Le topic de l'Education Nationale

[MAdroXx]

	Citation:			Posté par grogramane
	j'ai eu 17 en sport au bac... ....j'avais pris natation et puis de toutes façons s'il doit pédaler pour avoir assez de courrant pour surfer

C'est vrai en plus...je smurfe

[doop]

	Citation:			Posté par Fix
	C'est pas un concours. Si le niveau général est monté, plus de gens passent la marche.

encore une fois, il faut voir ce qu'on met derrière niveau général

[Fix]

Tu as raison.

D'après mes lectures, on en a déjà parlé ici, l'approche de l'objectif fixé des 80 % d'une classe d'âge au bac a été obtenue en grande partie par le bac pro.
Le genre de gamins qui obtient ce bac avait sans doute un niveau plus faible avant son existence.
Que se passe-t-il depuis 30 ans en lycée général ? Maintenant que j'ai fini l'année en ayant quand même pu bosser, c'est un sujet que je voudrais bien aborder de manière plus sereine avec le sieur Doop.

[doop]

aucun problème; je suis en vacances

Que se passe t'il depuis trente ans en lycée général, je peux pas vraiment te dire, je suis dans la maison depuis que douze ans, mais je peux te raconter ce que j'ai vu . Attention, c'est mon expérience, et il ne faut pas en faire de généralités.

CE qui est sur, c'est que j'ai contacté un collègue qui habite dans une autre académie et qui lui aussi corrigeait le même sujet que moi. Eh bien, nous n'avons pas le même barème de correction. Ce qui veut dire que le même sujet national de bac n'a pas la même correction à un endroit B qu'à un endroit A. Personnellement, moi ça me consterne !

En fait, pour moi l'éducation nationale manque généralement de tout, pleine de bonnes idées inapplicables dans tous les contextes.
Le principal souci, c'est que personne n'a encore compris qu'un prof de maths ne fait pas le même travail qu'un prof de langues, qu'un prof de lycée n'a pas les mêmes objectifs concrets qu'un prof de collège. Ce n'est simplement pas le même travail !!! Et ca me gonfle d'entendre tel ou tel inspecteur, tel ou tel ministre faire des généralités. Quand comprendrons nous que ce qui marche à PARIS HENRY IV ne marchera pas forcément dans un lycée technologique de banlieue.

Ce qui m'énerve notamment, c'est l'hypocrisie ambiante générale.
Quand un inspecteur vient, nous assassine parce que nous avons 9 de moyenne dans certaines classes et nous oblige à avoir 12 de n'importe quelle manière que ce soit, sinon ce sera privé de 1ere S, privé d'heures sup et tout ca, je ne comprends encore pas que ce ne soit pas la rébellion générale ! Tout le monde a peur pour son petit morceau de rien en fait.

Quand je vois un proviseur approuver un redoublement en conseil de classe pour dés le lendemain convoquer l'élève à l'insu des professeurs et le faire passer en classe supérieure au pretexte qu'il est "trop grand et trop costaud" pour une nouvelle classe de seconde, ca me gêne.

Tu sais FIX, je pense que quand tu as décidé d'être prof, et je pense que c'est vrai pour n'importe lequel d'entre nous, ton but principal c'est de faire progresser les élèves, de faire en sorte que tes gamins aient fait quelquechose de leur année, qu'ils aient acquis des trucs, pas forcément dans ta matière; en gros qu'il ressorte un peu moins con à la fin de l'année que quand ils y sont arrivés.
Et bizarrement, c'est la chose la plus difficile à faire car on t'empêche de faire ton travail correctement.
Je m'explique:
- Pour que cela fonctionne, il te faut établir avec tes élèves une relation de confiance, que les gamins ne te prennent pas pour un démago (ca ne fonctionne absolument pas chez nous, et la plupart des profs qui "achètent " la paix sociale se reprennent le boomerang en pleine figure. ) ni pour un facho . Pour moi, j'ai toujours essayé de dire aux gamins les choses de manière claire : quand c'est bien je le dis, quand c'est pas bien, je le dis aussi même si cela ne plaît pas. Par exemple, si un élève me demande s'il va passer et que je suis certain qu'il n'a pas le niveau, je lui dis , puis j'essaye de faire en sorte qu'il continue à me faire confiance en lui faisant faire, s'il a envie des trucs en plus, des petites choses par ci par là qui peuvent l'aider.
L'ennui, c'est qu'avec ces notes remontée, le gamin qui n'a rien fait se prend un 8 ou un 9, et c'est super difficile d'être crédible derrière. Car il sait qu'il est surnoté, et toi tu passes pour un couillon.
L'ennui, c'est que quand un gamin t'insulte clairement et qu'il n'est pas sanctionné par le proviseur, ton autorité en prend un coup. (je l'ai vécu des tonnes de fois).
L'ennui, c'est que pour avoir leur mutation ou leurs petits privilèges certains collègues n'hésitent pas à enfoncer les autres ou à faire tout à l'envers.

