Revue de piles 2010 - 2011 - 2012

[Ben Wawe]

De quelle densité psychologique parles-tu ? J'ai quelques Hellblazers, trop rares, et en lisant mes quelques-uns de Ennis et ceux que j'ai choppé dernièrement, je trouve qu'il manque quelque chose mais je ne sais pas quoi ; c'est peut-être ce dont tu parles, en fait.

[john_constantine]

Dans le run d'Ennis, si John avait des tuiles, il y avait un vrai personnage derrière, avec ses tracas, ses potes, ses beuveries, éléments portés à leur paroxysme dans le run de Jenkins, puis avec Azza, c'est Johnny qui fait le tour du monde dons bezef, chez Carey, bon j'en ai aucun souvenirs, Mina c'est juste la daube. Enfin Diggle qui a fait un run pas dégueu, qui a au moins le mérite d'avoir remis quelques pendules à l'heure, idem c'est toujours le Johnny Boy sorcier qui a un peu de classe mais très peu de choses finalement (dans le sens, perso/relations/la vie) ne tournent (dans le sens planète/étoile) autour de lui.

Disons que si John a gagné à être écrit en sorcier ultime, il a vraiment perdu en humain.

[Ben Wawe]

Je vois. Personnellement, je n'ai jamais considéré Constantine comme le sorcier ultime : j'aimais bien quand on ne le représentait pas usant de "pouvoirs" ou d'invocations, je préfère quand on le voit plus utiliser son esprit, son machiavélisme et ses mots pour retourner la situation que ses "capacités" magiques. Surtout que tout le sel de ce que j'ai lu sur Constantine, c'est quand même qu'il n'était de loin pas à la hauteur de ses "adversaires" mais qu'il s'en sortait avec classe car il était plus intelligent qu'eux et plus fort dans la manipulation.
Sur ça, la fin du run d'Ennis est exemplaire.

[John Keats]

ouais enfin le mot pour moi n'est pas classe, sa phrase fétiche reste screw them before they screw you, les potes en avant et lui derrière. le perso a perdu en humanité, il a paumé ses comentaires sociaux (sous carey c'était un vulgaire titre d'horreur point barre, l'arc en enfer chez nergal me provoque des hauts le coeur rien qu'à y repenser). encore une fois ce qui m'a choqué en relisant ces derniers temps, c'est à quel point c'était long à lire un Hellblazer dans les années 90 (bon et avec Azzarello aussi). là tu le torches en quelques courtes minutes.
et pourtant ces deux numéros sont pas mal, mais je commence à me demander s'il y a encore quelqun capable de dire quoi que ce soit avec le limey bastard.

[Ben Wawe]

"Classe" dans le sens où sa façon de toujours s'en sortir est faite avec style dans de bonnes mains, et qu'on ne peut qu'être impressionné par sa chance/son machiavélisme/sa façon de faire à chaque fois...quand c'est bien fait.
Moi, en fait, j'ai l'impression que les auteurs n'osent plus autant qu'avant, ne veulent peut-être pas écorner un personnage de salaud qui devient un peu trop gentil, par moment. Effet film ? Est-ce que DC voudrait garder un Constantine pas trop monstrueux et coincé dans sa case ?

[John Keats]

plus de 250 numéros ça force le respect tout de même, je me demande si un personnage aussi annexe a tenu aussi longtemps dans l'histoire du comic book (bon ok c'est dc comics).

[Mr Gumby]

Je profite de la pause offerte par un début d'après-midi où toute la petite famille est assoupie pour boucler rapido cette nouvelle petite revue de pile.

Pour célébrer les dix ans de sa chère brute balafrée, Eric Powell s'offre un généreux The Goon : special 10th anniversary issue avec 32 pages d'histoire et une prestigieuse collection de pin-ups en bonus.

