite ici depuis que je suis junky. Le loyer ne coûte rien, quelques millier d’euros. Les habitants payent quand ils peuvent. Le proprio, c’est la ville. Ils attendent que l’immeuble s’écroule sur notre gueule pour en reconstruire un tout beau tout neuf. Il y a l’eau courante le matin, un peu de réseau le soir, plus de chauffage. Il n’y a que la vidcom qui fonctionne. Forcément. Ils ne sont pas fous. Couper la vidcom, ce serait comme de nous priver de notre spin, notre opium. La révolte assurée… Enfin, je dis ça. M’étonnerait que qui que ce soit dans cet immeuble puisse être encore assez conscient pour se rebeller d'une manière ou d'une autre. Ils ne s’apercevraient peut-être même pas qu’elle est coupée…
Monsieur Xi habite dans l'aile Orange. À l'autre bout de l'immeuble. Je n'aime pas trop aller là-bas. Si cela ne me faisait pas sourire, je pourrais dire que c'est mal famé. Une chose que l'on apprend dans la pauvreté, c'est qu'il y a une gradation dans l'insalubrité, dans la marginalité et dans leurs appréciations. Il est clair que l'aile Bleue où je vis pourrait être taxée par n'importe quel administrateur réseaux de taudis. Mais comparé à l'aile Orange, cela reste encore très fréquentable. Presque familial… Pas plus de cent cinquante chambres, sur deux étages avec une vingtaine de patios recouverts d'herbe synthétique. Bon, évidemment il ne faut pas s'aventurer dans certains patios à partir d'une certaine heure, voire à n'importe quelle heure de la journée pour les crack-here. Mais une fois qu'on les a repérés, il n'est pas dur de ne jamais y foutre les pieds. C'est différent dans l'aile Orange. L'ensemble du quartier est squatté par les Absents. Les branchés ne quittent plus leur chambre et se font livrer le minimum vital par une minorité d'Absents assez maligne pour avoir mis en place ce système de livraison à domicile surfacturée et totalement illégale. Mais bon, qui ira leur dire que ce petit commerce d'utilité public est un délit ? Sûrement pas les Casques qui ont abandonné depuis bien longtemps les poursuites contre les infractions mineures non-virtuelles. Encore moins le gouvernement qui n'attend qu'une chose, que les branchés non-fournisseurs de services (BNFS dans le jargon administratif) crèvent. Tout simplement. Et en les laissant vivre au bon vouloir des Absents, y'a de grandes chances en effet qu'ils finissent tous par crever. C'est qu'il y a une chose de sûre avec les Absents, outre le fait qu'ils soient complètement psychotiques, c'est qu'on ne peut pas vraiment leur faire confiance. Alors le pauvre BNFS, il bouffe qu'une fois de temps en temps, quand un Absent pense à le livrer. Et ça, cela veut dire quand l'Absent est tellement en manque qu'il a vraiment besoin de fric. Et un type qui ouvre sa porte à un Absent en manque, même si c'est pour enfin bouffer après une semaine de diète, et ben il n’est pas très malin. Une chance sur trois qu'il se fasse tabasser à mort puis énucléer. C'est qu'un œil, même à moitié mort, ça se vend encore vachement bien au Flesh'Mark.
Tout ça pour dire que je ne suis pas fan de l'aile Orange. Mais mon salut viendra de là-bas. Alors je lève mon gros cul et je mets en branle mes 150 kilos direction le Paradis des Debouts, le Royaume des Hors Réseaux ou, si vous préférez la simplicité, le Coin le Plus Merdique de Tous Les Coins Merdiques de cette Merdique Planète.

D'abord des couloirs un peu glauques, genre tapis-roulant dans un métro, sauf que les tapis ne sont pas roulants et que vous vous enquillez des kilomètres avec de bons néons bien blancs dans la gueule. Et puis il n'y a personne. Où sont les gens ? Ben chez eux, devant leur écran, bien tranquilles avec personne pour les faire chier. À quoi ça sert d'entretenir des trottoirs si y'a personne pour marcher dessus ? Alors, c'est dégueulasse. Des canettes, des seringues, des bouteilles vides dans des sacs en papier déchirés. Je surfe entre les déchets, tel un californien post-atomique. Sur ma trottinette électrique, j'ai l'air d'un con, mais au moins, je ne fatigue pas trop. J'enchaîne dans une suite de patios pas trop craignos, que je connais bien pour y avoir acheté du spin. Je dois quand même me planquer dans un amas de merde deux bonnes heures alors qu'un deal dégénère en gunfight. Une fois les opposants décédés ou trop blessés pour être dangereux, je peux repartir, en prenant toutefois le temps de piquer trois doses de crack sur un cadavre. Ça peut toujours servir…
La partie difficile commence. Je repère un premier groupe d'Absents en train de se partager ce qui semble être de loin le cadavre d'un chien. Enfin, je prie pour que ce soit le cadavre d'un chien. Plutôt que d'aller plus près vérifier, j'emprunte les grands élévateurs. Je n'aime pas trop m'enfermer dans ces énormes cages de trente mètres carré qui filent à plus de 80 Km à l'heure et qui sentent le sperme et l'urine, mais c'est toujours mieux que la compagnie des Absents. Je ne sais pas pourquoi on appelle ça des élévateurs, vu que ça n'élève rien et que ça se contente de faire le trajet de long en large sur tout l'immeuble. Le risque est de se retrouver coincé avec des gens. Mais bon, normalement, personne ne les utilise jamais. Évidemment, à la troisième station, un groupe d'une cinquantaine d'Absents monte…

Dernière modification par effixe ; 02/01/2012 à 12h22.