Je vais te donner un exemple et tu vas me dire ce que tu en penses.

Voilà pour moi un exemple essentiel et caractéristique de ce qu'est devenu le lycée.
Les faits bruts:
- UN élève (appelons le REMI ) est énervé parce que son meilleur ami (appelons le KAPI) est accusé d'avoir introduit un élève extérieur au lycée dans l'établissement , qui est entré dans une salle de classe et a balancé une bouteille à la tête d'un prof. KAPI a juré à REMI qu'il n'avait rien à voir dans l'histoire ; la police dit le contraire au proviseur, qui suspend l'élève de sortie scolaire prévue le jour même.
REMI va plaider en faveur de KAPI devant le proviseur, qui au bout de quelques heures (oui oui) décide de clore le débat car il a un conseil de classe à faire, conseil de classe pour lequel j'étais présent et je venais d'arriver.
Le proviseur dit à REMI : "l'incident est clos, je ne veux plus discuter avec vous, j'ai maintenant du travail " et rentre dans la salle du conseil.
REMI s'emporte, et tenant des propos à peu près équivalents à ceux de NICO ANELKA se jette alors sur le proviseur en lui balançant deux ou trois coups de pieds au niveau des tibias. L'ensemble des collègues arrivés (en fait moi même et un autre collègue, qu'on appellera MR MEHDI ) pour le conseil s'interpose, se mettent entre le gamin et le proviseur que REMI continue à insulter copieusement. Comme MR MEHDI est le premier devant la porte, lui aussi se fait insulter et va même se prendre deux coups de pieds aussi dans les jambes (il saigne) .
Finalement le gamin part.
Les faits sont là, REMI a insulté deux membres du lycée, dont le proviseur, a frappé deux membres du lycée , dont le proviseur, sachant qu'il s'était fait exclure de l'internat l'année d'avant car il avait frappé un surveillant, qu'il avait aussi menacé de mort un professeur l'année précédente et qu'il était arrivé avec 1.8 g un jour un cours, vomissant sur la paillasse du prof de physique, un conseil de discipline a été prononcé.

EN fait, il y a eu trois conseils de disciplines ce jour là.
FARID, en première technologique , parce qu'il avait 72 demi journées d'absences sur les sept premiers mois de l'année
MOHAMMED , aussi en première technologique ,qui avait traité sa prof d'économie de "vieille folle"
et notre ami REMI.
Résultat des course
FARID, exclu définitivement
MOHAMMED exclu définitivement
REMI, exclusion avec sursis. (c'est à dire non exclusion ..avec sursis)
J'ai bien évidemment bondi , sautant sur les membres du conseil de discipline pour leur demander des comptes.
Ce qu'il faut savoir, c'est qu'au moins deux professeurs du lycée ont voté la non -exclusion.

MOTIF OFFICIEL:
Non mais cet élève essaye de faire beaucoup de progrès, il a une situation familiale difficile et il a beaucoup de violence en lui, en plus, il a essayé de défendre un copain qu'il croyait innocent et il a horreur de l'injustice".

MOTIFS OFFICIEUX AVOUES PAR CERTAINS PROFS PRESENTS A CE CONSEIL
- Tout d'abord , parce que c'était le proviseur qui s'était fait taper et que c'était bien de se venger du fait qu'il ne soutenait pas assez les collègues en difficulté en votant la non exclusion .
- Puis, parce que l'un des professeurs présent connaissait très bien REMI, qui fait une option un peu particulière au lycée, à savoir l'option cinéma, et que cette option est en mauvaise passe, elle risque de disparaître avec la nouvelle réforme du lycée , et qu'on ne peut donc pas faire de la mauvaise réputation à cette option qui est pour certains collègues du pain bêni. (un prof de Francais fait en fait 2 heures par semaine de FRANCAIS, toutes les autres heures sont consacrées à l'option cinéma.