Ce petit numéro spécial est vraiment très réussi. On voit que Powell a eu un peu plus de temps sur ce numéro et du coup les dessins sont encore plus somptueux qu'à l'habitude (Mention spéciale au très impressionnant dieu des clodos). Après un an en mensuel avec une ambiance plus sombre et mélancolique, Powell s'offre un joli retour aux sources de sa série, avec un double come-back de son héros et du grand méchant habituel, et débat en aparté sur le potentiel comique du viol en costume d'animaux. Hum.
Et avec ça, je vous mets des jolis sketchs de Mignola, Jeff Smith, Nowlan. Et je vous mets en cadeau un sympathique petit retour sur la genèse du Goon bourré de dessins. Et puis aussi un récit en photos (involontairement ?) drôle de la visite de l'auteur dans notre beau pays.
C'est pour moi, ça fait plaisir. Elle est pas contente la petite dame ?


Hellboy : the wild hunt #4 sur 8

Cette seconde mini de l'équipe Mignola/Fegredo continue de faire dans le haut niveau. L'ami Hellboy pète franchement les plombs et explose du géant avant de se fritter avec une bande de lutins hirsutes et teigneux. J'avoue être un peu largué par les révélations concernant les précédentes mini-séries mais il n'y a rien de grave. Ça donne juste envie de tout relire pour y voir plus clair.
Les heureux possesseurs du single auront en back up une étrange et terrible histoire de Baba Yaga par Guy Davis.
Pour finir, j'ai eu une bonne et une mauvaise nouvelle. Je vous laisse le choix de l'ordre.

Les formidables Monstermen de Gary Gianni font leur retour dans le prochain numéro.

Fegredo s'offre une pause d'au moins trois mois sur cette mini série et nous plante sur une dernière page remarquable de puissance et d'évocation.

Je passe à la vitesse supérieur pour la suite sinon je ne vais jamais y arriver avant avril.

Jonah Hex #41

Ce second numéro du duel entre Jonah Hex et l'affreux docteur Zimmerman ne fait hélas, que confirmer mes impressions du premier. Le dessin de David Michael Zeck est toujours aussi douloureux pour mes yeux et l'on a vu Gray et Palmiotti clairement plus inspiré. Bah, pour le prochain c'est le retour de Bernet, ça devrait me consoler.

On enchaîne avec deux séries dont je ne verrai probablement jamais le troisième numéro.
The Mighty #2

Mr Nix m'avait fait douté en annonçant qu'avec ce second numéro, cette série commençait à lui plaire mais ouf, je reste insensible à cette histoire. Les dessins de Snejbjerg me plaisent toujours autant mais ça ne suffira pas ce coup ci. Bye bye donc.

Bang! Tango #2

Ce second numéro est aussi vilain et mal écrit que le premier. Je ne vous parle même pas d'un deuxième pénible cliffhanger à teub pour conclure le bouzin. Ouf, je m'arrête là.


Sub-Mariner the Depths #5 sur 5

On pouvait craindre une fin en queue de poisson (hum) pour cette originale et très réussie mini série mais Milligan s'en sort plutôt bien. Namor pointe enfin le bout de ses oreilles et la rencontre avec le sceptique Dr Stein sera terrible. L'ambiance étouffante de cette histoire se maintient jusqu'au bout et l'horreur ne sera pas forcément en conclusion où on l'attendait. Le travail de Ribic aura été somptueux de bout en bout et on a donc au final, une belle histoire d'épouvante assez classique s'affranchissant largement du personnage classique mais vraiment bien menée.


Back to Brooklyn #4 sur 5

Je boirai donc la cigüe jusqu'à la lie avec cette série. Ça reste très laid mais ce numéro défouraille un max, ce qui me consolerait presque si la confrontation entre le frère vengeur et son ignoble maman ne sentait pas autant le réchauffé.


Madman Atomic Comics #14

Franchement en froid avec Allred sur cette reprise ratée du facétieux Frank Einstein, j'avais pris ce numéro à cause de la présence de Darwin Cooke. La vie étant décidément taquine, j'ai franchement ronflé sur la partie Cooke du comics et beaucoup aimé la petite escapade en montagne qui tourne mal d'Allred. Va comprendre.


The Boys #28

C'est l'avant-dernier numéro de l'arc sur les G-men et Ennis se sent un peu obligé de faire avancer un minimum son histoire. L'enterrement de Silver Kinkaid est assez drôle et ça fritte bien mais le truc qui m'a fait le plus rire c'est que sur la couverture on voit Huggie battu à mort par une horde de super couillons et que dans le comics il se prend juste vaguement une tarte sur le pif. Ha, l'effet d'annonce.