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  #35  
Vieux 02/01/2012, 12h21
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3.
Ils ne me repèrent pas tout de suite. Le groupe éclate en plusieurs groupuscules qui vont se shooter ou s'enculer dans les coins. Une petite dizaine se dirige vers moi. Je me fais aussi insignifiant que possible. Le tapis marron couvert de merde me passionne subitement et je le fixe comme si ma vie en dépendait. En fait, ma vie en dépend ! Une voix qui tient plus du moteur diesel en fin de course s'élève :
— On va lui faire les yeux, à c't'enculé…
Bieeenn… Alors, que faire ? Surtout, garder son calme. Ne pas faire de gestes brusques. Réfléchir.
J'explose la tête du premier zombi sur ma droite au Magnum 44. Je tire à nouveau sur celui qui est derrière. Je pivote légèrement mon buste sur la gauche et je fais feu une troisième fois, atteignant en plein torse un autre zombi qui est projeté en arrière sous l'effet de l'impact. Accélérant mes mouvements, je marche vers la porte de l'élévateur tout en continuant à canarder tous les zombis qui m'approchent. L'un d'eux me porte un coup de couteau dans le gras du ventre. Je lui pète les dents d'un coup de crosse. Il se détache, mais j'ai perdu de la vie. Maintenant ils déboulent de partout. Je n'ai plus de balle et je ne vois pas de recharge par terre, même dans le coin Nord, pas loin de la porte. Je continue à tirer. Les zombis hésitent maintenant à approcher. Ils commencent à comprendre que je suis dangereux. Je lève le canon de mon arme, le souffle coupé. L'un d'eux va forcément finir par remarquer que je n'ai plus de munition. Un ange en forme de croque-mort passe. Je peux presque voir son sourire narquois. Puis la sonnerie qui signale le prochain arrêt retentit. Les portes mettent deux cents ans à s'ouvrir.
— Je descends ici…
Dis-je le plus poliment du monde en m'éloignant à reculons, laissant à regret ma trottinette et menaçant de mon arme inutile la foule des zombis qui comprend enfin que je suis désormais sans défense. J'ai arrêté le sport en 6ème, sous le fallacieux prétexte d'un genou fragile. Puis j'ai commencé à grossir pour atteindre mon poids l'année dernière, en plein apogée de mon trip spin. Face à cette armée d'Absents qui ne rêvent que de me bouffer la cervelle ou les couilles ou ce qu'ils veulent- je ne préfère pas savoir- je regrette un peu. Alors, comme je ne peux pas courir, je courote. Je cou-cours. J'agite mes gros jambons et j'avance presque aussi vite que si je marchais. Ils vont me faire la peau, c'est certain…
Une sorte de miracle. Une façade qui devait vaciller depuis des années décide, à cet instant précis, de s'effondrer. Un vrai miracle en fait. La moitié des zombis se fait écraser, l'autre s'enfuit comme elle peut. Je m'agenouille au milieu des gravas et vomit les deux kilos d’hamburgers au Coca que j'ai engloutis à midi. Il y a un dieu pour les gros. Je me relève doucement et reprend mon périple. J'en suis presque au bout. Je traverse encore trois patios déserts et me voilà dans l'aile Orange. L'appartement de Monsieur Xi est au second. Je prends l'escalier gauche. À chaque marche habite un toxico. Ils sont tous dans les vapes. Je n'ai aucune peine à envoyer chier d'une claque ceux qui ont assez de force pour me demander des thunes. En haut, mon Magnum 44 en guise de canne blanche, j'avance dans la pénombre, recherchant la chambre 1032. Je sue comme un porc, j'ai mal aux jambes et je sais avec certitude qu'un cancer pousse en ce moment même dans mon poumon gauche. Il faut ABSOLUMENT que je prenne du spin. La sirène d'incendie retentit tout à coup. Une ou deux portes s'ouvrent et des types en caleçon sortent, simplement étonnés que cette sirène, contrairement au reste des installations de l'immeuble, fonctionne encore. Après en avoir parlé trente secondes, ils ré-entrent tranquillement chez eux attendre qu'elle cesse. Je me remets à bouger. Je trouve la chambre 1032 au moment où le "you-hou-hou" oppressant s'arrête enfin. Je sonne. Évidemment, personne ne répond. Pas fou. Alors je me mets à crier.
― Monsieur Xi ! Monsieur Xi ! Il faut que je vous parle. Juste parler. C'est tout. Je ne suis pas un Absent. Je ne vous ferais aucun mal …
Même à moi, ma voix sonne faux. Je sais, et Monsieur Xi sait, que je peux, je vais lui faire du mal s'il ne répond pas à mes questions. S'il refuse de me dire comment il a décroché, s'il refuse de m'aider à larguer le spin.
Bien que ces immeubles soient pourris, les portes sont blindées, acier trempé et serrure Titan à trois points de fermeture. Pas simples à forcer, donc. Il me vient une idée géniale.
— Monsieur Xi ! Monsieur Xi ! J'ai du spin pour vous. C'est Rico qui m'envoie. Cinq cents millilitres de spin pour service rendu. (...) Bon, c'est pas grave. Je m'en vais. Je lui dirais de l'amener lui-même.