MOTIF OFFICIEUX que je soupçonne :
REMI est blanc, en classe littéraire, il fait du cinéma, par comme FARID et MOHAMMED qui sont en section technologique et qui ont un teint de peau un peu plus mat, mais ca personne ne l'admettra.


RESULTAT:
Plus personne n'a parlé au collègue qui s'était fait taper (MR MEHDI), d'ailleurs, c'était sa première année dans notre lycée et puis bon, on s'en fout, c'est un nouvel arrivant. Conclusion, ce prof là, écœuré a demandé sa mutation. (oui, quand on a un incident avec un gamin, souvent, on devient pestiféré et les collègues vous parlent différemment).
Le proviseur l'a un peu mal pris , d'ailleurs il a boudé et bizarrement, il a eu une mutation pour un lycée beaucoup mieux en centre ville d'une grande ville.
Il est d'allieurs parti en faisant une interviex dans le journal local comme quoi il n'y avait eu aucun incident majeur ni violence durant son exercice.
L'option cinéma continue.

En revanche, le gamin, lui, il a tapé des flics quelques mois plus tard , et il s'est pris cinq mois ferme.

Je suis persuadé que c'est de notre faute. Qu'en protégeant ses petits privilèges , certains collègue n'ont pas montré à ce gamin que de frapper quelqu'un pouvait avoir des conséquences , on ne lui a pas donné de limite , et il vient de les apprendre à ses dépens.

Voilà pour moi un truc qui résumé parfaitement l'éducation nationale !

[mr nix]

"Appelons le ReMI"

Pardon aux familles, je sors.

[Fix]

C'est ahurissant ce que tu racontes Doop.
Mais en ce qui nous concerne, ça ne résume pas du tout l'éducation nationale, pas comme nous la connaissons (je dis "nous", ça veut dire Gumby, moi et les amis que j'ai dans ce boulot).
La première chose, c'est que je suis dans le 35. Ce n'est pas le 57 (que je connais un peu), ni le 59 (que je connais un peu aussi). Ce n'est même pas le 53.
J'ai bossé au milieu des tours à Rennes. Vu ce qu'on m'a raconté de la banlieue Lyonnaise (par exemple), ça n'a simplement rien à voir.
Y a des prolos et des gens dans la galère mais la société est moins partie en couilles que dans d'autres endroits de France.

La deuxième chose, c'est que nous travaillons dans le primaire et ce qui compte ce n'est pas que les élèves seraient complètement différents, c'est qu'on n'est pas du tout organisé de la même façon (et ce n'est pas s'en glorifier, nous ne l'avons pas décidé).
J'ai passé 2 ans en collège, à bosser dans un internat éducatif. J'ai été consterné par toutes les conséquences de l'organisation du secondaire.

On a plein de points d'accord, Doop. La lâcheté que tu décries chez certains collègues est écoeurante.
Un truc particulièrement dans ton texte me donne envie d'appuyer.
J'ai pris l'habitude dans mes conversations de comparer nos métiers à d'autres. Imaginons un ministre de l'agriculture qui décide que à partir du 4 avril, dans tous les champs de France, on travaillera comme il l'a été décidé dans son cabinet, on sèmera la même chose et on fera les mêmes traitements.
Tu as raison, on ne voit pas assez les différences de situation. Et les décisions ne sont pas assez prises à la base (ce qui est valable dans d'autres boulots mais pas dans les systèmes éducatifs qui marchent bien).

[Babsie]

Je ne suis pas professeur du secondaire, et j'ai de moins en moins envie de l'être au vu des témoignages que je peux lire et entendre de ci de là, mais une chose dans ton message m'interpelle Fix.

Tu as connu en tant qu'instit le 57? Je suis originaire de là-bas.
Bon j'ai fait mas scolarité jusqu'au collège dans une petite ville sans problème (enfin elle l'était à l'époque, mais les enfants de la ville ont grandi, et pas tous correctement), et de toutes façons, j'avais la tête trop dans les nuages pour m'apercevoir des hics et couacs qu'il y avait dans mon collège. Il y avait bien une grosse meute de petits arabes arrogants et violents (enfin c'était une ville à fort taux d'immigration, avec de jeunes cons mal éduqués), mais je croyais naivement qu'ils se bornaient à s'embrouiller entre élèves. Or, la situation, déjà à l'époque (milieu des années 90) était tendue du string à d'autres niveaux.

