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  #16  
Vieux 14/09/2013, 11h46
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magnifique Meiko Kaji
merci pour ces films que je vais m'empresser de voir
Reviens donner tes impressions, alors.
De mon côté, j'ai prévu de regarder Blue spring demain...

Stray cat rock : Machine animal de Yasuharu Hasebe



Pas de changement notable par rapport au film précédent.
La série est installée et déroule sa formule.
Une petite impression de ronronnement donc, mais le film reste plaisant à voir, notamment pour les nombreuses scènes musicales toujours dans un ton très pop.



Ici, la bande de Meiko va aider un soldat américain déserteur et ses deux amis japonais en tentant de revendre un lot de pilules de LSD pour financer leur passage clandestin en Suède sur un bateau.
Evidemment, le dealer local va apprécier moyen la manœuvre.
Pas indispensable mais niveau de coolitude toujours plus qu'acceptable.

Ensuite, la série se déclinera une nouvelle fois dans un épisode, Stray cat rock : Beat '71 (j'avoue ne pas l'avoir vu mais sa réputation n'est pas fameuse), réalisé comme le piteux Wild Jumbo par Toshiya Fujita.
Mais la décision de la Nikkatsu de ne plus produire que des films érotiques (roman porno ou pinku eiga) condamnera la série et poussera Meiko Kaji à quitter la compagnie pour la Toei où elle deviendra la star de la série Joshuu 701-gô : Sasori (La femme scorpion)


Pour en finir avec les Stray cat rock, je m'en voudrais de ne pas recommander ce cd, compilation des morceaux que l'on entend dans les cinq films.




Et deux extraits pour illustrer l'ambiance visuelle et musicale des films (et aussi l'évolution esthétique entre Female boss (premier extrait) et Machine animal (deuxième extrait)) :

http://www.youtube.com/watch?v=1GeSdkxf5nc

http://www.youtube.com/watch?v=6QpLD8CMWos
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  #17  
Vieux 14/09/2013, 12h00
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ok pas de problèmes!
bon sinon j'ai prévu de me faire pas mal de Sono Sion ce weekend vu que son dernier a été présenté à l'étrange festival.

J'ai aussi prévu d"éventuellement parler (à moins que tu le fasses, car tu en parles mieux) de quelques yakuza eiga de Fukasaku qui
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  #18  
Vieux 14/09/2013, 12h16
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ok pas de problèmes!
bon sinon j'ai prévu de me faire pas mal de Sono Sion ce weekend vu que son dernier a été présenté à l'étrange festival.

J'ai aussi prévu d"éventuellement parler (à moins que tu le fasses, car tu en parles mieux) de quelques yakuza eiga de Fukasaku qui
Vas-y pour les Fukasaku.
Je n'ai pas vus ses yakuza eiga des 70's depuis longtemps et il faudrait que je les revisionne avant de pouvoir les chroniquer, mais j'ai plein d'autres trucs à voir avant.

Vas-y aussi pour Sono Sion.
Je l'avais découvert avec Suicide club il y a un paquet d'années lorsqu'il avait été présenté au Festival du film fantastique de Bruxelles.
Et j'avais pas vraiment aimé, ce qui fait que je n'ai plus depuis pris la peine de suivre son parcours.
Donc vas-y, donne-moi envie.
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  #19  
Vieux 15/09/2013, 12h45
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Attention : ce message contient des spoilers relatifs au film Blue spring.


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Posté par Aguéev
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Bon allez un autre classique nippon que j'ai vu récemment et que je devais voir depuis 10 ans environ.
Ben, je n'en attendais pas grand chose (ni les adaptations live de manga ni les films de lycéens ne sont a priori ma tasse de thé), mais j'ai bien aimé.