Il n'y a pas de "Rico". Mais je sais que Xi n'a même pas entendu le nom. Seul le mot spin est parvenu à ses oreilles et je sais qu'il va ouvrir, malgré le grotesque du piège, malgré l'énormité de mon mensonge, il va ouvrir. Parce que moi, à sa place, j'ouvrirais.
La porte s'entrebâille doucement.



4.
La chambre est bof. Elle ressemble à la mienne. Si je n'avais pas fait autant de chemin, je pourrais croire n'avoir pas bougé. Le même jaune sur les murs, avec les mêmes petites reproductions d'Astro-boy et de Hello Kitty encadrées de plastique rouge. Une fenêtre grande comme un jeu d'échec, qui n'ouvre sur rien d'autre qu'un mur de béton éclairé par un puits de lumière étroit. Une pièce de douze mètres carré et une autre, minuscule, qui cumule cuisine, douche et chiotte. Pas de chambre. À Déprime Land, on comate sur son canapé, face à un écran.
Xi y est justement assis, les bras et les pieds liés par deux cordons USB que j'ai empruntés à son micro. Du sang noir coule de son nez cassé, petite brutalité qui l'a convaincu de ma détermination. Je le regarde me regarder avec un mélange de peur et de fatigue – voire de renoncement – dans les yeux, et, d'un coup, je ne sais plus quoi faire. Tout est vain, comme dit l'abruti. Je m'assois à côté de lui en soupirant. Il me faut du spin. Je prends les trois-quarts de l'espace du canapé, et Xi essaye maladroitement de se pousser dans le coin pour que son corps ne soit plus en contact avec le mien. À croire que je le dégoûte ! Je ne sais pas pourquoi, mais cette réaction m'énerve. Je me relève brusquement et gueule :
— Heu… ! Bon. Alors maintenant, tu vas… Tu vas me dire comment t'as arrêté le spin ! D'accord ?!?
Ma voix vire dans l'aigu sur la fin de la tirade. Je crois que cela achève de paniquer Xi. Il sait à présent que je suis au bord d'un truc que je ne maîtrise plus. Je crois un instant que je vais, vraiment, me mettre à pleurer. Par réflexe, ou pour me rassurer, j'allume la vidcom et regarde un voisin regarder son écran. Xi décide qu'il est temps de prendre les choses en main.
— Y'a un moyen simple.
Dit-il, avec presque un petit sourire aux lèvres. Un sourire méchant, qui m'effraye un peu.
— Mais d'abord, tu vas me détacher… S'il… S'il vous plaît.
Il se rappelle que je suis fou. Le peu d'assurance dont il a réussi à faire preuve est reparti comme elle est venue. Je connais ça. Un des effets magiques du spin. Mais bon, après tout… Je le détache et, alors, nous ne sommes plus que deux paumés souffrant du même mal. J'aurais presque envie de le prendre dans mes bras. Pendant qu'il masse ses membres endoloris, je me dirige vers le frigo pour prendre deux Tsin Tao. Je sais qu'elles s'y trouvent, comme je connais sans l'avoir vue la collection de MP3 de ce type. Xi et moi sommes pareils, sommes identiques, une seule personne avec un corps de trop. Ce n’était vraiment pas la peine d'en créer deux. Je tends une des bières à Xi et lui demande :
— Alors ?
Et Xi me parle de cette fille qu'il a rencontrée sur le réseau et il me parle de son envie de la rencontrer réellement et il me dit encore qu'une fois vue, elle a été comme un déclencheur et il a fallu qu'il arrête le spin. Et moi, je le crois qu'à moitié. Quand tu as le spin, aucune raison d'aller chercher de la chair. Mais il insiste, il dit que si. Il dit que la vie, c'est autre chose. Et il me parle d'espoir et d'envie. Et bon, moi, à la limite, ses raisons, je m'en fous. Tout ce qui m'intéresse, c'est : comment ? Et il me parle du rasoir.
Son bras, c'est Verdun. Une pub pour un étal de boucher. Il s'est massacré de la main jusqu'au coude au rasoir et il me montre son autre bras et là, c'est tout du long qu'il est cisaillé, tailladé, balafré et tous les mots en "é" qu'on peut faire avec un rasoir ou une lame assez affilée. Et Xi me parle du sang. De comment le spin passe directement dans le sang et comment on peut s'enlever l'envie en se saignant. Il me montre les poches d'hémoglobine dans sa douche, pourquoi il arrive pas à les jeter et que c'est une partie de lui, de son Karma et qu'il veut pas le foutre dans le siphon, comme de l'eau sale, mais que ça, c'est juste lui. Que moi, je peux le jeter… Mon sang… Si je veux.
Les boules.
Je demande à Xi si je peux dormir chez lui. Pas envie de me refaire le retour sans reprendre un peu de force. Xi accepte, comme un protestant recevrait un pèlerin dans le Far-West sauvage. Je suis un peu inquiet de dormir à côté de ce mec, mais la fatigue est plus forte. Et puis, il me fait plus pitié que peur en fait. On s'avachit sur le canapé et bientôt, je ronfle, sous l'emprise de ma dernière prise de spin, alors que Xi fait encore et encore les cent pas, se demandant et se redemandant encore s'il a bien fait de refuser de partager ma dose.
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O0uf, un peu de calme, avant la tempête. Garde le rythme et je dans avec toi
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5.