Le personnel étouffait, paraît-il, les affaires louches pour préserver un tant soit peu la réputation de l'établissement.

'Fin bref, je voulais te demander ce que tu en avais pensé au niveau de l'organisation et du suivi hiérarchique. Simple curiosité, ton intervention m'a donné envie de faire un retour sur mes expériences passées, et comme j'ai toujours été du côté élève, je suis piquée.

[Fix]

Non, le 57, je le connais (j'y retourne dans 10 jours) par la famille de la mère de mes enfants, famille qui compte plusieurs enseignants.
Ce qui est frappant pour un breton qui se promène en Moselle ce sont les traces de l'histoire.
Ici, pas d'histoire (pas à cette échelle) d'industrie qui se casse la gueule. Pas le même rapport à l'immigration. Au passage, si on te lit Babsie, on se demande dans quel mesure tu considères que les jeunes beurs sont des sauvages. Faudrait être un poil plus clair quand tu causes de chose comme ça.
Pour revenir sur l'immigration version Lorraine, mes enfants ont le nom de leur père et de leur mère, ce qui fait que la moitié de leur patronyme est polonais.
La Bretagne dans le courant du XXè siècle était plus une terre d'émigration. Une partie de mes grands-parents ont été domestiques à Paris.

Des imbéciles prétendent que notre région a de bons résultats sur le plan scolaire grâce à la concurrence public-privé. Une collègue venant d'un autre coin de la France me disait être frappée qu'un certain nombre de communes aient seulement des écoles catholiques.
Je prétends que la société ici est moins détricotée parce qu'entre autres, cette histoire catholique et paysanne ne nous a pas laissé le même rapport qu'en d'autres endroits avec la famille, le voisinage, l'école etc ...

PS : les arabes, les turcs etc avec lesquels j'ai bossé dans les quartiers de Rennes étaient globalement mieux élevés que les moins issus de l'immigration qui étaient dans ces quartiers parce que plus dans la galère. Ceci étant, Rennes est une ville où la mixité sociale existe. Même si le sud et le centre, c'est pas vraiment le même monde.

[doop]

La concurrence public-privé chez nous n'existe plus, fatalement, quand des affaires comme ça se répercutent, tu peux aisément comprendre que le privé a gagné depuis longtemps. C'est d'ailleurs ce qui parfois m'écœure le plus, voir des super gamins en seconde tomber dans des classes pourries , avec des profs pourris absents tout le temps, pas stimulés, avec des emplois du temps débiles pour partir dans le privé en première et avoir leur bac.

C'est vraiment ce manque de courage de la part de certains qui à mon sens est l'un des plus gros problèmes de l'éducation nationale. Parce que en fait, quand tu fermes les yeux sur les agissements d'un élève (ou d'un prof) , c'est chercher la facilité.

- Tiens, un autre exemple qui va te rendre fou là aussi.

J'ai une classe de première technologique, qui se fiche royalement des maths (faut dire que le programme n'est pas la plus intéressant du monde, mais bon , c'est pas non plus des trucs infaisables...). C'est dans ce genre de classe que le relation prof/élève et l'autorité sont les plus difficiles à mettre en place , ne tiennent que sur un fil.
A un moment, une élève à qui j'avais déjà demandé de ranger son paquet de bonbons et son portable pendant l'heure, discute bruyamment avec sa copine pendant que je suis en train de faire un exercice et d'expliquer des trucs aux 3/5 élèves qui suivaient.
Je lui demande de se taire, et j'en rajoute une couche en disant que la moindre des politesses, c'est de ne pas faire de bruit quand le prof parle au tableau.
Elle lève les yeux, me regarde, et me fait
-Putain, ca me casse les couilles
Je lui demande de sortir de la classe (impossible de discuter ni de tenter une médiation, avec ce genre de classes, tu te retrouves avec 30 élèves en train de te huer, et si je dis ca, c'est du vécu...J'avais déjà tout essayé avec cette classe). J'aime pas exclure les gamins, mais parfois, y'a pas le choix.