Citation:
A un moment Kujo dit "Les gens qui savent ce qu'ils veulent me font peur" et c'est justement le point névralgique du film et la question qui est posée à chaque élève dans le film. Aucun ne sait réellement ce qu'il veut et partant du point de départ qu'est l'école ayant totalement démissionné, les personnages sont donc livrés à eux même. L'importance de l'éducation est à mon avis mis en avant et critiquée car à aucun moment le film ne s'attarde sur ce qu'il se passe en dehors des murs ou du périmètre proche du lycée. Les parents sont invisibles, les yakuza et bosozoku sont bien présents.
Je pense que tu pointes en effet bien le point névralgique.
Ceci dit, j'en tire sans doute une interprétation un peu différente.
Il me semble assez normal (et universel) quand on se trouve au lycée et qu'on ne sait pas trop de quoi sera fait son avenir d'avoir peur de ceux qui savent ce qu'ils veulent. Perso, je me souviens que ça me faisait vraiment flipper.
Alors, on peut parler à propos du film de démission de toutes les formes d'autorité (scolaire, parentale,...) mais en rejetant toutes ces formes d'autorité hors du film (ou au mieux à sa périphérie), Toshiaki Toyoda ne montre-t-il pas que la démission première est celle de ces jeunes eux-mêmes ?
Une démission face à la peur, qu'ils transforment en une violence extrême et omniprésente. Violence envers le système mais aussi et surtout violence anarchique et autodestructrice à l'encontre d'eux-mêmes.
Il me semble qu'on n'est pas ici dans le cadre d'une simple critique du système mais dans le constat effrayant et amer d'une jeunesse qui ne trouve une identité qu'en reproduisant en vase clos, contre elle-même, de manière accrue et sans échappatoire possible (hormis l'intégration au sein d'un clan de yakuzas) la violence qui lui est infligée par le système.

Citation:
La BO de Thee Michelle Gun Elephant est omniprésente et rajoute de la densité à une ambiance certes dérangeante mais plutôt minimaliste (les scènes de violences sont brèves et hors champ). Le tout rend le film doux (quelques moments poétiques, une fille qui semble plaire à Kujo, les élèves qui plantent des fleurs et les arrosent, les parties de foot) et amer (rien ne semble permettre à ces jeunes de sortir de leur monde sinistre). C'est d'ailleurs la vision finale via les yeux de Kujo qui résume bien l'idée de ce qu'est l'école pour lui, malgré une façade relativement propre, le personnage n'y voit qu'un bâtiment noir de crasse recouvert de graffitis
J'ai beaucoup aimé l'approche "less is more" dans la représentation graphique de la violence. Pas besoin d'effets de manche pour montrer que toute communication au sein de l'école passe au travers de rapports de force basés uniquement sur la violence.
Ceci dit, ça n'en fait pas pour moi un film doux. Je trouve au contraire le film extrêmement dur, d'autant plus que les brèves échappées vers un ailleurs à la noirceur ambiante ne mènent à rien.
C'est aussi cette retenue dans la réalisation, ce refus du pathos psychologisant qui permet à la scène finale, presque lyrique, d'être émotionnellement aussi forte.
Malgré la mort d'Aoki, on voudrait voir un soupçon d'espoir dans cette séquence qui voit enfin les carapaces se craqueler. Et on voudrait refuser l'ombre écrasante reprenant sur le toit l'image que dessinait Kujo sur son banc.

Bon sinon, la réussite du film tient aussi dans la très chouette interprétation de Ryuhei Matsuda et Hirofumi Arai dans les deux rôles principaux.
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Dernière modification par Zen arcade ; 15/09/2013 à 14h19.
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  #20  
Vieux 15/09/2013, 12h56
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Content que cela t'ait plu!

J'aime beaucoup effectivement Ryuhei Matsuda qui garde souvent un air détaché et peut être trop par rapport aux autres membres. Il est sur sa planète, tout seul. Il a oublié d'amener son meilleur ami avec lui ce qui me semble très triste en fait car si les deux ont des desseins différents, le premier a tout de même une sorte de responsabilité.