Face à Caliméro, je me dis que cela fait cinq jours sans spin, et que je ne me sens pas si mal. Bien sûr, mes bras ont morflé, mais il existe aujourd'hui des crèmes cicatrisantes incroyables et mes blessures sont plus impressionnantes que réellement douloureuses. Bien sûr, je vomis tous les matins, mais j'ai perdu trois kilos, enfin je crois. Bien sûr, je ne m'endors plus qu'en pleurant, mais au moins je m'endors. Alors, je joue nerveusement avec le petit briquet-laser de Caliméro, qui a la forme d'une petite bite, avec deux petites couilles toutes molles qui peuvent servir de boules antistress. Je ne sais pas pourquoi je joue avec ce truc absurde, donc je le repose sur le bureau et j'attends que Caliméro finisse son coup de fil en regardant les vidéos porno gay qui passent en continu sur son plasma. C'est assez chiant, deux mecs qui s'enculent. Presque aussi chiant qu'un mec avec une fille. Juste un peu plus violent.
— Ça va ? Je te dérange pas ? Tu veux pas que je te suce ?
Caliméro a fini son coup de fil et je me rends compte que je suis moitié en train de me toucher devant lui. Le manque de spin a des effets pervers plutôt étonnants. Je rougis en borborygmant des excuses bidon. Et je pense aussi que cela fait plus d'un an que je n'ai pas vu une fille en vrai ! Mais où sont les filles ? Chez elles, sans doute, en train d'attendre un homme ou, plus certainement, en train de ne rien attendre du tout.
Yo ! T'es là, ou bien ?
Je suis là. A peine, mais je suis là. Alors Caliméro me parle de son plan et de comment je vais pouvoir me faire plus de pognon que je n'en ai jamais rêvé. C'est une façon de parler, bien sûr. Tout le monde à Déprime Land passe son temps à rêver qu'il gagne des millions à la loterie ou un truc genre. Et je me suis déjà pignolé sur bien plus que six millions d'euros. Mais on ne va pas faire le difficile…
Cela commence par la photo d'un type assez moche, qui s'appelle Freud. Et ce type est programmeur réseau pour Pharmacyte. Bien, parfait. Et Pharmacyte, c'est la boîte qui produit des médocs pas chers pour le tiers-monde. Ah ? Bon. Alors y'a une embrouille de brevet qui fait que Pharmacyte va, soit gagner des milliards d'euros, soit perdre des milliards d'euros, je n’ai pas bien compris parce que Caliméro a été interrompu par un e-mail. Quand il reprend, il me dit qu'en gros, il faudrait que je trouve le profil du mec, le Freud, et que je l'échange par un profil d'un autre mec qui, lui, travaille pour Untel et là, c'est moi qui ai décroché parce que y'a cette star du X qu'est apparue sur le plasma et j'adore cette actrice. Enfin bon. Le boulot n’est pas bien compliqué, surtout que j'avais pris soin avant de démissionner de garder tous mes codes d'accès, et je m'étonne un peu que ce soit aussi bien payé. J'ai presque envie d'en parler à Caliméro, mais je me dis que ce ne serait pas très malin de ma part, alors je la boucle.
Et il me donne cent mille euros d'avance sur frais. Quels frais ? J'empoche le fric et je sors, en prenant garde de ne pas lui serrer la main. Pendant le voyage retour, que je fais en taxi, je m'interroge encore sur ce que je dois faire et cherche en vain où se trouve le piège. Je suis obligé de rallonger le prix de la course de trois cent pour cent pour que le fils de pute chinois accepte de me déposer devant chez moi. Enfin arrivé, je commande un repas qui pourrait éradiquer la faim dans le monde et je m'installe devant mon micro, avec trois jours pour faire un truc qui devrait me prendre dix minutes.
Putain.
Il est où, le piège ?




6.
Un canon d'Uzi dans la bouche, j'ai encore le courage de penser à Caliméro et à comment je vais lui en mettre plein la gueule dès que je me serai tiré de ce merdier. Bon. A priori, Caliméro, il n’est pas vraiment en danger. Je ne vais pas m'en sortir cette fois. Ils sont huit, chez moi, chez ce qui reste de chez moi - y'a plus de porte et un des murs a été ouvert au plastic – et, chacun à leur tour, ils me tapent. Et ils font super mal. J'ai un œil qui est sorti de son orbite et la commissure droite des lèvres qui s'est déplacée d'au moins trois centimètre suite à un coup d'Opinel assez incongru (un Opinel ? Au 21ème siècle ?). Et pour couronner le tout, je suis encore lucide ! Sérieux, je m'épate. Je suis une vraie bête. Même Quentin, un de mes tortionnaires, est sur le cul.
— Bordel, c'est un solide ! J'en reviens pas qu'il soit pas déjà dans les vapes.
Qu'est-ce que je disais. C'est Quentin, justement, qui m'arrache mon T-shirt et, Whâââ, vous avez vu les cicatrices sur ses bras ? C'est un malade ce type !
Merci.
Tout ce que je voudrais savoir, moi, c'est « qu’est-ce qu'ils veulent savoir, eux » ? Je ne suis pas un héros. Laissez-moi dénoncer. Permettez-moi de vendre, de cafter, de trahir. Ce que vous voulez, mais ne tapez plus. S'il vous plaît.