Je descends dans le bureau du proviseur lui expliquer la situation, il me demande un rapport avant de prendre toute décision.
Je lui écris mon rapport , et me voilà convoqué le lendemain dans son bureau avec l'élève.
Il me dit
"j'ai bien lu votre rapport, et là, vous dites que l'élève vous a insulté.... Je ne suis pas d'accord avec vous.... Elle a juste dit CA me casse les ******** , elle ne vous a pas cité, elle ne vous a pas dit VOUS me cassez les ********". Vous ne pouvez pas parler d'insulte, c'était juste sa manière d'exprimer son mécontentement.
Comme il n'y a pas eu d'antécédents graves , je pense que ce n'est pas la peine de sanctionner plus que ca. SAUF si vous y tenez vraiment.

Conclusion : le proviseur dit clairement devant le gamin qu'elle n'a rien fait de mal , et que si elle est punie, ce n'est pas sa décision mais la mienne !!!!!!!!
J'ai même pas eu droit à des excuses de la part de la gamine.
J'ai deux choix, soit j'insiste sur le fait qu'elle doit être punie et là c'est fini, je passe pour le salaud qui l'a punie alors que le proviseur ne voulait pas, et j'ai le bordel dans la classe.
Soit je laisse passer et j'ai perdu toute autorité.
Dans les deux cas, je suis perdant perdant.
J'insiste vraiment sur le fait qu'il n'y avait aucune discussion possible avec cette gamine, sinon je n'en serai pas passé par là, évidemment.
C'est quand même super fourbe. Le proviseur s'est complètement dédouané du truc, me laissant la responsabilité , alors que c'est SON BOULOT !
Autant te dire qu'après, les problèmes, tu les gère tout seuls.

AH oui, y'a un truc terrible chez nous aussi , c'est le système d'absences. Comme on est un lycée pourri , on nous donne des moyens, et on a un logiciel (attention, absences étant un grot mot, maintenant , il faut l'appeler LOGICIEL DES DEFAUTS DE PRESENCE) à la pointe de la technologie.
Tu as une liste d'élèves et un stylo optique. Quand un élève est absent, tu bippes son nom avec le stylo et ca descend directement dans l'ordinateur du CPE qui peut voir instantanément qui est absent. Ca évite de faire les petits papiers et ca arrive en temps réel. GENIAL , pensez vous ?

Oui, sauf que c'est de la fausse bonne idée.
En fait, ca passe par le réseau électrique (je ne connais pas les tenants et les aboutissants de ce logiciel) et ce qui se passe, c'est que si tu utilises des appareils électriques dans la salle (genre ordinateur ou vidéoprojecteur , ou rétroprojecteur ou des trucs encore plus ahurissants comme...la lumière dans la salle ) , ca sature le réseau et le signal se bloque. Et donc met du temps à arriver. C'est à dire que si tu fais ton appel à 8h10 , si le réseau électrique n'est pas surchargé, il peut arriver à 8h15 dans le bureau du CPE, mais que si tu as un ordinateur allumé, ou que tous les profs font leur appel en même temps et qu'il y a plusieurs signaux , ton appel peut débarquer à 9h50 ou même à 20h30 , c'est à dire douze heures plus tard. De même, si tu oublies de faire ton appel , c'est mort, tu ne peux plus le faire l'heure d'après.

Alors on nous affirme que ca fonctionne très bien dans un collège blabla, sauf que dans ce collège blabla c'est en gros 300 élèves , avec une dizaine de classes. Nous on en a 1500 ; souvent répartis en groupes, avec des multi classes, etc.....

Bref, l'ennui, c'est que quand l'appel de MR MACHIN qui devait avoir cours avec les 2nde 03 de 8h00 à 9h00 arrive à 9h30 , l'ordinateur ne comprend pas, et zappe l'appel ! Comme en plus tu n'as aucun retour, si ce n'est consulter ce logiciel en salle des profs pour voir si ton appel est passé (impossible car pas assez d'ordinateur et pas le temps) , tu ne sais jamais si ton appel est passé ou pas. EN gros, tu peux le faire de chez toi, mais comme la conexion lycée n'est pas assez grosse (problème avec france télécom depuis 1 an) il te faut à peu près 15 à 20 minutes pour charger la base de données à chaque fois que tu essayes de te connecter au serveur réseau.