Pour l'éducation, il est normal de ne pas savoir ce que l'on veut faire dans le futur, néanmoins il est aussi normal d'être totalement insouciant à cet age. Je pense que ce que pointe le film c'est aussi le fait que visiblement ce lycée est un lycée de dernière zone. Un lycée d'où statistiquement le taux de réussite est très faible. On ressent surtout un lycée laissé à l'abandon.

J'ai sinon eut un sentiment de tristesse lors de la scène dans laquelle ce jeune fan de baseball, jette derrière lui sa jeunesse et laisse sa veste au petit jeune (qui est le seul à s'entrainer). Son discours à ce moment est réellement poignant et l'entrée dans la voiture marque la fin de sa jeunesse, la fin d'une période aimée.

J'ai un peu de mal à interpréter la fin mais je la vois comme effectivement un craquelement dans la carapace que s'est construit Kujo, comme s'il redevenait humain. La fuite de quelques sentiments, la peine qu'il ressent à ce moment (il se précipite dans les escaliers alors qu'on l'a à aucun moment vu comme cela), une sorte de révélation sur ce qu'est la vie, c'est d'ailleurs à ce moment que la fleur éclos.
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Dernière modification par Aguéev ; 15/09/2013 à 13h01.
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  #21  
Vieux 15/09/2013, 15h24
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Dans les années 60, le succès des kaiju eiga de la Toho amène d'autres studios à proposer leurs films de grands monstres. C'est ainsi que la Daiei crée en 1965 le personnage de Gamera, une espèce de tortue volante géante.
Mais non contente de marcher sur les plate-bandes de Godzilla (qui s'y connait pourtant plutôt bien en matière de plate-bandes écrasées), la Daiei va également mixer le style du kaiju eiga avec le jidaigeki (films en costumes situés dans le Japon féodal).
Ce mariage encore inédit (à l'époque, c'est surtout la science-fiction et l'espionnage qui trouvent des accointances avec nos bébêtes préférées) va se matérialiser sous la forme de la trilogie Daimajin.
Majin n'est pas à proprement parler un kaiju (c'est pourquoi je n'écris pas cette chronique dans le thread spécial kaiju) mais un Dieu enfermé dans une grande statue de pierre.



Majin dans sa version "je dors mais ça va pas tarder à barder"


Les trois films ont été réalisés simultanément et sont sortis à quelques mois d'intervalle en 1966. Leur trame est assez simple et similaire.
Dans le premier, Daimajin, réalisé par Kimiyoshi Yasuda, un intrigant trahit son seigneur pour prendre sa place mais ne parvient pas à tuer son héritier. Tandis que le méchant, devenu seigneur à la place du seigneur, réduit les paysans à l'esclavage, l'héritier en fuite espère un jour retrouver sa place.
S'ensuivent de nombreux rebondissement ma foi fort agréables avant que Majin ne décide à l'approche du dernier quart d'heure du film de siffler la fin de la récréation en se réveillant pour tout casser sur son passage et tanner les méchants.



Majin en mode "pas content"


Dans le deuxième film, Daimajin ikaru (La colère de Majin) réalisé avec savoir-faire par le grand Kenji Misumi, la trame est assez semblable mais simplifiée.
Ici, un méchant seigneur attaque un gentil seigneur mais ce dernier s'échappe (on évite donc la case "héritier en goguette"). Les rebondissement sont assez similaires, toujours plutôt agréables. La nouveauté réside dans le réveil de Majin qui cette fois sort de l'eau (il crèche sur une île) alors que dans le film précédent, il se la jouait plutôt trekking en montagne.
Ca donne ça :



Majin en mode "Moïse style"


Le troisième et dernier film de la trilogie, Daimajin gyakushu (Le retour de Majin) réalisé très platement par Kazuo Mori est clairement le moins bon de la série.
Sans doute dans le but de plaire à un public enfantin, le film est plombé par une très longue et très ennuyeuse intrigue mettant en scène quatre enfants qui parcourent la montagne où se trouve Majin pour sauver leurs parents réduits en esclavage par un méchant seigneur.
Franchement dispensable.