Sauf qu'ils ne me demandent absolument rien. Ils se contentent de jouer avec mon micro, j'entends : m'exploser l'écran dix-sept pouces sur le crâne, et piller mon frigo, ce qui, il est vrai, est le moindre mal. Je commence à m'inquiéter quand l'un d'eux parle de me couper les doigts au sécateur. Et puis je remercie de vivre à Déprime Land, l'endroit le plus bétonné de la planète, où nuls jardins n'imposent la possession d'un tel objet. Je ne suis toujours pas mort et ils commencent à s'ennuyer. Alors ils s'en vont, après m'avoir demandé si j'ai bien compris. Oui monsieur, j'ai bien compris. Je ne sais toujours pas ce que j'ai bien compris, mais là, ça va, je crois que j'ai bien compris.
J'ai surtout compris que je suis dans une merde noire. Les assureurs arrivent à temps pour me sauver la vie. J'ai contracté une assurance après avoir accepté le job de Caliméro. Les mecs sont constamment reliés à mon micro et, si je n'entre pas un code précis toutes les trois minutes – trois minutes, c'est contraignant, mais plus sûr quand on voit tout ce qui peut se passer dans un laps de temps aussi court – ils accourent aussi sec et me découvrent, en l'espèce, dans le coma, du vomi sur mes Nike et le quart de mon sang sur le lino bien moche de ma chambre. Après ça, les bouchers de l'hôpital semblent des enfants de chœur. Ces derniers ne me remettent pas un œil tout neuf parce qu'ils ne savent pas que je suis un millionnaire en puissance, mais ce n'est pas grave. Une fois ma thune empochée, je ferai un détour par le Flesh'Mark avant d'aller voir le soleil. En attendant, j'ai un joli bandeau de pirate et une fermeture éclair sur le coin de la gueule. Un vrai Don Juan.
Bon. Retrouver Caliméro, lui péter la gueule et empocher ma thune.
Alors je retourne à son bureau et j'essaye de le persuader de me payer. Le problème, c'est qu'il ne veut pas me recevoir. Un de ses gardes du corps/ videurs/ mastodontes me dit que je suis mort. En tout cas c'est ce que Caliméro dit. Et j'ai beau lui expliquer que la capacité même de lui expliquer prouve que je suis bel et bien en vie. Rien n'y fait. Le gros reste de marbre et je sens la rage bouillir et commencer à cuire mes intestins. Mais je ne peux pas faire grand chose. Alors je m'éloigne en maugréant des insultes un peu nulles et je me mets en planque dans un fast-food de l'autre côté de la rue. L'odeur de graisse réchauffée est à gerber. Je me force à commander un burger-soja avec un milk-shake "au mille parfums" et m'installe sur un des tabourets en plastoc le long de la vitrine.

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Vieux 04/01/2012, 08h03
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7.
Le temps dans les fast-foods est comme aboli. Tout est long, chiant et sans intérêt. Il pourrait s'y passer le drame le plus terrifiant, la déclaration d'amour la plus émouvante ou la scène la plus drôle du monde, le quidam se contenterait de lever quelques secondes la tête de ses frites light pour regarder bovinement l'action avant de retourner à son banquet de solitude et de trop de protéines, sans même un souvenir de ce qu'il viendrait de voir. Justement, un "Birthday Special" est en train d'être célébré à côté de moi. Trois esclaves chantent en presque chœur la célèbre chanson, devant un gâteau troué avec une bougie plantée dedans qu'un gamin obèse et sans souffle essaye d'éteindre sous le regard vide – quoique légèrement inquiet – de ses deux pères qui, clairement, aujourd'hui, se détestent. Je retourne, à peine déprimé, à mon observation.
Après quelques pseudo-heures d'attente, Caliméro apparaît enfin. Il est entouré d'une cour de gardes du corps qui le portent quasiment jusque dans sa caisse. J'ai juste le temps de héler un cab qui me prend la tête pour négocier le prix de la course avant le départ. Mais je ne connais pas ma destination. Le coup du "suivez cette voiture" le fait tellement rire qu'il accepte quand même de m'emmener. Nous roulons à travers Déprime Land aussi vite que nos véhicules le permettent. Dans ces rues, la Loi dit : "Démerde toi pour ne pas mourir et, si possible, ne pas bloquer la circulation". Alors on essaye d'être le plus citoyen possible. La caisse de Caliméro s'arrête à l'Ambassade Pan-Africaine. Je me fais déposer non loin. Peut-être que cela ne se voit pas, mais j'ai un plan.
Mais d'abord, il me faut me vider. Le manque de spin se fait ressentir depuis le fast-food et j’ai besoin de ma saignée. Au milieu d'une palanquée de containers poubelles verts, je me taillade maladroitement le bras droit, en gémissant de douleur-plaisir. Je regarde le sang noir couler de mon être avec une curiosité de malade mental. Je ne peux m'empêcher d'y voir de la beauté. Mais bientôt l'envie de vomir me signale qu'il est temps d'user du spray cicatrisant. Ça pique.
Le visage un peu pâle, avec juste les joues rosies par le froid, j'ai presque bonne mine quand je me présente à l'entrée de l'ambassade. Deux molosses me foutent à poils et me défoncent le cul au laser. Ils me rasent complètement la tête et le corps puis me fumigènisent entièrement avant de me passer au scan. Une fois assurés de l'absence "d'éléments potentiellement agressifs" sur moi, l'un d'eux m'emmène devant un fonctionnaire qui, avec une réelle politesse, voire une légère obséquiosité, me demande :
— Que puis-je faire pour vous, Monsieur ?
— J'ai des informations sur Freud.
— Oui. Avez-vous lu L'interprétation des rêves ? C'est fascinant.