Tout ca pour dire que tu ne sais pas si tes absences sont passées ou pas. Et qu'il est donc difficile de faire des statistiques sur l'efficacité du truc. Ca qui arrange tout le monde.
Comme je suis un gros fourbe, j'ai pris le temps de noter chaque appel et de consulter l'ordinateur tous les soirs pendant un mois. C'est effarant.
% d'appels en temps réels réussis : 12 % !!!!!!!!!!
% d'appels réussis au bout de 24 heures : 52 %

C'est à dire que la moitié des appels n'est pas enregistrée.
Certains parents reçoivent des mots d'absence du genre : votre fils ne s'est pas présenté à son cours de maths le SAMEDI de 20h00 à 21h 00 !! Tu imagines la crédibilité.
Ca fait 6 ans qu'on a ce logiciel, qui n'a jamais fonctionné.
Je suis allé proposer des solutions à l'administration (mettre des codes horaires qui supprimeraient cette idée de temps réel) , mais on m'a répondu qu'on ne pouvait pas changer de logiciel , car il coutait trop cher (environ 800 000 €) et que comme la région avait payé, il fallait le garder. En plus, la boîte qui a crée le logiciel a fait faillite et plus personne ne sait réparer les trucs)
Conclusion: le taux d'absentéisme du lycée atteint des records astronomiques depuis 5/6 ans. Exemple, sur ma classe de TERMINALE ES , j'ai sur les deux derniers mois de cours une moyenne de 6 absents par heure sur 32 !!!!!!

CA aussi c'est l'éducation nationale !

[Babsie]

Doop, si je n'avais pas un peu le coeur serré pour toi lorsque je t'imagine luttant contre les éléments déchaînés de tes classes et l'absurdité kafkaïenne de ta hiérarchie, je rigolerais de tant de surréalisme.

Je te souhaite bien du courage.

Quant à ce que j'ai dit des jeunes arabes Fix, s'il faut que je m'explique, je me permettrai de copier ici un extrait d'un rapport que j'avais dû écrire pour la fac, cette année, dans le cadre de mes études de FLE ( Français Langue Étrangère, tu le sais sans doute). Pour valider l'unité "apprentissage réflexif d'une langue inconnue", il nous fallait choisir une langue inconnue dont on commençait l'apprentissage, et surtout il nous fallait nous observer apprendre. On nous a demandé d'analyser nos rapports aux langues, nos difficultés, nos méthodes etc...

J'ai choisi l'arabe, et dans un souci d'honnêteté j'ai décidé de parler de mon expérience pénible du collège, où énormément d'élèves étaient issus de l'immigration. Je précise que j'ai livré tel quel ce texte à notre professeure, et qu'apparemment, elle n'en a pas été offusquée. Je précise aussi que c'est une partie de mon vécu et de mon intimité qui s'y trouve, mais bon je suis sur un forum de gens sérieux, non?
Voici:

" Je dois avouer d’abord un fait bien triste : au collège, et même avant, j’ai été amenée à faire une association arabe-délinquants. Ce que je vais dire maintenant ne doit pas être pris en mauvaise part, et je suis sûre que lecteur se rendra compte que j’essaie de rendre les impressions de l’époque. J’ai fréquenté un collège dans une ville, en ZEP, qui avait été la destination de beaucoup d’immigrants d’origine maghrébine. Etant une petite fille peu soucieuse de mes vêtements, et étourdie de surcroît, « à côté de la plaque » comme on dit, j’ai été, durant tout le temps du collège, l’objet des quolibets de mes camarades maghrébins, en plein âge bête, qui fréquentait en masse le même établissement. Certains ne vivaient pas loin de mon lotissement, dans un quartier où tous avaient l’air de se sentir membre d’un clan. Dans mes souvenirs, ils sont arrogants, agressifs, mal élevés, et fiers de leurs origines dans le mauvais sens du mot. Je ne saurais pas dire quels motifs les poussaient à se sentir si « supérieurs » ou s’ils répétaient des mots et des attitudes qu’ils connaissaient à la maison… Toujours est-il qu’ils n’étaient pas intégrés, et restaient entre eux. A force de devoir les fréquenter en classe, j’ai associé la langue arabe qu’ils parlaient de temps en temps à leur attitude exécrable, et le cliché de l’arabe des banlieues (« wesh-wesh » dit-on aujourd’hui) s’est enraciné dans ma jeune tête. A l’époque, je n’avais aucun sens critique et aucun recul, je ne me basais que sur des faits pour construire mes jugements. Ceux-ci tenaient d’ailleurs beaucoup plus de l’émotionnel que de l’intellectuel, on s’en doute, et n’en étaient que plus profonds. Je n’avais donc aucun respect pour ces enfants et ces jeunes (car certains, très en retard, étaient déjà de vrais ados avec des problèmes au niveau judiciaire) illettrés (on sait tous qu’à un certain âge au collège, quelqu’un qui lit est vraiment bizarre, et les jeunes en question prenaient soin de leur image), méprisants et soucieux de leur petite notoriété. Il y avait parmi eux des exceptions, un enfant dont je me souviens qu’il était plus doux, mais c’était bien peu face aux autres. Il y avait aussi dans le lot des « sales gosses » des français d’origine, moins nombreux, et moins sectaires car n’habitant pas tous dans un même quartier. Je remarquais surtout les enfants d’origine maghrébine car ils parlaient arabe entre eux, et se plaisaient, je crois, à utiliser cette langue pour se démarquer."