Echo #10

J'aime bien finir ma pile par l'excellente série de Terry Moore. Même si la couverture est franchement foirée, l'intérieur continue d'être très bon. La perspicace Ivy Raven la joue fine et le récit s'emballe parfaitement pour une saisissante dernière page. Je ne m'étale pas sur les qualités narratives du bidule ou la finesse de chaque personnage. Lisez quoi.

[Auteurroriste Zeph]

Le The Depths me fait terriblement de l'œil. J'avais déjà adoré le taf de Ribic sur Silver Surfer Requiem, et là en plus, il y a du Milligan en bonne forme.
Le tp sera mieux.

[Mr Gumby]

Attention tout de même, the Depths n'est clairement pas du grand Milligan mais plus un bon petit truc d'ambiance porté par une prestation graphique de Ribic splendide à tous les niveaux.
ça devrait effectivement faire un TPB tout à fait sympathique.

[Auteurroriste Zeph]

Bah je comptais prendre de toute façon. J'aime bien le concept, le dessineux et le scénariste quand il veut bien.
Ton avis ne fait que me conforter dans mon idée.

[scarletneedle]

	Citation:			Posté par Mr Gumby
	Attention tout de même, the Depths n'est clairement pas du grand Milligan mais plus un bon petit truc d'ambiance porté par une prestation graphique de Ribic splendide à tous les niveaux. ça devrait effectivement faire un TPB tout à fait sympathique.

Un 100% Marvel est prévu donc mine!

[John Keats]

pour moi c'est officiel : première très bonne histoire de Hellblazer depuis très très longtemps avec la fin du three parter Scab.

[john_constantine]

Et je viens de lire le Young Liars 12, mais putain de merde quelle merveille. Les numéros 1 et 2 des Spiders From Mars sont justes incroyablement parfaites. Si on m'avait dit il y a 12 mois que la série en serait là, j'aurais tout de même eu du mal à le croire.

[Auteurroriste Zeph]

	Citation:			Posté par John Keats
	pour moi c'est officiel : première très bonne histoire de Hellblazer depuis très très longtemps avec la fin du three parter Scab.

j'attends impatiemment la fin du mois pour pouvoir lire tout ça!!!

[Mr Gumby]

Pour cause de début de congé paternité, ces petites chroniques sont rédigées sur un pas de danse funky.

The Amazon #1

Cette mini en trois parties est une réédition d'un des premiers travaux de Steven T. Seagle et Tim Sale paru initialement paru chez Comico en 1989. Ouaip, 20 ans déjà.
Nous y suivons Malcolm Hillard, un reporter débarquant à Manaus pour y découvrir si les sabotages récurrents subits par un chantier de déforestation ne seraient pas liés à la disparition de l'un de ses ouvriers.
Je dois avouer que ce premier numéro m'a laissé un peu dubitatif. L'histoire est assez bateau pour l'instant et le joli découpage en longue case presque toute horizontale est un peu gâché par une double voix off un peu pénible. Pour être plus clair, il y a une succession de cadres de textes où apparaissent des extraits soit du carnet de bord du reporter, soit de son article sur les événements, le tout étant distinguable par la police utilisée. Ce n'est vraiment pas une bonne idée en fait. Il reste que le trait de Tim Sale même "débutant" est déjà très plaisant même si son traitement de la forêt est un peu léger pour l'instant. A voir si ça se développe par la suite.


The End League #7

La série post-apo-super-héroïque de Remender poursuit son bonhomme de chemin en conservant ses qualités et ses défauts. C'est toujours aussi bordélique, mais ça bagarre un max et il y a toujours quelques petites idées sympathiques par numéro. Ici, les clones d'Astonishman déboulent et ça fritte sévère. On emballe ça avec une double course à la bombe et au marteau et personnellement ça suffit à mon bonheur.