— Ne vous foutez pas de moi. Contentez-vous d'aller dire à Caliméro que Freud peut revenir. J'ai mis un programme de réintégration dans mon hack. Si on ne me paie pas, ou si on atteint à ma vie, ce que j'ai accompli sera annulé. À moins que je n'exécute la confirmation de sauvegarde. Et ça, je ne le ferai qu'une fois en sécurité… Avec mon pognon.
Vous voyez bien que j'ai un plan.
— Je n'entends rien à vos histoires. Veuillez patienter ici le temps que j'aille m'informer…
— Oui. Faites donc ça. Et magnez-vous le cul… Si je puis me permettre.
L'interface quitte la pièce et j'attends un peu nerveusement de voir à quoi ressemblera le Boss. Je n'attends pas longtemps. Et c'est carrément Caliméro qui entre à son tour. Il n'a pas été rasé, lui. Certains sont mieux vus que d'autres…
— T'es pas mort, toi !
— Si si. Je suis le jumeau diabolique qui revient pour se venger… Connard.
— Surveille tes paroles, petite merde. Tu as peut-être une carte en main, mais personne n'est irremplaçable. Surtout pas le toxico pitoyable que j'ai devant moi.
— Allons ! Un peu de compassion ! J'ai décroché, pour toi. Enfin… Pour ta thune. Alors maintenant, tu vas me donner ce que tu me dois, plus cinquante pour cent, plus un aller simple pour les bulles-lumière. Et seulement là-bas, je finis le boulot. Capice ?
Et là, je ne sais pas pourquoi, mais je sens qu'il va me sortir une longue tirade qui va, vraiment, me foutre les boules.
— Écoute- moi bien, petit con. Tu t'es foutu dans un truc qui te dépasse complètement. Tu veux que je te dise, t’as vraiment pas de chance. Et tu es vraiment dans la merde.
Et il commence à m'expliquer à quel point les types pour qui il travaille ne sont pas des rigolos, et que ce n'est pas juste lui et moi, mais qu'il y a tout un pays et même tout un continent derrière lui, et que des gens meurent et que d'autres sont sauvés… Je comprends surtout qu'il y a une putain d'arnaque sur des médicaments censément destinés aux malades du sida des pays du sud et qui finissent en compléments nutritifs pour animaux de compagnie des pays du nord. Il paraît que ça rapporte plus. Mais il paraît aussi que certaines ONG trouvent ça moyennement éthique. D'où l'inversion de profil de Freud, pas franchement anti-profit mais franchement trop gourmand quant à l'estimation du prix de son avis positif dans la commission européenne chargée d'auditer le conglomérat pharmaceutique et sa volonté de reconvertir sa production. C'est clair ? Une histoire sordide de thunes arrachées directement des entrailles pourtant maigres de panafricains bientôt morts.
Bon.
À la limite.
Mais vu les milliards d'euros que cela implique, ils peuvent bien me filer ma part, les libéromonstres. Là, Caliméro se la joue honnête. Il avoue que ce n'est pas les gros méchants qu'ont voulu me flouer, mais seulement lui qui voulait juste augmenter sa part du gâteau. C'est bien humain, va… Alors il me dit que, bon, il veut bien me filer ce qui était prévu au départ, pas plus, et que je fasse la confirmation de profil là, tout de suite, dans ce bureau, sinon il me tue et engage un autre hacker qui hackera mon hacking et hack hack hack…



8.
Dément. Je fais ce qu'il me dit ! Ce n'est pas de ma faute. Je suis un être naturellement lâche. Lâche et bêtement confiant. Je ne peux pas m'empêcher de croire que l'homme est profondément bon, qu'il agit mal seulement sous la contrainte et que la parole permet d'arranger les choses. Et puis je n'aime pas quand cela devient trop compliqué. Alors généralement je fais ce que j'ai dit que je ferais, et l'autre fait ce qu'il a dit qu'il ferait et voilà, deal, chacun repart de son côté. Sauf qu'encore une fois je me fais baiser. Moi je dédynamite mon hack et Caliméro me fout une bastos dans le buffet. Ce n'est pas du tout ce qu'il a dit qu'il ferait !
Comment penser qu'on puisse tuer quelqu'un dans une ambassade ? Seul cet abruti suffisant de Caliméro peut croire un truc pareil. En tout cas, ils ne me laissent pas crever. Je veux dire : les ambassadeurs. Cela doit faire tâche, un mort par balle dans un lieu aussi raffiné et cosy. Donc, ils accourent à ma rescousse et me font tout ce que la médecine est capable de faire à un homme, à part la liposuccion, pour le sauver. Mais ça, je ne le sais pas encore, parce que moi, je suis complètement dans les vapes et je me rappelle juste de l'hélicoptère et puis d'un petit bout de l'aéroport. Quand je me réveille, j'ai un peu froid. Pourtant, dehors, il fait 54 degrés Celsius et c'est la Panafrique.
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Vieux 05/01/2012, 11h54
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9.