Évidemment, il s'agit ici des "jeunes", pas de leurs parents que je ne connaissais pas, et que je ne fréquentais pas. Ma mère fréquentait leurs mères, mais je ne sais presque rien de leurs relations.


Toujours-est-il que ces jeunes "beurs" se comportaient en sauvages, comme tu dis si bien. Je maintiens mes dires: arrogants et violents bêtement.


Et encore, ce n'était même pas Fameck, la ville de l'immigration du département. Il ne faisait pas bon s'y promener.

[mr nix]

Ah olala ces arabes racistes, c'est dingue.

[doop]

justement, en enseignant dans des zones "sensibles" avec beaucoup d' "arabes" , tu t'aperçois que ce genre de cliché n'est pas valide.
Bien sur qu'il y a des jeunes de cité "wesh wesh" issus de l'immigration détestables, mais en fait tu t'aperçois qu'il y a une proportion de crétins débiles dans toutes les catégories, même celles dont on pourrait à priori supposer que tout va bien.

[scarletneedle]

C'est toujours comme ça : pour une une poignée de crétins, un ensemble est stigmatisé.

[Marshal Law]

Blacks, blancs, beurs, asiatiques, spanishes, riches, pauvres, intelligents, debiles...
On les mets tous dans un seul lycee et on fait tout sauter. Na.

Koi je suis violent ??? Meuuuuuuh non... Je suis gentil moi !!!


(Ouaip, c'est ma periode "terroriste", dixit ma psy !!! )

[Babsie]

Il s'agissait de mon expérience personnelle et de mon ressenti, en un lieu bien précis de France. Je n'ai pas ton expérience en la matière Doop, je n'ai jamais eu à faire face à un public d'élèves de "zones sensibles". Donc, je ne peux approfondir le sujet de l'immigration dans le milieu scolaire. Il faut dire aussi qu'ils s'acharnaient spécialement sur moi et ma pauvre dégaine.

Pour ce qui est des "arabes racistes" dont parle Nix... Bon déjà si tu consentais à être un peu plus clair dans tes interventions au lieu de balancer des phrases pseudo-ironiques qui ne font même pas rire, je t'en serai reconnaissante...

Ensuite, oui ça existe les arabes racistes. Mes jeunes cons au collège l'étaient, je ne sais trop pourquoi, mais on aurait dit que ouah, être arabe, c'était un honneur, et que les français, ben c'était des merdes. Et que je te fais des allusions agressives au porc, qu'on aurait dit que c'était une bouffe pour les non-humains ( alors que c'est très bon le cochon )... Bon, c'était l'âge bête aussi.
Là, encore expérience personnelle en un point de France, à une époque donnée. N'empêche.

Après, je suis d'accord, c'est bien dommage qu'une minorité souille l'image de toute une tranche de la population, mais je m'en fiche un peu, je ne fréquente pas, et je n'ai jamais fréquenté, la jeunesse de la population en question. Question d'incompatibilité réciproque. Z'avez qu'à être un peu mieux éduqués. Je ne m'en sens pas plus conne pourtant.

Au passage, je ne vois pas pourquoi mettre le mot "arabe" entre guillemets. Selon Le Robert, il s'agit des populations arabophones du Proche-Orient et du Nord de l'Afrique également.

Ne soyez pas choqués.