Deux dernières choses qu'il est intéressant de noter.
Akira Ifukube (qui est loin de n'avoir composé que les musiques des kaiju de la Toho) signe une musique très réussie qui n'est pas étrangère au charme que dégagent les deux premiers films.
Les effets spéciaux sont assurés par Yoshiyuki Kuroda, surtout connu pour sa participation quelques années plus tard à la série des yokai monsters de la Daiei.
J'en reparlerai certainement un jour ou l'autre.
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Dernière modification par Zen arcade ; 15/09/2013 à 15h31.
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  #22  
Vieux 15/09/2013, 17h16
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Va falloir que je mate ça moi !
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  #23  
Vieux 15/09/2013, 19h30
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ah bah j'avais prévu de le voir pour en parler sur le topic de Kani
bonne initiative!
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  #24  
Vieux 21/09/2013, 09h52
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Voir Blue Spring et ses ados paumés m'a donné envie de revoir le fameux documentaire de Mitsuo Yanagimachi sur les bosozokus, Godspeed You! Black Emperor



Le phénomène des bosozokus, bandes urbaines de jeunes motards, s'est développé dans les années 50 mais ce n'est que dans les années 70 qu'il a acquis une réelle présence médiatique.
GY!BE, réalisé en 1976 en est le parfait témoin.
Le film suit les Black Emperors au quotidien. Sans structure particulièrement définie, le film suit tour à tour quelques membres de la bande en alternance avec des sorties qui montrent leur comportement (conduite dangereuse, fritages avec la police,...).
On s'aperçoit cependant vite que tout cela relève plus de la bravade adolescente que d'une volonté de contester quoi que ce soit. Que cela relève du besoin pour quelques paumés de se constituer une communauté qui leur donne l'impression de faire quelque chose d'une vie par ailleurs désoeuvrée.
Et quand dans une longue scène, deux membres démotivés se font humilier et frapper par un des chefs de la bande, on comprend que le sentiment de liberté qu'est censé apporter la marginalité n'est ici qu'une vaine illusion.
Dans ses meilleurs moments, le film parvient pourtant à capter une belle énergie juvénile. On se dit alors pour ses jeunes en rupture qu'il est bien dommage que cette énergie ne puisse pas atténuer leurs frustrations de manière plus positive.

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  #25  
Vieux 23/09/2013, 14h19
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Plus vraiment besoin de présenter l'immense Shohei Imamura.
Deux fois palmés à Cannes, réalisateur de chefs d'oeuvre comme La ballade de Narayama ou Pluie noire, ça le range tout de suite dans la cour des grands.
Pourtant certains pans de son parcours cinématographique restent peu connus, notamment les films qu'il a réalisé dans les années 70.