Une longue file de malades, de faméliques, de dysentériques, de sidaïques, de lépreux, de bouchers génocides et victimes de la faim, d'excisées purulentes, de vieillards aveugles, mais heureux d'avoir atteint leur âge. La Panafrique est souffrance. La Panafrique souffre pour que les autres souffrent moins. La Panafrique n’est ni le berceau de l’humanité, ni l’âme des peuples. Elle est un purgatoire et un ogre que l’on exhibe devant les enfants turbulents. Un continent devenu imaginaire, mythique, fruit de conférences, de romans et de récits théoriques. La Panafrique n’existe pas. Elle est Mû, Atlantide et même Cocagne. Ainsi soignons-nous nos plaies. En les transformant en contes. Mais moi, je suis là, bien vivant, un bandage couvert de vomi serre trop fort mon torse trop mou. Et je regarde les médecins lutter, impuissants ou presque, contre des maladies que je croyais disparues. Je vois les corps aux allures de momies de femmes à peine trentenaires qui hurlent de douleur à la piqûre d'un vaccin qui tient plus de la soude caustique. Je vois des enfants mourir sans avoir même su que la télévision existait. Je vois l'enfer et je me dis, putain, qu'est-ce que je fous là !
Ils ne voulaient pas que je meure, à l'ambassade, mais ils ne pouvaient pas non plus me laisser là-bas, pas avec ce que je sais. Alors ils m'ont amené ici, prisonnier de l'horreur, un hôpital de brousse au milieu du grand rien, avec juste une usine de textile ultra-polluante à cinq cents mètres et un village champignon qui s'est créé autour. Si les habitants ne crèvent pas intoxiqués par les émanations chlorées, ils chopent le sida ou la variole et finissent, de toute façon, par claquer harassés sur une des chaînes de montage de l'usine.
Welcome !
Je reste deux mois en convalescence, le temps de m'acheter une conscience. Même la pire des ordures, à moins qu'il ne soit chef du marketing, finit par comprendre des choses là-bas. Je ne suis pas le mauvais bougre. Je vis à Déprime Land. Je suis toxico. J'ai fait les mauvais choix, mais, la plupart du temps, j'ai été un keum réglo. Je croyais connaître le malheur, c'est pour ça que je me suis permis des trucs que la morale réprouve. Mais là, ok. Je commence à comprendre. Il y a malheur et malheur. Il y a pas cool et franchement craignos. Bref, il y a Déprime Land et il y a la Panafrique. J'avoue qu'il n'y a pas que le malheur alentour pour m'ouvrir les yeux. Il y a aussi cette infirmière qui s'occupe de moi depuis mon réveil. Félicité. Ses cheveux tirés et lissés à la crème pour faire européenne. Ses yeux noirs et ses pommettes hautes qui deviennent marrons clair quand elle rougit. Et puis ses seins énormes !
Quand je sors de ma tente, il y a toujours une dizaine d'enfants qui m'entourent et qui m'accompagnent partout où je vais. Ce n'est pas pour me taxer, ils savent maintenant que je n'ai plus rien, mais ils n'ont jamais vu quelqu'un d'aussi gros ! Pour eux, je suis une sorte de héros, de mythe. L'homme-éléphant ! Ils me croient doué de pouvoirs inimaginables et se disent qu'à côté de moi, ils n'auront plus faim. Je les laisse croire. Pendant ce temps au moins, ils n'entendent pas leur ventre. Moi si. Ma rage, ma haine, mon envie d'en découdre ("d'en découdre" ! Ici, même le vocabulaire vient d'un autre temps). Je rumine une vengeance qui se transformera en croisade, en acte chevaleresque. Je veux sauver ces enfants ! Au moins quelques-uns… Et si possible me faire un peu de blé. Je vous jure que ce n'est pas l'objectif principal, mais si on peut lier l'utile à l'agréable, hein…
Faudrait juste que je trouve un micro. Mais ici, ce n'est pas gagné. Ils ont déjà du mal à trouver à bouffer. Heureusement, il y a les organisations humanitaires, toujours un peu moins néfastes que leur absence. Alors il y en a une qui vient de livrer un lot de chaussettes (!) avec des couvertures (re-!) et aussi au moins une tonne de Damart (re-re-!). Il paraît que c'est une erreur. Une livraison qui devait arriver chez des sinistrés en Asie, victimes d'un déluge ou un truc genre "brusque montée des eaux", enfin : dégagement de CO2, effet de serre, réchauffement de la planète, etc… etc… etc… Bref, ça arrive là et donc un Anglais tout rouge et en short débarque et trépigne et crie un peu sur les nègres et cherche une solution et il se trouve qu'il a un portable. Alors, avec l'aide des mômes qui ne peuvent déjà plus le blairer, je le lui vole et me connecte au réseau.
Je suis un type naturellement chanceux. Je veux dire, bien sûr je me fais tirer dessus, torturer, tout le monde m'exploite, mais quand même, je suis vivant et presque amoureux ! Et surtout l'Anglais possède un abonnement à une compagnie aérienne. Cracker ses codes n'est en rien un problème, surtout que le petit gars, en bienfaiteur généreux qu'il est, n'est pas du genre méfiant. Donc voilà, je suis maintenant dans l'avion, avec dans la tête l'image de Félicité à l'aéroport qui me dit qu'elle m'attendra, et maintenant ça va chier.



10.
Il pleut à Déprime Land. C'est le 392e jour de pluie sans interruption m'apprend le plasma de l'aéroport. Et c'est toujours la même petite bruine bien moche et bien compacte. Je n'éprouve aucune joie à me retrouver ici. Pas même l'apaisant sentiment d'être "chez moi". J'ai juste envie de tout foutre en l'air. Une réelle nécessité de mettre le feu, d'exploser tout ce que je croise, tous ceux que je croise. Se laisser aller au "tout est pourri, tout est nul". Comme avec le spin, mais la rage en plus.