B.P.R.D. : The Black Godess #3

Comme on dit dans le sud de la Moldavie : HOooo Yeaaaaah. Ils l'avaient promis dans l'épisode précédent , voici donc le méga friton de la mort opposant des moine-yétis aux grenouilles de l'apocalypse alliées à des nains pré-humains contrôlant des robots géants. Et encore je ne même dévoile pas ce qui déboule en renfort en fin d'épisode. Du coup, on se fout un peu des flashbacks explicatifs mais les auteurs ont, avec malice, fait réagir les personnages du Bureau avec le même ennui au baratin ampoulé du boss local. Sommes-nous donc prévisibles !


R.E.B.E.L.S. #2

Ce branleur de Vril Dox A.K.A. Brainiac 2 est toujours poursuivi par une belle brochette de chasseurs de primes teigneux. Il doit d'abord s'en débarrasser afin de pouvoir enfin se mettre à la recherche de la L.E.G.I.O.N. disparue. C'est toujours aussi joli, plutôt malin et vraiment bien rythmé. Il faudra voir si la série supportera le départ de Clarke au numéro 4 mais pour l'instant, c'est du bon fun.


Top Ten Season Two #4 sur 4

Ha, que ce numéro est frustrant. La bonne nouvelle, c'est que les quatre numéros se montrent vraiment à la hauteur en qualité à tous les niveaux, la mauvaise c'est qu'à la dernière page, un paquet d'éléments restent à conclure. Un numéro spécial est annoncé tout prochainement mais c'est une one-shot totalement à part. Y aura-t-il une seconde mini série pour boucler tout ça ? Et si oui quand et pourquoi rien n'est-il annoncé par DC ? Bizarre.


Hellblazer #253

Mr Keats l'a déjà annoncé mais je le répète : Milligan réussit parfaitement son entrée en matière sur cette série. Avec Scab, il nous a offert les trois meilleurs épisodes d'hellblazer depuis un bail. Les grignoux diront que ce n'est pas très difficile vu le niveau des prédécesseurs mais ça ne gâchera pas ma joie de retrouver une bonne histoire simple et bien menée ouvrant des perspectives très intéressantes pour la suite.


Noter comment je place habilement mon petit duo de stars de la pile pour faire un peu durer le plaisir de l'attente tout en évitant d'écraser tous les autres.

Scalped #26

Personne n'en sera surpris mais ce nouveau numéro de Scalped est encore une fois excellent. Après le démarrage en trombe du nouvel arc "High Lonesome", Aaron joue la tangente avec un incroyable one-shot consacré à l'enfance de Diesel, indien à 1/16 mais psychopathe à 100%. Les habitués se douteront que nous n'aurons pas droit ici à une édifiante explication larmoyante de pourquoi ce pauvre type est si baisé de la caisse. Non, ce n'est vraiment pas ça.
Même si Davide Furnò, aux crayons sur ce numéro, reste encore un cran en dessous du petit miracle qu'est le travail de Guera sur cette série, Je trouve qu'il s'améliore à chaque nouvelle livraison Sa prestation est d'ailleurs tout à fait épatante, notamment son Diesel gamin qui risque de me hanter encore un bon moment.


Young Liars #13

Seconde star de la pile, la série de David Lapham continue d'être aussi prodigieuse alors que ses ventes n'en finissent pas de se casser la gueule. Après le tétanisant numéro 12, comment ce grand malade de Lapham allait-il nous relancer tout ça ? Il fait simple. Il continue comme si de rien n'était, en pourrissant par petites touches inquiétantes le nouveau statu quo. Du grand art quoi.


Wolverine #71

Loin des vertiges laphamiens, ce sixième opus de la saga futuristico-grotesque de papy Wolverine par Mark "subtilité" Millar et David "Hé STP, je peux dessiner un T-rex et un Hitler grassouillet ?" McNiven a au moins le bon goût de remettre le pied au plancher après le coup de mou du précédent. C'est donc toujours très (très) con mais ça speede et c'est assez jouissif dans le port nawak.


Soul kiss #2

J'arrête cette série sur ce numéro sans aucun regret. Le cartoon faustien de Seagle et Cinello est toujours aussi délayé. Ça se lit en vingt secondes et il a fallu deux numéros pour arriver au bout des trois lignes du pitch de la série. Ciao.