Au début des années 70, plusieurs échecs publics successifs ont mis Imamura sur la paille. Lui qui s'était affranchi des studios dès la moitié des années 60 en fondant sa propre compagnie de production, se voit obligé de réaliser des documentaires pour la télévision.
Il va s'intéresser particulièrement au sort des soldats japonais qui sont restés en Asie du sud-est après la capitulation en 1945, ceux qu'on appelle du bout des lèvres au Japon les "mikikanhei".
Il se rend tout d'abord en Malaisie où il rencontre notamment un ancien soldat qui s'est engagé en 1945 dans l'armée communiste malaise pour livrer une gerrilla contre l'armée anglaise.
Mais c'est à partir de la seconde partie, tournée en Thailande, que le film devient réellement intéressant. Dans le nord de la Thailande, il réunit trois anciens soldats qui vont discuter librement de la manière dont ils ont vécu la guerre, de la raison pour laquelle ils ne sont pas rentrés au Japon, de leur vie en Thailande et de la vision qu'ils ont du Japon d'aujourd'hui.
L'un est un nationaliste convaincu, qui raconte les horreurs qu'il a perpétrées sous les ordres d'officiers fanatisés et qui est resté en Thailande pendant des années en attendant un hypothétique retour de l'armée japonaise... pour continuer le travail.
L'autre est aux antipodes. Il n'est pas rentré au Japon parce qu'il a été dégoûté de l'attitude du Japon et des soldats japonais qui ont fait de cette guerre une boucherie sans nom.
Tous deux cependant se rejoignent sur l'abandon dont ils se sentent victimes. L'abandon d'un pays qui a commodément préféré les oublier pour se reconstruire, qui a imposé le sacrifice de leur vie sans rien leur donner en retour.
Ces témoignages sont tour à tour glaçants, révoltants, bouleversants.
La troisième et dernière partie du film voit Matsu, l'ancien soldat toujours nationaliste, rentrer au Japon pour revoir sa famille (qu'il n'a plus revue depuis 30 ans).
Il retrouve sa soeur qui vit dans la pauvreté après de dures épreuves et son grand frère à qui il entend demander qu'il aide leur soeur.
La rencontre avec le frère se passe mal, très mal. Le frère s'est enrichi après la guerre, il méprise Matsu qui est resté en Thailande. La confrontation est âpre, dure.
Matsu, que le récit des horreurs qu'il avait commises pendant la guerre (il a quand même brûlé vif 30.000 personnes, décapité des femmes et des enfants,... hein) nous avait rendu plutôt antipathique, apprait ici très fragile, plein de contradictions.
Jusqu'à la rupture quand il apprend que son frère a orchestré sa "mort" auprès des autorités japonaises pour des raisons d'héritage.
Imamura n'a pas son pareil pour capter de manière bouleversante le poids des épreuves sur les corps, dans les regards, les attitudes.
Il livre un portrait nuancé de ses hommes sans instruction qui se sont retrouvés dans un conflit qui les a dépassé et qui ensuite ont été mis au rebut parce que leur présence était devenue gênante. De ces gens qui ont été effacés de l'histoire officielle du Japon, il rappelle l'existence de proscrits sans occulter la part d'ombre qu'ils continuent à porter en eux.
Malheureusement, Imamura avait sans doute avec ces films dépassé ce que le Japon était prêt à entendre sur son attitude lors d'un épisode très peu glorieux de son histoire, ce qui fait que la télévision refusa de les diffuser. Ils ne seront montré que quinze ans plus tard.

Dans un quatième film, Imamura rencontre en Malaisie des anciennes prostituées japonaises, les karayuki.
Dupées ou vendues, elles furent transportées au début du 20ème siècle (ère Taisho) pour travailler dans les bordels japonais de Malaisie.
Devant la caméra, ces vieilles dames racontent leur vie avec une franchise, une sincérité et une gentillesse totalement déroutante.
Comme pour les anciens soldats des films précédents, Imamura montre sans détour mais avec une profonde humanité des être humains qui ont été instrumentalisés et ensuite oubliés par un pays qui les a laissé tomber et qui ne leur a jamais donné la chance de revenir.

Si je parle de ces documentaires, c'est évidemment parce que je les trouve bouversants mais aussi pour saluer l'édition DVD que leur a consacré le petit éditeur Choses Vues (on ne saluera jamais assez le travail d'exhumation de petites structures commes Choses Vues ou Blaq Out pour les coffrets Wakamatsu par exemple).



Afin d'être exhaustif, je signale aussi la présence en bonus du DVD du film "L'évaporation de l'homme" (également chez Choses Vues) du dernier film documentaire d'Imamura, "Les pirates de Bubuan".
Imamura se rend dans l'archipel de Jolo pour tenter de rencontrer des pirates.
Si à la fin du film, il en rencontre bien un (très éloigné de la vision romantique qu'il pouvait en avoir), la plus grande partie du film est consacrée aux Badjao, les derniers nomades des mers qui passent leur vie sur l'eau entre les Philippines, l'Indonésie et la Malaisie.
Plutôt très intéressant.
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  #26  
Vieux 23/09/2013, 14h45
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Je ne savais pas que Godspeed you! Black emperor était un nom de film jap de zoku qui plus est!!