Je prends un taxi que je paye avec les doses de crack qu'il me reste de mon aventure Xi. Une fois chez ouam, je regarde mon appartement avec un dégoût certain. J'y récupère une vieille credit-card et mon Magnum, riche d'une trentaine de balles. Et c'est avec soulagement que je fous le feu à toute la baraque. Je vais direct au bureau de Caliméro. Je sonne d'une première giclée qui éclate la gorge du videur à l'entrée. La suivante est pour le physionomiste, la troisième explose la cage en verre qui sert de billetterie. Je continue à tirer dans le vide comme un cow-boy au saloon. La sécurité finit enfin par arriver et je suis, je le dis honteusement, très facilement maîtrisé. Après m'avoir copieusement tabassé, les bouledogues m'emmènent devant Caliméro. Il est complètement abasourdi par ma connerie.
— Je ne comprends pas ! Tu le savais que t'avais aucune chance !... Qu'est-ce qui t'a pris ?
Sérieux, il est sincèrement déçu, presque contrarié. Au fond, il était assez content que je m'en sois sorti. Je crois qu'il m'aime bien en fait.
— Mais qu'est-ce que je vais faire de toi ?
J'aimerais bien le savoir.
— Bon... Ben, mettez-le à la cave et pis butez-le.
Pfff...
— Arrêtez ! Arrête ! Caliméro ! Mon Cali, putain ! Tu ne peux pas faire ça ! Tu ne vas pas me buter comme ça, une balle dans la tête et puis, hop, c'est fini !!! C’est… C’est nul !
— Mmmmouais... Tu as raison. C'est pas marrant. Bon, vous avez qu'à le torturer aussi.
Moi et ma grande gueule... Alors les gros balèzes de Caliméro me traînent jusqu'à la cave et là, mes amis, ça devient franchement insupportable.
Je ne m'évanouis pas quand il transperce l'œil qui me reste avec un morceau de fil électrique. Je ne m'évanouis pas quand ils y foutent le courant et que ma tête commence à gigoter dans tous les sens et que je sens l'odeur de mes humeurs qui se mettent à bouillir. Je m'évanouis un peu quand ils attaquent les choses sérieuses et qu'ils me coupent le nez et qu'ils me coupent les orteils un par un et qu'ils me coupent les doigts et qu'ils me coupent la bite (ce qui me vaut une série de blagues assez vexantes sur la taille de mon membre). Je commence sérieusement à flancher et ils finissent par passer plus de temps à me réanimer qu'à me torturer. Le coup de grâce est proche et Caliméro daigne descendre pour y assister.
— Oh merde ! Vous vous êtes lâché, mes salauds !! C'est un vrai carnage. Putain... C'est pas humain, vous êtes tarés !!!
Quand je vous disais qu'il m'aimait bien....
— Bon... Ben... Ne le laissez pas comme ça. Achevez-le !
— C... C... Ca... Cali...
— Attendez ! Attendez... Je crois qu'il essaye de parler.
Caliméro s'approche et je crois vraiment ne pas être capable de lui demander ce que je suis venu chercher ici.
— D... D.... Dis-m...
— Quoi ? Qu'est-ce que tu dis ? Quelqu'un comprend ce qu'il dit ?
— Cod... T... T... Ton cod...
— Quoi ? Mon code ?
— Ax... Axé...
— Tu veux que je te donne mon code d'accès ?!? Putain, mec ! Tu vas mourir. Qu'est-ce que t'en a à foutre de mon code, maintenant ?
— C... T... Cod...
— Bon.... Après tout....
Et là, dans ce moment si particulier, Caliméro se penche à mon oreille et d'une voix incroyablement douce, il me dit ce que je suis venu chercher.




11.
Savez-vous ce qu'est un émetteur ?
Un émetteur, c'est ce qui a envoyé Caliméro à la chaise électrique, c'est ce qui a sauvé la vie de plusieurs milliers de panafricains, c'est ce qui a permis à un sale petit enculé comme moi de racheter toute sa putain de vie merdique et minable. C'est ce qui a fait de moi un héros.
Posthume.
C'est le seul problème. Je ne m'en suis pas tiré cette fois. Je suis mort un 24 décembre, abattu d'une balle d'Uzi dans la nuque, dans la cave d'un club de strip-tease gay en plein centre de Déprime-Land. Du coup, vous vous demandez sûrement qui vous parle maintenant. Forcément. Vous vous dites : "Elle est où, l'arnaque ?"
Ce que j'ai omis de vous dire, c'est qu'avant de foutre le feu à mon appartement et d'aller à la rencontre d'une mort certaine, avant d'implanter un micro-émetteur grand comme un demi-ongle dans mon oreille interne et avant de relier cet émetteur au réseau, je me suis créé une petite interface mémorielle des familles que j'ai balancée sur le Net. La jolie petite I.A. qui vous parle en ce moment ne pourra sûrement jamais aller skier, ni manger un soja-burger et encore moins sentir à nouveau les énormes seins de la sublime Félicité contre sa joue inexistante, mais elle a pu hacker toutes les données de Caliméro et les donner en pâture aux médias libres du web, aux gouvernements du monde entier, aux ONG les plus diverses, à tout le monde en fait...
Et je peux vous dire que ça a été un joyeux bordel.



FIN
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Comme Mario et Lina je me suis perdu dans le discours/reflexion de l'ET. a suivre...
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Très bien ce "Bouffe-Univers". Haletant, barré, bien écrit. M'a évoqué le Dantec des débuts.
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:hum2: Mais ou va tu nous mener??
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