Je le met dans ma liste étant fortement interessé par ces gangs.
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  #27  
Vieux 23/09/2013, 15h19
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Je ne savais pas que Godspeed you! Black emperor était un nom de film jap de zoku qui plus est!!
Ben ouais.
Et c'est aussi un peu pour attirer du monde du thread musique que j'en ai parlé, hein...

Tiens sinon, avant d'écrire la chronique pour le film, j'ai lu que le phénomène des bosozokus est en voie de disparition au Japon.
Malheureusement, je n'ai pas l'impression que tous ces délinquants sont devenus de gentils professeurs comme un certain Eikichi Onizuka...
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  #28  
Vieux 23/09/2013, 15h40
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Même au moment de GTO c'était déjà en voie de disparition.

C'est dommage ):
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  #29  
Vieux 23/09/2013, 15h52
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Même au moment de GTO c'était déjà en voie de disparition.

C'est dommage ):
Bah, c'est d'ailleurs pour ça qu'Onizuka est devenu prof, et qu'on a pas la suite de ses aventures en tant que chef de gang je pense.


Bon, j'avais déjà entendu parler du film, mais ça me botte bien de le matter maintenant que t'en parles.

Merci Zen pour ce topic d'utilité publique !
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  #30  
Vieux 25/09/2013, 15h31
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Retour au cinéma de genre avec un début d'exploration du kaidan eiga ou film de fantômes.
En matière de cinéma fantastique, le kaidan eiga est sans doute le sous-genre le plus populaire au Japon.
Présent dès la période du cinéma muet, il a connu une énorme popularité au cours des années 50 et 60. Aujourd'hui, son influence est toujours très vive au travers de formes modernisées comme par exemple dans la série Ring.

Parmi les très nombreux films abordant le genre, le Tokaido Yotsuya kaidan (L'histoire de fantôme de Yotsuya) est très certainement la plus populaire.
A la base, Yotsuya kaidan est une pièce de kabuki issue de la tradition orale populaire datant de la première moitié du 19ème siècle. Sa très grande popularité lui a valu de rentrer durablement dans l'inconscient collectif japonais.

Au cinéma, on compte plusieurs dizaines d'adaptations depuis 1917 jusqu'à aujourd'hui où Takashi Miike prépare sa version de l'histoire pour une sortie l'an prochain.
Parmi toutes ces versions, celle est qui est considérée comme la plus réussie est celle réalisée par Nobuo Nakagawa en 1959 pour la Shintoho.
Le film raconte la vengeance d'outre-tombe de Oiwa, l'épouse bafouée de Iemon, un ronin particulièrement cruel qui l'a défigurée et poussée au suicide pour pouvoir se remarier au sein d'une famille riche.
La première heure du film expose l'histoire avec clarté et beaucoup d'élégance.
On pourra cependant lui reprocher de ne pas approfondir la psychologie et les motivations des personnages, en se reposant sans doute un peu trop sur la connaissance préalable de l'histoire par le public japonais.



Ceci dit, ce sont bien évidemment les scènes finales qui resteront en mémoire, celles où le fantôme de Oiwa vient hanter Iemon et le pousse peu à peu à la folie et à sa perte.
Malgré le manque évident de moyens, elles marquent par leur poésie morbide (qui trouva son apogée l'année suivante dans son chef d'oeuvre Jigoku) qui fit dire aux spectateurs occidentaux de l'époque que Nobuo Nakagawa était le Terence Fisher japonais.










A venir : la chronique d'une autre version de cette histoire, qui développe des parti-pris formels et scénaristiques résolument différents.
__________________
"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère."
Denis Johnson - Arbre de fumée

Dernière modification par Zen arcade ; 25/09/2013 à 18h04.
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cinéma


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